Des emprunteurs dignes de confiance

Tout ne va pas si mal dans le secteur du prêt au logement américain : voici un créneau où les emprunteurs s’acquittent d’un taux d’intérêt de près de 10 % en moyenne et où les retards de paiement sont négligeables, n’affectant qu’un demi-pourcent des comptes. « Rien à voir avec le secteur subprime », déclare au Wall Street Journal (*) Mr. Leonardo Simpser, le directeur général de HNMA : la Hispanic National Mortgage Association, un organisme de prêt qui cible les étrangers latino–américains en situation irrégulière aux États-Unis.

Le secret de la réussite ? Plusieurs éléments : une population très motivée, des enquêtes très pointilleuses quant à la solvabilité des candidats à l’accession à la propriété, allant jusqu’à la vérification de leur ardoise chez l’épicier du coin ainsi qu’une adaptation du processus de candidature aux spécificités culturelles : acceptation, par exemple, de preuves indirectes de revenus provenant du travail au noir, vérifications du patrimoine au niveau de la famille étendue plutôt qu’au niveau du ménage, etc.

Qu’en pensent les autorités ? La FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), un des organismes de tutelle des milieux financiers (celui qui garantit l’ensemble des dépôts dans un établissement bancaire à concurrence d’un montant de cent mille dollars), est enthousiaste : elle encourage les prêts aux minorités, sans s’attarder sur la légalité ou non de leur présence sur le territoire national américain.

Alors y a–t–il un problème ? Malheureusement oui : celui que j’évoquais il y a une semaine dans Le parti Républicain déchiré par la lutte des classes : les mesures de déportations massives de travailleurs clandestins prises par le président pour donner des gages à l’extrême-droite, la seule fraction de l’électorat qui lui demeure fidèle. Soucieux de se conserver une base, aussi étroite soit-elle, il a perdu de vue la devise de ceux qui l’avaient pourtant porté au pouvoir : « Business is business ! »

(*) Miriam Jordan, « Unlikely Mortgage Winner », Wall Street Journal, 9 octobre 2007.

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  1. Et bientôt, E.S.=protéines finlandaises ! https://www.theguardian.com/business/2024/apr/19/finnish-startup-food-air-solar-power-solein. Pas compris d’où leurs micro-organismes tiraient l’azote toutefois, peut-être bien de l’air (l’énergie, elle,…

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