Rions un peu – Les banques centrales (I)

Tout le monde aura compris maintenant que la crise est due au fait que les investisseurs et les dirigeants d’entreprises n’ont pas su réfréner leur cupidité et ont fait monter toujours davantage la pression sur les salariés – avec la complicité des banques centrales. Cela, tout le monde l’a compris… tout le monde, enfin… sauf un :

Lors d’une récente visite à Dublin, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a appelé les gouvernements « à poursuivre des politiques de dépenses courageuses, en particulier en matière de salaires dans le public ». Pour lui, l’Irlande, et tous les pays de la zone euro qui ont connu une expansion rapide ces dernières années, ont intérêt à réduire les salaires, afin de regagner en compétitivité, sans vivre au-dessus de leurs moyens. « L’accumulation de pertes relatives de compétitivité et de déséquilibres domestiques nécessite, à un certain moment, d’être corrigée », selon M. Trichet.

Face à la crise, plusieurs pays réduisent les salaires de leurs fonctionnaires par Philippe Ricard.

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34 réponses à “Rions un peu – Les banques centrales (I)”

  1. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    les recettes habituelles du régime d’amaigrissement :

    http://tsunamifinancier.blogspot.com/2008/11/chronique-32-le-fmi-et-le-tsunami.html

  2. Avatar de Copas
    Copas

    Pierre Canart dit :
    « Je pense au contraire que Trichet joue son rôle, celui de rempart contre l’inflation. Donner de belles primes aux dix « membres du directoire de la poste n’aura aucun impact sur le panier de la ménagère alors qu’augmenter le salaire de « toutes les infirmières ou des postiers… »

    « D’autre part, il a sans doute quelques raisons de penser que les différentiels de compétitivité sont trop importants « entre les pays européens et que c’est cela le plus grand risque qui menace la monnaie dont il a la charge! A terme, la « zone euro ne sera pas viable avec des coûts de productions faibles en Allemagne et en Europe de l’Est et trop élévés « en Italie, Grêce, Espagne et Portugal. Ces derniers n’auront d’autre choix que de décrocher de l’Euro et jouer avec « leur monnaie pour pallier à leur incurie économique »

    Ben oui justement il faut lire et écouter.
    Trichet protestait bien contre le SMIC des postiers ALLEMANDS !

    Donc le truc sur les différentiels de productivité et du cout trop faible des productions en Allemagne qu’il faut compenser ça ne marche pas avec les propos irresponsables de Trichet…

    Zig zag quand tu nous tiens…

  3. Avatar de Champignac
    Champignac

    Je me souviens. C’était il y a, à peine, trois ou quatre mois. Quand j’ai vu apparaître les premiers « ballons d’essai » (un article dans « Le Monde », suivi de la très prévisible montée en chœur des « faiseurs d’opinion »), sur la « solution » qui était envisagée par le monde de la finance, à savoir le transfert sans autre forme de procès des dettes privées vers la dette publique. Je me suis dit, « c’est vraiment trop gros. Ça ne passera jamais. Les politiques n’oseront jamais cautionner quelque chose d’aussi inique. Les gens vont se révolter ».

    On voit où l’on en est, aujourd’hui.

    Non seulement la « solution » a bel et bien été mise en œuvre, à l’échelle planétaire. Massivement. Et en un temps record. Les politiques ont cautionné. Ils s’en sont même fait les organisateurs. Et les gens, dont beaucoup ont pourtant compris ce qu’on leur faisait, ne se sont pas révoltés. Relayés par personne, ils n’ont même pas manifesté.

    Tout ça pour dire que certains se bercent probablement d’illusions en s’imaginant l’inéluctabilité d’une « révolte populaire » si l’on va plus loin dans le foutage de gueule collectif. Les gens qui le feront savent n’avoir pas grand-chose à craindre. Même d’un million de révoltes individuelles. Du moment que ça reste complètement atomisé. Du moment que les réunions des « conjurés » restent bien sagement confinées dans leurs catacombes numériques.

    De même, ils semblent nombreux, ceux qui voient comme inéluctable « l’effondrement du système ». Donc, pourquoi se bouger? Puisque, de toute façon, les « tentatives désespérées de récupération » seraient vouées, fatalement, à l’échec? Du coup, ça donne parfois l’impression d’une assemblée de Nérons guettant placidement l’embrasement final qui emportera Rome l’orgueilleuse.

    L’ennui, c’est que Rome est toujours debout. Néron, lui, est bel et bien mort.

  4. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ Champignac

    Renseignez vous, Rome a duré huit siècles mais s’est effondré il y a quinze.

    Jamais personne n’a prédis les révolutions, et elles sont souvent arrivées quand d’aucuns, comme vous dites, pensaient que c’était dans la poche et que, de toute façon, les veaux ne bougeraient pas.
    Néron était un dingue. Je ne pense pas qu’il faille être un dingue pour constater que tout ne va quand même pas si bien que çela dans le meilleur des mondes, et surtout avec des aspects proprement inédits.
    Pas fous mais inquiets !
    Les Nérons, les dingues, sont de l’autre côté. Ce sont eux qui allumeront la mèche. Peut-être pas pour un effondrement, il y a des invariants, mais néanmoins vous n’êtes pas dans la bonne perspective.

    Cordialement.

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