Tout le monde à la maison n’est pas bloqué dans les sixties et les seventies (voire dans les années cinquante ou quarante !) et ce matin, à la demande conjugale et bien volontiers, un peu de chanson contemporaine.
Je ne connaissais pas Eminem avant de le voir en 2002 dans sa semi-autobiographie : l’excellent « 8 Mile » de Curtis Hanson. Le moins que je puisse dire, c’est que j’avais été impressionné. Une pensée aussi pour Brittany Murphy, morte l’année dernière à Los Angeles à l’âge de 32 ans, qui jouait brillamment la copine d’Eminem dans « 8 Mile ».
J’aurai sûrement l’occasion de reparler de Rihanna.
101 réponses à “CE QU’ON CHANTE EN 2010”
bonjour,
Impression partagée sur « 8 Mile » : film à voir, même -et surtout?- si on n’aime pas le rap.
Eminem crève l’écran, Kim Basinger pleine de talent en mère dépressive et paumée. Une des multiples facettes de l’amérique.
Amicalement
Chanson contemporaine. Cool :
Georgia Anne Muldrow : King’s Ballad, l’hommage à MJ de l’une des plus originale MC et productrice Hip Hop de la planète.
Et pour se faire du bien à l’âme:
Georgia Anne Muldrow : Roses
et la même mais feat. Mos Def
Pour finir quelques informations sur elle sur en.wikipedia.org
Bon dimanche! Peace y’all.
Jean Grae:
Keep Livin’
Still A Love Song
et ma préférée à cause du sample Etta Jamesien:
Threats feat. Chen Lo
et des infos sur fr.wikipedia.org
promis j’arrête ici 🙂
On chante ça aussi en 2010 (ou à peu près):
Et ça: Souad Massi:Ya Kalbi (oh my heart)
http://www.youtube.com/watch?v=bwCjwd3yvVQ
Hip Hop Haiti ZOE KRAN CREW –
http://www.youtube.com/watch?v=kHSsTDHfzKk&feature=related
on retrouve des sonorités 90′ dans Main Attrakionz – Still the Legion mais on ne va pas enfermer la musique dans la cage de notre emploi du temps. très beau travail image son mouvement:
http://www.youtube.com/watch?v=kwI8WgEQLBM
et encore, Horatiu Radulescu, disparu il y a 2 ans : » La musique est la musique. Le reste est technique, secret de fabrication. On ne sait avec combien de dioxyde de carbone ou d’azote Dieu fabrique les nuages, mais ils sont beaux. » je trouve régulièrement des propos chez des musiciens, comme des copeaux qu’on ramasse de l’épreuve à composer, livrés par surcroit, au ras du réel, ce frottement entre l’intelligibilité et la sensibilité ou se rappelle, veille le primordial, le grand et heureux insaisissable :
« J’avais remarqué que les échelles du son ne sont pas équidistantes comme sur le piano, mais qu’elles sont logarythmiques, donc de plus en plus tassées vers l’aigu. Avec ces éléments non équidistants, on peut créer de nouvelles harmonies, de nouvelles polyphonies, de nouvelles homophonies, de nouvelles hétérophonies ».
Radulescu, Horatiu – Sonata For Cello & Piano (Op.98) – III. Ancestral Bells
bonne journée¨ !
……… le lien pour Radulescu, Horatiu …….
http://www.youtube.com/watch?v=J00L7YHIxzI&feature=related
Les vidéos ne sont pas disponibles dans le pays où je suis qui fait partie de l’UE pourtant.
Déménagez, remménagez, il en restera toujours quelque chose. Ah l’Europe ! Si je vous racontais la mobilité du travail en Europe, les coûts variés, la perte du droit de vote…
– En Rap francophone je conseille vivement Ridan … très poétique
Ridan – Objectif terre
http://www.youtube.com/watch?v=PfKbG4ZP4is
Ridan – Le Quotidien
http://www.youtube.com/watch?v=lpuxWbdCmCY
– Et puis Stupeflip … très poétique trash
Stupeflip – Les cages en métal (top single)
http://www.youtube.com/watch?v=ABUG5htc_ck
Stupeflip – A bas la hiérarchie
http://www.youtube.com/watch?v=7bq8Yu_E9qw&feature=related
ça n’a jamais eu rien à voir avec le rap ce truc…
Selon Wiki Stupeflip est un groupe français entre punk, rap et variété composé et Ridan un ex rappeur mais il est vrai que le morceaux choisis ne sont pas vraiment rap sauf le dernier.
stupeflip ça commence à millésimer ça 😉
extrait:
« … Tu sais la société elle fonctionne comme ça
excuse moi mais c’est genre:
t’enfonces des portes ouvertes »
hé ben j’les enfonc’rai jusqu’à c’que j’en crève
et comme goldman j’irai au bout d’mes rêves!
http://www.youtube.com/watch?v=7bq8Yu_E9qw
ça vaut le détour
…optons pour : http://www.youtube.com/watch?v=0P2TEtjX1yM…
le truc qui colle vraiment à l’époque pour moi c’est ça :
http://www.youtube.com/watch?v=h9oNC60pL2A
(avec une dédicace à bourdieu en intro. la classe…)
merci
Je ne connaissais pas, j »adhère totalement autant dans le texte que dans la musique. Merci de nous faire découvrir ça !
« Pour nos parents tombés dans le panneau je ne peut être que navré »
Merci von der blob.
Sekloka et Faye (Milk Coffee & Sugar) on fait du bon boulot. Cette version avec piano est meilleure que l’autre que l’on trouve en ligne (avec choeurs et nappes de musique « chamallow »).
Seuls bémols, comme quelques fois dans la variété ce morceau nous inflige un peu trop de rimes pauvres et faciles, trop de jeux de mots (quoique, rien que pour « Je suis condamné à l’échec ; Je suis condamné à l’ESSEC » on peu tout pardonner !), et surtout il reprend hélas le phrasé habituel du genre, lancinant, snob, et m’as-tu-vu. Rap oblige.
Puisqu’il est dit quelque part que ce morceau est une réponse à celui de Kery James intitulé « Banlieusards », je suis allé écouter ce dernier. Un grand moment de rigolade que je conseille aux lecteurs du blog de Paul Jorion (il y a même un « making-off » !). Nous y voyons comment le système sait faire de ses « exclus » choisis (et « encadrés » ! -cf. le clip) ses meilleurs thuriféraires et ses plus dévoués serviteurs.
Merci et bravo à Milk Coffee & Sugar de démonter avec talent, et méthodiquement, ce tour de passe-passe !
En l’occasion, hommage opportuniste à ma belle passionaria bordelaise, M., d’O.P.A….
C’est pas Eminem, mais elle m’est éminemment plus proche.
Rockschool Barbey – Bordeaux
Samedi 5 juin 2010 – Concert contre les abus policiers
« Amère Patrie » (Improvisation)
O.P.A – "Amère Patrie" (Improvisation)envoyé par OPA-videos. – Clip, interview et concert.
Pour vous Vigneron
http://www.youtube.com/watch?v=e2cVzHi1-7w&feature=related
J’attends avec impatience que vous nous parliez de la superbe RIHANNA…
Un peu de Français pour parler au peuple !!! Que diable.
Melissmell : Aux armes !
http://leweb2zero.tv/video/rikiai_874cc8ae49a90c1
Paroles :
Pas mal du tout CASEY surtout « créatures ratée » et puis Médine « le 11 septembre » dur! dur ! de vivre en France ….
et dans 3000 ans peut-être que ces chansonnettes seront chantées pour endormir les enfants comme « frères jacques » . La musique des rues c’est comme la religion ça parle de l’essentiel pour tout le monde savants ou pas. La musique savante ne s’adresse qu’aux savants – il en faut certainement
Arcanes, arc, nana, cana, hennis, Ossanna !!!!
Une grande inconnue du petit publique médiavisuel…….
Elle est dangereuse. On comprend ce qu’elle dit.
Puisqu’on est dans le rap français critique, pour ceux qui en supportent l’écoute:
(navré je ne sais pas comment mettre la vidéo directement)
Une réponse au rap « politiquement correct » de K. James:
http://www.youtube.com/watch?v=BghoxvKDpGc
Casey:
Dans nos histoires
http://www.youtube.com/watch?v=VIgQnx-Qrp8&feature=related
Chez moi
http://www.youtube.com/watch?v=B14HhFLZCw4&feature=fvw
Créature ratée
http://www.youtube.com/watch?v=csq5Sa04hsY&feature=related
Le fusil dans l’étui
http://www.youtube.com/watch?v=ij5AP0A0qUw
Medine:
Boulevard Vincent Auriol
http://www.youtube.com/watch?v=wUFIl1iJVBI&feature=related
Little Horse
http://www.youtube.com/watch?v=X9gXWcRzAmI&feature=related
Du Panjshir à Harlem
http://www.youtube.com/watch?v=yU_YAMzmQMA&feature=related
Évidemment rien de tout ça ne passe à la TV (sauf le rap bling bling et le rap « politiquement correct »). Je ne sais pas quel est l’âge moyen des lecteurs de ce blog, mais il y a là de quoi « déciller » le regard… sur ce que ressent une certaine jeunesse, qui n’a plus rien à perdre.
@ AntoineY
merci pour Casey, l’inclassable, mais quelle poète!
Casey avec Zone Libre (à la guitare Serge Teyssot-Gay) : La Chanson du Mort Vivant
un entretien avec Casey chez Article XI :
En 2010, il est aussi possible d’entendre -et mieux d’écouter- (encore) ça:
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/matin-musiciens_mercredi/emission.php?e_id=65000044
En particulier, vers la fin de l’émission, le Nocturne op.62 n°2 de Chopin -son dernier- sous les doigts de Heinrich Neuhaus. Comme Philippe Cassard, « je suis dévasté quand j’entends ce genre de choses ». Ecrite vers 1850, jouée (et de quelle façon!) en 1939. Pas sûr qu’on parle encore beaucoup de Eminem et des rappeurs dans un siècle et demi, ni même dans 70 ans. Mais Chopin par Neuhaus, sans aucun doute. Ou alors ce qu’il y a d’humanité de l’homme aura disparu (pas impossible non plus: je ressens ça dans le rap).
Belle écoute, belle dévastation!
« Pas sûr qu’on parle encore beaucoup de Eminem et des rappeurs dans un siècle et demi »
Dites que vous n’aimez pas, c’est plus franc.
@MICHEL
Pour acclimater le poisson rouge, vous devriez passer par là, pour mieux appréhender la musique des « sauvages ».
« La revue nègre » – Joséphine Baker – Siren of the Tropics
http://www.youtube.com/watch?v=UhEhK4bgYtI
J’aimerais beaucoup qu’une âme charitable m’explique un mystère que je n’arrive pas à comprendre depuis au moins 20 ans: OÙ dans le rap (le vrai, le pur) en général et dans Eminem en particulier se cache la musique. Moi j’écoute ça et je n’entends pas de la musique. J’entends un rythme répétitif qui me saoule très vite (en plus je ne comprends pas les paroles – mais ça, peut-être c’est préférable…). J’ai entendu des choses très belles d’Abdel El Malick ou intéressantes de MC Solaar, mais le rap pur et dur est pour moi un mystère (surtout en anglais). Question « monotonie » je préfère de très loin les tam-tam africains aux rythmes entêtants, aux variations complexes, surtout écoutés en direct, de près, en sentant physiquement les vibrations. Mais le rap et son rythme unique, j’aimerais beaucoup qu’on m’explique.
Ce matin j’ai écouté 2 fois de suite la 9e de Beethoven dans la version mythique de Furtwaengler de mars 1942 gravée en direct dans un concert à Berlin donné devant des dirigeants nazis (cd payé hier 1 € aux Puces de Montreuil). La noirceur, la sauvagerie, le désespoir, le ton apocalyptique de son interprétation, sa façon de jouer Beethoven comme si c’était du Bruckner, mais aussi la beauté inhumaine, presque irréelle de son immense adagio (20 minutes), font de ce concert la preuve définitive que le plus grand chef d’orchestre du XXe siècle était resté en Allemagne pendant le nazisme non pour avoir éprouvé de la sympathie pour ce régime barbare, mais pour essayer de sauver la culture allemande à laquelle il croyait tant, comme il l’a dit lui-même quand il a été inquiété après la guerre par les autorités d’occupation.
Et je me pose la question (qui tue): comment peut-on designer avec le même nom ce sommet de l’art humain et ce qui fait Eminem?
@ Michel
Très grand pianiste Heinrich Neuhaus et très grand pédagogue (il fut le professeur de Richter et Guilels entre autres). Comme Ph. Cassard lui-même, qui en plus écrit (il a publié un excellent « Schubert » chez Actes Sud). Son disque des « Impromptus » de Schubert publié l’année dernière est une merveille de sensibilité et de subtilité.
Chopin : Nocturnes opus 55 nº 2 et opus 62 nº 2 (il commence à 4′ 43 ») par Heinrich Neuhaus (difficile de jouer ça avec plus d’âme):
http://www.youtube.com/watch?v=RZIDqEddhTU
@Pablo 75
La peinture va de « la Ronde de nuit », de Rembrand au « carré blanc sur fond blanc » de Kasimir Malevitch……
Il n’y a pire aveugle que le sourd qui ne veut pas entendre . 🙂
à pablo 75
Voilà 2 fois que vous réagissez à une de mes réactions (la première à propos de l’article de Paul Tréhin « Aux origines de l’art’. J’y évoquai la mémoire de Jeanne Bovet et le talent de Zou Xiao-Mei dans Bach. Je me sens un peu moins seul. Je ne voulais pourtant pas provoquer Paul Jorion (qui aime peut-être aussi Chopin), mais il est vrai que comme vous je ne parviens pas à associer le mot musique au rap, ni à la quasi-totalité de ce qui s’entend tous les jours, volontairement ou non (et là est en partie le problème), à la radio, au supermarché ou dans les toilettes des aires d’autoroute. Je réécoute ce Nocturne de Chopin par Heinrich Neuhaus avec à chaque fois la même émotion. Ce jeu est tout simplement admirable. Je m’en suis ouvert par mail à Philippe Cassard. Il me précise avec gentillesse que Dominique Merlet, son professeur au CNSM de Paris, faisait régulièrement écouter cette version à ses élèves. Alors, le vieux con que je suis est comme vous: il ne voit aucun rapport entre Chopin, Beethoven, Bach, Mozart, Brahms, Debussy, Ravel, Schubert, Schumann, Fauré, Prokofiev, Monterverdi, Machaut et quelques autres et Eminem et consorts. Machaut… Bientôt 6 siècles que l’on chante sa Messe. Amen!
Quant à Pierre, je ne connais pas Joséphine Baket (entendu un peu bien sûr, ce n’est pas connaître), mais je ne suis pas aussi fermé que j’en ai l’air. J’apprécie aussi le jazz (sans bien le connaître non plus: Bill Evans, Coltrane, Solal…), la musique indienne, la chanson française des années 60 (Ferrat, Ferré, Brassens, Barbara..) entre autres.
@ Pierre
De Rembrandt à Malevitch? Vous oubliez 3/4 de la peinture, qui va de Lascaux à Barceló au moins…
@pablo75
La peinture (en attendant d’autres découvertes) commence de façon MAGISTRALE à la grotte Chauvet, dans la combe d’Arc, -endroit magnifique- il y a -très vraisemblablement d’après les dernières datations- 37000 ans. J’ai connu et je connais encore quelques peintres dignes de ce nom. Même s’ils ne remplissent pas les salons d’art contemporain. A découvrir (Chauvet), à défaut de pouvoir y pénétrer, l’année prochaine -d’abord sur Arte, ensuite en salles- grâce au documentaire en 3D que Wernez Herzog lui a consacré. Premiers échos enthousiastes aux Etats-Unis où il a été présenté. Tous ceux qui ont eu la chance de voir Chauvet en sont ressortis bouleversés. « Comme un coup de poing au plexus » a dit un avocat intervenant dans le conflit judiciaire toujours en cours. Chauvet… On est loin de l’homo economicus (ou sapiens demens?).
@ Michel
Vous savez quand passera sur Arte le documentaire de Herzog sur la grotte Chauvet? Vous connaissez le titre?
8 Mile (2003) : Detroit, 1995
« Ce qu’on chante en 2010 »…….. Y’a du feed-back ! 🙂
J’ai arrêté de visionner le 1er clip (Rihana-Eminem) à la moitié : répugnant et stupide !
Voilà, ça vous va comme ça, c’est-y franc et massif ?
Intéressant sans doute à titre ethnologique (ou zoologique plutôt) : ce qu’on écoutait/appréciait en 2010 dans la sous-culture de masse marketing à l’antithèse de la culture populaire. Paroles stupides (on devrait imposer les sous-titres français à tous ces clips états-uniens), violence et autres pulsions en image, pas la moindre originalité musicale. J’ai aimé la culture populaire états-unienne, celle de toutes les tentatives de libération, sociales et affectives : jazz, blues, premiers âges du rock, ballades contestataires de Guthrie à Dylan, hard-boiled, pop-art, etc. Il n’en reste plus grand-chose et il naît moins encore, à l’image de ce pays qui s’effondre sur tous les plans.
Puisque je vais être naturellement catalogué « gros réac », ce qui ferait vraiment rire ceux qui me connaissent, je propose à l’attention de tous, un « revival » (pour rester dans notre parlure servile) qui nous vient d’Allemagne et qu’on ignore superbement en France, au contraire de tant de pays : celui de Max Raabe qui a recapturé le Zeitgeist des années 20 et 30 (Chansons de la République de Weimar ou de la Grande Dépression US) et nous le restitue autant parodiquement que sensiblement.
Désolé, je ne sais comment insérer un clip vidéo (mais il y en a plein Youtube en tapant « Max Raabe und Palast Orchester »).
Je note qu’en des temps de grande crise qui annonçaient de plus grands cataclysmes encore, il y eut notamment ce raffinement populaire, ironique, caustique, sentimental.
Alors qu’en 2010 la Crise Parfaite (perfect storm) se profile sur tous les plans (écologique, économique, financier, guerrier, politique, culturel, etc.), nous n’avons même pas ce genre d’échappatoire artistique. Nouvelle preuve de la dégradation de notre « civilisation »…
Franchement, vu le résultat pour le Zeitgeist des années Weimar, à tout prendre, vaut p’têt mieux pas d’échappatoires du tout pour vous et vos semblables, dandys esthètes pseudo-décadents rétifs à la seule culture populaire un tant soit peu authentique de ces années de Crise Parfaite(« Perfect Storm » ! pedantibus crétinibus…). Anecdotique et facile resucée revival à la Max Raabe ou pas. Pathétique et mortifère, votre bon goût, Mein Herr..
Je comprends mieux pourquoi mes parents faisaient la gueule quand je leur mettait à fond les manettes du Tepazz » You really got me » de Kinks (« chauffez les gamelles » disait la traduction franchouillarde) ou « my generation » des Who (avec le vrombissant solo d’Entwhistle)…
Mon cher Eddie, même en forçant, je peux pas…
…un peu d’agressivité gratuite de la part du pinardier, m’enfin, si ça vous fait du bien !
Je comprends pas très bien, vous pensez vraiment que Rihanna et Eminem, c’est de la culture « populaire » ? …eh bé…
Enfin, s’il faut choisir sa décadence (« décadanse », aurait dit Serge G.), je préfère en effet Weimar, le foxtrot et les femmes voilées (art déco !).
Merci pour le lien, mais vous avez dû sentir que j’ai définitivement viré ma cutie avec les Anglo-Saxons…
http://www.youtube.com/watch?v=4pDjmBy03z8&feature=related
Alors que les USA n’existent pratiquement plus culturellement depuis 15-20 ans, on (les marketteurs) continuent de nous gaver avec du bruit états-unien qui sature nos jeunes générations consuméristes. Elles tournent le dos à nos voisins avec qui il faudra bien resserrer les alliances, si l’on veut survivre.
Pour ne prendre qu’un exemple consumériste, « ça », c’est tout de même mieux, musicalement et dramatiquement, que la gaga pas lady du tout :
http://www.youtube.com/watch?v=xeZfk5NJew4&feature=related
@PHILIPPE_J
Ne vous demandez pas comment je peux penser qu’Eminem soit de la « culture populaire », sans intérêt, mais demandez-vous bien pourquoi vous comprenez si mal ce qu’aime et ce que dit ce peuple.
PS : au fait, avais-je omis de vous « féliciter » tantôt, très kitsch la civilisation guillemétée. Si, si, vraiment ! J’insiste . Et alors, immédiatement suivie de trois points suspensifs, pas plus pas moins, pensez donc ! C’est carrément le niveau olympique du kitschissime sous anabolisant non-stéroïdien !
L’équivalent pour l’écrichouillure blog-blogsphérique du berger allemand oui-oui à sommité dodelinante et nœud-pap rose dans l’art délicat, si injustement décrié, du haut-empire giscardien qui choisit comme champ d’expression privilégié les plages arrières de R12.
Bref, nous faisant revenir de votre élégante manière plus de trente ans en arrière, en sus des 80 de Max Raabe, vous participez ainsi à l’effort général pour faire reculer le niveau « de la dégradation de notre «civilisation»... » Grâce vous en soit rendue.
Pourquoi tant de violences ?
Est-il nécessaire de faire valider ce qu’on apprécie ? Devrions-nous n’avoir que des goûts partagés pour pouvoir vivre en intelligence ?
Paraît que la musique adoucit les moeurs. Faut pas croire tout ce qu’on entend 😉
Petites diatribes que peuvent se permettre ceux qui ont encore quelque chose à perdre.
Pendant les travaux, les affaires continuent.
C’était mon coup de gueule perso, histoire d’essayer de me faire croire que je suis en vie.
J’ai froid et vais tenter de trouver le sommeil, non sans vous adressé un sourire.
à philippe,
rihanna c’est la culture mondialisée, une reine du métissage généralisée, une icône accessible à toutes les jeunes femmes.
entendez par là: même celles qui ne sont jamais allées à l’école ou n’accèdent à la télévision qu’une fois par semaine et se trouvent littéralement subjuguées. rihanna est originaire des caraïbes, c’est une femme ma-gni-fi-que et sensuelle en plus d’une énorme performeuse. elle entonne des refrains positifs et simples comme c’est la règle dans le domaine du megashow (ayant l’avantage d’accoutumer les masses au globish ce me semble). nous ne sommes pas en train d’admirer la performance musicale, les revendications, la profondeur des textes ou le style pour une catégorie de gens privilégiés. il s’agit de quelque-chose de bien plus ambitieux.
cdt
Brigitte Fontaine : »décadente ».
http://www.youtube.com/watch?v=nsXWS9MVr6Q&feature=youtube_gdata_player
Cher pinardier,
N’abusez-vous pas un peu de votre vin ?
à PHILIPPE_J
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : « il est l’heure de s’enivrer ! Pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie, de vertu, à votre guise. »
Baudelaire (Les petits poèmes en prose)
@PHILIPPE_J
Là, je m’incline respectueusement devant l’éclat de ce rarissime et noble alliage fait de subtilité. de plomb et de sagacité ferblantière et plus bas encore aux pieds du digne émule d’Héphaïstos qui le conçut. Vous me navrez du trait acéré que vous forgeâtes en secret dans ce métal inouï… Je défaille, je succombe, je me meurs… Suis mort.
Mais, à la revoyure post-mortem, votre Grand-Art forgeron de la pondération vulcanienne s’accorde mal au bouclier de la démesure bacchique. Sachez que si l’usage du divin breuvage peut (hélas !) se modérer, son abusage ne tolère ni demi-mesure, ni formulation mâtinée « d’un peu« , d’un poco, d’a bit, d’etwas ou d’un po’.
Mais n’abusez pas vous-même de vos propensions bien compréhensibles quoiqu’inexcusables à succomber aux influences mortifères de votre illustre prénom. Et je ne parle pas ici de vos philippiques d’éminence snobinardière anti-éminem.
Et sachez que le principe de tolérance implique l’abus inconditionnel de l’intolérance la plus absolue (c.àd.sans poquito non plus) vis à vis de quelque petite intolérance que ce soit.
Cher Méthode, je vais vous répondre tardivement mais avec méthode :
– « rihanna c’est la culture mondialisée, une reine du métissage généralisée, une icône accessible à toutes les jeunes femmes. » : non, non, s’il vous plaît ! Il n’y a pas de culture mondialisée, sinon, c’est ‘1984’ ou « Le Meilleur des mondes », il y a de la communication interculturelle généralisée, ça, d’accord, et c’est très bien comme ça. Après, vos épithètes sur Rihanna vous appartiennent, chacun voit midi à sa porte…
– » est originaire des caraïbes » : ah, c’est un brevet d’excellence ? Ne ferions-nous pas un peu dans le P.C. là ?
– « c’est une femme ma-gni-fi-que et sensuelle » : eh bé, tous les goûts sont dans la nature décidément, moi, j’en connais d’autres, quelques dizaines ou centaines de millions qui, physiquement et énergétiquement, la valent largement !
– « elle entonne des refrains positifs et simples » : ah, immortel Charles Trenet, comme tu me manques ! (et je ne suis pas si vieux..)
– « comme c’est la règle dans le domaine du megashow (ayant l’avantage d’accoutumer les masses au globish ce me semble) » : vous m’expliquez quoi, là ? vous m’expliquez justement tout ce que je récuse : la culture marketing de masse – qui se fait par le haut pour promouvoir des idoles « bankables » ; le contraire exactement de la culture populaire, qui est à peu près morte, et qui était une culture de classe en réaction contre des classes durement dominantes (pour finir par les convertir, d’ailleurs : ex. le jazz). « Accoutumer les masses au globish » , non, mais, vous vous rendez compte de ce que vous écrivez ? Comment faut-il le prendre ?
– « nous ne sommes pas en train d’admirer la performance musicale, les revendications, la profondeur des textes ou le style » : en effet, nous serions bien en peine de le faire pour Rihanna comme pour 90 % de la production états-unienne actuelle… j’en excepte quelques artistes comme M.P. :
http://www.youtube.com/watch?v=GgFqvteVrMI
– « pour une catégorie de gens privilégiés » : nous y voilà, se vouloir cultivé, c’est se vouloir « élitiste », c’est ça ? …on n’a jamais résolu la nécessaire et difficile provocation à s’arracher intérieurement à ses automatismes de naissance, de milieu et de (sous-)éducation, à se cultiver comme une bonne terre fertile et créatrice, par le nivellement par le bas ! Je connais nombre d’autodidactes et autres « méritocrates » qui ont fait un parcours magnifique et qui devraient être montrés comme les vrais héros du siècle. Il y en a de moins en moins puisque l’on sait l’ascenseur social bloqué et la reproduction des élites confortée, malgré le relèvement général du niveau d’éducation depuis 30 ans.
-« il s’agit de quelque-chose de bien plus ambitieux » : mais quoi, quoi ? …nous ne sommes plus dans la culture, là, mais dans une sorte de ferveur globaliste et sentimentale. Les problèmes de notre planète, y compris culturels, ne seront résolus que par plus d’esprit, de critique, de culture générale, d’art, de connaissances et d’attachements PARTICULIERS ; chacun doit s’affiner et comprendre la globalité infiniment complexe de tous les problèmes (la « perfect storm » dont je parlais) qui sont tous en connexion. Or, le niveau de conscience et d’éducation du peuple états-unien, en grande partie responsable des affres que nous vivons (guerres néo-coloniales ignobles, génocides divers, destruction de la finance et prédations économiques et écologiques de tous ordres, etc.), recule de même que son niveau de vie et son espérance de vie.
Sous la pression des circonstances, lentement, l’Europe continentale s’organise et se fédère. Mais si lentement – comme tous les billets de ce blog le prouvent – que ce sera sans doute trop tard. La tempête n’attend pas : on ne négocie pas avec le climat ni les krachs.
C’est pourquoi, plus que jamais, il faut accélérer le découplement d’avec le « globish » linguistique et culturel, et se découpler, y compris dans nos têtes et dans nos attachements sentimentaux, de ce pays et ce peuple en perdition, devenus la totale caricature d’eux-mêmes.
Je dis « il faut », mais ce que j’en dis, hein !… ce n’est pas un mot d’ordre, c’est l’évolution naturelle des choses, qui se produit sous nos yeux, autant pousser à la roue que de s’illusionner avec des valeurs passées, bafouées ou avec des artefacts puérils, sommaires, en dehors de notre culture européenne, comme Rihanna ou Eminem.
Bon… quelques liens quand même sur Max Raabe et son orchestre (Palast Orchester)
http://www.youtube.com/watch?v=msYK1YFhL74&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=J7z_bZ2D98o&feature=related
…et pour le plaisir des yeux autant que des oreilles :
http://www.youtube.com/watch?v=EYZiENcnJqw
Naturellement, Raabe se réclame en partie des Comedian Harmonists :
http://www.youtube.com/watch?v=gVV4Fdnm3Hw
« Kleiner Mann, was nun ? » , roman de Hans Fallada sur le « petit homme » pris dans la tourmente des années 20-30 …
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Et_puis_apr%C3%A8s_%3F)
(http://en.wikipedia.org/wiki/Little_Man,_What_Now%3F_%28novel%29)
Ce qui n’empêche pas ce crooner germanique impeccable et improbable de se gausser des thèmes ou des tubes de l’époque :
http://www.youtube.com/watch?v=BMkjoQ6S7oQ&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=-F5scc7UOcI&feature=fvw
http://www.youtube.com/watch?v=qYr9kIyambE
http://www.youtube.com/watch?v=DkTPoISU5z8
http://www.youtube.com/watch?v=-fEb1yUmcVE&feature=related
Voilà de la beauté à l’état pur:
Rameau: Les Boréades, l’entrée de Polymnie
http://www.youtube.com/watch?v=Py-zI_hXgHI
Merci Pablo !
Vous avez raison… de la beauté à l’état pur.
Permettez moi de vous proposer dans le même registre, écrit par le plus grand maître de la fugue, cette ouverture de la Passion selon St Jean. Ouverture dont la richesse et la complexité polyphonique ont été parfois égalées, mais rarement dépassées. Ouverture dont l’émotion jaillit à chaque note. Reste une seule chose à faire : se taire, lâcher prise et écouter.
http://www.youtube.com/watch?v=__-HurDVEKI
Pablo75, pour commencer ça au cas où, la guérison d’Oliver Sacks par la musique : (http://fredericjoignot.blog.lemonde.fr/2009/01/25/oliver-sacks-et-la-neurologie-existentielle/)…
Le plaisir « mélomane » est de nature éminemment subjective, sans doute en rapport à une constitution propre mêlée à l’état physiologique du moment, et à sa capacité à pouvoir répondre à une demande en choisissant plutôt tel répertoire qu’un autre (malheureux quand les jours plus une seule musique convient), et plus il y a le choix et mieux c’est; tout comme le sentiment amoureux le goût obéit autant à des pulsions à va savoir pourquoi, poussé à ceci ou cela avec le désir d’un arrière plan dont à ce moment précis c’est ceci et pas cela qui le rejoint le révèle, le son a un corps équivalent à une image; il va sans dire que c’est plus facile avec la musique, et toute la technologie portative qui la supporte… Ça peut être un jour une musique qui cogne, un autre jour, pour moi depuis 2 jours Kaija Saariaho : Sept Papillons (2000) pour violoncelle http://www.youtube.com/watch?v=PeWpc6mjM4o&feature=related (Pascal parle de météo intérieure dont on est pas propriétaire) et son pourquoi ou sa valeur supposée je m’en fiche. la musique agit comme une enveloppe et une catalyse, elle soigne, elle met en mouvement, qui n’est pas une activité. la musique est corporalisation d’un arrière plan indistinct quant à le nommer, qui précède, qui transporte. Qui est une qualité du corps. Du rythme qui invente un continu, qui engendre d’autres rythmes. Jamais autant la soumission à des discours n’a été si grande à faire de nous l’Homo œconomicus dont la rationalité est d’être expert en consommation de choses de tous ordres, et qui te définisses en tant qu’homme pour autant que tu saches et démontres savoir le reproduire. Heureusement l’emboîtement est très défaillant. L’église a longtemps suffit et la peur et la menace faisaient leur travail dos tournés de temps en temps crucifiant l’hérésie les magies blanches ou noires comme corbeaux hiboux. la musique te soulage de ce devoir, ses vertues suffisent largement à ne pas vouloir les comparer, les classer, les attribuer, en faire des icônes ou des vitraux. A s’y risquer c’est dégoût à réduire l’autre à ce qu’on croit en entendre, à en faire de la viande. Nietzsche dans son amour propre blessé avec Wagner renonce à Schumann, s’adosse et s’enivre de Chopin danse avec Bizet : du langage et de la pensée anéantie il jouera encore chaque jour de longues heures au piano.
Novalis: « Toute maladie est un problème musical ; toute solution est une guérison musicale ».
vite pour la route JULIE DRISCOLL & BRIAN AUGER TRINITY – Save Me free
http://www.youtube.com/watch?v=9aw-i7BzqH4&feature=player_embedded
@ Jean-Luc D.
Vous prêchez non pas un convaincu, mais un « fanatique » de Bach – pour moi le plus grand artiste qui a existé, tous arts confondus. Je l’écoute tous les jours et j’en ai parlé souvent ici.
Quand il prend la plume, il donne le meilleur de lui-même, toujours, quelle que soit la destination de l’oeuvre, une occasion qui peut nous sembler négligeable ou une pièce pour les débutants. Rien n’est médiocre dans sa production car il savait […] qu’il avait reçu ce don de Dieu et qu’il devait à son tour le transmettre.
(Gustav Leonhardt – l’un de ses plus grands interprètes, pour ceux qui ne le connaitraient pas)
Bach, c’est comme le pain. C’est l’homme de base. Vous ne vous lassez jamais de manger du pain. Je ne me suis jamais lassé d’écouter Bach.
(Isaiah Berlin)
Sans Bach, la théologie serait dépourvue d’objet, la Création fictive, le néant péremptoire. S’il y quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
(Cioran. Syllogismes de l’amertume)
Par contre je n’aime pas trop Gardiner en Bach. Je connais pas mal de cantates qu’il a « massacré » de manière inexplicable.
Pour moi le plus grand chef en Bach aujourd’hui est Masaaki Suzuki (un disciple de Ton Koopman qui a dépassé très vite son maître). Il est déjà au vol. 47 de ses Cantates et s’il y en a une intégrale à acheter c’est sans aucune hésitation la sienne. Si vous pouvez comparer les interprétations les plus connues des Cantates BWV 42, 62 ou 162, par exemple, avec les siennes, vous verrez la différence. Malheureusement sur Youtube il n’y a pas grand chose de lui.
Symphonie de la Cantate 4, par Suzuki
http://www.youtube.com/watch?v=NgVYtHKzqfM&feature=related
Et le sublime Sanctus de la « Messe en si » (l’oeuvre, dans tout le répertoire classique, que Karajan préférait – lui qui en a joué plus de mille):
http://www.youtube.com/watch?v=v8p1xxPTVE4
Pablo 75
Heureux de rencontrer un fanatique de Bach….
Votre référence à Suzuki témoigne d’un goût très sûr car, outre la qualité de l’interprétation, ses enregistrements sont d’une qualité exceptionnelle. J’évite en général les débats axés sur les interprètes, le vrai créateur ou le vrai génie : le compositeur, étant oublié, mais force est de reconnaître que Suzuki, le japonais, nous donne une belle leçon de grâce.
Pour tout vous avouer, je suis si « fanatique » de Bach, sans oublier les autres, que je lui ai consacré un livre paru l’an dernier.
Au plaisir de vous lire.
Jean-Luc D.
Comme Jean-Luc est trop modeste pour mettre le lien de son livre, le voici 🙂
@ Jean-Luc D.,
Grâce à Julien, je découvre d’autres raisons pour lesquelles vous êtes souvent si clairvoyant concernant la musique (vous nous aviez déjà indiquez cependant que vous donniez des conférences sur la musique).
Je retrouve un de vos commentaires passés. J’avais apprécié cette intervention où vous parliez de l’interprétation de la musique et de sa reproduction, pour effacer très vite l’importance – réelle – mais démesurée que beaucoup donnent à ce débat. En parfait point final à la colonne de commentaires qui suivaient le billet de Paul Jorion « Les chansons pour ceux qui n’aiment pas la musique », vous concluiez :
« Tout cela, à mon sens, est symptomatique d’une époque qui privilégie le contenant au contenu, l’apparence à la profondeur, la simplicité à la complexité.
Heureusement qu’un blog comme celui de Paul Jorion nous permet de renouer avec cette culture du contenu, de la profondeur et de la complexité. »
Vous reprenez cette idée aujourd’hui en réponse à Pablo.
Ce sujet m’intéresse dans mon domaine, qui est celui de l’image.
Ayant eu la chance d’acquérir très tôt des facilités de dessin, je me suis vite retrouvé à fréquenter des dessinateurs et peintres virtuoses, sinon talentueux. J’ai trouvé chez beaucoup d’entre eux les travers que vous évoquez à propos de la musique. Si on n’y prend garde, on se retrouve vite à sur-valoriser une pratique, une virtuosité, ou la qualité d’une reproduction d’image, ou d’une présentation muséographique, au détriment du contenu-même, de sa profondeur et de sa complexité. Et, avec ce travers, on peut passer à côté d’une grande oeuvre parce qu’elle est « mal dessinée » ou mal reproduite.
C’est un problème qui me soucie beaucoup en ce moment car, après des années de pratique, je me rends compte que les qualités techniques de dessinateur ou de peintre que j’ai développé depuis trente ans n’ont, hélas, pas toujours grandi au rythme du contenu. Ce contenu est la véritable quête. C’est une pratique toute différente de la technique qui peut développer ce contenu – une pratique plus proche certainement du fameux « lâcher prise », mêlée à des qualités d’homme. Je le sais depuis toujours, mais le moins d’années qui me reste pour le faire éclore rend sûrement la chose plus importante pour moi aujourd’hui.
Merci d’intervenir ici comme vous le faites.
Et je suis toujours content que vous ayez su mettre un nom sur mes symptômes musicaux 😉
@ Jean-Luc D.
Je connais bien la libraire de L’Harmattan, rue des Écoles ici à Paris. J’y passerai jeter un coup d’oeil à votre livre, qui m’a l’air très intéressant (je viens de lire le texte de Francesca Guerrasio sur lui dans le site http://www.resmusica.com/).
J’imagine que vous connaissez « Moi, JSB » de Jean Pierre Grivois et que le récent « Tout Bach » (dans la coll. Bouquins) est devenu l’un de vos livres de chevet (moi je l’ai sur le bureau et en lis quelques pages chaque jour).
Ce matin j’ai entendu sur France Musique un excellent concert dédié à Bach et ses fils, dirigé par Reinhard Goebel. De Bach il a donné la Sinfonia en ré majeur BWV 1045, une reconstitution dont le 3e mouvement (sorti de l’Oratorio de Noël) a un « swing » étonnant:
Vous pouvez écouter le concert ici (ça commence à 1′ 10 »):
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=80000054&d=420001271
Le programme est ici:
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/concert-matin/emission.php?e_id=80000054&d_id=420001271&arch=1
Si vous cherchez quelque chose sur Bach ou vous avez envie d’échanger sur lui demandez mon mail à Julien.
Je vous laisse avec l’une des petites merveilles de notre ami Jean-Sébastien, la Sinfonia qui ouvre la si belle Cantate BWV 21 (si vous pouvez écouter la version de Kuijken, c’est encore plus beau):
http://www.youtube.com/watch?v=d_5-66TDLyQ
à Jean-Luc,
« C’est un problème qui me soucie beaucoup en ce moment car, après des années de pratique, je me rends compte que les qualités techniques de dessinateur ou de peintre que j’ai développé depuis trente ans n’ont, hélas, pas toujours grandi au rythme du contenu. Ce contenu est la véritable quête. »
Au moment où je vous écris, une petite formule (non une recette), presque banale et sans doute maladroite me vient à l’esprit, et je tenais à vous en faire part : Ne s’agit-il pas de maintenir une trame savamment équilibrée ? Est-ce idiot de ma part si je vous dis « qu’il faut » équilibrer toutes les pressions qui passent par vous : aussi bien celles qui viennent du dehors – le Monde – s’imposant comme nécessaires à la vie ou à la survie. Et les autres, celles liées à votre nature d’homme créatif et sensible – intérieures – du dedans – et qui exercent une pression / passion directe sur votre main, avec le geste faisant suite, sorte de sismographe de l’être. Le corps (il ne saurait être question de le mettre de côté) est à la croisée de ses chemins qui passent par vous dans tous les sens : poussées et forces verticales ; poussées et forces horizontales sans oublier naturellement la pesanteur terrestre. Oui il faut lâcher prise ( je l’entends comme un désir profondément humain de laisser de côté la volonté lors de l’élaboration du travail artistique ) sauf que dans un même temps on doit avoir un minimum de prise sur la forme, car si tel n’était pas le cas, les choses se casseraient vite la gueule n’est-ce pas. Un minimum ou un maximum ? Difficile terriblement difficile. C’est bien dans l’espace de la pièce où vous travaillez, dans la solitude, dans un dialogue avec vous même que les choses s’élaborent, mûrissent doucement. Quand l’œuvre est cuite à point si je puis dire, c’est à dire mûre et achevée, selon vos exigences, qu’elle devrait se tenir dans l’espace comme autonome et vivante avec tout le poids de sa propre horloge interne. Mais aussi l’élan vital de la poésie. Je sais que vous avez déjà réfléchi à tout cela. Mon commentaire, lui, se casse un peu la figure, c’est un début. 😉
Amicalement
J’ai lu cette phrase quelque part sur le net :
« Il n’y a pas de don qui ne soit le fruit d’une décision. »
@ Octobre
« … jusqu’à ce que la forme, comme preuve de son accomplissement, ait l’éclat de l’inéluctable. » (Holderlin)
@ Jean-Luc
Il y aurait tellement de choses à dire sur ce que vous écrivez-là (et sur d’autres excellents textes que vous avez écrit ailleurs)…
à Julien,
Je vous remercie d’avoir créé un lien vers mon livre ; mon égo vient d’en prendre un coup. 😉
A priori, je n’avais nulle intention qu’il soit cité, mais peut-être, mon inconscient en usant d’une litote m’a t-il joué un tour? Paradoxe entre un désir inconscient de faire savoir et un désir conscient de rester dans l’ombre, un jeu de cache-cache entre lumière et ombre…
Quoi qu’il en soit, je vous en remercie, et si ce livre – sans prétention – peut faire aimer ce génie pur que fut Bach, j’en serai le 1er ravi.
Comme je le lui ai fait dire dans ce livre (2ème version récemment remaniée) écrit à la 1ère personne du singulier – tentative excessivement prétentieuse -, toute expérience et toute connaissance sont des trésors à distribuer et à partager.. Ce blog en est une illustration.
@ Roma
Votre premier lien donne ça: « Error 404 – Not Found ». Dommage, ça m’aurait intéressé….
Il y a tellement de la belle musique dans le monde et la vie est si courte que pour Saariaho moi je passe. Si on vivait 800 ans au lieu de 80 je ferais l’effort d’écouter ça 50 fois.
Il y a 25 ans j’ai assisté Salle Pleyel à un concert où il y avait une « création mondiale » d’une oeuvre d’elle, en sa présence. Ça a duré 10 minutes, je me suis ennuyé, les applaudissements ont été mous, elle est monté saluer, il n’y a pas eu de rappel, et on est passé à autre chose: « La Mer », de Debussy.
Depuis, je n’en ai jamais entendu parler de l’oeuvre en question, dont je ne me rappelle pas le nom (et pourtant depuis presque 30 ans je lis le programme de France Musique tous les matins). Par contre, « La Mer » je l’ai entendu souvent à la radio, en disque et en direct.
à Jean-Luc
Merci pour votre commentaire chaleureux.
Je me souviens très bien de notre échange, et plus particulièrement de votre commentaire très touchant que vous concluiez par « Le jour de la Fête de la Musique, j’essaie de me trouver en pleine campagne ou sur la grève bretonne, pour éviter de me sentir Martien sur Terre. »
Votre style, votre façon d’évoquer votre « handicap », la « souffrance » que vous sembliez en ressentir m’avaient touché, et par un sursaut de sympathie voire de compassion, j’avais pris votre défense.
Toutefois, je constate avec plaisir que vous avez compensé ce « vide » par la pratique d’un art graphique : le dessin. J’en suis heureux pour vous et persuadé que votre sensibilité, dont vos différents commentaires témoignent, y trouve pleinement son expression.
Quant au contenu de votre commentaire, je suis totalement d’accord avec vous. La « technique » tend à supplanter dans beaucoup de domaines toute autre considération sur le fond. De moyen, elle est devenue fin. Ellul nous avait mis en garde contre cette transformation en profondeur en évoquant l’impérialisme du système technique qui aboutit par une surenchère permanente et obsessionnelle de la performance à une perte de sens. En effet, si la technique est nécessaire, elle n’est pas suffisante en elle-même, surtout en matière artistique, pour donner un sens à une œuvre. Il y faut, comme vous le dites, des « qualités d’hommes », un supplément d’âme, ce qu’en d’autres termes, Jankélévitch appelait un « je-ne-sais-quoi », ce « je-ne-sais-quoi » mystérieux qui transcende la technique et la renvoie à ce qu’elle devrait être : un simple moyen au service d’une expressivité sensible. Pour le comprendre, il y faut certainement un brin de maturité, un zeste de hauteur, un chouïa de lucidité, une once d’intelligence et quelques kilos de sensibilité.
Malheureusement, dans une époque obnubilée par la performance, l’efficacité, la productivité, la compétitivité, l’évaluation, et j’en passe, la technique finit par tout balayer sur son passage, par nous faire oublier le contenu et le sens, et une fois érigée en système autonome, par nous imposer ses diktats, tout comme l’économie financiarisée « désencastrée » de la construction sociale (voir Polanyi).
Ne désespérons pas… Vous êtes la preuve, avec beaucoup d’autres ici, qu’une forme de résistance est en marche, une résistance en quête d’essentiel et de sens…
Je m’associe à Pablo75 pour vous dire que c’est toujours un plaisir de vous lire.
à Pablo75
Merci aussi pour votre commentaire.
C’est avec plaisir que je communiquerai avec vous sur Bach et la musique en général. Je constate que nos sensibilités sont assez voisines, et je ne doute pas que nous ayons beaucoup à partager.
Puisque vous avez eu la gentillesse de me proposer la sinfonia de la BWV21, permettez-moi de vous proposer celle de la bwv 12, composée la même année par un Bach tout juste âgé de 29 ans et déjà en pleine possession de tout son art.
http://www.youtube.com/watch?v=jXap5fB-hvA&feature=related
@ Jean-Luc D
Votre lien conduit au premier coeur de la cantata (par Koopman).
Voilà la Sinfonia par Suzuki:
http://www.youtube.com/watch?v=ZlVl3BrZCz4&feature=related
Et voilà pour moi le moment le plus beau de cette cantate BWV 12, l’Aria de ténor avec une trompette dont la beauté fait presque mal (dans l’interprétation de Suzuki, pour moi inégalable ici, encore une fois – j’ai dans l’ordinateur celles de Leonhardt et de Koopman, que je viens de réentendre, et elles sont vraiment très au-dessous) – ça commence à 2′ 20 »
http://www.youtube.com/watch?v=_z8pppVq8_M&feature=related
Pourquoi la musique dite classique échapperait-elle au sort de la musique populaire. D’ailleurs la phrase « jouer du Beethoven comme si s’était du Bruckner » est révélatrice de cette état d’esprit. Cette musique comme les autres nous est si rabâchée à longueur de journée qu’on dirait du rock. Ses groupies se conduisent comme les groupies de la musique populaire. Il en est de cette musique comme des autres oeuvres d’art emprisonnées et mises en scène dans les musées pour des publics fanatisés par le commerce des arts supplément d’âme au commerce tout court.
@ k abouli
Rien compris.
@ k abouli
Comme pablo, je ne comprends pas votre argumentation. Où avez-vous vu (et entendu) la musique classique rabâchée à longueur de journée? Je ne connais aucun « groupie » de classique. Venez l’été à Labeaume en musiques, vous verrez combien le classique peut aussi être populaire, sans aucune concession à la qualité (au contraire). Sans attendre, si d’aventure vous avez l’occasion d’assister à un concert, n’hésitez pas. De Machaut à aujourd’hui, le champ est vaste: 6 siècles! Le seul risque que vous prenez est de changer d’avis. Vous verrez, mélomane est une belle maladie.
J’aimerais bien l’avoir cette maladie… mais je n’y peux rien, je ne parviens pas à l’attraper.
Pour moi, Mozart, Bach… Debussy… c’est du bruit… insupportable. Je suis en revanche très sensible au bruit du vent dans les branches… ou au bruit que fait la neige en tombant…
Parce que je ne suis en général touché que par les mots et le mouvement des corps, je tolère la chanson populaire, le RAP ou les sons afro… C’est d’ailleurs ici que l’humanité, contrairement à ce que vous dites, s’y manifeste, et non pas dans les abstractions émotionnelles de la musique classique (indépendamment de la qualité de leur contenu et de leur puissance). Si on allait un peu plus loin, et qu’on s’inspirait de Baudrillard, on pourrait même dire que s’il y a encore quelque chose de sacré/mystique dans la musique, c’est partout SAUF dans la musique classique, que nos Dieux ont déserté il y a bien longtemps, mais qu’on trouvera peut-être au détour d’un voyage en Inde ou au son de la percussions des Brocas.
Je trouve qu’on fait bien trop grand cas de la musique occidentale « contemplative », et de ces six siècles qui ne m’émeuvent pas le moins du monde, voire s’insupportent vraiment. jE Trouve cela terriblement « vulgaire ». D’ailleurs, sous d’autres latitudes, cette musique classique que vous chérissez tant est parfois même considérée comme grossière…, à tort sans doute (je suis bien incapable d’en juger moi-même), loin de subtilité de la délicatesse de la musique atonale, dont le caractère mélodieux reste pour ainsi dire inaccessible aux frustres oreilles européennes. Pour ces gens là, votre grande musique, c’est de la mauvaise techno!
J espère qu’un jour j’attraperai votre maladie… peut-être l’aurais-je attrapée si j’avais eu des parents mélomanes… Je ne sais pas (dans la langue de Spinoza, pour faire le lien avec une autre discussion, le fait de ne pas être capable de ce genre d’affect, le fait que la musique classique ou le RAP par exemple n’entrent pas dans ma « puissance », sont la marque d’une complexion d’affects plus limitée). Enfin je ne désespère pas… un ami qui écoutait uniquement de la musique classique a bien fini par écouter du Eminem en boucle, avant même de connaître une (brève) existence de « clubber » (il a donc augmenté sa propre « puissance » en gagnant une complexion d’affects plus riche). Il faudra que je lui demande ce qu’il écoute en ce moment d’ailleurs… il est peut-être revenu à ses anciennes amours.
@ k abouli,
Comme Pablo… rien compris.
—————
@ Antoine Y,
Antoine, vous reprenez un peu ici le fil d’une conversation passée qui suivait un de mes commentaires. Si vous prenez le temps de lire ce fil, vous y trouverez tout d’abord la confirmation que vous n’êtes pas seul (bien que mes symptômes de « non-maladie » sont moins prononcés que les vôtres, il me semble !), et ensuite, en lisant mes contradicteurs, que tout peut arriver 😉 .
Pablo et quelques autres vont d’ailleurs peut-être venir aussi ici discuter du sujet avec vous.
C’est un sujet intéressant que de comprendre nos affects avec l’art. Tous les dégoûts sont aussi dans la nature.
@ Antoine Y
Vous devriez lire le très intéressant « Musicophilia : La musique, le cerveau et nous » d’Oliver Sacks (Seuil, 2009), qu’un lecteur d’Amazon résume bien ainsi:
« Voici un bouquin qui va passionner tous les audiophiles et musicologues.On y découvre les recherches menées par un neurologue sur les comportements humains face à la musique et un essai d’analyse du processus de création musicale.Je ne vous en dit pas plus, lisez-le.C’est passionnant. »
Je voulais parler que du temps de Beethoven sa musique n’était pas destinée au marché ni qu’elle avait des impératifs que l’investisseur rentre dans ses sous. Tout cela a profondément transformé ce que nous entendons par musique. Cette musique ne s’adresse plus à une noblesse cultivée mais à des masses et cette musique est devenue une marchandise.
Il ne faudrait tout de même pas croire que seule la musique populaire obéit aux lois du marché son importance c’est que pour une grande partie elle ne le nie pas et possède moins d’illusion sur la chose que le consommateur des classes moyennes qui croit se différencier ainsi des autres pauvres . Le rap par exemple a cette avantage qu’il ne masque pas sa nature de marchandise dont il ne faut pas oublier elle est l’oeuvre d’art moderne.
Tout a changé dans cette musique que les différents chefs d’orchestre célèbre et adulé par nos groupies n’ont fait que coloriser en en gonflant les effectifs , les effets, les instruments et en la projetant sur des foules sans la culture du milieu d’où elle est issue. Il en est de cette musique comme des cathédrales qu’on peut dorénavant dissimuler artistiquement sous des voile ou recoloriser car elles ne sont que des décors – les musulmans ont plus de foi qui ne laissent pas sans combattre dénaturer leurs mosquées – et il faut être archéologue pour retrouver a travers les restes qui nous sont laissés enfouies sous la gangue des interprétations le sens de son message.
A part ça j’apprécie beaucoup ce qu’en pense Antoine
pas l’temps c’matin, boulot, j’écrirais bien ce qui me vient,
je me suis réveillé avec ça, ça vous chante?
pianocircus perform Ellipsis by Duncan MacLeod
http://www.youtube.com/watch?v=X6anhKvMhm8&feature=player_embedded#!
Ben moi, platement franchouillarde, rock and roll à vie, sensible au charme des hommes, en 2010 comme les années précédentes, j’écoute le dernier album de schmoll.
Pour vous Edith, si « sensible au charme des hommes », real rock &roll :
the boss live, Paris, accoustique, alone, Blowing’ In The Wind enchainé avec une version sidérante de pureté de Bad Moon Rising.
Alors là Vigneron, touchée, coulée.
Merci mille fois.
Je suis envoutée par Bruce Springsteen, et juré craché, il y a trois minutes, j’écoutais ça :
http://www.youtube.com/watch?v=bzS2Vug-esA&feature=fvw
(on entend l’orgue Hamon la huitième merveille du monde :-D)
Ouh la ! Film de légende là ! Le môme du New-Jersey en 78 pendant la tournée darkness, comme un chat maigre (tu m’étonnes ! 112 concerts de cet acabit dans l’année !). J’avais 16 ans, encore plus maigre, et je me fracassais les tympans (et les enceintes) avec cette putain de galette (candy’ room et compagnie en boucle)…
On s’est pas mal moqué de John Landau qui avait écrit « J’ai vu l’avenir du rock’n roll, il s’appelle Bruce Springsteen. Une nuit où j’avais besoin de me sentir jeune, il m’a fait me sentir comme si c’était la première fois que j’entendais de la musique. », mais s’était pas trompé le bougre, et s’était pas bien dur de voir arriver le truc. C’était pas l’avenir du rock, c’était le rock.
Allez, pour vous encore, une petite de mes préférées de cette époque, Candy’s room, même concert, même noir et blanc crade et parfait.
@ Edith & Vigneron
Un jour, il y a au moins dix ans, je passe place St. Michel en plein après-midi ensoleillé et je vois, en arrivant à hauteur de la grande terrasse du café qu’il y a côté Quai St Michel, attablé au 2e rang, un type en jeans et t-shirt noir dont la tête me dit quelque chose. Je le regarde mieux en passant face à lui et le type, qui me voit le regarder, se met tout de suite les lunettes de soleil qu’il avait sur la table. Je trouve ça bizarre et j’essaie de me rappeler de qui il s’agit. Cent mètres plus loin, je trouve: c’était Bruce Springsteen – étrangement seul en plein Paris.
(À ma grande honte ;-), je n’aime de lui que « Streets of Philadelphia » – ou plutôt je ne connais de lui…)
Vigneron,
La Fender explose dans ce morceau. C’est formidable, vraiment formidable.
Pablo, heureusement que je n’étais pas à votre place ce jour là, car je serais devenue « la groupie du springsteen » 😀
Si le coeur vous en dit, écoutez le concert dont nous parlons, malheureusement séquencé par chanson sur youtube.
C’est un régal pour qui apprécie le rock.
Allez, à tous, ainsi que l’on dit dans ma région à l’occasion du nouvel anà l’an que ven que sé siam pas mai que siguem pas mens
Là ou je vais, je n’aurai pas internet et donc être privée de ce superbe blog.
A tout bientôt.
Des sourires magnifiques. Une joie de vivre qui me touche. L’âme pleine de sons saturés et percutants. Une musique qu’on peut encore écouter, pourvu qu’elle me chante en décembre 2010.
Pink Floyd – Remember a day.
http://www.youtube.com/watch?v=53ghwnKowY8
Immortels (acoustic) par Dominique A
http://www.dailymotion.com/video/x9np5x_immortels-acoustic-par-dominique-a_music
Ça me plaît beaucoup (un petit bijoux de la chanson française d’aujourd’hui).
Pardon pour cette saloperie de pub au début de la vidéo, malheureusement je n’y peux rien.
la pub tu peux la neutraliser sous Mozilla avec adblock plus
@ Octobre
Voilà quelqu’un qui sait écrire des textes…
Il y a 2-3 ans passait souvent sur FIP une très belle et longue chanson (7-8 ‘) de lui. Vous ne connaitriez pas son titre?
@pablo75
Dominique A :L horizon ?
http://www.youtube.com/watch?v=SvRBNfAZjww&feature=youtube_gdata_player
@ rodolphe
C’est ça !. Merci. La version cd est moins mal chantée.. 😉 (mais impossible de la trouver sur Youube ou Dailymotion).
Version moins minimaliste:
http://www.dailymotion.com/video/xby5u3_dominique-a-l-horizon-live-la-roche_music
à ce qu’on nous chante :
http://www.youtube.com/watch?v=IlLJqORNu2Q&feature=related
avec un sourire de renoncule
Un truc découvert sur le fil de l’article XI (Casey) qui déchire vraiment:
Kacem Chez Lapwass Spécial : C’est pas du cinéma, on a fait ça nous même.
La poésie se ballade assez loin du Top 5000.
Pour le gag
The Hubbert Peak Theory of Rock, or, Why We’re All Out of Good Songs
http://www.overthinkingit.com/2008/09/23/the-hubbert-peak-theory-of-rock-or-why-were-all-out-of-good-songs/
Il y a débat, non ?
Un seul mot : CONSULTEZ.
Article provocant et assez convaincant, merci !
Naturellement, il n’y aucun lien « per se » entre production de pétrole et production de tubes ou de standards rocks, mais une telle courbe est probablement valide, qui couvre la découverte, le défrichement, la consolidation (exploration des tenants et aboutissants), l’exploitation et la reproduction (mercantiles), puis l’inéluctable déclin d’une « forme » artistique.
On pourrait sans doute dresser de telles courbes en ce qui concerne le grégorien, la polyphonie, l’oratorio, la symphonie, le « lied », la peinture à l’huile, la poésie en formes classiques, le roman, etc. et s’amuser à les corréler abusivement au déclenchement puis au déclin de la peste, à la découverte du Nouveau Monde, à l’essor puis au déclin des Etats-nations, à la consommation d’absinthe ou de morue salée, etc.
Pour y revenir, le niveau abyssal de ces « bruits » signés Eminem ou Rihanna qu’on voudrait nous présenter comme des idoles globales (ou « globish »?) confirme bien le déclin de la chanson anglo-saxonne, jusque là imposée à la vente par le « système américaniste » (cf. l’acception qu’en donne le site dedefensa.org) comme tentacule « soft » de son pouvoir « hard ».
Dans 20 ans, on peut espérer que les jeunes des nations non-anglo-saxonnes auront l’esprit et les oreilles plus ouverts à la multiplicité magnifique des artistes de la « multitude », depuis l’Afrique jusqu’à la Chine, du Brésil jusqu’à la vieille et belle Europe.
Tiens, au hasard… qui connait l’originalité du « kaneka », reggae revendicatif de Nouvelle-Calédonie ? C’est pourtant une possession (ha ha !) française !
http://www.youtube.com/watch?v=XXcPc8lvSGI
http://www.youtube.com/watch?v=wvSKfN7BZo8&feature=related
(et mon morceau préféré « ma hoe », qu’on ne peut entendre qu’en fond, ici)
http://www.youtube.com/watch?v=v-hnZ0lXSAM
…ou un mignon « vieux » morceau, joli aussi par ses images du paradis :
http://www.youtube.com/watch?v=KLrWZOm630c&feature=related
Allez, tata à tous !
Allez, encore un petit coup de fête !
« Ce era so » de l’excellent groupe OK! Ryos
http://www.youtube.com/watch?v=1W3D3_Dobrk&feature=related
et, encore, leur » Kini kinibut » :
http://www.youtube.com/watch?v=rnJnCwNLIDo&feature=related
Il y a aussi « Kirikitr » : http://www.youtube.com/watch?v=nQi7hhERoUA&feature=related
…ou comment chant et percussions traditionnels, reggae ou balade se mêlent magnifiquement pour composer de puissants hymnes à la Calédonie, pardon, à la Kanaky !
Bonjour,
Pour la bonne musique et surtout le bon HipHop, le lien suivant vous éclairera à coup sûr.
http://goodmusiconly.com/
Cordialement.
Je complète un peu: ox