L’actualité de la crise : LA CAVALERIE ARRIVE A TEMPS ! par François Leclerc

Billet invité

Le verdict de Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, ne s’embarrasse pas de nuances excessives : « Il est clair que la première pierre d’une véritable union budgétaire, dans laquelle la souveraineté nationale serait confiée au niveau européen, n’a pas été posée avec le pacte budgétaire ». « Les États membres ne sont majoritairement pas prêts à renoncer à leur souveraineté nationale en matière de politique financière. Tant qu’il n’y aura pas un droit d’intervention central en cas de mauvais comportement budgétaire, une responsabilité commune ne sera pas légitime, et encore moins l’introduction d’euro-obligations », en a-t-il conclu.

Autre signe de la persévérance dont le gouvernement allemand fait preuve dans l’application de sa stratégie européenne, la hausse des salaires des 9 millions de travailleurs qui va être négociée cette année ne devrait pas dépasser 3 %, faisant suite à une augmentation de 1,5 % l’année dernière. Des chiffres en ligne avec l’augmentation de la productivité et le taux d’inflation, mais qui ne pourront pas appuyer la croissance sur le marché intérieur et réduire les déséquilibres au sein de la zone euro.

Les unes après les autres, les agences de notation poursuivent leurs dégradations des États et des banques européennes. Dernière en date, Fitch, qui a abaissé celle de cinq pays dont la Belgique, l’Italie et l’Espagne, avec perspective négative, ce qui présage une nouvelle dégradation. Faisant suite à ceux de Standard & Poor’s, les attendus de Fitch sont tout aussi clairs, « la crise de la zone euro ne sera résolue que quand il y aura une reprise économique généralisée ». Rédigé avec brio depuis Bruxelles, Eurointelligence les commente ainsi: « il est intéressant de noter que la plus importante des raisons données aux dégradations [par les agences] n’est pas le niveau de la dette, mais la politique anti-crise européenne. »

Pour suppléer à cette croissance faisant défaut, une réponse a bien été apportée, mais elle est grosse de nouveaux problèmes. La BCE inonde de liquidités le système bancaire européen, avec comme objectif de passer le cap de refinancements qui s’annonçaient problématiques, tout en évitant une baisse trop marquée du crédit. Selon la BCE elle-même, celle-ci est néanmoins prononcée en fin de l’année précédente et va se poursuivre. Mais le choc a été amorti et le pire a été évité.

Quels vont être les effets de cette masse de liquidités, encore accrue par la seconde vague de prêts de la BCE qui va intervenir à la fin du mois dans des proportions que l’on pressent à nouveau importantes ? Le volume des dépôts auprès de la BCE a clairement montré que les banques n’entendaient pas se précipiter pour utiliser les liquidités mises à leur disposition. L’achat de titres de la dette souveraine a essentiellement impliqué les banques des pays les plus menacés, l’Italie et l’Espagne, afin d’instaurer à court terme une détente relative sur le marché. La baisse de l’offre de crédit a pu être limitée, et les banques ont pu refinancer leurs opérations, alors qu’elles n’y parvenaient plus que difficilement sur le marché. Mais l’économie réelle – expression désormais entrée dans les mœurs – a été la parente pauvre de cette répartition des emplois.

Cette quasi création monétaire européenne s’accompagne d’une relance de plus en plus probable des opérations d’achats de titres souverains par la Fed et la Banque d’Angleterre, dans le but de combattre le danger de la déflation dans le premier cas et la récession dans le second. Des masses de liquidités sont injectées dans le système financier dont l’effet recherché n’est pas garanti, au vu des précédents. On s’approche du stade ou il faudra soit sciemment jouer l’augmentation de l’inflation pour réduire la dette, soit la restructurer, car il n’y a pas trente-six manières d’y faire face, une fois constaté que la croissance permettant de le faire sans douleur n’est pas au rendez-vous.

En Europe, la bataille de chiffonnier à laquelle donne lieu la restructuration de la dette grecque augure mal du renouvellement de cet exercice, tel qu’il s’imposerait pour le Portugal. Afin de sauver les apparences, la BCE y contribuerait de manière masquée, ni les États ni les banques ne voulant combler le trou qui reste à résorber dans les comptes du nouveau plan de sauvetage.

Le démarrage de l’inflation est dans l’immédiat peu crédible, si l’on considère les chiffres et le danger toujours présent de la déflation. Pour autant, ce gros nuage noir est bien installé au-dessus de nos têtes, n’ayant d’autre issue que d’éclater d’une manière ou d’une autre. Une question de temps.

Des liquidités sont donc créées sans compter par les banques centrales, alimentant par défaut la machine à faire de la dette, dans le but de retarder et si possible maîtriser cette masse menaçante. En la faisant paradoxalement croître. Le danger est que les nouvelles dettes qui sont ainsi financées sont de moins en moins bien garanties. Soit en raison de la dégradation de la qualité des actifs disponibles – en premier lieu la dette souveraine – soit à cause du rapport qui ne fait que croître entre la quantité des collatéraux de disponibles – sauf à fermer les yeux sur leur qualité – et la masse des dettes. L’édifice en ressort plus vulnérable aux secousses systémiques, dont la propagation est plus que jamais imprévisible. Apportant leur contribution, les banques cherchent à desserrer et repousser les contraintes de renforcements et de liquidité de leurs fonds propres, le seul rempart qui a été trouvé pour si possible contenir les dégâts.

La distance parfois très mince entre refinancement d’une dette et cavalerie tient à la capacité de rembourser au final ses emprunts. Le pari qui est actuellement fait permet faute de mieux de gagner du temps, mais il ne donne aucune garantie à ce propos, dégrippant une machine pour la faire tourner à vide.

La Grande perdition connait la plus grande opération de désendettement jamais tentée à l’échelle planétaire. Le système aura-t-il les ressources pour y procéder par ses propres moyens, et lesquels ? C’est toute la question.

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143 réponses à “L’actualité de la crise : LA CAVALERIE ARRIVE A TEMPS ! par François Leclerc”

  1. Avatar de sp
    sp

    Tiens on ne parle plus beaucoup du Baltic Dry Index, qui reflète les prix du transport maritime des matières sèches. Pourtant il a atteint aujourd’hui un point bas à 662 points, au niveau des bas fonds où il a coulé fin 2009. Avant ces âges sombres il voguait allègrement au-dessus des 5000 points…

    http://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND/chart

    Le HARPEX, indice du taux d’occupation des porte-conteneurs est à peine en meilleure forme à 391 points (plus bas à 283 pts en 2008) lui qui était pourtant remonté à 900 pts en mai dernier.

    http://www.harperpetersen.com/harpex/harpexRH.do?timePeriod=Years2&&dataType=Harpex&floatLeft=None&floatRight=None

    La mondialisation ne semble pas en grande forme ces temps-ci…

    1. Avatar de Paul Jorion

      « Tiens on ne parle plus beaucoup… »

      Au contraire !

  2. Avatar de dissy
    dissy

    Prise de conscience, un monde sans compétition !
    Albert Jacquard, généticien et essayiste Français, à consacré l’essentiel de son activité à la diffusion d’un discours humaniste destiné à favoriser l’évolution de la conscience collective.

    Dans ces entretiens, il revient, entre autre, sur l’absurdité du système actuel basé sur la compétition, le conditionnement par l’éducation aux institutions hièrarchiques, et la notion d’intelligence….

    http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/prise-de-conscience-un-monde-sans-33605

  3. Avatar de ventdebout
    ventdebout

    oupss!

  4. Avatar de Marlowe
    Marlowe

    Il est clair que la première pierre d’une véritable union budgétaire dans laquelle la souveraineté nationale serait confiée au niveau européen, n’a pas été posée avec la pacte budgétaire.

    Si la souveraineté nationale est confiée au niveau européen, ce n’est plus une souveraineté nationale.
    Demeureront encore les différents états qui ont depuis longtemps pour fonction unique de transmettre les ordres, et éventuellement de dire ce qu’ils en pensent, généralement que du bien.
    Ce style de gouvernance a pour première conséquence de réveiller, un peu partout, le sentiment national sous ses pires aspects, d’autant plus que beaucoup pensent que le « niveau européen » c’est la mondialisation réputée heureuse.

  5. Avatar de Lisztfr
    Lisztfr

    J’ai une super idée de campagne, je m’étonne d’ailleurs que personne n’en parle, celle d’augmenter tous les minima sociaux de 100 E. Pour éviter de vivre avec la moitié du seuil de pauvreté. Une mesure dont personne ne parle parce que ce n’est pas le peuple qui scénarise la campagne, préfabriquée.

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Lisztfr,
      OUI.

      A ce propos on l’entend plus Villepin à propos de son revenu citoyen, encore très en deça (850 euros) de ce qu’il faudrait pour assurer à tous des moyens d’existence dignes de ce nom, mais qui avait tout de même l’intérêt de lancer le débat à un niveau médiatique suffisant pour qu’on en parle. Manque de conviction de la part de l’intéressé sans doute.

      Lisztrf, vous avez raison, il faut mettre cette question sur le devant de la scène, on ne changera pas de monde tant qu’il ne sera pas admis que le revenu d’existence n’est pas un moyen de réparer les dégâts d’une société de compétition, mais un présupposé de toute politique digne de ce nom.

      1. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Une alternative du revenu d’existence ne serait pas la gratuité ?

      2. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        marlowe

        oui, mais cela ne se décrète pas.
        Tant que le gratuit ne sera pas admis comme étant un principe viable pour les sociétés humaines, il faut bien, faute de mieux, donner un caractère concret à ce qui n’est encore d’une idée, à savoir que tout être humain du fait même de vivre est partie intégrante d’une collectivité, qu’il existe des liens solidaires inaliénables qui unissent les humains.

        Ceci dit, je ne pense pas que tout puisse devenir gratuit, cela supposerait la disparition des échanges à base de monnaie, le retour généralisé au don et au troc. Nominalement les choses n’auraient plus de prix, mais pour autant le rapport de force ne disparaîtrait pas, il pourra très bien en effet aller se loger dans réciprocité qu’implique le contre-don.

        Les sociétés pré-monétaires n’étaient pas forcément plus égalitaires. Ainsi, il me semble que le revenu monétaire, et le système monétaire, sont des gages d’égalité entre les hommes, car chacun reçoit les mêmes sommes et est libre d’en user à sa guise, sous réserve bien entendu que le principe cardinal sur lequel repose désormais la société doit celui celui de la gratuité en tant que forme de la solidarité humaine. Pour cela il faudra de nouvelles institutions, une nouvelle constitution de l’économie. Bref, il y a un changement de paradigme à la clé.

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Pierre-Yves,

        La gratuité ne peut reposer que sur la mise en commun de l’activité humaine et de ses produits, leur collectivisation, pour employer un autre mot.
        C’est bien d’un changement radical de paradigme qu’il s’agit.
        Je pense que cela peut se décréter, à condition d’inverser le rapport de forces.

      4. Avatar de Efarista
        Efarista

        http://www.selidaire.org/spip/ SEL Systeme d’Echanges Locaux
        http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_d%27%C3%A9changes_r%C3%A9ciproques_de_savoirs RERS : Réseaux d’Echange Reciproques de Savoirs

      5. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        Ce changement radical de paradigme, par changement d’un rapport de force, ne change rien, car la « collectivisation » est thermodynamiquement froide, c’est un idéal de partage pour esprits boutiquiers ! La gratuité c’est comme l’amour, c’est la puissance de donner.

        Plutôt que de penser le changement de paradigme en terme de révolution générale par la simple expropriation des riches, il me semble que des groupes sociaux peuvent progressivement se construire une identité nouvelle en donnant leur surplus, gratuitement donc ! Allons, un effort, imaginons !

  6. Avatar de BA
    BA

    La Grèce confrontée à la sous-alimentation dans les écoles.

    La sonnette d’alarme a été tirée le 2 décembre dans la ville crétoise de Iraklio. Un garçonnet de treize ans s’est évanoui en plein cours. La raison ? Il n’avait rien mangé depuis deux jours. Il vit avec sa mère au chômage. Une chaîne de la solidarité s’est aussitôt mise en place. Des groupes de parents et différents services sociaux de la commune ont commencé à aider la famille monoparentale en grandes difficultés.

    Ce cas n’est pas isolé, selon les syndicats des enseignants. Nikos Papaspyrou, l’un des responsables de la Fédération grecque des enseignants de l’école primaire (DOE), a déclaré à la chaîne de télévision Skai : « Nous avons constaté davantage de cas d’enfants qui ne sont pas nourris correctement. Cela est lié au nombre croissant de personnes qui ont perdu leur emploi. »

    Les enfants qui quittent les cours plus tôt pour aller déjeuner dans des structures caritatives ou qui partagent le panier-repas avec leurs camarades augmentent, indiquait le syndicaliste.

    La situation est suffisamment grave pour que le gouvernement central commence à s’en saisir.

    Lundi, le vice-ministre de l’Education, Evi Christofilopoulou, a annoncé qu’à partir de la semaine prochaine, des coupons pour du lait, des barres de céréales et des fruits seront distribués gratuitement dans dix-huit établissements scolaires dont neuf, dans les banlieues pauvres du grand Athènes (Tavros, Kato Patisia, Exarcheia, Menidi, Platia Vathis, Moschato, Nikea, Apsropyrgos et Avlona).

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201875161821-la-grece-confrontee-a-la-sous-alimentation-dans-les-ecoles-283867.php

    1. Avatar de Un naïf
      Un naïf

      « on ne leur donnera rien à manger tant qu’ils n’auront pas payés leurs dettes, non mais !!! Sinon, où va-t-on ??? »

    2. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      La troïka est, de facto, une organisation criminelle, je ne vois pas d’autres mots pour la qualifier.

      1. Avatar de Un naïf
        Un naïf

        ça on le sait depuis longtemps !! Le seul problème est de les faire dégager ou de les juger, mais en avançant (pas de complot bien-sûr, juste une oligarchie armée de lobbies sur-puissants 😉 dans une Europe néo/ordo libérale dont les peuples ne veulent clairement pas et dont on leur retire tout ce qu’il reste de démocratique au prétexte même que « les temps sont durs », comment on fait ???

      2. Avatar de sp
        sp

        Tout à fait d’accord, il n’y a plus d’autres mots pour qualifier ces gens-là.
        L’Europe prend définitivement le chemin que l’Amérique latine a déjà emprunté dans les années 70…

      3. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        Ce qui revient à dire que la Mafia est un modèle d’organisation pour les sociétés commerciales.

    3. Avatar de KIMPORTE
      KIMPORTE

      significatif

    4. Avatar de Serge
      Serge

      La Troïka a bon dos… Pourquoi demander aux autres ce que l’on peut faire soit même ?
      Où sont les responsabilités ? Où sont les contribuables ? Où est l’état ?
      Si les 30% des plus hauts revenus grecs et des plus grandes fortunes de ce pays (et il y en a de la richesse là bas…) payaient de l’impôt, les 70% restant souffriraient nettement moins, voir pas du tout.
      Et si les revenus du tourisme qui inondent Athènes n’étaient pas systématiquement détournés du circuit idem, et surement qu’il y aurait moins de pauvres dans cette capitale.
      Pour info, même les sociétés, là bas, propose systématiquement qu’au minimum 50% des salaires soient versés en liquide.
      La vérité c’est que ce pays n’a pas un fonctionnement qui lui permet d’avoir une monnaie forte. La Grèce n’a rien à faire dans la zone euro, la Grèce est un puits sans fond.

      1. Avatar de cougar19
        cougar19

        Le Portugal, l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, l’Autriche…la France.

      2. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Serge,

        Quand bien même vos arguments seraient pertinents, est-ce une raison suffisante pour mettre la tête des grecs sous l’eau et leur faire boire la tasse à gros bouillons ?

        Je suis désolé, mais la Troïka porte une grande responsabilité en appliquant ces recettes ultra libérales à l’instar de celles qui étaient appliquées dans les pays du tiers-monde, alors que l’on sait très bien que ces recettes sont brutales, injustes et inefficaces, et ce d’autant plus aujourd’hui que la finance et l’économie sont globalisées.

        Quand une personne est en difficulté on ne lui vient pas en aide en la rouant de coups.

      3. Avatar de jducac
        jducac

        @ Pierre-Yves D. 4 février 2012 à 10:43

        Quand une personne est en difficulté on ne lui vient pas en aide en la rouant de coups.

        Vous avez mille fois raison. Mais en arrêtant là votre intervention, selon moi, vous avez également tort.

        En effet, s’il faut aider la personne à survivre en dépensant une partie de la ressource disponible pour ce faire, il est impératif de l’éduquer également. Malheureusement l’éducation qui marque le plus, est celle qui passe par une part de souffrance, de douleur physique et morale à supporter au titre de la réparation des dommages causés à la communauté du fait d’une mauvaise conduite.

        C’est comme cela qu’on finit par éduquer les jeunes chats qui ne se conduisent pas proprement. On continue à les nourrir, mais on leur met le nez dans le caca jusqu’à ce qu’ils aient compris.

        Dans la maison Europe il y a beaucoup d’autres chats qui auraient bien tendance à se laisser aller, eux aussi, à ne pas être très propres. La vue de ce qui pourrait les attendre au cas où ils ne sauraient pas élire les bons maîtres de maison, peut les amener à réfléchir. La valeur de l’exemple n’est pas à négliger non plus.

        Quand on fait preuve de faiblesse et de trop de bon cœur, on finit par nuire à ceux que l’on veut aider. On installe le laxisme. On y est souvent conduit par manque de courage, parce qu’on fuit sa responsabilité de chef d’Etat ou de chef de famille. C’est d’autant plus facile, maintenant que, dans la structure traditionnelle des familles, il n’y a plus de chef, donc plus de responsable.

    5. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à BA

      Et vous pensez que cela n’existe qu’en Grèce ?

      1. Avatar de kohaagen
        kohaagen

        Bien sûr que çà existe ailleurs, Marlowe. Mais à quoi sert l’Europe si elle ne peut même pas donner à bouffer un minimum aux Européens ?

      2. Avatar de johannes finckh
        johannes finckh

        Quand, enfin, comprendront-ils qu’il suffit de dénoncer la dette et d’émettre une nouvelle monnaie nationale pour que cela reparte aussi sec chez eux?
        Dans ce cas, avec les taux de croissance qui suivront, la Grèce pourra même proposer dans deux ans la reprise des remboursements.
        Des défauts, il y en a eu d’autres dans l’histoire, et les pays se relèvent toujours rapidement.
        En tout cas, cela leur coûtera bien moins cher que de continuer les restrictions actuelles.
        Bien entendu, certaines réformes fiscales et un futur budget équilibré restent indispensables.
        Pour les créanciers?
        On s’en fout un peu face à l’urgence vitale!
        Quant au traité européen, il suffit de le déchirer!

      3. Avatar de kohaagen
        kohaagen

        La « troika » les agresse. Les Grecs ont le droit de faire valoir la légitime défense. La légitime défense, c’est le défaut et la sortie de l’Euro.

  7. Avatar de Bossuet
    Bossuet

    Hi,

    Greece, The Baltic Dry, And… Oh My

    Just when it seemed that nothing could possibly surprise about adverse Greek bank exposure, as these are beyond insolvent already relying on the ECB for day to day operations as is, here comes one more development, this time courtesy of the one index that has been in literal freefall in the past two months, and recently hit a 20+ year low – the Baltic Dry.

    OpenEurope explains:

    Another Exposure Which Could Sink Greek banks

    An interesting but niche issue has come to our attention recently in relation to the on-going troubles in Greece. The ‘Baltic Dry Index’ (a measure of global shipping demand/prices) has fallen for a month straight to record lows. When this index falls it suggests that there is trouble in the shipping industry, raising questions over the stability of shipping firms. As it turns out many of these firms have secured their financing from Greek and other European banks – meaning if they start defaulting on their loans these banks could take losses. This raise further questions over the bank recapitalisation plans and whether such contingencies have been thought of in the second Greek bailout (which sets aside €20bn for Greek banks).

    As a recent NYT article noted:

    “Basil Karatzas, the chief executive of Karatzas Marine Advisors, a ship brokerage and finance advisory firm in Manhattan, estimated that European banks hold about $500 billion in shipping loans on their books and face nearly $100 billion in losses to restructure them.”
    Furthermore, not only does global demand seem to be faltering (although the index may not be the best judge of this), there is also a massive over supply of ships – due to orders put in during the boom period in 2008 which are only just being completed now (the equivalent of 22.7% of the cargo shipping fleet is due be produced this year alone). This suggest a combination of supply and demand issues which means this could become a lasting problem and will not just be tackled with a boost in growth in Asia.

    Data on exposure to shipping loans is scarce, but in 2010 Greek banks had a portfolio of $16bn just on Greek owned shipping. Other European banks had about a $50bn exposure. Of this the 4 largest UK banks had $16bn and 10 German banks had $18bn.

    The volatility of the index should be kept in mind but it’s an interesting fresh angle on the problems in Europe. If things keep going badly in the shipping sector, which it seems almost certain they will, some banks could face an increase in the level of non-performing loans on their books. Given that capital buffers already seem to be spread pretty thin this could cause problems. Of course this could take time to have an impact, if it does at all, but worth keeping an eye on.

    http://www.zerohedge.com/news/greece-baltic-dry-and-oh-my

  8. Avatar de BA
    BA

    Être salarié en Grèce pourrait bientôt rimer avec misère. Une mission menée par la Troïka (Commission européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) exhorte en effet Athènes à abaisser le salaire minimum à 680 euros par mois, au lieu de 751 euros.

    Soit moitié moins du salaire minimum français …

    C’est en effet la contrepartie imposée par les trois institutions (BCE / FMI / UE) pour que la Grèce puisse bénéficier des fonds de l’Union européenne.

    Relégant visiblement l’application du droit du travail … aux calendes grecques, la troïka exige également l’abolition des conventions collectives et la facilitation des licenciements.

    http://www.leblogfinance.com/2012/02/grece-le-fmi-pour-un-smic-a-680-euros.html

    1. Avatar de Marlowe
      Marlowe

      à BA,

      A propos du salaire minimum dans la zone euro, allez donc voir ce qu’il en est dans les différents pays.

      1. Avatar de Pierre-Yves D.
        Pierre-Yves D.

        Marlowe,

        Tu as raison c’est la même logique qui est à l’oeuvre un peu partout dans l’Union et dans le monde, mais la Grèce est s’il l’on peut dire un cas d’école, parce que sa dette a focalisé notre attention sur elle.
        En nous battant pour les grecs, contre les mesures qui leur sont imposées, nous nous battons en réalité pour tous les autres. Comme le rappelle régulièrement François Leclerc dans ses billets la Grèce est un laboratoire, pour l’expérimentation de politiques anti-sociales. Eh bien, je dis, il faut démanteler cet infâme laboratoire !

      2. Avatar de Marlowe
        Marlowe

        à Pierre-Yves D,

        Tu as raison quand tu affirmes qu’il « faut démanteler cet infâme laboratoire » à propos duquel je pense que l’unanimité simulée (?) de tous les gouvernements est une autre sorte « d’accords de Munich », mais cela ne suffit pas et je pense que nous devons, pour ce faire, renverser le pitoyable ordre du monde actuel.
        Il est donc vain de discuter des diverses moyens de sauver une union de pays différents et en concurrence économique permanente pour le bien-être des fabricants de Machines (au sens de Bernanos) et de leurs bailleurs de fonds.

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