L’actualité de la crise : AVOIR RAISON ET TORT À LA FOIS, par François Leclerc

Billet invité

Pour comprendre la poursuite lancinante de la crise dans sa version européenne, les oppositions entre intérêts nationaux sont appelés à la rescousse. Cela permet de se retrouver dans un monde connu et de ce point de vue rassurant. Sauf que cela n’explique pas les phénomènes d’une autre nature dont nous observons les effets déconcertants : le moteur principal de la crise reste financier, même si celle-ci s’est étendue pour devenir également économique, puis sociale et politique. Politique, elle l’est en réalité partout, mais de manière plus ou moins aiguë ou larvée.

Que veulent donc les Allemands, se demandent ceux qui privilégient cette grille d’analyse ? Ils ne donnent que deux réponses contradictoires : que ceux-ci veulent dominer l’Europe ou, alternativement, qu’ils sont suicidaires et concourent à leur propre perte. Une déclinaison s’appuie sur la naissance programmée de l’euromark vers laquelle nous nous dirigerions. Pourtant, la seule réponse possible est que le gouvernement allemand a raison et tort à la fois.

À son crédit, il faut porter le refus des « formules magiques », une expression désormais employée par la chancelière Angela Merkel. Celles-ci peuvent être classées suivant trois genres : mutualisation, monétisation et temporisation. De nombreuses variantes sont proposéEs qui ont pour objet, selon les cas, de partager l’endettement pour le réaliser à moindre coût, de le refinancer par la création monétaire de la BCE, ou encore de repousser son remboursement au plus tard possible. Il y a l’embarras du choix, mais toutes ces options sont repoussées.

Le gouvernement allemand n’a pas tort de considérer que ce sont des faux-fuyants évitant d’aborder de front le problème de la dette. Il est par contre dans l’erreur lorsqu’il préconise de revenir prioritairement aux ratios de déficit et d’endettement réglementaires, pour retrouver ensuite une compétitivité perdue grâce à des réformes structurelles, en réduisant le coût du travail et en diminuant la charge des comptes sociaux, pour au final retrouver le Graal, cette vieille lune de la croissance. À son passif figure une autre « formule magique » : la vision d’une intégration européenne résolvant tout par enchantement. Celle-ci à pour modèle une Allemagne qui a pesé sur les salaires (lois Hartz) et développé la sous-traitance de la production à l’Est, afin de poursuivre une stratégie de croissance reposant sur l’exportation. Le problème est qu’elle n’est pas généralisable.

L’erreur devient tragique quand cette stratégie aboutit à plonger dans la récession l’Europe toute entière. Faisant obstacle au désendettement en raison de la baisse des recettes fiscales, avec la crainte d’engendrer d’imprévisibles sursauts « populistes », comme disent ceux qui craignent les senteurs de la canaille. Du Japon aux États-Unis, de l’Italie au Portugal et au Royaume Uni, il n’est pas un pays où la même préoccupation fiscale centrale s’impose. Le gouvernement japonais remet sur le métier la hausse de la TVA, les républicains et démocrates américains s’opposent sur les abattements fiscaux des hauts revenus, les gouvernements italiens, portugais et britanniques constatent qu’une diminution de leurs recettes fiscales contrecarre leur désendettement. C’est tout un programme : les recettes de l’État étaient déjà soumises à une cure d’amaigrissement, l’austérité budgétaire la prolonge, au nom d’une idéologie néo-libérale à laquelle on se cramponne.

Sur un autre sujet tout aussi décisif – la restructuration de la dette publique – les débats sont plus restreints et feutrés. Or, il faudra bien y revenir si le blocage persiste. Les remèdes sont également inscrits en filigrane dans le dernier document de l’OCDE. Il y est établi que « les inégalités de revenus aux États-Unis n’ont cessé de progresser sur les quatre dernières décennies », les identifiant comme « l’une des causes de la crise financière, dans la mesure où elles pourraient avoir poussé les ménages à compenser la faiblesse de leurs revenus en souscrivant à des emprunts à risque ». L’organisation ajoute que « la concentration excessive de la richesse au sein d’un petit groupe pourrait conduire celui-ci à exercer une influence politique disproportionnée ». Ils y viennent enfin, mais que le temps a paru long !

Si la redistribution de la richesse reste une problématique peu partagée, où trouver la croissance économique et comment la susciter sont par contre des préoccupations largement répandues. Trois types de réponses sont apportées, suivant les pays ou les régions. Aux États-Unis, elle est attendue comme le fruit d’un processus de rééquilibrage des grands flux commerciaux, lui-même procédant d’une réévaluation du yuan chinois. En Allemagne et pour l’Europe, elle résulterait de l’adoption par les États d’une conduite financière vertueuse et par la recherche d’une nouvelle compétitivité. Au Japon, elle serait retrouvée une fois stoppés les dysfonctionnements monétaires occasionné par les Américains qui pénalisent le commerce extérieur nippon en renchérissant le yen par rapport au dollar. Enfin, il n’est pas rare de rencontrer, mais pas en charge des affaires, des opposants à la mondialisation qui préconisent l’élévation de barrières douanières, plus ou moins sophistiquées et selon des frontières nationales ou régionales.

Toutes ces analyses sont incomplètes et renvoient à un non-dit : l’avenir du système monétaire international. Dont sa succession ne devrait pas se contenter de remplacer à terme le dollar américain par un simple panier de devises, mais qui renouerait avec le projet du bancor de Keynes, dont l’objectif prémonitoire était d’équilibrer les flux commerciaux. Son adoption pourrait favoriser une croissance économique reposant sur le développement des marchés intérieurs, au bénéfice des populations et non plus seulement de leur frange privilégiée. Mais voilà, c’est très dérangeant, comme l’est toute cette crise !

Nous sommes arrivés loin d’une Allemagne dominatrice et courant à sa propre perte ! À qui l’on demande de pratiquer, comme Jérôme Cahuzac, le ministre français du budget, « l’hégémonie bienveillante ». Une expression utilisée par l’historien de l’économie Charles Kindleberger, qui voyait dans le refus des États-Unis d’assumer ce rôle l’une des causes de la Grande Dépression.

Les uns et les autres, en réalité, ne savent plus à quel saint se vouer, car ils sont tous dépassés.

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156 réponses à “L’actualité de la crise : AVOIR RAISON ET TORT À LA FOIS, par François Leclerc”

  1. Avatar de yvan
    yvan

    Notez, depuis quelques années de pratique, c’est la première fois que je vois autant de commentaires de prise de conscience de la situation.
    Clair que ça pourrait faire plaisir si nous parlions d’une autre situation…

    Mieux vaut une vérité qui fait mal qu’un mensonge qui ronge à petit feu.
    Ca y est : je fais du Jérémy…
    Vite, les cachets anti-dictons.

  2. Avatar de Un lecteur
    Un lecteur

    Quand l’égoïsme est érigé en système (saloperie de main invisible), la propriété et la compétitivité en dogme (Si Charles aurait imaginé) et que les ressources se tarissent, tous autant que nous sommes, mettons tout en œuvre pour être les derniers à tomber.

  3. Avatar de TARTAR
    TARTAR

    Dans le cul de sac civilisationnel où nous sommes on voit bien que chaque décision a des effets métapervers et que tous les « changements » débouchent sur une série de rétroactions positives « emballantes ».
    Conflits logiques partout.
    C’est pourquoi les « dirigeants » (lol) sont réduits à agir en paroles incantatoires plutôt qu’en actes.
    Le chaos est possible et c’est peut-être la « solution finale » qu’ils attendent en la nommant « croissance ».
    De toutes façons « puisque ce bor.. nous dépasse feignons de l’avoir organisé » afin de ne pas paraitre ridicules et impuissants ,oui mais attention à la vengeance des indignés.
    Directeur du FMI ou de l’OMC, ce ne sont plus des « planques » mais des cibles pour snipers.

    1. Avatar de yvan
      yvan

      Le principal problème du métapervers est de là où on le met.
      En effet, le métapervers, dont le hululement n’est pas sans rappeler celui du percepteur, agit de nuit sans nuire mais pas trois.
      Ainsi, un civilisationnel normalement constitué se doit d’allumer des torches à la tombée de la nuit afin de protéger l’incantatoire dont on se demande si cet Inca appartient réellement à Toire ou à un autre.
      Mais là n’est pas le sujet.

  4. Avatar de Peska
    Peska

    @ François Leclerc
    Quelques questions simples. Je n’ai pas fait d’études d’Économie. je me contente d’essayer de réfléchir pour comprendre.
    La monnaie ne sert-elle pas à permettre et à favoriser les échanges commerciaux ? Ne devrait-elle pas servir qu’à cela ?
    Une Banque Centrale Nationale ou Européenne ne peut-elle pas se charger de fabriquer la monnaie au moindre coût pour permettre des échanges ? Un état construit un hôpital, il a besoin d’un milliard d’euros pour régler l’ensemble des entreprises et des hommes concernés par la construction. La BCN – ou BCE – les lui fabrique et il règle ses factures. L’état rembourse en affectant les impôts nécessaires aux annuités. Lorsque l’emprunt est remboursé, l’argent est détruit. Pas d’inflation. La richesse crée est réelle.
    Pourquoi acceptons-nous que la monnaie soit une marchandise ?
    Si je plante 1 Kg de semences de pommes de terre, j’espère récolter 20 Kg de gros tubercules. Mais c’est du jardinage. Il en va autrement de la monnaie. La monnaie ne saurait produire plus de monnaie. Si je plante l’un de mes outils de jardins, il ne peut que rouiller mais en aucun cas se multiplier. La monnaie n’est rien d’autre qu’un outil.
    Est-ce à une poignée de riches de décider de la pertinence de projets en acceptant ou pas de les financer ?
    Diriez-vous que la dette publique ou bien une partie de celle-ci est illégitime ?
    Le problème de la dette n’est-il pas le remboursement des intérêts qui oblige à verser plus d’argent en fin de compte qu’il n’y en a en circulation ?
    Croyez-vous que nous puissions nous appuyer sur une forme de croissance liée à une consommation surabondante des énergies et des ressources du sous-sol alors que l’énergie va changer de nature et peut-être diminuer en volume et que nombre de ressources fossiles et minerais vont décroître sans que cela n’émeuve, d’ailleurs, tous les bons esprits enfermés dans leur cadre de pensée ? Notre économie dépend de la croissance – donc nécessite une surconsommation, du gâchis, du gaspillage, engendre des déchets et induit une incapacité de la planète à se régénérer – . Cette croissance est liée pour l’essentiel aux énergies non-renouvelables et en déplétion. Et je ne parle du réchauffement climatique que pour mémoire. Jamais ces dernières notions ne sont intégrées dans les systèmes de réflexion. Pourquoi ?
    Parce qu’on n’a pas habitué les « experts » à réfléchir hors du cadre habituel construit par les riches. Parce qu’on n’a produit dans le système scolaire que des valets bon pour le service des banques ? Voyez ces polytechniciens super mathématiciens dont les études coûtent fort cher, embauchés à prix d’or pour « faire de l’argent avec de l’argent ».
    Même la plupart des commentaires de ce blog paraissent être les fruits de la réflexion de spécialistes qui s’exercent à penser dans une structure rassurante et reconnue de tous. Comment peut-on continuer à jouer au foot sur un terrain qui n’a plus qu’un seul but ? Est-ce que cela ne demande pas un peu d’imagination pour adapter ou changer les règles, pour proposer un autre jeu ?
    Je m’arrête là -pour l’instant -et vous remercie de m’avoir lu.
    Merci

    1. Avatar de François Leclerc

      J’aime bien votre image du terrain de foot avec un seul but ! Poser les bonnes questions, c’est souvent y répondre…

      1. Avatar de Agequodagix
        Agequodagix

        Comment peut-on continuer à jouer au foot sur un terrain qui n’a plus qu’un seul but ? Est-ce que cela ne demande pas un peu d’imagination pour adapter ou changer les règles, pour proposer un autre jeu ?

        Il est difficile de changer les règles du jeu en cours de partie, surtout si nous sommes dans une mauvaise passe où nous risquons de perdre la partie. Ceux qui ont des chances de gagner s’y opposeront à coup de BRICS…

      2. Avatar de Tano
        Tano

        On peut aussi prendre d’autres images pour comprendre rapidement 2 théories économiques dont se réclament souvent les économistes:
        – l’économie de « l’offre », c’est un magasin plein et des clients avec un portefeuille vide.
        – l’économie de « la demande », c’est un magasin vide et des clients qui ont le portefeuille plein.

        Les 1ers ne pensent qu’investissement, recherche et développement, baisse des impôts des entreprises, rentabilité et productivité.
        Les seconds ne pensent que hausses des salaires, des subventions, des aides, etc…

        Bref, ce sont des unijambistes qui ne comprennent pas que les 2 sont indispensables dans une économie à peu près à l’équilibre.
        La France a connu un compromis prouvant que l’équilibre était possible, pendant 30 ans, de 1945 à 1975 (surtout 1959-1973), depuis ça déconne; personne n’arrive à se réadapter aux nouvelles conditions…

      3. Avatar de vigneron
        vigneron

        La France a connu un compromis prouvant que l’équilibre était possible pendant 30 ans, de 1945 à 1975 (surtout 1959-1973), depuis ça déconne personne n’arrive à se réadapter aux nouvelles conditions…

        59-73, un compromis ? Ah oui bien sûr, les 4-5% de progression annuelle du pouvoir d’achat… Sauf qu’entre 1951 et 1970 le salaire minimum net augmentait seulement de 70% en € constants quand le salaire moyen lui prenait 120%… Bref, les inégalités salariales se creusaient gentiment vitesse Grand C….
        Et depuis 70 et jusqu’en 2009, ben c’est le contraire; le Smic net a été multiplié quasiment par deux (toujours en € constants) alors que le salaire moyen ne prenait que 55%.
        http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=225

    2. Avatar de Agequodagix
      Agequodagix

      C’est donc l’Etat qui devrait décider de l’emploi de la monnaie, au nom de l’intérêt général.

      Et l’Etat, c’est des hommes. Et des hommes, il y en a de toutes sortes.

      Il est parfois préférable que ce ne soient pas toutes sortes d’hommes politiques qui prennent toutes les décisions importantes. Parce que le moindre abus de pouvoir produit des hommes de pouvoir riches.

      Et encore moins que ce soit toujours la majorité qui prenne toutes les décisions importantes. Parce que le moindre abus de position dominante produit des dominants riches.

      Il est parfois bon que des individus prennent des décisions qu’ils trouvent importantes.

      Certains prennent alors la décision de devenir riche…

      1. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        C’est pour ça qu’il faut une constitution au système économique et/ou au système monétaire (la loi .. rien que la loi)

      2. Avatar de wildleech
        wildleech

        Un peuple pleinement législateur, un état uniquement exécutant, une démocratie réelle, c’est pas demain la veille.

      3. Avatar de toutouadi
        toutouadi

        @wildleech

        Le CNR a commencé à élaborer son projet social à une époque où la défaite des forces de l’axe était difficilement envisageable… Et pourtant !!!

        Idem pour les ultra-libéraux avec les think tanks d’après guerre …. Et pourtant!!! leurs utopies cauchemardesques ont bien émergés.

        L’histoire est une chienne très versatile.

    3. Avatar de toutouadi
      toutouadi

      @Peska

      Hola!!! malheureux …Cela s’appelle un investissement public financé par le secteur public !!! 🙂
      Le plus drôle c’est que l’on pourrait aussi financer les investissements privés avec le secteur public …
      Et encore plus drôle…. Les peuples n’ayant plus à passer sous les fourches Caudines du financement privé, pourraient, alors, fiscaliser à tour de bras la propriété privée.

      Et là où ça devient vraiment la poilade… Si la propriété privée n’est plus capable d’assumer le rôle qui lui est dévolu (financement de l’économie mondiale)… Alors ça deviendra inéluctable !!!

      La grande confusion actuelle c’est que la propriété privée est au bord du gouffre et menace d’y entraîner les peuples.
      Alors qu’en réalité les peuples sont déjà au fond du gouffre et ont une immense opportunité d’en sortir grâce à l’effondrement de la propriété privée.

    4. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      Peska, merci de votre commentaire car il remet bien les choses en perspective

      nota : la recherche de profits toujours plus importants, pousse à la consommation à outrance et à l’obsolescence programmé dans le cadre du capitalisme

      pas de vente pas de profit

      le capitalisme nous projette dans l’abîme

  5. Avatar de dissy
    dissy

    Un Grec se suicide en sautant de l’Acropole d’Athènes.

    Un homme de 45 ans, employé de la banque Agricole grecque (ATE) en cours de restructuration, s’est suicidé jeudi en sautant du haut du rocher de l’Acropole, a-t-on appris de source policière.

    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_grece-un-employe-de-banque-se-suicide-en-sautant-de-l-acropole-d-athenes?id=7795715

    Le moment d’être radical.

    Kairos est un nouveau magazine dont Alexandre Penasse est un de ces rédacteurs en chef. Il explique ici l’urgence de tourner le dos à notre modèle productiviste. Il n’est peut-être pas trop tard pour amortir la chute.

    http://www.rtbf.be/info/opinions/detail_le-moment-d-etre-radical?id=7795675

    http://www.kairospresse.be/presentation

    1. Avatar de Delphin
      Delphin

      Dissy,

      Par la force des choses – dont l’impossibilité de sa généralisation, avec les limites qui apparaissent alors – la brève parenthèse « économie de croissance » va se refermer.

      Ce n’est plus qu’une question de temps. Les résistances des dominants et de ceux, nombreux, qu’ils ont aliénés, seront sévères.

      Delphin

    2. Avatar de vigneron
      vigneron

      Pfff, minable l’acropole. La tour Eiffel c’est aut’ chose mon zami. 370 sauts d’anges à son actif.

      Un dénommé Reichelt, surnommé « l’homme oiseau », se lancera du haut du troisième étage équipé d’ailes artificielles en 1912. Il creusera dans le sol une empreinte de 35 centimètres de profondeur. Le monument compte à son passif 370 suicides.

      (C’est dur la banque, non ? )

    3. Avatar de Efarista
      Efarista

      @ dissy
      Un Grec se suicide en sautant de l’Acropole d’Athènes.
      Il n’est peut-être pas trop tard pour amortir la chute.

      ????

  6. Avatar de bertrand
    bertrand

    Pourrions nous ici nous indigner d’une condamnation de Kerviel ?? et bankrun sur SG ?

    1. Avatar de zébu
      zébu

      Ben, c’est difficile …
      Pas pour Kerviel, mais pour le bankrun de la SG, rapport au fait qu’il faudrait déjà y être 🙂

  7. Avatar de ThomBilabong
    ThomBilabong

    François, votre article est limpide et brillantissime

    Vous posez les questions et y répondez en même temps, tout en montrant l’impasse dans laquelle se trouvent les acteurs en présence.

    Vite, une traduction en allemand, en anglais et en espagnol, svp.
    Pour ma part, je ferai suivre à quelques hollandais trop sûrs d’eux.

  8. Avatar de nina
    nina

    je viens de lire sur le spiegel que nos grand chef discute de pfandbriefe, je sais pas si c’est une solution ou encore une imbéciliter

    1. Avatar de Alain V
      Alain V

      Pfandbrief = obligation hypothécaire Je cite : Se dit d’obligations garanties par un bien immobilier. Très courantes en Allemagne notamment.
      « L’obligation hypothécaire permet au souscripteur de se garantir en partie en cas de non remboursement de l’obligation par son émetteur. Toutefois, avec la crise des subprimes, il est apparu que l’hypothèque prise sur le bien immobilier n’est parfois pas suffisante pour rembourser le souscripteur car le bien immobilier peut voir sa valeur fortement diminuer en cas de crise immobilière grave. De fait, les souscripteurs qui pensaient s’être garantis le remboursement des obligations peuvent voir leur investissement financier disparaître à cause d’une crise immobilière. La propagation d’une crise immobilière sur un autre pan de l’économie, débute ainsi. »

  9. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    Bref, rien de nouveau!
    L’éclatement de la zone euro me semble inéluctable, souhaitable et proche!

    1. Avatar de ThomBilabong
      ThomBilabong

      C’est idiot, ce que vous dites.
      Inéluctable, peut-être.
      Proche, itou.
      Souhaitable, pas d’accord. il n’y a pas d’alternative viable pour l’instant. Cela risque de devenir le chaos.

  10. Avatar de Genetais
    Genetais

    Le marché du travail allemand donne des signes de faiblesse

    L’Allemagne a compté 7.000 demandeurs d’emplois de plus au mois juin

  11. Avatar de vigneron
    vigneron

    Question en passant : en quelle année qu’c’est donc que les men in black du Fmi ont pris leurs quartiers d’hiver à Paris pour s’occuper du cas français et mettre le franc sous tutelle ? 57 non ? Décembre exactement…
    Et qui qu’c’est donc qu’on a mis aux manettes dans la foulée (derrière le trois étoiles de circonstance évidemment) ? Plan drastique à l’appui du même nom ? Cinq lettres.

    1. Avatar de zébu
      zébu

      La pudeur m’interdit d’écrire son nom, ne serait-ce que par respect pour les culs de jatte.

    2. Avatar de Pyrrhogaster
      Pyrrhogaster

      Deux étoiles seulement si je me souviens bien.

  12. Avatar de Charles A
    Charles A

    Inédit peut-être…
    Les faiblesses du capitalisme suisse
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25714

  13. Avatar de HP
    HP

    Formule magique?
    En voici une ou deux, allez, trois, cadeau.

    déficit de la balance des payements:
    Un pays A vend 100 de bmw à un pays B, qui vend 80 d’ouzo à A. B fait à A un virement de la différence, ce qui permet à A d’investir pour vendre ses BMW moins cher que des Peugeot, par contre B est fauché et va avoir du mal à continuer d’acheter.
    Normalement, quand ce sont des monnaies indépendantes, B décide que 100 drachme vaudront désormais 80 Mark au lieu de 100. Mais dans l’Euro ça ne marche pas.

    Solution : On décide que A, qui vient de recevoir son chèque de 20 euros, l’investit entièrement dans le pays B. Dans le système productif, les banques, l’infrastructure, peu importe.
    A et B ne perdent rien, A investit, l’argent ne quitte pas l’économie du pays, et tout le monde est content.
    Un peu moins A qui ne pourra pas investir chez lui et devra vendre ses bmw + chères que les peugeot, ou les faire construire chez B, disons que c’est le prix de l’équité et de la solidarité.
    Ce n’est pas la mondialisation mais l’europé(l)isation, assez souhaitable à mon avis

    Dette des états:
    On décide que le déficit public est limité à 50% du PIB, entièrement financé par la banque centrale de chaque pays et le circuit « à l’ancienne » des banques du pays. Tous les états européens sont à bien + que 50%, actuellement.
    Ce qui dépasse 50% jusqu’à 75% est financé par le marché, sous prétexte que « le marché » sait mieux que les autres ce qui est bon ou pas, comme ça existe actuellement. Sauf qu’un « fond d’intervention européen » intervient pour faire baisser les taux du pays, si nécessaire, s’il dépasse la moitié du taux moyen par exemple, et ceci de façon confidentielle (sauf pour les chefs d’états).
    Ce qui dépasse 75% ou à un taux trop élevé est géré par ce même fond en mutualisant les garanties et moyennant une perte de souveraineté limitée et temporaire, type « faire valider ses budgets par les ministres des autres pays ».

    Banques:
    On décide que les banques dans la zone euro sont solidaires de leur pertes, et qu’en dernier ressort une filiale à 100% de la BCE est responsable, et aucunement les états. Les banques ont le droit de faire toutes les conneries possibles, dans les limites données par la BCE, sans espoir de repèchage public quoi qu’il arrive.
    En cas de faillite d’une banque tout est saisi par l’état concerné et administré par la BCE, à charge pour la BCE de faire jouer la solidarité pour les pertes.
    Parallèlement, les états créent une (seule) EuroBanca 100% publique pour toute la zone euro, où chaque citoyen possède sans condition un compte illimité (vers le haut) entièrement gratuit (je n’ai pas dit les services), cette banque pouvant aussi proposer des prêts et vendre des bons d’états zone euro, mais pas de produits financiers privés.
    Après tout, pour le marché le monopole c’est le mal, et les banques sont toutes privées donc sans concurrence. Retour du Seagall Act par la fenêtre.

  14. Avatar de Pyrrhogaster
    Pyrrhogaster

    Dans un article publié sur le site du Monde le 28.06.2012 à 13h50 et intitulé :
    Sommet européen : gérer l’urgence et le long terme
    je relève cette phrase de Madame Merkel :

    Angela Merkel refuse les « solutions faciles », et a redit à l’Élysée qu’il n’était pas illogique que les taux d’intérêt restent élevés pour des pays en plein redressement.

    Elle me parait très révélatrice.

    Il est parfaitement exact que dans le système euro actuel la logique (des marchés…) impose un taux d’intérêt élevé à un pays en difficulté.

    Mais elle oublie de relever 2 chose :
    – Si ces taux sont « logiques » ils sont aussi inefficaces car ils rendent difficiles voire impossible le redressement souhaité. On est en présence d’une prophétie autoréalisatice car si les marchés voulaient bien accorder à l’Espagne le taux qu’il demande à l’Allemagne le redressement serait presque certain.
    – Dans d’autres systèmes rencontrés aux USA au Royaume Uni et au Japon une autre logique est à l’œuvre et permet à des pays en difficulté de bénéficier de taux raisonnable.

    Cette phrase résume l’enfermement intellectuel de madame le Chancelier qui n’imagine pas que le monde puisse être autre; elle risque de mauvaises surprise dans les années qui viennent.

    Et si on remonte au niveau des principes, rappelons que la liberté donnée aux marchés devait permettre de fixer tous les prix au niveau optimal pour la société. On retrouve là la « Main invisible » et l’affirmation que chacun en poursuivant son intérêt personnel contribue au bien de tous.

    Les taux demandés à l’Espagne, qui sont le prix de l’argent pour cet état, montrent que les marchés ont mal choisis.

    Une démonstration de plus du caractère erroné de la théorie qui nous a amené là où nous sommes.

  15. Avatar de BA
    BA

    Vendredi 29 juin 2012 :

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_voie_ouverte_a_recapitalisation_directe_des_banques_Van_Rompuy_RP_290620120642-23-204095.asp

    Cette dernière phrase est hilarante !

    « La zone euro est également prête à ce que les fonds de secours interviennent pour rassurer les marchés », a ajouté M. Van Rompuy, ce qui signifie que le FESF et le MES pourront acheter directement des titres de dette sur les marchés.

    Mais avec quel argent ?

    Avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils acheter directement des titres de dettes sur les marchés ?

    Et c’est pareil pour la recapitalisation directe des banques : avec quel argent le FESF et le MES pourront-ils recapitaliser directement les banques ?

    Rappel : le FESF et le MES sont des coquilles vides. Le FESF et le MES n’ont pas les miliards d’euros nécessaires pour acheter directement des titres de dettes. Le FESF et le MES n’ont pas les milliards d’euros nécessaires pour recapitaliser directement les banques.

    Donc le FESF et le MES vont d’abord devoir emprunter des milliards d’euros sur les marchés internationaux.

    Ensuite, avec cet argent, le FESF et le MES pourront intervenir.

    Bref, on va rajouter des montagnes de dettes par-dessus les montagnes de dettes qui existent déjà !

  16. Avatar de olivier69
    olivier69

    « Du Japon aux États-Unis, de l’Italie au Portugal et au Royaume Uni, il n’est pas un pays où la même préoccupation fiscale centrale s’impose », à l’aube de l’éclatement des nations pour la gouvernance mondiale ? Jean Monnet en rêvait….

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  1. L’ambigüité des intellos, ravis ou pas de faire sécession d’avec la pâte humaine mafflue et charnue … ?

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  3. MARGARET ATWOOD (levant un sourcil) Et qui décide de ce que doivent être ces cadres ? Les programmeurs ? Les…

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  5. Un décor épuré et minimaliste avec de vastes fenêtres dévoilant un paysage urbain high-tech scintillant au-delà. Autour d’une table ronde…

  6. RENE DESCARTES (réfléchissant) Des points valables, tous les deux. Au minimum, nous ne pouvons pas rejeter la possibilité d’une véritable…

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