UN PLAN « PLEINEMENT CONFORME AVEC LES VALEURS DE LA GAUCHE », par François Leclerc

Billet invité.

Après avoir précipitamment abandonné leur projet de négociation du calendrier de réduction du déficit (non sans voir obtenu « un rythme un peu moins rapide » d’après Michel Sapin, comprenne qui pourra), les socialistes français cherchent à présenter sous le meilleur jour possible le plan d’économie de 50 milliards d’euros sur trois ans de Manuel Valls, le premier ministre français. Dénommé « pacte de responsabilité », celui-ci représente un important transfert des revenus des particuliers vers les entreprises, en application de leur « politique de l’offre ».

Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, juge le plan gouvernemental « pleinement conforme aux valeurs de la gauche », tandis que Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, s’abritait derrière une formule : « des efforts oui, des sacrifices non ! ». Dès hier soir, Arnaud Montebourg réclamait des « contreparties » aux économies annoncées par Manuel Valls (dont les effets précis sur les finances des collectivités locales sont encore à venir) sous forme d’un changement de cap « tant sur la politique monétaire que sur le plan de relance par les investissements ». Il appelait en particulier la BCE à passer à l’acte afin de contrer l’appréciation de l’euro en lui donnant comme modèle la politique monétaire de la Fed. Toujours le fantasme de la planche à billet !

Jean-Christophe Cambadélis, le nouveau dirigeant du parti socialiste, annonce aujourd’hui que l’objet de la campagne des élections européennes à venir sera de « changer les critères de Maastricht », qualifiant le programme d’économies gouvernemental de « commencement » pour préciser qu’« il ne sera pas suffisant s’il n’y a pas de croissance. Pour cela, il faut que l’Europe tire la croissance et pour cela il faut une autre orientation à Bruxelles ». Il exprime également son espoir « qu’avec une nouvelle présidence de la Commission, on sera dans une nouvelle situation pour discuter des déficits ».

Les socialistes français regrettaient hier d’être incompris, souhaitons leur d’être demain crédibles.

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