À propos de « Rencontre nationale des Agricultures, à Dardilly », par Dominique Gagnot

Billet invité. À propos de « Rencontre nationale des Agricultures, à Dardilly ». Ouvert aux commentaires.

On y trouve les interrogations qui se posent depuis des décennies sur l’avenir du monde agricole / de la pêche / industriel, et je crains que, une fois de plus, on tente de noyer le poisson, sous un flot de propositions aussi complexes que dérisoires face aux réalités économiques, financières et politiques, que l’on ne veut pas voir.

La réalité est en fait un gros truisme.

Pour que les produits agricoles se vendent au prix qu’ils méritent, eu égard au niveau de vie que les agriculteurs sont en droit d’espérer dans un pays développé, il faut :

1 – qu’ils ne soient pas concurrencés par ceux de producteurs moins exigeants en matière de niveau de vie…

2 – que le pouvoir d’achat des populations leur permette de se les offrir.

Or aucune de ces 2 conditions n’est plus remplie.

Et donc le problème, tel que posé du fait du système économique dans lequel nous évoluons, est sans solution.
Les agriculteurs, comme la plupart des personnes qui vivent de leur travail devront, à terme, disparaitre.

La chose n’est pas nouvelle mais est masquée, depuis toujours, à coup de mesures qui ne sont que des emplâtres.

Autrement dit, la solution passe par une remise en question beaucoup plus globale, qui est celle de l’organisation du système économique et financier, certes parfaitement conçu pour servir les intérêts des grands fortunés et banquiers, mais catastrophique pour tout le reste.

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15 réponses à “À propos de « Rencontre nationale des Agricultures, à Dardilly », par Dominique Gagnot”

  1. Avatar de Lucas
    Lucas

    « La solution ».. ; il en a plusieurs (dans chaque problème) , réalisable ou non, plus où moins efficaces etc..

    J’en ai une autre! (car nous avons je pense compris que la « remise en question beaucoup plus globale, qui est celle de l’organisation du système économique et financier » ne se fera qu’une fois que les catastrophes bancaires seront n°1 aux actualités)

    Tout ceux pour qui cela est possible, acheter directement à l’exploitation et ferme la plus proche.
    Les gens de la ville, à la diète … ou les terres sont moins chères en province. =)

  2. Avatar de Michel Lambotte

    la solution passe par une remise en question beaucoup plus globale, qui est celle de l’organisation du système économique et financier,

    Et que proposez-vous concrètement?

    Les agriculteurs, comme la plupart des personnes qui vivent de leur travail devront, à terme, disparaitre.

    Ah oui, et qui va les remplacer?

    1. Avatar de karluss
      karluss

      les robots ! après la mécanisation à outrance, voici l’ère de la robotique (sur ce coup, je suis d’accord avec Paul).

  3. Avatar de ClaudeL
    ClaudeL

    Parfaitement dit. Au détail près que les agriculteurs resteront indispensables.
    Mais tout ça ne les aide pas à prendre conscience du fait que produire en détruisant (leur sol, la biodiversité, l’environnement, et leur santé) ne les mènera de toutes façons nulle part.

  4. Avatar de Michel Lambotte

    Nous affirmons que l’érosion de l’emploi agricole n’est pas une fatalité, mais au contraire que l’agriculture peut générer de nombreux emplois dans les territoires ruraux.

    http://www.pauljorion.com/blog/2014/08/20/rencontre-nationale-des-agricultures-a-dardilly-lyon-les-22-et-23-aout-2014/
    Mais pourquoi toujours vouloir relancer l’EMPLOI, ce que le système agricole doit réaliser est la pleine satisfaction des besoins en nourriture en réparant la planète est c’est possible tout en augmentant son revenu dans la sobriété énergétique.
    Lisez ceci http://agriculture-de-conservation.com/Baisser-les-charges-au-maximum.html?id_mot=17
    Le problème est de se déformater et devenir un « colibri »

  5. Avatar de Noblejoué
    Noblejoué

    Les paysans ont deux sortes de problèmes :
    – 1 Ceux de tout le monde, dégradation de leur pouvoir d’achat, condition de travail… Je ne vais pas faire un dessin.

    – 2 Et un problème de perception par la société.

    Reproche de droite.
    On les voit comme des assistés alors que depuis des millénaires ce sont les villes qui exploitent les paysans et pas l’inverse !
    Et qu’en plus, si on songe un peu à les aider, c’est bien naturel pour avoir quelque souveraineté alimentaire. Veut-on être aussi dépendant que le Japon qui est non seulement dépendant du monde pour energie et matière première mais pour se nourrir ? Le Japon est certes puissant mais imaginons un déclin économique… Il me semble qu’il connaitrait la famine. Fragilité d’un pays si efficace, et si culturellement créatif et raffiné !

    Reproches de à gauche
    Bon sang mais on reproche au paysan de polluer (mais ce fut un temps efficace pour nourrir tout le monde ) et que le paysan soit attaché à la terre, le principal de ses outils de travail… Marrant comme ceux qui plaignent à juste titre l’ouvrier de ne pas en avoir veulent l’arracher au paysan… Comme s le rat des champs était coupable du malheur du rat des villes.

    A propos de propriété, il faut comprendre qu’on puisse y être très attaché, et pas que pour crouter, par culture comme le paysan.

    Toujours à propos de propriété, il est vrai qu’on voit bien qu’il y a un problème dans le communisme à ce niveau comme à tous vu ses réussites, mais aussi dans le capitalisme. Les approches dogmatiques ayant les résultats qu’on sait, il faut y réfléchir à nouveau.

    Ce que je dis à ce propos est inspiré par un commentaire de quelqu’un d’autre, sur ce blog, qui donne certains éléments de la quetion et que je cite donc :

     » 11.carlos
    19 août 2014 à 23:14
    Curieux ce dogmatisme sur le propriété privée. Ce blog a déjà abordé ce concept venant du droit romain (usus, fructus, abusus) et sacralisé par la revolution francaise en réaction a l’absolutisme, mais on ne se souvient pas que dans la logique anglo-saxone la propriété privée est liée a la capacité a en obtenir une valeur d’échange ( relire les textes de John Locke). Cette doctrine élaborée lors du problème des ‘enclosures’ au XVII siecle en Angleterre, peaufinée lors de la colonisation de l’Irlande, appliquée lors de la colonisation de l’Amerique, les indiens n’ayant aucun droit de propriété puisque des immenses territoires où ils vivaient ils n’en tiraient aucune plus value ( c’était du gaspillage économique), et plus près de nous Israël l’a utilisée lors de la colonisation de la Palestine, décrite comme un désert dont les habitants n’en faisaient rien d’économiquement rentable Nous avons déjà là deux concepts différents du droit à la propriété privée et apparait déjà l’idée du marché capitaliste. Marx avait bien compris qu’on parle de la propriété des moyens de production et pas de ma chemise ou de mes chaussures. »

  6. Avatar de Diss christophe
    Diss christophe

    Qu ils disparaissent n est peu être pas la bonne expression…qu ils  » se fassent davantage substitués par le capital dans le cadre des filières standards  » serait plus approprié.

    Étant agriculteur intensif malgré moi (mais ça ne serait durer), je suis d accord pour dire que dans le cadre austère du marché et des politiques publiques telles que les mesures Pac, on essaye de limiter la casse en déshabillant Pierre pour habiller Paul (je ne parle pas de Jorion mais de ceux qui galèrent plus que la moyenne), sans renouveau des rapports de force ni amélioration du pouvoir d achat. C est bien pour ces raisons que l agriculture est un sujet qui a toute sa place sur ce site.

    Au delà de l agriculteur et de sa relation à la société, il y a son lien à la terre et à Dame Nature.. Un bien qui, malgré l existante du droit de propriété, reste et restera un bien commun.

    Pour entrer dans la logique d exploitation du bien commun selon des normes publiques , l acteur agricole ne peut se contenter de subir des politiques de soutien qui nient sa situation réelle. Or, lorsque l Etat choisit de redistribuer des aides en enfoncent à terme la tête dans le sable de certains agriculteurs ( pour tenir hors de l eau d autres) et sans alternative publique ou de marché crédible….C est clair qu il y aura de la casse à moins que les exploitations choisissent de se tourner vers de nouveaux capitaux, de se « financiariser » pour mener des projets qui vont soit à l extrême de ce qui se fait déjà en terme d aberration productive (ex: ferme de x mille vaches au mais -soja Ogm, produits veto à gogo et problème s epandage juste pour faire du méthane…), ou carrément innovant et de niche, parfois même créateur d emploi. (ex: j ai vu un trader américain solliciter un fond de pension pour développer une ferme bio laitière qui produite des fromages affinés, au lait cru USA de surcroît, dans une cave gigantesque en béton construite dans la roche à coup d explosifs…!!! Cet exploitant d un nouveau genre dit donner une réponse positive à la mondialisation en faisant de sa cave à fromages fins…. Un coffre fort qui rémunére des capitaux très long terme…. Voire perpetuels!).

    Des alternatives existent donc bien… des capitaux existent…il faut les orienter dans le sens de la durabilité…. MAIS SANS LAISSER AUX FAMILLES AGRICOLES LE SOIN D ASSUMER SEULES LE RISQUE FINANCIER. L état et les acteurs économiques qui gravitent autour des fermes doivent arrêter de considérer les exploitations comme des viviers de richesse sans fin…car même si la richesse produite par l agriculture est renouvelée à chaque saison, on oublie souvent que l’on doit rémunérer de multiples facteurs de production, sans forcément être trop intransigeant sur le retour du principal et des intérêts (la nature se moque de cela…elle donne ce qu elle peut donner et l agriculteur valorise ou mieux avec son savoir faire cette mane céleste) ….même la nature que l on oublie trop souvent à le droit d être rémunérée, on se devrait donc d être complaisant avec elle et compréhensif avec celui qui l exploite et qui la subit: à bien commun, risque partagé !

  7. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    Et que proposez-vous concrètement?

    Vaste sujet, mais avant de l’aborder il faut bien comprendre l’étendue du problème. Et la principale difficulté est sans doute là, tant nous avons enfoui sciemment cette question, et surtout inconsciemment de par la nécessité de nous intégrer au système. En effet, reconnaître le problème c’est déjà prendre le risque de s’exclure du système, car il est inhérent au système.
    En effet: pourquoi considérer l’idée que tout puisse s’effondrer, alors que nous n’avons pas la possibilité de partir ailleurs? Autant nier cette éventualité… C’est l’attitude que collectivement nous avons choisie.
    Donc, si vous acceptez l’idée que le système aura une fin, tout comme il a eu un début, je vais vous expliquer pourquoi il aura une fin, désormais bien en vue.

    Ce système économique, capitaliste, a vu le jour il y a plus de 2 siècles, du fait des circonstances suivantes :
    Il y avait :
    – Des familles fortunées, avides d’améliorer leurs conditions d’existence
    – Des ressources naturelles abondantes, qu’il suffisait de prélever,
    – Des inventeurs et entrepreneurs, avides de développer leurs idées et entreprises,
    – Une population pauvre, avide de travailler pour, elle aussi, améliorer sa condition.
    – Et tout était à inventer !

    Autrement dit les conditions étaient idéales pour un système capitaliste…
    Les besoins des fortunés étaient immenses, les « travailleurs » étaient en grand nombre, et les idées ne manquaient pas. On imagina un système financier, on établit des règles.

    Bien sur, les dominants dominaient déjà, mais le travail était si abondant pour satisfaire leurs désirs, que les travailleurs avaient un certain poids dans les négociations, d’autant qu’au fil du temps ils surent s’organiser pour mieux peser.
    Jusqu’au jour ou cette dynamique fut interrompue, à partir des années 70 sans cesser depuis, pour plusieurs raisons de fond :
    – Mise en concurrence des travailleurs du monde entier, du fait de la libéralisation des échanges, ce qui a brisé leurs syndicats locaux,
    – Libéralisation de la circulation des capitaux, qui s’en allèrent fructifier là ou les coûts sont minimum, au détriment des économies développées aux coûts sociaux élevés,
    – Et, phénomène irréversible, le remplacement massif des « travailleurs » restant dans nos pays développés par des machines automatiques.
    – Et, autre phénomène irréversible, l’épuisement des ressources.

    (Par ailleurs l’état fut contraint d’alourdir son budget par le service d’une dette de ceux qui sont contraints de payer des taxes et impôts, envers les riches (qui peuvent prêter), mais ça c’est presque du détail.)

    Et nous en sommes là.
    La solution passe évidement par la prise en compte de ces différents facteurs Majeurs, et c’est à partir de là qu’il faut poser le débat…
    Pour ce qui est des propositions concrètes, il faut une réflexion qui elle n’est pas très simple, je vous l’accorde, mais dont on ne pourra faire l’économie.
    C’est un peu comme pour aller sur la Lune, on peut citer les problèmes dans leur ensemble, mais pour les résoudre il faut mettre en place les outils ad ‘hoc.

    La première étape consiste à savoir si vous acceptez ce constat !

    Ah oui, et qui va les remplacer?

    Dans le système actuel, personne !
    Puisque eux et leurs clients seront exclus du système, faute d’argent pour effectuer des échanges !

    Il va se construire (il se construit) une société de débrouille en marge du système, ou tous se retrouveront, un peu comme au moyen âge, ou dans les pays du tiers monde.

  8. Avatar de timiota
    timiota

    Deux choses :
    Votre positionnement, Dominique Gagnot, vis à vis de ce que Pierre Priolet avait réussi à médiatiser (http://www.consommer-juste.fr/le-constat/) . Peut-être est-il vu comme un histrion par ceux qui ont les bottes dans la glaise depuis plus jeune, mais pour un vrai-faux urbain comme moi, c’était un bon débit (qui a capoté déjà : son hangar à Gannat a fermé il y a plus d’un an).

    Votre frise historique me semble faussée. L’exode rural commence dans le XVIIIe siècle (suivant les pays), et en 1970, on atteint le seuil où une exploitation rentable, qui doit être de plus en plus grande, doit en plus « casser le cycle » des éléments : séparer élevage et plantation/récoltes, ceci ou tout autre conjonction du genre, mais il me semble que ce n’est qu’un « point un peu particulier sur le graphe ». De ce que j’ai lu de Pomeranz, l’impasse écologique menaçait ferme, dans la période XVIIIe début XIXe, avec de plus en plus de gens aux champs pour obtenir de meilleurs rendements (non mécanisés) sur une terre de plus en plus exploitée (déforestation). Les inventions (machine à vapeur –> pompe –> minage du charbon en GB) et les colonies (apport de sucre, consommation du coton et d’autres biens de l’Empire de sa majesté) permirent d’alléger le fardeau. Ceci n’arriva pas vraiment en Chine (région productive & riche du YangTse) , i.e. pour un niveau de civilisation du même ordre vers 17xx, on flirta avec l’impasse écologique plus fort (et plus astucieusement), avant que de grosses guerres au milieu du XIXe évite que la question soit posée dans les mêmes termes que par chez nous. En Europe le Danemark (cf « le festin de Babette » ?) approcha quelque peu le destin de la Chine, ne s’industrialisant que tard, et menant une population toujours plus dense et plus pauvre sur des champs en épuisement.
    Bref, vous lissez un peu les années 1780-1970 pour voir l’évolution depuis 1970 comme la source de maux principale.
    Il se peut que vous ayez raison, ce n’est pas mon domaine honnêtement, mais je penserais plutôt que le seuil franchi en 1970 aura été de nature technique et sociale, et que seule sa gestion ultérieure a été marquée par le sceau du néolibéralisme (PAC & Co) et une logique d’endettement tout ce qu’il y a de plus « inversée » comme vous le dites bien.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Allons bon, v’là aut’ chose, la PAC comme « sceau du néolibéralisme »…
      On aura tout lu.

  9. Avatar de timiota
    timiota

    (ci-dessus débit –> début)
    Sinon, dans le livre de Philippe Bihouix « L’âge des Low-Tech » que je viens de lire, l’auteur en appelle carrément à un cochon en bas de chaque immeuble pour processer les déchets (et la fin de la voiture de 1 tonne pour une version « pot-de-yaourt » voiturette, 2L/100, v_max 60 km/h, 150 kg à vide) (et sans doute un retour de la « poudrette » qui était issue des collectes d’excréments urbains, je ne sais plus jusqu’où il pousse le bouchon).
    Disons que sa réflexion fait des divisions sensées sur les différentes activités (de réseau comme les télécoms ou locale comme l’adduction d’eau, etc.) ce qui permet de recaser l’agriculture logiquement par rapport à de simples considérations logistiques et évidemment aussi de préservations des sols (érosion, pollution par le ruissellement des métaux lourds des bitumes,…).

  10. Avatar de octobre
    octobre

    « Les agriculteurs, comme la plupart des personnes qui vivent de leur travail devront, à terme, disparaitre. »

    Disparaitre comment ?
    Les résistants, les dissidents, les buveurs de ciguë, des métiers pas comme les autres.

    1. Avatar de Dominique Gagnot
      Dominique Gagnot

      Disparaitre comment ?

      disparaître du système économique, en tant qu’acteur et consommateur, c’est à dire qu’ils en seront exclus.

      En fait on se retrouvera avec un petit nombre de nantis (concentrant toujours plus les richesses, et en compétition à travers la Finance), au milieu d’une cour à leur service. Le tout faisant perdurer le système capitaliste. Et à la marge les exclus, toujours plus nombreux.

      Ces exclus, faute d’argent autre que éventuellement une monnaie locale non reconnue par les nantis, n’auront pas accès aux ressources naturelles ou technologiques sauf à ce que les nantis, par charité, leur abandonneront. Leurs conditions de vie seront donc rudimentaires.
      Tandis que les nantis continueront à saccager allègrement la planète, et à en gaspiller les ressources, toujours plus rares.
      C’est ce qui se profile déjà très nettement, et depuis des décennies.

  11. Avatar de Dominique Gagnot
    Dominique Gagnot

    @ timiota

    Oui, je ne conteste pas vos précisions. J’ai voulu décrire à gros trait ce qui me parait essentiel. Bien sur tout ne fut pas aussi lisse.

    Les années 70 sont un tournant remarquable de par la conjonction d’événements de tous ordres, qui ont fait basculer le système, pour résolument le mettre au service des plus fortunés, en éclatant le pouvoir des travailleurs, (pouvoir peut être jugé excessif depuis le printemps 68…), et ce dans tout l’occident.

  12. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    Les agriculteurs constituent historiquement la première catégorie socioprofessionnelle a avoir expérimenté son remplacement par l’industrialisation et ce depuis le 19ème siècle, ce qui démontre en fin de compte l’inertie intellectuelle de la population sur ce sujet, puisque plus de 100 ans après le début de ce mouvement, celui-ci n’est toujours pas intégré ni même admis.

    J’avoue par ailleurs être un peu gêné par un emploi à mon avis abusif du terme « paysan », qui semble désigner dans la plaquette de cette manifestation, tantôt de petits producteurs soucieux d’un certain niveau de qualité de leur production moyennant des méthodes artisanales, tantôt ce que l’agronome J.P. Berlan appelle judicieusement les « techno-serfs », exploitants d’unités industrielles affiliées à quelque grosse coopérative ou autre groupe industriel, voir même pourquoi pas micro filiales de groupes bancaires facilement identifiables.

    Je m’associe enfin au questionnement de Michel Lambotte quant à l’emploi, sorte de graal des temps modernes qui me paraît de plus en plus clairement procéder d’une logique d’asservissement des populations. L’oisiveté semble inquiéter plus que tout certaines classes sociales, celles qui ont été méticuleusement endoctrinées par l’idéologie du mérite, ou celles encore qui jouissent des fruits de cette croyance savamment et patiemment inculquée à la multitude. Or pourtant l’oisiveté en soi ne pose pas de problème mais plutôt le désœuvrement, c’est à dire l’oisiveté sans moyens, ceux-là même qui sont confisqués par une certaine minorité dont les « mérites » principaux sont le statut de propriétaire et la valeur estimée des biens…

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