La balle est dans le camp d’Angela Merkel, par Mathieu Van Vyve

Billet invité.

Pour schématiser les négociations entre la Grèce et ses créanciers, considérons les trois possibilités suivantes :

a) la signature d’un plan d’aide similaire aux précédents, avec cure d’austérité pour la Grèce pour dégager des excédents primaires, sans restructuration fondamentale de la dette (l’objet du referendum de ce week-end en Grèce). D’après la quasi-totalité des économistes, ceci serait très probablement suivi de plans similaires dans les années à venir.

b) la signature d’un accord global de réduction de la dette, l’idée étant qu’à partir de là la Grèce puisse retrouver une économie suffisamment dynamique pour que cette aide soit la dernière (la position de Syriza depuis le début, concrétisée par la proposition mise sur la table la semaine passée).

c) La Grèce sort de l’euro. Ceci est la solution par défaut, tant qu’il n’y a pas de plan sur lequel et les créanciers et les représentants du peuple grec peuvent être d’accord.

Pour le gouvernement Syriza, b) était la solution préférée, et il n’était pas très clair quel serait le choix entre a) et c) si les créanciers n’acceptaient pas b). Pour les créanciers, a) était la solution préférée, et il n’était pas très clair quel serait le choix entre b) et c) si le gouvernement grec n’acceptait pas a).

Ce que le référendum clarifie, c’est que a) est hors de question pour la Grèce, et pas seulement pour Syriza, mais pour le peuple grec dans son ensemble. Donc ce sera b) ou c). La balle est donc dans le camp des créanciers : ou bien ils acceptent de parler d’une restructuration globale de la dette grecque, ou la Grèce sort de l’Euro. Comme toute restructuration de la dette grecque devra se faire avec l’Allemagne, et que ce pays est le plus farouche opposant à sa restructuration, et vu la position-pivot qu’occupe Angela Merkel au sein de la classe politique allemande, la question peut simplement être posée de la manière suivante : ou bien Angela Merkel accepte une restructuration globale de la dette grecque, ou alors la Grèce sort de l’euro. Les récentes déclarations de Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand, que « les conditions ne sont pas réunies pour des négociations sur une nouvelle aide. C’est à la Grèce d’agir pour rester dans l’euro », n’augure rien de bon. On sera fixé à la fin de la semaine.

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