LE TEMPS QU’IL FAIT LE 24 JUIN 2016 – Retranscription

Retranscription de Le temps qu’il fait le 24 juin 2016. Merci à Cyril Touboulic.

Bonjour, nous sommes le vendredi 24 juin 2016. Ce soir, à 18h30, je suis à Liège – je m’adresse à vous, si vous êtes là –, à l’invitation d’ATTAC-Liège. Venez si vous êtes dans la bonne ville de Liège.

Demain à 14h30, je serai à Bruxelles dans la grande librairie Filigranes et j’aurai l’honneur que la personne qui m’interrogera sur mon livre Le dernier qui s’en va éteint la lumière, que se soit M. Michel Claise, qui en Belgique son nom est connu : c’est le magistrat qui s’occupe de la, comment dire, de l’évasion fiscale, qui s’occupe de la lutte contre la fraude fiscale. Donc, voilà, je serai interrogé par une personne avec qui j’aimerai converser.

Alors, la date d’aujourd’hui, le 24 juin, eh bien, vous savez pourquoi on la retiendra, c’est en raison du Brexit : les Britanniques ont voté dans leur majorité pour la sortie de l’Union européenne. Les journaux nous disent que c’est en majorité les salariés qui ont voté pour la sortie, et ils ne sont pas les seuls bien sûr, il y a des gens qui ont voté pour ça pour des raisons diverses et il y a sûrement des salariés qui ont voté pour qu’on reste (des gens qui ont encore un petit peu d’espoir en l’Europe), mais c’est un avertissement. C’est un avertissement : c’est que toute cette construction européenne, eh bien, qui a commencé juste après la deuxième guerre mondiale, c’est que la plupart des personnes dans le public l’identifie à avoir constitué simplement un marché commun dirigé par des banquiers avec un gros cigare. Ce n’est pas la faute des gens qui ont cette image-là, c’est la faute des banquiers avec un gros cigare qui ont fait de l’Europe cela en, comment dire, en ignorant tout le reste.

Je l’ai signalé plusieurs fois et je le répète : mon père qui était lié au début du marché commun, et surtout de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier), qui disait en rentrant à la maison : « On est en train de constituer une Europe des marchands, c’est pas ça qu’il faudrait faire », il avait raison, je ne le répéterai jamais assez.

J’ai déjà expliqué aussi que, moi, j’avais été invité quand j’avais 20 ans, dans un groupe d’une quinzaine de jeunes qu’on avait choisi dans l’Europe où on allait les inviter à Strasbourg, et les gens qui allaient créer l’Europe allaient répondre à leurs questions, on allait voir tous ça ensemble, ce qu’on pouvait faire. Et, j’ai rappelé ça récemment à quelqu’un qui me disait qu’il avait essayé de me faire inviter à une réunion et qu’une des dirigeantes actuellement de l’Europe avait dit que mes sentiments anti-européens ne permettaient pas qu’on m’invite. Mais mes sentiments anti-européens, ce sont contre des gens comme elle, ce n’est pas elle qui devrait diriger l’Europe.

Alors, voilà, un bel avertissement. Maintenant, il est peut-être beaucoup trop tard pour que des gens comme M. Yánis Varoufákis ou moi disent : « On peut encore faire quelque chose de cette Europe », elle a peut-être, peut-être, effectivement fait ses preuves qu’elle ne serait jamais qu’une affaire de banquiers à gros cigare, et que donc, ce n’est pas ça qu’il faut faire, tout le monde le sait, surtout que le temps presse en raison de tout ce qui se passe par ailleurs.

Au moment où j’ai commencé cette vidéo, le CAC 40 avait baissé de 8,33 %. Les marchés, ces marchés qui ne savent rien, qui ne sont pas omniscients, qui sont des pleutres qui courent dans n’importe quelle direction parce que, voilà, leur propriété principale c’est d’être facile à affoler. Voilà ce qu’ils produisent devant non pas ce qu’on sait, ce qu’on sache ce qui va se passer, on n’en sait rien – j’ai fait un papier récemment là sur le blog pour en parler, disant que, voilà, attirant l’attention sur le fait que ces marchés, c’est surtout l’incertitude, voilà, c’est ne pas savoir ce qui va se passer.

Ceci dit, vous avez dû voir aussi, c’était mardi (21 juin), c’était ma colonne, c’était ma chronique dans Le Monde et dans L’Écho (le quotidien belge financier). Dans ma chronique, j’ai parlé, bien entendu, de ce Brexit et j’ai dit qu’un foyer d’infection existait et que les effets catastrophiques pourraient être produits par une incertitude, en particulier j’ai mentionné effectivement le Brexit. Je savais que, voilà, dans un sens ou dans un autre, un événement comme ça pouvait produire une catastrophe sur les marchés financier, je l’ai dit, j’ai eu raison de le dire. Tout ça est, malheureusement, prévisible. Tout ça, malheureusement, ce sont des choses que les économistes à diplôme de « science économique » devraient nous dire plus souvent, mais, voilà, ils sont occupés à autre chose.

Voilà ! Eh bien, l’actualité de la journée va modifier rapidement les événements dont je parle. On y reviendra, j’y reviendrai en particulier, peut-être pas tellement aujourd’hui ou demain, vu que je suis occupé par ailleurs, mais on va quand même essayer de faire une veille à propos, évidemment, des événements qui se déroulent en ce moment.

Voilà, allez, à bientôt !

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