Le poulet

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Je ne sais pas si Mr. Obama s’en rend compte mais il va hériter d’une Amérique en ruines. Il a été élu au début du mois président d’un pays qui faisait encore relativement bonne figure mais durant les 77 jours qui séparent son élection de son inauguration, l’administration sortante joue ses dernières cartouches et le spectacle n’est pas beau à voir.

On pouvait encore supposer à l’arrière-plan du sauvetage de Bear Stearns, un plan, ou derrière le lâchage de Lehman Brothers, une stratégie. La navigation à vue dans le cas d’AIG, avec moult changements de cap suivis de machine-arrière toute ! a cassé l’illusion. Si l’on espérait encore un sursaut, la formule inventée hier pour sauver Citigroup devrait dissiper toute méprise : le poulet court toujours mais il a perdu la tête depuis beaucoup plus longtemps qu’on ne l’imagine.

Vingt milliards de dollars de recapitalisation – qui viennent rejoindre dans le puits sans fond les 25 avancés le mois dernier, et 306 de plus offerts par l’union sacrée de la Fed, du Trésor et de la FDIC (*) en garantie de produits toxiques gracieusement mis en gage : Asset–Backed Securities (ABS), Collateralized–Debt Obligations (CDO), prêts hypothécaires commerciaux, dettes d’entreprises, etc. et qui ne valent plus tripette. En échange de quoi ? de warrants qui permettront de nationaliser un jour, si l’envie leur en prend : pour permettre au contribuable américain de ramasser la nouvelle ardoise une fois les 326 milliards épuisés.

La bourse de New York pousse un ouf de soulagement : + 2,7 % ! Elle se réjouit de voir que le poulet court toujours. On pensera à sa tête l’année prochaine. Bonne année Mr. Obama !

––––——
(*) La Federal Deposit Insurance Corporation est un organisme fédéral américain qui garantit les dépôts bancaires à hauteur de 100 000 dollars pour les comptes ordinaires et 250 000 pour les comptes-retraites. C’est elle aussi qui dirige aujourd’hui les banques en redressement judiciaire.

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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20 réponses à “Le poulet”

  1. Avatar de jacques
    jacques

    Peut-etre Citigroup a-t-il découvert un vaccin contre la grippe aviaire mais surement pas celui contre la betise ? 50 %en une journée, ca impressionne !

  2. Avatar de chicken (do you?)

    C’est vrai, le poulet court toujours et voila son chemin:

    http://research.stlouisfed.org/fred2/series/LOANS

  3. Avatar de il professore
    il professore

    306 milliards. le chiffre de l’année. à ce rythme, jusqu’à demain?

  4. Avatar de leduc
    leduc

    Il faut bien un peu d’espoir. Un petit rally de 5 à 10% ça ne fait pas de mal. Surtout qu’avec les statistiques mauvaises qui risquent d’arriver avant Thanksgiving, cela risque encore de saigner demain et après demain. Enfin on ne sait jamais peut-être que le rally durera jusqu’à mercredi et on pourra passer un bon week-end avec des chiffres dans le vert.
    C’est la seule façon de rasséréner un peu les marchés boursiers, les petits malins qui anticipent hausse et baisse brutale pourront toujours tirer l’épingle du jeu avec des hausses et chutes brutales de l’ordre de -25 ou +50 sur certaines valeurs.
    Enfin là, dans la catégorie volaille ce n’est plus de poulet mais de dinde dont on parle 🙂 Du moment qu’on ne devienne pas le dindon de la farce 🙂

  5. Avatar de Max
    Max

    Sapir a sorti un autre texte que je trouve tout aussi génial que son précédent. Il y parle notamment du Bancor défendu par Keynes comme un bon moyen pour empêcher la spéculation financière à l’échelle de la planète.

    http://www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/11/21/867-un-nouveau-bretton-woods

    Cliquer sur télécharger PDF

    PS : qui a voulait avoir des textes en français sur le Bancor ??

  6. Avatar de patdembe
    patdembe

    Si l’économie américaine ressemble aujourd’hui à une poulet sans tête (l’image est bien trouvée), c’est parce que les analystes, investisseurs, banquiers et autres boursicoteurs ne sont rien de plus, hélas, que des moutons sans cervelle…

    Du temps où tout allait bien (époque que l’on appelait tout de même « la crise », histoire de diminuer les prétentions du bas peuple) tout ce beau monde s’est précipité pour acheter les cds, cdo, lbo et autres produits toxiques à trois lettres, sous prétexte que tout cela était coté triple A… et que la finance était dotée d’une main magique et présente nulle part ailleurs censée tout régler : l’auto-régulation !

    Aujourd’hui, comme les triples A ont disparus (et le fantasme de l’auto-régulation par la même occasion) tous les moutons se précipitent pour vendre, et ce à n’importe quel prix, n’hésitant pas même à « shorter » les banques. Cette dernière stratégie équivalant plus ou moins à scier la branche où on est assis, en envoyant accessoirement le monde entier vers le chaos si nécessaire. C’est ça les joies du capitalisme…

    Du coup, on injecte des centaines de milliards « histoire de tout arranger » (ou d’essayer de le faire croire).
    Et cela pour une raison bien simple : ils savent que ne rien faire n’est pas une bonne solution (cf. crise de 1929), et ils se disent que la solution c’est peut-être de faire exactement le contraire; sauver tout et n’importe quoi, même les canards boiteux made in usa. Le résultat ne s’est pas fait attendre : CAC40 : +10%. Le troupeau mondial obéit bien, il s’est remis en marche et croit fermement en l’avenir !

    Les idiots d’hier (vous savez, ceux qui disaient que tout ça allait nous exploser à la figure, il y a un an ou deux) restent décidément des idiots. Non seulement ils ne croient pas dans les solutions proposées, mais en plus ils ont la fâcheuse tendance à dire que ça ne fait que commencer.
    Les « idiots » en question ont pour nom Joseph Stiglitz, Jim Rogers, Jim Sinclair, Paul Volcker, etc…

    Je ne sais pas pour quelle raison mais j’ai décidé, voilà déjà bien longtemps, de rejoindre le camp des « idiots », de ne pas croire dans la « main magique » du marché ni dans les crédits gratuits, de troquer tous les produit « sûrs » (sicavs, actions de bon père de famille, comptes d’épargne à haut rendement) par des produits « peu sûrs » (or, cash..)
    Bizarrement, mes comptes affichent une croissance à deux chiffres depuis l’année dernière.
    Un hasard sans doute…

    Et vous savez quoi : les quelques « idiots » ont encore pour l’avenir un stock d’idées farfelues :

    Non seulement ce n’est pas fini, mais ça ne fait que commencer :
    – vous que Fannie Mae et Freddie Mac sont sauvés

  7. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    306 milliards de garantie de la part du Trésor pour couvrir les pertes éventuelles de Citi sur ses actifs toxiques mais le cadeau est tout de même assorti de quelques conditions draconiennes: Par exemple, les 29 premiers milliards de pertes sont à charge de Citi. L’Etat américain devient aussi le premier actionnaire de Citi avec 7,8% (mais moins qu’Abou Dhabi et le prince Alwaleed réunis). Je lis sur Marketwatch que les actifs hors bilan de City sont évalués à 1,23 trillion d’USD ce qui permet sans doute de saisir l’intervention urgente de la part de l’Etat américain.

    Quand on voit tous ces plans de sauvetage, on se dit que les discussions autour de ce qu’on appelle l’aléa moral (c’est à dire l’incitation à prendre des risques inconsidérés sachant que de toutes façons on est couvert) sont largement théoriques. En fait, pour fausser les règles du jeu à votre avantage, il suffit d’être suffisamment gros pour que l’Etat soit contraint de venir à votre secours de crainte que tout ne s’effondre. Personne ne viendra vous renflouer si vous êtes en difficulté. Citi ou AIG, si!

  8. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    Je crains fort que l’addition soit nettement plus salée à l’arrivée. Confronté au puits sans fond de la crise financière, l’administration Bush continue, tout du moins chaque fois qu’elle ne peut plus faire autrement, à combler en capital les trous qui béent dans les bilans des grandes institutions financières US, afin d’éviter qu’elles ne tombent dedans et y entraînent les autres.

    Parallèlement, le recensement de toutes les engagements donne le vertige à la seule idée que ces engagements pourraient un jour devoir être activés, même partiellement. Au 24 novembre 2008, l’agence Bloomberg en chiffre le total à la somme de 7,4 milliers de milliards de dollars ($7,4 trillions aux USA), soit environ la moitié du PIB des USA. Ce qui rétrograde les 700 milliards de dollars du plan Paulson utilisés au paragraphe précédent loin derrière.

    Vu l’urgence, la future administration Obama, quant à elle, laisse filtrer avant même d’être mise en place des mesures de relance économique mobilisant dans les deux ans à venir de nouvelles ressources financières pharaoniques. On évoque un nouveau ticket de 700 milliards de dollars. L’intention proclamée est de préserver l’emploi et le pouvoir d’achat des classes moyennes, et moins explicitement de maintenir ou de reconstituer leur capacité d’endettement, l’objectif ultime. Ceci afin d’éviter le décrochage de la consommation, qui a déjà commencé, mais aussi de redresser le marché de l’immobilier en particulier et de la dette en général.

    C’est seulement ainsi, bouclant la boucle, que les actifs résultant de la titrisation des dettes, aujourd’hui sans liquidité et donc sans valeur, retrouveront leurs couleurs et que les injections de capital renforçant les fonds propres des institutions financières qui les possèdent pourront enfin cesser. En entendant, la Fed se refuse obstinément à dévoiler le dessous de ses cartes, en l’occurrence les destinataires de ses engagements, le montant de ceux-ci ainsi que la nature des actifs reçus en garantie. Inévitablement, les mauvais esprits s’interrogent sur leur qualité, seraient-ce des « actifs pourris » ?

    On pourrait résumer ainsi la situation: l’Etat américain accroît sans trop regarder et sans autre alternative la dette publique, afin d’éviter l’effondrement du système, mais également afin de financer l’activité économique, avec comme objectif la relance d’un moteur essentiel de la croissance économique, la dette des entreprises et des ménages. Il n’est question que de dettes dans cette histoire, qu’elles soient publiques ou privées.

    Attardons-nous un peu sur celles-ci. L’Etat s’endette en lieu et place des entreprises et des particuliers qui n’y parviennent plus comme avant, en attendant qu’ils le puissent à nouveau. Afin de le maintenir en vie, les pouvoirs publics nationalisent partiellement le système financier. L’ensemble au prix d’un endettement gigantesque. Financé auprès d’Etats asiatiques regorgeant d’excédents, mais aussi d’investisseurs privés ayant déserté leurs terrains de jeu habituels, trop risqués ou carrément impraticables. En raccourci, l’état utilise donc de plus en plus des fonds privés pour nationaliser l’industrie financière, quel imbroglio !

    Cet endettement public est par ailleurs susceptible de poser à terme de redoutables problèmes. Aujourd’hui, vu l’afflux des capitaux privés à la recherche d’un havre et les taux pratiqués, il ne coûte pas cher. Qu’en sera-t-il demain, lorsque des opérations de refinancement devront inévitablement être engagées ? Quels seront les taux à ce moment-là ? Comment la charge de la dette sera-t-elle supportée et par qui ?

    On parle de l’Etat prêteur en dernier ressort, mais dans cette affaire il est plutôt l’emprunteur en dernier ressort !

  9. Avatar de Gilles Bonafi
    Gilles Bonafi

    Paul, voici mon dernier article.

    Barack Obama, dernier président des USA

    Le Global Trends 2025, le rapport préparé par le NIC (National Intelligence Council) pour la nouvelle administration est disponible en ligne depuis peu (Global Trends 2025 : A transformed World).
    Ce qu’il annonce est révolutionnaire car il officialise l’idée selon laquelle la domination des USA est sur le déclin, mais surtout que le dollar pourrait ne plus être la principale devise internationale.
    L’OCC (Comptroller of the Currency, l’autorité de tutelle des banques) déclarait le 30 juin 2008 que les banques commerciales US possédaient 182 100 milliards de dollars de produits dérivés.
    Son dernier rapport (30 septembre 2008) précise que JP Morgan Chase détiendrait 43 000 milliards de dollars en produits dérivés et Citigroup 17 500 milliards soit plus que le PIB mondial. Les sommes en jeu sont colossales et, pour rappel, les entreprises sont interconnectées à l’aide de CDS pour un montant de 62 000 milliards de dollars. Les premières défaillances ont commencé, nous assisterons donc bientôt, par effet domino, à l’implosion du système. Warren Buffet considéré comme l’homme le plus riche du monde a ainsi déclaré : « Les dérivés sont des armes financières de destruction massive. »
    Paul Jorion, un des rares économistes qui a prédit la crise actuelle, le 24 novembre, affirme :
    « Je ne sais pas si Mr.Obama s’en rend compte mais il va hériter d’un pays en ruines. »

    Pourtant, il y a plus grave. Face à la catastrophe à venir, certains poussent à la création (prévue de longue date) d’une structure similaire à l’Union Européenne : l’Union Nord Américaine (NAU), qui regrouperait les USA, le Canada et le Mexique avec une monnaie commune. En voici l’historique.

    North American Union (NAU)

    L’histoire de l’unification du continent nord-américain débute en 1912, dans un ouvrage intitulé « Philip Dru administrateur » écrit par le conseiller du président Wilson, le colonel House.
    -1er janvier 1994 est signé l’Aléna, un traité créant une zone de libre-échange entre les trois pays d’Amérique du Nord : le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.

    -Septembre 1999, l’économiste canadien G. Herbert Grubel publie un livre intitulé « The Case for Amero » qui reprend la même idée et annonce même une monnaie unique pour les trois pays : l’Améro.
    Il circule actuellement des photos d’Améros sur le net qui ne sont que l’interprétation d’un artiste nommé Daniel Carr.

    -Août 2001, les choses se précisent lorsque Robert A. Pastor écrit « Toward North american community ». Dans cet ouvrage, il s’agit de créer une entité politique avec une monnaie unique qui remplacerait le dollar américain, le peso et le dollar canadien.
    Or, Robert A. Pastor n’est pas n’importe qui, il a été ambassadeur au Panama et ancien conseiller de la campagne électorale de John Kerry, professeur à l’American University de Washington. Il est directeur exécutif de la Commission on Federal Election Reform de Jimmy Carter et James Baker III et vice-président de la Task Force d’étude de l’Amérique du Nord du Council on Foreign Relations (le CFR). Il a d’ailleurs été nommé vice-président du groupe de travail élaborant les structures de l’Union nord-américaine au sein du CFR.
    -Le 23 mars 2005 est signé à Waco, au Texas, le Partenariat pour la sécurité et la prospérité (PSP) dans le cadre de l’ALENA, de facto l’acte de naissance officieux de la NAU.
    En 2007 et 2008, deux sommets, un à Montebello, l’autre à la Nouvelle-Orléans ont accentué les liens unissant ces trois pays.
    La catastrophe économique en cours est donc une aubaine pour accélérer le mouvement et faire accepter aux Mexicains, Canadiens et Américains la NAU étape essentielle du Nouvel Ordre Mondial si cher à la famille Bush.
    Sans avoir été ni consultés ni informés, de nombreux citoyens de ces pays risquent de ne pas accepter la situation et de nombreuses émeutes sont à craindre.
    Immanuel Wallerstein, chercheur au département de sociologie de l’université de Yale, ex-président de l’Association internationale de sociologie (qui n’est donc pas un dangereux anarchiste) a ainsi déclaré dans le journal « le monde », le 11 octobre 2008:
    « En attendant, les conséquences politiques de la crise actuelle seront énormes, dans la mesure où les maîtres du système vont tenter de trouver des boucs émissaires à l’effondrement de leur hégémonie. Je pense que la moitié du peuple américain n’acceptera pas ce qui est en train de se passer. Les conflits internes vont donc s’exacerber aux Etats-Unis, qui sont en passe de devenir le pays du monde le plus instable politiquement. Et n’oubliez pas que nous, les Américains, nous sommes tous armés… »

    L’année 2009 sera l’année de tous les dangers par l’ampleur de la crise économique mais surtout politique, généré par la disparition de la nation américaine, et, il est fort possible que Barack Obama devienne alors le dernier président des USA.
    Pour conclure sur la catastrophe économique en cours, je vous invite à lire et relire cette citation de J. K. Galbraith économiste Canadien et conseiller des présidents Roosevelt et Kennedy qui pour moi résume tout:
    « L’économie de marché est volontiers décrite comme un héritage ancien. En l’occurrence, c’est une escroquerie, ou plus exactement une erreur communément admise. Trop de gens apprennent l’économie dans des manuels qui entretiennent encore les dogmes de la production concurrentielle des biens et des services et de la capacité d’acheter sans entraves. En fait, il peut n’y avoir qu’un ou quelques vendeurs assez puissants et persuasifs pour déterminer ce que les gens achètent, mangent et boivent ». « Les nouveaux mensonges du capitalisme » Publié dans le Nouvel Observateur (4/11/05) Interview de John Kenneth Galbraith par François Armanet.
    Gilles Bonafi

  10. Avatar de nuknuk66
    nuknuk66

    Si le système est en train de s’effondrer, j’ai du mal à croire qu’il n’y ait personne dans les gouvernements occidentaux pour s’en apercevoir !?
    Sont-ils à ce point mal renseignés ?
    Et s’ils le savent mais le taisent aux populations pour éviter une panique bancaire, pourquoi aider les banques et les institutions financières, condamnées à court terme, en creusant le déficit public alors que dans quelques mois, l’économie réelle aura besoin de cet argent, lorsqu’elle s’enfoncera dans la récession ? Bref, pourquoi l’argent public doit-il servir à payer à fonds perdus les dettes privées ? Pourquoi ne pas garder de réserves pour plus tard, quand ça va vraiement chauffer ?
    Et s’agissant des montagnes de dettes des banques, ne serait-il pas possible de faire une sorte de plan de sauvegarde, avec étalement des dettes ? Et même de liquider les actifs douteux après avoir mis en place des espèces de chambres de compensation pour éviter des faillites en chaîne ?
    Je me doute que les produits financiers « sophistiqués » créés pour échapper aux controles des autorités publiques rendront compliquées ce type de solution.
    Mais finalement, cet argent détruit ne représentera que des symboles de richesse mais pas la richesse elle-même.

    Je n’ai jamais compris pourquoi notre pays avait été capable de se reconstruire d’une telle façon entre 1945 et 1973, après que tant de richesses REELLES aient été détruites, et que nous soyons incapables aujourd’hui d’améliorer le sort de nos populations, alors que nous partons de beaucoup plus haut: les bidonvilles renaissent lentement, ainsi que les taudis, les sans abris, les gens qui ne remplacent plus leurs dents (je vois de plus en plus de jeunes femmes qui ont ce problème)…parce qu’il nous manque L’ILLUSION de la richesse.

  11. Avatar de Pierre-Yves D.
    Pierre-Yves D.

    @ nuknuk66

    Après la seconde guerre mondiale, les perspectives de croissance semblaient et étaient très grandes. Pour ne prendre que l’exemple d’un pays comme la France, pourtant alors dans le camps des pays industriels avancés — en tant que ses ressources humaines, patriomonales, techno-sicientifiques n’avaient pas été détruites –, le poids du monde agricole était encore non négligeable L’exode rural massif viendra seulement à la fin des années 50. Les ressources matières non renouvelables étaient encore considérables surtout si on les rapporte au niveau de developpement économique moyen de l’époque dans le monde.

    Aujourd’hui tout a changé. Nous sommes désormais dans une économie de la rareté même si nous continuons, en dépit de toute raison, à dilapider — y compris dans un contexte récessif — ce capital naturel à partir duquel il ne peut y avoir d’économie. En 1945 un plan Marschall suffisait pour relancer la machine capitaliste et industrielle. Bref, la solution était simple. La guerre avait surtout détruit les infrastructures et une partie des industries. Des millions d’humains sont morts, mais le boom de la natalité a vite fait d’apporter les nouveaux consommateurs pour quelques décennies de forte croissance.

    Je disais plus haut, nous sommes dans une économie de la rareté. Mais je dois préciser, pour autant que l’on fonde le développement économique sur des ressources non renouvelables, ainsi que sur une croissance soutenue sans laquelle les paris sur le futur que sont les crédits alloués par les investissseurs ne peuvent être remboursés avec leurs intérêts. Et c’est là que le bat blesse. Quand le crédit vient à manquer pour les raisons sur lesquelles je ne m’étends pas car elles sont largement expliquées sur ce blog, la machine industrielle et capitaliste déraille. Et les dégâts sociaux sont immenses car les classes possédantes ne veulent que lâcher des miettes alors qu’il faudrait beaucoup réduire les inégalités de revenus, qui plus est en inventant de nouveaux modes de rémunération qui tiennent compte des apports réels de chacun au bien commun. Autant dire un changement de paradigme social !

    D’où la question que je me pose, et je ne suis pas le seul — quel type d’économie pourrait supporter une croissance qui ne serait pas dommageable pour les milieux naturels, les ressources non renouvelables ? Une croissance qui stopperait dans en premier temps (nous en sommes loin !) puis diminuerait progressivement l’émpreinte écologique de l’homme ? Autrement dit, est-il possible, en attendant la réalisation d’hypothétiques utopies (que je n’exclue pas a priori, car la réalité d’aujourd’hui est une utopie d’autrefois), de fonder l’économie mondiale sur une croissance d’un nouveau genre ?
    Où trouver la nouvelle source de l’abondance, et donc les nouveaux « gisements » de croissance ? Quels sont les facteurs primordiaux ? Révolution techno-scientifique ? Révolution

    Supposons, par exemple, que la constitution pour l’économie de Paul Jorion soit appliquée, pratiquement, qu’en résulterait-il en termes de croissance ?

  12. Avatar de fincaparaiso

    bonjour,
    je lis attentivement les propos de paul jorion et leurs commentaires : tout indique que nous n’y comprenons plus rien,la seule chose que nous ayons comprise est qu’il n »y a plus rien à faire, mais j’avoue que je reste en admiration devant la foultitude de propositions constructives pour en finir avec ce marasme,cette mort annoncée, car je reconnais qu’il est particulièrement éprouvant d’assister impuissant à sa propre décomposition.
    En fait paul jorion a déjà délivré le fond de sa pensée en soufflant qu’il ne restait plus qu’à prier………

  13. Avatar de Oufti
    Oufti

    François Leclerc a, je trouve, bien résumé :

    … L’Etat s’endette en lieu et place des entreprises et des particuliers

    Et comme l’état est devenu hyper-libéralo-capitaliste, qu’il se finance donc surtout sur le dos des ouvriers (taxés en moyenne à plus de 40% vs 35% pour les indépendants et entreprises), je me dit que c’est chou vert et vert chou : une autre façon d’alimenter ce système fondé sur l’accroissement des inégalités.
    Bref, c’est todi li p’tit qu’on spotche …

  14. […] * Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici. Article communiqué par Paul Jorion […]

  15. Avatar de Ton vieux copain Michel
    Ton vieux copain Michel

    Pierre-Yves D. dit :
    25 novembre 2008 à 01:39
    Supposons, par exemple, que la constitution pour l’économie de Paul Jorion soit appliquée, pratiquement, qu’en résulterait-il en termes de croissance ?

    Je trouve que c’est une bonne question. Est-ce que l’axiome de l’ami Paul « Pas de paris sur les prix » pemet encore l’existence d’investisseurs classiques, petits ou grands ou est-ce que tout investisseur est désormais assimilé à un spéculateur? Quelqu’un qui achète avec ses économies 100 actions EDF à moyen ou long terme en espérant que ça monte pour ses vieux jours effectue-t-il oui ou non un « pari sur les prix »? J’ai l’impression que oui et pourtant que serait une économie sans investissements et donc sans investisseurs privés (à moins que l’investissement se fasse uniquement sur base de fonds propres)? En revanche, si Paul considère qu’acheter pour le long-terme 100 actions EDF n’est pas un pari sur les prix, il faudrait alors qu’il nous explique ce qui distingue un placement qui est un pari d’un placement qui n’en est pas un.

  16. Avatar de Roland
    Roland

    @Max dit : 24 novembre 2008 à 22:08
    PS : qui a voulait avoir des textes en français sur le Bancor ??
    Bonjour, c’est moi. Je charge et MERCI
    Un autre texte de Sapir : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2367

  17. Avatar de @ Roland
    @ Roland

    @Roland,

    Euh, c’est toi alors ?? On m’avait demandé une fois… c’était il y a un mois. Le texte de Sapir que tu me proposes est un extrait de celui du texte dont j’ai mis le lien.
    Moi aussi, je suis intéressé par d’autres articles en français sur le Bancor. Il n’y en a vraiment pas beaucoup. Je crois que je vais faire un tour à la biblio universitaire !!

  18. Avatar de Max
    Max

    Ah m… ! je me suis trompé de pseudo !!! lol

  19. Avatar de Armand

    Bof, d’après Bloomberg l’addition totale serait désormais de 7.4 T$ soit 50% du PIB !

    A mon avis, la différence entre monnaie-papier-dette-d’Etat qui n’engage que ceux qui y croient versus actif / richesse et monnaie-tangible va bientôt sembler évidente.

  20. Avatar de blablalain

    Armand dit :

    25 novembre 2008 à 18:37
    Bof, d’après Bloomberg l’addition totale serait désormais de 7.4 T$ soit 50% du PIB !

    dans T$ ? le ‘T ‘ ce sont des tonnes , non? …sourire complice …
    ..tandis que cet aprem’ j’ai vu que l’OCDE conseillait à la Blegique de se priver de l’outil ‘ indexation des salaires ‘ .. parait que ‘ça’ devrait aider les belges .. juste que pour rappel ..les belges qui en bénéfie pensent plutôt à supprimer l’institution ds la manière dont elle foctionne à leur détriment… smaack et à peluch’
    ( ps: bien culotté cette fois votre article mr Jaurion !! j’aime assez …

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