L’actualité de la crise : DERNIÈRE STATION AVANT LE DÉSERT ! par François Leclerc

Billet invité

Reconnaissons-le, on ne pourra pas dire pour une fois qu’une réunion internationale n’aura produit aucun effet ! La rencontre des dirigeants de la planète à Washington a été l’occasion de telles pressions sur les Européens qu’ils sont immédiatement entrés dans un intense brain storming. Selon ceux qui y ont assisté, on n’avait jamais vu exprimée dans ce genre d’enceinte une telle tension…

Trouver de l’argent pour renflouer les banques et créer un pare-feu financier afin d’empêcher l’Italie et l’Espagne de sombrer ne peut donc plus attendre, mais comment procéder ? Impossible de compter sur le FMI, qui a tendu au contraire la main à Washington, ni sur les émergents, ce qui n’est pas faute d’avoir essayé. Mais les dirigeants des BRICs sont campés sur la ligne selon laquelle chacun doit faire le ménage chez soi. La réponse a été formulée des plus clairement par Gao Xiping, le président du fonds souverain China Investment Corp. : « Nous ne sommes pas des sauveteurs, nous devons nous sauver nous-mêmes ».

Dans ces conditions, il ne reste plus qu’à utiliser l’existant, le Fonds de stabilité (FESF) et, selon les termes d’Olli Rehn, le commissaire européen, de le doter d’un effet de levier plus important. Si des chiffres très conséquents circulent – la base de discussion est de un à deux milliers de milliards d’euros – il faut en premier lieu se mettre d’accord sur un mécanisme.

Il pourrait ainsi être accordé au Fonds une licence de banque, ce qui lui donnerait accès aux guichets de la BCE et reviendrait de manière détournée à actionner celle-ci. Voilà qui éclaire les propos un peu énigmatiques lancés ces derniers jours. Une autre option serait d’en faire une compagnie d’assurance, ce qui serait pour les Allemands une pilule moins dure à avaler, leur responsabilité financière pouvant même ne pas être aggravée dans ce schéma. Mais cela pourrait ne pas satisfaire les marchés.

Ces discussions techniques ont un grand impact politique, qu’il faut aussi mesurer, afin d’être prêt pour le prochain G20, début novembre. Les péripéties ne devraient pas manquer dans les semaines à venir, qui ne pourront pas toutes être gardées dans le secret des cabinets. Première étape, la ratification par le Bundestag, jeudi prochain, de la nouvelle configuration du FESF, socle du dispositif à venir.

La solution qui serait adoptée – si c’est le cas, vu qu’il va falloir forcer quelques mains et consciences – reviendrait à accroître l’intervention des Etats via le Fonds et la BCE, ainsi que leur endettement. Ce qui ne serait pas le moindre de ses paradoxes dans le contexte de priorité adapté à la lutte contre les déficits et la dette publique. Il s’agirait de tenter de calmer le jeu obtenant des taux raisonnables pour ce refinancement des Etats et des banques, en s’appuyant sur le socle de la BCE. Car l’hypothèse assurancielle semble très tirée par les cheveux. A l’arrivée, la dette serait financée par de nouvelles dettes, un grand classique des banquiers. Non seulement leur tire-lire ne serait pas cassée, mais elle serait mieux pourvue.

Ceux-ci se font discrets, et pour cause. Tandis que se prépare en France un sauvetage inavoué de Dexia, sous couvert de la création d’une nouvelle banque de financement des collectivités locales adossée à la Caisse des dépôts et la Banque postale, il a été vivement démenti qu’un plan de recapitalisation de cinq autres banques avait été élaboré et finalement remis dans un tiroir, sous les injonctions de BNP Paribas. Avec toujours le même refrain : « nous ne voulons pas payer pour les autres et, surtout, être montré du doigt devant les marchés ! ». Les banques ne seraient par contre pas opposées à une recapitalisation groupée, à des conditions avantageuses s’entend. Encore une autre décision très politique qui va devoir être prise.

L’Institute of International Finance a de son côté, par la bouche de Josef Ackermann, son président sortant, bloqué toute tentative d’augmenter la décote de la dette grecque, fixée au chiffre de 21% par ses soins en dehors de toute estimation des régulateurs, qui l’ont ensuite avalisé. Et par voie de conséquence de reproduction de ce schéma pour d’autres pays. Un effet domino risquerait de s’en suivre, impliquant la contribution des contribuables. Louable souci que de s’en faire les protecteurs, pour en réalité faire peur aux dirigeants politiques ! Sachant que les banques viennent d’être rétrogradées et de sauveurs devenir à sauver, une nouvelle fois.

Un choix existait qui n’est plus possible. Soit renflouer les banques, soit renflouer les Etats, après avoir pesé quelle était la moins onéreuse des deux options. C’est le mauvais cheval qui a été choisi et il va falloir renflouer des deux côtés. Brillant résultat d’une pathétique course poursuite en marche arrière. Mais déjà se pose la question de savoir si même cela n’est pas trop tard. Et surtout si les dirigeants européens vont être capables de se ressaisir et d’adopter un nouveau montage financier pour se tirer d’affaire.

La morale de l’histoire est que les banques centrales restent les sauveteurs espérés, en tout dernier ressort. Chacune à sa manière et en fonction de ses possibilités, qui se réduisent. La Fed engage un réaménagement des titres de son portefeuille, dont les effets risquent d’être fort maigres. La Banque d’Angleterre envisage de reprendre son programme de rachat d’actifs, également pour tenter de relancer l’économie. Celle du Japon pourrait à nouveau intervenir afin de tenter d’enrayer la hausse du yen, qui pénalise les exportations japonaises. Enfin, la BCE a une mission encore plus impossible, renflouer simultanément les Etats et les banques européennes, qui passent leur temps à se faire des croche-pied. Quelle bande d’éclopés !

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107 réponses à “L’actualité de la crise : DERNIÈRE STATION AVANT LE DÉSERT ! par François Leclerc”

  1. Avatar de lisztfr
    lisztfr

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/26/affaire-karachi-la-fille-d-helene-de-yougoslavie-affirme-que-sa-mere-a-menti_1578044_823448.html#ens_id=1561228

    « Affaire Karachi : la fille d’Hélène de Yougoslavie affirme que sa mère a menti  »

    Bizarre ce manque de conditionnel non ?

    « Franchement c’est ridicule, non franchement…  »

    Désolé ce n’est pas « économique », je sais…

  2. Avatar de Christian-BR
    Christian-BR

    Dans l’air du temps, preuve que les élus commencent à prendre leur distance avec les banques :
    voici l’info que j’ai péché dans mon journal Local « Le Progrès » :
    Qui a des infos fiables la-dessus je n’ai rrien vu sur le blog de jorion a ca sujet qui me parait important, car il ouvre une nouvelle ére.
    « Express. Les grandes collectivités lancent leur agence de financement :
    Les collectivités locales ont lancé, hier, la procédure pour créer leur propre agence de financement afin de leur permettre de sécuriser leurs investissements, qui représentent 71 % de l’investissement public.

    L’Association d’étude pour l’Agence de financement des collectivités locales, réunie en assemblée générale, a décidé d’engager immédiatement le processus législatif qui donnera naissance à ce nouvel outil qui viendra en complément de l’offre bancaire traditionnelle, a annoncé le président de l’Association des maires de France (AMF), Jacques Pélissard (UMP).

    « Il ne faut pas perdre de temps », a lancé M. Pélissard. L’agence doit être opérationnelle en 2012, et lancer sa première émission avant la fin de l’année prochaine. En dix ans, elle devrait occuper le quart du marché des prêts aux collectivités, qui totalise 20 milliards d’euros.

  3. Avatar de yvan
    yvan

    Zébu, Jorion.
    J+1 (hors fin de semaine), l’or continue de descendre.

    Donc, pour l’instant, la théorie de vente pour liquidité semble juste.
    Affaire à suivre.

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      @Yvan

      Évidemment qu’elle est juste. L’or est devenu un produit financier comme un autre. Le marché de ses produits dérivés, même relativement restreint, type ETF, pèse dix ou vingt fois plus que le marché physique et l’or devient de ce fait un produit de couverture comme un autre, sauf que c’est le dernier, plus une valeur refuge, ce qu’aucune « valeur » ne peut plus légitimement revendiquer d’être, si tant est qu’elle l’ait jamais été… Les pignoufs qui croient encore que l’or peut échapper au naufrage capitaliste se le mettent dans la prunelle jusqu’à l’épaule…

      PS : Il s’emmerde pas le bon Françoué.. M’a piqué la formule d’la dernière station avant l’désert. J’avais ajouté de Gobi, biscotte y parait qu’il y fait putainement soif, mais bon, j’suis pas chien. Mais kamême…

      1. Avatar de yvan
        yvan

        Vigneron.
        Ca contredirait un paquet de principes encore bien existants depuis seulement 20-30 ans. Et toujours vivaces chez les Asiatiques, grands acheteurs d’or.
        Mais bon, quand tu vois les principes de Newton…

        Là où je me pose la question est : le prochain titre…??
        Car hormis : la traversée du désert, not’François va avoir du mal, pour la suite.

      2. Avatar de Stephane
        Stephane

        Je suis dubitatif quant j’entends des conseiller dire qu’il faut acheter de l’or comme valeur refuge….
        Deux réflexions:
        En cas de crise majeure, et de disparition de la monnaie, (et ne croyez surtout pas que ça ne peut pas arriver…Demandez plutôt aux république satellites de l’URSS ce qui s’est passé quant cet empire là s’est effondré! Le rouble avait disparu et il a fallu du temps (deux ans environ) pour « remonter » un système économique…En attendant, il n’y avait que le troc……)
        Vous n’allez pas aller payer votre pain en limaille d’or…Et je ne crois pas ce métal comestible….
        Et après, si une nouvelle monnaie se met en place, il serait d’abord étonnant que la propriété telle qu’on la connait aujourd’hui (sans fin, sans frontières et sans limites) soit encore d’actualité….De plus, les possesseurs d’or vendront tous en même temps pour acheter la nouvelle monnaie…Mais à qui? Et à quel cours?…..Je vous dis, cette idée d’acheter de l’or est bizarre, sauf si les acheteurs croient encore au système actuel…Grand bien leur fasse, mais……….

      3. Avatar de yvan
        yvan

        Stéphane.
        Tu ferais bien de réviser l’histoire contemporaine et essayer de comprendre pourquoi Roosevelt a interdit la possession d’or aux particuliers.
        Ce n’était qu’il y a moins de 80 ans, pourtant.

        Et c’est LA que l’on se rend compte que l’histoire plus ancienne est plus précise et moins TRUANDEE car elle est moins dangereuse pour CEUX QUI ONT INTERET A NOUS FAIRE OUBLIER !!!!!!

        A moins que tu ne veuilles nous faire de la propagande, Stéphane. Auquel cas, tu joues un jeu dangereux, ici.

      4. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Yvan

        La valeur refuge n’existe pas sauf en tant que mythe récurrent, de même que la Valeur absolue échappant par pure magie à la logique du marché, de l’échange, n’existe pas. J’appelle le principe de valeur refuge de l’or l’ultime « principe maurtifaire » de tout système économique. Pourquoi sinon l’effondrement de l’Empire doré de Charles Quint, puis de l’Espagne, du royaume du Portugal, le désastre des monnaies etalonnées or de la première grande mondialisation crashée en 1914, la faillite du Franc des années 30 pourtant couvert à 80 % par le plus gros stock d’or accumulé alors dans le monde ?
        Et plus récemment, avant l’action de Volcker à la FED, l’or, en dollar constant valeur août 2011 est monté jusqu’à près de 2 500 $ l’once le 21 janvier 1980. Un an plus tard c’était 1 000 $, deux ans plus tard 750, en 2001, c’était 350…
        Valeur refuge ? Ok. Mais le genre de refuge de montagne qui te tombe sur le coin du baigneur, après une courte sieste certes, because l’avalanche ben tu l’as p’têt pas pris direct dans l’pif, mais t’as pris la charpente du chalet en prime sur l’capit et l’occiput, et enseveli sous l’immaculée conception, bé tu l’es comme les collègues, té.
        Et c’est pas parce que plus d’un milliard d’indiens échangent pour 30 ou 40 milliards d’euros de joncaille par an ou que la Banque agricole chinoise en installe des distributeurs dans,les rades sécurisés des grandes villes de l’empire du milieu (chinois le milieu, pas marseillais) que ça va changer grand chose au scénario…

      5. Avatar de zébu
        zébu

        @ Yvan :
        Il me semble que ce fameux ‘pic’ (de la mirandole) de l’or est lié au second choc pétrolier, lequel a fait tripler les cours du pétrole.
        En fait, l’augmentation du cours de l’or commence après 1976, soit avec la fin des accords de Bretton Woods (accords de la Jamaïque). Même la fin de la parité dollar/or en 71 et le premier choc pétrolier n’ont pas suffit à produire une hausse conséquente. Le cours rechute même ensuite, en 75.
        Mais c’est surtout en 79, avec le second choc pétrolier, dû à la révolution islamique en Iran (janvier 79), que ‘les marchés’ (les zinvestisseurs) prennent peur : c’est la ruée vers le ‘tangible’, soit vers l’or.
        Le cours redescendra effectivement jusqu’à 287 dollars en 1985, oscillant ensuite entre 300 et 400 dollars grosso modo, jusqu’en 2001 (politique monétariste à la Volcker de lutte contre l’inflation).
        Que se passe-t-il en 2001 ? D’abord la suppression en 1999 du Glass-Steagall Act, permettant enfin aux banques de dépôts de jouer dans la cours des grands et ensuite la politique d’explosion du crédit, chère à Greenspan.
        Comme quoi, le cours de l’or est corrélé à l’industrie du crédit (hypothécaire) : que celle-ci soit jugulée, et le cours de l’or suivra.

        Questions :
        Pourquoi le cours de l’or redescend-il en 1975, alors même que la crise ne fait que s’amplifier (politique, avec la chute du Vietnam, le départ de Nixon, le premier choc pétrolier toujours en cours) ?
        Pourquoi le cours de l’or redescend-il en 1980, alors même que la crise énergétique ne fait que s’amplifier (il faudra attendre fin 1981 pour que l’OPEP décide collectivement d’une baisse des prix et surtout que l’Arabie Saoudite ouvre grand les robinets, ce qui achèvera d’ailleurs l’URSS) et que le conflit Irak-Iran démarre (septembre 1980) ?
        Pourquoi le cours de l’or augmente-t-il pendant la période des années 2000, période clintonienne de croissance US ? Quel ‘refuge’ aller trouver quand tout va bien (jusqu’en 2007) ?

        Un coup c’est l’offre et la demande, un coup c’est la crise, un coup c’est la masse monétaire, un coup je ne sais quoi …
        Dans tous les cas, comme pour les libertariens, il y a toujours de toute façon une explication ‘rationnelle’ à la hausse ou à la baisse de l’or et si la suivante contredit la précédent, pas de soucis : on change de discours.
        L’or sur les ‘marchés’, c’est la valeur ‘refuge’ de la spéculation : le bon filon pour produire des paris.
        Et les petits de suivre la maman …

        Petit graphique (et les explications qui vont avec, dans le genre) :
        http://www.sacra-moneta.com/or/cours-or.html

        Je distingue pour ma part l’observation des cours de ‘terrain’ (notamment en Inde et Asie du sud-est avec la mousson et les pays arabes avec le ramadan ou l’horlogerie, etc.) de l’observation des cours. Cette offre/demande là met en jeu des acteurs réels, avec des rapports de force identifiés.
        C’est d’ailleurs peu étonnant que les commentateurs de l’or phagocytent cette analyse au profit de leurs analyses de marché, qui semblent conforter l’existence d’une offre/demande et surtout, la légitime.
        C’est toute la difficulté avec le ‘marché’ de l’or, que de dissocier la réalité des artefacts que le ‘marché’ produit pour son compte.

        Quand tous les actifs se casseront la gueule, les ‘vrais’ actifs, eux, verront leur prix exploser : les matières premières, alimentaires par exemple.
        C’est cela qui est nécessaire d’anticiper. Et d’interdire.
        Parce que là, on atteindra un autre niveau de férocité …

      6. Avatar de yvan
        yvan

        Vigneron, Zébu.
        Vigneron. Dans les périodes anciennes que tu cites, j’ai lu récemment que l’Espagne était en faillite pour une raison indépendante de son stock d’or, qui n’a pu la sauver.
        Mais tu remarqueras que tous les états, de tous temps, ont toujours voulu en avoir un stock.
        Zébu. D’accord sur ta réflexion. Mais là, il faut peut-être tenir compte de ceci :
        http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110927trib000652065/la-soif-de-liquidites-fait-plonger-l-or-.html
        « Pour parier sur le prix de l’or, il faut désormais débourser 9.450 dollars en cash pour parier sur un contrat d’une centaine d’onces d’or sur le CME. »
        Ou, comment truander des cours…

      7. Avatar de vigneron
        vigneron

        @Zeb

        En dollar constant valeur 2011, le cours du baril de WTI est monté à 120 $ courant 1980 (40 $ de 1980) avant de tout doucement redescendre aux alentours de 80/90 $ début 86. Près de six années à un niveau de prix supérieur sur la periode et en moyenne à celui que nous connaissons depuis quatre ans…
        Rappelons que sur cette tranche de six années, oh combien cruciales jusqu’à aujourd’hui, l’inflation INSEE est passée en France de respectivement 13,6 et 13,4 % en 80 et 81 à 5,8 puis 2,7 % en 85 et 86… Une mise au pas qu’on appelle ça.

      8. Avatar de zébu
        zébu

        @ Vigneron :
        Dis moi qui était le Volcker français à l’époque … ?
        J’ai oublié son nom.

    2. Avatar de zébu
      zébu

      @ Yvan :
      A priori, si à la fin de la semaine, le cours est toujours en baisse, c’est que l’heure est grave : soit c’est un flot de cash dont ils ont besoin (mais cela ressemblerait au tonneau des danaïdes), soit ils ont enclenché un processus qu’ils ne contrôlent plus (rapport au crick).
      Dans les deux cas, ils risquent de tuer la poule … aux oeufs d’or.

      1. Avatar de zébu
        zébu

        @ Yvan :
        A priori, un début de réponse (à confirmer vendredi) ce matin : les cours repartent à la hausse à +2,50%.
        Si cette tendance se confirme, c’est bien que les acteurs avaient besoin juste de payer les marges par des liquidités, factuellement. Et qu’ils sont en train de reprendre ‘position’ en rachetant (ou faisant croire qu’ils rachètent), même à crédit.
        A vendredi.

        PS :
        Ce qui prouverait alors bien que :
        1/ le ‘marché’ de l’or est un marché comme un autre, où les positions dominantes font le marché
        2/ ce ‘marché’ n’a rien à voir avec une réalité ‘physique’ transcendante
        3/ il n’y a pas de ‘manipulations’ mais bien la seule expression des rapports de force, favorable, of course, à ceux qui tiennent majoritairement ce marché
        4/ le ‘marché’ de l’or est tout aussi artificiel que les autres
        Ce qui ne veut pas dire que l’or est artificiel.

      2. Avatar de yvan
        yvan

        Peut-être pas, Zébu.
        Contrairement à l’argent, ou une maison, du grain ou les sociétés qui dominent le net, l’or ne provoque pas de bulle.
        Physique, je parle. Car les titres sont une blague monstre et le pire, c’est que ça marche.

        L’or est le révélateur de la confiance dans les papiers imprimés qui servent à l’échange de tous les jours, Zébu.
        Et en cela, toujours un étalon.

      3. Avatar de zébu
        zébu

        @ Yvan :
        Oui.
        Mais pas un étalon de la con-fiance. Un étalon de la connerie, alors.
        (ce qui ne dit rien d’ailleurs de la qualité de l’étalon)

      4. Avatar de simplesanstete
        simplesanstete

        C’est marrant , on nous faisait penser que le débat sur l’or était……clos.

      5. Avatar de eric
        eric

        Vla que les guides ont construit des refuges dans les couloirs a avalanches maintenant.Mais alors c’est pour ca que l’on a retrouve des fossiles d’huitres dans la mer de glace !

      6. Avatar de yvan
        yvan

        Acéphale.
        ON passe son temps à nous manipuler aussi. Car Roosevelt a interdit la possession privée d’or pour une raison fondamentale. Et en fixant son cours de façon arbitraire, en plus.
        T’inquiètes qu’il serrait les fesses pour son système économique, le gars.
        L’avait bien vu le danger avec, en plus, un chômage qui devenait dangereux.

  4. Avatar de johannes finckh
    johannes finckh

    C’est vraiment assommant que de voir avec quelle constance on continue à foncer dans le mur!
    Même les restructurations ou les faillites ordonnées sont considérées comme de trop.
    Alors, en avant, la planche à billets!
    Et ces billets iront directement dans la trappe aux liquidités.
    Mais tant qu’il y a du papier et de l’encre, on peut continuer…

  5. Avatar de Ando
    Ando

    Ambrose Evans-Pritchard dans le rôle de l’apporteur de mauvaises nouvelles.

    « There is little doubt that Chancellor Merkel can pass the EFSF bill with the help of the Social Democrats and Greens. It is less clear whether she can survive the vote without an absolute majority from her own coalition. Green leader Jurgen Trittin said her government would be « finished » if it has to rely on opposition votes. Her task has become that much harder after Standard & Poor’s hinted Germany itself might loose its AAA rating if the rescue machinery is greatly expanded. « There is no cheap, risk-free leveraging option for the EFSF any more, » said David Beers, S&P’s head of sovereign ratings. « We’re getting to a point where the guarantee approach .. is running out of road, » he said, adding the various options under discussion could have « potential credit implications ».

    « The Social Democrats are using their political leverage over the EFSF vote to push for greater « haircuts » for banks holding Greek debt. This creates a fresh set of dangers. Deutsche Bank chief Josef Ackermann implored politicians not to open « Pandora’s Box », warning of a domino effect across Europe if the existing deal for writedowns of 21pc on Greek debt is breached. « If the financial sector is further weakened, the real economy will pay a high price, » he said. »

    http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/8790785/German-turmoil-over-EU-bail-outs-as-top-judge-calls-for-referendum.html

  6. Avatar de pierre mistwood
    pierre mistwood

    Les questions monétaires sont celles où l’on oublie le plus de simples vérités purement logiques. .
    1ére vérité : Un système de production industriel exige une production industrielle de monnaie. A un flux de production de biens réels doit correspondre en sens inverse un flux de production monétaire.
    2éme vérité (corrélative) : La monnaie de flux est gagée sur le flux de production.
    3ème vérité : Les stocks et les flux ne s’exprimant pas dans la même unité, il doit exiger deux monnaies, l »une de flux, l’autre de stocks : le fluxor et le stockor.
    4ème vérité : Le système monomonétaire est incohérent et constitue un vol. Le locataire d’un appartement ne doit pas rendre au propriétaire un appartement plus grand, mais le locataire d’or doit rendre au propriétaire de l’or augmenté.
    Dans un système honnête, l’intérêt du capital s’exprime en fluxor et le capital en stockor.
    ILLUSTRATION :
    Le stockor peut être l’euro et le fluxor le franc (mark, drachme). Le capital emprunté en euro est remboursé en euro, mais l’intérêt est remboursé en francs.
    SOLUTION DE LA CRISE
    Les intérêts perçus par la Banque en euros doivent être restitués et versés en francs par les Etats débiteurs (drachmes, marks….)
    Corrélatif de l’analyse précédente.
    Le gage du franc-flux est la production libellée en franc-flux, c’est-à-dire la production industrielle.
    Les entreprises du CAC40 doivent être nommées au conseil d’administration de la Banque de France (avec possibilité de révocation en cas de malversation).
    Leur mission est d’investir dans la zone monétaire franc-flux, de vendre au coût marginal, et de couvrir le découvert qui en résulte par la production monétaire.
    Ainsi, il y a à la fois plein emploi et haut niveau de vie.
    L’Etat est également actionnaire de la Banque et couvre ses besoins par la production monétaire (éducation, santé, infrastructures collectives, armée, police, justice).
    Il n’y a plus d’impôts.
    Evidemment, ça marche !
    Mais c’est trop simple, et c’est refusé car le rôle des banques est trop fortement diminué !

    1. Avatar de Letoine

      Sans impôt, personnellement je ne sais pas faire. Comment répondre à la question suivante: Combien?
      Quant à la différence entre cacahuète-stock et cacahuète-flux, c’est des cacahuètes tout ça! Et le flux, il ne vient pas du stock?
      Décidément ce soir je crois que je ne comprend vraiment rien de rien, bonne nuit.

  7. Avatar de "alain"
    « alain »

    Rideau de fumée
    L’intervention fracassante d’un trader anglais affirmant que la crise est bonne pour le bizness, tout comme l’effondrement inévitable de l’économie mondiale à brève échéance, a au moins le mérite d’éclairer les enjeux: d’un côté le pognon, de l’autre l’intérêt général. Au milieu, si l’on peut dire, des personnels politiques bras séculiers de la contre révolution dont nous sommes victimes. Sans être économiste, avec ou sans l’Euro, avec ou sans l’Union européenne, nos élites bienveillantes vont attendre la dernière extrémité pour lever le petit doigt, à savoir qu’à présent l’urgence est de balayer l’Etat social, ou ce qu’il en reste, partout en Europe, grâce à la bienheureuse invention des terribles abominables, et sourcilleux « marchés ». M. Généreux, du Front de gauche, dit cela mieux que moi dans son dernier ouvrage. Le « sérieux » des candidats à la présidentielle en France va donc consister à tenter de faire avaler la pilule aux citoyens. A ce titre, se faire élire pour en principe défendre l’intérêt général et favoriser à outrance les intérêts privés est une pure et simple manipulation moralement indéfendable. Remercions le trader british d’avoir, sans peur ni vergogne, mis les cartes sur la tables. Dans ce jeu de mauvais aloi, la majorité du personnel politique, je parle des « réalistes » et des « raisonnables » sont des « barons », qui favorisent cette tricherie érigée en système que sont devenues trop souvent les élections. La perfide Albion a donc ôté son masque, en déculottant au passage nombre de discours préelectoraux en France. Nul ne pourra dire qu’il n’a pas été prévenu!

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