Le temps qu’il fait, le 24 avril 2009

J’écrivais le 23 septembre de l’année dernière, dans Constance ou changement dans les présidentielles américaines :

Interrogé sur qui il placerait à la tête de la Securities & Exchange Commission (SEC), [le régulateur des marchés boursiers], le candidat républicain [John McCain] a prononcé le nom d’Andrew Cuomo, l’Avocat Général de l’état de New York, qui a emboîté le pas à son prédécesseur Eliot Spitzer, dans le rôle de grand pourfendeur de Wall Street. Au choix de McCain, un éditorialiste du Wall Street Journal s’est écrié « Au fou ! »

Et c’est là qu’apparaît ce qui sera peut–être un tournant historique dans l’histoire des élections présidentielles américaines : le soutien du milieu des affaires pour un candidat démocrate. Car, de son côté, Obama s’abstient bien de tonitruer contre Wall Street, et propose une approche « raisonnable » de l’ensemble des problèmes qui se posent en ce moment, appelant bien entendu à la protection du petit emprunteur et condamnant les privilèges excessifs des patrons et des investisseurs, mais tout cela sans hausser le ton.

Le monde des affaires dirige la nation américaine depuis ses origines, depuis en tout cas que les conceptions d’Hamilton, représentant la banque, prirent le dessus sur celles de Jefferson, représentant le peuple. Les moyens dont dispose le monde des affaires lui ont permis au fil des siècles de se maintenir confortablement au pouvoir par le simple biais d’élections démocratiques. Dans ce contexte, le message farouchement anti-Wall Street de McCain, fait de lui un outsider. Le paradoxe de ces élections présidentielles est donc que ce serait la victoire d’un candidat républicain qui apporterait la preuve que l’Amérique a bien changé.

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34 réponses à “Le temps qu’il fait, le 24 avril 2009”

  1. Avatar de Sclavus
    Sclavus

    Voilà ce qu’a dit l’humaniste Wiesel : « Il devrait être placé à l’isolement pendant au moins cinq ans avec un écran sur lequel seraient diffusées des photos de ses victimes » ; Il faudrait inventer n’importe quoi pour le faire souffrir (…) Il devrait être présenté à des juges qui trouveraient un châtiment »
    Et un tas d’autres choses dans une logorrhée – psalmodie publiée par New York post à la fin février.

  2. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ Florence,

    Je ne connais pas le test de Hare, mais j’étais parvenu à un conclusion proche concernant qqes décideurs qui parviennent à leurs fins par la grâce d’une ambition hors normes, cependant vectrice de leur réussite dans ce monde impitoyable où nous vivons.

    L’obstacle que je vois à votre idée est double:
    -on vous dira d’une part que ce n’est pas scientifique,
    -d’autre part, « comment pouvez vous juridiquement INTERDIRE qq chose à qq’un qui n’a encore commis aucun délit? »

    Pour contourner ces deux obstacles, je proposais l’approche suivante à Paul J & Co:
    Construire des Codes (au sens de lois) qui permettent de mettre en évidence les dérèglements de l’autocontrôle pulsionnel (ds le sens psychopathies) et ensuite n’accorder de promotion dans des postes à responsabilité sur autrui quelque soit le domaine, qu’à ceux qui ne sont pas gênés par ces Codes.

    En procédent ainsi, ce ne sont pas les chefs qui sont contrôlés, mais c’est la société (les sociétés) qui institue une forme d’autocontrôle valant pour chacun des membres d’une part, d’autre part refuser une promotion à qq’un qui n’a pas les aptitudes morales requises ne serait ressenti ni comme une interdiction ni comme une sanction puisque le processus ne serait plus basé sur UN test mais sur le mode d’organisation de la société lui-même.

  3. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ antoine,

    Votre réponse sarcastique à Florence n’est pas à la hauteur de votre compétence: « plusieurs psychologues de haut niveau » est peut être un oxymore mais je vais vous retourner le compliment alors que je ne suis pas psy moi-même.

    C’est quoi un spécialiste du droit qui ne pourrait répondre à la question de ce qui fonde le droit, car je suis sûr que vous ne pouvez pas répondre?

  4. Avatar de johannes finckh

    @ jeannîmes:
    Contrairement à ce que vous affirmez, il me semble bien qu’une monnaie anticrise (fondante) serait tout à fait capable d’oprer une sortie rapide de la crise!
    Cette mesure ne règlerait pas « automatiquement » les problèmes liés aux risques excessifs pris pr les banques (sous la pression des investisseurs épargnants), mais elle permettrait de rétablir une circulation monétaire efficace dans l’économie réelle, elle permettrait des refinancements bon marché et réellement redistributifs, car la rente monétaire aura disparu et l’accroissement des fortunes monétaires cesserait instantanément avant d’opérer une lente décrue, tout cela sans pouvoir provoqur, jamais, aucune crise de confiance ou une réttention excessive d liquidités de la part des capitalistes habitués à faire « chanter » le système pour obtenir leur rente!
    jf

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