L’actualité de la crise : Le bal des vampires, par François Leclerc

Billet invité.

LE BAL DES VAMPIRES

On en découvre de belles, quand on s’intéresse aux banques centrales. Car si, en temps normal, elles demeurent plutôt confites dans un imperturbable silence, à peine rompu par de petites phrases sibyllines, elles nous abreuvent depuis la crise de leurs dévotions répétitives, faisant de même avec les banques, mais pour elles c’est à coups de liquidités. A chacun ses pauvres.

Notre miel à nous, c’est de pouvoir à cette occasion pénétrer un petit peu dans le saint des saints. Au terme de petites incursions, nous connaissons désormais un peu mieux les deux faces cachées de l’exercice favori du moment de ces puissantes divinités : la distribution de liquidités. D’une main, elles dispensent généreusement à leurs disciples, les institutions financières, une manne qui semble sans fond, dans le but proclamé de relancer le crédit qui reste en panne (et avec lui l’économie, qui en souffre de plus en plus) ; elles disent se préparer de l’autre à assécher le moment venu le marché de ces liquidités, afin de ne pas réveiller le monstre de l’inflation qui sommeille. Et, puisque leur credo est par tous les temps, bon ou mauvais, de nous bercer (et parfois de nous tancer, pour nous demander des coupes budgétaires), elles nous assurent qu’elles ont reçu la panoplie complète des outils permettant de récupérer leurs sous et les remettre dans la tirelire. Quel magnifique conte de fée à raconter aux enfants pour les endormir !

En levant les coins du tapis, on remarque vite que les choses ne se passent pas tout à fait comme cela nous est raconté par nos banquiers centraux, paternes et sévères à la fois. D’abord, parce que les banques utilisent l’argent qui leur est prêté à des taux très avantageux, presque nuls, non pas pour relancer le crédit, mais en priorité pour réaliser leurs affaires, petites certes, mais à grande échelle. Soit en replaçant les fonds aussi sec qu’empruntés auprès de la banque centrale, car ils y sont plus en sécurité, soit en faisant leur marché : achats d’obligations d’Etat ou surtout d’entreprises (les taux du moment sont plus avantageux et les risques très faibles), ou bien même actions des institutions financières, celles-ci restant sous la protection des Etats et ne risquant pas de faire défaut. Les banquiers centraux ne sont pas dupes et font la grosse voix, mais ils continuent néanmoins de déverser leurs liquidités sans plus de conditions, pour en réalité contribuer, sciemment et lentement, à la recapitalisation des banques qui en ont bien besoin, sans que leurs actionnaires ne soient mis à contribution. Car il ne manquerait plus que cela ! L’argent, lui, ne parvient que fort partiellement à l’économie ; ceci est la véritable raison de la reprise économique anémique qui nous est proposée par beaucoup d’experts, qui considèrent inconvenant de le révéler et préfèrent s’entourer de mystère afin de valoriser à peu de frais leur science. Entre eux, dans leur langage codé, ils évoquent la cause de manière énigmatique : « le mécanisme de transmission est cassé », constatent-ils alors. Nous ne saurons grâce à eux ni pourquoi ni comment. Une exception notable, cet article paru dans le Financial Times.

Mais de l’autre main ? Comment font-elles donc, ces banques centrales, pour arrêter de jouer les arroseurs et récupérer tout l’argent prêté sans compter qui, s’il ne risque pas de réveiller le monstre de l’inflation (car il ne redescend que peu dans l’économie), risque de finir par perturber les marchés financiers, faisant également tourner à vide cette belle machine qu’est une banque centrale. Elle qui s’est substituée au pied levé au marché interbancaire défaillant, une hérésie parmi tant d’autres dans cette période agitée. Déjà que leur jouet favori, le taux « repo », est cassé, que la création monétaire est bridée, et que le dernier d’entre eux disponible, l’injection de liquidités dans l’économie, ne fonctionne pas comme prévu par le mode d’emploi.

Pour apprécier ce qu’elles prétendent savoir faire haut la main, il fallait lire hier mardi la contribution du président de la Fed, Ben Bernanke, au Wall Street Journal, en avant-première de sa prestation semestrielle sur la politique économique et monétaire devant le Congrès. Avec beaucoup de pédagogie et afin de convaincre, il énumère quatre pistes : 1/ Des adjudications inversées, la Fed cédant des obligations inscrites à son bilan en échange de liquidités. 2/ La vente par le Trésor d’obligations, dont le produit serait déposé à la Fed. 3/ La création de dépôts à terme rémunérés. 4/ La vente d’une partie de ses obligations à long terme sur le marché. Le dossier est un peu technique, mais il suffit pour notre propos de retenir qu’il s’agit dans tous les cas de proposer de bonnes affaires aux investisseurs en possession des liquidités prêtées et que l’on cherche à récupérer, afin qu’ils les détournent d’autres utilisations moins profitables. Nous sommes, ne l’oublions pas, dans une logique de marché. Tout du moins quand il s’agit de faire gagner de l’argent aux investisseurs, pas quand ils risquent d’en perdre.

Tous ces savants mécanismes, que d’aucuns pourraient considérer comme un peu dévoyés de leur objet affiché, méritent que l’on s’y arrête un peu. Car si l’on comprend bien le rôle d’une banque centrale, en tout cas tel que l’on peut l’observer, c’est de prêter de l’argent à très bas prix aux banques quand cela va mal pour elles (et pour nous par ricochet), et de faire faire ensuite des affaires aux investisseurs (les banques au premier rang d’entre eux), afin que les choses rentrent ensuite dans l’ordre. L’ordre de qui ? Cela rappelle une autre histoire du même acabit, celle qui raconte qu’il est fait appel aux investisseurs privés pour financer la dette publique, après explosion de celle-ci, pour leur avoir permis d’esquiver ce qu’ils dénomment eux mêmes leur « responsabilité d’actionnaire ».

Wall Street, écrivaient ce matin les commentateurs boursiers, a été soulagé par les prestations de Ben Bernanke devant les commissions du Sénat et de la Chambre des représentants, et on s’interroge une fois de plus sur la raison de ce soulagement au vu de la situation économique. Ce n’est pourtant pas compliqué à décrypter, une fois résumées en trois points ses déclarations :

1/ La Fed ne va pas augmenter « pendant un long moment » ses taux et le loyer de ses liquidités (voir plus haut), répétant la fable habituelle : « à la lumière du marasme économique considérable et de pressions inflationnistes limitées, la politique monétaire reste concentrée sur le besoin de favoriser la reprise économique ».

2/ Elle asséchera le marché quand le moment sera venu (voir plus haut).

3/ Il n’est pas question qu’elle accepte que le Congrès puisse ne serait-ce que commenter ses décisions, car cela représenterait une perte de son indépendance en tant que de banque centrale (sous entendu : le pouvoir politique est par essence irresponsable). A ce sujet, Ben Bernanke a fait une mise au point très ferme, suite à une dure mise en cause de sa politique, afin de couper court. Hors de question d’ouvrir cette boîte de Pandore, d’y laisser glisser un petit doigt au risque que tout un bras y passe. Toutefois, afin d’amadouer les membres du Sénat, d’autant plus remontés contre les intentions de l’exécutif de confier l’essentiel des pouvoirs de régulation à cette Fed qu’ils n’ont sur elle aucun pouvoir (Ben Bernanke a eu beau jeu de leur rappeler qu’ils avaient voté cela), il a joué les innocents (aux mains pleines), arguant que « Le rôle de la Fed, tel que le conçoit l’administration, est une réorientation modeste de notre système actuel ». Afin de donner une preuve immédiate de son indépendance vis à vis de l’Etat, si ce n’est vis à vis des banques, il a aussi proposé aux membres du Congrès d’inclure dans le mandat de la Fed « la protection des consommateurs », alors que l’exécutif souhaite créer pour ce faire une agence fédérale, contre la création de laquelle les banques bataillent de toute leur énergie, car elle aurait pour tâche de s’intéresser de près aux contrats des prêts hypothécaires et aux réglementations des cartes de crédit. Enfin, pour rendre compte de son incursion dans le domaine économique, le président de la Fed, probablement au nom du respect de son indépendance (comme de celle du gouvernement dont on pourrait penser qu’elle est réciproque), a précisé que « s’attaquer aux problèmes budgétaires du pays exigera des choix difficiles, mais retarder ces choix les rendra encore plus difficiles », exhortant ainsi le Congrès à les faire si le gouvernement ne les fait pas. Les liquidités de la Fed ne sont pas destinées à financer le budget gouvernemental, au-delà de l’enveloppe déjà attribuée à l’achat de T-bonds (300 milliards de dollars, qui n’ont pas tous été utilisés à ce jour).

Hier a été une journée bien remplie, que seuls les malveillants pourraient vouloir ternir par l’évocation de la publication retardée de la mise à jour des chiffres du budget du gouvernement américain, qui promettent d’être exécrables du dire même du porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, qui a nié que ce retard était une manœuvre pour dissimuler la situation de l’économie et l’accroissement supplémentaire du déficit budgétaire. Vient derrière la réforme de la santé, qui est dans ces conditions mal partie.

Partager :

82 réponses à “L’actualité de la crise : Le bal des vampires, par François Leclerc”

  1. Avatar de johannes finckh

    L’analyse de François Leclerc, éclairante, rejoint largement celle des geselliens et la mienne!
    Les liquidités restent dans les banques centrales, même peu ou pas rémunérées, car cela constitue un gros matelas de valeur refuge pour les banques, moins risqué que des prêts aux insolvables d’une économie en marasme!
    Les banque centrales en sont conscientes, mais tant qu’elles n’émettent pas une monnaie anticrise, réellement efficace dans la circulation, il n’y aura pas réellement de reprise!
    jf

  2. Avatar de Evias
    Evias

    @pornich dit :

    23 juillet 2009 à 18:24

    En appui voir : « la Canada se pose en modèle :

    http://www.paperjam.lu/archives/2009/07/0907_NL_Canada/index.html

  3. Avatar de johannes finckh

    je rproduis ici un commentaire destiné à Paul Jorion et sa bibliothèque! Il a sa place ici aussi à propos de l’attitude attentiste qui prévau (thésaurisation):

    johannes finckh dit :

    23 juillet 2009 à 13:28
    Tout cet étalage en rayons de la culture et du savoir est imposant, impressionnant et cependant décevant!
    En effet, toutes ces pensées qui ne s’arrêtent pas sur ce fait central de la monnaie valeur refuge qui compte et qui est pourtant décisif!
    L’être humain est assez insensible aux aux considérations morales et civilisatrices quand la possibilité subsiste de se remplir les poches en se nourrissant sans contrepartie du travail d’autrui!
    Et tant que nous aurons une monnaie valeur refuge nous en serons au même point!
    En effet, cette situation exerce invariablement, quelles que soient les belles pensées et les beaux systèmes démocratiques, le même chantage!
    Celui qui ne veut consentir à ce racket restera en marge du développement possible grâce aux capitaux.
    Aussi, je répète et j’insiste, tant que nous aurons cet ordre monétaire, rien ne changera jamais, en dépit des offusquations morales contre ceux qui se remplisent les poches déjà pleines!
    Emettre une monnaie circulant en toute cironstance, mesure simple et facile à réaliser, changerait de fond en comble l’ordre des choses économiques!
    Tant que les intellectuels refusent de voir cela, ils seront complices des spoliations qui se poursuivront sans faiblir!
    Il s’agit d’atteindre le capitalisme en son coeur, à savoir au niveau le la capacité de la monnaie à demander un intérêt!
    C’était aussi une des idées fortes de Proudhon, mais il n’a pas trouvé la réponse au problème en voulant supprimer la monnaie!
    Il faut construire la monnaie autrement, pourvue de frais de garde, telle que Silvio Gesell l’avait proposée, qui sera seule capable de changer l’ordre des choses!
    J’accuse tous les bienpensants, de gauche évidemment, de ne pas vouloir savoir cela, car leur éducation les amène à considérer l’argent comme une “chose sale et impure” qui ne mériterait que leur mépris!
    En se positionnant ainsi, ils seront encore longtemps les complices de cet ordre capitaliste qui permet à Monsieur Wedeking (Bientôt ex pdg de Porsche!) de partir avec 100 000 000 d’euros (cent millions!) en poche en “indemnités” pour avoir fait perdre à l’entreprise près de 10 000 000 000 d’euros (10 milliards!), et après avoir eu, pendant 15 ans déjà, des salaires extravagants!
    Bravo, continuez ainsi, les profiteurs afficheront toujous plus ouvertement et d’une façon toujours plus obscène et rigolarde leur rapacité, il n’ont rien à cirer du “moralisme” des bienpensants – ou, si, quand il s’agit de l’appliquer aux “salauds de pauvres”!
    jf

  4. Avatar de pornich
    pornich

    Oui, mais Sarkozy et Fillon n’arrêtent pas de nous dire que la crise est mondiale et qu’on ne peut rien y faire etc. Comment se fait-il que le Canada s’en sorte si rapidement alors que nos usines continuent de fermer à vitesse grand V. Y aurait-il une tendance foncière à la mauvaise gestion par chez nous ?

  5. Avatar de iGor milhit

    @ pornich

    à la lecture de l’article proposé par Evias, la réponse est surprenante: c’est parce que là-bas le capitalisme est méchamment bridé par l’Etat, cette source de tous les maux… incompréhensible 😉

    cela dit, est-ce vraiment vrai ce qu’on nous raconte-là?

  6. Avatar de logique
    logique

    Il ya beaucoup plus de pauvre qui réveraient de devenir riche, en tout cas de ne plus avoir a trop compter les fins de mois, que de riche désirant devenir pauvre. Depuis que l’argent a été créé tout le monde en veux, d’ailleurs certains sont prêt a se rendre malade pour en obtenir plus. Vous avez raison, les personnes qui nous gournerve trouve complétement délirant que les pauvres veuillent devenir riche.

    Alors pour aller vite. En 2001 emprumter 15 000 euro ou 100 000 francs, c’était le parcours du combattant. En 2004 emprunter 105 000 euro, s’obtenait facilement en graisse d’un billet de mille la main de l’intermédiaire entre vous et la banque. De la chance ou tout simplement la connaissances des règles en vigeur.

    M’enfin cela n’est qu’une anecdote, vrai de surcroit, surtout pour des prêt a taux varialbles. Reconter moi vos histoire l’histoire que l’on puisse apréhender correctement les règles en vigeur. Car si la volonté d’en changer pouvait vous stimuler la réflexion, il est clair que la première chose a faire serait de comprendre quels sont les règles a l’heure actuel, ensuite une fois que l’ont sait, le ne reste qu’as transmettre votre savoir. Chacun ça façon a vrai dire, et chacun en fonction de son vécu personnel.

  7. Avatar de Grospolo
    Grospolo

    À logique
    « Par contre pour les amateur d’OR. Je ne pense vraiment pas qu’il soit possible de retourner a un sous-jacent OR. Pour la simple raison qu’il n’y en aura jamais assé et que son prix decrait être de quelques dizaine de millier de dollar l’once.
    Ca aussi c’est du Casus belli a mon avis. »
    Pourquoi ?Tout est relatif, quelques dizaines de milliers de dollars l’once pour tous les possesseurs c’est toujours le même multiplicateur de leurs tonnages d’or. Les fortunes seront peut-être distribuées différemment, la pondération en or prenant le pas sur les devises. À ce sujet les US ne sont pas totalement dépourvus avec leurs réserves totales.
    Il n’y a pas de problème logique. L’or sera plus cher, et alors ? Je vois un seul problème pratique, c’est pour les amoureux, il vaudra mieux apporter des chocolats pour déclarer sa flamme…(Sauf à ce que le cacao soit pris dans le tourbillon haussier des matières premières, etc. etc.)
    À titre d’exemple, la Chronique Agora a réalisé un petit calcul qui est à actualiser vu la production incessante de billets verts:
    « Maintenant, essayez un peu ce calcul…
    L’or à 39 296 $ l’once !
    Les Etats-Unis ont 8 133,5 tonnes d’or, selon les derniers chiffres du World Gold Council à décembre 2008 — soit près de 261,5 millions d’onces — dans leurs réserves.
    Combien de dollars peut-on acheter avec autant d’or ?
    Eh bien, en 1980, pour chaque once d’or aux Etats-Unis, le système financier faisait circuler 6 966 $. Cela fait un total de 1 800 milliards de dollars. En février 2006 le total réel de la masse monétaire américaine était de 10 276 milliards de dollars. Mais depuis le 23 mars 2006 les Etats-Unis ne publient plus leurs chiffres, et des estimations non-officielles envisagent même une masse monétaire avoisinant les 15 000 milliards de dollars. Et avec les récentes surexploitations de la planche à billet vert durant la fin du mandat de l’ancien président George W.Bush, ce chiffre n’est peut-être pas si fantaisiste.
    Quoiqu’il en soit, en se basant sur le dernier chiffre officiel connu donné par les Etats-Unis, cela fait 39 296 $ en circulation pour chaque once d’or en réserve !
    Bien entendu, on ne verra jamais l’or atteindre un tel prix.
    Tout comme vous n’entendrez plus jamais — depuis le 23 mars 2006 — la Réserve fédérale américaine révéler la taille réelle de la masse monétaire américaine. Les chiffres sont si embarrassants que la Fed a annoncé qu’elle les « retirait » des futures déclarations  » Tiré de la Chronique Agora:
    http://www.publications-agora.fr/pack/investisseur-or-matieres_part.php

  8. Avatar de Florence
    Florence

    Merci ybabel pour le lien vers le documentaire IOUSA

    Je les trouve un peu obsessionnels vis à vis des dépenses de sécurité sociale, mais c’était assez passionnant.
    Une chose m’a marquée. Dans la description des revenus du gouvernement US en 2007, on trouve :
    – Payroll taxes (je ne sais pas ce que c’est, la TVA ?) : 910 Billions
    – Impôts sur le revenu des particuliers : 1.220 Billions
    – Impôts sur le revenu des entreprises : 345 Billions
    – Autres : 46 Billions

    Ainsi donc, les particuliers contribuent aux rentrées à hauteur de 48% et les entreprises … à hauteur de 13% seulement !
    Pas la peine de commenter …
    Si …le documentaire n’aborde pas un instant cette piste de solution …

    J’aimerais bien savoir ce qu’il en est en France. Combien payent les entreprises et les particuliers.

  9. Avatar de Paul Jorion

    @ ybabel

    Le discours de Bernanke où il explique son « point mort d’inflation à 5 ans » ou « marge de compensation pour l’inflation », est très intéressant lui aussi.

    Je n’ai pas encore vraiment réfléchi à cette question de l’« inflation attendue ». Intuitivement j’ai le sentiment que la part du taux interprétée comme part d’« inflation attendue » représente en réalité tout autre chose : quelque chose qui appartient au présent plutôt qu’une « intrusion » du futur dans le présent sur la base d’une projection. En particulier du fait qu’il n’existe aucune base solide pour cette « attente ». La volatilité de ce spread que mentionne Bernanke suggère aussi qu’il s’agit d’autre chose que d’« inflation attendue ». Quelqu’un a une idée ?

  10. Avatar de LeucoClown
    LeucoClown

    à Florence [20:54]
    « Payroll taxes » : Impôts sur les Charges de personnel (masse salariale)
    En moyenne, les charges de personnel sont assez souvent de l’ordre du tiers des charges d’exploitation.
    Naturellement, cela peut varier varier fortement d’une Branche à une autre (Services versus Equipement intensif)

  11. Avatar de BA
    BA

    La présidente de l’agence fédérale de garantie des dépôts bancaires (FDIC), Sheila Bair, a proposé jeudi 23 juillet au Congrès que les grandes institutions financières financent un fonds spécialement créé pour gérer la faillite éventuelle de l’une d’entre elles.

    La réforme de la régulation financière présentée par le président Barack Obama en juin projette d’instituer une autorité publique chargée du redressement, hors du cadre de la loi sur les faillites, des institutions financières qui menacent de s’effondrer.

    Lors d’une audition devant le Sénat, Mme Bair a estimé que « pour être crédible », cette autorité devait « avoir les fonds nécessaires » et que ceux-ci devaient être « apportés par l’ensemble des sociétés financières systémiquement importantes, plutôt que par le contribuable ».

    La FDIC, chargée de gérer les faillites de banques et qui garantit les 250.000 premiers dollars des épargnants, fonctionne déjà sur ce modèle de commission des banques assurées, et ne reçoit pas d’argent du budget de l’Etat.

    Mme Sheila Bair a également estimé que le nouveau fonds devrait être « autorisé à emprunter au Trésor si nécessaire ».

    http://www.lesechos.fr/info/inter/afp_00168881-etat-unis-la-fdic-propose-un-fonds-pour-gerer-la-faillite-des-grandes-banques.htm

    Cette dernière phrase est géniale !

    « Mme Sheila Bair a également estimé que le nouveau fonds devrait être « autorisé à emprunter au Trésor si nécessaire ». »

    Imaginons ce qui va se passer :

    1- Aux Etats-Unis, une grande banque va faire faillite.

    2- La FDIC va gérer la faillite de cette grande banque.

    3- La FDIC va donner à chaque client de cette grande banque la somme qu’il y avait déposée (somme maximale garantie par la FDIC : 250 000 dollars).

    4- Problème : la FDIC n’aura JAMAIS assez d’argent pour donner 250 000 dollars aux clients de cette banque.

    5- Par exemple, si 400 000 clients de cette grande banque avaient 250 000 dollars en dépôt, la FDIC devrait leur donner la somme totale de 100 milliards de dollars ! ! !

    6- Seule solution : la FDIC va emprunter au Trésor, c’est-à-dire aux contribuables.

    7- Conclusion : si un banquier américain fait d’énormes conneries, si un banquier américain envoie une grande banque à la faillite, c’est le contribuable américain qui remboursera les dépôts à chaque client de cette banque !

    8- Conclusion numéro 2 : « Banquiers américains, faites encore des conneries ! Même si votre banque fait faillite, le contribuable paiera ! »

  12. Avatar de logique
    logique

    @Grospolo,

    qu’est que vaudrait l’essemble des biens matériel si ont cevait passer a une parité OR. Personne ne serait en mesure de pouvoir faire le moindre échange. S’il n’y a oas d’échange il n’y a pas de marché? SI il n’y a pas de arché, il faut auto produire ou s’abstenir des biens. Je ne suis ni pour ni contre je suis juste pour qu’ont évite des situations auquels peux de personnes pourraient répondrent. Le problème est qu’entre la peste et le cholera, il ne reste que la vaccination.

    Et ceux qui ont perdu, j’espère qu’ils ont eté vaccinés …… ceux qui ont gagner ont envie que cela continue …..

  13. Avatar de logique
    logique

    @tous,

    Certains de ceux qui ont gagner ont envie que cela continue. Beaucoup comprennent a quoi ils ont participés, et je pense que beaucoup en sont paux fière.

  14. Avatar de Anatine Shan
    Anatine Shan

    En fait, les banques ne servent a rien, mais on se le savait déjà …

  15. Avatar de guillaume
    guillaume

    @logique:

    « D’ailleurs je n’ais jamais compris pourquoi la BCE par example. N’as jamais décidé de dire ont converti tous nos dollar en euro a pararité du jours. Un peux comme de gaulle avait dis ont converti tous les dollar en notre pocession en OR a fur et a mesure que nous faisont rentrer des dollars. »

    Il existe une différence notable, sous De Gaulle, la France, de par ses échanges commerciaux avec les us, avait quelques stocks de dollars us. De Gaulle très méfiant vis à vis de la politique américaine -qu’il suspectait de tendance impérialiste- a souvent tout fait pour « leur mettre la pression ». Or à cette époque tout dollars pouvait être échanger avec de l’or, donc De Gaulle a exigé que « les dollars français soit changé en or »… Et à d’ailleurs concentré en France l’or physique, ce qui a (il me semble) posé quelques problèmes…

    Dans le cas dollar/euro la situation n’a rien à voir: il n’a jamais été dit que la fed (ou à la limite le trésors) change des dollars en euros. Ce que pourrait faire la BCE c’est comme la BC de Chine, liquider ces dollars pour se constituer un panier de devises; mais si une BC fait ça d’un coup on connait la suite… et ça n’arrangerait pas nos affaires!

  16. Avatar de LeucoClown
    LeucoClown

    à Paul [22:41]
    Ref. Discours Bernanke 15 Avril 2004
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    En réponse au souhait « Quelqu’un aurait-il une idée »
    Le discours d’un voleur cynique s’adressant aux fauves formatés-éduqués
    (a) imbibés dans la croyance de Marchés Financiers guidés par des taux sacrés optima descendant quotidiennement du ciel (pour le meilleur),
    (b) convaincus du bien-fondé top-top de leurs études universitaires (très très coûteuses coûteuses) et des « intrabank management programs » pour privilégiés (chacun en est bien conscient) par les profs des meilleurs business schools — triés et grassement payés
    (c) n’ayant jamais jamais jamais entendu parlé d’un projet de décision du Congrès Américain énonçant que le taux de base bancaire du $ domestique américain serait égal à zéro (ou 0.1%) comme le TBB de l’euro domestique (qui serait prévu par les Parlements de l’Europe continentale
    (d) convainus que l’expression « Return to investors for bearing inflation risk » aurai un sens,
    alors même que c’est les champions du FedSystem (Jp Morgan Chase) qui s’amusent à faire osciller le taux de base entre 3.5% à 10%. Greenspan il faut le lire !! … je me suis arrêté au milieu de son gros bouquin.
    C’est insupportable.
    Ici, avec Bernanke, idem
    Franchement je ne peux pas le lire. C’est du mépris-tromperie de la première ligne à la dernière.
    Pour écrire ce qui précède j’ai quand même lu les deux premières sections et la conclusion

    Financial markets aggregate enormous amounts of information and thus provide a rich hunting ground for central bankers trying to learn about the economy. Today I have tried to provide a small taste of the many types of financial data that are analyzed by the staff at the Federal Reserve as well as to give you some sense of the techniques that they bring to bear. A message that I also hope to leave with you is that some of the potentially most valuable information in financial markets often requires considerable theoretical and empirical sophistication to extract. For this reason, (…)

    Au nom des contribuables euro-américains
    qui détiennent maintenant un mix inextricable d’euros et de dollars toxiques
    et d’actifs de banques centrales co-pourris $+€
    je demande
    1°/ l’arrêt complet et définitif des discours malhonnêtes et insupportables de Trichet et Bernanke
    2°/ la fermeture de ces établissements inqualifiables de brigandage que sont le FedSystem et la BCE
    3°/ la déclaration simple que le taux-de-base bancaire des marchés domestiques en $ et € est 0.1%
    Une première référence stable sans fantaisie.

    Au moins les investisseurs de l’économie réelle — groupes de services, industriels, PME —
    sauront à quoi s’en tenir quant à l’inflation induite par les ogres
    «  » attendue «  » par les prétendus «  »financial markets » » : ZERO.point1
    1 point et non pas entre 35 et 100 points avec des hauts et des bas imprévisibles.

    Ceci étant décidé sans tambour ni trompette, sans complication, sans discours.
    nous pourrons alors tranquillement commencer à nous occuper du reste
    … largement de quoi s’occuper pendant des années.
    On en reparlera en Q4.
    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –
    L’éradication de l’accumulation folle d’intérêts bancaires indéfendables (la part sans risque et sans frais de gestion)
    est un prerequisite à tout premier début de réforme élémentaire.
    Et quel changement ! déjà rien que par cela.
    Interrogez les centaines de milliers d’entreprises françaises
    et tous les microéconomistes devant établir des tableaux prévisionnels — incertains par essence
    de « Sources et Emplois de Fonds Prévisionnels » visant à évaluer l’opportunité ou non de s’engager dans un risque
    alors que les prétendus régulateurs bancaires (brigands pirates) font vraiment n’importe quoi
    à une échelle défiant absolument tout … la morale, la raison, l’emploi, le féodalisme le plus fou
    le droit de cuissage étant (par dizaines de milliards) largement compris dans la débauche
    (je vous laisse compléter — )
    Bonne soirée
    FJ
    Nota:
    Rien à voir avec l’attaque de la « monnaie comme valeur d’épargne » ou comme « valeur refuge »
    C’est une toute autre – tout autre – question, hors sujet ici.

  17. Avatar de johannes finckh

    johannes finckh dit :

    23 juillet 2009 à 19:12
    je reproduis ici un commentaire destiné à Paul Jorion et sa bibliothèque! Il a sa place ici aussi à propos de l’attitude attentiste qui prévau (thésaurisation):

    johannes finckh dit :

    23 juillet 2009 à 13:28
    Tout cet étalage en rayons de la culture et du savoir est imposant, impressionnant et cependant décevant!
    En effet, toutes ces pensées qui ne s’arrêtent pas sur ce fait central de la monnaie valeur refuge qui compte et qui est pourtant décisif!
    L’être humain est assez insensible aux aux considérations morales et civilisatrices quand la possibilité subsiste de se remplir les poches en se nourrissant sans contrepartie du travail d’autrui!
    Et tant que nous aurons une monnaie valeur refuge nous en serons au même point!
    En effet, cette situation exerce invariablement, quelles que soient les belles pensées et les beaux systèmes démocratiques, le même chantage!
    Celui qui ne veut consentir à ce racket restera en marge du développement possible grâce aux capitaux.
    Aussi, je répète et j’insiste, tant que nous aurons cet ordre monétaire, rien ne changera jamais, en dépit des offusquations morales contre ceux qui se remplisent les poches déjà pleines!
    Emettre une monnaie circulant en toute cironstance, mesure simple et facile à réaliser, changerait de fond en comble l’ordre des choses économiques!
    Tant que les intellectuels refusent de voir cela, ils seront complices des spoliations qui se poursuivront sans faiblir!
    Il s’agit d’atteindre le capitalisme en son coeur, à savoir au niveau le la capacité de la monnaie à demander un intérêt!
    C’était aussi une des idées fortes de Proudhon, mais il n’a pas trouvé la réponse au problème en voulant supprimer la monnaie!
    Il faut construire la monnaie autrement, pourvue de frais de garde, telle que Silvio Gesell l’avait proposée, qui sera seule capable de changer l’ordre des choses!
    J’accuse tous les bienpensants, de gauche évidemment, de ne pas vouloir savoir cela, car leur éducation les amène à considérer l’argent comme une “chose sale et impure” qui ne mériterait que leur mépris!
    En se positionnant ainsi, ils seront encore longtemps les complices de cet ordre capitaliste qui permet à Monsieur Wedeking (Bientôt ex pdg de Porsche!) de partir avec 100 000 000 d’euros (cent millions!) en poche en “indemnités” pour avoir fait perdre à l’entreprise près de 10 000 000 000 d’euros (10 milliards!), et après avoir eu, pendant 15 ans déjà, des salaires extravagants!
    Bravo, continuez ainsi, les profiteurs afficheront toujous plus ouvertement et d’une façon toujours plus obscène et rigolarde leur rapacité, il n’ont rien à cirer du “moralisme” des bienpensants – ou, si, quand il s’agit de l’appliquer aux “salauds de pauvres”!
    jf

  18. Avatar de JJJ
    JJJ

    Il est probable que « l’inflation attendue » en cause soit celle que les financiers pensent pouvoir déterminer à partir des taux d’intérêt à terme. Le calcul est en proposé à la fin du document figurant sous le lien ci-après

    http://www.bank-banque-canada.ca/fr/conference/…/cn98-3f.pdf

  19. Avatar de JJJ
    JJJ

    ben non, ça ne marche toujours pas…

  20. Avatar de Quidam
    Quidam

    En reconstituant l’adresse ça doit être ça:
    http://www.bank-banque-canada.ca/fr/conference/con98/cn98-3f.pdf

    Peut être un document figurant sur cette page ?:
    http://www.banqueducanada.ca/fr/conference/con98/con98-f.html

  21. Avatar de waccsa
    waccsa

    Suite à la crise-du-dollar-qui-menace-les-banques-centrales :

    « CHANGES – Le Mercosur abandonne le dollar pour les devises locales pour les échanges
    ASUNCION, 23 juil 2009 (AFP)
    Le Conseil du marché commun du Mercosur a approuvé l’abandon du dollar au profit des devises locales pour les échanges commerciaux, une modalité déjà introduite par le Brésil et l’Argentine en 2008, a annoncé jeudi l’union douanière, réunie en sommet à Asuncion.

    « Avec cet accord, toute activité impliquant l’utilisation d’argent sera effectuée avec les devises de nos pays sans utiliser le dollar comme référence », a déclaré à l’AFP le vice-ministre des Affaires étrangères, Oscar Rodriguez.

    Le Paraguay et l’Uruguay intégreront le nouveau système d’échanges fin 2010, après finalisation de détails techniques dans les banques centrales des deux pays, ont précisé par ailleurs des porte-parole des ministres des Affaires étrangères. »

    © 2009 AFP
    http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=225355

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta