LA REVANCHE DE GAÏA EST PROCHE, par Guy Weets

Billet invité

Pendant ces quinze dernières années, j’ai travaillé sur les risques environnementaux et, dans une moindre mesure, sur les risques industriels, mais jamais sur les risques financiers. Il est néanmoins frappant de constater la similitude des réactions des gouvernements. En dépit de l’accumulation de preuves scientifiques solides sur la probabilité d’événements catastrophiques, aucune mesure radicale n’est prise, à l’exception peut-être des Néerlandais qui vont rendre une partie de leur territoire à la mer.

Comme bien de mes collègues, je pensais que les leaders politiques ne veulent pas dépenser leur maigre capital de confiance pour se prémunir d’événements qui pourraient se produire dans quelques décennies. Nous nous étions trompés. La crise financière pourrait frapper dans les tout prochains mois et là non plus rien n’est fait ou si peu. Certains économistes ont tenté de justifier l’inaction en matière de climat par le coût exorbitant estimé (des centaines de milliards d’euros par an) par rapport aux bénéfices escomptés. Le coût du règlement de la crise financière est sans commune mesure et les bénéfices sont tangibles et bien identifiés. L’économie réelle en bénéficiera directement et pourra alors s’attaquer aux autres défis globaux tels que l’eau, la sécurité alimentaire, la malaria, le sida, etc.

Pourquoi donc ne fait-on rien ? En fait, la réponse est claire : pour la crise financière, ce sont ceux que Ziegler appelle les Nouveaux Maîtres du Monde qui devront payer. Pour les autres crises, ce sera au mieux toute la population, au pire les plus démunis qui payeront. Pourra-t-on faire l’économie d’une révolution ? Personnellement, j’en doute. Un mot d’optimisme pour terminer : ne vous découragez pas, le monde bouge, l’opinion publique change malgré les milliards dépensés par les lobbys et une conscience planétaire est en train d’émerger. Paraphrasant James Lovelock, l’auteur de l’hypothèse Gaïa, (la terre vue comme un être vivant) : la revanche de Gaïa est proche.

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