PRIVATE JOKE

À propos de

On peut avoir réussi dans un pays qui n’est pas le sien (comme le Belge Louis Carette en France – private joke !)…

La fierté d’une communauté

Message :

Je me permets de vous faire remarquer que Félicien Marceau avait aussi – et cela n’a rien à voir avec ses opinions politiques – du talent. C’est pénible, d’accord, mais c’est ainsi, et ce n’est pas Leni Riefenstahl qui me contredira… Pour moi, le talent n’excuse rien, mais surtout il faut qu’il reste à sa place, dans son domaine, et pas dans un autre, mais ce pourrait être l’objet d’un débat animé… Ce qui me permet de rendre hommage ici à Igor Recht, (lui aussi à l’INR vers cette époque, et puis je pense à Londres) qui fut mon professeur il y a longtemps, et qui le premier m’a parlé de ce Louis Carette et de ce qu’il était devenu après avoir eu cette autre carrière en Belgique, pendant l’occupation. Ce que je n’avais pas bien compris, à l’époque… J’étais bête : je ne voyais là qu’un vieil homme qui me parlait de choses anciennes et dépassées. Le talent, c’est comme la bêtise, ou la méchanceté, ça va, ça vient, et on peut même faire une carrière dessus, et je ne parle pas du reste…

Bien à vous,

Bernard Breuse.

P.S. Il y a une page Wikipédia sur monsieur Carette. Comme je suis pour la transparence, pourquoi ne pas en donner la référence, dans un de vos prochains posts, si cela vous convient ?

Ma réponse :

Mon père était ami de Carette en tant que camarades de régiment. Mon père a été appelé à témoigner comme témoin à décharge lorsqu’il fut jugé à la Libération. Il y avait dans la bibliothèque familiale un exemplaire du Péché de complication que j’avais lu et beaucoup aimé.

Pourquoi ne développeriez-vous pas (ce serait peu de choses !) votre courrier en un « billet invité » qui expliquerait mon « private joke » ?

Sa réponse :

Monsieur Jorion,

Je n’ai pas grand-chose à vous dire de plus intelligent sur le sujet, mais vous pouvez publier ce mail, si vous le voulez.

Mais pas sans y joindre, pour faire un peu avancer les choses, cet extrait de la page 23 de L’Âge des Extrêmes de l’historien Eric Hobsbawm, paru aux Editions Complexes en 1999 (traduit de l’anglais, et par lui-même, je pense ) et que je recommande chaleureusement à tous vos lecteurs :

Ceux qui étaient dans le camp des perdants, ou leur étaient associés, n’ont pas seulement été silencieux ou réduits au silence : ils ont été pratiquement rayés de l’histoire et de la vie intellectuelle, si ce n’est en tant qu’« ennemis »  dans le drame moral universel du Bien et du Mal. Sans doute est-ce ce qui arrive aussi aux perdants de la guerre froide de la seconde moitié du siècle, bien que probablement pas avec la même ampleur ni pour aussi longtemps. Telle est la rançon de la vie dans un siècle de guerres de religion. L’intolérance en est le trait saillant. Même ceux qui vantaient le pluralisme de leurs non-idéologies ne croyaient pas que le monde fût assez grand pour une coexistence permanente avec des religions séculières rivales. Les affrontements religieux et idéologiques, comme ceux dont ce siècle est rempli, dressent des barricades sur le chemin de l’historien, dont la tâche essentielle est non pas de juger mais de comprendre, y compris ce qui résiste le plus à notre entendement. Notre compréhension se heurte à nos convictions passionnées, mais aussi à l’expérience historique qui les a forgées. Les premières sont les plus faciles à surmonter, car il n’est pas vrai, comme on dit en français, que « tout comprendre, c’est tout pardonner ». Comprendre la période nazie de l’histoire allemande et la replacer dans son contexte historique, ce n’est pas pardonner le génocide. Quoi qu’il en soit, qui a vécu ce siècle extraordinaire ne saurait s’abstenir de juger. C’est comprendre qui devient difficile.

Bien à vous,

Bernard Breuse

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