« Comprendre les temps qui sont les nôtres », Bonnes feuilles (II), en librairie le 6 mars

Comprendre les temps qui sont les nôtres

Comprendre les temps qui sont les nôtres en librairie le 6 mars.

Je publierai quelques extraits d’ici la parution.

Le Tournant

24 AVRIL 2008

Je crois que c’est dans une opérette d’Offenbach que les gardes entonnent « C’est nous les soldats du Moyen Âge… ». Ce qui ne manque pas de susciter l’hilarité. Le rire a ici deux origines : celle bien sûr de la caractérisation a posteriori du Moyen Âge mais aussi le fait que l’on se préoccupe peu d’habitude de situer l’époque où l’on vit dans le continuum de l’histoire.

Je ne suis pas sûr de la manière dont il faudrait appeler mon temps. Le qualifier de « Post-Moderne » confirme l’hésitation puisque l’on se contente de constater à quoi il a succédé, trahissant l’incapacité à saisir la manière dont il sera perçu, l’incapacité de déterminer la manière dont évolueront les choses, en mieux ou en pire. Hegel nous assigne le devoir de comprendre notre époque et donc de savoir où elle va. La caractériser est une manière de lui enjoindre où aller. J’hésite cependant entre la motiver en lui faisant honte, en l’appelant le « milieu du Moyen Âge » ou par l’encouragement, en la qualifiant de « fin de la préhistoire ».

Le poète et les décideurs

3 MARS 2009

Aujourd’hui, je me trouvais parmi les décideurs. Ils parlaient des décisions qui avaient été prises et de celles qui seraient prises. Ils étaient conscients que d’autres ailleurs prenaient d’autres décisions, et il fut question ainsi des Chinois et des Américains. On comprenait de ce qu’ils disaient que certaines choses dans le monde allaient à l’encontre de ces décisions passées comme futures, choses qui étaient évoquées avec une certaine irritation, comme autant de vaines contrariétés.

J’étais parmi les décideurs parce qu’ils voulaient m’entendre. On me demanda quand j’en eus fini si j’avais noté l’attention avec laquelle j’avais été écouté. Je dis oui, je dis : « J’ai noté le grand silence ! » On me dit « Ah ! Vous avez noté le silence ! », et c’était vrai parce que quand c’était un décideur qui parlait, il y avait un grand brouhaha, chacun vaquant à ses affaires, tous en conciliabules les uns avec les autres, quand ce n’était pas au téléphone. J’avais remarqué aussi tous les « Ah ! » et tous les « Oh ! » qui ponctuaient l’expression de mes opinions sur l’état du monde. J’avais le sentiment d’être un poète invité à la cour, et je connaissais la grande satisfaction de voir mes poèmes tout particulièrement prisés.

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