ILS OU ELLES NE VIENDRONT PAS SI NOUS NE LES FAISONS PAS VENIR, par Guillaume Deixonne

Billet invité.

Que ce soit dans l’affaire Kerviel ou dans d’autres du même acabit, les pouvoirs exécutif, judiciaire et médiatique nous jouent une drôle de symphonie sur un air qui sonne désagréablement faux. À croire que l’argent serait un bien mauvais chef d’orchestre !

Je me souviens d’une dissertation de philosophie écrite il y a six ans où le sujet était : « Faut-il désespérer de la politique ? » N’ayant pas compris à l’époque que les cours de philosophie de notre système scolaire consistent à réciter seulement les points de la leçon, je m’étais permis de sortir des sentiers battus pour défendre la thèse que l’espèce humaine n’a jusqu’ici jamais réussi à instaurer un ordre stable soucieux de l’intérêt général et que notre histoire n’est qu’une succession de révolutions menées par des peuples à bout mais pas nécessairement éclairés comme il le faudrait … Mon essai jugé superficiel (c’était peut être le cas) s’est fait laminer. En y repensant aujourd’hui, je me dis qu’il serait peut-être possible au fond que notre système politique, ayant pris conscience que nous sommes prêts à rejouer une fois de plus le même scénario boiteux pour l’espèce humaine, change finalement de cap.

Une des conditions d’une telle remise en cause serait que nos responsables politiques soient au pouvoir pour défendre leurs convictions et non pas pour assouvir leur soif de pouvoir. L’histoire ne nous montre-t-elle pas des hommes et des femmes de conviction se battant jusqu’au bout pour défendre cette conviction ?

Dans une de ses récentes vidéos, Paul Jorion nous parle de sa prise de conscience de la mauvaise foi de nos dirigeants. Cette vidéo conclut sur une incitation au vote pour un candidat dont la mission serait d’exercer une pression psychologique sur ces hommes de mauvaise foi. Je suis comme toujours entièrement d’accord avec de telles propositions mais suis obligé de reconnaître qu’en politique, de tels hommes ou de telles femmes de valeur sont sinon totalement absents, tout au moins extrêmement rares. Il faudrait que des individus n’ayant à priori aucune attirance pour le pouvoir, l’argent et la violence, acceptent de prendre les armes pour faire le ménage de nos institutions. Mais nous ne devons pas nous cacher qu’ils ne se présenteront pas d’eux-mêmes, convaincus qu’ils sont, qu’ils n’ont rien à faire là, et que ce serait alors à nous de les appeler et de les faire venir.

Merci à Paul Jorion de penser à voix haute. Merci à lui d’étayer la thèse défendue par le lycéen que j’étais, qui pensait que notre société est devenue aujourd’hui suffisamment mature pour nous éviter la prochaine révolution… Merci à lui pour avoir dit : « Vous n’êtes pas seul » !

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