Rencontre avec Robin des Bois en prison, par AncestraL

Billet invité.

Depuis mon dernier billet, un millier de choses intéressantes ont été écrites sur le blog. Tous suivent le fil des « actualités », des « informations » que les medias bien-pensants distillent étrangement dans ce monde qui bascule si vite dans le Meilleur des Mondes. Où sont la vérité et la réalité dans ce flot continu ? Nous ne faisons qu’éclairer chacun à notre manière ce brouillard charbonneux – mais vendeur – que l’on nous répand dans les cervelles.

Comme on parle beaucoup de BNP Paribas, qui est braqué par les USA pour ne pas avoir fait comme on leur avait dit de faire, et du fait que BNP Paribas va devoir braquer ses clients pour régler l’amende – et pourtant, il y a de l’argent, suffisamment, ailleurs, comme par exemple dans les bénéfices liés à la prostitution et les stupéfiants. La Belgique vient d’intégrer cela – comme d’autres pays avant elle – à son calcul de PIB.

Donc, je voudrais vous parler de voleurs. La banque X n’est qu’une banque parmi d’autres qui volent. Ils volent leurs clients (même s’il ne faut pas le dire ainsi). Même l’Etat vole ses clients, euh ses contribuables. Enfin c’est ce qu’on dit, et on dit souvent n’importe quoi. Faut se méfier. En tout cas, dans le cadre de mon travail où l’on trouve plein de voleurs – des gens, des vrais gens je vous jure que l’on a interpellés sur le fait, ou mis sur écoute, entendus en garde à vue, etc. à propos desquels des dossiers ont été constitué à l’aide de preuves (du mieux qu’on peut), puis jugés et condamnés – j’ai pu rencontrer quelqu’un de sympathique : un vrai Robin des Bois. Personnellement, il m’a émerveillé en trente minutes d’entretien. Même s’il ne semble pas avoir toute sa tête, il y a réellement quelque chose d’innocent dans ce qu’il a fait.

C’est très simple. Suite au décès de son père il y a quelques années, cet homme s’est mis à voler des vêtements dans les magasins. Qu’en faisait-il ? Les portait-il ? Les revendait-il ? Eh bien, ce Robin des Cités les donnait. A qui ? Aux PDG des banques en bas desquelles il passait ? Aux membres de l’Hémicycle, ou à Christine Lagarde ? Non ! Il les donnait aux nécessiteux, aux SDF (attention ! C’est criminel ! Aux USA-qui-nous-montrent-toujours-l’exemple, l’on vous condamne si vous nourrissez ces derniers). Il me disait qu’il y avait des vêtements en quantité, suffisamment et qu’il pouvait distribuer gratuitement, et une joie immense l’envahissait alors, il donnait, il voulait tout donner. Suite au décès de son père, il m’expliqua que sa vie avait perdu de son sens et que plus rien ne l’intéressait – sauf de donner. Il n’avait même pas conscience de voler d’ailleurs. Il voulait donner, aussi simplement que cela. Donner. Les autorités n’en sont pas revenues, ils n’avaient jamais vu un tel énergumène – sauf dans les contes bien entendu. Il en souffrait aussi, car cela devenait pathologique. Kleptomane par compassion et générosité totale. C’est beau quand même. Partager pour aider. Par humanité. Verra-t-on un jour nos politicards et banquiers et financiers qui réclament l’austérité et la hausse du prix des énergies prendre exemple sur cet homme simple (pourtant auparavant très bien inséré dans la société civile) ?

Ouvrira-t-on un jour spécialement pour ces menteurs et voleurs un Centre de Détention spécialement conçu pour eux, pour qu’ils y finissent leur vie gaiement ? Quand apprendra-t-on la vérité à leur sujet et quand verra-t-on la réalité de leur univers, lui aussi clos comme une prison ? Quand le Meilleur des Mondes sera parachevé ? Et qu’il n’y ait plus « nulle part où se cacher », comme l’a écrit Glenn Greenwald ? Ce milieu oligarchique, qui parachève ses Traités commerciaux sans jeter un seul regard à la foule, aura bientôt tous les pouvoirs. BNP Paribas, c’est juste l’un des enfants de la classe à qui l’on donne un coup de règle sur les doigts. Mais il reprendra vite ses études de marché. Et le brouillard continuera d’envahir nos esprits.

À samedi !

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