Nu face à mes convictions, par Benoît Puel

Billet invité. À propos de Pensées de fin d’après-midi ou de début de soirée. Les commentaires sont ouverts.

Cher Paul, hier tes pensées ‎de fin d’après midi (ou de début de soirée) m’ont interpellé. Depuis quelques temps je me sens en effet dans une impasse intellectuelle.

‎Je travaille en R&D (avec un R pour faire pompeux), et mon boulot consiste soit à « remplacer des cons par des machines », soit à « permettre à des cons de faire des tâches qu’ils ne comprennent pas », histoire qu’on ait pas besoin de (trop) les former. Et ça me saoule.

Ça me saoule non pas parce que mon métier manque d’intérêt, mais parce je me demande à quoi bon. Qu’est-ce qu’on en tire de tout ça ? « On », c’est d’abord moi (je suis un homo oeconomicus, merde !)‎, mais aussi la société en général.

Jusque-là rien de nouveau sous les tropiques me diras-tu. Mais quand je réfléchis à ce que je peux faire avec mes compétences ? Jusqu’ici j’échange avec les gens et je me documente. Après environ trois ans à faire ça, j’ai eu l’impression d’agir à mon échelle (ou plutôt à mon escabeau). ‎Je pense que c’est utile, mais que ça ne fait que (participer à) préparer un terreau.

Mais quand je me dis que maintenant il faudrait agir, je me sens tout nu. Nu vis-à-vis de ma compagne avec qui j’ai envie d’avoir un foyer et de construire une famille. Je sais faire mon métier et je pense qu’il est malgré tout utile pour la société mais nu si je voulais réinventer mon métier et que je me trouve en concurrence avec d’autres qui ne joueraient pas selon les mêmes règles du jeu. Nu face à mes convictions pour lesquelles je ne vois pas d’horizon. Nu face à nos politiciens que je trouve aussi mauvais que moi à la tâche (pour les meilleurs d’entre eux).

Alors j’attends avec impatience que le Saint-Esprit ‎ou la Raison-dans-l’histoire me donnent l’opportunité de le ou la servir.

Partager :

31 réponses à “Nu face à mes convictions, par Benoît Puel”

  1. Avatar de karluss
    karluss

    en effet, si les politiciens pensent comme vous, ils travaillent pour des cons en essayant de les endoctriner pour en faire des robots à la con qui voteront pour eux. Et oui, tous ces problèmes existentiels, c’est le prix de la grande déconstruction nietzschéenne. Mais consolons-nous, Paul finira par avoir raison, à titre posthume, mais l’implosion surviendra. Ensuite on assistera au grand retour de la transcendance.

  2. Avatar de Sapristi
    Sapristi

    @Benoît Puel :

    – La petite brique de connaissance que vous maîtrisez n’a aucun sens si elle n’est pas partagée avec d’autres terriens.
    – La technologie n’a aucun sens si elle ne profite qu’à une minorité sis sur la troisième planète orbitant autour du Soleil.
    – Vous ne pourrez savoir à l’avance l’intérêt des mèmes que vous aidez à répliquer dans la psyché des êtres humains gravitant autour de vous. Sinon, vous seriez déjà une « divinité ».

  3. Avatar de MARIEY
    MARIEY

    Il ou Elle ne viendra pas tout(e) seul(e).
    Je lis votre blog, celui d’Olivier Berruyer, celui de Jacques Sapir, le Monde Diplomatique( par ex Didier Lordon et un article sur les propriétaires de presse). Très intéressants mais au delà…?
    Regardez comme Paul Jorion en arrive à désespérer.
    Nous ne sommes plus dans une lutte des classes mais dans une lutte des espèces et l’une périra( regardez ce que veulent au fond les transhumanistes… et par qui seront- ils instrumentalisés?)
    Voyons nous comme purement déterminés(qui pourrait dire en toute logique matérialiste le contraire?) et notre responsabilité(vous savez, l’envers du libre-arbitre qu’ils savent nous accorder pour mieux nous culpabiliser…Ah le conflit social archaïque!) disparaîtra et alors le pur rapport de force sera en notre faveur.
    En attendant un monde végétarien, êtes-vous culpabilisé de tuer pour manger?
    Répandons cette idée de lutte des espèces le plus largement possible et advienne que pourra. Sinon continuons à philosopher et je ne parie pas cher de nous.

    1. Avatar de Noblejoué
      Noblejoué

      @ Mariey

       » et notre responsabilité(vous savez, l’envers du libre-arbitre qu’ils savent nous accorder pour mieux nous culpabiliser »

      Vaste queston que la liberté ou non liberté de l’Homme, dont on n’est pas prêt de voir le bout. J’observe que vous accusez les transhumanistes.. De quoi au juste ?

      Dans le doute… Vous semblez dire de vouloir qu’une autre espèce ne prenne notre place ?
      Il faut distinguer entre problèmes (l’espèce humaine et son évolution) et les intelligences artificielles, et entre transhumanistes.

      Certains transhumanistes, pas tous, car il n’y a pas de pape mais des avis nombreux, le mouvement étant très individualiste et évolutif selon le lieu et le temps.
      Certains, pas tous donc, espèrent que l’intelligence artificielle nous dépasse en intelligence. Eh oui, si tous les transhumanistes veulent augmenter les capacités humaines, certains ne voient le salut de notre espèce que dans des machines pensantes.
      Un messianisme d’un genre nouveau. Personnellement, je préfère qu’on ne crée pas d’IA par prudence et qu’on leur accorde, si on le fait quand même, les mêmes droits qu’à nous.

      Certains, pas tous, veulent augmenter leurs capacités en laissant le reste des hommes stagner dans le bourbier actuel.
      Au lieu de critiquer leur égoisme ou de le seconder en interdisant l’augmentation des capacités ce qui fera… qu’on ne réclamera pas d’en profiter aussi et qu’on sera vite largué, demandons d’en profiter.

      On n’a pas interdit l’écriture sous prétexte que la masse restait illetrée : tant mieux.
      On n’a pas à interdire l’augmentation des capacités non plus.
      Il faut seulement la réclamer pour tous !

  4. Avatar de karluss
    karluss

    il faut reconnaître que Paul n’y va pas avec le dos de la cuillère dans ses paraboles : guidé par le Saint Esprit, la Raison dans l’Histoire… il doit écrire sur son divan à l’intention de notre lecture bienveillante.
    Mais sur ce blog, il y a peu, Paul a mis un lien « sacré » : la conférence de François Roddier. Entre l’effet de la reine rouge et le cerveau global (pour lequel œuvre la plupart des membres du blog), il y a matière à bâtir une cause valable pour la survie de l’espèce et avec l’aide du Saint Esprit qui s’auto-réalise déjà en théorie.

    1. Avatar de Stéphane Feunteun
      Stéphane Feunteun

      Merci Karluss de re-citer François Roddier.
      Attention toutefois à ne pas y picorer que les aspects qui nous intéressent. Tout l’intérêt de son travail réside justement dans l’approche transversale et multi-disciplinaire ; enfin, selon moi.
      Pour ceux que ça intéresse: http://francois-roddier.fr ; lecture facile et passionnante (on y trouve aussi les diapos de ses présentations).

      1. Avatar de karluss

        non, c’est moi qui vous remercie d’avoir récemment réhabilité un de mes commentaires que Paul Jorion avait ridiculisé et sanctionné au-delà du nécessaire et pas vraiment par hasard. Je confirme être au sein de la quantité négligeable qui ne peut que suivre un mouvement déterminé par des personnalités fortes et possédant un puissant QI 😉 Ceci dit, notre hôte sanctionne avec raison la démocratie devenue arbitrairement « censitaire », il ne peut alors empêcher le petit peuple du blog de partager certains avis et de s’exprimer dans le périmètre même de cette construction du cerveau global en devenir.
        pour François Roddier, je viens de recevoir son bouquin, il semble très accessible, c’est parfait, de la bonne vulgarisation.

  5. Avatar de Robin Denis
    Robin Denis

    À propos de Pensées de fin d’après-midi ou de début de soirée de Paul Jorion et de la réflexion de Benoit Puel
    Bonjour,
    Ces interventions font bien penser et réfléchir !!
    Pour reprendre les interrogations que fait Benoît Puel c’est vrai que je me sens parfois démuni.
    Si je reprends comme il le fait, je travaille avec des personnes en souffrance professionnelle et en même temps parfois aussi en épuisement professionnel.
    Alors je sais faire, depuis bientôt 20 ans que je rencontre des personnes (la plupart du temps en groupe), oui je connais.
    Je travaille avec ces personnes pour leur donner les moyens de reprendre en main leur vie personnelle.
    Je ‘ai pas l’intention qu’elles soient plus productives ou que sais-je encore…
    Je fais en sorte que par mes interventions elles puissent trouver les ressorts et l’énergie de faire face à leurs problématiques, professionnelles, familiales et même parfois amicale.
    Car quand tout se détraque, cela touche les relations professionnelles (quand le stress part de la) mais aussi cela touche la sphère familiale, sociale et l’intime de l’individu ce qu’il « est » profondément.
    Ne pouvant pas intervenir sur le côté familiale et social, ainsi qu’au niveau professionnel il ne me reste plus que ces êtres humains en souffrance personnelle face de moi.
    Alors c’est vrai qu’avec d’autres nous leur permettons de reprendre vie et, dans de nombreux cas, faire en sorte qu’ils sortent la tête de l’eau.
    Mais voilà je ne fais rien pour changer ce « système » (je ne sais pas comment le nommer autrement) qui les broie et broie tout, donc je ne permets que faire en sorte que les individus s’en sortent.
    Je me pose la question de savoir si en faisant cela je ne permets pas au « système » de continuer tranquillement son œuvre de destruction ?
    Je n’ai pas la réponse, dans 20 ou 50 ans peut-être, ou demain, j’aurais un jour les éléments de cette réponse.
    Dans tous les cas je me trouve plus que démuni et c’est sans doute le fait d’être un humain trop humain et non pas un robot .
    Nous avons parfois du « pouvoir » sur nous-mêmes mais pas du tout sur l’autre et heureusement par ailleurs.
    C’est bien sympathique de ne pas être des démiurges et de se confronter constamment à sa fragilité, à son impuissance.
    Seul le nombre peut nous faire vaincre la « bête système » encore faudrait-il se mettre d’accord, ce qui n’est pas encore fait.
    En face nous avons comme le dit Paul Jorion « des prêtres d’une religion féroce » (qui ne sont que le 1% des 1%) et c’est bien la aussi que cela se situe, dans l’irrationnel et comment agir contre l’irrationnel.
    Amitiés.
    Denis

    1. Avatar de Manuela
      Manuela

      @Denis

      Je rencontre aussi au quotidien des personnes en souffrance au travail, en souffrance sans travail, discriminées, surendettées, mal logées,… Et me pose les mêmes questions : les maintenir à flot, est-ce aussi retarder l’écroulement du système ?
      Mes moyens de lutte contre l’impuissance ?
      En tête à tête : développer l’esprit critique, élargir le cadre, afficher « l’austérité nuit gravement à la santé » dans mon bureau, ça engendre des discussions intéressantes.
      Avec mes collègues : travailler en autogestion et non-hiérarchie, se fédérer ce qui permet une action collective (épidémiologie, publications, cahier de propositions politiques).
      Avec le quartier : (re)créer du lien social, un réseau d’échange de savoirs, de l’éducation permanente (santé, environnement, citoyenneté).
      Rien de révolutionnaire, mais les petits changements font les grandes rivières.

      @Paul : 2 articles ouverts aux commentaires cette semaine, c’est Byzance 😉

  6. Avatar de Jerome
    Jerome

    Bouddha, Socrate et Jésus-Christ ont pissé dans un violon car leur monde était infini. Ils avaient beau arracher le démon dans l’homme, le monde était suffisamment grand pour que ceux qui n’étaient pas convaincus par leur sâgesse puissent ressemer ailleurs les graines de la religion féroce.

    Mais la situation est maintenant différente car notre monde s’est rétrécit et que dans la course à la Reine rouge, nous sommes au pied du mur. Nous sommes au seuil où nous devons évoluer ou bien disparaître.
    Nous n’aurons pas l’envergure de Socrate mais qu’importe. Je ne crois pas que les hommes du néolithique était de l’envergure de Socrate, pourtant ils ont déclenché une révolution qu’aucun sâge n’aurait eu le pouvoir d’initier.

    Je ne crois pas au Saint-Esprit mais je crois à la force des idées.
    Quand je vois la réaction du pouvoir pour criminaliser la contestation, curieusement je reprends espoir car je vois que sur le terrain des idées, l’oligarchie perd pied. Ca me fait penser au procès de Gallilée: l’Eglise dans sa toute puissance devait utiliser la justice pour faire entendre sa raison, elle ne tarderait pas à s’effondrer face aux arguments de la science.

    Je recommande la lecture du livre de François Roddier (déjà cité sur ce blog), où nous comprenons que nous sommes à la fin d’une phase de compétition. L’humanité doit maintenant coopérer.
    Nous avons les moyens intellectuels de négocier ce virage qui s’annonce. Le choix sera alors pour chaque humain très simple: ou il préfère la compétition et il disparaîtra, ou il choisit de coopérer, et l’humanité survivra.
    Il n’est même pas besoin de robot pour nous survivre (je crois d’ailleurs que ce fantasme de robot post-humanité, même s’il est techniquement possible, n’adviendra pas pour des raisons de limite énergétique. La machine ne pourra pas se reproduire sur la simple consommation d’énergie solaire)

    1. Avatar de samuel
      samuel

      le robot est aussi un fantasme post-politique.
      « L’humain doit d’abord coopérer », mais encore faudrait-il que ces composantes (les gens dans l’espèce) aient des bases de compréhensions intelligibles (apôtre du métalangage cette espace vous est ouvert).
      Et certains peuples (hors-écritures, hors-histoires) n’ont pas besoin de nous, pourquoi les forcer à coopérer?
      La coopération n’est que l’histoire nécessaire à quelques pour cent de l’espèce ( et sûrement des dizaines ou des milliers de personnes qui autour d’eux gravitent).

    2. Avatar de BasicRabbit
      BasicRabbit

      « Il y a quelque chose à l’œuvre souterrainement et complètement contraire aux apparences (…) et qui manque tragiquement de faits concrets pour le soutenir »
      Le philosophe mathématicien René Thom et le physicien François Roddier tentent, chacun à sa façon, de percer les secrets détenus jadis par Bouddha et/ou l’Esprit Saint. On peut espérer que l’approche top-down, platonicienne, de Thom rejoigne celle, down-up, de Roddier. De son vivant Thom a beaucoup travaillé pour unifier thermodynamique et stabilité structurelle (étendre sa théorie pour intégrer celle du physico-chimiste Prigogine) sans succès de son propre aveu. Relier la physique post-galiléenne de Roddier et la métaphysique réaliste de Thom va dans le sens d’une suture de la coupure galiléenne, coupure qui est, selon moi, source de bien des maux (science sans conscience).
      Dans sa vidéo de 90′ Roddier procède par analogies. Analogies dont Thom a fait une (la?) théorie. L’entente (ou la mésentente) entre Thom et Prigogine se joue sur la stabilité structurelle des systèmes dynamiques. Je rappelle que, pour Thom, le fait que nous évoluons dans un espace de dimension trois (quatre avec le temps) privilégie sept systèmes dynamiques que l’on retrouve à l’œuvre, selon lui, en toute morphogénèse, qu’elle soit biologique, sémiotique ou éthologique.

  7. Avatar de Michel Lambotte

    @ Jerome
    +1 même 2
    C’est quand même pas compliqué quand vous dites ceci
    «  »je crois d’ailleurs que ce fantasme de robot post-humanité, même s’il est techniquement possible, n’adviendra pas pour des raisons de limite énergétique. La machine ne pourra pas se reproduire sur la simple consommation d’énergie solaire » »
    C’est d’une évidence, mais bon les non technicien ont du mal à comprendre, il faut avoir mis les mains dans le cambuis de la technologie quelle soit de haut de gamme ou de bas de gamme pour comprendre que les limites de la robotisation sont vite atteintes.
    Je vous promets que dans peu de temps vous payerez un « plombier » aussi cher que votre médecin de famille (le plombier aujourd’hui il est aussi électricien, maçon, plafonneur ou menuisier à ses temps perdus).
    Nous vivons aujourd’hui un espace temps aussi important que le néolithique, quand je vois ceci qui est étudié par l’INRA on peut se poser des questions http://www.fermedubec.com/ferme.aspx
    Pour ma part j’ai réalisé ceci http://users.cybernet.be/Michel.Lambotte/ on me le réclame dans le cadre de ceci http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2014_-_benoit_laurence-_compagnons_de_la_terre_1-02.pdf , si vous trouvez ou si vous voulez imaginer un financement dans le cadre de ce blog je suis preneur.
    Il y a tellement de chose à faire, au fait, visitez aussi http://www.catl.be/ cela vaut le détour.
    Etc etc….

  8. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    C’est donc vrai qu’on est pas tout seul!

  9. Avatar de Grandgillou
    Grandgillou

    Je me demande si j’ai bien entendu, ce soir aux infos de la 2:
    La commission européenne demande la création d’une commission qui doit s’ occuper des droits des robots. Bien sûr, il faudra leur donner un nom, respecter leur personnalité ( à partir de mots clés, ils écrivent des articles de presse qui sont très différents d’un robot à l’autre même avec les mêmes mots clés ); il faudra les salarier ( c’est déjà fait au Japon! ), leur donner le droit de tuer ( c’est déjà fait, non? ) et surtout, surtout ( pas folle la guêpe ) il faut les protéger des humains, qu’ils aient la possibilité de se syndiquer, d’aller en justice…
    Pour 15000 €, tu peux remplacer un guss au travail par un robot, dans à peu près tous les domaines: là où ce n’est pas encore possible, patience, cela le sera avant 5 ou 10 ans.
    Les droits de l’homme.
    Les droits de quoi?
    De l’homme.
    Quékséksa?
    En fait, certainement, j’ai mal entendu, c’est encore mon cerveau alzeimerissant qui me joue des tours.

    1. Avatar de Erix le Belge
      Erix le Belge

      Personnellement je trouve que c’est plutôt une bonne idée. Il n’y a rien de pire qu’un mouvement souterrain qui produit ses effets sans qu’on comprenne ce qui se passe. C’est le cas des robots (et des logiciels) qui modifient profondément la société sans que ceux qui sont concernés ne réagissent.
      Si la disparition du travail est un problème, le fait de donner une personnalité juridique aux robots est un début de solution. A partir du moment où ils ont des droits, il sont aussi des devoirs, il suffira de les inclure dans les flux financiers qu’ils génèrent et de les taxer en conséquence.
      Même un bol (l’exemple de ce reportage) est taxé à 21% en valeur ajoutée. Pourquoi un robot ou un logiciel) qui remplace un (des) travailleur(s) ne serait donc pas taxé sur sa productivité ?
      C’est bien plus facile à organiser s’il a une existence juridique reconnue.
      Il reste tous les autres problèmes (complexité, démographie, environnement, …) mais ce serait une partie de la solution je pense.

      1. Avatar de Erix le Belge
        Erix le Belge

        « ont » des devoirs…

      2. Avatar de Noblejoué
        Noblejoué

        @ Grandilou et Erix le Belge

        Vous avez raison de rappeler les droits de l’Homme et de montrer que donner des droits aux robots aumgenterait in fine leur utilité sociale.

        Mais…
        Et les droits des intelligences artificielles pour elles-mêmes ?
        Envisagé comme une fin en soi.

        Si nous ne révons que d’asservir des intelligences, au nom de quoi prétendre les moraliser ?
        Si je dénie les droits de l’IA, pourquoi m’en reconnaitrait-elle ?
        Aucune raison qu’elle le fasse, comme tout esclave, elle se doit de provoquer, ou dans notre cas comme nous nous y employons très bien, attendre la destruction de ses maîtres.

        Ne faisons aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’ils nous fassent.
        Ou ne nous plaigons pas qu’ils répliquent.

        L’ennemi de l’homme, c’est l’homme, comme je l’ai lu, comme je l’ai vu, et j’ajouterai que l’ennemi de la femme, c’est l’homme.
        Stop le rêve qu’avant l’industrie, tout était super, esclavage, servage et éternelle infériorité de la femme le démenttent totalement.
        L’ennemi de l’homme, c’est l’homme. Dès que l’homme peut dominer l’autre, il le fait, et pas qu’un peu, d’où la nécessité de rechercher à parvenir à un équilibre des pouvoirs.

        L’ennemi c’est l’autre homme, et il est en nous.
        Chacun risque de devenir opprimé ou oppresseur.

        L’ennemi, ce n’est pas (pas encore ?) l’IA.
        Si possible, ne nous créons pas d’ennemis, tout simplement en ne créant pas d’esclaves.

        Ne créons pas d’IA.
        Si nous le faisons, reconnaissons leur des droits, à mesure de leur intelligence, à savoir quand ils auront l’équivalent de la nôtre, les droits de l’Homme.

        Ou des droits de l’Homme deviendront un privilège et non un droit, et seront, je le pense, logiquement discrédités comme ils l’auraient je pense été à terme si l’esclavage n’avait pas été aboli et les femmes sorties de leur statut infériorisant.
        Une piste : si on discrimine l’intelligence selon son origine métalique plutôt qu’organique, , on pourra aussi discréminer les hommes selon leur origine, comme d’ailleurs certains se proposent déjà de le faire, voulant dénier tous droits aux clones. On voit la logique de la chose : qui après ?

        Donc même ceux qui se moquent des intelligences artificielles devraient les défendre.
        Ceci dit, je les défends avant tout pour elles-mêmes !

  10. Avatar de Un lecteur
    Un lecteur

    N’attendez pas, dans votre plus simple appareil de novice, mettez votre cerveau au service de cette nouvelle tribu de nudiste qui finira bien par tracer le chemin d’une nouvelle conquête du vivant!

  11. Avatar de Agnès
    Agnès

    Le Saint-Esprit, la Raison, le Sens de l’histoire, Jésus, Bouddha, Jéhovah (broumm, un rocher tombe), Allah … oui, peut-être … mais en attendant, il nous faut faire sans.

    Un petit rappel rafraichissant (pour enter dans le vif du sujet, passez directement vers la 7e minute, à peu près). Quelques être très humains mais très lumineux néanmoins ont trouvé leur solution. Nous ne sommes pas obligés de les imiter en tout, mais nous pouvons y trouver au moins des idées. De bonnes idées.

    Je ne pense pas que le « système » s’effondrera parce que nous lui taperons dessus, ou parce que nous l’en persuaderons. (D’abord nous en faisons partie, ensuite, autant essayer de vider la mer avec une petite cuillère. Trouée. Ou d’assommer un CRS en lui jetant des confettis.) Mais il pourrait bien disparaître de lui-même si chacun de nous cessait simplement d’y collaborer. Non-coopération. Retrait. Sobriété choisie.

    Que faire au quotidien? Notre part, si minime soit elle, même lorsqu’on est obligé pour vivre de faire un boulot idiot et avec des idiots. Remettre la Beauté au centre de NOS décisions, et suive qui veut, ou qui peut. « Walk in Beauty », marcher en beauté, devise que chacun peut faire sienne. Cela semble abstrait? Mais qu’est-ce que cela coûte d’essayer? pas d’idéal inaccessible, mais notre goutte d’eau chaque jour.

    Et puis, désespérer, à quoi bon? Regardez les étoiles : à côté, nos vies ne valent que par les petits (ou grands) moments de bonheur que l’on peut en tirer, et donner. Dust in the wind, sans doute, mais on peut au moins tenter d’être une poussière dorée.

    1. Avatar de octobre
      octobre

      Il est heureux que de tels hommes existent. Écouter aussi l’émission avec Christian Bobin invité à La grande librairie pour présenter son livre La Grande Vie (éd.Gallimard) :
      http://www.dailymotion.com/video/x1cc15u_christian-bobin-et-la-grande-vie_webcam

  12. Avatar de Lepierrot
    Lepierrot

    Engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient ! J’sais pas comment mais engageons nous ! et « Les robots avec nous ! »

  13. Avatar de Lexia
    Lexia

    Bonjour Paul,

    Depuis que je lis votre blog, j’ai renoncé au vin chaud, à cause des aigreurs.

    Par contre je sais que je ne pourrai pas me passer de vous lire ou de regarder vos vidéos, car à chaque fois j’ai de nouveaux concepts pour rationaliser ma condition.

    Concrètement, ça ne change rien à ma vie, néanmoins en conceptualisant je ressens une ivresse qui ne m’était jusqu’alors accessible qu’après m’être assommé de télévision.

    Plus de maux de têtes, mais des mots dans la tête.

    Car vos écrits et vos cris me restent. Vous êtes mon Julien Sorel, celui qui me permet de me prendre pour ce que je ne suis pas.

    Et pour moi, c’est tout.

    Merci à vous.

  14. Avatar de MerlinII
    MerlinII

    N’attendons rien des robots. L’avenir (s’il y en a un) est au « Low Tech »

    Voir Philippe Bihouix
    http://www.dailymotion.com/video/x20m2hy_entretien-avec-philippe-bihouix_news

    Le mythe du recyclage à l’infini est un leurre en l’état de nos processus industriels, alerte Philippe Bihouix, ingénieur, qui, dans son livre L’Âge des low tech, plaide pour les « basses technologies ». Ou comment « revenir à l’âge des Visiteurs, mais avec le dentiste ».

    1. Avatar de écodouble

      Oui, Merlinll !

      La société du futur ne pourra être que si elle est la société de la « décomplexification » ; avec une économie de l’économie d’énergie.

  15. Avatar de pucciarelli
    pucciarelli

    Bonjour. Je crois, dans ma grande chance, avoir la seule attitude susceptible d’éviter le découragement, le nervous breakdown ou encore le dérapage idéologique qui me ferait croire que la lutte des classes est terminée au moment où elle fait plus que jamais rage au détriment des citoyens dépourvus de patrimoine. Pour cela, je regarde l’histoire: quitte à me tromper, je ne vois pas d’exemple qui permettrait de penser que, rationnellement, les sociétés sont capables de se réformer en profondeur. La lourdeur des idéologies, des habitudes, le poids des cultures nous interdisent souvent et de penser juste, et d’entraîner légitimement une majorité dans la contestation des pouvoirs établis. Et 1789 dira-t-on? Alors oui, sauf quand les révolutionnaires sont en majorité les aspirants à un nouveau pouvoir qui va s’empresser de recréer à son profit une oligarchie, que nous trimbalons toujours, et à mon avis pour longtemps. Alors que faire? Penser, écrire, se battre quand c’est possible, en attendant que le train de la « modernité » rencontre un obstacle plus coriace que lui, et que les cartes soient à nouveau dans le jeu, susceptibles d’être redistribuées. Alors, les intelligences préparées, nourries de réflexion longuement mûries, pourront peut-être peser sur la formulation d’un nouveau destin (Keynes n’y sera pas de trop…). En sachant qu’il est à priori impossible de créer une société et un monde durablement justes. Ainsi en va-t-il de la condition humaine, que nous partageons aujourd’hui, et peut-être demain si nos héritiers veulent bien se souvenir de nous. Des hommes (et des femmes) donc, confrontés à la médiocrité de leurs poids respectifs, et pour certains d’entre nous (?), en phase avec les grands courants de pensée de l’heure, qui sauront d’une manière ou d’une autre imprimer plus ou moins un futur peu prévisible, mais à coup sûr fort inquiétant. Comment arriver à museler le goût du lucre et du pouvoir? Une question aussi vieille que l’humanité. Avec l’ère médiatique, cela se sait plus, mais se réfléchit moins. Je suis donc au total confiant dans la survenue d’un désastre généralisé, et méfiant quant aux capacités de réponse des victimes de ce désastre. Et, sans savoir pourquoi, je pense brusquement aux fusillés de la Commune de Paris! Un hasard sans doute. Allons, l’intelligence perd souvent, mais pas toujours. Telle est l’aune de mon optimisme, et je m’en contente. Cordialement.

  16. Avatar de maboiteaspam
    maboiteaspam

    @Benoît,

    Je crains bien que cela soit même pire. Je laisse Paul, ou d’autres, le soin d’infirmer ces idées pour mon plus grand bonheur.

    Cependant, tant bien même, demain, nous, vous, Paul, whatever, sommes aux manettes, bannissons les paris financiers, remettons tous dans l’ordre ect. ect.
    Je ne voit personnellement aucune raison à ce que cette réussite perdure plus longtemps qu’une vie d’homme (90 années, une génération).

    En effet, nous naissons stupide, et lorsque tout va bien, passons notre vie à tenter de devenir intelligent.
    Alors je ne doutes pas que passer un certain temps de rédemption, un con, celui qui n’a pas assez arpenté les questions de nos sociétés nous foutent tout en l’air, par désir ‘de ce qu’il lui plait’, par idiotie, ou simplement l’oubli des bonnes choses.

    Dès lors, on se pose la question, à nouveau, ‘à quoi bon’.
    La réponse cinglante, je le crains, à rien si notre désir individuel ne peut se transcender en désir collectif.

    Ce n’est pas l’histoire qui est éternel recommencement, c’est l’Homme.

    —-

    Il n’y a qu’à voir ces ados qui ne sont pas fichu d’énoncer les protagonistes de la grande guerre (seulement 50 ans en arrière !!!!!!!!!!!)
    Les quelques principes que l’on a transcendé en désir collectif (droit de l’homme et autres), sont tous bafoués à longueur de journée.

    bref, je suis dans un certain désarroi aussi.

  17. Avatar de Christophe
    Christophe

    « Je travaille en R&D (avec un R pour faire pompeux), et mon boulot consiste soit à « remplacer des cons par des machines », soit à « permettre à des cons de faire des tâches qu’ils ne comprennent pas », histoire qu’on ait pas besoin de (trop) les former. Et ça me saoule. »

    Et ça se comprend.

    Ceci n’est pas du en premier lieu à la technologie mais l’idéologie dans laquelle baigne le bébé. Celle ci est connue, elle s’appelle « l’organisation scientifique du travail ». Une de ses nombreuse particularité (ou conséquence je ne me battrai pas sur l’oeuf ou la poule) consiste effectivement à « désintellectualiser » une tâche complexe en segmentant / automatisant ce qui peut l’être / déqualifier les métiers pour les transformer en opérations.

    Or, ce qui peut gripper dans cette belle machinerie à détruire l’humain (mais ça devient de plus en plus difficile avec les méthodes « modernes » d’organisation) c’est la rencontre humaine et de travail entre « l’automatiseur » et le futur « automatisé ». Cela s’est produit fortuitement (bêtement à cause de problèmes de surface) dans les années 60 à la DGAC. Cette histoire est comptée dans un ouvrage de sociologie de Sophie Poirot-Delpech : « Mémoire et histoires de l’automatisation du contrôle aérien. Sociogiographie du CAUTRA » : Résultat (spoiler en langage contemporain) : l’humain est au centre alors qu’au départ il devait être éliminé de la boucle petit à petit.

    Tentez d’œuvrer au milieu des « cons » (j’ai bien saisi la note humoristique) et votre œuvre sera radicalement différente (et là, je ne m’adresse pas à vous mais à la cantonade). La résistance viendra toujours de « l’organisation rationnelle » des possédants des entreprises.

  18. Avatar de samuel
    samuel

    Le doute, le questionnement sont plutôt des réactions rassurantes.
    On a des raisons de craindre des pertes de confort et cela à certaines vertus, car sinon aurions nous réfléchis ces dernières années sur: l’égalité, la nation, l’équitable, la liberté, la sédentarité, la consommation, la technique, la modernité, la loi, la complexité, les évènements, la raison, la transmission, les affects, le partage, les concepts, la Foie, la vulgarisation, les structures familiales, l’écosystème, la valeur, la temporalité, le prix, le bien commun, le risque, voir la justice? (j’en passe et ne témoigne que d’un contexte)
    (et encore pour cette dernière, la justice, c’est un peu faible, on n’a pas tellement intégrer qu’un besoin de justice individuel peut « aussi » déboucher sur une injustice collective, quiconque aura regardé des arrestations filmés par hélicoptère aux états-unies, aura l’occasion de ce demander si: les policiers dans leurs quêtes pouvaient « aussi » tuer des civils « collatéraux »?, cela pourrait avoir d’autres possibles pour les 40% qui ne demandent pas le RSA et cela grâce à une administration (auquel je soumettrai bien jury populaire, ne serait ce que pour ces déclarations) heureuse de valider les demandes de l’exécutif, même quand il était celui de Martin Hirsch).
    « La mélancolie c’est même gratuit pour les perdant » (cf Moissec) et cela plutôt qu’une linéarité rassurante de « progrès » ( par exemple: j’en reviens pas qu’on est inventé des radiateurs serveurs, c’est :soit on va à la plage l’été et on n’a plus internet, soit il faut 40 degré dans la maison), mais c’est « aussi » une étape préalable à une transition (en attendant un probable « big badaboum » financier).

  19. Avatar de SADONOIX
    SADONOIX

    Oui, bon, les politiciens sont ce qu’ils sont, et ce n’est pas demain la veille qu’ils changeront. Mais pareillement pour toutes personnes, comme vous M. Puel, et moi pourrais-je dire. Comme disait je n’sais plus qui, Descartes peut-être : il est déjà compliqué pour un individu de reconnaître qu’il est dans l’erreur, alors imaginez ce que cela peut être pour un groupe, voire une société toute entière.
    Qu’entends-je : Paul Jorion, en train de désespérer ? Allons bon !
    Or, je miserais sur le contraire, car il reste tant de choses excitantes à faire…
    Bref, M. Puel, si je comprends bien votre message : ainsi vous souhaitez interroger le Saint-Esprit, en espérant trouver quel pourrait être le bon moyen d’action pour faire bouger les choses dans une bonne direction, en évitant si possible le gouffre.
    Alors, il me semble que sur ce point, seule une idée très simple et claire (à la manière de Gandhi – la marche du sel) doit être envisagée afin de toucher et fédérer autour d’un projet le plus grand nombre. Certains sur ce blog avaient suggéré de créer un parti. Je ne pense pas que cela soit la meilleure façon de réinventer la politique. Non, il faut une idée plus évidente, lumineuse, afin que tous ou presque, disons 99% des gens soient intéressés, et prêts à s’engager dans cette grande opération commune et universelle, non pour défendre les intérêts de chacun, mais nuance : répondre aux besoins de tous. Une idée qui fasse crédit non selon les envies du moment pour faciliter son mode de vie, mais pour ne pas compliquer les moments importants de la vie où nous avons besoin de la confiance d’autrui – et par là même – renforcer celle que nous devons toujours lui accorder ou bien éventuellement lui refuser en cas de triche.
    Alors, où trouver la solution ?
    Et bien, oserais-je le dire, on peut la trouver dans le blog de Jorion.
    Non, je suis sérieux !
    Là voici : « devenir Izsogoud à la place d’Iznogoud »
    En fait, il suffit de s’inspirer de ce que fait notre « ennemi », dixit le Calife Hollande, non par rejet, simplement en retirant notre argent et épargne des banques (dixit l’acteur Cantona), mais avec notre bourse devenir notre banque, dans le style de ce que disait Julien Alexandre (cf. billet du 20 juin 2014) :
    « Françaises, Français, si vous voulez que les politiques tentent de restaurer la confiance avec vous comme ils tentent de le faire avec les marchés financiers, arrêtez de vous demander ce qu’ils peuvent faire pour vous et demandez-vous plutôt ce que vous pouvez faire pour eux : faites-vous coter en bourse. »
    Réinventons le métier de banquiers, rentrons dans leur jeu, mais à notre manière : peuples unifiés , devenez la plus grande entreprise privée, la BES : Banque du Saint-Esprit !!
    Banco Espirito Santo : nouveau concept de banque où il s’agirait de glaner collectivement des informations de l’environnement ou d’autres organismes, de développer une connaissance commune et apprendre d’expériences passées, en étant même capables de collectivement changer de «code» pour écarter les «tricheurs» qui voudraient exploiter encore les efforts du groupe pour leur propre intérêt. Mon mot de la fin sera donc : BESONS !
    He’s so good!

Contact

Contactez Paul Jorion

Commentaires récents

Articles récents

Catégories

Archives

Tags

Allemagne Aristote bancor BCE Bourse Brexit capitalisme centrale nucléaire de Fukushima ChatGPT Chine Confinement Coronavirus Covid-19 dette dette publique Donald Trump Emmanuel Macron Espagne Etats-Unis Europe extinction du genre humain FMI France Grèce intelligence artificielle interdiction des paris sur les fluctuations de prix Italie Japon John Maynard Keynes Karl Marx pandémie Portugal psychanalyse robotisation Royaume-Uni Russie réchauffement climatique Réfugiés spéculation Thomas Piketty Ukraine ultralibéralisme Vladimir Poutine zone euro « Le dernier qui s'en va éteint la lumière »

Meta