LE TEMPS QU’IL FAIT LE 12 AVRIL 2013

C’EST TERMINÉ !

Le débat au sujet de cette vidéo aura lieu dimanche 14 avril entre 15h et 17h.

L’adhésion : s’identifier à ses propres paroles et à ses propres gestes, condition pour que l’on bénéficie de la reconnaissance de l’autre.

Principes des systèmes intelligents (1989 ; 2012) : pages 217-229
Comment la vérité et la réalité furent inventées (2009) : pages 147-156

Quand un gouvernement prend des mesures contraint et forcé, il est déjà en fait trop tard pour lui pour les prendre, parce que l’adhésion manque précisément.

Sur YouTube, c’est ici.

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56 réflexions au sujet de « LE TEMPS QU’IL FAIT LE 12 AVRIL 2013 »

  1. http://www.liberation.fr/politiques/2013/04/11/hollande-extremiste-du-centre-gauche_895633

    « C’est moins par pragmatisme que par conviction que le Président refuse toute politique de relance. »

    Si ce sous-titre de l’article vous semble quelque peu contourné, c’est comme l’explique la suite que sa politique keynésianiste n’est « pas très intuitive » donc « pas très simple à vendre politiquement. »

    « Européen, à cheval sur le sérieux budgétaire, et convaincu du bien-fondé du libre-échange » l’adhésion de François Hollande à sa politique de rigueur serait aussi profonde qu’inébranlable (« un monolithe de granit, très difficile à bouger. » )

    Sauf que, « en bon keynésien qu’il est, le chef de l’Etat est convaincu qu’une politique de relance, via l’investissement public, à l’échelle de l’Union européenne serait pour le coup très efficace. Mais là, il se heurte à une contrainte politique majeure : dans une Europe dominée par les conservateurs, la France socialiste est très minoritaire. »

    Finalement il aurait été plus simple de le dire dès le début : c’est à la fois par conviction et par pragmatisme que le Président refuse toute politique de relance…

    • Il s’agit dans ce cas-là de keynesianisme « Canada dry », si vous voyez ce que je veux dire.

    • « en bon keynésien qu’il est, le chef de l’Etat est convaincu qu’une politique de relance, via l’investissement public, à l’échelle de l’Union européenne serait pour le coup très efficace. Mais là, il se heurte à une contrainte politique majeure : dans une Europe dominée par les conservateurs, la France socialiste est très minoritaire. »
      D’une part je ne sais pas ce que peut bien être le « keynésianisme » du chef de l’Etat ou d’un quidam et d’autre part je ne crois pas que l’Europe est dominée par les « conservateurs ». Elle est dominée par les libéraux, en économie et aussi, au moins en partie, en ce qui concerne l’évolution des conduites sociales.
      Maintenant je suis toujours très étonné de ne jamais rien lire, sur ce blog ou les autres, quoi que ce soit qui concerne la troisième révolution industrielle. http://www.editionslesliensquiliberent.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=37

      • Le mur de l’argent s’est maintenant transformé en mur de l’Euro. Mme Merkel a remplacé Mme Tatcher.

  2. Bonjour à tous,
    les déclarations de Hollande et d’autres dirigeants européens ressemble plus à des tentatives de temporisation pour laisser passer l’orage.
    Il semblerait que l’on entre déjà dans une nouvelle phase avec le ministre de l’économie Allemand qui en remet une couche sur les réformes structurelles et les déficits budgétaires.

  3. « L’adhésion : s’identifier à ses propres paroles et à ses propres gestes, condition pour que l’on bénéficie de la reconnaissance de l’autre. »

    Donner l’illusion de cette identification est bien suffisant pour faire adhérer les spectateurs, d’autant plus quand l’illusion est certifiée par les experts médiatiques.

    Je crois que l’adhésion est bien plus que cela. C’est l’identification des individus, seuls ou en groupe, à l’idéologie dominante et cette identification est volontaire ou produite par la fabrique du consentement.

    • « Donner l’illusion de cette identification », ce serait déjà pas mal mais mon sentiment, c’est qu’on est encore bien loin même de cela.

      • Permettez-moi de ne pas être d’accord avec vous tant je suis persuadé que l’illusion, quand elle est matérialisée, permet d’éviter la réalité elle-même et constitue ce que les pêcheurs nomment un leurre.
        Pour le dire autrement, à propos de notre président et de sa clique, il leur suffit de se dire « de gauche » pour donner aux spectateurs qui les élisent l’illusion d’une idéologie « socialiste » alors que les idées – ou l’utopie – socialistes sont incompatibles avec le libéralisme.

      • Piqûre de rappel : LE TEMPS EST VENU D’ENFONCER LES PORTES OUVERTES

        26 MARS 2013

        La tragédie qui se déroule sous nos yeux résulte essentiellement de la disparition de la pensée socialiste du monde en général, et de la réflexion au sein des « partis socialistes » en particulier.

        Cela a déjà été dit, et c’est vrai : les « partis socialistes » avaient besoin du communisme comme d’un épouvantail pour leur permettre d’apparaître comme un moindre mal aux forces de l’argent, liguées résolument contre eux.
        Aujourd’hui, la population est désarmée devant l’effondrement de l’Ancien Régime contemporain fondé sur l’argent (après l’avoir été autrefois sur la terre) car la pensée socialiste n’est plus défendue par personne. La droite s’identifie à cet Ancien Régime condamné dont l’extrême-droite fournira les dernières troupes (cela s’est déjà vu et se verra encore), la « gauche » s’est ralliée à cet Ancien Régime (même si la maladresse dans son soutien trahit un reste de réticence). Le vide devant nous est tel que le communisme, héritier du dogmatisme de Marx, tente un retour (malgré le souvenir cuisant qu’il a laissé dans les corps d’abord, dans les mémoires ensuite).

        Le moment est venu d’enfoncer les portes ouvertes sous peine de voir la civilisation disparaître (et il ne faut entendre par « civilisation » rien d’autre que la capacité à vivre longtemps et en bonne santé, à être éduqué et pouvoir comprendre ainsi le monde dans lequel nous sommes, et être libéré par la gratuité de l’asservissement corrupteur à l’argent).

        La pensée socialiste existe : elle est née au XIXe siècle avec les Sismondi, Saint-Simon, Proudhon ; elle a fleuri au XXe siècle avec les Jaurès, Keynes et Debord ; on la trouve au XXIe siècle dans les livres de Robert Skidelsky, ceux d’Adair Turner, ainsi que dans les miens ; elle s’exprime aussi ici-même sur ce blog, dans ses billets invités.
        Le temps presse : les « partis socialistes » européens doivent se rallier dans l’urgence au socialisme. Sinon (et il ne s’agit pas là de vaine rhétorique) c’est bien simple : il ne restera plus rien de ce à quoi nous tenons, de ce qui fait que nous pensons (de plus en plus rarement hélas) qu’il fait parfois (oui vraiment) bon vivre !

      • Voter pour un homme politique dont les actions ne correspondent ni aux discours qu’il tient ni aux principes qu’il prétend être les siens peut être très commode quand les actions ne sont pas très reluisantes mais que les discours sont rassurants et les principes admirables!

        À mon avis il arrive assez souvent qu’une partie au moins des classes moyennes ne soient pas réellement en désaccord avec la politique qui a été suivie, ce qui n’empêche nullement de trouver le résultat insuffisant et de « procéder à l’alternance ».

  4. Bonjour ensoleillé à tous

    Adhésion… concept fort intéressant mais je vous l’avoue, pas très clair pour moi dans le cas qui nous occupe…
    Je ne vois pas bien le problème
    Vous parlez du fait que F. Hollande ne croirait pas suffisamment à ce qu’il s’apprête à faire…
    C’est étrange de parler d’adhésion totale et entière en évoquant un homme qui oeuvre politiquement; domaine où règne le compromis…

    Le véritable problème et ce sur quoi nous devons être vigilant ne serait pas plutôt l’application concrète et réelle dans les mois à venir de ce qui à été annoncé et promis: dans le fond comme dans la forme…?

    Je crois pour ma part que F. Hollande n’est pas celui qui « … n’aime pas les riches… » parce qu’ils seraient riches… mais parce qu’ils seraient sots, voleurs, menteurs… Je le pense sincère lorsqu’il désire changer les règles… ce sur quoi nous pouvons nous poser des questions c’est sur sa manière, son choix de stratégie… mais il est un peu trop tôt pour porter des conclusions…
    De deux choses l’un…
    Soit les réformes ont lieux, en France comme dans toute l’Europe et sa « manière bonhomme » aura été payante… (et ce même si cela se fait au coup par coup, « contraint et forcé » comme vous dites)…
    Soit rien de véritablement révolutionnaire n’arrive et là, effectivement, le politique F. Hollande aura été en dessous des évènements…

    http://www.dailymotion.com/video/x58md_je-n-aime-pas-les-riches-f-holland_news#.UWqn-yuHVY4

    • Je n’aime pas les riches!!
      Bon, à partir de quel niveau de fortune sommes nous riche?

      • De toute façon peu de gens aiment ceux qui sont plus riches qu’eux!

        Le pire c’est plutôt notre tendance à être gênés par ceux qui sont plus pauvres que nous ou à en avoir peur.

    • Je n’aime pas les riches, c’est comme le « coup de balai »:
      la langue de bois des politiciens bourgeois, professionnels de la démagogie.
      En appeler aux resentiments, pour écarter la compréhension des réalités sociales. Le problème n’est pas les riches, mais les rapports de production capitalistes, qui ont représenté un progrès fantastique, mais comme tout change, sont devenus une entrave et même menacent la survie de l’espèce.

      • @ Charles A.
        « … En appeler aux resentiments, pour écarter la compréhension des réalités sociales… »
        Faudrait savoir… on adhère viscéralement ou on n’adhère pas…?

        Vous êtes compliqués les gars…

        Moi, je préfère utiliser les armes ennemis… le pragmatisme

        De manière pragmatique, je crois que tout est bon dans le cochon de politique lorsqu’il s’agit de changer la donne…
        C’est sur l’Europe de 2014, 2015 etc… que l’on jugera la bête Hollande… tout le reste, je m’en tamponne raisonnablement…

    • Je les envie ! Si je n’avais pas été convaincu qu’il pleuvrait des cordes (comme hier), j’aurais mis le débat en soirée. Mais je m’apprête à ouvrir la fenêtre 😉

  5. Annoncer des choses auxquelles on ne croit pas et qu’on pense fausses
    Oui c’est bien un masque, (une illusion), qui a une fonction cachée, celle de s’approprier la vie des gens honnêtes.

  6. Je pense que tout est en fait dans le timing. Hollande pense temporiser jusqu’aux élections allemandes pour négocier une relance européennes si le SPD remporte les élections, le CDU de Merkel refusant tout compromis à ce sujet. Je le pense mais n’en suis pas certain.
    Si tel est le cas, ceci dit, cela laisse sans voix, car miser tout un quinquennat sur un résultat électoral allemand serait juste pas sérieux.
    Dans l’autre cas, c’est-à-dire si Hollande adhère à cette austérité absurde, alors il n’y a plus rien à attendre de lui.
    Entre l’absurde et le « pas sérieux », cela donne quand même froid dans le dos.
    Dernière hypothèse, il attend que la crise généralisée atteigne l’Allemagne pour reprendre le dessus et imposer son discours sur la « croissance », qui, il est vrai, doit se jouer au niveau européen pour être vraiment pertinente.
    Mais dans cette dernière optique, il est à craindre, comme le dit Paul, que les gens ressentent cette gestion « à chaud » comme un manque de conviction inquiétant, et donc un manque d’adhésion, en disant long malheureusement sur la pauvre vision d’ensemble dont est muni le pouvoir « socialiste ».
    C’est donc bien une question de timing, car le changement de cap, s’il intervient trop tard, ne profitera pas à Hollande (sa cote de popularité frôle bientôt l’irréversible) et le seuil pour passer de nain à géant (pour reprendre les termes de Emmanuel Todd) a ses limites.

    • Dur, dur, un soleil magnifique et – je sais pas vous mais – moi aussi, j’ai froid dans le dos.

      • C’est cette promesse d’un « mai 68 d’extrême-droite », d’un « printemps intégriste » ? Quel enthousiasme soudain en faveur du… mariage ! Pourquoi pas de la belote ou de la valse-musette ?

  7. Alors donc faut-il comprendre que le degré d’adhésion de l’acteur politique qui prononça le discours sarkoguainoïen de Toulon – i.e l’identification du discoureur avec ses gestes et paroles – était substantiellement supérieur, à celui du président normal aux yeux de Paul puisqu’on ne se souvient pas que ce concept d’adhésion ait été évoqué dans le premier cas ? On se contentait alors (moi le premier) de « prendre au mot » – contre, rappelons le, une immense majorité de rieurs peu disposés à convenir d’une quelconque adhésion de l’émetteur…
    Deuxièmement, comment expliquer, si l’adhésion de Hollande est tout sauf patente, que, comme l’a noté Paul dans un premier temps, la réaction aux « mesures annoncées sans adhésion » des prédateurs, blanchisseurs, corrupteurs, ait été tout sauf indifférente au danger qu’elles représentaient (toute ruse de la raison mise à part) ?

    • Qu’il y ait adhésion ou non, il est toujours possible de prendre au mot.

      Quand il y a adhésion, il n’est pas nécessaire d’espérer que les actes réaliseront les promesses : la garantie se trouve là.

      • Une questione demeure pourtant…
        A quoi adhère le peuple français…?… dans une démocratie, la question n’est pas nulle…
        Imaginer un président élu combattre contre vents et marrées une vision libérale majoritairement partagée de la gauche à la droite est une vue de l’esprit qui est hors de propos je crois…

      • @ cahuzac Jr
        « une vision libérale majoritairement partagée de la gauche à la droite » dites-vous…
        majoritairement partagée par les élites de la gauche à la droite, en fait.
        Le Peuple, lui, avait fait son choix en 2005

    • Bien dit LaVigne

      Décidément, ce concept d’adhésion appliqué à la politique n’est pas forcément le meilleur angle d’attaque pour comprendre l’époque et imposer les changements voulus… et la désertion du forum, loin d’être dû uniquement à ce très beau soleil printanier, est je pense, le résultat d’une question mal posée…

      • Cahuzac Jr, vous semblez reprendre du poil de la bête : la version humble n’était pas mal, je la regrette déjà !

      • « … la version humble n’était pas mal, je la regrette déjà ! »

        Toutes mes excuses si je vous ai paru humble à un moment ou un autre… j’évite autant que faire ce peut la condescendance… c’est un manque de respect qui participe à l’enfumage généralisé…
        Non, mon intention depuis le début est de comprendre ce qui a motivé votre utilisation du concept d’adhésion appliqué à la politique ainsi que les chemins que cela pouvait ouvrir…

        Quand au « poil de la bête »… ben, je vous avoue que celle à peu près une de mes seules préoccupation quotidienne… garder la gnaque…

      • C’est peut être le caractère jugé « exceptionnel » des mesures proposées par F.Hollande qui laisse quelque peu pantois…
        Le jour où ce dernier va réellement s’attaquer à la finance, nous allons être à court d’adjectifs…

  8. Qu’attendre d’autre d’un parti socialiste totalement converti à la pensée libérale ? Mais si l’analyse socialiste originelle est pertinente, son projet de société a été un échec. Le grand vide, c’est celui d’une construction alternative crédible et cohérente…

    • En ce moment les Italiens ne me semblent pas se disputer sur des idées mais pour ou contre des personnes, à propos de choses qu’elles ont fait dans le passé qui servent de repères pour savoir si elles tiendront ou pas leur promesse une fois élues.

      Il est probable que ça provient au moins en partie du nombre impressionnant de ceux qui sont soupçonés, objet d’une enquête, en cours de procès, condamnés (en appel ou pas), amnistiés.

  9. Bonjour à tous,

    Le soleil est au rendez-vous. Ce temps clément soulagera beaucoup de personnes en difficulté …

    Marlowe qui a écrit:

    « Je crois que l’adhésion est bien plus que cela. C’est l’identification des individus, seuls ou en groupe, à l’idéologie dominante et cette identification est volontaire ou produite par la fabrique du consentement. »

    Produite par la fabrique du consentement ?
    Si je vous ai bien compris, il s’agit de fabriquer des bandes à glu…
    – Vous connaissez certainement ces bandes suspendues dans les serres et réservées aux mouches qui s’invitent au festin.
    Mais lorsque les insectes s’y collent , pouvons-nous les considérer comme des spectateurs ?
    – En tout cas, je ne les ai jamais vu s’enthousiasmer et applaudir le maraîcher jardinier ! Elles n’apprécient peut-être pas la longueur du spectacle.

    Pardonnez mon cynisme, mais ne trouvez-vous pas la méthode peu digne et … inhumaine ?

    Vingt degré au thermomètre et une odeur de printemps dans l’air – mais il manque quelque chose… et j’ai l’impression que les bourgeons du dégoût ont bien résité aux gels tardifs, de mauvaise augure …

    Je continue la lecture.

    Merci pour le débat et bon après-midi.

    • L’adhésion prend des formes diverses, la course au bien-être matérielle (la norme de consommation) est un puissant moteur à la fabrication du consentement.

      • nous naissons au sein d’un consentement établi et fixé par l’histoire d’une communauté, difficile par la suite de s’affranchir des boulets névrotiques accumulés au fil des siècles.

    • Je crois que vous ne m’avez pas compris.
      Je ne parle pas de ce qui est possible ou souhaitable mais de ce qui est.
      L’adhésion est quasi générale à l’idéologie dominante qui est celle du progrès dans un environnement libéral qui peut être « de droite » ou « de gauche ». C’est pour le triomphe de cette idéologie et son objectivation que les spectateurs votent.

    • Je crois davantage qu’il faut trouver le chemin de l’évidence plutôt que du processus d’adhésion.

  10. La notion d’adhesion telle que vous la définissez me fait penser a l’expérience quotidienne du monde du travail. Les entreprises (ou administrations) sont des entités qui obligent leurs employés a tenir un discours formaté (le corporate message). Le succès professionnel dépend souvent de la façon dont ce discours est endosse par l’employé. Y a -t-il pour autant adhésion? En général non, même si c’est a des degrés divers. L’expérience la plus pénible de ma vie professionnelle est d’avoir travaille pendant deux ans dans une institution financière internationale dont je n’adhérais a quasiment aucun a priori théorique et aucun élément de discours. J’avais une impression de castration permanente (la fable du chien et du loup). C’est aussi pour cela qu’il est difficile de se faire des amis dans ce genre de lieux, ou alors sous la forme d’une conspiration contre l’entité. Chacun joue un rôle. La notion d’adhésion rejoint celle d’authenticité.

    Juste une petite rêverie de dimanche matin…

    • Oui tout à fait : les paroles auxquelles celui qui les prononce adhère complètement est « authentique ».

  11. Il faudrait rien qu’une fois que les politiques (et nous-mêmes) vivent de l’intérieur le danger plutôt qu’être spectateurs rimant avec résignation. Cela va au-delà même d’une tendance politique, ce qui est se perd dans les reflets des miroirs successifs où la peur est remplacée par la méchanceté du jugement et l’autodestruction.

  12. *Adhésion* – La théorie des Actes de Paroles (Austin, Searle …) nous enseigne sur le degré d’adhésion de la personne qui parle:

    Cit. Je crois que… Je suppose que… Il me semble que… Est-ce possible que… Je doute que.. J’affirme que..! > expriment une certaine attitude envers la contenu qui suit, p. ex. “que Moscovici a menti.” On peut parler d’adhésion, de posture épistémique, de probabilité, d’implication de la personne.

    La théorie est quasi muette sur la question de la sincérité, c’est à dire l’adhésion ultime, interne, de conviction personelle – de ‘vérité’. P. ex., je dis “Je doute fort que Mosco a menti”, pour occuper ma place dans la conversation, tout en sachant qu’effectivement il a menti, mon énoncé est ..un mensonge? une diversion? … je suis non-sincère, et c’est tout.

    Pour un autre pdv sur la non-sincérité on peut se tourner vers la sociologie (à la Goffman), si on reste au niveau individuel ou des petits groupes, car on parle là de rôles, de positions, de fonctions, de garder ou sauver la face, etc. et la notion de sincérité ou de ‘vérité’ n’intervient pas. Ce courant sociologique ne discute pas directement de stratégie politique ou de ‘com’ (grands groupes avec du pouvoir) mais est amha pertinent, car l’adhésion y est traitée comme dépendante de circonstances sociales, de règles sociales / de conventions de groupe, ainsi que de stratégies communicatives (qui ont ipso facto un but.)

    Saut en avant: l’adhésion en politique est principalement régie par 2 axes, suivant ce type de travaux:

    1) Un niveau de conviction ou d’adoption perso ou de groupe concernant certains principes, postures, types d’idéologie: les fondamentaux. Le degré de conviction essentiel de l’individu est insondable, mais la sincérité est de mise…

    2) La construction d’une stratégie en fonction d’un but, idéalement cohérent avec 1, avec la plus grande cohérence et efficacité.

    Le Gvmt. Hollande est perdu par rapport à ces points basiques.

    Compréhensible, car la position dans lequel il se trouve est hyper merdique, il s’agit de *réparation* et non pas d’une visée vers le futur à partir d’un présent insatisfaisant mais ordinaire.

    On voit donc apparaitre en vrac, et de facon maladroite, incoordonnée, non réfléchie, tout ce qui est usuel dans le cas de révélations inopportunes de ‘secrets’ et/ou de confessions, spontanées ou forcées.

    Sans les détails,..
    a) *mea culpa* pour le passé (e.g. Cahuzac) (!) “faute impardonnable” – au fait un délit pénal – l’institutionnel est mis de coté. Cela s’accompagne de la désignation de boucs émissaires. Primitif, tout ca, et déjà gravissime..

    b) La promesse d’un futur meilleur, qui passe par, à la fois,

    PLUS de révélation(s) / confessions ou de “transparence” spontanée, non contrainte, peut-être obligatoire par la suite (ex. publication du patrimoine des élus), et:

    PLUS de contrôle (ex. fiscal)

    Contradictoire. Si le contrôle fonctionne, la transparence n’est pas nécéssaire; si la transparence marche le contrôle est caduc.

    Le mari infidèle confondu, c’est similaire – en cas de tentative de réparation ou de sauvetage de contrat dans un scénario stéréotypé à outrance:

    La stratégie est tout azimut, confession, soumission, garanties de transparence des actions futures (où il se trouve quand, avec qui, quel dépenses, etc.), information tip-top (relevés de phone, internet, banque..). L’épouse victime des mensonges passés exige à la fois plus de contrôle -donne des permissions – et des offrandes en forme de cadeaux.

    Problème: il n’y a pas d’épouse, cad. pas de contre-pouvoir en France. Le peuple ne réclame pas des cadeaux ou des relevés de phone! La réparation proposée est construite à travers une substitution d’acteurs imaginée, le fautif calcule ce qui pourrait être demandé!

    Si j’ai commencé avec Searle et l’individu, c’est bien que la confusion entre le niveau personnel et le niveau institutionnel et législatif (y compris pénal) trouve ici une nouvelle avancée. (Cf. Sarkozy: les Roms, les conducteurs fautifs, etc.)

    Abba, “Knowing me, Knowing You.” 1978.

    http://www.youtube.com/watch?v=qrfY7RNaBjw

  13. Aujourd’hui, pourquoi adhérons-nous à l’Union Européenne ?
    Eh bien parce que ses fondateurs ont réussi à nous faire partager l’idée que cette union ferait notre force. Comment expliquer alors notre désarroi croissant devant cette même Europe ? Eh bien toujours parce que nous voyons que sous cette belle devise « L’union fait la force » et à laquelle nous adhérons toujours, il y a anguille sous roche, quand on voit à quel niveau, elle abrite soigneusement en son sein, paradis fiscaux ou bancaires. La Suisse, par exemple, chose incroyable, bien qu’au cœur de cette Europe, n’adhère toujours pas l’U.E. et fait tout pour garder encore son secret bancaire. Alors adhésion, oui ! Mais pour quelle Union ? Celle des mensonges et des riches secrets ou celle des vérités courageuses ?

    • pour l’union, mais surtout pour éviter la désunion et le retour des champs de bataille morbides et assassins. Les marchands font leurs affaires, cultivent les échanges et s’enrichissent au lieu de de briquer les canons. Mais pas de réelle volonté politique concernant l’harmonisation fiscale et la réglementation bancaire. Pourquoi en priorité une monnaie unique ? Et bien pour faciliter les échanges marchands. Le citoyen est choyé pour sa consommation, c’est un acheteur potentiel, rien à faire de sa citoyenneté.

    • Excusez-moi, Philgill, étant d’ici et d’ailleurs, j’ai la conviction que la plupart (des élites) des pays qui ont adhéré à l’EU l’on fait parce qu’ils étaient persuadé(e)s que c’était une poule aux oeufs d’or …

      Bonne soirée

  14. le printemps tardif semble distraire les adhérents au débat, ils cultivent leur jardin, taillent la vigne, épandent à travers champs.

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