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2 réponses à “Le libéralisme est la philosophie spontanée du milieu des affaires”
Le libéralisme philosophie naturelle des milieux d affaire… comment expliquez-vous alors les grands patrons protectionnistes ou antilibéraux de tous poil ? comment expliquez vous le peu de liens entre les grands auteurs libéraux et les milieux d affaire (en dépit d une grande érudition, je ne connais qu un économiste entrepreneur dans l histoire, JB Say, et deux spéculateurs, Ricardo et Keynes) ? vous connaissez les positions de Buffet, Gates & cie sur l héritage et sa taxation ? savez-vous que la moitie des milieux d affaire français ont fait l ENA ou l X et sont tout sauf des libéraux ?
Par ailleurs, cette idée selon laquelle les libéraux pourraient être définis par l idée obsessionnelle de suppression des règles n a aucun sens ; une bonne part de la pensée libérale en occident depuis deux siècles est centrée sur la création de règles de juste conduite, je pense en particulier a Hayek qui a écrit des milliers de pages sur ces questions (je vous recommande en particulier le triptyque Droit, législation et liberté).
Enfin, empiriquement, si vous croyez que les 25 dernières années aux USA ont été des années de dereglementations débridées, je vous suggère de réaliser des études de cas sur les marches agricoles, l énergie et en particulier les normes environnementales, la sécurité, la santé, etc. Il existe des indicateurs de la réglementation comme le nombre de pages des codes (des impôts, du travail, de la construction, etc) et ces indicateurs donnent le même résultat, très clair : la hausse continue des textes législatifs, des emplois de fonctionnaires, des normes bureaucratiques et des règles administratives (c est l une des raisons pour lesquelles les avocats se font de plus en plus d argent aux Etats-Unis…).
Un sérieux retour dans le monde réel s impose.
Le libéralisme veut déréglementer mais je pense que quand il n’y a plus de réglementation la valorisation des choses se fait par des sentiments bassement humains de manque ou d’excès artificiellement créés. Et dans ce cas, ce qui a de la valeur n’est pas le bien propre mais la gestion du manque ou de l’excés. Un homme qui n’a jamais eu faim peut encore comprendre par empathie en voyant un autre homme avoir faim, donc il faut laisser des hommes avoir faim (!). Un homme qui n’a jamais eu de Yacht de 100 mètres peut aussi comprendre par empathie … Donc le libéralisme exclut une minorité ou une majorité de personnes des biens ou des services pour les valoriser de manière artificielle car c’est la gestion de ce manque ou de cet excès qui en fait la valeur. La finance en est un bon exemple mais n’importe quel autre domaine aussi. Le manque doit être maintenu avec un équilibre entre les bons sentiments et laisser l’empathie exister. L’excès de même. Je crois que nos ancêtres nous ont tristement laissé des souvenirs de famines que nous mimons pour le plaisir en voyant d’autres mourir et qu’il y a une croyance malsaine mais très consensuellement partagée qu’il faut voir des hommes dans des cas outranciers pour bien faire comprendre à la majorité que c’est toujours possible.
Aujourd’hui le libéralisme créé ces exemples. On prend n’importe qui et en trois mois on en fait une « star » qui « mérite » de gagner 100 fois plus que quelqu’un d’autre. Avant, c’était Dieu qui vous reconnaissait, aujourd’hui c’est une grosse entreprise. Cela paraît dans l’esprit contemporain plus juste mais tient encore de la croyance. Les pseudo–exemples de réussite ne sont que des exceptions à des règles bien réelles mais qui servent quand même d’exemples pour une majorité qui veut croire que les règles se déduisent d’exemples aussi peu nombreux soient-ils. On a en France un Ministre dont les parents étaient immigrés qui est arrivé à Bac+3 par lui–même puis qui s’est fait aider par une relation pour terminer des études à Bac+8. La règle c’est que si vous êtes fils ou fille d’immigré et que vous avez Bac+8 vous avez du mal à trouver du travail à cause de votre nom etc… et que vous n’avez pas de relations haut placéés. Ce ministre qui vient vous dire qu’il est un exemple n’est en fait qu’une exception qui a eu énormément de chance et pas d’un mérite propre puisque par lui–même il n’était pas arrivé au même niveau d’études que d’autres ayant les mêmes difficultés et qui sont la majorité et qui ne seront jamais ministre quelque soit leur travail ou leur mérite.