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Le réseau comprend un sous-ensemble (les « mots à contenu ») d’une langue naturelle particulière – Blog de Paul Jorion

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6 réponses à “Le réseau comprend un sous-ensemble (les « mots à contenu ») d’une langue naturelle particulière”

  1. Avatar de Corentin
    Corentin

    Objets et relations, dirions nous dans le jargon de l’abstraction « IT ».

    Avec dans ce cas précis une catégorie spécifique, celle d’un dispositif d’ « intensification » ( au sens large de réglage, de modalité )

    Mais la langue est aussi son propre méta langage et tout se complique à coup de métaphores, synecdoques et tout le toutim des définitions auto-référencées.

    Et les mots eux même cristallisent et sédimentent aussi des syntagmes et/ou des métaphores autrefois inventés, pratiqués, ouverts, puis passés depuis dans le sens commun et désormais figés.

    Bon, cela tombe surement comme un cheveu sur la soupe…

    Mais dès que j’en aurais le temps je lirai la série…

    Cordialement

  2. Avatar de JLM
    JLM

    @Corentin

    J’attends de comprendre comment Jorion intégrera « l’humour de Joyce » dans sa dynamique de mots.

    §

    Les contemporains de Joyce ont été frappés par sa tournure d’esprit orientée vers les énoncés qui se « décrivent eux-mêmes » ; ainsi Joyce complimentait-il les dames qui lui offraient du thé d’un « Je vous remercie de votre bon thé et de votre bonté. »

    Leur « bon thé » est un effet de leur « bonté », et inversement. Ce jeu de mot est une sorte de «fonction récursive» pour lequel le résultat est repris comme argument, mais avec un changement de type logique ; le signifiant (phonétique) est repris comme signifié, mais avec un glissement de référent. Deux autres exemples de la tournure d’esprit autoréférentielle de Joyce ont souvent été commentés. Ainsi, de façon étonnante, Patrick Parrinder, analysant le rapport de Joyce au langage et aux rêves, rapporte l’anecdote suivante : dans l’appartement de Joyce, Frank O’Connord touche le cadre en liège (cork) d’une gravure représentant la ville de Cork, le dialogue s’établit ainsi :

    – What’s this?
    – Cork
    – Yes, I see it’s Cork. I was born there. But what’s the frame ?
    – Cork.

    Lorsque O’Connord relate cette scène devant Yeats (qui pourtant avait défendu Joyce à propos de la « nécessaire idiosyncrasie » de Joyce), le poète en est abasourdi et s’écrie : « C’est de la manie, c’est de la démence. » (Parrinder, The nightmare of history, p. 207). Une autre anecdote relative à la jeunesse de Joyce joue sur le même ressort :

    «Je suis Joyce », ainsi, l’étudiant sans argent et sans billet s’ouvrait-il les portes d’un théâtre de la haute société dublinoise, faisant du portier un sujet supposé savoir qu’il ne doit pas ignorer Qui sera comme s’il l’était déjà :« James Joyce »

    (cf. I am Joyce ; « Freud », René Major, in Le magazine littéraire, n° 161, mai 1980).

  3. Avatar de Paul Jorion

    « Bon thé » et « bonté » ne font que prétendre à l’ambiguïté : il n’existe pas deux locuteurs pour qui l’un et l’autre auront la même valeur d’affect.

    Le plus bel exemple que je connaisse d’auto–référence est l’acte fondateur de l’
    « art conceptuel ». L’artiste – dont l’un des érudits que vous êtes me rappellera le nom – fait parvenir à la galerie la lettre suivante : « Je vous fais parvenir un objet d’art important et je vous prie d’en accuser réception ». Deuxième lettre : « Vous n’avez pas accusé réception de l’objet d’art que je vous ai fait parvenir ». La galerie répond : « Nous n’avons rien reçu ! ». Troisième lettre : « L’objet d’art en question était la lettre commençant par ‘Je vous fais parvenir…’ ».

  4. Avatar de JLM
    JLM

    Je voulais parler de l’autoréférence au niveau de la position affective du locuteur : l’assemblage de « bonté  » et « bon thé  » forme ici leur propre « smiley. »

    Je me demande comment vous allez modéliser le fait que « pour parler nous nous mettons à la place de l’autre « , et que la parole se construit par anticipation des réponses de l’autre anticipant nos propres réponses. Bref, qu’il y des boucles, des niveaux, et d’autres questions, par exemple qu’est-ce qui décide d’un changement de niveau, etc … Bref l’énoncé développe une stratégie d’anticipation des affects que nous imaginons recevoir de l’autre, et pas seulement la ligne de plus grande pente, il me semble qu’il y a déjà un petit calculateur à l’oeuvre, sauf dans le cas d’une logorrhée autistique…

    §

    Considérés séparément, les énoncés « merci pour votre bonté » et « merci de votre bon thé » ne sont que des « caresses dans le dos « , des conventions envoyées à l’hôtesse dans le cadre de la norme sociale d’un  » tea « ; ce qui paradoxalement met à néant leur valeur littérale. Couplées par un « et », la répétition des platitudes sert d’indice permettant à l’hôtesse de comprendre que Joyce lui sert effectivement des banalité, mais puis qu’il dit « les lui servir » c’est que justement elles n’en sont pas.

    Ici, thé est bon parce que la personne est bonne et réciproquement, il y a un saut dans le niveau d’interprétation et une relecture en boucle de ce qui vient d’être dit, et cette relecture est amorcée par l’assonance.

    §

    Question : pourquoi l’énervement de Yeats ?! Quel était l’enjeu ? Quelle est la valeur d’affect attachée à la monstration de Joyce : il détache le signifiant du signifié (ou du référent, selon les écoles), mais pourquoi ? It’s cork !

    Lacan avouait ne rien comprendre à Finnegans Wake, mais nous faisait entendre que malgré tout « ça se lit ». Si nous acceptons de lire sans comprendre, ou plutôt en comprenant après coup (et souvent « à côté », sauf si Joyce confirme l’interprétation); est-ce que parce que quelque chose passe au niveau des affects attachés aux signifiants, un peu comme dans le cas du bouquet de roses pour l’asthmatique de Freud ?

    Ps, ça ressemble à du Duchamp et il y a bien un cakcul d’anticipation. En voici une autre. Le bon moyen pour ne pas payer de timbre était (jusqu’il y a deux ans) de ne pas en mettre sur l’enveloppe, mais de mettre une seconde fois l’adresse du destinataire à la place de l’adresse de l’expéditeur. La poste renvoyait à l’expéditeur sans vérifier!

  5. Avatar de JLM
    JLM

    Pourquoi n’envisageriez-vous pas une structure « en pâte feuilletée « , un peu à la façon d’un texte plié et remplié sur lui même, comme la « transformation du boulanger « . Est-ce parce que les mathématiciens n’auraient pas théorisé le calcul sur plusieurs couches de réseaux, chacune affectant à un même mot un environnement « de potentiel différent » et produisant chacun, avec des temps de réponse différents, des chemins en compétition avec les autres, la première sortie masquant les autres (excusez mon incompétence ce sont des images). Ou bien, avez-vous d’autres raisons ?

    Il me semble qu’aborder votre problématique de cette façon aurait d’entrée de jeu plusieurs avantages.

    D’une part, chaque couche de réseau pourrait rendre compte de données assez évidentes comme les tonalités affectives « d’enfant » de « parent » et d’ »adulte » repérées par l’analyse transactionnelle (Eric Berne). Ces « tonalités » agissent en parallèle et en compétition souvent l’une dominant les deux autres, du moins en apprence, et parfois en synergie dans chaque individu. De même, il semble plus simple d’y accorder d’autres modèles (« moi » « surmoi », formation d’un double bind batésonien etc.) Les personnalités multiples s’y retrouveraient à l’aise.

    Autre avantage non négligeable, nous retrouverions une approche « korzibskienne » des niveaux d’abstraction (je ne pense pas qu’il faille chercher des correspondances anatomiques, mais plutôt dans une forme d’épigenèse liée à l’historicité du sujet).

    Dernier point, l’interaction « entre couches de réseaux permettrait », il me semble, de rendre compte intuitivement de toute sorte de phénomènes « en boucle », par exemple de stratégies de la parole donnant l’impression d’être déjà calculées avant leur sortie…

    Je vous écris ça parce que je ne connais rien aux outils mathématiques que vous utilisez, peut-être peuvent-ils rendre compte, sur un seul et même réseau, des notions évoquées ci-dessus. Mais alors, signalez-le d’entrée de jeu, afin qu’un lecteur naïf dans mon genre ne soit pas, a priori rebuté par une image fausse,simplement parce qu’il imagine, à tort, une trop grande simplicité de votre modèle mathématique.

    Ps. à propos de « jack ter cap « , pourquoi n’envisagez-vous pas la simple condensation, laquelle opère, à partir d’éléments plus gros ?

    Bien à vous, JLM

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