« Je m’efforcerais d’avoir un dialogue honnête et de rester fidèle à mes principes. » kr kr kr
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33 réponses à “Le scandale des banques qui « créent » de l’argent”
Petit rajout au sujet de la fameuse phrase d’Allais
« Fondamentalement, le mécanisme du crédit aboutit à une création de moyens de paiement ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme une encaisse disponible, alors que, dans le même temps, la banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposée ou non dans une banque, est considérée comme une encaisse disponible par son récipiendaire. À chaque opération de crédit il y a ainsi duplication monétaire. Au total, le mécanisme du crédit aboutit à une création de monnaie ex nihilo par de simples jeux d’écriture ».
Ce qui est curieux c’est qu’Allais dit bien , au départ ce que dit Paul
» … la banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposée ou non dans une banque … »
Allais dit donc bien que la plus grande partie des dépôts est bien prêtée ! (Je pense qu’il aurait dû dire ‘utilisée’)
Mais Allais voit bien l’ambiguïté de la situation est utilise le mot JUSTE : ‘chacun considere l’encaisse comme disponible’ . et c’est la situation juridico-économique exacte. Et donc logiquement il utilise le bon terme : ex-nihilo .
Et il l’utilise précisemment pour briser cette situation et cette incohérence juridique , car lui aussi ne conçoit pas , au fond, qu’une chose puisse être à deux endroit à la fois.
Bien sûr il l’utilise au terme d’un raisonnement plutôt pénétrant où le concept contient et sublime sa contradiction , et ce « ex-nihilo » n’est effectivement pas le même que ceux qui ne s’en servent que pour voir des banquiers avec un faux-nez … crochu éventuellement, pour nous vendre de la servitude étatique au lieu de la souveraineté, et nous faire miroiter une monnaie ‘gratuite’ et un gouvernement universel chargé du malheur remboursé par la sécurité sociale.
PS/
1) La croyance en le ex-nihilo est tellement désincarné chez certains qu’ils peuvent en arriver à s’imaginer que l’argent déposé est comme dans un parking, inutilisé.
2) De toute façon , même pour les partisants du « dépôt qui fait le crédit » , il faut admettre logiquement au moins une phase initiale où un « premier crédit aurait fait le premier dépôt » (et ce ne peut-être la BC avec sa monnaie fiduciaire puisque celle ci ne fait que décroître depuis plusieurs décennies, jf … )
3) et si on disait que « les credos font les dépits ? » … qu’en pense NuageBlanc ?
Je relis les anciens billets de PJ, mais c’est bien difficile à trouver dans un blog…
Je ne considère pas non plus une reconnaissance de dette comme l’une des manifestations possibles de la monnaie. Un actif bancaire, une créance n’est pas de la monnaie (à l’exception de la monnaie de BC qui se retrouve à l’actif d’une banque commerciale: billets, pièces, réserves). Il faut en effet revendre cette créance pour « trouver l’argent ».
Mais c’est trop facile de rejeter TOUT ce que disent certains pour cette seule raison.
Je répète:
Le crédit fait le dépôt. C’est le résultat d’un contrat de prêt entre la banque et l’emprunteur.
Je précise:
Un dépôt en banque n’est lui même qu’une dette de la banque envers le déposant, un promesse de lui fournir « son » argent à la demande. La masse monétaire n’est que l’ensemble des dettes du système bancaire envers le public. Cela n’a aucune autre signification.
La « qualité » d’un dépôt, sa « solidité » repose sur la solvabilité de la banque, la confiance qu’on lui accorde. Laquelle solvabilité repose sur la solvabilité des emprunteurs, leur capacité à rembourser leurs emprunts.
Les banques fonctionnent aussi sous la garantie des banques centrales (prêteur de dernier recourt) et états/contribuables (garantie des dépôts). Garanties qui sont objectivement bien minces mais qui peuvent faire illusion auprès du public.
L’argent n’a aucune valeur instrinsèque. Il y avait encore confusion à l’époque de l’étalon or (et argent), mais c’est maintenant évident à l’heure du presque tout électronique. L’argent n’est qu’un pouvoir d’achat, il n’a de valeur que comme moyen d’échange contre un bien ou service. S’il n’y avait aucun bien ou service disponible, l’argent perdrait toute valeur.
Mais voilà:
Les banques ont ceci de particulier qu’elles ont le monopole de création de monnaie scripturale ex-nihilo. C’est à dire qu’elles ont le monopole de création de pouvoir d’achat ex-nihilo.
Le système bancaire est bien sûr encadré par les lois et règlements, quelque peu « freiné » dans ses élans par divers mécanismes, il n’en reste pas moins que les banques commerciales ont ce pouvoir énorme. D’autant plus énorme que la banque est grande, a une base de dépôts importante. D’autant plus énorme que les réserves obligatoires et ratios de fonds propres sont ridicules, l’effet levier est important. D’autant plus énorme que la grande majorité des transactions se font par simple transfer de compte à compte.
Alors, d’accord ou pas ?????
PS: Je serais curieux de savoir si les DAV en négatif, les découverts, sont déduits de la masse monétaire (M1) ou bien repris dans un autre aggrégat. Pour le coup, il s’agit de dettes du public envers le système bancaire et non l’inverse. Si tel est le cas, alors M1 est totalement biaisé, ne reflète rien d’utile.
Oppossùm dit:
« Or on observe en fait que l’ensemble des ‘crédits’ assis sur du ex-nihilo (donc hors le crédit-financement assis sur de l’épargne volontaire et consciente) couvre celui de la partie des dépôts qui ne fait l’objet ni d’un retrait, ni d’une conversion en monnaie fiduciaire.
Bref ce que l’on observe c’est qu’il y a une certaine équivelence entre un certain encours stable de la masse monétaire ET l’ensemble des crédits-prêts. »
Oui, mais l’un et l’autre augmentent (et diminuent) de concert. La proportion de conversion en monnaie fiduciaire reste +- constante en temps « normal », càd très faible. Les BC suivent d’ailleurs le mouvement pour produire la monnaie fiduciaire au besoin. Un retrait sans conversion en monnaie fiduciaire n’existe pas, ce n’est qu’un transfer de compte à compte. A part la monnaie fiduciaire, l’argent thésaurisé n’existe pas, il est toujours sur un compte quelque part. Que ce soit dans la même banque ou non, n’a pas d’importance pour ce qui concerne l’ensemble du système bancaire, toutes banques confondues, après consolidation. Et c’est bien de cela qu’il s’agit quand on parle d’aggrégats.
Oppossùm dit:
« On peut donc en conclure que dans une certaine réalité , le ex-nihilo n’existe pas. »
Oui si on ne considère qu’une petite banque, ou qu’une banque spécialisée dans un secteur mais avec une faible part de marché pour les dépôts. Non si on considère une grande banque universelle avec une importante part de marché pour les dépôts, puisque statistiquement elle récupère une forte proportion des dépôts quelle qu’en soit l’origine. Une grande banque a donc une quasi-autonomie, même encadrée par les lois et règlements qui sont très laxistes.
Oppossùm dit:
« Autre défaut ENORME de ce système : il permet les dépassements , c’est a dire une augmentation réelle de la masse monétaire : le crédit ‘faux-ex-nihilo’ va dépasser sa propre base de duplication de départ.
–> ET LA, nous avons avons affaire à du … “vrai-ex-nihilo” !!!! »
Nous sommes d’accord.
Je pense d’ailleurs que l’initiative de l’augmentation de la masse monétaire vient des banques commerciales et leurs clients et non de la banque centrale comme on le laisse souvent entendre. Quand une banque commerciale dépasse les « limites », la banque centrale a comme choix:
– régulariser la situation en augmentant les réserves
– fermer les yeux et faire semblant que tout va bien (populaire en ce moment)
– laisser la banque tomber en faillite (panique assurée pour une grande banque)
« Mais Allais voit bien l’ambiguïté de la situation est utilise le mot JUSTE : ‘chacun considere l’encaisse comme disponible’ »
Il y a en effet une différence entre la réalité bancaire et la perception qu’en a le public. Quand on dépose son argent sur un DAV, on ne le considère pas comme un prêt à la banque, alors que c’est réellement le cas.
Cette perception du public a son importance si on s’intéresse à la formation des prix. Mais si on s’intéresse à la solvabilité du système bancaire, comme Paul Jorion, il faut tenir compte de la réalité bancaire.
C’est sans doute là l’origine de toutes les discordes au sujet de la monnaie et du crédit/dette. Tout dépend du phénomène qu’on désire analyser.
cette page est trés intéréssante maisil faut plusieurs jours pour tous lire dans le calme ! j’apprécie Monsieur Jorion !