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10 réponses à “La « drôle de crise »”
[…] Original post by Blog de Paul Jorion […]
J’imagine que ce qu’on peut penser de tout cela, c’est que ce n’est finalement qu’une question de temps. Quelques investisseurs ragaillardis vont faire quelques bonnes affaires (enfin, vont croire faire de bonnes affaires avec les prix cassés sur les marchés financiers, boursiers), leur moral au beau fixe et rasséréné par les discours encourageants des autorités, anticipant une reprise graduelle, une hausse. Mais finalement la chute finale n’en sera que plus dire et lorsque le rideau de fumée lancé par les autorités politiques et économiques tombera, je suppose que les cours vont retomber bien plus bas que leur dernier point de chute ?
On pourrait aussi faire une autre comparaison encore plus audacieuse avec la seconde guerre mondiale comme conséquence logique de la première guerre mondiale, et comparer l’état de grâce actuel qui semble animer l’économie (bien malgré de nombreux signes peu encourageants) avec les années folles (2008, l’année folle, quoique l’euphorie ambiante ne va certainement pas durer la majeure partie de l’année) ? Si la drôle de crise exprime un point de vue plutôt pessimiste où on sait très bien que le pire va arriver et où on attend nerveusement, celui de l’année folle pourrait être assez complémentaire et montrer l’insouciance et la naïveté (réelle ou feinte) de la part d’une partie des acteurs de cette tragédie.
Bravo, Paul, pour l’image de la « drôle de crise »
La confiance des Gamelin modernes ressemble drôlement à celle portée à la ligne Maginot!
le problème reste les conséquences de l’effondrement à venir, par bonheur, pour l’instant, je ne perçois pas l’ombre d’un dictateur galvaudant les foules et préparant sa guerre. Il y a bien l’Irak et l’Iran, mais l’ère Busch se termine avec le pic oil. N’est-ce pas plutôt la fin d’une autre forme de dictature, celle de la « finance déconnectée de l’économie » ? Car le monde ne va pas s’arrêter de tourner, ni rester contemplatif devant la catastrophe. D’autres pistes sont régulièrement évoquées sur ce blog, c’est peut-être vers ce quoi nous devons tendre, non ? Enfin, c’est vrai que le pic oil, c’est la tyrannie de l’indispensable pénurie, avant de se transformer en scories brûlants…
Le problème n’est pas dans l’effondrement de la « finance déconnectée », et dont l’inutilité est démontrée dans la présentation de ses produits de pointe par ses serviteurs eux-même tels que l’on peut le voir dans cette présentation des produits dérivés par Phirst Vanilla, cabinet de conseil financier spécialisé.
« Avant même de rentrer dans les détails, on peut se demander pourquoi les marchés de produits dérivés ont pris une telle place depuis la création du premier marché organisé en 1973 (Chicago Board Options Exchange). La réponse quelque peu tautologique est que cela doit répondre à un besoin. Fondamentalement, les produits dérivés permettent de se couvrir contre certains risques, de la même façon qu’un contrat d’assurance habitation couvre contre les dégâts consécutifs à un sinistre domestique. En effet, un contrat d’assurance (respectivement un actif dérivé) est un produit contingent qui génère un flux lorsqu’un événement tel qu’un sinistre (respectivement une variation du prix d’une action, une baisse des taux d’intérêt etc.) se réalise. Or, en environnement incertain, les économistes montrent que le bien-être d’un individu augmente lorsqu’on lui donne la possibilité de s’assurer. »
Comme les contrats d’assurance pour vous et moi n’ont pas attendu 1973 pour apparaître il reste à déterminer quels sont ces individus dont le mal-être a été enfin traité par les aberrations financières actuelles.
J’ai reçu ce commentaire d’une connaissance oeuvrant dans le milieu financier et à qui j’ai fait lire ce texte: La drôle de crise.
«Il semble croire que la fed ne joue pas son rôle. Alors que c’est précisément son rôle. Au cours des 10 dernières années la fed a engrangé près de 23 Billions venant de ses mêmes institutions financières. Aujourd’hui elle joue précisément son rôle avec une marge de manœuvre jamais égalé auparavant.
C’est exactement le même scénario du côté Européen, La Banque centrale Européenne à des liquidités plus qu’il n’en faut pour supporter toutes ses institutions.
Bye………… Christian»
Je lis avec intérêt vos articles depuis 6 mois, mais il me semble qu’il y a une dimension qui manque ou qui est très peu abordée si ce n’est quelques articles sur la décroissance, c’est la quantité limitée des ressources au niveau de la terre (pétrole, eau, minerais …). Or on commence à s’en apercevoir de plus en plus avec l’augmentation de la demande en ressources au niveau mondial pour les économies émergentes. La théorie du « peak oil » de plus en plus confirmée dans les faits n’est pas abordée non plus, (il y a un très bon site à ce sujet « theoildrum.com »), pourtant au-delà de la crise financière actuelle l’impact pourrait être beaucoup plus violent dans un proche futur. Toutes les économies modernes sont basées sur le pétrole (bon marché) même la France malgrè son important parc nucléaire.
Un de vos articles parlait du soleil comme ressource pour le fermier pour produire et créer une « plus value ». Les économies actuelles sont elles armées (sans jeu de mot !) pour faire face à un resource-crunch en particulier des énergies fossiles ?
[…] (**) Voir La « drôle de crise ». […]
[…] J’hésite depuis plusieurs jours à parler des GSE, de Fannie Mae et de Freddie Mac, les Government–Sponsored Entities, encore appelées « Agencies » – les deux piliers de la titrisation des crédits immobiliers américains, les autres éléments du système étant tous récemment décédés – et ceci pour plusieurs raisons. La première est que j’ai déjà parlé d’elles ad nauseam dans ce blog et dans mes livres (1), la seconde est qu’il n’y a rien de très précis à en dire, si ce n’est qu’elles sont entrées dans une période que j’ai appelée ici de « drôle de crise » sur le modèle de la « drôle de guerre » : les huit mois d’expectative qui séparèrent l’invasion de la Pologne et l’invasion par l’Allemagne de la France et du Benelux (voir La « drôle de crise »). […]
[…] même année fut caractérisée par un tarissement généralisé du crédit, vous vous souvenez que j’ai introduit l’expression de “drôle de crise” pour me référer à la période qui s’ouvrit à l’été 2007 et qui se poursuit au […]