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Tout sur ma femme de ménage, par Daniel Dresse – Blog de Paul Jorion

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27 réponses à “Tout sur ma femme de ménage, par Daniel Dresse”

  1. Avatar de Crystal
    Crystal

    Bonjour Daniel Dresse.

    C’est un article qui m’a touché pour la simple raison, étant moi-même un fils d’immigré, « arabe » qui plus est, je me suis un peu intéressé à la génération de mes parents pour savoir ce qui avait bien pu les pousser à quitter leur pays.
    Et j’ai pu avoir des discussions semblables avec la femme de ménage d’origine maghrébine qui s’occupait de mon labo. Elle reporte des choses similaires vis à vis de ses conditions de travail : Une externalisation banale du nettoyage avec des travailleurs immigrés comme employés.

    Une bonne lecture de Abdelmalek Sayad (http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelmalek_Sayad) :

    http://www.homme-moderne.org/societe/socio/sayad/double.html

  2. Avatar de Killixs
    Killixs

    N’oubliez pas que la demoiselle est… turque, et que les turcs sont toujours en opposition avec les « arabes », sur le plan diplomatique, ou plutôt avec les gens du Maghreb (car d’arabes à strictement parler je ne connais que les saoudiens et les yéménites…).
    Les turcs de Turquie eux-même ne ratent jamais une occasion pour rappeler au français de passage que leur civilisation n’a rien à voir avec celle des « arabes » et qu’on ne devrait pas  » les mettre dans le même sac » (référence à l’Empire Ottoman).
    Enfin ils ont une conception des critères d’appartenance à la communauté politique qui est quand même éloignée du « vouloir vivre ensemble » (c’est le moins qu’on puisse dire), en plus d’être comment dire… férocement nationalistes…
    Je me souviens de discours du style « Vous les français vous n’êtes plus personne. Dans 50 ans vous serez des arabes parce que vous n’en avez rien à faire de votre pays ». (sic)

    Bref, tout ça pour dire qu en l espèce les propos de cette jeune femme n’ont pas nécessairement à voir avec son déracinement et à une lutte pour la reconnaissance symbolique. Elle tient simplement un discours typiquement turc sur les arabes avec qui, sur le plan international, son peuple est en rivalité, et plaque sur la communauté politique française les critères d’appartenance de la communauté politique turque.
    Çeci ne remet pas en cause votre interprétation des conséquences de la mondialisation et de la désintégration des communautés de vie qui l’accompagne que font tous les auteurs communautariens, et en particulier Taylor. Cela dit, ce qui peut être disséqué dans un état multiculturaliste comme les USA (ou un chercheur relativement renommé à pu écrire un ouvrage intitulé « Race matters » sans que personne ne soit choqué) aurait du mal à trouver preneur en France, ceci faisant partie des « questions dangereuses » pour le politiquement correct. On se contente donc d’en parler, à mots couverts, dans les « salons ».

  3. Avatar de JAMES
    JAMES

    Il arrive souvent, malheureusement, qu’une personne tienne des propos qui s’opposent à la réalité de sa situation, par inconscience ou pour tromper…

  4. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    Fine et limpide analyse de la femme de ménage.
    C’est un fait que l’on a besoin d’un autre pour se construire une identité
    on se définit contre ou faisant partie de..: communauté , religion… Ca commence au sein de la famille
    et ca s’étend aux groupes ethnique ou religieux de toutes tailles.Et lorsque cette identité est affaiblie par un déménagement un exil, ou des difficutés économiques notre sensibilité s’en trouve exacerbée.
    Quand on regarde l’histoire de france on se rend compte a quel point l’état a du lutter pour imposer l’idée
    et le sentiment national.Parler de reconstruction d’identités factices c’est oublier un peu vite
    que toutes les identités nationales et régionales ont été en leur temps souvent imposées ou induites par la force ou par opposition a une pression extérieure.A partir de quel moment peut on parler d’identité factice?
    L’émergence d’un dénominateur commun a ces identités diverses chère aux mondiolâtristes
    a eu l’occasion d’avoir lieu dans toutes les époques de prospérités qui ont émaillé l’histoire de l’humanité
    et le replis communautaire , national est réapparut systématiquement dans les périodes de crise.
    On peut donc se demander si la validation d’une identité transcendante ne passe pas obligatoirement
    par un passage a un autre système économique qui privilégierais la stabilité a la performance.
    Le besoin naturel de reconnaissance et d’identification a un groupe pourrait alors s’effectuer sur un mode plus apaisé
    Mais actuellement rien en prouve que nous soyons capable d’une telle évolution, le mode d’identification « contre » est actuellement prédominant sur le mode d’identification « avec »
    La femme de ménage est donc décidément un tres bon exemple pour comprendre les defis qui attendent
    l’humanité tant du point de vue économique que social.

  5. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @Killixs,

    Vous écrivez :

    Cela dit, ce qui peut être disséqué dans un état multiculturaliste comme les USA (ou un chercheur relativement renommé à pu écrire un ouvrage intitulé “Race matters” sans que personne ne soit choqué) aurait du mal à trouver preneur en France, ceci faisant partie des “questions dangereuses” pour le politiquement correct. On se contente donc d’en parler, à mots couverts, dans les “salons”.

    Peut-être qu’on aurait dû mal à trouver preneur en France pour un ouvrage intitulé « la race compte » parce que l’héritage des lumières nous a enseigné et démontré l’existence d’une seule race : la race humaine.

    Remettre en cause ce principe porte un nom : le racisme.

  6. Avatar de Moi
    Moi

    @Daniel Dresse : « on ne comprend pas très bien en fait ce que cette jeune femme est venue chercher en France, si l’on s’en tient à des strictes raisons matérielles »

    Autrefois, certains partaient pour éviter des pogroms ou parce qu’on venait les chercher avec des contrats de travail.

    A notre époque, ce n’est pas la détresse matérielle de départ qui pousse la plupart à l’émigration (parfois l’émigrant paye même des grosses sommes pour arriver à destination). C’est le rêve de réussite. Un peu comme ces conquistadors qui allaient mourir par milliers dans la jungle à la recherche de l’Eldorado.
    Phénomène fascinant.

  7. Avatar de ghostdog
    ghostdog

    @Killixs,

    autant pour moi, votre pasteur est loin d’être un raciste…seulement, sorti de son contexte, et sans précision quant à l’auteur…ce genre de propos peuvent parfois être ambigüs…

  8. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Daniel Dresse :

    « Impasse flagrante à laquelle peut mener la « fable » du remplacement des activités de production à haute valeur ajoutée par des activités dite « de service » à faible valeur ajoutée. Pour prendre ici l’exemple des services « à la personne » et en laissant de côté l’aspect strictement économique, il est évident que, même pour une main d’œuvre « exotique », ces emplois ne sauraient tenir lieu de plan de carrière ! »

    Jeremy Rifkins dans son essai « La fin du Travail » est le seul auteur que j’ai lu qui s’efforce de décrire cette fable qui a tenu lieu de prêt à penser aux « Managers de sociétés humaines ». De nombreux économistes libéraux tiennent pour vrai ce raisonnement que Rifkins appelle « The percolation theory » : Tous les salariés d’un secteur en fin de cycle technologique pourront retrouver du travail dans un secteur déployant une « nouvelle technologie » , ou comme vous le décrivez dans un secteur de service où l’on cherche des compétences moindre. Ce raisonnement procède par induction et par amalgame historique sans tenir compte, par exemple, de la véritable nature des technologies de l’information : Il y’a certes 350 000 salariés de l’informatique en France, mais à quoi sert l’outil informatique in fine ? A supprimer scientifiquement le plus d’interventions humaines possibles dans tous les maillons de la production. Rifkins à force d’exemple pris au cours des années 90 montrait comment il était rigoureusement impossible que le flot de salariés mis au chômage technologique puisse un jour retrouver un travail équivalent dans un secteur « innovant ».

    Les historiens montreront peut-être comment cette « théorie » a servi de carotte à toute une génération de manager et aux Docteurs en Economie, je pense notamment à Greenspan, qui il y’a quelques mois encore devant le congrès stipulait que le moteur réel des USA était les « nouvelles technologies ». Et après le déploiement à outrance des technologies radicales, que restera t’il comme boulot à ceux qui n’auront pas été diplômés « ingénieur en technologie », en droit, ou qui ne sont pas les salariés du Capital ? Pas grand’chose je le crains, à part domestique ou femme de ménage !

  9. Avatar de Candide
    Candide

    Peut-être qu’on aurait dû mal à trouver preneur en France pour un ouvrage intitulé “la race compte” parce que l’héritage des lumières nous a enseigné et démontré l’existence d’une seule race : la race humaine.

    Remettre en cause ce principe porte un nom : le racisme.

    À cette différence près toutefois que le terme « racisme » désigne aujourd’hui bien plus que la simple croyance en l’existence de plusieurs « races » différentes. Aujourd’hui, le « racisme » est d’abord et avant tout la croyance en des inégalités fondamentales entre les différentes « races », c’est-à-dire plus exactement « origines ethniques » et, par extension, « cultures ».

  10. Avatar de Candide
    Candide

    Et après le déploiement à outrance des technologies radicales, que restera-t-il comme boulot à ceux qui n’auront pas été diplômés « ingénieur en technologie », en droit, ou qui ne sont pas les salariés du Capital ? Pas grand’chose je le crains, à part domestique ou femme de ménage !

    Et encore ! Je doute que le ratio entre ceux qui resteront employés avec un salaire leur pemettant d’employer des femmes de ménage et autre domestiques, et les paupérisés, permettent d’offrir un emploi à tous ces derniers !

  11. Avatar de Dissonance
    Dissonance

    « Déracinement » ou encore « mobilité » (celui-ci est cher aux acteurs du monde du travail) font parti du même champ lexical que le « nomadisme ». Est-ce un hasard?

    Un cap civilisationnel fut franchi lorsque les premières communautés humaines se sédentarisèrent. Il me semble que l’un des mécanismes à l’œuvre aujourd’hui soit une dé-construction partielle – ou totale – de cet acquis.

    Serait-ce un dommage collatéral imprévu de la mondialisation? Pas sur – à lire les billets de ces derniers jours, on en deviendrait facilement paranoïaque – Les leaders politiques (occidentaux) sont à mon sens hautement conscients de la fragilité de leur pouvoir (c’est son origine démocratique qui le fragilise). Leur problématique se résume donc à déterminer la fine limite entre des réformes dures, mais peu ou prou acceptées par la population, et d’autres qui mèneraient immanquablement à l’insurrection.

    Le retour au nomadisme, ce n’est rien d’autre qu’un moyen commode de limiter fortement toute notion de solidarité (la fraternité de la devise française). Une population recroquevillée sur tel ou tel sentiment communautaire (au sens large – ethnique, socio-économique, politique) est moins encline à s’unir avec « l’autre » dans la contestation du régime politique auquel on la soumet.

    Le nomadisme, en définitive, permet de repousser un peu plus avant les limites de ce que la population est amenée à accepter sans contester.

  12. Avatar de zheng_is_zen
    zheng_is_zen

    Cet article me touche et me fait profondément réfléchir sur l’avenir de « mes » communautés et aussi à l’avenir du monde avec plus et (moins) de capitalisme-mondialisme.

    Malheureusement, pour les derniers « arrivés », le choc de l’atterrissage va s’avérer très dur (pour les autres aussi mais il sera moins dur).

  13. Avatar de François78
    François78

    Pour rester dans le brut de décoffrage, dans les jeux de mots pas vraiment drôles, et tout comme d’habitude à la limite du hors sujet …

    Je connais quelqu’un qui est né en Allemagne d’un père Parisien d’origine Aveyronnaise (Bougnat reconverti « bains douches ») et d’une mère Néerlandaise (de la région de Frise, sur laquelle les Allemands du nord ouest font des blagues Belges) et qui s’est construit une âme Bourguignonne avant d’émigrer vers Paris pour des raisons alimentaires.

    Dans la sphère Internet (difficile de retrouver les sources pour le crédit approprié) il a relevé pas tout à fait par hasard l’histoire de ce jeune ingénieur informaticien (version Knuth et non pas MickeySoft – sans vraiment mésestimer ce dernier) devenu « apprenti manager » au MacDo du coin (à quelques centaines de Miles près, mobilité oblige, et vive le tertiaire), et qui se demande à quel moment l’algorithme s’est planté … Il n’est pas très sûr, mais craint un peu malgré tout, que même pour une main d’’œuvre pas du tout exotique, cet emploi tienne lieu de plan de carrière.

    Heureusement, il a ses références identitaires, comme les Moscovites et même plus récemment les Pékinois :
    – « Un double burger avec une grande portion de frites ? »
    – « Yes we can ! »»

  14. Avatar de Olivier
    Olivier

    La dégradation du quartier est peut-être dûe à un phénoméne des cités : Une petite minorité dominante contre une forte majorité de dominés. Cela ne vous rappelle rien?

  15. Avatar de Fab
    Fab

    Linda c’est magnifique ! Qui appelez-vous les mondiolâtres millénaristes ? La femme est l’avenir de l’homme ! Heureusement que ce n’était pas le mari de Madame X qui travaillait chez vous, le côté personnel, sentimental de son émigration aurait surement pris le dessus, et nous, nous n’aurions pas eu droit à ce joli texte. La femme, même si elle suit l’homme est son avenir…Dans votre réflexion tout se tient. Heureusement il y aura le déclic…
    « C’est le Déclic qui sauva l’humanité dans sa jeunesse » pourra-t-on lire dans les futurs livres d’histoire. Le déclic. « A cette époque, l’homme avait pour activité principale ce qu’il appelait l’économie parfois, la finance ou la consommation (Ceux qui seraient intéressés par la description de cette période d’avant le Déclic peuvent se référer à l’oeuvre « jorionesque » de Paul Jorion, disponible dans toutes les bonnes spinothèques). Puis il y eu le Déclic. La question que l’on peut raisonnablement se poser, à ce stade, est de savoir si l’humanité aurait survécu sans le Déclic. La réponse la plus communément admise aujourd’hui est négative. Vive le Déclic donc, et vive l’humanité. » (Collection PYD de la cité)

    Je vois sur d’autres billets que les rats commencent à quitter le navire, en balançant notamment une vérité dont le peuple se doutait et avec laquelle ils ont vécu une bonne partie de leur carrière. Et les rats sentent les naufrages…Mais n’allez pas leur demander s’ils ont une vague idée du déclic, ils n’en savent rien, ne peuvent pas même l’imaginer. Ah les gueux !

    Cela dit, et c’était important de le dire, votre texte est un hymne à l’émigration. A l’émigration réussie. Qu’il soit diffusé. Pour le déclic.

    C’est un hymne à la vie.

  16. Avatar de iGor milhit

    des clics, où ça?

  17. Avatar de iGor milhit

    hé dédé, clic voir un coup!

  18. Avatar de Marmar
    Marmar

    Les liens communautaires sont importants, mais le racisme commence avec l’histoire de la généralisation abusive de l’anglais qui débarque à Calais, voit trois françaises rousses et déclarent qu’elles sont toutes rousses. La remontée d’une droite communautariste et parfois intégriste plus ou moins extrème dans nombre de pays (Turquie, Israel, Inde, certains pays arabes, Autriche, Suisse etc) permet de dissimuler les méfaits de l’oligarchie financière qui est la colonne vertébrale de cette même Droite.

    Pour la réponse de gauche le nouveau livre de Jacques Généreux « Le socialisme néo-moderne ou l’Avenir de la liberté » fournit une réponse cohérente: « Ce sont l’intensification et la diversification des liens sociaux qui construisent la liberté d’un être singulier et ce sont ces liens, et non les biens, qui permettent à chacun de grandir ».

  19. Avatar de Alexis
    Alexis

    Bel article.

    Tiens… j’ai lu récemment chez « Contre Info » que des monnaies parallèles faisaient leur apparition dans certains coins des Etats-Unis, comme à la grande époque de la dépression argentine. Ce qui se mondialisait en deux coins de la Méditerranée il y a cinq ans (pour reprendre l’histoire de Daniel Dresse), se contracte à nouveau en d’autres lieux amenant les locaux à produire et consommer local pour leur intérêt strictement présent et local.

    J’en reviens à mon cheval de bataille (présenté dans mon billet invité du 22 mars), ce que l’énergie abondante et gratuite a permis, production, surproduction et délocalisation, l’énergie chère et devenue rare l’interdira et nous ramènera dare dare au « local ».
    Artus cité en début de billet n’a toujours pas compris que le choc pétrolier de juillet 2008 (et sa suite à venir car un baril à 52$ aujourd’hui n’est que la conséquence temporaire d’une baisse de sa consommation) a mis fin à la mondialisation.

  20. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ James
    C’est effectivement la faiblesse de n’avoir qu’un seul témoignage sous la main, et, comme je le l’ai dit à Paul (qui était un peu réticent au départ) de ne pas avoir bien l’occasion de mener des enquêtes de socio dans mon boulot ! Maintenant l’intuition a aussi son mot à dire, et j’ai écrit ce billet aussi parce que j’ai senti que cette femme ne me menait pas en bateau.

    @ François 78
    Votre histoire est aussi la mienne (origines belges, pied-noir marocain, parisien puis antillais après avoir sillonné l’Europe du nord, et crétin des alpes pour finir en beauté). Bien que selon vous à la limite du hors sujet, je suis quand même bien placé pour savoir que les « motivations alimentaires » n’expliquent pas tout. Pour mon cas personnel, je ne crains pas de dire qu’elles n’ont jamais joué. S’il n’y avait eu que la bouffe pour seule motivation, je serais resté scotché en région parisienne comme la plupart de mes amis de l’époque. Cela aurait même été probablement plus lucratif d’y rester, alors qu’au début des années soixante-dix, les trente glorieuses battaient encore leur plein. Dans le cas de cette jeune turque, il m’a sauté aux yeux que ce type de motivation était également secondaire. J’ai donc formulé une autre hypothèse, à savoir que tout déracinement est d’abord un rêve de l’âme, et que cet onirisme était fondamental dans les phénomènes migratoires de l’époque.
    Sur l’avenir radieux de beaucoup de métiers du tertiaire, j’ai dit qu’ils risquaient fort de ne rien avoir de très excitant
    « même pour une main d’œuvre exotique ». Idem à fortiori pour une main d’œuvre autochtone (…?). Quant à la grande mondiolâtrie fraternelle du hamburger (soyez sympa ! Laissez moi ce petit plaisir !) Vous aurez, hélas, bien des occasions d’en revenir avec ou sans Obama, la nouvelle idole malgré lui du prêt à penser (j’ai l’impression qu’il s’en passerait déjà).

    @ Fab
    J’appelle « mondiolâtre millénariste » ceux, par exemple, qui prendrait la pub d’un big mac au zébu pour la nouvelle annonce faite à Marie (voir ce qui précède). Rassurez-vous, il n’y a rien dans la matière que vous écrivez qui me permette de vous compter dans le lot !

    @ E-gore mille hits (des comme celui là vous m’en mettrez trois tonnes)
    Le lâche soulagement est pour vous !

    @ Tous
    Réactions pour l’instant encourageantes. Le sujet étant tout de même brûlant, je m’attendais à me faire plus sonner les cloches. Merci !

  21. Avatar de Breakfast
    Breakfast

    Bonjour

    J’ai de la peine pour cette femme. Je ne dispose surement pas de vos compétences et capacités d’analyses et de comprehensions de l’âme humaine et de ses motivations.

    Il m’a pourtant semblé que cette femme avait de la peine, se cherchait, n’etait pas heureuse de sa situation et avait du mal à se projeter dans l’avenir.
    Coincée entre la communauté cible (francaise) et la communauté repoussoir (les arabes ou les « gitans »), elle defend son identité d’origine quitte à l’exagerer.

    Ces identités factices dont vous parlez sont loin d’être factices, elles constituent le point de repère dont chacun d’entre nous à besoin pour se donner des repères dans le temps, dans l’espace et dans la manière de vivre.
    Quelqu’un qui se rattache par exemple à la communauté arabe (qu’il soit d’origine ou qu’il en soit imprégné de par son entourage) aura des repères différents de quelqu’un qui se rattachera à la communauté Russe par exemple.
    La Mondialisation en détruisant les identités nationales recrée des identités auxquelles on se rattache par peur, bien naturelle, du vide.
    Le jour ou les critiques qui s’exercent aujourd’hui dans les salons contre la mondialisation économique et financière auront le courage de s’attacher également aux conséquences de la mondialisation/ nomadisation, un grand pas sera fait.
    Il faudra bien un jour ou l’autre admettre que ce sont nos voisins, dans les villes et les campagnes, qui crevent la gueule ouverte de cette mondialisation a travers les delocalisations mais aussi l’importation d’une main d’oeuvre meilleur marché.
    Et qu’il ne faudra pas s’etonner si un jour, ces voisins, si rustres, si invisibles, n’ayant plus d’espoir pour eux ni pour leur enfants grace au declassement social, ressortent les faux et dressent des barrages sur les routes.

    Rappelons enfin que plus une société devient inégalitaire, plus elle est attachée à la diversité.
    La destruction de la cohesion nationale en communautés est le meilleur moyen que possède les elites pour se maintenir en place. Sans unité, pas de contestation.
    Rappelez vous 1984 : l’objectif de la classe superieure est de rester en haut du panier. Une classe moyenne divisée/communautarisée est donc une classe moyenne incapable de les renverser. Ni par les urnes, ni par la force.

  22. Avatar de Petichat
    Petichat

    Pourquoi cette dame a-t-elle choisi la France ?

  23. Avatar de fnur
    fnur

    Je suis français et ait été embauché en allemagne centrale il y a 15 mois.

    En fait, j’y suis allé parce que j’étais au chomage depuis peu, j’y suis allé avec réticence, mais je me voyais mal rester au chomâge. D’un autre côté il y avait aussi
    une sorte d’appel vers l’étranger que mon employeur a du sentir.

    En fait j’étais tiraillé entre l’aventure d’une vie à l’étranger, sortir du chomage et les réticences face à tout ce changement, l’apprentissage d’une langue difficile à laquelle je ne connaissais rien, je travaille en anglais, que j’apprends encore, je ne suis pas un surdoué des langues.

    Partir pour moi, c’était un peu un souhait, une contrainte aussi et une nécessité de revenus. Rien de simple, et rien n’est simple non plus là où je suis.

    Moi qui ait toujours apprécié le simple, je me trouve toujours une tête sous l’eau.

    Le cas de beaucoup en ce moment.

  24. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ grosmatou
    C’était moins un choix qu’une opportunité. L’employeur a recruté son mari directement en Turquie par relation interposée, comme cela se passe souvent ainsi. La question du « choix » de la France par des pans entiers de la main d’œuvre, notamment dans le BTP, est une tarte à la crème à propos de laquelle il est encore interdit de rigoler ! A part ça, le mari touche le chômage, ce qui est normal compte tenu du fait qu’il avait versé son obole à la protection sociale pendant cinq ans. Sa femme, elle, n’a jamais cessé…

    @ breakfast
    Je ne vois pas où sont vos « manques » présumés en compétence et capacité d’analyse (je suis employé d’hôtel pas maître de conf). Tout ce que vous dites j’aurais pu le dire également, et de manière pas forcément aussi concise. Concernant les classe moyennes, je serais peut-être plus optimiste que vous (ou plus pessimiste, cela dépend de quel côté de la barricade on se trouve). L’alliance objective des classes moyennes et des classes supérieures -en faveur d’un nouveau paradigme de société de type libéral mondialisé- laquelle s’est produite dans les années quatre vingt, a fait long feu. La raison en est qu’après la chute du mur de Berlin, les classes supérieures se sont senties pousser des ailes pour aller plus loin encore dans le libéralisme et au détriment de ces mêmes classes moyennes largement issues des temps honnis de l’état providence. L’alternative est donc désormais très simple pour les classes moyennes, largement
    « cocues de l’histoire » pour avoir contribué à installer un monde qui n’a plus besoin d’elles : soit elles survivront et elles ne bougeront pas de par leur propre inertie, soit elle disparaîtront en rejoignant alors les bataillons de la rancœur. Honnêtement, de par la logique du système, je ne vois pas actuellement pourquoi elles ne disparaîtraient pas du paysage de nos acquis sociaux !

    @ fnur
    Votre témoignage me rappelle quand même que vous vivez des temps beaucoup plus difficiles que ceux que j’ai connus dans les années soixante dix, quatre vingt. A l’époque, avec une carte internationale bidon d’étudiant, j’avais pu travailler aux quatre coins de l’Europe sans grande difficulté. Et l’espoir dans l’ascension obligée pour tous que représentaient nos sociétés était intact ! Je vous invite à garder espoir malgré tout et vous souhaite bon courage. Pour paraphraser Nietzsche, il arrive que tout arrive…

  25. Avatar de Breakfast
    Breakfast

    @ Daniel Dresse
    Le jour où les francais comprendront que le vrai racisme c’est de traiter comme des chiens les etrangers presents chez nous en les soumettant sans cesse à la pression de nouveaux arrivants prêts à travailler dans des conditions inferieures, nous aurons fait un grand pas.
    Un pays c’est comme un hôtel : il n’y a pas de possibilités d’extensions infinies, de donner du travail à tout ceux qui s’y presentent.
    Si on (la droite et la gauche : les bien pensants) respectait vraiment les valeurs humanistes, la moindre des choses seraient de les valoriser, de les former et cette femme serait aide soignante, parlerait francais parfaitement et aurait peut etre choisie la nationalité.
    Au lieu de çà, sous couvert du toujours plus, elle se « bat » contre d’autres immigréspour maintenir la tête hors de l’eau.
    Multipliez cette situation par plusieurs dizaines voire centaines de milliers et vous obtenez une catastrophe prévisible.
    La destruction de la cohesion societale ne se fera pas sans douleur, même pour nos élites et surtout pour leurs enfants.

    Pour avoir vécu à Mayotte et aux Antilles, je peux vous dire qu’il y a partout des seuils au delà desquels la raison disparait.

  26. Avatar de fnur
    fnur

    Mon sentiment est que l’organisation dans les entreprises est devenue de plus en plus bordélique. Pourtant il y a eu quantité de consultants en organisation stratégiques grassement payés.

    Je suis sensé faire de l’innovation, en réalité je passe mon temps et mon énergie à essayer de suivre des procédures qui changent en permanence et qui sont incompréhensibles souvent, à courir comme un pitt bull après des gens qui disent qu’ils vont faire et qui ne font pas. Alors quand j’innove, c’est parce que je le fais en dehors de mon temps de travail, une sorte de hobby, la cerise sur le gateau que je m’offre et qui ne m’a presque rien rapporté jusqu’ici. L’état de la recherche dans les entreprise me parait calamiteux, quand on annonce 2, 5, 10 ou 20 % du CA de R&D investit, c’est un peu du pipeau, un ingénieur R&D nommé aussi chef de projet passe 90% de son temps à faire tout autre chose, administratif, qualité, achats, cost control, supply chain, communication, plannings, courir après les retardataires…

    Alors quoi, on tape sur la recherche publique à qui il semble que l’on demande de faire le boulot que le privé ne veut ou ne peut plus faire.

    L’économie de l’innovation est mal partie quand on engloutit les créatifs dans les procédures et administrations absconses. Vous citiez Nietzsche, à mon tour :
     » Malheur aux créateurs. » Même pas drôle.

  27. Avatar de Daniel Dresse
    Daniel Dresse

    @ breakfast & fnur

    Vous fermez le bal semble-t-il. Deux expériences, deux jugements de bons sens, et en arrière plan deux révoltes latentes. Je persiste donc à croire que rien n’est perdu. Merci pour le partage en tout cas !

    Daniel.

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