La dimensionnalité de la monnaie (Introduction)

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

J’ai connu l’« apologue de la Dame de Condé » à partir d’un commentaire de La monnaie, c’est de la sueur (et du soleil) condensés, posté par A-J Holbecq le 16 juin 2008. J’ignore où lui-même l’a trouvé (il nous le précisera sans doute). Je le reprends car j’y vois une excellente introduction à un nouvel éclairage qu’il me semble essentiel d’introduire quand il s’agit de la monnaie : celle qu’essaie de capturer maladroitement la notion d’agrégat monétaire M1, M2, M3. Je commence donc par rappeler cet apologue en recopiant ce qu’A-J Holbecq nous en dit, y compris son commentaire quant à la morale de l’histoire.

Nous sommes à Condé-sur-Gartempe. Son hôtel de la Gare est réputé pour ses ortolans et sa discrétion…! Un vendredi après-midi débarque une jeune femme, d’apparence convenable, bien qu’un peu trop fardée. Elle réserve une chambre pour la nuit et, comme elle n’a pas de bagage, elle laisse en acompte un billet de 100 euros, tout neuf. Puis elle s’en va visiter la vieille ville. Le pâtissier qui a vu la scène dit au patron : « Ça fait six semaines que vous me devez 100 euros pour la pièce montée que j’ai livrée à l’occasion de la communion de votre fille. » Le patron lui donne le billet de bonne grâce. Comme cette scène a été vue par d’autres, elle se reproduit cinq nouvelles fois, car le pâtissier devait aussi 100 euros au minotier… qui en devait autant au garagiste… lui-même débiteur de cette somme au boucher… qui avait à régler 100 euros au représentant de la maison Erlida… lequel devait à son tour acquitter sa chambre à l’hôtel de la Gare pour 100 euros. Il redonne donc le billet au patron de l’hôtel. Notre Dame revient de promenade. Elle annonce, qu’ayant fait une rencontre, elle annule sa réservation. Ce qui arrange bien l’hôtelier qui, entre temps, a eu une demande d’un de ses vieux clients. L’hôtelier lui rend donc son billet qu’elle brûle aussitôt. « Il était faux », dit-elle en souriant.

Moralité de cette histoire :

– Le PIB du village a augmenté puisque les commerçants, ayant été payés, ont pu inclure leurs ventes dans leur comptabilité…

– Ce faux billet a été capable de catalyser autant d’échanges parce qu’un billet est de la monnaie fiduciaire (du latin fiducia : confiance). C’est exclusivement une « valeur de confiance » entre les membres d’une communauté. Dans un autre pays il n’aurait pas été accepté. Un billet faux perd « sa valeur » seulement au moment où il se révèle faux et n’est plus accepté par celui qui le reçoit. C’est celui qui le détient en dernier qui assume la perte. Dans cette histoire il n’y a pas eu de perte sauf pour la Dame de Condé qui savait de toute façon qu’il était faux.

– La Dame de Condé, en réservant sa chambre, a accru de 100 euros la masse monétaire du village, ce qui a permis à six personnes d’éteindre réciproquement leur dette pour un montant total de 600 euros. La « qualité » de la monnaie utilisée, bonne ou mauvaise, est indifférente, mais la quantité de monnaie en circulation dans une zone est importante.

Dans son commentaire, A-J Holbecq écrit à juste titre que « La « qualité » de la monnaie utilisée, bonne ou mauvaise, est indifférente » à la morale de l’histoire, ce qui est vrai et fait aussi qu’on se demande pourquoi celui qui l’a inventée a tenu à ajouter ce détail sans réelle pertinence. Il a dû se dire, je suppose, que la bizarrerie de l’effacement en moins de temps qu’il ne faut pour le dire d’un montant si élevé de dettes au sein d’une petite communauté à l’aide d’un seul billet de 100 €, apparaîtrait encore plus étonnant si ce billet s’avérait a posteriori avoir été faux et donc n’ayant en réalité rien valu du tout. Il y a là un raccourci certainement excusable mais inacceptable : un faux billet cesse de valoir quoi que ce soit aussitôt qu’il a été reconnu comme tel, ce qui interrompt sa circulation, mais tant que sa « dénonciation » n’a pas eu lieu, rien ne le distingue d’un vrai billet et il lui est strictement équivalent. Quand la Dame de Condé révèle que le billet de 100 € était contrefait et le brûle pour convaincre un public sans doute encore incrédule qu’elle ne ment pas, l’affaire est en fait déjà réglée : il lui a permis de réserver une chambre d’hôtel pour se dédire ensuite – usage on ne peut plus utile d’un billet de banque ! On pourrait alors s’interroger : pourquoi n’a-t-elle pas continué à l’investir dans des activités encore plus profitables ?

Ce qui intrigue dans l’histoire, ce n’est donc pas qu’une petite communauté ait pu prendre pour vrai un billet qui était faux, ce qui est banal et ne permet de tirer aucune leçon, mais c’est qu’un unique billet (vrai ou faux) ait pu avoir un tel effet : transformer un village criblé de dettes en un autre libéré de toutes obligations d’un citoyen envers un autre.

Essayons d’analyser l’apologue. Puisqu’il existe un hôtel et que l’hôtelier accepte les 100 € de la dame, on peut supposer que la petite communauté a dépassé le stade du troc et que de la monnaie y existe sous la forme de billets et de pièces. Le montant exact ne nous importe pas, appelons le A. Au moment où la dame offre son billet à l’hôtelier l’argent disponible dans le village passe de A à A + 100 €. C’est là le montant de la masse monétaire fiduciaire qui y est présente à partir du moment où la dame paie ses arrhes jusqu’au moment où elle annule sa réservation et où la masse retombe à A. La fausseté du billet, comme je l’ai dit, n’était connue que d’elle et était du coup sans impact : il n’est pas permis d’affirmer que la masse d’argent liquide ne fut jamais « en réalité » que de A : on ne parle en effet pas ici d’un produit tel que l’uranium, dont le fait qu’il soit faux empêche son action postulée, la fission, d’avoir lieu dans le réacteur : il s’agit de monnaie supposée vraie tant qu’il n’a pas été prouvé qu’elle soit fausse et qui s’acquitte fidèlement de sa tâche jusque-là.

Alors que s’est-il passé ? On nous dit que le billet de 100 € déposé comme arrhes à l’Hôtel de la Gare à permis en quelques heures d’éteindre des dettes pour un montant de 600 € et le mécanisme nous en est connu : il existait une chaîne de dettes partant de l’hôtelier et lui revenant en fin de circuit et le billet de 100 € a permis de proche en proche l’annulation de toutes les dettes existantes. Ce que j’essaie d’extraire de l’apologue est indépendant du fait de savoir si la situation qu’il décrit a la moindre de chance de se rencontrer dans la réalité : la réponse est non, mais cela n’a aucune importance, il s’agit clairement d’une expérience mentale et de rien de plus.

Pour ce qui est de l’argent, nous avons compris le circuit qu’il accomplit : le billet de 100 € passa de créancier remboursé en créancier remboursé, jusqu’à avoir opéré le circuit complet. Il demeura intact et sa valeur fut elle stable. Il en va de même pour la masse A telle qu’elle existait avant que la dame ne franchisse le seuil de l’hôtel de la Gare. C’est ce que j’ai appelé en d’autres circonstances le « principe de conservation des quantités » : en matière de finances, rien ne se crée, rien ne se perd. Si ce principe n’était pas universellement respecté, la finance n’aurait jamais pu exister. Il existe sans doute des individus qui enfreignent ce principe mais leur comportement est pris très au sérieux par la société, elle les traite sévèrement : pris, ils risquent la prison. Le « principe de conservation des quantités » en matière de finances n’est donc pas une norme que je postule à des fins théoriques : il s’agit d’une règle ayant valeur légale.

J’ai expliqué il y a quelques jours quelle est la meilleure manière de conceptualiser une reconnaissance de dette. J’ai dit qu’il s’agit de la trace de deux transactions : l’une, passée, étant intervenue au moment Ti, impliquant le transfert de la somme Si de l’agent X à l’agent Y, l’autre, à venir, censée intervenir au moment Ti+n, impliquant le transfert en retour de la même somme Si, cette fois de Y vers X, accompagné du transfert de Y vers X d’un « cadeau » en argent, proportionnel à la durée Ti+n – Ti, appelé « intérêts ». Une reconnaissance de dette est donc essentiellement l’annonce de transactions à venir, justifiées par une transaction passée. La transaction passée est, comme son nom l’indique, passée, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un donné irréversible : elle a eu lieu, un point c’est tout. Les transactions à venir n’ont pas encore eu lieu et sont donc contingentes : il existe un risque qu’elles n’aient jamais lieu, autrement dit, la chance qu’elles se réalisent n’est pas de 100 %. Ce qui ne veut pas dire pour autant que les sommes qui ne seraient pas remboursées se soient évanouies dans la nature, contredisant le « principe de conservation des quantités », elles auront seulement trouvé leur voie vers d’autres poches que celle stipulée par la reconnaissance de dette.

Donc, lorsqu’on dit qu’il existait dans le village des reconnaissances de dette pour un montant total de 600 €, ce que l’on exprime ainsi, c’est qu’il existait des annonces de transactions à venir pour un montant total de 600 €, et celles-ci se situant dans le futur non pas nécessaire mais contingent, elles pourront avoir lieu ou pas. Le billet ayant circulé, la seconde transaction mentionnée par les reconnaissances de dette existantes, celle à venir, a eu lieu dans chacun des cas. L’annonce implicite s’est réalisée, et la reconnaissance de dette s’est éteinte. Le montant des reconnaissances est passé de 600 € à 0 €, ce qui est une autre manière de dire qu’il n’en existe plus.

Il s’est donc passé bien passé quelque chose de significatif dans le village, que les sommes d’argent disponibles à chaque instant ne révèlent pas : l’argent disponible se montait en effet à A avant que la Dame de Condé ne franchisse la porte de l’Hôtel de la Gare et il est retombé à ce niveau lorsqu’elle repassa le seuil dans l’autre direction.

Certains – dont je ne suis pas – considèrent une reconnaissance de dette comme l’une des manifestations possibles de la monnaie. Pour eux, la monnaie présente dans le village avant la venue de la Dame se montait à A + 600 € et s’est réduite à A à son départ, en raison de l’action qu’on pourrait appeler « catalytique » du billet de 100 € de la Dame sur l’économie du village.

De mon point de vue, une reconnaissance de dette n’est pas de la monnaie, le terme tendant à suggérer qu’il y aurait une identité de nature entre la marchandise privilégiée dans la fonction d’échange qu’est l’argent et une « trace de transactions » contenant l’annonce de deux transactions à venir qu’est une reconnaissance de dette. Les deux phénomènes sont à mon sens incomparables, une reconnaissance de dette étant un objet d’une toute autre nature que les pièces et billets constituant l’argent « liquide » que l’on assimile spontanément à « la monnaie ». Bien sûr une reconnaissance de dette a un prix (reflétant son « degré de liquidité » et son risque de crédit) et peut être traitée comme une marchandise, au même titre que l’argent, mais chacun s’accordera à dire que toute chose à laquelle est associée un prix n’est pas pour autant une monnaie, sans quoi presque tout dans ce bas-monde serait de la monnaie.

Du point de vue du « principe de conservation des quantités », rien ne s’est passé sans doute, mais il faut reconnaître que, comme l’affirment ceux qui assimilent reconnaissance de dette à monnaie, il s’est bien passé quelque chose. Mais comment en rendre compte ?

La réponse que je vais apporter consiste à introduire le concept de dimensionnalité de la monnaie, une notion qui éclairera, comme on le verra, la question des agrégats monétaires et ce qu’ils représentent en réalité.

(… à suivre)

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

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133 réponses à “La dimensionnalité de la monnaie (Introduction)”

  1. Avatar de Paul Jorion

    @ Gérard P.

    A l’occasion d’un prêt, lors de la remise des billets, la banque doit déjà les posséder.

    C’est important : cette étape préalable consistant à trouver l’argent qui sera prêté n’apparaît pas comme vous le dites dans la comptabilité du compte individuel, c’est cela sans doute qui donne l’impression – d’un point de vue purement comptable – que l’argent prêté ne vient de nulle part.

  2. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Attention !

    La solution n’est probablement pas dans la recherche d’un énième modèle mathématique, plus ou moins performant, tant qu’on reste dans le système capitaliste : aucune issue de ce côté.

    Les soubresauts de la bête vont être violents, il faut nous en protéger et il nous faut réfléchir à comment recycler les restes de la bête : je crois quand même que la réalité des peuples sera plus forte que cette économie moribonde.

    Si les prévisions sont exactes, nous avons au moins trois ans de crise devant nous et un premier effet positif : réduction importante des GES, c’est peut-être ce qui nous permettra d’échapper au Cataclysme !

    C’est donc le moment de redéfinir nos instruments de mesure pour qu’ils nous donnent une véritable indication sur la santé de l’humanité dans son rapport à la planète (dégagement de carbone, empreinte écologique, satisfaction des besoins primaires et de l’éducation, de la santé, de la recherche, développement de la culture et protection du patrimoine de la planète-homme, etc.).

    Ensuite, de proche en proche, nous pourrons nos poser les bonnes questions, mais sur d’autres bases.
    Les sociétés humaines ont toujours trouvé les moyens d’échange qui correspondaient à leur niveau de développement, ce n’est pas un problème.

    Aujourd’hui, le problème n’est pas « la monnaie », isolée de ses usages, c’est le capitalisme qui a cru qu’il pouvait produire de la « valeur » industriellement (CDS, CDO et autres) comme si cela était une richesse concrète appartenant au développement réel des humains.

    « La monnaie » est une mauvaise abstraction idéaliste, vide de sens, hors histoire, qui nous ramène à du pré-Hegel.

  3. Avatar de Tzecoatl
    Tzecoatl

    @ Gérard P.

    A l’occasion d’un prêt, lors de la remise des billets, la banque doit déjà les posséder.

    C’est exact, les banques secondaires ne créent ni les billets ni les pièces, ce que l’on appelle monnaie fiduciaire ou M0, soit 5% de la masse monétaire de l’eurozone.

    Pour le reste, on pourra citer une source bancaire, en l’occurence Natixis :
    « Alors que les banques européennes génèrent habituellement 4800 euros à partir de 1000
    euros de monnaie banque centrale, leur capacité de création
    monétaire est tombée à 3500 euros depuis Lehman »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=46590

  4. Avatar de Oppossùm
    Oppossùm

    @ JeanNimes

    Vous ne mesurez pas les restes de la bête …
    Vous ne mesurez pas non plus la puissance extraordinaire de la monnaie qui , toute vide de sens et hors de l’histoire, au travers de laquelle les équilibres geo-stratégiques et donc intra-nationaux vont être remodelés.

    Mais oui c’est sûr ça va tanguer plus que prévu mais moins que phillipulus le souhaiterait.

  5. Avatar de fujisan

    @ Tzecoatl

    C’est un peu plus compliqué que cela.

    Les banques émettant des crédits demandent plus de monnaie qu’elles en créent (du fait des intérêts). Dès lors, la sphère économique réelle a quelques possibilités :
    – repasser au guichet du crédit afin de réemprunter (aux moins les intérêts dus) avant de pouvoir rembourser. Le marché du crédit se réalimente automatiquement, et est donc inflationniste.
    – pratiquer la faillite, la monnaie temporaire bancaire devenant dès lors permanente (puisque la monnaie n’est pas détruite en cas de non-solvabilité d’une dette), rééquilibrant ainsi un peu le ratio dettes/masse monétaire.

    C’est encore un peu plus compliqué que cela.

    En effet, les banques ne créent que le principal et non les intérêts. A tout moment, l’ensemble des dettes (avec intérêts) est donc toujours supérieur à la masse monétaire. Il est impossible que chacun paie toutes ses dettes en même temps car il manque l’argent pour les intérêts. C’est un système inflationiste par sa conception même. S’il n’y a pas d’inflation monétaire, le système s’effondre.

    Cependant, comme toute entreprise, une banque a aussi des frais de personnel, de fonctionnement, des investissements, paie des dividendes… Et donc les intérêts/profits retournent dans le circuit économique un jour ou l’autre, en partie du moins.

    En cas de faillite/défault de paiement d’un créditeur, la banque enregistre une perte. La monnaie ne devient pas « permanante », mais elle est « détruite » par la banque elle-même.

  6. Avatar de Oppossum
    Oppossum

    @ Fujisan et Tzecoatl
    Je pense que votre analyse (sauf erreur de ma part) concernant l’intérêt est mauvaise.
    La partie de l’intérêt qui ne couvre pas des frais de ‘gestion’ , correspond à un déplacement d’un bloc de richesse au travers d’un déplacement monétaire , mais dans l’encours monétaire permanent.
    L’intérêt n’est pas fondamentalement inflationniste mais plutôt concentrateur de richesses.

    PS/ Un des intérêts de ne pas être « ex-nihiliste » , est qu’on ne peut pas faire cette erreur de raisonnement. (Sans parler qu’on évite alors les pièges des multiplicateurs qui font comptabiliser plusieurs fois la même monnaie).

  7. Avatar de Tzecoatl
    Tzecoatl

    « Cependant, comme toute entreprise, une banque a aussi des frais de personnel, de fonctionnement, des investissements, paie des dividendes… Et donc les intérêts/profits retournent dans le circuit économique un jour ou l’autre, en partie du moins. »
    Les intérêts non monétisés ne peuvent être dépensés et ne peuvent retourner dans le circuit économique. Les profits, si.

    Je veux bien croire qu’une banque est une entreprise, mais une entreprise un peu particulière tout de même, notamment du fait qu’en France, il s’agit d’un oligopole, puisque si vous souhaitez créer une banque, il va falloir avoir l’aval de vos concurrents, au travers d’une commission bancaire. Oligopole ayant monopole d’émission de monnaie donc qui demande plus de monnaie qu’il n’en crée, systématique gain de cause en cas de pépin juridique. Quelle splendide affaire que voilà !

    « En cas de faillite/défault de paiement d’un créditeur, la banque enregistre une perte. La monnaie ne devient pas “permanante”, mais elle est “détruite” par la banque elle-même. »
    C’est bien ce qui me semblait au départ, désolé d’avoir colporté une erreur qui trainait sur le web. Vous remarquerez que notre système monétaire est pire qu’avec mon erreur.

    Je ne m’explique toujours pas l’avanie des concepteurs d’un tel système monétaire. Puisque même un libéral reconnaitra que seul le travail crée de la valeur, un système monétaire qui crée de la monnaie lors de la production et détruit la monnaie lors de la consommation me semble théoriquement plus cohérent. Enfin, remarquez jusqu’aujourd’hui, c’était plutôt l’inverse, les US créant de la monnaie lors de la consommation, et personne parmi leurs fournisseurs de par le monde pour détruire les dollars en trop lors de la production.

  8. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    Paul Jorion écrit : « Maintenant, qu’advient-il du million ? S’il y a eu création de monnaie ex nihilo, le million remboursé est une manne : un profit net pour la banque – que les banquiers peuvent aussi bien se partager entre eux. Quelqu’un suggère-t-il que c’est cela qui se passe ? Et si non, que se passé-t-il en réalité ? (Je crois connaître la réponse). »

    Quelle est-elle cette réponse ? Je paierais cher pour le savoir ! En fait c’est très simple. Il suffit d’imaginer que la banque a prêté Q euros à un client X pour l’achat d’une voiture à Y qui se trouve avoir exactement la même banque. Une fois la vente effectuée, Y voit surgir Q euros sur son compte courant. Pour la banque, c’est une dette, elle doit payer toutes les dépenses de Y à hauteur de Q euros. Comme Y est un joyeux drille qui claque son fric à vive allure, les Q euros ont disparus bien avant que X, un petit salarié sans le sou, n’ait remboursé son crédit. Alors, quand le remboursement est terminé, il bouche une dette de la banque, à savoir l’argent qu’elle a dû ponctionner sur l’un de ces agrégats barbares pour financer le train de vie fastueux de Y. Elle n’a rien gagné, la pauvre!

  9. Avatar de Paul Jorion

    @ Crapaud Rouge

    J’espère que vous n’êtes pas sérieux. Mais où est le 😉 ?

  10. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    Heu… si j’étais sérieux ! Je croyais répliquer à votre assertion : « S’il y a eu création de monnaie ex nihilo, le million remboursé est une manne : un profit net pour la banque » : un tel profit étant invraisemblable, il faut que ce millions lui serve à rembourser une dette. Comme votre réponse me signifie clairement que tel n’est pas le cas, j’espère que vous voudrez bien me dire ce qu’il en est ! J’en ai vraiment l’eau à bouche ! (Mais que signifie la question : « Mais où est le 😉 ? » ;-))

  11. Avatar de Gérard P.
    Gérard P.

    @ Paul Jorion

    Entièrement d’accord avec vous sur la valeur de la monnaie fiduciaire qui dépend de son calibrage, sauf défiance.

    Par contre, je ne comprends pas votre extrême méfiance vis-à-vis de la comptabilité.
    « La langue comptable est incapable en particulier d’expliquer ce qui se passe au remboursement : la disparition de la somme remboursée est encore plus mystérieuse que son apparition ex nihilo. »

    Reprenons votre exemple :
    1) La banque A prête 1 million à B
    Les écritures ne seront passées qu’aux comptes faisant partie de l’actif de la banque : Client débiteur B @ Caisse.
    2) B rembourse la banque A
    Les écritures ne seront également passées qu’aux comptes faisant toujours partie de l’actif de la banque : Caisse @ Client débiteur B.

    Comme avant de prêter le million la banque devait l’avoir en caisse, elle a dû l’obtenir de la banque centrale. Si c’est sous forme de prêt, la banque A devra rembourser la banque centrale.
    A moins qu’elle ait gagné un pari, ou qu’elle ait fabriqué de la fausse monnaie ou que ce million lui ait été donné ou qu’elle l’ait volé …

  12. Avatar de AAA+
    AAA+

    Bonjour,
    L’intéressant dans l’histoire de la dame de Condé, c’est aussi, l’absence du banquier dans la chaine des créanciers. Si le premier a avoir vu le billet de 100 remis à l’hotelier par ladite dame, avait été le banquier, il se serait empressé de l’encaisser sur le compte de l’hotelier pour réduire son découvert…Il se serait rendu compte que le billet était faux, et l’aurait confisqué pour le remettre à la banque centrale pour destruction. Le compte de l’hotelier aurait été débité des 100 précédemment crédités, et l’hotelier n’aurait pas pu restituer les 100 à la dame de Condé, (sauf à accroitre son découvert bancaire), qui aurait pu réclamer le remboursement des arrhes versés…ou se retrouver dans une facheuse situation voire même être inquiétée pour recel et utilisation de fausse monnaie.
    AInsi, cet apologue n’est possible qu’en l’absence de banquier, étonnant non!

  13. Avatar de Anne.J
    Anne.J

    @Gérard P.
    Vous faites fausse route en pensant que les banques prêtent de la « monnaie centrale » qu’elles doivent obtenir de la banque centrale: elles n’ont besoin que 10 à 15% de cette monnaie là. Et quand les banques prêtent, la monnaie est inscrite au passif de la banque car e client bénéficiaire peut évidemment s’en servir immédiatement, et il n’y a rien de mystérieux, ni dans la création de ce prêt ni dans sa destruction comptable lorsqu’il est remboursé (et ce , sans passer par la banque centrale)
    Une banque ne crée évidemment pas de fausse monnaie en créant « sa » monnaie; c’est son droit légal
    (lisez donc le lien sur Natixis par exemple)

  14. Avatar de fujisan

    @ Oppossum
    Je suis en partie d’accord que l’intétêt est plutôt concerntrateur de richesse qu’inflationiste. C’était d’ailleurs le but de mon commentaire concernant les frais de personnel, gestion… des banques.
    Cependant, une déflation monétaire est très problématique puisque cela augmente le risque de spirale déflationiste (des prix) et de faillites. C’est pouquoi les BC veulent éviter à tout prix la déflation. Trichet le répète assez, il veut une inflation des prix proche de 2%. C’est l’instabilité du système face à la déflation qui fait que l’inflation monétaire est une nécéssité.

    « ne pas être “ex-nihiliste” » et « les pièges des multiplicateurs qui font comptabiliser plusieurs fois la même monnaie »
    Je crois comprendre que vous ne considérez pas toute la masse monétaire comme étant de la « vraie » monnaie. Sans doute vous considérez qu’elle n’étant pas utilisée toute en même temps, seule une partie est de la « vraie » monnaie? Bref la justification donnée par les banques commerciales pour les réserves fractionnaires.

    Que penser alors de ceci :
    Imaginons une vente aux enchères avec plusieurs acheteurs potentiels, tous intéressés par un objet en particulier.
    S’ils ont tous des cartes de débit avec des comptes suffisemment provisionnés, ils vont surenchérir comme si leur argent était disponible immédiatement, en monnaie sonnante dans leur poche.
    Et si l’un d’entre eux avait un compte à zéro avec un découvert autorisé, il va également surenchérir, alors même qu’il n’a pas l’argent, mais seulement la possibilité de l’utiliser (s’endetter ?)
    S’il ont tous des cartes de crédit, ils vont également surenchérir. Le crédit sera accordé à la demande à l’acheteur et la monnaie créée pour l’occasion. Le fait même qu’ils aient la possibilité de s’endetter leur donne à tous le pouvoir de surenchérir.
    Pour moi cette monnaie est bien réelle, car chacun considère qu’il peut utiliser tous ses dépôts à tout moment. Ou bien s’endetter au besoin et créer ainsi la monnaie.
    On pourrait de même envisager une vente publique d’immeuble, avec plusieurs acheteurs potentiels ayant l’accord de leur banque pour contracter éventuellement un prêt hypothécaire.

  15. Avatar de fujisan

    Paul Jorion écrit : “Maintenant, qu’advient-il du million ? S’il y a eu création de monnaie ex nihilo, le million remboursé est une manne : un profit net pour la banque – que les banquiers peuvent aussi bien se partager entre eux. Quelqu’un suggère-t-il que c’est cela qui se passe ? Et si non, que se passé-t-il en réalité ? (Je crois connaître la réponse).”

    Je crois connaîttre la réponse…
    Au remboursement, seul l’actif de la banque change. La créance qu’elle a envers l’emprunteur est éteinte (- 1 million) et le compte « billets » est augmenté de 1 million.

    … Et mon objection (smiley diablotin)
    Mais d’où provient ce millions en billets ? Mais d’une banque pardi!
    Par exemple, l’emprunteur recoit son salaire en billets de banque et va de suite remourser son emprunt. Mais son employeur a au préablable retiré les billets de sa banque.
    Les deux opérations ensemble font que la créance de la banque envers l’emprunteur est éteinte et le compte à vue de l’employeur est débité. Les billets sortent pour rentrer à nouveau dans la banque.

  16. Avatar de johannes finckh

    @oppossum qui écrit:
    Je ne comprends pas votre obsession sur la fonction de “réserve” qui n’est un vrai problème qu’en temps de crise où effectivement la monnaie devient une “marchandise réserve de valeur”

    l me semble que nous sommes en crise! Non?

    Je maintiens donc, en étant bien de l’avis de Paul sur la conservation des quantités, qu’il se passe un phénomène tout à fait particulier au moment où un grand nombre de débiteurs font défaut:

    1) Je confirme que le crédit provient toujours d’un dépôt et que les deux phénomènes sont parfaitement concommitants!
    Autrement, je ne vois pas pourquoi les banques se fatigueraient à vouloir collecter l’épargne en la rémunérant par un taux d’intérêt d’épargne! Et une banque qui ne peut obtenir les fonds qu’elle souhaite prêter ne prêtera pas! cela avait longtemps été ainsi, cela a évolué depuis les années 70, simplement parce que l’épargne des riches est devenue à ce point abondante que le « manque de fonds » ne se posait plus guère. Mais, précisément, il s’agit bien d’épargne désormais disponible, en face de laquelle il existe évidemment une dette d’un montant exactement identique!
    2)Le débiteur ne fait jamais autre chose que se substituer au prêteur pour effectuer une dépense! La monnaie n’a pas de qualité « quantique », elle est toujors à un seul endroit à la fois (temps n) pour ensuite (temps n+1) changer de détenteur!
    3)En situation de crise, le prêteur ne veut plus prêter, car le débiteur est devenu insolvable!
    4)Le prêteur opère dès lors un retrait liquide ou un placement très liquide que la banque ne rémunère pas et ne prête donc quasiment pas (c’est trop risqué pour elle!)!
    5)Il en résulte qu’une part croissante d’épargne n’est plus recyclée via le crédit, car cette épargne cesse d’être « épargne » au sens où elle serait confiée à long terme à la la banque.
    6)La part ainsi retirée prend le nom de réserve liquide ou réserve de valeur!
    7)A cause de ce phénomène, nous observons très clairement un « gel » des circuits, où les actifs toxiques (c’est-à-dire du RIEN) sont rachetés par les BC (ou laissés en gage par les banques ou entreprises qui les avaient en portefeuille), et les néo-émissions ne servent qu’à constituer des trésors (de guerre?) SANS AUCUNE EFFICACITE ECONOMIQUE.
    8)C’est cela que veut dire concrètement « valeur refuge ultime »: la monnaie elle-même est refusée et ne peut plus rendre le service pourquoi elle est créée, à savoir transférer des biens et services réels. Ces biens et services, ainsi engagés dans une spirale déflationniste, ne changent plus de mains ou trop lentement.
    9)Autrement dit, cette possibilité qu’a la monnaie de « n’être plus monnaie » mais objet de collection des milliardaires a pour effet d’engendrer la crise de décroissance de l’économie dans le monde entier, en tout cas dans les pays les plus importants et les plus riches!
    10) Si la monnaie ne pouvait pas être ainsi détournée par des particuliers, alors qu’il s’agit d’un instrument public et légal de paiement, nous n’aurions plus de crise de liquidité, quand bien même certaines banques (et même les plus grosses) pourraient faire faillite! Il n’y aurait tout simplement plus de crise systémique possible!
    11)Il faut bien saisir ce que représente le fait de détourner, dans un but de non-usage immédiat, de la monnaie, censée circuler! Cela revient à accepter que les pouvoirs publics construisent de routes interdites à la circulation! Cela n’a tout simplement pas de sens!
    12)C’est pourquoi la monnaie, objet créé pour circuler ET en même temps pour NE PAS CIRCULER conduit à l’impasse actuelle nécessairement! Un objet à ce point contradictoire en lui-même provoque et génère la logique capitaliste que nos subissons! Et l’instabilité économique qui va avec!
    Une remarque à propos de l’or: c’est vrai que cette façon de « se comporter » (objet circulant et non circulant à la fois!)est un héritage de la monnaie-or. Mais je ne dis pas que c’est la même chose, car la quantité de monnaie circulante n’est plus limitée par un stock de métal préexistant, mais l’émission monétaire par les BC tente d’obtenir des prix stables. Et cela génère souvent un peu d’inflation, car en cas de non-inflation, nous aurions déjà une déflation du fait de la notion de réserve de valeur toujours opérante, pas seulement en temps de crise!
    Et le BC peuvent émettre ou retirer de la monnaie, mais elles n’ont quasiment pas les moyens de la faire circuler efficacement contre la volonté de certains particuliers!
    13)C’est bien pourquoi seule une monnaie anticrise (fondante) ou encore appelée « monnaie franche » (Freigeld) par Silvio Gesell peut véritablement et en toute circonstance remplir le service que l’on peut légitimement attendre d’elle.
    14)Et cette monnaie ayant ces excellentes qualités de circulation réaliserait en même temps le rêve fisherien du 100%money, car elle sera toujours disponible, un peu comme ce faux billet de la dame qui règle les dettes ouvertes.
    15)L’épargne sera puissamment favorisée et la thésaurisation rendue si coûteuse qu’elle se réduira comme peau de chagrin et n’entravera plus la circulation efficace, et elle organisera toujours l’écoulement complet des biens et services!
    16)Accessoirement, sa mise en pratique démontrera d’une façon éclatante que la monnaie circulante, la monnaie qui soit « monnaie », ne se confond absolument jamais avec le crédit!
    17)Cela invalidera rétroactivement tous les délires autour de la « création monétaire via le crédit bancaire » : elle n’a jamais et n’aura jamais existé et n’existera jamais , en un mot: l’empereur est nu!
    18)oui, tout à fait je suis parfaitement « obsédé » par ce problème, car avec sa résolution, le capitalisme tombera comme un château de cartes et laissera place à une économie de marché efficace où les richesses iront se déconcentrant et non plus l’inverse!
    jf

  17. Avatar de Charles
    Charles

    @Paul Jorion, JJJ, Gérard P. etc
    Que font du million les banquiers le jour où il est remboursé. Cet argument me convainc presque de la non création/destruction d’argent lors d’un prêt et de son remboursement.
    Et pourtant que se passerait-il si tout le monde ou même un grand nombre de gens voulait rembourser son emprunt en même temps en liquide? Il ne pourraient pas le faire, parce que cet argent n’existe pas sous forme de pièces et de billets, et l’argent des intérêts encore moins.
    Que se passerait-t-il si tout le monde voulait rembourser son emprunt en même temps et qu’il n’y ait que le liquide pour le faire? La banque demanderait à la banque centrale de le créer matériellement cet argent pour satisfaire la demande de ses clients. Que FERAIT du million les banquiers? Ils le rendraient à la banque centrale qui le détruirait puisque cet argent n’aurait été créé que pour le remboursement et non pour le prêt.
    J’en suis donc toujours à penser que la monnaie est cet agrégat de couches et de culottes, d’argent et de pièces, de cartes de crédit et de découvert, de tout ce qui sert au paiement et qui est reconnu comme ayant cette valeur par la communauté.
    @johannes finckh
    Mais que feraient les gens de leur argent au noir! Et vous-même, qu’en feriez-vous, de cet argent que vous ne pouvez pas sortir sans payer des taxes? (je ne sais pas me servir des emotikons…) Vous croyez que votre monnaie fondante accélérerait l’économie mais vous ne tenez pas compte de l’importance et de la vigueur du noir dans l’économie. L’argent au noir circule de la main à la main mais ne peut pas s’investir dans de l’épargne ou de l’investissement. Vous voulez foutre l’économie de la Belgique et de l’Italie par terre?

  18. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @Anne.J : « et il n’y a rien de mystérieux, ni dans la création de ce prêt ni dans sa destruction comptable lorsqu’il est remboursé » : sur le plan comptable, oui, ce n’est pas mystérieux, mais en termes de flux ça l’est beaucoup plus, car la question se pose de savoir où il commence et où il s’arrête. Pour ma part, j’arrive à la même conclusion que Gérard.P : la banque à dû emprunter le montant des crédits octroyés puisqu’il est admis qu’elle prête plus que ce qu’elle a en dépôt. Ca revient à avoir une dette, ou quelque chose qui en tient lieu, mais pas forcément envers la banque centrale : ce pourrait être envers le système interbancaire.

    On pourrait poser le problème autrement, à savoir : au moment où les crédits sont accordés, (et utilisés par les bénéficiaires), la banque trouve l’argent dans sa trésorerie, ou n’importe où sur le marché. Mais si les bénéficiaires ne remboursent pas comme prévu, que se passe-t-il pour elle ? Et bien, soit elle s’en fiche parce que la monnaie du crédit a été créée ex nihilo, soit elle est bien embêtée parce que, l’ayant prise quelque part, il faut qu’elle la remette à sa place.

  19. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @Paul Jorion: ça y’est, j’ai compris! Oh la la! Je ne m’arrange pas en vieillissant. Le gag était dans la forme. Le fond était sérieux, mais creux, j’en ai bien peur. Mais je me demande si votre assertion ne serait pas un peu vicieuse. Vous dites que « S’il y a eu création de monnaie ex nihilo, le million remboursé est une manne : un profit net pour la banque », mais si l’on raisonne en transactions selon vos propres hypothèses, ce « million remboursé » est une entrée qui compense une sortie antérieure. Une création ex nihilo changerait donc le niveau moyen du stock de monnaie, mais pas le bilan des entrées/sorties qui reste nul. Dans ces conditions, je présume que le niveau du stock est sans importance, et que les banques ont affaire à une problématique de baignoire qui se vide et se remplit : flux des prêts accordés, les sorties, et flux des remboursements, les entrées.

  20. Avatar de ybabel
    ybabel

    @jf
    15)L’épargne sera puissamment favorisée et la thésaurisation rendue si coûteuse qu’elle se réduira comme peau de chagrin et n’entravera plus la circulation efficace, et elle organisera toujours l’écoulement complet des biens et services!

    bof …
    il suffira alors de thésauriser autre chose que de la monnaie (puisqu’elle se dégrade)… quelque chose qui ne se dégrade pas, comme l’or ou la terre, et de laisser ceux qui ont de la monnaie fondre, pour avoir exactement le même effet au final.
    la thésaurisation est nécessaire pour faire face à l’imprévu (assurance), sauf que ce « pouvoir » peut être dévié pour prendre le contrôle. Et il en sera toujours ainsi, monnaie fondante ou pas…

  21. Avatar de antoine
    antoine

    @Ybabel
    Ca fait toutefois un monde de différence, dès lors que ce qui est thésaurisé n’est plus immatériel… le rapport de force avec les « grandi » n’est plus du tout le même. Ce n’est pas qu’un problème technique. C’est un problème de répartition du rapport de force entre puissances.
    Par ailleurs il va de soi que la monnaie franche fait partie d’un dispositif plus vaste, qui inclue des lois sur la propriété foncière (autre secteur stratégique). On objectera qu’autre chose servira de refuge dans ce cas là. Ce point manque l’essentiel. L’important, c’est que la monnaie elle-même ne soit pas la valeur refuge. Car la perte d’avantage stratégique qui en découle pour les « grandi » est décisive.
    De ce point de vue, quand bien même la monnaie franche n’aurait que cet avantage là, elle aurait un avantage certains sur le modèle alternatif.

    Je retrouve ici une opposition qui m’intéresse beaucoup entre deux manière de faire de la philosophie politique:

    – ou bien mettre l’accent sur l’interdit, le pénal, et sur les organes de contrôle (on créé un comité d’éthique X contrôlé par la profession dès qu’il y a problème et qu’on ne veut pas voir les citoyens regarder de trop près ce qui s’y fait). Dans une telle perspective on ne fait qu’ajouter une strate au dessus ou à côté de la structure existante;

    – ou bien mettre l’accent sur la coopération, en faisant en sorte que l’organisation de la coopération sociale réalise par elle-même, pour ainsi dire dans le dos des agents, l’idéal politique fixé au départ.
    ex: la prison panoptique de Foucault… ou le système de la coopérative agricole… ou la monnaie franche.
    Ici rien n’est ajouté « au dessus » ou « à côté ». L’idéal est incorporé dans le système de base, qui « l’incarne ».

    Bien sûr la séparation n’est pas aussi tranchée que ça: on peut toujours définir n’importe quelle institution politique/juridico-légale (faut se méfier du mot « institution »: dans le sens ou je l’utilise la famille n’en est pas une… je ne l’emploie jamais au sens que lui donne une certaine psychologie sociale) comme un complexe de micro-autorisations et de micro-interdictions, et on a toujours besoin, in fine, de la sanction. Je cherche toujours le critère de différenciation exact ente les deux approches (je suis sûr qu’il y en a un).

  22. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @fujisan: « La créance qu’elle a envers l’emprunteur est éteinte (- 1 million) et le compte “billets” est augmenté de 1 million. » : ben oui, mais c’est comptable, ça marche toujours, aucun mystère. Il n’empêche que cette créance a été créée ex nihilo. Elle surgit du jour au lendemain, donne lieu à création monétaire, laquelle se retrouve, après remboursement, comme de la monnaie « sonnante et trébuchante » alors que la créance est « éteinte ». Pffff ! La créance représentait de la monnaie « à venir », donc à valeur « potentielle », (à tout le moins conditionnelle ou probabiliste, et l’on sait aujourd’hui que bien des créances sont « toxiques »), mais le remboursement en fait de la monnaie « acquise », « sûre et certaine », dûment estampillée « réelle » et liquide, genre « cash flow ». C’est-à-dire du pouvoir d’achat. Mais qui donc s’est tapé le boulot pour la métamorphoser ainsi, pour transmuter le plomb (toxique) de la créance en or de bon aloi ? Sûrement pas la banque! C’est l’emprunteur qui a trimé pour honorer sa dette. Et comme le pouvoir d’achat global du système est limité, ça veut dire que cette création ex nihilo est justifiée par un transfert du pouvoir d’achat créé par le travail. Pourquoi faudrait-il s’en étonner ? Le remboursement d’une dette n’est pas sans accointances avec l’impôt.

  23. Avatar de Eugène
    Eugène

    @ antoine,

    bien sûr qu’il y en a un critère de différenciation des deux approches: c’est le même que celui qui permet de ne pas vouloir expliquer les pathologies du vouloir (névroses et psychopathies) dans la même grille conceptuelle que les pathologies de la socialité (psychoses et perversions), bien que les effets des unes se répercutent dans le plan où les autres peuvent apparaitre!

  24. Avatar de fujisan

    jf a écrit:

    3)En situation de crise, le prêteur ne veut plus prêter, car le débiteur est devenu insolvable!
    4)Le prêteur opère dès lors un retrait liquide ou un placement très liquide que la banque ne rémunère pas et ne prête donc quasiment pas (c’est trop risqué pour elle!)!

    3) Et l’emprunteur ne veux plus emprunter car l’avenir est incertain.
    4) Le risque de « bank run » est déjà limité par les garanties des états sur les dépôts. Mais il est aggravé par les réserves obligatoires ridicules: 2% zone euro pour les dépôts à vue, 0% – rien – pour les dépôts à terme > 2 ans. Je constate que les banques déposent malgré tout des réserves exédentaires auprès des BC. Alors, est-ce réellement trop risqué pour les banques?

    5)Il en résulte qu’une part croissante d’épargne n’est plus recyclée via le crédit, car cette épargne cesse d’être “épargne” au sens où elle serait confiée à long terme à la la banque.

    5) Qui placait à terme? Il faudrait étudier les aggrégats M2 et M3, mais AMHA ce sont les assurances vie, fonds de pension, fonds de placement… Je ne pense pas que bcp de particuliers placent à terme eux même en toute connaissance de cause. La réduction de croissance de M2 et M3 est due AMHA aux pertes sur les produits structurés, faillites… Et aux plans de sauvetage: rachats par les états de produits toxiques (M2 ou M3 diminue) contre des liquidités (M1 augmente).

    6)La part ainsi retirée prend le nom de réserve liquide ou réserve de valeur!
    7)A cause de ce phénomène, nous observons très clairement un “gel” des circuits, où les actifs toxiques (c’est-à-dire du RIEN) sont rachetés par les BC (ou laissés en gage par les banques ou entreprises qui les avaient en portefeuille), et les néo-émissions ne servent qu’à constituer des trésors (de guerre?) SANS AUCUNE EFFICACITE ECONOMIQUE.

    7) Pas d’accord. AMHA la liquidité des dépôts n’est pas la cause. Le “gel” des circuits a pour cause la perte de confiance, l’incertitude en l’avenir pour tous les acteurs: banques, particuliers, entreprises. Les banques refusent de prêter et sont d’ailleurs insolvables car elles n’ont pas encore provisionné toutes leurs pertes. Les particuliers et entreprises qui en auraient les moyens refusent d’emprunter de peur de ne pouvoir rembourser.

    8)C’est cela que veut dire concrètement “valeur refuge ultime”: la monnaie elle-même est refusée et ne peut plus rendre le service pourquoi elle est créée, à savoir transférer des biens et services réels. Ces biens et services, ainsi engagés dans une spirale déflationniste, ne changent plus de mains ou trop lentement.

    8) On est loin de la spirale déflationniste! Les « planches à billets » tournent à vitesse supersonique, donc pas de déflation monétaire en vue. Certes il y a déflation des prix pour certaines classes de produits : immobilier, autos, biens durables, investissements des entreprises, énergie… Notons les bulles sur bcp des ces produits, bulles qui éclatent comme c’est inévitable. Mais les services et biens de consommation courants continuent d’augmenter bon train. Cela dénote simplement un changement de comportement du consommateur et des entreprises. Ils ne s’engagent pas dans des projets futiles, coûteux ou à long terme. Notons aussi que l’ICP est honteusement manipulé à la baisse: pondération géométrique, substitution, ajustement « hédonistes » et autres joyeusetés. L’inflation officielle est plus basse que la réalité, ce qui pourrait laisser penser à tord qu’il y a déflation des prix.

    9)Autrement dit, cette possibilité qu’a la monnaie de “n’être plus monnaie” mais objet de collection des milliardaires a pour effet d’engendrer la crise de décroissance de l’économie dans le monde entier, en tout cas dans les pays les plus importants et les plus riches!

    9) Pas si vite, pourquoi seulement les miliardaires? Le citoyen moyen ne fait-il pas aussi des économies? En quoi est-ce un mal d’être une fourmi? Sommes nous tous condamnés à être des cigales, à vivre au jour le jour, insouciants de l’avenir, sans aucune sécurité en cas de coup dur?
    Au passage : et si la décroissance nous était imposée par les limites physiques de notre planète?

    10) Si la monnaie ne pouvait pas être ainsi détournée par des particuliers, alors qu’il s’agit d’un instrument public et légal de paiement, nous n’aurions plus de crise de liquidité, quand bien même certaines banques (et même les plus grosses) pourraient faire faillite! Il n’y aurait tout simplement plus de crise systémique possible!
    11)Il faut bien saisir ce que représente le fait de détourner, dans un but de non-usage immédiat, de la monnaie, censée circuler! Cela revient à accepter que les pouvoirs publics construisent de routes interdites à la circulation! Cela n’a tout simplement pas de sens!
    12)C’est pourquoi la monnaie, objet créé pour circuler ET en même temps pour NE PAS CIRCULER conduit à l’impasse actuelle nécessairement! Un objet à ce point contradictoire en lui-même provoque et génère la logique capitaliste que nos subissons! Et l’instabilité économique qui va avec!
    Une remarque à propos de l’or: c’est vrai que cette façon de “se comporter” (objet circulant et non circulant à la fois!)est un héritage de la monnaie-or. Mais je ne dis pas que c’est la même chose, car la quantité de monnaie circulante n’est plus limitée par un stock de métal préexistant, mais l’émission monétaire par les BC tente d’obtenir des prix stables. Et cela génère souvent un peu d’inflation, car en cas de non-inflation, nous aurions déjà une déflation du fait de la notion de réserve de valeur toujours opérante, pas seulement en temps de crise!
    Et le BC peuvent émettre ou retirer de la monnaie, mais elles n’ont quasiment pas les moyens de la faire circuler efficacement contre la volonté de certains particuliers!

    10) D’accord la monnaie est un bien public au même titre que l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons…
    11) Une monnaie qui a pour unique fonction de circuler interdit toute épargne et investissement. Impossible de construire et d’investir dans quoi que ce soit de tant soit peu durable. Aucune entreprise ne pourrait exister puisque l’argent aurait pour unique fonction de circuler. Aucune sécurité pour l’avenir, à la merci du moindre coup dur. Pas de pension, obligation de gagner sa vie jusqu’à la fin de ses jours… Merci bien!

    13)C’est bien pourquoi seule une monnaie anticrise (fondante) ou encore appelée “monnaie franche” (Freigeld) par Silvio Gesell peut véritablement et en toute circonstance remplir le service que l’on peut légitimement attendre d’elle.
    14)Et cette monnaie ayant ces excellentes qualités de circulation réaliserait en même temps le rêve fisherien du 100%money, car elle sera toujours disponible, un peu comme ce faux billet de la dame qui règle les dettes ouvertes.
    15)L’épargne sera puissamment favorisée et la thésaurisation rendue si coûteuse qu’elle se réduira comme peau de chagrin et n’entravera plus la circulation efficace, et elle organisera toujours l’écoulement complet des biens et services!

    Heu… épargne et thésaurisation, c’est du pareil au même pour moi.

    16)Accessoirement, sa mise en pratique démontrera d’une façon éclatante que la monnaie circulante, la monnaie qui soit “monnaie”, ne se confond absolument jamais avec le crédit!
    17)Cela invalidera rétroactivement tous les délires autour de la “création monétaire via le crédit bancaire” : elle n’a jamais et n’aura jamais existé et n’existera jamais , en un mot: l’empereur est nu!
    18)oui, tout à fait je suis parfaitement “obsédé” par ce problème, car avec sa résolution, le capitalisme tombera comme un château de cartes et laissera place à une économie de marché efficace où les richesses iront se déconcentrant et non plus l’inverse!

    OK pour la déconcentration des richesses. Mais vous allez vite en besogne à vouloir tuer le capitalisme. Il me semble que vous confondez capitalisme et ploutocratie voire cleptocratie. Sans capitalisme point d’économie de marché efficace. Comment faire pour financer l’immobilier, les investissements, les entreprises…? Les multinationales et grandes banques ont suffisemment prouvé leur nuisance, leur irresponsabilité et impunité, voire leur collusion avec le pouvoir (lobbies, chaises-musicales). Là est bien le problème. Ne pourrait-on pas empêcher les entreprises « Too Big To Fail » de se former, pour mettre effectivement l’empereur à nu? Par ex en instaurant une taxation progressive sur les profits et/ou le capital des entreprises elles-même. Ou par des lois anti-trust en en les forçant à se diviser.

  25. Avatar de ybabel
    ybabel

    @Antoine :
    questions surement idiotes, mais ça m’aidera à mieux comprendre :
    ok, mais sans concentration des richesses, sans accumulation, thésaurisation, comment fait-on pour :
    * les retraites
    * les assurances
    * l’investissement en général et les gros projets qui demande beaucoup d’investissement d’un coup en particulier

    @Crapaud Rouge
    Qu’est-ce qui empêche dans ce cas n’importe qu’elle banque de créer autant d’argent qu’elle veut « ex-nihilo » et de racheter la planète entière ? (et si l’objection est qu’elle ne peut pas créer pour elle même, c’est facilement levé en disant qu’elle crée pour un quelconque ami de connivence )

  26. Avatar de pitalugue
    pitalugue

    et Shiva, pas de réaction ?
    les bras lui en tombent ?

  27. Avatar de Crapaud Rouge
    Crapaud Rouge

    @ybabel: « Qu’est-ce qui empêche dans ce cas n’importe qu’elle banque de créer autant d’argent qu’elle veut “ex-nihilo” et de racheter la planète entière ? » Ben, parce que le crédit a besoin d’emprunteurs qui doivent rembourser avec intérêts, ça limite le nombre de candidats.
    Cela dit, il n’y a pas création ex nihilo pour tout le monde, ou bien alors de façon temporaire, suivie d’une destruction. Aucune des théories en lice n’emporte ma conviction.

  28. Avatar de johannes finckh

    Question de charles @ johannes finckh
    Mais que feraient les gens de leur argent au noir! Et vous-même, qu’en feriez-vous, de cet argent que vous ne pouvez pas sortir sans payer des taxes? (je ne sais pas me servir des emotikons…) Vous croyez que votre monnaie fondante accélérerait l’économie mais vous ne tenez pas compte de l’importance et de la vigueur du noir dans l’économie. L’argent au noir circule de la main à la main mais ne peut pas s’investir dans de l’épargne ou de l’investissement. Vous voulez foutre l’économie de la Belgique et de l’Italie par terre?

    Réponse: L’argent au noir? où est le problème? soit, je le garde, s’agissant de billets traditionnels, et cela ne pose pas de problèmes particuliers dès lors que la BC n’émet plus que des billets fondants. Je peux toujours m’en servir pour acheter ce que je veux et quand je veux!
    En y réfléchissant beaucoup, je me suis aperçu que les sommes thésaurisées ne poseront plus de problème dès que l’on met en circulation la monnaie fondante, sans même rendre obligatoire les vieux billets, car ceux-ci peuvent rester où ils sont ou reviennent tranquillement vers la BC pour y être peu à peu remplacés par des billets fondants.
    Il convient de préciser que les anciens billets devront garder leur validité jusqu’à leur retour en banque!
    Le banquier sera alors chargé, en les enregistrant sur un DAV (si cela est demandé par le déposant) de lui appliquer la « fonte » à partir de ce moment-là. Le banquier, heureux de posséder ces beaux billets, ne le rendra certainement plus au public, cela ne l’intéresse pas, ils sont trop « beaux », alors, qu’en fait-il? Il les ramène nécessairement à la BC qui les enregistre comme avoir de monnaie centrale.
    Par contre, la banque centrale ne les reémettra évidemment plus! Car il est dt qu’elle ne sortira plus que des billets fondants!
    pour les billets « taxés »: où est le problème? La « taxe » intervient le 10 du mois par exemple, alors, je dépense avant, ou alors, je le mets en banque avant cette date sur un DAV ou un compte d’épargne! Libre à moi aussi de le garder en assumant la petite perte de 0,4% mensuels (en actualisant les billets d’une façon adéquate!)
    Quant à l’économie « au noir », il me semble que la monnaie fondante est a priori neutre quant à l’usage « légal » ou « noir » des transactions!
    Les moyens de « blanchir » existent déjà, et ils continueront de la même façon sans doute.
    Tout achat en liquide par exemple, étant anonyme pour l’acheteur, blanchit du fait que cet achat passe par la caisse enregistreuse!
    Je ne vois absolument pas un problème là pour l’usage de la monnaie fondante!
    Au contraire, il est fort à parier que l’économie « noire » perdrait peu à peu de son attrait quand les conditions économiques de tous s’améliorent du fait que le racket capitaliste cesse!
    jf

  29. Avatar de johannes finckh

    @ybabel:
    merci pour votre réaction: antoie vous répond d’une façon très pertinente!

    Et il a raison que la propriété foncière et la spéculation avec certaines matières premières pourraient devenir un problème qu’il conviendrait de traiter d’une façon adéquate (taxe foncière notamment).
    Ceci dit, se réfugier dans d’autre valeurs que la monnaie liquide est au contraire un objectif visé par cette réforme, car favoriser les biens durables ne peut qû’être bénéfique à tous!
    Et celui qui spécule avec le petrole ne pourra de toute façon « réaliser » ses gains qu’en remettant le petrole sur le marché en vendant, moyennant quoi, il devra utiliser ses gains fodants à nouveau!
    La circultion dela monnaie ne sera jamais interrompue!
    De plus, dès que la monnaie n’est plus valeur refuge, il n’y a plus rien qui puisse faire obstacle à une circulation libre (franche!) de la monnaie et, de ce fait, la conjoncture deviendra très stable!
    jf
    @ antoine: vous semblez connaître Gesell! Félicitations!

  30. Avatar de vulgum pecus
    vulgum pecus

    @ jf :

    L’inflation a le même effet que la monnaie fondante puisque celui qui garde son argent au lieu de l’échanger voit sa capacité d’achat diminuer au rythme du temps. Non ?

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