L’actualité de la crise : Les oligarques montent en puissance, par François Leclerc

Billet invité. Je reproduis en général les billets de François Leclerc sans la moindre introduction mais je voudrais cette fois-ci faire une remarque sur son titre qui contient le mot « oligarque ». Comme j’en ai fait la remarque dans « Le temps qu’il fait, le 17 juillet 2009 », c’est un mot que je n’utilise personnellement que dans un seul contexte : quand je cite Simon Johnson l’utilisant. Je m’expliquerai sur la raison pour laquelle je n’utilise ni « oligarchie », ni « oligarque » dans un article qui paraîtra dans Le Débat en septembre mais je consacrerai probablement un billet à cette question d’ici-là. En gros, et pour aller vite, ces notions me semblent impliquer une interprétation de la crise dans un cadre de « déjà vu, déjà connu » qui me paraît inadéquat.

LES OLIGARQUES MONTENT EN PUISSANCE

Leur cause paraît entendue. Au sortir de cette crise, si toutefois aucune rechute n’intervient, un petit nombre de méga-banques va disposer d’une force de frappe financière colossale et d’une influence politique allant de pair. La concentration bancaire qui est en cours est une donnée majeure du paysage financier de demain. Ce monde plus resserré essaye de progressivement sortir ses pieds de la glaise, sachant que cela va prendre du temps, mais qu’il a le champ libre pour y parvenir et en sortir encore plus fort qu’avant la crise. C’est tout du moins ainsi qu’il voit les choses et s’y emploie.

De nouveaux venus Chinois sont certes venus entretemps se glisser aux premières places de cette photo de famille de plus en plus restreinte, devant les plus grandes banques américaines. A mi-juillet, voici dans l’ordre les trois premières capitalisations boursières mondiales dans le domaine bancaire : Industrial & Commercial Bank of China, China Construction Bank et Bank of China. HSBC, JP Morgan Chase et Wells Fargo n’arrivent qu’ensuite dans le classement. Mais les banques chinoises sont loin de jouer un rôle financier international à la hauteur de leur capitalisation, qui exprime par contre leurs ambitions. L’ordre reste donc pour l’instant américain, dans le domaine bancaire comme au sein du système monétaire international et des grandes institutions qui gèrent la face connue de la planète financière, le FMI et Banque Mondiale.

Bien que sommé de réduire sa voilure, ses risques et ses prétentions, ce monde financier-là va au contraire s’efforcer de reprendre tous ses aises, plus puissant car plus concentré, disposant d’une assise financière renforcée, mais d’autant plus fragile qu’il sera autonome. Dans l’immédiat, il développe déjà un lobbying intense sur tous les fronts de la régulation financière en discussion, afin de freiner celle-ci, de la façonner selon ses intérêts, interdisant tout pronostic sur l’étendue et la portée des mesures qui seront finalement adoptées. La « philosophie » anglo-saxonne à propos de la régulation, qui fera sans nul doute loi dans le monde entier, mettant l’accent sur la prévention du « risque systémique », laisse donc dès le départ subsister de larges zones d’ombres, qui ont toutes les chances d’être encore élargies. Les garde-fous qui seront finalement dressés pourront seulement être plus ou moins facilement contournés, voilà qui fera toute la différence à l’arrivée.

Pour s’y opposer, suffira-t-il de marteler, comme vient de le faire à Nuremberg la chancelière Allemande Angela Merkel, que « les gens espèrent qu’une crise comme celle que nous connaissons n’interviendra plus jamais », pour en tirer comme conséquence que « nous devons donc nous rendre au G20 pour dire que nous ne permettrons pas à Wall Street et à la City de Londres de décider comment ils vont s’y prendre pour faire à nouveau de l’argent, avec comme seul résultat que ce sont les autres qui ramassent l’addition à la fin » ? Cela semble malheureusement bien dérisoire.

Retranchés sur les hauteurs de leur île de prospérité retrouvée, voulant oublier le plus vite possible que celle-ci a pour origine l’aide financière de l’Etat, quel paysage nos oligarques vont-ils contempler lorsqu’ils sortiront par moment de leur univers virtuel ? Ils verront un monde occidental connaissant une croissance faible et subissant un fort endettement public ainsi qu’un chômage élevé. Et un monde émergent prenant progressivement la prééminence sur le précédent, important et reproduisant à grande échelle, dans d’autres contextes historiques et sociaux, le pire de son modèle de développement. Voici comment le chroniqueur en chef du Financial Times, Martin Wolf, considère les choses du côté occidental : « Une lente et difficile reprise, dominée par le désendettement et les risques de déflation, est la perspective la plus probable. Les déficits fiscaux resteront énormes pour des années. Toutes les tentatives de réduire la dette en excès par l’inflation ou la banqueroute ne seront pas acceptées. La persistance d’un chômage élevé et d’une faible croissance pourront même menacer le processus de globalisation. »

Quel contraste donc, entre l’état de quelques uns et celui de tous les autres ! Amenant à penser que la faible croissance de l’économie qui est attendue résultera en premier lieu de l’activité florissante du secteur des services financiers, mais qu’elle sera à nouveau bâtie sur du sable. Donnant une nouvelle raison à ceux qui mettent en cause les modalités de calcul de la croissance économique, une problématique mise entre parenthèses par la crise, qui ne peut que rejaillir. Que dire également de cet autre saisissant contraste, cette fois-ci aux Etats-Unis, entre l’envieuse situation du peloton de tête de la finance, et celle des banques qui continuent de faire faillite en série ? 57 d’entre elles sont à ce jour dans ce cas, depuis le début de l’année, le scénario à chaque fois étant le même : une banque voisine reprend l’activité d’une défaillante, les dépôts de cette dernière entre temps garantis par la FDIC. Que dire, enfin et surtout, du lâchage de la CIT par l’administration américaine, abandonnée sans soutien officiel à son triste sort, tout au bord de la faillite ? Rien si ce n’est qu’il vaut mieux être puissant que faible, une grande banalité dont le monde bancaire a fait sa devise.

Car, sans chercher plus loin ou faire preuve de manichéisme, sans s’appuyer sur l’état défaillant de l’économie pour l’opposer à celui de la finance prospère, le monde bancaire continue en réalité de vaciller, quand il n’a pas bénéficié du soutien déterminant de l’Etat. Goldman Sachs, JP Morgan, Citigroup, Morgan Stanley et Bank of America annoncent toutes de magnifiques résultats trimestriels, mais qu’ont donc toutes ces banques prestigieuses en commun, si ce n’est d’abord d’avoir été tenues à bout de bras et tirées d’affaires par les contribuables ? L’arrogance dont elles font preuve, la pugnacité qui est la leur quand elles s’opposent de tout leur poids aux mesures qui pourraient les brider, c’est l’État qui leur en a donné les moyens et qui les laisse agir ainsi. Il faut être un habitué de The Economist pour apprécier ces propos assez inhabituels dans ses colonnes, dans un article à propos des résultats de Goldman Sachs : « Certains seront frappés et les considéreront comme obscènes, étant donné l’ampleur du soutien public nécessaire au maintien de l’entreprise… ».

Certains analystes financiers estiment cependant que les résultats du second semestre à venir pourraient être moins spectaculaires. Que ceux du trimestre passé reposent en partie, pour plusieurs de ces banques, sur des cessions d’actifs qui ne sont pas renouvelables. Que la banque de détail perd de l’argent et que le taux de défaut monte dans de nombreux secteurs de l’activité de crédit aux particuliers et aux petites entreprises, la crise se poursuivant. Que le crédit hypothécaire, résidentiel ou commercial, reste une forte menace et que les plans de soutien financier de la Fed à ce secteur donnent bien peu de résultats, en dépit de leur ampleur. Il leur est rétorqué que, dans d’autres secteurs de l’activité bancaire, tout du moins chez les plus grands établissements de la place (ce qui explique les faillites en série des plus petits), les profits n’ont jamais été aussi importants et vont se poursuivre. Dans le domaine du courtage, sur le marché obligataire, sur ceux des devises et des matières premières, car ces banques utilisent toute la palette des moyens et des instruments financiers disponibles, toujours pas régulés, mettant à profit leur énorme surface financière et bénéficiant de la disparition de certains (Bear Stearns et Lehman Brothers) ou de l’effacement de certains d’autres (comme UBS). Les résultats sont pour l’instant là, certes, mais les interrogations subsistent toujours sur le niveau des dépréciations enregistrées dans les comptes et la capacité de ces colosses de résister à de nouvelles tempêtes, si elles surgissaient. Le bilan est donc tout de même mitigé.

Les colosses ont encore des pieds d’argile. A en croire l’agence Bloomberg, pour donner un exemple, les assurances accordées par AIG aux détenteurs européens de prêts hypothécaires auraient une durée d’encore une décennie. Un tel calendrier éloigné rend bien compte des délais nécessaires à ce que se réalise progressivement le désendettement, laissant en attendant de nombreuses institutions financières dans une situation de fragilité. Expliquant notamment pourquoi il est pronostiqué une si longue période de croissance faible. Quoiqu’il en soit, pour AIG, la partie n’est pas finie, les risques sont encore omniprésents et pourraient se révéler à nouveau démesurés.

C’est dans ce contexte qu’il faut examiner la dernière affaire en cours à Wall Street, celle du groupe de services financiers spécialisé dans les PME, CIT, qui compte un million de celles-ci comme clientes aux Etats-Unis. Il avait obtenu fin décembre dernier le statut de banque et avait à ce titre reçu 2,3 milliards de dollars d’aide publique, mais n’a finalement rien obtenu cette fois-ci de l’administration, prêts ou garanties, alors qu’un milliard de dettes arrivent à échéance le mois prochain, sur 68 milliards au total. Le dénouement de ce qui pourrait être la sixième faillite de l’histoire américaine par ordre d’importance est incertain mais a de fortes chances d’être exemplaire. L’administration américaine cherche en effet à faire, d’une manière ou d’une autre, une démonstration de sa politique, ce qui explique son refus officiel d’intervention. Afin de ne pas donner prise à tous ceux qui dénoncent le « socialisme » de Barack Obama, mais aussi avec l’intention de démontrer que le système financier est suffisamment fort pour encaisser une telle situation… et tirer les marrons du feu. Plusieurs solutions sont en effet actuellement étudiées. Dans l’une d’entre elles, les détenteurs de dettes non garanties pourraient convertir une part de leurs dettes en actions (selon un schéma que les banques ont toujours refusé). Des prêts relais à court terme pourraient parallèlement être consentis par JP Morgan et Goldman Sachs, afin de donner le temps nécessaire au montage de l’opération. Le week-end sera long, rien n’est garanti, car le danger systémique est faible et chacun va tirer de son côté. Larry Summers, à l’occasion d’une conférence donnée au Peterson Institute, a donné la clé de l’attitude de l’administration : « le système ne peut être sûr tant qu’il n’est pas protégé de la faillite d’une institution individuelle ». Voilà la démonstration qui est recherchée, une preuve par le contraire, que le système est redevenu sûr, au cas où un sauvetage « privé » n’aboutirait pas, ce qui serait également exemplaire. Une bonne affaire pour une mauvaise politique.

Il est par ailleurs notable que les grandes figures du Congrès, où les lobbies bancaires sont très puissants, ainsi que l’ABA (American Bankers Association) soient restés à l’écart de cette histoire. Comme si les mesures de sauvetage publiques devaient être réservées aux « grands ». Le Trésor américain n’a d’ailleurs pas affirmé autre chose, en déclarant à propos de CIT qu’un seuil très élevé était nécessaire pour bénéficier d’une aide gouvernementale. Nous voilà en train d’assister à une expérimentation de la future régulation made in USA. D’un côté, on laisse couler les plus petits, qui n’ont pas nécessairement le plus fauté, de l’autre on protège les plus gros, en les laissant continuer de jouer sur leur playground, avec un peu plus de surveillance. En admettant implicitement qu’ils seront plus que jamais « too big to fail ». Sans, comme le propose Robert Reich, ancien secrétaire d’Etat au travail de l’administration Clinton, dans son dernier billet de son blog, leur imposer une taxe pour cette protection implicite de l’Etat (qu’il chiffre à 50% de leurs bénéfices)… Ni envisager qu’ils puissent effectivement devenir « too big to save » (trop importants pour être sauvés), ce qui serait encore une toute autre paire de manches.

Mais, dans l’immédiat, d’autres affaires bancaires plus importantes mobilisent discrètement l’attention des mégas-banquiers. Des grandes manœuvres sont en effet en cours autour de Clearnet, une des deux chambres de compensation européenne. Un consortium de 14 établissements financiers, qui regroupe les plus grands noms (dont Goldman Sachs, UBS, HSBC et Citigroup), et qui est affublé on ne sait pourquoi du petit nom de « Lily Group », souhaiterait acheter la société, dont il possède déjà 24%. On croit comprendre que ces méga-banques, à majorité américaines, qui ont de toute évidence de meilleures affaires financières à faire que d’acheter Clearnet, souhaitent conforter et accroître l’autonomie de leur activité, qui va nécessairement être rognée d’un côté, en contrôlant entièrement de l’autre un important « nœud » de plus des grands flux financiers mondiaux, qui plus est au cœur de l’Europe.

Les polémiques se poursuivent publiquement à propos du dispositif de surveillance et de contrôle américain, l’enjeu de pouvoir étant de taille et la prééminence qui devrait être accordée à la Fed soulevant beaucoup d’objections. Mais, en réalité, qu’importe l’organigramme et le partage des tâches, car il a été éloquemment démontré au cours de cette crise que les administrations dépendant de l’Etat et la banque centrale censée en être indépendante pouvaient connaître entre elles des problèmes de préséance et des luttes de pouvoir, mais qu’elles étaient dans les faits partie prenante d’un univers commun, l’expression d’une même oligarchie.

Plus importants sont les projets de régulation qui sont régulièrement annoncés et jetés en pâture à la discussion. Le dernier en date vient du Trésor, traite des hegde funds, et prévoit qu’au dessus d’un certain seuil (30 millions de dollars d’actifs en gestion), ils seront soumis à des règles prudentielles concernant leur capital, leur liquidité et leur gestion des risques. L’expérience de ces dernières années laisse pour le moins sceptique. C’est d’Istanbul qu’est venue la réplique, provenant d’un financier de passage interviewé par Bloomberg : « Les pressions politiques des banques d’investissement et de tous ceux qui font de l’argent avec les produits dérivés » vont empêcher une régulation adéquate. « De manière certaine, nous aurons une nouvelle crise qui nous tombera dessus » a pronostiqué, pour bien se faire comprendre, le gérant d’un fond installé à Singapour, Templeton Asset Managmnent Ltd, dont le portefeuille d’actifs est quand même estimé à 25 milliards de dollars. Il s’appelle Mark Mobius, et il peut être supposé qu’il ne pratique pas le double langage, vu son nom.

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87 réponses à “L’actualité de la crise : Les oligarques montent en puissance, par François Leclerc”

  1. Avatar de johannes finckh

    johannes finckh dit :

    19 juillet 2009 à 13:38
    à tous:
    il est certain que ce capitalisme a engendré un régime que l’on peut qualifier d’”oligarchique” ou néoféodal aussi bien! tous les privilèges en peu de mains qui décident des choses politiques entre copains et coquins!
    Briser la puissance de l’argent même en le rendant serviable au lieu d’être asservissant via la rente des intérêts, tel est l’objectif de la monnaie anticrise, seul moyen de briser l’enrichissement automatique qui se poursuit sans faiblir sous nos yeux. Toutes ces richesses accaparées se font avec la complicité d’une “science économique” totalement dévoyée, asservie, fausse et instrumentalisée au seul service du grand capital qui se contente parfaitement de la nullité des économistes! Et en profite donc!
    Comment comprendre que le courant dominant de l’économie politique ne produit strictement rien de ce qui pourrait remettre l’économie sur pied?
    Ignorer et continuer d’ignorer que notre monnaie traditionnelle génère et accentue tous les déséquilibres dans la répartition des richesses, telle semble être la principale ambition de l’immense majorité des économistes!
    Il est vrai que les représentants des universités sont devenus les laquais du monde financier et surtout payés à produire une pensée inutile et sans conséquences!
    Tant que nous en sommes là, je ne vois, hélàs, pas la possibilité d’un discours politique nouveau!
    D’une certaine façon, les socialistes sont pires que la droite qui, elle, est dans son élément de soutenir et d’encourager l’oligarchie en maintenant les injustices et en les accentuant.
    Mais les socialistes? Ont-ils définitivement abdiqué de toute idée de justice sociale?
    Refuser de voir la mécanique diabolique des intérêts et des intérêts composés pour continuer à délirer sur la “création monétaire via le crédit bancaire”, c’est là une tragédie qui dépasse de loin les coups de rapace opérés par l’oligarchie!
    Il y a même, dans cette oligarchie, des personnes, comme George Soros et d’autres, qui savent parfaitement que ce système monétaire est pourri, mais leur métier n’est pas de le réfomer mais de se mettre plein les poches!
    Aussi, je lance un appel solennel que l’on repense la science économique à la base en partant d’une définition claire de la monnaie comme j’en propose régulièrement, avec d’autres geselliens bien sûr! Paul Jorion nous joindra-t-il? Et François Leclerc?
    Le dilettantisme des économistes n’a que trop duré!
    jf

  2. Avatar de innocent
    innocent

    Ne suffirait t’ il pas que les Etats reprennent la maitrise de la monnaie, des banques pour que cesse cette pantalonade.
    Est t’il normal que les gouvernements ne maitrisent plus cette fonction essentielle.
    A ce que je comprend, c’est que mes enfants, les enfants de mes enfants passeront leurs vies à payer des impôts, des taxes que le gouvernement utilisera pour rembourser les intérêts…
    Si le système perdure, doit t’ont considérer nos gouvernants comme complice de cette arnaque.. Madoff a coté est un petit..

  3. Avatar de Fab
    Fab

    Aux économistes, analystes éconmiques, critiques économiques…,

    J’ai le sentiment que vous faites partie de ce que j’appelle l’oligarchie de la pensée unique économique (Opeu), à savoir ceux qui pensent (plus exactement ceux qui se sont laissés enfumer) que la pensée économique est et doit être au centre de toute réflexion sur la société. Un proverbe indien dit : « Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas », mais vous, les Opeu, vous pensez que l’argent se respire, se boit, se fume (c’est bon ?), bref que l’économie c’est la vie ! Et votre minorité (prouvez-moi le contraire, à savoir que vous représentez la majorité de la population mondiale) dominante, votre oligarchie, tente de nous maintenir la tête sous l’eau, de nous enfumer d’économie, de nous gaver de discours économiques…et risque, à l’insu de son plein gré j’en ai bien peur, de nous faire rater la sortie de crise de civilisation que nous connaissons actuellement. Mais qu’est-ce qui vous motive à ce point, l’argent, la reconnaissance par l’élite, cette oligarchie que vous dénigrez, de votre intelligence ? Ca reste un grand mystère pour moi !!! Vraiment.

    Un autre proverbe indien : Le monde semble sombre quand on a les yeux fermés.

    Johannes finck et votre monnaie anticrise : ce n’est pas le fusil qui fait le chasseur.

    Bon dimanche

  4. Avatar de Paul Jorion

    Allez, un peu d’optimisme :

    Get smarter.

  5. Avatar de johannes finckh

    @ fab:
    si votre texte s’adresse à moi, il faut mieux vous expliquer!
    la monnaie anticrise est destinée à en finir avec le capitalisme et l’oligarchie (ou ploutocratie), non pas en changeant les hommes mais en modifiant les conditions de la circulation monétaire!
    renseignez-vous, et vous apprendrez que les transferts via les intéêts du capital représentent tous les ans autour de 600 milliards d’euros rien qu’en France, et finir avec cela reviendrait à remettre l’économie en marche!
    Quand vous vous mettrez à réfléchir au lieu de « fustiger » ceux qui le font, vous écririez autrement!
    jf
    Réfléchir sur le fonctionnement de la monnaie, vous en faites un tabou, cela va bien aux « bienpensants »!

  6. Avatar de Papillon
    Papillon

    Opeu, choix alternatifs
    Ô, Humbles en toutes saisons
    Peu aidés, innofensifs
    Voguent sans profits ni violons

    …d’accord, je sors…

  7. […] Oku:  Blog de Paul Jorion » L'actualité de la crise : Les oligarques … Etiket: barack-obama, chansons, economie, financial, france-culture, goldman-sachs, jorion, […]

  8. Avatar de beaufou
    beaufou

    J’espere que ces obligarques ont une alternative au systeme du credit parce ce n’est pas demain la veille que les Americains vont se ruer vers les banques pour emprunter.
    50% des menages etaient endettes avant la crise, quelques millions de chomeurs en plus, les salaires et les semaines de travail qui racourcissent, les impots qui augmentent, les aides sociales qui disparaissent dues a la faillite des Etats dont les revenus ont deja baisses de 12% depuis le debut de l’annee, 20% de depot initial pour acheter une maison dans un pays ou personne n’epargne…etc

    Un clin d’oeil au grand Jacques Brel
    Ce n’est pas encore Waterloo, mais ce n’est pas Arcole.

  9. Avatar de Fab
    Fab

    @ johannes finckh,

    Qu’est-ce qui vous fait penser que mon texte ne s’adresse qu’à vous ? La fin vous est effectivement clairement adressée : ce n’est pas le fusil qui fait le chasseur.
    Quant aux explications que vous me demandez, je vous invite à re(???)lire mes précédents messages. Concernant la ploutocratie qui se met des milliards d’euros dans la popoche, je serais d’avis de les laisser faire si ça leur fait du bien (« Madame Brun, votre chien enc… le mien !!! Bé laissez-les faire, peuchère, si ça leur fait du bien »). Donc pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, je ne cherche pas à dénigrer votre travail, j’expose simplement mon interrogation sur la disparition de la scène intellectuelle que j’observe, de l’idée d’une crise de civilisation. Et comprenez qu’à force de m’interroger dans le vide je puisse m’énerver. « On nous impose cette crise économique pour cacher la crise de civilisation qui met en avant le désintérêt croissant de la population mondiale pour la société de consommation, et donc pour l’économie en tant qu’activité principale de l’être humain », peut-être cette formulation vous parlera-t-elle davantage ? Je l’espère en tous cas, et vous prie d’accepter mes excuses les plus sincères si j’ai pu froisser de quelque manière que ce soit vos convictions les plus profondes.
    Votre idée de monnaie anticrise doit être bonne, il me semble même l’avoir déjà exprimé dans un précédent message, mais je pense que si elle l’est réellement, elle s’imposera d’elle-même lorsque nous sortirons de cette crise de civilisation. Mais cela implique de s’y intéresser… à cette crise de civilisation. Certains se sont déjà mis à y réfléchir, pour reprendre votre expression, mais sans suite pour le moment : JM Granier avec sa posture D, P Jorion à maintes reprises…mais il semble que chacun veuille avant tout défendre sa thèse et oublie de considérer que le monde puisse bouger indépendamment des référentiels de chacun. Quelle est votre position à ce sujet, y avez-vous réfléchi ?

    Bon dimanche, et en signe d’apaisement, je vous propose un brin de douceur, un sucre d’orge cérébral que m’a fait découvrir notre hôte et que peut-être vous avez manqué : http://www.youtube.com/watch?v=vIMOdVXAPJ0

  10. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    François Leclerc,

    La lecture de vos chronique est un plaisir renouvelé.
    Nous sommes je crois nombreux à nous en délecter.
    Pourtant la thématique n’a rien de bien roboratif, la manière si.

    Réunies en un opuscule (peut-être réécrites pour créer des transitions) elles formeraient un formidable « journal d’un début de siècle » (ou tout autre titre mieux trouvé) dont les qualités littéraires, la densité des références, la finesse et l’humilité des analyses, assureraient le succès.

    Je souscris si vous lancez une souscription.

  11. Avatar de Papillon
    Papillon

    Tant que les profiteurs gagnent, ils jouent.

  12. Avatar de fnur
    fnur

    Oui, il apparait qu’il y a quelque chose comme des réseaux de reconnaissances symboliques( diplomes, familles, cooptations, vêtements, comportements, langage et mots clés …). J’ai l’impression que Bourdieu ou d’autres sociologues ne parlent pas d’autre chose. D’une certaine façon les pharisiens correspondaient aussi à ça.

  13. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    @ tous.

    Peu sur ce site (à ma connaissance) ne parle de la caractéristique/conséquence N°1 de cette crise, le simple desordre qui commence à peine.
    Touts les théories sur le nouvel ordre mondial ont finalement peut-être un objet, masquer le desordre mondial et rassurer les gens : aussi malveillants soient-ils, il y’a encore des pilotes à bord.
    Et oui les enfants, tous le monde est perdu y compris les banquiers, personne ne sait de quoi l’année prochaine et encore moins l’année d’après sera fait. N’oubliez pas que l’empire est en guerre depuis 7 ans et qu’il entame une guerre avec lui même.

    Un billet sur l’entropie serait le bienvenu 🙂

  14. Avatar de Paul Jorion

    @ Vincent Porel

    C’est exactement le message de l’article que je suis en train de terminer pour Le Débat : dire l’État est inféodé à l’oligarchie, c’est dire « un pirate a pris les commandes ». Mais c’est un message optimiste à sa façon, c’est suggérer qu’il y a encore un pilote dans l’avion. Personnellement, je ne pense pas que ce soit le cas.

  15. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Paul Jorion

    Il est des généraux qui perdent des batailles !

  16. Avatar de Paul Jorion

    @ François Leclerc

    Une citation de Sun Tzu me vient à l’esprit. Mais ne comptez pas sur moi pour dire laquelle.

  17. Avatar de innocent
    innocent

    A tout hasard 🙂

    Celui qui excelle à résoudre les difficultés les résout avant qu’elles ne surgissent. – Celui qui excelle à vaincre ses ennemis triomphe avant que les menaces de ceux-ci ne se concrétisent.

  18. Avatar de Dup
    Dup

    @Vincent porel Paul Jorion Francois Leclerc

    Votre discution me rappelle un chauffeur de bus indien qui déclare en levant les yeux au ciel : « oh moi,… je ne fais que tenir le volant! ». Et quand on pense que, celui qu’il designe la haut, passe fort probablement son temps, a jouer aux dés…

    Amicalement

  19. Avatar de François Leclerc
    François Leclerc

    @ Paul Jorion

    Est-ce que cela ne serait pas :

    知彼知己,勝乃不殆;知天知地,勝乃可全。

  20. Avatar de Mikael EON
    Mikael EON

    Connaître « Le temps qu’il fait » c’est connaitre l’issue de la guerre?

  21. Avatar de Allfeel
    Allfeel

    1-« Dites aux gens ordinaires ce qu’ils veulent entendre »
    2-« Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre. »
    3-« Lorsque le coup de tonnerre éclate, il est trop tard pour se boucher les oreilles. »

    MAis ne soyons pas mesquins
    Le but de Geithner c’est de vendre des T Bonds
    Le but d’ Obama c’est d’incarner l’espoir et le changement
    Et pour ca ils appliquent a fond la citation numéro 1
    La 3 on peut se demander pourquoi rien a été fait avant la crise alors qu’elle était prévisible
    En fait je me demande si la guerre en irak n’était déja pas une tentative désespérée de trouver une solution a la crise économique en formation? Je n’ose pas penser que personne n’ai vu venir la crise du crédit!

  22. Avatar de BA
    BA

    PIB des Etats-Unis au 16 juillet 2009 : 14 097 milliards de dollars.

    http://www.journaldunet.com/economie/magazine/en-chiffres/pib-des-etats-unis.shtml

    Déficit public pour l’année 2009 : 1 841 milliards de dollars, soit 13,05 % du PIB.

    Dette publique des Etats-Unis au 16 juillet 2009 : 11 598 417 943 168 dollars (soit 11 598 milliards, 417 millions, 943 168 dollars), soit 82,27 % du PIB.

    http://www.treasurydirect.gov/NP/BPDLogin?application=np

    Pour lire le montant de la dette totale (publique + privée) des Etats-Unis, il faut lire la page 15 :

    http://www.federalreserve.gov/releases/z1/Current/z1.pdf

    Domestic nonfinancial sectors : 33 517,9 milliards de dollars.

    Domestic financial sectors : 17 216,5 milliards de dollars.

    Foreign : 1 858,3 milliards de dollars.

    Dette totale (publique + privée) des Etats-Unis : 52 592,7 milliards de dollars, soit 373,07 % du PIB.

  23. Avatar de Pierre
    Pierre

    Noblesse, clergé, tiers états, esclaves.
    Eh oui, ils ont toujours été là. Et pour nos affaires terrestres, pour l’instant toujours dans cet ordre immuable et intemporel. Le sabre l’emporte sur le goupillon qui l’emporte sur le commerce bourgeois et sa bonne conscience triangulaire…
    Quant à la dernière catégorie cette innomée qui nous assiège l’inconscient, elle s’est vu dernièrement imposer le concept de fin de l’histoire.
    Circulez, et pas d’histoires, pour les peuples sans histoires ! Un disque mou à la place du disque dur… Strict séparation du civil du militaire, du politique du stratégique, du spirituel du scientifique … mais pas séparation de l’araignée de sa toile… Pour les mouches que nous sommes ici même, l’important, c’est de participer … Merci monsieur Jorion pour la qualité de vos sucs. C’est le mauvais vin qui tourne au vinaigre.

    La république fête la révolution française le 14 juillet plutôt que le 4 août. Choix révélateur de préférer la libération du marquis de Sade à l’abolition des privilèges.
    Si nous choisissons nos maux nous n’avons jamais conquis le privilèges des mots.
    Ainsi, à des périodes cycliques de l’histoire des mot se mettent à sentir le soufre.Des générations se voient condamnées à revisiter l’histoire et non à la réviser car le mot est redevenu tabou, l’étude de la conspiration ne peut se faire qu’affublée des pudeurs de la théorie…

    Ainsi je constate qu’ici et ailleurs le mot oligarchie se manie avec des pincettes et nécessite l’emploi des slips historiques plus ou moins propres de quelques illustres prédécesseurs pour se justifier et oser aborder cette revisite et ses théories des extrêmes. Ah! le vertige des sports extrêmes!
    Comment créer une intelligence artificielle suffisamment « neutre » pour que nos trois castes enfantent ce bâtard « contre nature »… Ce nouvel Homme pour cet ordre nouveau.
    Voila un sujet qui passionne Paul Jorion, bien que sa civilité éclairée lui conseille d’éviter le débat qui ne peut bien sûr que compliquer le déroulement de la déjà si complexe expérience en cours.
    Le Pur Pouvoir est à ceux qui pensent détenir la prothése la plus efficiente. Mais peut-on encore dire pensée ou jugement à de telles vitesses, de tels potentiels d’énergie et à un tel fractionnement de fait des responsabilités? Suicidaire non?

    Voici ce qu’en dit l’expérience Wikipédia pour le monde de si bas :

    « Une oligarchie – du grec oligos (peu nombreux) et arkhê (commandement) – est une forme de gouvernement par une classe dominante peu nombreuse qui s’est cooptée elle-même selon des critères mal définis. Sa légitimité n’est pas fondée sur celle des autres types de régime: ni d’être les meilleurs (aristocratie), ni les plus riches (ploutocratie), ni les plus populaires (démocratie), ni la plus compétente (technocratie), ni non plus le tirage au sort, la force ou l’hérédité, mais d’exercer un pouvoir de fait, en s’appuyant parfois sur un ou plusieurs des critères de légitimité qui caractérisent les autres régimes.

    Le terme oligarque, qui n’était plus utilisé que pour l’histoire des sociétés anciennes ou les récits de science fiction, a trouvé un regain de faveur pour désigner les hommes d’affaire riches ayant des liens avec le pouvoir politique qui ont émergé en Russie après la désintégration de la bureaucratie du régime soviétique. »

    A rapprocher de la mise en garde du président Eisenhower qui inventa le terme de complexe-militaro-industriel et nous alerta dés les années 50 du grave danger que faisait peser cette « nouvelle alliance » sur la démocratie. Puis Kennedy, puis… Pan!

    L’oligarchie du complexe-militaro-industriel n’évolue très visiblement pas dans l’espace de temps et de conscience qui est celui d’une immense majorité des hommes « sans histoires » de cette planète.
    Le peuple s’est battu pour avoir le droit au Nom.
    Le Nouvel Ordre Mondial et son oligarchie le réduira pour le mieux au chiffre et à sa pseudo-économie de la terreur soft .
    Vive l’auto-censure, vive le comportementalisme, vive Pierre (c’est moi), vive Paul (c’est le guerrier des évangiles), vive la transe , que la virtualité nous protège!

  24. Avatar de Philémon
    Philémon

    @ P.Jorion
    Est-ce que vous voulez dire que , dans le poste de pilotage , il n’y a plus ni pilote pris en otage par le pirate , ni pirate ayant suivi assidûment des cours de pilotage ?

  25. Avatar de iGor milhit

    @ Paul Jorion
    d’accord, il n’y a pas de pilote dans l’avion (il n’y en a jamais eu, au fond)
    mais le staff, qui a la clef du frigo? qui distribue ou pas les gilets de sauvetage? qui se garde tout pour lui? fait les poches des autres voyageurs?
    il n’y a pas de pilote dans l’avion
    mais il y a bien des 1ere classes, 2nd classe, classe business, classe éco, classe charter, et classe soute à bagages…
    ou je me trompe?
    alors les « oli » ne sont peut-être pas si « archiques » que ça, mais leur capacité de nuire à grande échelle est bien là.
    je me réjouis de lire le texte que vous êtes en train de rédiger, ça oui…
    l’idée qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion a peut-être un petit côté angoissant, mais au fond c’est très libérant.
    l’évolution est un processus aveugle, sans sujet. pourquoi pas l’Histoire? c’est vrai…
    merci donc pour cette petite précison… qui donne à penser plutôt qu’elle ne fige la pensée.

  26. Avatar de Cedric7693
    Cedric7693

    @Ken Avo : « Obama est infiment décevant, c’est vraiment triste »

    L’obamania ne vous paraissait pas suspecte ? ça ressemblait étrangement au lancement d’un nouveau produit… avec Obama on nous promettait une nouvelle ère, rendez vous compte, un noir président des USA, quel progrès !
    Ceux qui emettaient des doutes étaient dans le meilleur des cas taxés de de réac, voir de racistes (le racisme « positif » existe aussi, la preuve…), et dans le pire ils n’avaient pas voix au chapitre.

    Obama c’est le Showbizoubizou, les unes de Voici, Gala, Paris Match, le sourire enjôleur hollywoodien. Obama, c’est le racisme positif en quelque sorte… Au moins, pour ceux qui ne le savaient pas encore, un noir président peut se montrer aussi menteur et aussi lâche qu’un blanc.

    @Vincent Porel et Paul Jorion : C’est le message d’une pièce de Shakespeare, je ne sais plus laquelle des Henry : Donnez nous un roi, bon ou tyrannique, mais donnez nous un roi !
    le désordre est souvent prétexte à plus d’autoritarisme, quitte à le provoquer. Cela justifierai du même coup moins de démocratie car pas le temps de débattre quand il y a urgence !
    J’ai revu V pour Vendetta il y a quelques semaines, c’est un très bon film 🙂

  27. Avatar de Vincent Porel
    Vincent Porel

    @ Dup.
    Oui Dup, je crois qu’il a cette extraordinaire capacité de jouer aux dés, plus que fort probablement.

  28. Avatar de iGor milhit

    @ Paul Jorion
    Personne n’est plus capable de gouverner le Titanic, et à quoi bon…
    Mais tout le monde n’aura pas accès aux chaloupes… et les armes existent pour tenir à distance les… euh… nous quoi.
    (la métaphore a, je l’espère, ses limites…)

    L’empire global et ses guerres locales d’Alain Joxe in Hérodote, Géopolitique de la mondialisation, 1er trimestre 2003, pp. 161-162:

    Mais si cet autre modèle ne s’impose pas d’urgence dans les cas qui se présentent aujourd’hui [l’autre modèle: il s’agit de l’Europe par opposition aux USA, je ne suis pas convaincu], la généralisation de sanglants processus de faillite risque de transformer prochainement le monde entier en une série de zones de massacres. Ce passage au massacre global fut théoriquement prévu dans la culture du Pentagone, bien avant l’attentat de Ben Laden. On peut reprocher beaucoup de choses au pouvoir américain mais pas l’hypocrisie militaire, car cette perspective a été parfaitement décrite dans des écrits militaires prospectifs, qui prennent en compte, sans se voiler la face, l’existence d’une augmentation insupportable de l’écart entre extrême richesse et extrême pauvreté, et donc le caractère fatal d’une révolte devant cette conséquence des dérégulations néo-libérales, révolte à laquelle on devra s’opposer pas des massacres. […]
    A l’inverse, il conviendrait de s’orienter vers une forme de projet social permettant la mise en ordre des marchés, leur stratification ou hiérarchisation à l’échelle globale, de même que naguère la hiérarchisation des marchés pouvait être pensée et organisée à l’échelle de chaque nation. Faute de quoi, ce qui se dessine dans ce domaine est extrêmement réactionnaire. La reconstitution d’une noblesse mondiale et l’arrangement, par une sorte de fascisme global, se traduiraient en stratification de castes de consommation avec, à la base de la pyramide, une zone de massacres des « pauvres inutilisables ou desechables* » […]
    *En espagnol on dit desechables, c’est-à-dire jetables

    Jetables, ou encore superflus… Et Arendt définit le totalitarisme comme un système dans lequel l’homme devient superflu…

  29. Avatar de Jérémie
    Jérémie

    Autre preuve que les croyances de mort de nos élites tenaces mènent à déformer et à nier la réalité ?

    Quand la réalité se heurte à une riche croyance médiatique, la réalité du pauvre est perdante c’est la pandémie.

    Taillez l’économisme pour l’adapter à l’homme, et non l’homme pour l’adapter à une plus cruelle forme idéologique.

    Toute société qui apprivoise ses rebelles par de nouveaux moyens a assuré sa sécurité, sa fausse paix. Mais elle a bien perdu son avenir, son réel potentiel de changement, de coeur et d’esprit.

    Crier pour sa sécurité et sa certitude.

    Un jour un veilleur se présenta dans une ville pour y avertir les gens d’un plus grave danger. Au début, les gens l’écoutèrent mais ils se firent de plus en plus rares c’était le temps des vacances, du manque de courage pour beaucoup jusqu’à ce qu’il n’y eût plus une seule Ame pour écouter ses propos.

    Un jour, un voyageur demanda à cet homme venu d’ailleurs: « Pourquoi continuer-vous à les avertir ? »

    L’homme répondit: Au début, j’avais espoir de les changer. Mais si je persiste à crier, à passer pour un fou c’est pour empêcher qu’eux me changent, que je ne puisse plus demain avertir d’autres personnes.

    Le compte n’y est pas tout le monde n’a pas encore était prévenu, les oligarques montent en puissance.

  30. Avatar de fnur
    fnur

    Paul,

    Pas d’oligarchie maitrisant le monde, tout à fait d’accord. Donc pas de pilote dans l’avion monde. Cependant la remarque d’Igor vaut largement. Ce qu’on peut appeler l’oligarchie se soucie de ses intérêts et de sa survie, sa position reste dominante pour maitriser les réseaux d’experts nécessaires à sa survie de luxe.

    J’ai un peu fréquenté le milieu pour voir la dose de mépris, voire de cruauté qu’il peut avoir vis à vis du petit. D’autre part, ils ont la ferme conviction que tout finit par s’arranger par la sainte grâce de la main invisible et du fait qu’ils sont au dessus de la mêlée, donc si quelques étages coulent, leur garantie est d’être au niveau supérieur. Une forme de morale calviniste leur garantissant de toujours être les élus.

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