Sortir l’Europe du piège grec, par Jean-Pierre Pagé

Billet invité.

Décidément, notre monde a perdu ses repères. Joseph Stiglitz a brillamment démontré dans son dernier ouvrage (1) combien le corpus théorique qui avait fondé son fonctionnement économique avant la crise était défaillant. Aujourd’hui, tout est à repenser.

L’affaire de la dette grecque est, à cet égard, éloquente. Comme on pouvait s’y attendre, la population accepte difficilement le regain de rigueur demandé par les instances européennes mises en demeure par les marchés financiers. Et l’on ne saurait l’en blâmer. Certes les autorités grecques ont « fauté » dans le passé en maquillant leurs comptes… avec l’aide de la banque américaine Goldman Sachs. Mais qui ne l’a pas fait, d’une manière ou d’une autre ! Et surtout comment accuser spécifiquement l’Etat Hellène quand, depuis une trentaine d’années, au nom de la recherche du profit, il est implicitement admis que tous les coups, même les moins licites, sont permis et que l’on a fermé les yeux sur des pratiques, allant du recours généralisé aux paradis fiscaux pour échapper aux règles en matière de fiscalité au montage de « pyramides financières », en passant par la spéculation à travers la titrisation et les produits dérivés, tout autant ou davantage répréhensibles que la « cuisine grecque ».

Dans ces conditions, les cris d’orfraie des bons apôtres à l’égard des turpitudes grecques sonnent comme hypocrites. Plutôt que de surenchérir dans la rigueur, il vaudrait mieux laisser au nouveau gouvernement grec le temps nécessaire pour mettre de l’ordre dans ses affaires et prouver qu’il est capable d’imposer le plan de redressement drastique qu’il a élaboré. Au lieu de quoi, les commentaires méprisants et les exigences rajoutées ne peuvent qu’exacerber les tensions. Aurait-on oublié les émeutes passées ?

Et il serait dangereux et irresponsable de considérer qu’il s’agit de l’affaire des seuls Grecs, comme certains pays-membres de l’Union européenne – en particulier l’Allemagne – pourraient être tentés de le penser. C’est là que l’on peut pointer certaines des lacunes les plus graves de la construction européenne qui devrait être conçue comme une communauté d’intérêts et non comme une coalition de nations. On ne peut pas se permettre de « laisser tomber » un membre de la zone euro sauf à risquer d’engendrer un processus de « dominos » selon lequel tous les autres pourraient être menacés de proche en proche, y compris l’Allemagne en bout de chaîne. Les « marchés », laissés libres de spéculer à leur guise et à l’affût de gains « juteux » n’attendent que cela.

Il y aurait aussi beaucoup à dire sur l’usage que l’on fait du nom du FMI, à la fois Père La Rigueur et Père Fouettard. Il y a un grand aveuglement à présenter cet organisme comme détenteur infaillible d’un savoir universel. Il suffirait donc de faire appel à lui : « le FMI sait faire » ! Il ne s’agit pas ici de dénier à ses collaborateurs leurs qualités professionnelles, mais il ne faut pas oublier à quelles conséquences désastreuses ont conduit les plans d’ajustement des finances publiques (leur domaine de compétence privilégié) dont ils ont dirigé la mise en œuvre pour guérir les pays malades, à commencer par les expériences catastrophiques menées en Asie du Sud Est et en Amérique Latine, sans omettre la lourde responsabilité de cet organisme dans la débâcle russe au cours des années 90. La « machine » FMI, trop sûre d’une technique standard qui est le reflet de l’idéologie dont la crise a révélé les failles, a tendance à négliger les composantes politiques, sociales et culturelles des situations des pays qu’elle traite. En outre, par un trop rapide oubli du contexte actuel, on recommence à mettre l’accent sur les dérives de la dette publique, comme si l’on ignorait que, dans de très nombreux pays (notamment de l’Europe de l’Est), c’est le gonflement de la dette privée qui les met en difficulté et comme si l’on oubliait que, il y a près de deux ans, la consigne était d’ouvrir les vannes de la dépense publique pour sauver la planète de l’asphyxie.

Par ailleurs, il paraît prématuré de penser que – tirant les leçons du passé – le FMI aurait significativement changé ses méthodes et sa doctrine. Ses interventions en cours en Europe de l’Est montrent que, malgré les discours novateurs de son Président, les méthodes appliquées par ses praticiens n’ont guère évolué. Les Lettons comme les Hongrois peuvent en témoigner. Et il serait présomptueux de croire que les Grecs sont prêts à endurer ce que ceux-ci connaissent actuellement. Enfin, l’on peut relever une contradiction entre les propos que se permet l’économiste en chef du FMI, à juste titre d’ailleurs, sur la nécessité d’un assouplissement des normes que se fixent les banques centrales en matière d’inflation et les recommandations que continuent à dicter ses collaborateurs. Comme pourrait l’écrire Joseph Stiglitz, ceci témoigne de la difficulté de passer d’une approche macroéconomique à une approche microéconomique, ainsi que du désarroi qui règne aujourd’hui dans les esprits en matière de théorie économique, alors même que l’on constate que les « bonnes vieilles méthodes » sont de moins en moins applicables.

Alors, que faire ? Ceci peut se décliner en trois temps.

En premier lieu, laisser au Gouvernement grec le temps de réussir son programme, en stoppant (s’il n’est pas déjà trop tard) la surenchère d’exigences à son égard.

En second lieu, sans faire de la réussite de ce plan une condition, assurer celui-ci d’une véritable solidarité financière européenne comportant l’engagement de lui venir en aide si nécessaire, quitte à trouver des moyens transitoires compatibles avec les Traités. La situation est particulièrement grave et l’on ne peut pas se contenter de demi-mesures et des errements passés.

En troisième lieu – faut-il le redire ? – entamer réellement et significativement une action en vue de combattre la dictature des marchés (certains commentateurs n’ont pas hésité à parler de « guerre des marchés contre les Etats » !). Certes, une telle action est rendue très difficile par le fait qu’elle nécessite des accords au niveau international (les accords du G20 n’en sont qu’une pâle préfiguration) et prendra beaucoup de temps. On en connaît les principaux points d’application : réglementation stricte et limitation des activités portant sur la titrisation, les ventes à découvert et les produits dérivés (par exemple, interdiction des CDS sur les dettes souveraines), réforme du système des agences de notation… Mais il convient de la mettre en œuvre tout de suite avec vigueur. Jusqu’à quand laissera-t-on les hedge funds mettre en danger impunément la santé des Etats et de l’Union européenne ? Faut-il souligner combien il est amoral d’obliger, pour satisfaire l’appétit de quelques uns, les pouvoirs publics des pays attaqués par la spéculation à imposer au plus grand nombre des mesures d’ordre budgétaire et monétaire préjudiciables à leur bien être ? Jusqu’où ira-t-on avant de réagir ? Nous ne sortirons pas de la crise actuelle sans une profonde transformation de notre système économique.

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(1) Le triomphe de la cupidité, Joseph Stiglitz, Editions Les Liens Qui Libèrent, Paris 2010. On pourra se référer aussi à : Les trous noirs de la science économique, Jacques Sapir, Albin Michel, Paris, 2000 ; La trahison des économistes, Jean-Luc Gréau, Le Débat Gallimard, Paris, 2008 ; Penser l’après crise. Tout est à reconstruire !, Jean-Pierre Pagé, Autrement, Paris, 2009.

(2) Ce dont témoigne l’article du Wall Sreet Journal du 26 février – dont des éléments ont été repris dans Le Monde du 27 février – relatant comment les dirigeants des « plus grands et plus célèbres hedge funds » se seraient réunis au début du mois de février à Manhattan pour évoquer une stratégie permettant de « faire glisser l’euro jusqu’à un niveau de parité avec le dollar », dans le dessein de « faire beaucoup d’argent ».

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146 réponses à “Sortir l’Europe du piège grec, par Jean-Pierre Pagé”

  1. Avatar de laurence
    laurence

    @ Nayko,

    c’est avec vous que nous pouvons poser les bases d’un monde où ce que vous évoquez : la quantité d’argent dont on dispose et le fait d’accepter N’IMPORTE QUEL travail (?) pour l’obtenir ne seront plus des préalables au ‘bonheur’.

    Un monde où ces considérations seront tombées aux oubliettes.

    Un monde où la fraternité, la gestion des ressources naturelles pour le bien de chacun et une place pour la transcendance auront remplacés les tristes ersatzs dont on nous avait dit qu’ils rendaient heureux…

    Ne soyez pas déçu, vous avez la possibilité de participer à l’avènement d’un monde nouveau, celui dont vous parlez était désespérant de pauvreté humaine.

    Ce qui a de la valeur, c’est vous.

    1. Avatar de Clémence DAERDENNE
      Clémence DAERDENNE

      merci Laurence d’avoir si bien trouvé les mots desperance en réponse à Nayko.
      j’ai pour ma part 23 neveux et nieces de 15 à 25 ans , la fameuse génération 2.0 et je leur tiens aussi ce discours : ce sont eux notre richesse et notre espoir à tous

  2. Avatar de daniel
    daniel

    « Il y a un grand aveuglement à présenter cet organisme comme détenteur infaillible d’un savoir universel. Il suffirait donc de faire appel à lui : « le FMI sait faire » ! Il ne s’agit pas ici de dénier à ses collaborateurs leurs qualités professionnelles, mais il ne faut pas oublier à quelles conséquences désastreuses ont conduit les plans d’ajustement des finances publiques (leur domaine de compétence privilégié) dont ils ont dirigé la mise en œuvre pour guérir les pays malades… etc »

    Votre phraséologie respecteuse vis à vis du FMI est étrange. A vrai dire, elle me semble totalement hors de propos. Comme si nous ne possédions pas le même éventail de sources d’informations et d’observations.

    Sur le FMI, la Banque Mondiale et d’autres équivalents en ce qui concerne la puissance idéologique, je vous propose de lire Naomi Klein, pour l’ étendue et l’ exhaustivité, Jean Ziegler pour la description des effets, et  » lettre ouverte aux gourous de l’économie etc… », pour une étude sur la valeur et la cohérence des idées. En aucun cas, ces auteurs ou livre ne sont limitatifs. Les « confessions » de John Perkins sont ‘inoubliables’. John Simon parsème ses articles d’opinions ou d’avis qui sont donnés par un fin spécialiste, averti et connaisseur du sujet. Ce sont là que de modestes indications.

    Vivons-nous sur le même côté de la planète ? Observons-nous ( anxieusement pour ma part ) les mêmes choses?.

    Il existe une technique pour exonérer un coupable de ses crimes les plus révoltants. Elle consiste à condamner lourdement une pécadille visible pour oublier le reste, enfoui sous la bien pratique complexité …

    La Grèce ne doit pas soumettre aux diktats de la finance. Elle devrait bénéficier de notre taux d’emprunt, avec l’ aide de l’ Europe. Toutes les soit-disantes solutions impulsées par la phynance l’empêcheront d’atteindre ses buts. La déflation est un crime non contre la Grèce seule, mais contre l’ Europe , au moins. Pensez à Nimeiry ( Soudan), par exemple Il me semble utile de rappeler que , à mon avis, RIEN de ce qui a été fait avant et pendant cette crise ne relève de Keynes. Tout compte fait, notre relative aisance résulte des difficultés de la Grèce; c’est un bon point de départ pour une solidarité active.

    1. Avatar de Jean-Pierre Pagé
      Jean-Pierre Pagé

      Mais, nous sommes tout à fait d’accord ! Je connais vos sources, en particulier Naomi Klein dont j’apprécie beaucoup les écrits. Je n’ai pas eu l’impression d’être « révérencieux » vis à vis du FMI. Il n’y a pas besoin d’avoir un vocabulaire agressif pour faire passer les messages. Au contraire, on m’a toujours dit que je parvenais à faire passer des messages subversifs grâce à mon vocabulaire « politiquement correct » ! Sachez que ce que je dis du FMI dans mon texte passerait pour outrecuidant et iconoclaste pour beaucoup de lecteurs ! En tout cas, je souscris à presque tout ce que vous dîtes.

  3. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    @Nayko du 4 mars
    C’est bien dit, mais que faites-vous, que fait votre génération pour changer la situation? Je ne vois pas un seul signe d’une révolte, bien au contraire, plutôt une espèce de nouveau conformisme généralisé chez les jeunes. En psychologie, on a une expression pour désigner cette attitude paradoxale: l’identification avec l’agresseur, notion initiée par Anna Freud. Autrement dit, l’individu s’identifie (ou fait semblant) à son agresseur afin d’éviter des inconvients. Le système économique actuel, perverti, déstructurant et dirigé contre le citoyen, ne changera pas tout seul; les profiteurs sont nombreux et n’oublions pas que les gouvernement occidentaux se sont fait piégés par les lobbys financiers.

    1. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

       » les gouvernement occidentaux se sont fait piégés par les lobbys financiers.  »

      ah bon ?

      parce que vous croyez que les gouvernants depuis trente ans de déréglementation et de promotion du capitalisme dans sa pureté idéalisée, le font à l’insu de leur plein gré.

      Après 30 ans de destruction des conquètes sociales, il est naif de croire que les gouvernants sont les représentants du peuple : ce sont les marionnettes consentantes des pouvoirs économiques ( même milieu social , mêmes écoles, A/R public privé , ….. )

  4. Avatar de ANGE
    ANGE

    @NAYKO
    Comme vous avez raison et je voudrais vous dire que nous luttons tous sur ce site pour VOUS LES JEUNES car ce monde de demain va vous appartenir. AUJOURD’HUI contient le passé et le futur et
    ce monde de demain ne peut se faire sans VOUS et vous devez en être fortement convaincu.
    Le livre de Patrick ARTUS et Marie-Paule VIRARD de 2005 : COMMENT NOUS AVONS RUINE NOS
    ENFANTS avait alerté la génération précédente à la vôtre et vous n’étiez pas né quand il y a eu création des « stagiaires BARRE ». Cette mesure a ouvert la voie à toutes les mesures de discrimination concernant les jeunes jusqu’à la révolte du CPE et maintenant avec l’alibi de la
    grande crise les mesures n’ont plus de limite. Les salaires sont un composant d’ajustement de
    la marge et on peut même provisionner des licenciements !

  5. Avatar de J.Gorban
    J.Gorban

    Que faire?

    et bien rembourser les dettes que les politiques ( qui ne sont que les représentants des puissants ) ont mis sur le dos des peuples pour sauver la peau de leurs commanditaires.

    car bien sûr il n’est pas question de remettre en doute le remboursement.

    là est bien la limite de la majorité des propositions : il faut payer les dettes.

    et si la « sortie » de crise commençait par un bon coup de pied au cul de tous ces profiteurs : abrogation de toutes les dettes ! « mort » aux rentiers !

    cela s’est déjà passé ; rappelez vous des emprunts russes . les bourgeois ont compris la leçon et ont été moins rapaces par peur !

    la peur doit changer de camp !

    car ces rapaces ne connaissent qu’une seule chose ! le rapport de force.

  6. Avatar de Marmar
    Marmar

    Pour mieux comprendre la stratégie du choc en Grèce et ne pas mourir idiot aller voir de toute urgence LA STRATEGIE du CHOC, documentaire à partir du livre de NAOMI KLEIN malheureusement projeté que dans 4 salles parisiennes. Dans le sillage de Friedrich Hayek dont l’ultra-libéralisme a contribué à causer la grande crise de 29 , puis la montée parallèle du pourcentage de chômeurs et de voix pour Hitler de 5% en 1928 à 32% en 1933 et donc la barbarie nazie, l’économiste pro-oligarchie financière se situant lui-même à l’extrème droite du Parti Républicain Milton Friedman va former les « Chicago boys  » au pouvoir sous Pinochet (1973) puis sous Videla en Argentine (1974) et obtenir le soi-disant « prix Nobel » (1974) grâce à la complaisance de la Banque de Suède.
    Il va ensuite influencer fortement les politiques économiques de M. Thatcher et R.Reagan à partir de 79-80 puis du monde entier toujours dans le même sens: démantèlement de l’Etat social, des services publics, dénationalisations au profit des oligarques, chômage, précarisation, assassinat de syndicalistes au Sud ou démantèlement progressif de ceux-ci au Nord. Le pouvoir bancaire, monétaire et financier est transféré à une oligarchie privée qui ne connait quasiment plus de limites à sa cupidité (dixit J.Stiglitz) grâce à la dérèglementation. Cette stratégie de choc entrainant l’appauvrissement de la grande majorité est appliquée aussi à l’Est notamment en Russie par Eltsine soutenu par Clinton qui bombarde le Parlement (Douma) en 1994 , assassine de nombreux manifestants démocrates et pratique le CHOC sans thérapie. Cette stratégie est appliquée plus tard le 11 septembre 2001, puis après 2003 en Irak etc.
    Le gouvernement Bush distribue des centaines de milliards de $ de contrats dits de « reconstruction » à des firmes US ayant embauché avant, pendant ou après ses principaux conseillers, les Irakiens subissant pendant ce temps l’appauvrissement, la torture et la mort etc. On pourrait développer d’autres exemples
    Pour dire Stop votez Non à Sarkozy, Encore votez UMP.

  7. Avatar de Fab
    Fab

    Louise,

    En réponse à votre message : http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-62402

    Ne voulant pas m’attirer les foudres d’un certain PYD que je salue, je dirais seulement que votre position est au moins aussi efficace que d’autres mesures de régulation de la finance, en ce que le résultat sera le même à terme mais avec l’avantage sublime que le changement viendra de l’action de chacun et non de la énième délégation de ses responsabilités à une minorité.

    Formidable donc ! C’est ce que j’appelle de l’éducation. Ça vous dirait de remplacer Luc Chatel afin qu’elle devienne nationale ? (Je connais quelqu’un qui s’est procuré le dernier album d’une certaine CBS…il doit y avoir moyen par son biais de s’adresser directement à l’odieux plutôt qu’à ses seins).

    Je suis sérieux.

    Nayko,

    Je vous cite : la « jeunesse crève de ne plus pouvoir rêver. » Rien ne l’en empêche pourtant !!! C’est se dire ça le rêve et non penser à une future hypothétique retraite ! Merde ! Penser à la retraite quand on est jeune…le rêve.

    Allez courage…et si ça se trouve la dernière de Louise est « célibataire »…et belle-maman a l’air cool…

    Il y a vraiment des fois où je crois rêver.

    1. Avatar de Pierre-Yves D.
      Pierre-Yves D.

      Fab

      La foudre ne tombera pas ce dimanche, et d’ailleurs il fait beau même s’il fait un peu frisqué 😉

      De ce que dit Nayko dans son commentaire il n’y a pas une ligne à retirer. Développer ou conserver en soi la force de dire non est essentiel en effet.

      J’ajouterai simplement que pour ma part j’ai entendu parler de la crise dès 1974 avec la première crise pétrolière. Ensuite un processus s’est mis en place dès les années 80 qui a conduit à la poussée inexorable du chômage de masse, la précarisation, le sécuritaire au service du maintien des acquis capitalistes, au détriment des acquis sociaux, autrement nom du bien commun que toute une classe politique — y compris de gauche — s’est acharné à déconsidérer.

      Une idéologie, toujours officiellement en vigueur — le néo-libéralisme — avait donc conquis même les esprits de gauche qu’on aurait cru plus forts. Le méchant processus est toujours à l’oeuvre mais son idéologie est discrédité dans les faits, il ne reste plus que Guy Sorman pour la soutenir mordicus.

      L’éducation, le rejet de la compétition, la promotion du bien commun, la prise de conscience individuelle, l’invention d’une autre manière de vivre, vous avez raison, c’est très important, primordial même.

      Notre seule divergence tient à ce que vous pensez qu’il faudrait attendre que les gens soient suffisamment mûrs pour passer à un autre type de société, y compris avec une autre économie.

      Pour ma part j’ai la faiblesse de penser que l’invention de la nouvelle façon d’envisager la vie et de la vivre et critique de l’économie politique sont deux démarches tout à fait complémentaires et qui entrent même en synergie.

      Dans un cas comme dans l’autre il s’agit de développer en soi un petit supplément d’âme alimenté par une révolte ou du moins un sentiment d’injustice devant des situations intolérables. Il me semble alors dommage de limiter cette puissance qui vient s’opposer, contredire l’ordre existant en créant une opposition artificielle entre culture de soi et action politique. Après tout ce sont aussi des décisions politiques qui ont permis de nous retrouver dans l’état insatisfaisant dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. L’énergie qui est consacrée à la critique de l’économie politique ainsi qu’à la recherche des moyens pratiques de contrer la logique infernale du système (par exemple en interdisant les paris sur la fluctuation de prix pour toucher un point névralgique du système) c’est en réalité la même énergie qui est à l’origine de notre transformation individuelle.

  8. Avatar de laurence
    laurence

    Le témoignage de Nayko me poursuit…

    Il y a longtemps (je sais que ca ne va pas faire plaisir) que je me demande comment, depuis une ou deux générations, les parents se sont aussi peu soucié de l’avenir
    de leurs enfants…

    C’est une énigme pour moi.

    Une seule chose à faire à présent : AGIR. VITE.

  9. Avatar de zébu
    zébu

    La BCE et Trichet commencent à être emmerdés par le renversement de pression qu’a intelligemment réalisé le gouvernement grec :
    http://www.liberation.fr/economie/0101622694-trichet-la-grece-ne-soit-pas-sortir-de-la-zone-euro

    Le FMI qui devient maintenant la hantise de la BCE … MDR !

  10. Avatar de Jean-Pierre Pagé
    Jean-Pierre Pagé

    Les interventions soulignant la situation désespérée et désespérante de la génération née dans les années 80 (cf : Nayko) – appelons-là la « jeune génération » – me conduisent à réintervenir, car c’est crucial.
    Il est exact que le comportement de cette génération donne trop souvent l’impression d’une abdication au profit d’un conformisme résigné, comme s’il n’y avait plus rien à faire contre les forces qui façonnent et contraignent le monde.
    Je pense que, au contraire, il lui revient de relever la tête et que la crise actuelle – qui est la plus grave que l’on ait connue depuis celle des années 30 (et aussi grave que celle-ci) – crée une opportunité en ce sens.
    Elle peut le faire en reconquérant le pouvoir et en utilisant le système démocratique (en créant de nouvelles forces politiques).
    Elle peut et doit le faire aussi en s’investissant intellectuellement pour dénoncer les doctrines perverses qui conduisent le monde et en fondant de nouveaux projets de société, sans craindre l’utopie.
    Mais c’est d’elle, beaucoup plus que des générations précédentes, intoxiquées par les doctrines ayant conduit aux dérives actuelles, que peut venir l’impulsion nécessaire à la refondation de notre société. Cette génération devra exercer en ce sens une forte pression sur une société qui est actuellement schlérosée, enfermée dans ses vieux schémas et pervertie, une société qui « profite » trop à un petit nombre désireux d’en garder le contrôle.
    Cette refondation ne pourra pas être effectuée au seul niveau des nations. La mondialisation est une réalité sur laquelle il n’est ni possible, ni souhaitable, de revenir. Cette refondation devra donc être opérée, d’abord au niveau européen, en concertation avec les autres peuples de l’Europe, ensuite en dialogue avec les autres peuples du monde.

  11. Avatar de quid34
    quid34

    @NAYKO

    bonjour, votre message est tristement représentatif d’une « bonne » partie de la jeunesse actuelle.

    L’origine de ce mal est multiple mais l’on revient toujours à l’offre et à la demande, et ce de façons quantitative et qualitative.

    – Quantitative : moins d’offres d’emploi, avenir incertain donc moins de risque et donc de nouveaux projets…frilosité des entreprises et des banques…nous sommes dans la partie basse du cycle eco…la remonté finira bien par arriver…

    Boucs émissaires pour se défouler : mondialisation, subprimes, banquiers, management à l’américaine, dividendes, bonus, Sarkozy, capitalisme, euros…etc

    – Qualitative : préparer et augmenter son « employabilité » pour être prêt lors du redécollage : formation complémentaire, stage à l’étranger, autoformation sur internet, faire du sport pour positiver, réfléchir à se mettre en autoentrepreneur aide à voir ses lacunes à combler, essayer d’autres pistes,…

    Boucs émissaires pour se défouler :Éducation nationale, parents, jeux vidéo, drogues, la fille du voisin, ….

    Conclusion : oublier les boucs (et les chévres !) et continuer à agir pour garder le moral !! et
    surtout vivre et avoir de vrais rapports humains. La route est aussi importante que l’objectif !!
    On garde ainsi l’estime de soi, on devient plus fort et avec un petit coup du destin tout est possible…

  12. Avatar de laurence
    laurence

    @ Jean Pierre Pagé,

    je crois que vous sous-estimez largement la détresse de cette jeune génération.

    Elle n’a pas,comme vous et moi des repères ,mêmes lointains, de ce que peut être la ‘vraie vie’, non polluée par la consommation, l’absence de valeurs, le déni de l’humain….

    Pour eux, pas de ‘modèles’ mêmes approximatifs.

    Ils n’ont pas non plus reçu la même éducation que vous… Leur façon d’apréhender le monde est evidemment constituée de tous ces manques.

    Il ne suffit pas de leur dire ‘mobilisez-vous’…

    Il faut les accompagner (enfin), leur rendre la certitude de leur valeur, de la singularité qu’ils offrent au monde…et enfin les aider à entrevoir un futur QUE NOUS MEMES AVONS DU MAL A CONCEPTUALISER.

    Alors je vous en prie, reconnaissons ensemble que nous avons failli à notre rôle et que cette jeunesse a largement de quoi nous en vouloir… avant de la condamner.

    1. Avatar de Fab
      Fab

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-62434

      Je ne sais pas de quel rôle vous parlez, là où je serais d’accord : nous n’avons pas rêvé notre vie.

  13. Avatar de chloe
    chloe

    Les révélations du Spiegel devraient achever de rassurer les marchés : désormais les investisseurs, les vrais, pas les spéculateurs, savent que la zone euro ne laissera pas tomber la Grèce, ses partenaires étant prêts à quasiment jouer le rôle de prêteur en dernier ressort : chacun peut donc continuer à acheter de la dette grecque, puisqu’il a la garantie qu’il n’y aura pas cessation de paiement, ce qui devrait contribuer à faire baisser davantage les taux d’intérêt. Mais la Grèce doit savoir qu’elle ne se financera plus jamais gratuitement, comme elle l’a fait pendant dix ans : les marchés exigeront, au moins jusqu’au jour où ses finances publiques seront vraiment purgées, une prime de risque.

  14. Avatar de laurence
    laurence

    @ Fab,

    rôle : offrir aux jeunes des valeurs, des repères sains, leur expliquer dans quelle type de société ils ont nés, leur apprendre qu’il y en a plein d’autres avec d’autres valeurs et d’autres fonctionnements, protéger la nature et la planète, la liste serait tellement longue que je m’arrête ici…
    Introduire dans leur éducation la notion de transcendance, important. + leur montrer l’importance de la vigilance , de la création……………………..
    Evidemment si vous ne voyez pas quel est le rôle des aînés, c’est ennuyeux.

    Afin qu’ils n’errent pas dans un total vide existentiel auquel, avec une ‘bonne structure de personnalité’ on a déjà du mal à faire face.

    1. Avatar de Jean-Pierre Pagé
      Jean-Pierre Pagé

      Je ne sous-estime pas la détresse de cette génération pour la connaître proche de moi et, je le crois, la comprendre. Et, surtout, je ne la condamne pas ! Au nom de quoi pourrais-je le faire ?
      Je comprends aussi la remarque de Fab concernant le rôle que nous aurions dans leur détresse. Vous avez fort bien expliqué en quoi nous avons failli. Question d’éducation, certes. Mais je crois que le véritable accusé doit être le système perverti auquel nous ont conduits 30 ans d’errances. S’il y a un déséquilibre entre les offres et les demandes d’emploi, particulièrement pour les jeunes, si le système éducatif ne leur offre plus assez de débouchés, si leur taux de chômage est énorme, c’est parce que le « système » économique selon lequel fonctionne le monde a été complètement « tordu » au profit d’une petite minorité de riches qui s’enrichissent par tous les moyens, dont l’avidité sans bornes les conduit à préférer le court terme au long terme (le rendement le plus élevé tout de suite) et qui n’utilisent même pas leur richesse pour créer des emplois.
      Ce à quoi j’appelle cette génération, c’est à s’atteler à la tâche de concevoir et promouvoir, avec toute l’énergie et la pression nécessaires, un autre système de société plus juste et respectueux des valeurs fondamentales de l’humanité.

    2. Avatar de Fab
      Fab

      laurence,

      Je n’en attendais pas moins de vous ! Mais pensez-vous sincèrement que « nous » puissions réellement leur montrer quoique ce soit de valable sans leur en donner l’exemple par notre pratique au quotidien ? Pensez-vous réellement que nous puissions y parvenir tant que nous accepterons nous-mêmes cette servitude que nous impose notre société dès la naissance : suivre le courant de la naissance à la retraite en passant par la bagnole la télé le tiercé et tous les autres opiums du peuple de France -lui supprimer c’est le tuer, c’est une drogue à accoutumance- OU être exclu par la société ???

      L’activité « shadokienne » doit cesser, elle a fait son temps ! Une minorité ne peut continuer à trouver du plaisir au jeu que si la grande majorité sue dans un travail au minimum sans intérêt…Et l’on voudrait que ça continue ??? Du genre produire et financer autrement !?

      Vivre autrement ! Je suis sûr que cette formulation vous plaira davantage que le travailler plus pour gagner plus, et que nous tomberons d’accord, ce qui sera un premier pas…

      Et vous savez ce qu’on dit des petits pas pour l’homme…

  15. Avatar de jducac
    jducac

    @ Louise 4 mars 2010 à 23:30
    Je vous souhaite de n’avoir jamais à regretter d’avoir poussé votre fille à rester à ne rien faire.

    C’est pour moi un crime que de ne pas vénérer le travail. Croyez-vous qu’il lui sera possible de vivre toute sa vie sans travailler et d’être à la charge de ceux qui travailleront autour d’elle?

    Certes, le travail d’aujourd’hui est moins rémunérateur que celui d’il y a 20 ans, et que celui de demain qui le sera bien encore moins quand nous n’aurons plus la ribambelle d’esclaves (environ 120 par français actuellement) qui nous est procurée grâce à l’énergie fossile bon marché acquise avec un €uro encore fort. http://www.manicore.com/documentation/esclaves.html

    Demain, et jusqu’à la fin de l’humanité, il faudra travailler. Ce que les parents peuvent transmettre de plus précieux à leurs enfants, c’est le sens de l’effort et de la dignité par le travail.

    Ça n’est pas parce que vous avez fait une mauvaise expérience qu’il faut inciter les jeunes à se fourvoyer. Pensez à vos ancêtres proches ou lointains. Pensez à tous ces travailleurs misérables, enfants ou adultes, qui doivent en de nombreux endroits de la planète trimer dur pour survivre. Pensez à cette vieille dame, servante de ferme à 13 ans, qui à œuvré toute sa vie pour ne pas être à charge à la fin de sa vie et qui vous procure un emploi dans la maison de retraite où vous travaillez. C’est le travail de cette dame et le vôtre qui vous permettent de subvenir même imparfaitement aux besoins de votre fille. Allons ressaisissez-vous !

    1. Avatar de liervol
      liervol

      Ah vaste sujet que le travail ? Si vous êtes un homme jducas cela ne vous jamais choqué que le travail des femmes dans leur foyer ne soit jamais rémunéré ?
      Après tout pourquoi pas, puisque vous me semblez être de ceux qui trouvent notre système normal qui a transformé l’Etat en vulgaire SARL qui se doit d’être rentable ?

      Je suis loin d’être contre le travail mais je trouve que tout travail mérite reconnaissance avant même le salaire et c’est le grand défaut de notre organisation aujourd’hui de ce dernier.
      Le travail n’est plus un enrichissement car il n’y a plus aucune reconnaissance comme il n’y a plus de parole entre deux personnes.

      Il faut revoir aussi cela si on veut un avenir meilleur pas seulement les salaires.

    2. Avatar de Fab
      Fab

      jducac,

      J’avais bien aimé votre intervention dans un autre billet : « Aujourd’hui, il faut découvrir un autre filon de richesses qui, probablement, n’existe que dans le domaine spirituel. »

      Mais là, non, je ne suis pas d’accord avec vous : « C’est pour moi un crime que de ne pas vénérer le travail. »
      Crime et vénérer ne laissent pas la place à l’alternative, ne laissent pas la place à une discussion sur le travail rémunéré ou pas, sur le sens du travail et donc de la vie (notez qu’avec ce donc j’accorde également une place importante au travail).

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=8775#comment-62434. Ne pas occuper d’emploi ne signifie pas nécessairement rester inactif. Occuper un emploi ne signifie pas non plus nécessairement être actif…pour son prochain, pour la société.

      Bref : le refus de se pencher sur la question me dépasse et montre bien l’influence du groupe sur l’individu. C’est de l’esclavage moderne, et je pense que vous en avez conscience, notamment lorsque vous pensez à « tous ces travailleurs misérables, enfants ou adultes, qui doivent en de nombreux endroits de la planète trimer dur pour survivre » : ils ne « doivent » pas, c’est nous qui le leur imposons ! Par l’attitude prédatrice que nous avons et qui s’exprime, entre autres, par cette quête du travail envers et contre tout et tous.

      Comment pensez-vous alors pouvoir « découvrir un autre filon de richesses qui, probablement, n’existe que dans le domaine spirituel » ?

  16. Avatar de laurence
    laurence

    @ Monsieur Jean Pierre Pagé,

    j’ai bien compris votre propos.
    Malheureusement, s’auto-excuser’ perpétuellement ‘parce qu’on a pas compris qu’on était dans un méchant système’ me parait quand même un peu facile.

    Quoiqu’il en soit puisque nous avons été si bêtes, c’est à nous de réparer nos erreurs.

    Et si certains jeunes ne sont pas trop démolis par les conséquences de notre idiotie et veulent participer à la réparation de ce gâchis, je m’en réjouis…

    Mais loin de moi l’idée d’aller les engueuler, eux, par dessus le marché!!
    C’est un peu fort.

    Si vous voulez adresser des reproches à quelqu’un ,ce ne sont pas les cibles qui manquent.

    1. Avatar de Jean-Pierre Pagé
      Jean-Pierre Pagé

      Vueuillez m’excuser, mais je n’ai eu aucunement l’intention, ni l’impression, de les « engueuler » comme vous le dites, ni de leur adresser des reproches – je ne pense pas qu’ils le prennent comme cela – mais, au contraire, de les encourager, de leur donner un motif d’espérance pour un avenir meilleur.

  17. Avatar de laurence
    laurence

    @ Monsieur Pagé,

    « Je pense que, au contraire, il lui revient -à la jeunesse- de relever la tête et que la crise actuelle – qui est la plus grave que l’on ait connue depuis celle des années 30 (et aussi grave que celle-ci) – crée une opportunité en ce sens.
    Elle peut le faire en reconquérant le pouvoir et en utilisant le système démocratique (en créant de nouvelles forces politiques).
    Elle peut et doit le faire aussi en s’investissant intellectuellement pour dénoncer les doctrines perverses qui conduisent le monde et en fondant de nouveaux projets de société, sans craindre l’utopie.
    Mais c’est d’elle, beaucoup plus que des générations précédentes, intoxiquées par les doctrines ayant conduit aux dérives actuelles, que peut venir l’impulsion nécessaire à la refondation de notre société. Cette génération devra exercer en ce sens une forte pression sur une société qui est actuellement schlérosée, enfermée dans ses vieux schémas et pervertie, une société qui « profite » trop à un petit nombre désireux d’en garder le contrôle. »

    Comme c’est facile : nous avons merdé mais c’ est à eux de relever la tête, les défis….
    Non. C’est à nous de le faire.

    1. Avatar de Jean-Pierre Pagé
      Jean-Pierre Pagé

      Vous avez raison. Ce serait mieux. Et c’est d’ailleurs ce que nous nous employons à faire (au moins quelques uns d’entre nous). Mais je ne suis pas très optimiste. Je crains que nos générations plus âgées manquent d’énergie ou se soient depuis trop longtemps laissé intoxiquer par la communication de la pensée dominante. Alors que la nouvelle génération a du sang neuf et, au moins, n’a pas d’idées préconçues. Et puis, il lui revient de droit d’inventer l’avenir… On peut peut-être conclure ainsi ce dialogue.

  18. Avatar de laurence
    laurence

    @ Monsieur Pagé,

    Quelle résignation!
    Quelle brillante argumentation, quel exemple pour les jeunes !!

    ‘Faites ce que je dis pas ce que je fais’.

  19. Avatar de liervol
    liervol

    «Si notre nation peut émettre une obligation d’une valeur d’un dollar, elle peut émettre un billet d’un dollar. L’élément qui fait que l’obligation est bonne est le même qui fait que le dollar est bon. La différence entre l’obligation et le dollar est que l’obligation permet aux prêteurs d’argent de ramasser 2 fois le montant de l’obligation plus un 20 pour cent additionnel, alors que l’argent mis en circulation ne paye que ceux qui ont directement contribué à la construction du barrage de quelque manière utile…

    «Il est absurde de dire que notre pays peut émettre 30 millions $ en obligations, et pas 30 millions $ en monnaie. Les deux sont des promesses de payer, mais l’un engraisse les usuriers, et l’autre aiderait le peuple. Si l’argent émis par le gouvernement n’était pas bon, alors, les obligations ne seraient pas bonnes non plus. C’est une situation terrible lorsque le gouvernement, pour augmenter la richesse nationale, doit s’endetter et se soumettre à payer des intérêts ruineux à des hommes qui contrôlent la valeur fictive de l’or.»

    Thomas Edison

  20. Avatar de jducac
    jducac

    @ liervol 6 mars 2010 à 20:31
    Merci pour ce renvoi vers un texte de calebirri avec lequel je suis grosso modo en accord. Je m’interroge seulement si, à « on avance le coeur joyeux : on fait ce qu’on veut. » on ne devrait pas préférer « on avance le cœur joyeux et la conscience tranquille, on fait ce que l’on doit »

    Je manque de temps maintenant mais répondrai ultérieurement à votre intervention ci-dessus du 6 mars 2010 à 20:25 ainsi qu’à celle de Fab du 7 mars 2010 à 06:21 qui nécessitent un plus long développement et méritent un approfondissement permettant de mieux faire percevoir nos visions respectives sur un point fondamental de l’existence : que voulons-nous ? que devons nous ? que faisons-nous maintenant ?

  21. Avatar de laurence
    laurence

    @ Fab,

    Si si si !!! Il y en a qui veulent à tout prix qu’on se penche sur la question du travail !!!

    Revenons-y encore et encore, elle est au coeur, cette question, de notre société ici et maintenant.

    Une réalité incontournable !!

  22. Avatar de louise
    louise

    jducac

    Posez le problème autrement :

    C’est parce que cette femme a trimé dès l’âge de 13 ans pour aujourd’hui se payer une place en maison de retraite que je suis obligée aujourd’hui de travailler dans une maison de retraite !

  23. Avatar de Tigue
    Tigue

    De façon très concrète : je suis allé faire mes courses a la grande surface.
    Surprise ! Forte hausse des prix sur les légumes, volaille…
    Dans les légumes il est surprenant de voir des étiquettes avec des 3,80 4,70 ou 5 euros le kilo !
    C est ce qui met la puce a l oreille pour faire attention pour le reste des achats.
    Et une mamie de grommeler  » faut bien qu’on mange quand même ! ».
    La volaille (en barquette) : j ai vu des 20 euros le kilo !
    Ce que j ai fait : j ai pris l indispensable, puis je suis allé au marché.
    Ce n était pas beaucoup moins cher, mais c est de l argent qui reste ici.
    C est de l argent qui ne va pas servir a renflouer la bête qui a trop spéculé sur la valeur de son expansion mondiale, obtenue en cassant les prix ailleurs, et en faisant payer le coût a nous pauvres consommateurs et producteurs locaux.
    C est de l argent qui ne va pas servir a arroser divers lobbies locaux.
    C est de l argent qui ne va pas servir a diffuser la pensée unique via les médias de grande consommation.

    Amis politiciens :Un truc a faire : les producteurs obtiennent LE DROIT de rencontrer les consommateurs, PARTOUT, moyennant une autorisation locale délivrée sur vérification de la qualité, contrôles et feed back très rapides locaux sur les problèmes de traçabilité et de qualité.
    Les caissières virées des supermarchés auraient du travail près de chez elles a coup sur, les gens se rencontreraient, échangeraient, seraient moins tentés par l achat de babioles inutiles.
    Si les politiciens ne le font pas dans le calme, les gens vont le faire de toutes façons , ils n accepteront pas d’ être affamés (économie paralele déjà en cours dans les quartiers, monnaies locales…).

  24. Avatar de laurence
    laurence

    @ tous,@ Tigue

    favorisons les productions locales, les réseaux courts…

    Je sais c’est difficile de changer ses habitudes… mais c’est gai aussi de se dire qu’on n’est plus complice d’un système destructeur!

    Merci à tous 😀

    1. Avatar de Tigue
      Tigue

      http://www.lesechos.fr/info/france/020388213053-des-pme-critiquent-la-politique-d-achats-de-l-etat.htm

      a Louise : les gens qui sont sensés defendre nos interrets n ont pas l air d’ orienter nos impôts dans les poches locales…Ils vont servir a renflouer les gros qui pourtant ont accès a la monnaie centrale, et délocalisent a tour de bras…
      Sont ils inconscients ?

  25. Avatar de octobre
    octobre

    à Nayko, son commentaire du 4 mars 2010 à 16:15

    Vous avez su avec simplicité nous dire quelles étaient les conditions tragiques d’existence aujourd’hui chez beaucoup de jeunes. Je pense que votre capacité à exprimer votre désespoir est déjà une grande force, riche de futures promesses. Moi, je vois ça. Votre parole est précieuse, nous avons tous besoin de cette Parole qui est l’expression d’une réalité vécue. Ne manquez jamais une seule fois, de dire et de crier, que vous ne voulez pas de leur CACA. Faite en sorte d’être le porte-paroles d’une jeunesse, peut-être désorientée, mais pas morte. Et vos rêves, ne pas les jeter aux oubliettes de l’Histoire.

  26. Avatar de jducac
    jducac

    @ Fab 7 mars 2010 à 06:21 et aux autres
    Je pense qu’avant toute chose il est nécessaire, voire indispensable, que chacun se situe dans la communauté des hommes (les femmes, à l’égal des hommes, en font naturellement partie ; inutile de le rappeler à chaque fois). Quelle place, quel rôle, quel devoir a chacun de nous au sein de l’humanité tout entière incluant toutes les générations qui nous ont précédé et toutes les générations présentes et à venir.

    Vis-à-vis des générations passées, il me semble que chacun de nous a le devoir de poursuivre l’œuvre de nos ancêtres en perpétuant notre espèce et en favorisant au mieux l’évolution de notre communauté humaine. Nous avons donc un rôle de transmetteurs de relais entre les générations qui nous ont précédé et celles qui nous suivront.
    Toutes les générations qui nous ont précédé, quelles que soient les erreurs qu’elles ont pu commettre, méritent notre respect car nous leur sommes redevables d’exister, dans des conditions pas toutes satisfaisantes certes, mais nous sommes présents grâce à elles et de ce fait, cela prouve qu’elles ont rempli leur mission de perpétuation et d’évolution de notre espèce.

    A mon avis, il faut aussi porter à leur crédit le fait qu’elles ont fait de leur mieux, compte tenu des règles, normes et pensées en vigueur en leur temps, pour faire progresser l’humanité au plan scientifique, technique et moral, tout en corrigeant leurs erreurs ou celles des générations précédentes. Tout ceci a été possible parce que les hommes ont opté pour une vie en communautés organisées permettant de démultiplier l’efficacité de chacun grâce à la spécialisation, l’effet d’échelle et même la capitalisation (ah le capital !) dont l’homme a su exploiter les effets positifs depuis la nuit des temps et notamment, depuis qu’il est devenu agriculteur.

    Ce que nous avons aujourd’hui, nous le devons au travail de tous ceux qui nous ont précédé et aussi à notre propre activité physique et cérébrale car, sans cette somme colossale de travaux depuis leur origine, les hommes ne seraient pas devenus ce qu’ils sont, ils seraient restés des animaux sans évolution autre que purement physique, comme ce fut le cas pour des milliards d’autres espèces.

    Voila pourquoi, selon moi, le travail doit être vénéré, et qu’à mon avis c’est un crime (contre l’humanité) que d’inciter à ne pas travailler. C’est manquer de respect à l’égard de ceux auxquels nous devons tout, et en premier la vie. C’est manquer à notre devoir de perpétuation et d’évolution de notre espèce. C’est ne pas voir que derrière tout ce que nous utilisons pour vivre (nous nourrir, nous loger, nous chauffer, nous éclairer, nous vêtir, nous informer, nous former, nous faire réfléchir, communiquer entre nous etc…) il y a le travail d’hommes (pas loin de nous ou à l’autre bout de la planète) dont beaucoup ont des conditions d’existence encore plus ingrates que les nôtres. Il faut manquer de cœur, manquer de conscience, manquer de la plus élémentaire morale pour imaginer de ne pas travailler et vivre au crochet des autres.

    1. Avatar de Cécile
      Cécile

      Je me demande si il ne faudrait pas d’abord sortir, (ou tout du moins se garder d’une certaine distance) de la confusion entre « travailler » (indépendamment d’être rémunéré ) et « travailler » ( du fait d’ être rémunéré ) avant d’oser penser de ces que … et que…. et de vivre au crochet des autres, et patati et patata …

      Je comprends que c’est bien difficile, car il importe si fort dans notre système économique que l’index de la valeur du travail soit étalonné à la faveur de l’argent, mais ….
      la gratification pécuniaire, qu’il faudrait considérer comme la preuve-même du fait d’un travail, est-elle la condition même de l’exercice d’un travail ?, ne peut-on point encore nous mener en bateau, à faire qu’il soit rémunéré, peut-être pas comme en 42, des tortionnaires de la Gestapo, alors que d’autres, quoique bénévoles … ?

      Bref, comment, pourqui, pourquoi est-il décide de la valeur marchande du travail, comme de la valeur du travail ?
      Avons-nous de cette question notre mot à dire, ???
      ou l’index posé de la valeur marchande du travail, qu’il s’agit de nous inculquer en sorte qu’il soit confondu d’entre valeur marchande du travail sur le marché du travail et le fait de travailler ou de ne pas travailler, est-il coté, au-dessus de nous, en dehors de nous, contre nous, malgré nous ???

      Est-ce qu’il ne nous faudrait pas, justement nous imposer un peu plus, pour ce qui nous concerne, car du sort qu’il nous en réserve de la valeur de ce mot de « travailler » ???
      Je ne sais pas, ni exactement, ni précisément, qui de nous vit intégralement ou ne vit intégralement pas au crochet des autres, … car dans ce cadre avancé où la valeur marchande d’un travail côté à l’index du marché du travail se considère la preuve-même du fait de travailler, je dis moi, que la marge en est grande, je dirais trop grande, même déjà bien trop grande, qu’elle pourrait bien grandir encore, ….. tout à la mesure de la précarisation…, donc de la paupérisation qui s’annonce, …

      1. Avatar de Julien Alexandre
        Julien Alexandre

        Il suffit à mon sens d’observer la « croissance sans emplois » ou « reprise sans emploie » pour comprendre que la décorrélation entre travail et rémunération va très certainement devenir un enjeu politique majeur dans les années qui viennent.
        Le hic, c’est l’ampleur du travail de décloisonnement mental que cela nécessite.

        1. Avatar de Fab
          Fab

          Si le 8 mars 2010 à 15:53 se situe après le 9 mars 2010 à 14:24 j’ai grand espoir que l’An 01 soit pour bientôt !

          1. Avatar de jducac
            jducac

            Le compteur est détraqué. Mais peu importe, les bonnes volonté sauront bien s’y retrouver

  27. Avatar de jducac
    jducac

    @ liervol 6 mars 2010 à 20:25
    Oui, je suis un homme et j’ai 75 ans. Bien que je respecte les femmes et que je comprenne pourquoi elles aient, depuis plusieurs générations, voulu acquérir leur indépendance financière, je n’ai jamais été choqué qu’une femme travaillant dans son foyer ne soit pas rémunérée pour ses travaux. Cette vision résulte de mon expérience tant auprès de ma mère, qu’auprès de ma femme.

    Le foyer de mes parents a principalement été alimenté en francs par les salaires de mon père qui travaillait sans relâche, dans son métier de base et dans ses autres activités, lesquelles occupaient pratiquement tout le reste de son temps. Il n’avait pas besoin de se livrer au jogging pour se maintenir en forme. Ma mère gérait l’argent du foyer et ne m’a jamais donné l’impression de souffrir de n’avoir entre ses mains que l’argent du foyer.
    Cet argent du foyer, incluait le peu d’argent que je gagnais tant que j’étais apprenti. Cela doit horrifier beaucoup de gens plus jeunes de lire cela, mais je n’en ai pas du tout souffert, au contraire, j’étais fier, compte tenu de l’éducation morale reçue, d’apporter mon modeste concours à la couverture d’une partie des frais de la famille qui, comme beaucoup à l’époque, constituait une réelle communauté.

    Le mot foyer avait alors tout son sens en évoquant dans l’esprit de chacun des membres des notions de chaleur, de fusion, de soudure et de solidarité alors que de nos jours les mots intérêts, indépendance, propriété personnelle, leur ont fait place. Comment ne pas s’interroger quand les plus grands détracteurs du manque d’esprit de solidarité dans nos sociétés, ont été les premiers à installer une absence d’engagement réciproque et une forme de cynique indépendance au sein même de leurs couples, à cause de cela, bien souvent éphémères.

    Dans mon propre foyer, ma femme ayant ses revenus assure depuis toujours une partie des frais du ménage et moi l’autre. Comme sa charge de travail professionnelle augmentée de sa charge de travail au foyer n’a jamais été supérieure à ma charge de travail professionnelle, je ne me suis jamais senti gêné à son égard. Cela a changé depuis que nous sommes en retraite où là, je l’aide de plus en plus dans les tâches ménagères. Nous nous faisons, comme dans tous les couples des cadeaux en rapport avec nos revenus respectifs et nous décidons en commun des grosses dépenses. Nos avoirs sont communs et depuis toujours nous n’avons jamais imaginé nos destinées autrement que communes, même quand nous nous disputons. Quel bonheur !

    Il est aussi arrivé que ma femme m’accompagne dans des manifestations liées à ma profession sans jamais me demander de dédommagement. Elle n’y a certainement jamais pensé, contrairement à une ancienne première dame qui, dit- on, le faisait lorsque son mari la sollicitait.

    Vous semblez avoir des choses à dire quant à la façon de gérer de vulgaires SARL. J’en ai géré une et ai occupé divers postes à divers niveaux dans divers établissements publics ou privés peut-être pouvons nous utilement échanger nos expériences et ainsi mieux nous comprendre. Que pensez-vous de la gestion de l’Etat grec ? Est-ce celle d’un bon père de famille ? Celle d’une piètre SARL ?

    1. Avatar de liervol
      liervol

      Ce que j’en pense c’est que tout est devenu artificiel, tout est cavalerie.
      Et que l’homme en ce siècle se meurt tout autant de ne pouvoir consommer que de trop avoir à consommer selon les cas.
      On parle beaucoup de la Grèce mais que dire des autres pays : et comme je l’écrivais ce matin malheureusement toutes ces dettes sont devenues le principal commerce.
      L’économie au départ, c’est la gestion des choses de la maison, elle est au service de l’homme et non l’homme à son service.
      C’est à ce titre que m’insupporte ce que sont devenus les Etats, des entreprises commerciales : le minimum pour la paix sociale, le minimum pour l’éducation, le minimum pour la justice, surveillance et repression, commerce de déficits à condition de rester dans le cadre règlementaire.
      Et non plus les architectes de la nation ou des nations qui veulent offrir une société humaine à haute non pas valeur ajoutée, mais hautes valeurs morales.
      Nous sommes dans une économie à la Wal-mart avec des gouvernants télé réalité.

  28. Avatar de Fab
    Fab

    jducac,

    Bonjour et merci de votre réponse. J’ai un profond respect pour votre vision et je suis désolé si j’ai pu vous laisser lire le contraire.

    Je disais précédemment : « …ne laissent pas la place à l’alternative, ne laissent pas la place à une discussion sur le travail rémunéré ou pas, sur le sens du travail et donc de la vie (notez qu’avec ce donc j’accorde également une place importante au travail). »

    Le travail doit-il nécessairement être rémunéré ?

    Doit-on sous prétexte de participation à l’activité du groupe, afin de ne pas « vivre au crochet des autres » accepter un travail dénué de sens -pour soi et pour la société ? Sachant que ces emplois insensés se propagent plus vite que la peste et le choléra réunis -à tel point qu’aujourd’hui leur nombre est tel qu’il devient pour beaucoup difficile de les distinguer parmi les autres !!!

    Ne pensez-vous pas que le manque de coeur, de conscience et de morale caractérise davantage notre propension à laisser cette peste se propager et devenir la norme pour les générations futures ?

    1. Avatar de louise
      louise

      Fab
      Rien que de bonnes questions !

  29. Avatar de jducac
    jducac

    @ Louise 7 mars 2010 à 12:26
    Vous avez une bien curieuse façon de reformuler le problème. Vous, comme votre fille, avez à mon sens le devoir de travailler, parce que vous êtes hommes (femmes) et que c’est la spécificité de l’homme depuis toujours ; sans cela il ne serait pas devenu homme.

    Vous ne devez pas nécessairement travailler en maison de retraite. Le travail de l’homme voit son utilité dans la satisfaction de l’énorme diversité de besoins des hommes qui, tant qu’il y en aura d’imaginatifs, auront des besoins extensibles à l’infini.

    Si vous avez cet emploi en maison de retraite, c’est parce qu’il y a des besoins à satisfaire dans ce domaine. C’est aussi un peu grâce au travail qu’à fourni cette dame à partir de 1927 dans des conditions très pénibles pour une jeune personne de 13 ans. Le mari, qu’elle a épousé à 20 ans était simple ouvrier agricole et il a lui aussi beaucoup travaillé pour sortir sa famille de la misère, dignement, sans s’en prendre aux autres, en faisant sans cesse des efforts sur lui afin d’œuvrer positivement à l’aventure humaine, comme l’ont fait ses très nombreux ancêtres et congénères. L’argent qu’ils ont péniblement gagné, sans le dépenser immédiatement, contribue à vous payer et ainsi à vous faire vivre pour qu’à votre tour vous accomplissiez votre mission.

    Comparativement, votre existence et celle de votre fille sont-elles meilleures ou plus mauvaises que celles qu’ont rencontrées ces personnes et tous vos ancêtres, lesquels se sont acquittés au mieux de leur devoir, puisqu’ils ont permis que vous soyez là ?

    Certes, vous exprimez un malaise, vous vous interrogez.
    Croyez vous que cela ne soit jamais arrivé à vos prédécesseurs ? Pourtant, ils ont surmonté leurs moments de découragement puisqu’ils ont permis que vous soyez là à pouvoir faire part de vos préoccupations à qui veut vous entendre, sur la planète entière. N’est-ce pas formidable que grâce au travail de millions de personnes, modestes ou pas, vous ayez ce pouvoir d’agir sur la pensée des autres dans le monde entier ?

    L’évolution de notre civilisation nous a conduits à connaître un haut niveau de confort et de possibilités dans le domaine matériel qu’il nous faut maintenant exploiter au mieux. En nous employant, grâce à nos efforts physiques et à notre matière grise, à tirer le maximum de l’énergie et des métaux encore disponibles à bon compte, nous nous sentons pris de vertige devant ce qui nous apparaît comme un gouffre de moindre facilité pour demain.

    C’est vrai, l’humanité est maintenant à un tournant de son histoire. Sans relâcher ses tâches traditionnelles, il lui faut en plus développer d’immenses efforts dans le domaine intellectuel, moral, philosophique, afin de s’engager dans une nouvelle séquence de notre évolution. C’est encore du travail, une tâche immense, pour satisfaire des besoins… toujours des besoins… toujours du travail.
    Vous, comme moi, comme tous nos congénères, nous avons tous un rôle à jouer dans ce nouveau domaine d’action. Le mieux serait, à mon sens, de l’inscrire dans une vision courageuse et positive en bannissant tout appel au renoncement, au chaos, ou à la division qui ne me semblent pas être dignes de l’homme du 21ème siècle.

    1. Avatar de louise
      louise

      Si j’en appelle au renoncement, c’est au renoncement de cette vision actuelle des choses où l’on ne considère que le profit, que l’argent, que l’accumulation de richesses matérielles, parce que cette vision ne conduit qu’à l’enrichissement de quelques uns au détriment de tous les autres.
      Non, je ne suis pas pour le chaos.
      Et je ne prône pas non plus la division, mais le partage !
      Ce qui est tout à fait différent.
      Tout le monde est tellement habitué, pollué, conditionné, formaté par l’idéologie du profit que toutes les relations sont faussées.
      jducac, vous est-il venu à l’esprit que, dans un autre monde, votre mère n’aurait pas eu besoin de trimer depuis l’âge de 13 ans ?
      Elle n’aurait pas eu besoin de le faire parce que tout ce qu’elle est obligée de payer aujourd’hui aurait été gratuit !!!!
      Impensable, inconcevable, irréalisable, impossible d’après vous ?
      Et pourtant………….

    2. Avatar de louise
      louise

      Dans quel monde vivez-vous pour trouver normal que votre propre mère considère qu’elle est une charge pour ses enfants ?

    3. Avatar de jducac
      jducac

      @ Louise 8 mars 2010 à 14:43
      A qui posez-vous cette question ? Si c’est à moi, il me semble que vous faites erreur, car je crois ne jamais avoir écris cela. Par contre, ma mère et mon père m’ont souvent dit qu’ils souhaitaient ne pas être à la charge de leurs enfants et que, malgré leurs faibles revenus ils devaient prendre en compte cet aspect des choses dans la conduite de leur vie. Faute de grandes idées ils savaient voir loin, et agir en conséquence.

      C’est une des grandes qualités des petites gens d’extraction terrienne que de voir les choses de manière terre à terre et avec souvent bien plus de sagesse que ceux qui n’ont pas eu l’immense avantage de se frotter à la dure condition du travail du sol. Je vénère mes parents, non parce qu’ils n’ont pas été à la charge de leurs enfants, mais parce qu’ils ont su leur montrer combien gagner ou améliorer sa vie en cultivant la terre était très pénible. Surtout qu’à l’époque de l’immédiat après guerre, ils le faisaient manuellement, sans l’aide de matériels mécanisés de type motoculteur ou autres.

      Ils m’ont ainsi procuré l’immense privilège de mesurer, entre 10 et 15 ans, combien le mal au dos, provoqué par de longs travaux de sarclage et de binage, était douloureux et tenace. Ils n’ont pas eu de peine à me faire apprendre un métier manuel de l’industrie, l’ajustage, dont j’ignorais tout. J’ai eu ensuite la chance de progresser et me dis aujourd’hui, que sans rien connaître de la Grèce antique, mes parents avaient opté pour la méthode d’éducation Spartiate à moins que ce ne soit, en avance sur leur temps, la méthode Mao avec sa révolution culturelle et le retour à la terre.

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