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L’Etat amnésique, promoteur des CDS, par Alain Gauvin¹ – Blog de Paul Jorion

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111 réponses à “L’Etat amnésique, promoteur des CDS, par Alain Gauvin¹”

  1. Avatar de VB
    VB

    Bonjour à tous,

    Je voudrais intervenir pour revenir sur un phénomène soulevé par monsieur Gauvin et qui me semble indéniable : les Etats ont largement contribué (et même initié) au processus de dégradation auquel nous sommes parvenus –>

    1) les Etats ont renoncé à l’industrialisation pour des raisons probablement multiples et probablement complexes ;
    2) sans le faire de façon ouverte, sans jamais engager de débat public et politique sur la pertinence et la faisabilité de cette option politique, économique et sociale : une impréparation coupable dont les hommes politiques et les institutions sont entièrement responsables.

    Il en est résulté :
    1)un appauvrissement d’Etats structurés exclusivement autour d’une époque industrielle flamboyante (postulat de l’organisation sociale des pays dits industriels devenus sans industrie) et
    2) une nécessité de faire appel au crédit pour compenser la perte de richesse et garder l’illusion que « tout est comme avant ».

    C’est là que le système bancaire intervient : pour financer les dépenses des Etats qui n’ont plus les moyens d’assumer leur politique.

    J’ajoute que le système bancaire s’est, par nécessité, développé en même temps que le système de marché : les deux ayant contribué au financement privés et publics de personnes privées et morales, privées et publiques, appauvries définitivement et irrémédiablement.

    Ma dernière remarque concerne un fait, que je qualifierai d’à la marge (mais ce qualificatif n’engage que moi) : les banques et les très grandes entreprises (multinationales) ont bien sûr profité de la situation pour tirer leur épingle du jeu (en devenant quasi apatrides ; en exploitant la crédulité de la masse, son ignorance des affaires du monde, en exploitant le travail de millions d’êtres habitant les pays en développement ; se servant au passage sur la bête) ; honnêtement, qui peut leur reprocher d’avoir profité pleinement et excessivement des possibilités nouvelles qu’on leur a offertes sur un plateau ?

    Et enfin : s’il est légitime de blâmer les Etats, les banques, les multinationales, etc., il reste qu’il faut quand même s’interroger sur le processus d’industrialisation en lui-même : sur ce qu’il suppose d’exploitation minérale (à des fins énergétiques), de matières premières limitées et périssable, et, d’une façon générale de finitude des ressources de notre planète. Dans ce contexte, la notion de processus industriel n’est-elle pas une course effrénée vers un suicide collectif ?
    Je n’ai pas de réponse à cette question, mais il faut, ce me semble, quand même la poser.

    Cordialement,

    1. Avatar de Fab
      Fab

      VB,

      Bonjour à vous. Permettez-moi de rebondir sur votre dernier paragraphe. Vous avez raison : il nous faut absolument nous interroger sur le processus d’industrialisation. C’est vital et primordial. Et il faut pousser la réflexion encore plus amont. L’industrialisation effrénée, le capitalisme forcené, la surconsommation, etc., sont des occupations que nos sociétés occidentales -à l’origine- ont trouvé pour passer le temps. Nous, individus sociaux occidentaux, avons caché le sens de notre vie derrière ces paravents.

    2. Avatar de Moi
      Moi

      « les Etats ont largement contribué (et même initié) au processus de dégradation auquel nous sommes parvenus »

      Pas les Etats. Les gens qui étaient à la tête des Etats, nos élites au sens large. On n’accuse pas la voiture lorsqu’elle écrase des piétons, mais le chauffard. Le problème de nos Etats est qu’ils sont maintenant aux mains de gens n’ayant aucun sens de l’intérêt national, ils ne pensent plus qu’en terme de classe.

      « honnêtement, qui peut leur reprocher d’avoir profité pleinement et excessivement des possibilités nouvelles qu’on leur a offertes sur un plateau ? »

      Ces possibilités n’ont pas été offertes sur un plateau, elles (les gens qui étaient à leur tête, les élites au sens large) se sont battues pour les avoir. Elles se battent pour les maintenir. Après, on peut toujours dire que le fort a raison de profiter de sa force autant qu’il le peut face au faible. En ce qui me concerne, je me refuse à cautionner cela.

      « qu’il faut quand même s’interroger sur le processus d’industrialisation en lui-même »

      Je veux bien. Mais pendant ce temps, nos industries ne disparaissent pas, elles sont juste déplacées et vont profiter à d’autres nations (et à ceux de chez nous qui les bradent dans leur seul intérêt).

    3. Avatar de VB
      VB

      Après réflexion, une chose reste quand même inexpliquée, autrement que par un cadeau gratuit fait par les Etats aux organismes bancaires privés : l’interdiction faite aux Etats de se financer auprès des banques centrales !
      Ce fait précis s’apparente à une vague scélérate ; quant aux politiques qui l’ont fait passer : c’est tellement énorme que : sans commentaire…

      Cordialement,

    4. Avatar de VB
      VB

      @ Fab :

      « Bonjour à vous. Permettez-moi de rebondir sur votre dernier paragraphe. Vous avez raison : il nous faut absolument nous interroger sur le processus d’industrialisation. C’est vital et primordial. Et il faut pousser la réflexion encore plus amont. L’industrialisation effrénée, le capitalisme forcené, la surconsommation, etc., sont des occupations que nos sociétés occidentales -à l’origine- ont trouvé pour passer le temps. Nous, individus sociaux occidentaux, avons caché le sens de notre vie derrière ces paravents. »

      –> oui, vous avez parfaitement raison, il faut s’interroger.
      Mais j’ajoute que cette course à l’industrialisation n’avait pas seulement pour objet de s’occuper et de « passe le temps », mais été aussi et surtout due à la croyance passionnée en le progrès technique et la croyance en la machine, en ses capacités à créer un monde meilleur, plus facile, plus agréable –> l’industrialisation a partiellement rempli son rôle : la vie est plus confortable aujourd’hui qu’au XVIème siècle : nous avons l’eau courante, l’électricité, le chauffage, pouvons passer notre temps à aller nous promener aux 4 coins de la planète…
      Reste le vrai confort : le confort moral (plutôt en régression me semble-t-il), la régression du confort physique dû à l’appauvrissement, et les désillusions (nous avions préféré ne pas voir le prix à payer en terme d’exploitation écologique et humaine : mais la réalité nous rattrape)…

      Cordialement,

    5. Avatar de Fab
      Fab

      VB,

      Je prêche dans le désert depuis si longtemps que je ne prendrai pas le risque de perdre un allié 🙂 ! Aussi la seule question qui m’importe est de savoir comment procéder pour que l’humain réapparaisse.

      Cela dit, il faut prendre garde à baliser correctement le chemin. Certes la course à l’industrialisation et ce qu’elle a impliqué et induit n’avait pas pour but de passer le temps et d’être une occupation, mais avouez qu’elle est bien tombée en matière de non-réflexion après les périodes de barbarie et de religiosité ! Et oui elle a permis de créer un monde meilleur, plus facile, plus agréable : pour nous en tout cas ! Nous avons l’eau courante : quinze personnes meurent chaque minute de n’avoir pas accès à l’eau potable. Nous avons l’électricité, le chauffage : que faisons-nous des déchets ? Etc.

      Bon. Oublions le passé.

      En avant donc ?

    6. Avatar de VB
      VB

      @ moi :

      Oui, vous avez surement raison ; j’ai moi-même déjà fustigé, comme dirai monsieur Gauvin, les zélites, leur trahison et autre endoctrinement qu’ils nous servent au quotidien…
      Mais, mon objectif était aussi de mettre l’accent sur une certaine responsabilité collective, le seul aveuglement ou la seule ignorance des affaires du monde n’explique pas tout.
      Sur le détail, évidemment certaines catégories de personnes en ont tiré profit au détriment de la grande masse des autres et peut-être aussi au détriment d’eux-même si on considère qu’ils habitent la même planète que nous (à moins qu’ils n’envisagent d’aller vivre sur une autre planète, dont, de toutes façons, l’hospitalité ne sera pas acquise).
      De plus, j’exagère lorsque je laisse entendre qu’il est normal que certaines personnes aient profité des possibilités de domination qu’on leur offrait : ils auraient évidemment dû se modérer par eux-même, mais comme personne ne leur a mis de limite et que l’humain reste l’humain : sans contrepouvoirs… Je pense qu’il faut prendre en compte la nature humaine profonde qui n’a naturellement pas tendance à s’auto réguler (sans bonne raison je veux dire) : sinon, ça se saurait 🙂

      @ Fab :

      Je me demande, comme vous, comment faire pour que l’humain réapparaisse, et agrée à tous vos arguments : on a rejeté les déchets plus loin, et leur examen à plus tard => sauf que « plus tard » c’est maintenant… De plus nous avons été aveugles tant que les problèmes de l’industrialisation ne nous concernaient pas directement, maintenant, la cécité n’est plus de mise ; on commence juste à se déciller et comprendre les ravages écologiques et humains de la société industrielle (qui va avec la société de consommation).
      Et oui, vous avez sans doute raison de dire que l’avènement de la société industrielle est historiquement bien tombée : elle a permis, un temps, de canaliser les affects en assignant à chacun une place de petit robot bien occupé…

      Cordialement,

    7. Avatar de Bertrand
      Bertrand

      @VB :
      Nous et nos institutions n’avons pas été capables de contrôler le personnel politique de deux SARL, le PS et l’UMP, qui ont laissé les plus ambitieux de leurs représentants décréter à notre barbe : « Nous sommes l’Etat ».

      Nous et nos journaux sommes coupables de ne pas avoir contrôlé nos élus dans leur travail de parlementaire et leur accoutumance aux crédits faciles. S’il fallait une preuve du laissez-faire et de l’absence de contrôle des élus par la presse, il suffit de constater qu’il n’y a plus qu’un journaliste en place à l’assemblée nationale au milieu d’une tribune libre destinée aux reporters. Depuis 20 ans, les journalistes politiques ont fuit l’assemblée pour consacrer les petites phrases assassines de politiciens en campagne sur les plateaux de télévision. La philosophie et l’analyse du travail des élus parlementaire a déserté les journaux.

      A petite échelle, nous les contribuables acceptons que les municipalités n’aient pas l’obligation de publier leurs comptes et élisons des repris de justice en guise de leaders éclairés qui eux-aussi tombent dans le piège du crédit facile.

      Derrière la complexité du droit se cache le déni de la Res Publica, comme si cela arrangeait tout le monde, et c’est là encore une catastrophe.

    8. Avatar de Moi
      Moi

      @VB: « la nature humaine profonde qui n’a naturellement pas tendance à s’auto réguler (sans bonne raison je veux dire) »

      L’autorégulation existe chez tous les animaux. Question de survie, sélection darwinienne. L’hubris mène toujours à la chute, cela vaut pour les individus et pour les sociétés.
      Autrement dit, il faut s’autoréguler avant de se faire réguler. 🙂

    9. Avatar de VB
      VB

      @ Bertrand et moi :

      oui et oui, en effet, mais maintenant que le constat est fait, quid ? J’ai lu quelque part que l’opinion publique française était vieille, apathique, atone, qu’elle ne réagissait plus… Ou nous a-t-on vraiment rogné les ailes ?

      Tout cela reste un mystère,

      Cordialement,

  2. Avatar de Cécile
    Cécile

    à notre cher Alain Gauvin
    pourriez-vous nous donnez votre avis sur le commentaire sur la réforme de la saisine du conseil constitutionnel, ou celle de la justice, … ici exposé par Dominique Rousseau … ???
    (je ne sais pas trop pourquoi, mais en l’écoutant je n’ai pas pu m’empêcher de penser à vous) ,

    lien
    http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture/dossiers/2009/regards-actualite/report_fiche.php?report_id=300010111&pg=pid
    « écoutez l’entretien en version longue »
    Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à Montpellier I et membre de l’Institut universitaire de France, est l’invité de ce troisième volet sur les élections régionales (05/03)

    1. Avatar de GAUVIN ALAIN

      J’ai écouté; c’était rès intéressant et, comme vous, « je ne sais pas trop pourquoi » vous n’avez pu vous « empêcher de penser » à moi. Bien cordialement,

    2. Avatar de domini CB
      domini CB

      Merci Cécile, cet entretien de Antoine Mercier avec Dominique Rousseau
      est une merveille !
      Cher GAUVIN ALAIN, mon nom de guerre c’est : Dominique Bellina.
      Mais, que cela ne s’ébruite pas trop

    3. Avatar de GAUVIN ALAIN

      Réponse à domini CB. Votre intervention est enrichissante.

  3. Avatar de Bertrand
    Bertrand

    @Alain Gauvin :
    J’aime bien vous lire, vous suscitez la polémique.
    C’est le titre de votre billet qui est tranchant ! « L’Etat amnésique » ; L’Etat capitaliste est-il ce patient traumatisé qui a perdu la mémoire ? Dans notre histoire, a-t-il prouvé une seule fois que la sphère financière était pérenne au delà de 4 générations sans l’intervention de ses propres législateurs ? Est-il besoin de légitimer par le droit les CDS dans un système que les historiens pourront qualifier  » d’énorme et complexe arnaque à la Ponzi  » ?

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