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Argent : on a perdu le mode d’emploi, par Pierre Sarton du Jonchay – Blog de Paul Jorion

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100 réponses à “Argent : on a perdu le mode d’emploi, par Pierre Sarton du Jonchay”

  1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

    @VB (http://www.pauljorion.com/blog/?p=13976#comment-96782)

    La régulation active de l’offre et de la demande est le résultat d’un marché organisé où les intérêts sont explicites et transparents.

    « Soit les prix sont libres soit ils sont imposés ». Vous décrivez la situation actuelle du marché international virtuel ; un marché de pur concept sans réalité. Vous expliquez bien ce que c’est : « des transactions totalement hors sols et dans un contexte de liberté totale de créativité financière ». Les prix financiers internationaux sont des prix d’objets virtuels ; comme si j’allais au marché aux fruits où mon marchand a le pouvoir de me vendre un melon qu’il transmute en banane dans mon panier parce que cela lui revient moins cher. Goldman Sachs a semble-t-il aidé le gouvernement grec à émettre de la dette en habillant les comptes publics pour que le prix du risque grec ne soit pas trop élevé.

    Le vrai marché est un contexte qui dit ce qu’on négocie. Un vrai marché financier est un contexte qui détermine la substance d’un contrat identique à elle-même de l’origine à l’échéance. Il n’est pas question d’administrer les prix mais de déposer l’objet négocié chez un tiers de négociation. Sans ce tiers, le marché est une fiction. L’objet négocié derrière le prix est à la merci des parties qui changent librement le sens du prix. Dans l’espace financier international, le concept-même de marché est une propriété privée des opérateurs financiers. Ils fixent leur propre loi, font leur propre police et concluent à un état de droit en oubliant qu’ils en sont propriétaires.

    Le « marché financier international » est au mieux un régime de dictature éclairée. Le vrai marché est une démocratie économique. L’offre et la demande y sont libres par l’existence d’une loi identique pour tous à laquelle toute personne se conforme y compris l’autorité publique chargée de la police. Le tiers financier de marché incarne l’État de droit. Il est nécessairement actif pour maintenir les négociateurs dans leurs limites : celles de la stabilité de l’objet qu’ils offrent ou demandent. Si les objets financiers ne sont pas stables, les prix sont volatiles et les sujets eux-mêmes de la négociation deviennent l’enjeu négocié. C’est le règne de la prédation.

    1. Avatar de VB
      VB

      @ PSJ,

      « Le vrai marché est un contexte qui dit ce qu’on négocie. Un vrai marché financier est un contexte qui détermine la substance d’un contrat identique à elle-même de l’origine à l’échéance. »
      =>
      Déterminer la substance des contrats n’empêchera jamais la spéculation ni la surenchère, c’est-à-dire les prix de se faire en hors sol, et ne pourra se faire que dans un contexte de « bridage » de la créativité financière ; tout un monde à rebâtir.

      Cordialement

  2. Avatar de Claire
    Claire

    Logique que travailler pour Bfm radio, et le Monde économie, et vouloir changer le monde ; et vouloir changer le monde en écrivant des textes pessimistes, ça n’est vraiment pas clair. Je sens que je vais devoir aller voir ailleurs si j’y suis.

    1. Avatar de Paul Jorion

      Je suis pessimiste parce que je suis déprimé. La dépression est une maladie. Probablement génétique d’ailleurs. Je suis incurable. c.q.f.d.

      Vous n’êtes pas la première à chercher à disqualifier en bloc ce que je dis en me qualifiant de « pessimiste ». Vous vous souvenez de ce que j’ai répondu à cette personne ? « Non, Monsieur, j’explique ce qui se passe ».

    2. Avatar de Crapaud Rouge

      @Claire : pessimisme intellectuel et optimisme de l’action sont les deux piliers de ce blog. D’où l’optimisme du contenant et le pessimisme du contenu. Logiquement, si l’on est un optimiste intellectuel, il n’y a rien à faire.

    3. Avatar de Pierre
      Pierre

      @Claire
      Je ne crois pas que peul confonde les huitres de claire et les crachoirs de sanatorium.

  3. Avatar de cedric
    cedric

    Au moins on est fixé sur les objectifs du FMI…
    Il faut que le monde sache ce rôle endossé par le FMI, et là!!!!
    Je ne pense pas que les peuples acceptent la politique de la finance trés longtemps!!

  4. Avatar de Crapaud Rouge

    D’après ce que je crois comprendre, il y a une critique forte du système financier. Grosso modo, les échanges monétaires ne garantissent plus une mesure raisonnable des échanges physiques, le lien entre les deux semble même carrément coupé. Ce qui se passe dans une opération de crédit, c’est l’échange d’un bien immédiatement consommable contre la promesse d’un travail futur censé produire la valeur de ce bien. Mais ça n’intéresse pas les banques de voir les choses ainsi, parce que ça limite leurs possibilités de faire des crédits.

    A partir de là, la conclusion semble logique, il faut rétablir le lien. Mais via les marchés ? Ca ne colle plus. Ils établissent des prix qui dépendent des volumes, et qui sont indépendants des quantités de travail, (tant des producteurs que des consommateurs), donc indépendants du temps. Ils ne peuvent pas être une solution au problème du crédit puisque celui-ci engage le temps et la productivité.

    1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      Je réfléchis à un billet sur cette remarque fondamentale que vous faites. Il faut absolument réintégrer le prix du travail dans les équilibres financiers internationaux. Cela ne passe sûrement pas par « les marchés » mais par « le marché ». Parce qu’il n’y a pas UN marché intégré de la finance et des monnaies, il est possible de faire travailler les Chinois pour qu’ils accumulent indéfiniment des créances sur les pays occidentaux qui mis au chômage sont dans l’incapacité de rembourser. Ainsi le crédit international est instable ; il produit la volatilité financière qui enrichit les spéculateurs qui parient sur la régulation impossible. Bien sûr, ils gagnent leur pari en distillant l’idéologie de la vacuité de l’État de droit. Bien sûr, tout s’arrêtera quand il n’y aura plus d’État de droit à détruire ; quand l’état de nature sauvage aura été rétabli.

    2. Avatar de VB
      VB

      @ PSJ,

      Ne voyez-vous pas que, dans les faits sinon dans les esprits, le retour à l’état sauvage est accompli dans les anciens pays dits « de droit ».
      Il faut reprendre le processus démocratique depuis le début, rien d’autre ne pourra être efficient ni même possible.
      Toutes mes excuses pour devoir vous faire perdre vos illusions quant à l’Etat de droit.
      Par ailleurs, veuillez ne pas mettre la notion d’État de droit au milieu de celle de marché ; la seule chose que l’on puisse dire c’est que le commerce (et donc le marché) ne peut se déployer de façon efficace que dans un cadre légal, celui de l’État de droit. Mais il faut distinguer le contenu du contenant, ne pas confondre le cadre et ce qu’il permet.

      Cordialement,

    3. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      @VB,
      D’accord avec vous. Mais il faut travailler sur l’explicitation de la relation entre marché et État de droit. Si l’on cesse de penser et vouloir et l’un et l’autre, on les perd tous les deux.

    4. Avatar de VB
      VB

      @ PSJ,

      C’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer.

  5. Avatar de lemmerdeur
    lemmerdeur

    Je me demande parfois si le « comment » que l’on explique en long et en large et avec un brio certain ici, ne masque pas un « pourquoi » qu’il est peut-être aussi urgent de (re)mettre en lumière.

    Ne peut-on pas résumer la situation actuelle par un rapport de pouvoir (ou un écart intergroupe) qui a évolué dans le temps ?

    La classe dominante, dont il est évident, aujourd’hui, que le monde financier est une des composantes dominantes, a trouvé le moyen de s’émanciper du contrôle des nations. Vous me direz que ça a toujours été le cas dans la majorité des nations puisque la démocratie est somme toute assez « endémique à l’occident »… Mais c’est faire fi du fait que justement, cette « classe dominante » était majoritairement occidentale et issue de ces nations-là au moins jusqu’il y a peu ! Goldman Sachs ou BNP n’ont pas leur siège social au Soudan ou en Birmanie !

    Donc par des mesures successives, ceux qui se qualifient eux-mêmes « d’élite mondiale » ont trouvé le moyen de s’affranchir du (des) peuple(s). L’ensemble de la classe dominante a un intérêt objectif à s’allier aux banques. C’est « leur » argent qui s’échappe. Les banquiers ne sont d’abord « que » des passeurs et comme tous les contrebandiers, ils sont bien rémunérés pour leurs prestations. Ceci est d’autant plus vrai que le « risque » n’existe probablement plus vraiment puisqu’ils sont devenu « too big to fall » grâce à d’autres facettes de leurs activités.
    Mais ce constat cynique en amène un cortège d’autres qui se succèdent et se renforcent. Non contents, de s’être trouvé le moyen d’échapper à toute forme de redistribution des revenus du « capital », grâce aux paradis fiscaux et à quelques fraudes ou ingénierie fiscale.

    – Ils échappent au contrôle démocratique grâce à la mondialisation de l’économie (comme ils l’ont voulue et construite !)

    – Ils pèsent sur les règlementations nationales des états dont ils s’échappent déjà largement pour récupérer encore la petite part de gâteau qui leur échappe encore !
    – Et enfin, il y a la dette colossale de leur salle de casino truqué, cette dette qu’ils ont construite de toute pièce pour s’enrichir encore plus vite (et qui sert sans doute aussi à maintenir l’écart avec « l’élite » des pays émergents qui arrive et s’enrichit aussi très vite). Ils sont en passe de réussir à imposer aux nations de la rembourser à leur place !

    Et nous qu’est que nous faisons ? Nous causons de technique, du comment ils ont fait le coup, « du temps qu’il fait » !

    Nous sommes au balcon et nous nous contentons d’être des témoins (assez mal placé non ?) de la fin d’un monde dont nous faisons partie !

    Quand la police surprend un type occupé à voler une banque (C’est un exemple pris au hasard bien sûr), elle l’arrête directement ! Le modus operandi n’intéresse pas la justice au-delà du constat de l’effraction !

    Faut-il être expert économiste pour comprendre que c’est un vol organisé ? Faut-il être expert en politique que pour comprendre que beaucoup des politiques font partie de cette élite et qu’ils profiteront comme les autres de la tonte des moutons que nous sommes ?

    NON ! Enfin si je peux émettre mon opinion ! Mais peut-être est-ce moi qui ne comprends rien et que la « révolte des élites » n’existe pas… Que je ne suis jamais qu’un être disqualifié d’office par un quelconque concept marxiste, une frustration de pauvre.

    Mais si j’ai, ne fusse qu’un petit peu raison, alors, peut-être, est-il temps de se poser d’autres questions et notamment « Que faire ? »

    Et nous avons des moyens énormes à notre disposition, il suffit d’essayer, il faut essayer ! Nos enfants le méritent, la planète entière le mérite !

    Et puis on ne peut pas gagner sans jouer… Même au lotto c’est comme ça !

    Amitié

    PS : Je suis évidemment d’accord de clavarder de ce « que faire » et je suis sûr qu’il y aura plein idées !

    1. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      Si nous croyons à la démocratie, nous accepterons que d’autres aient tort et essaierons inlassablement de leur expliquer pourquoi et comment. Je reconnais que c’est plus facile à dire qu’à faire.

  6. Avatar de logique
    logique

    perso j’aimerais bien une traduction de cette phrase qui m’as value une « censire »

    « Le marché international de la vérité

    Argent et crédit sont actuellement effectivement confondus »

    Qu’entendez vous par « confondu » Mrs Sarton du Jonchay

    1. Avatar de Julien Alexandre
      Julien Alexandre

      @ logique
      Que les reconnaissances de dette sont considérées comme de l’argent.

    2. Avatar de Pierre Sarton du Jonchay

      @Logique,
      Et que donc on croit produire des reconnaissances de dette en faisant tourner la planche à billet. Ainsi perdrons-nous toute perception de ce que peut être une dette.

    3. Avatar de logique
      logique

      Donc vous voulez dir que la planche a billet est devenu aujourd’hui la principale source de crédit. Ce qui voudrait donc dire qu’il n’y a plus d’épargne disponble dans le système pour alimenter le crédit.

      Si toute l’épargne c’est deja transformé en crédit et que la crédit se confond avec l’argent. La quantité d’argent est donc égale a la somme des dépot plus la somme des credits plus la somme de l’argent produit par la planche a billet.

      Cela commence a faire beaucoup d’argent. Perso je pensais que la plancha billet avait été mise en marche pour conpenser l’insolvabilité de certains détanteur de crédits.

      Merci pour vos remarque au cas ou j’aurais loupé un épisode 🙂

  7. Avatar de michelportal
    michelportal

    L’usurpation bancaire
    La banque prétend fonder la confiance! Mais c’est un mythe, la confiance pré-existe, sans argent, entre humains, tout à fait laïquement, dans un troc qui marche. La confiance a besoin d’égalité.
    La relation humaine, politique au sens le plus large, précède la banque. Celle-ci ne peut qu’exploiter (dilapider, conserver ou au mieux faire croître) une confiance déjà-là, grâce à un cadre de réciprocité et d’égalité de considération dont la généralisation se nomme État de droit.
    La valeur liberté, si absolutisée par les tenants de la banque actuelle, est une valeur mais elle ne peut pousser qu’avec la valeur égalité. Une valeur ne peut exister seule. La complémentarité des valeurs a été démontrée par Albert Camus il y a plus de 50 ans. La haute banque est « le pouvoir des pouvoirs », c’est l’État actuel, mais c’est un pouvoir usurpé.

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