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Peur, incertitude, entropie et information, par Paul Tréhin – Blog de Paul Jorion

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62 réponses à “Peur, incertitude, entropie et information, par Paul Tréhin”

  1. Avatar de Lizerunn
    Lizerunn

    Vous semblez supposer que la diminution d’entropie peut avoir une origine artificielle, mais peut-être vous ai-je mal compris.

    Il est toujours délicat de vouloir étendre le second principe de la thermodynamique (qui s’applique donc aux phénomènes thermiques) à d’autres champs disciplinaires. Et donc il est encore plus ardu de vouloir le généraliser à tout bout de champ. Tout ceci ne repose finalement que sur une rhétorique parfois malvenue. Bien que l’entropie soit aujourd’hui un concept à la mode, et qu’on puisse la trouver cité un peu partout, il existe des tentatives sérieuses pour en faire un meta-concept. Je pense en particulier à la systémique (von Bertalanffy, von Foerster, Atlan…).
    Mais à aucun moment ce concept n’est utilisé pour expliquer les comportements rationnels et conscients des individus et je trouve le raccourci un peu facile. Toute forme d’énergie dans l’univers n’est rendu possible que par une différence de potentiel que le second principe étendu tend à combler, engendrant ainsi une action efficace. L’évolution ne se justifie pas comme une intention de diminuer l’entropie car cette évolution n’est rendu possible localement que par une augmentation de l’entropie de l’environnement. Or si on exclu une intention consciente et volontaire (Dieu ou l’homme), l’augmentation de la complexité locale ne peut se faire que spontanément et de façon autonome et dans tout les cas au coût d’un accroissement de « l’entropie » de l’environnement. Donc même une adaptation naturelle et écologique a un coût minimal pour l’environnement. Toute modification artificielle aura donc un coût accru et le fait de vouloir imiter les animaux n’ira pas contre ce principe. L’idée d’écologie ne repose pas sur un mimétisme avec d’autres espèces. L’être humain est né et a évolué de façon spécifique et en fonction de son environnement. Comme n’importe quel animal, il est voué à mourir un jour, et toute action entreprise pour modifier cet état de fait possède forcément un coût que le système dans sa totalité fini par payer tôt ou tard.

    Ensuite, et comme souvent, il me semble que la notion d’entropie et de désordre est joyeusement mélangée. Si on s’en tient à la définition statistique de Boltzmann, l’augmentation de l’entropie ne produit pas du désordre mais en revanche elle diminue la connaissance que nous avons du système observé. N’oublions pas que l’état d’équilibre thermodynamique est atteint pour le niveau d’homogénéité maximal. Si cela n’est pas de l’ordre… alors, l’ordre n’est réellement qu’un concept abstrait et subjectif. Il résulte que l’augmentation de l’entropie correspond à une incertitude Statistique, ce qui n’est pas l’incertitude phénoménologique à laquelle vous faites référence. Cette incertitude là est mieux décrite par la théorie de la détection du signal (et non celle de l’information). Etre dans l’incertitude, dans cette optique, ce n’est pas ne pas disposer d’assez d’information pour augmenter les probabilités de succès, mais plutôt hésiter (dimension temporelle) à faire un choix (ou adopter un comportement) qui peut s’avérer très couteux s’il est mauvais. C’est donc le rapport entre gain (en cas de succès) et coût (en cas d’échec) qui prévaut.

    Et pour finir, je rejoins l’un des intervenant ci-dessus qui objecte que les individus peuvent exprimer des besoins totalement futiles induits par des pratiques sociales et culturelles qui n’ont rien à voir avec le sentiment de sécurité ou le besoin de survie. Vous oubliez peut-être que l’émergence de forme d’organisations d’un niveau supérieur à l’organisation biologique humaine impose de nouvelles contraintes à ses composantes (les individus). On ne peut pas rationaliser le comportement simplement en ne tenant compte que des besoins individuels.

    De ce point de vue, valoriser un service ou un produit sur la base de son efficacité à réduire l’incertitude parait assez réducteur sans apport manifeste. Heinz von Foerster vous proposerait plutôt « d’agir de façon à augmenter les possibilités pour vous et pour les autres ».

  2. Avatar de Kercoz
    Kercoz

    Pour le sentiment de sécurité, il faut se référer au concept de « NEOTENIE » développé et étendu par K.LOrenz a la protection/ non passage a l’adulte pour l’individu chez un animal social .
    Meme si ce caractère , induisant curiosité , inventivité, et cognition est a l’origine du développement d’un niveau d’intelligence chez certains animaux sociaux et a l’origine du développement (que l’on peut juger pervers) des civilisation , on est en droit de faire le rapprochement entre l’hyper protectiondes individu et le boostage actuel de la Néoténie humaine. blocage au stade pré-ado .

    Pour l’entropie, je suis dans le meme avis . L’animal social , en se socialisant , procède a un gain de productivité qui ne peut qu’accroitre l’entropie.
    Il faut remarquer que ce choix s’effectue chez des espèces « spécialisés dans la non spécialisation » (cf Lorenz) qui son contraints a développer d’autres stratégies que la performance physique .
    Si l’espece humaine a échangé son agressivité intra-spécifique contre la protection du groupe , c’est pour des raison de « gain de productivité ». Ce premier « contrat social  » pré homminien , a mon sens n’induit pas (ou tres peu) de spécialisation, qui n’apparaitra qu’au néolithique avec l’agriculture .
    Ce gain de productivité , occasionnant du temps »libéré » est réinvesti en production …….culturelle structurante du groupe .
    On voit que l’entropie reste faible et proche de la recherche néguentropique de tout système vivant : la satisfaction des besoins essentiels et la limitation de population au regard de l’environnement proche (système complexe , de type Chaos, tres stable en raison des attracteurs forts).
    Ma thèse perso est que la sortie du système parcellisé (a gestion complexe inconsciente, archaique et naturelle) pour un système de plus en plus centralisé (a gestion centralisé simlplifié linéaire instable) est la raison de nos désastre ds ts les domaines et notamment entropique
    Le problème est structurel et non politique ou idéologique .

  3. Avatar de Claude
    Claude

    Monsieur,
    J’ai lu votre article avec soin mais je me demande néanmoins qu’est ce qui donne de la valeur à la production de cette information ? L’entropie est-elle incontournable de nos jours ?

  4. Avatar de BasicRabbit
    BasicRabbit

    Je tombe par hasard sur votre article et ses commentaires.
    Quelques remarques:
    1) il existe une théorie mathématique de l’entropie (Kolmogorov-Sinaï) valable pour des systèmes dynamiques généraux. Cette entropie mesure le désordre, le degré de chaos du système.
    2) Jean-Luce Morlie a écrit:

    l’information sémantique (lire un poème) dont la mathématisation éventuelle, est actuellement hors de portée

    . Pas de René Thom! Voir son article Un Protée de la sémantique: l’information in René Thom, Modèles mathématiques de la morphogénèse, coll. 10/18
    3) René Thom voit, dans le système dynamique de toutes les évolutions possibles, l’évolution des espèces comme minimisant l’entropie: application systématique de la règle du rasoir d’Ockham! Une sorte de principe de Maupertuis ou de Feynman appliqué au vivant.

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