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198 réponses à “SORTIR LA FINANCE DE LA NUIT CONCEPTUELLE, par Pierre Sarton du Jonchay”
Contrairement à d’autres , je crois que ce billet est ce qui est ressorti , à ce jour et pour le futur ,de plus digne d’attention sur ce blog depuis son origine ( Pardon Paul Jorion !) .
Le nombre , la variété et la force ( et parfois la qualité) des contradictions me semble le gage de son réel caractère de proposition innovante , qui , si je prends le risque le l’interprèter , donnerait ni plus ni moins que le système à substituer au capitalisme enténébrant .
C’est dire si cette toute première ébauche d’artisan , « sur le coin d’une table » , mérite d’être reprise , réintégrée , mise en forme , allégée de ses redites , articulée sur l’essentiel des attendus , de la construction , des principes d’action . C’est sans doute un travail d’équipe qui permettra cette rédaction non seulement accessible mais alléchante comme un roman policier qu’on ne lâche plus dès qu’on a lu la première page.
Il n’y a rien moins que la démocratie préservée au bout . Rien de plus non plus , car la démocratie est un moyen et non une fin .
C’est d’ailleurs un peu ce qui me laisse avec un soupçon d’insatisfaction , car , capitalisme inégalitaire et mortifère ou économie démocratisée , sommes nous tous en appétit du même changement , ou du même mouvement , du même « désir de fin , de sens , de sortie de la contingence » qui est l’identité de l’espèce humaine ?
Je suis sur néanmoins d’avoir plus de chance de survie et de vie dans l’option « économie démocratisée » , qui donne aussi plus d’espoir de prendre en compte , pour sortir d’une vision anthropomorphique de l’économie , la nature comme sujet de droit (démocratique ?).
On attend donc une réédition pour plus tard ( vingt fois sur le mètier ….) avec un comité de lecture dont je confierais bien la charge à Schizosophie , qui , s’il n’a pas la créativité et la confusion y attachée de plusieurs auteurs de billet ici , possède un certain talent à scalper l’inutile et le redondant pour aller au plus direct clairement ( avec le risque d’assèchement y associé ) .
Au travail jeunes gens , vous tenez quelque chose à des frontières encore inexplorées ( enfin à ma connaissance ) ; ça ne mènera peut être nulle part , mais ça peut être cette nécessaire sortie du cadre . Et dans tous les cas vous aurez perdu votre vie si vous n’allez pas jusqu’au bout de votre idée .
@ juan nessy 24 décembre 2010 à 17:04
Je refuse la charge. Si je l’exerçais à l’endroit de ce billet selon le talent que vous me reconnaissez, il ne resterait de ce texte que des lambeaux. Je vous rappelle pourquoi en vous renvoyant à ce bref et ancien commentaire . Et je vois encore que malgré la relative ou modeste plasticité de l’évolution dont monsieur Sarton du Jonchay fait montre , 47 minutes après votre intervention, eu égard aux commentaires qu’il suscite, il en reste à peu près là sur ce point.
Mon petit doigt me dit qu’il n’en démordra pas, car s’il prenait acte de ce que la valeur n’est pas « l’effet de la liberté individuelle », mais le résultat du contraire, il lui faudrait aller voir de plus près vers une autre manière de penser qu’il a choisi d’éviter.
Ce n’est pas parce que je suis à vos côtés lorsque vous donnez une leçon de démocratie à un léniniste que je le suis lorsque vous avalez les plus grosses couleuvres de l’idéologie capitaliste. L’option « économie démocratisée » sonne un peu comme exploitation consentie, non ? Il me semble que malgré votre enthousiasme envers ce billet de monsieur Sarton du Jonchay vous le sentez un peu lorsque vous écrivez « Je suis sûr néanmoins d’avoir plus de chance de survie et de vie dans l’option« économie démocratisée » », même une chance de vie est encore de la survie. Pourquoi nommer chance ce qu’on éprouve, sinon par résonnance de la peur d’en être privé ? La chance n’est-elle pas l’autre côté du risque : son bon côté, forcément rare, qui lui confère une valeur ?
Vous m’aviez dit avec humour « quand on est d’accord avec moi, il me semble que j’ai tort », ben cette fois oui, pas l’autre.
@Schizosophie :
Je crois que je perçois le bon côté de votre exigence et reconnais ma faiblesse devant la perfection qu’elle sous tend .
J’en perçois moins la possible traduction dans une tentative de sortir de façon humainement acceptée et portée , des impasses où nous sommes. Sans doute avez vous exprimé en d’autres lieux et avec d’autres cette traduction . Je la lirais volontiers si elle sait se mettre à la portée du vulgum pecus ou cro-magnon que je suis .
En fait , à la lueur de mes propres expériences , je me sens aujourd’hui plus Jésus Christ que dieu le père .
Mais vous allez me dire que Jésus Christ était un capitaliste qui s’ignorait .
PS : je n’arrive toujours pas à déterminer si vous êtes plutôt Schizo ou plutôt Sophie .
PSDJ : à vous la main ….
@juan nessy 28 décembre 2010 à 10:38
Jésus, dit aussi Jeva aurait tout de même renversé la table des marchands du temple. Je crois que c’est pour cela qu’il a été si visiblement exposé réellement comme corps par les pouvoirs de son vivant puis symbolisé comme désincarné par les pouvoirs constitués a posteriori avec son exemple retourné en idéologie, on disait alors « religion ». Cela ne vous étonnera pas que selon moi ce retournement de la réalité en symbole se répète jusque tout récemment dans l’histoire. La version Jeva de son existence, très lisible et hilarante, accessible à ce que vous appelez, selon une expression qui n’a pas fini de me sidérer, le vulgum pecus est hélas devenue difficile à trouver. Si vous le trouvez néanmoins, considérez-le comme un cadeau, de la part de Shizo ou de Sophie, comme il vous plaira de l’imaginer.
Et même pas pacifiquement.
En fait, vu le nombre de marchands, et si cette histoire est véridique (ce que je crois), il devait être accompagné de sa troupe de « terroristes » sans quoi tout seul il se serait fait lynché (ou alors, il était aussi baraqué que Schwarzy).
@Moi 28 décembre 2010 à 13:16
Ouais, il eût sans doute été avec ses potes, mais on ne saura jamais s’ils méritent le nom péjoratif de « disciples ». Paraît qu’il y aurait eu des mouvances contradictoires, et même une balance. Mais même Edgar Hoover n’a pas conservé les dossiers. La source la plus fiable reste Jeva de Nazareth.
Il paraît que ce bouquin est aussi difficile à avoir entre les mains que les archives du FBI sur l’assassinat de Kennedy.
@schizosophie: En tous cas, je viens de lire la bio de Livrozet et chapeau pour le gaillard. Si c’est pas ce bouquin, je dois pouvoir en trouver un autre de lui.
@Shizosophie et Juan Nessy
Shizosophie, votre petit doigt devrait être plus explicite. Mieux, vous pourriez vous engager vous-même dans ce que vous affirmez en parole mais dont j’ignore la réalité à quoi vos paroles renvoient. Que croyez-vous que j’ai choisi d’éviter qui vous paraisse indispensable ? Qu’est-ce que le résultat du contraire de la liberté individuelle ? La détermination de toute chose indépendamment de notre volonté humaine ? Ou la détermination totale de tout individu par la ou les sociétés dont il est le produit ? Vous dites que je défends le capitalisme : de quel capitalisme parlez-vous ? Quelle réalité voyez-vous derrière le capitalisme que je prônerais (rôle de l’individu, de la société, de la politique, de la monnaie, de la Loi, du sujet, de l’objet, du prix, du risque, du crédit, des États, des opérateurs…).
Mais peut-être vous fais-je un procès d’intention et ne comprends-je pas que vous vous engagez dans le travail auquel nous invite Juan Nessy. Son commentaire me donne plein d’espoir. La discussion n’est pas enfermée dans des concepts figés dont les contre-réalités ne seraient pas discutables parce que nous nous refusons de sortir de tous les catéchismes que nous avons appris. J’ai l’impression que Juan Nessy entrevoit les réalités tout à fait différentes et beaucoup plus satisfaisantes que celles d’aujourd’hui auxquelles nous pouvons accéder si nous nous remettons à négocier un sens commun aux concepts par lesquels nous modelons la réalité.
Shizosophie, je ne vois pas pourquoi vous prenez le commentaire de Juan Nessy comme une charge. Je comprends qu’il vous reconnaît une capacité à démasquer les fausses libertés et les falsification du langage. Or, c’est bien ce dont nous avons besoin pour penser et dire autre chose avec le langage dont nous disposons. Si nous choisissons personnellement dans la discussion démocratique le sens des concepts que nous échangeons, je suis sûr que le risque de la réalité que nous expérimentons peut changer. La réalité peut échapper aux modèles où nous cherchons à l’enfermer par orgueil intellectuel et par désir de posséder l’intelligence d’autrui.
@Dissonance,
Vous me dites blessant. Je vous ai donc mal compris et vous prie de m’en excuser. Je vois dans vos nombreux commentaires que l’incompréhension que peut susciter mon langage est réelle et non feinte par une cupidité spéculative délibérée. Je vous ai vraiment pris pour un spéculateur compte tenu de la précision de votre remise en cause qui est intellectuellement très sérieuse. Vous évoquez mes contre-sens : cela signifie deux choses radicalement différentes dans le contexte actuel. Soit vous ne voulez pas que je vous comprenne ce qui me mettra toujours dans un sens qui n’est pas le vôtre (position spéculative fondamentale), soit nous ne vivons pas dans le même univers (position spéculative verbale) parce que nous avons des références culturelles trop différentes.
Il semble que nous soyons dans le deuxième cas ce qui signifie que nous puissions nous allier pour retrouver le langage de la démocratie. Ma démarche vient de la lecture de Comment la vérité et la réalité furent inventées. Paul Jorion y évoque un « coup de force » qui nous fait passer du Moyen Age à l’ère moderne où le monopole de la connaissance scientifique est arraché au pouvoir religieux pour tomber dans le champ de la science objective que les clercs ne peuvent plus contrôler. La réalité physique échappe à la réalité mythique transcendante pour tomber sous la domination de la réalité conceptuelle de l’objectivité. Ce que je comprends de la thèse de Paul (mais peut-être n’est-ce pas ce qu’il a voulu dire mais ce qu’il me convient d’y trouver), c’est que la réalité pensée dans le mythe, le concept et la matière passe par le langage par quoi l’homme transforme et informe la réalité concrètement perçue par sa sensibilité. Le coup de force de la fin du Moyen Age consiste donc à ré-assembler la réalité perçue par une réalité conceptuelle affranchie de la réalité mythique.
L’immanence de Dieu dans la création est remplacée par l’immanence du concept dans la nature décrite par la science. L’implication cognitive de ce coup de force est la fusion de la réalité physique et de la réalité conceptuelle : l’idée domine que le scientifique ne fait que décrire ce qu’il observe et n’invente rien. Cela signifie que le scientifique et le technocrate applique un protocole de connaissance totalement extérieur à lui-même qui ne justifie pas de réflexion morale ni de responsabilité personnelle. Tout cela débouche sur la crise spéculative actuelle fondée sur une apparence de « machinerie en pilote automatique ». Le principe en est que le sujet du langage n’a aucune responsabilité dans ce qu’il dit ni dans ce qu’il donne à comprendre. Et la liberté se résout en ploutocratie qui réduit tout à des prix d’objets non nommés et non discutables.
Cette manière de poser un vrai problème en posant une fausse question m’a paru tout à fait symptomatique d’une culture spéculative de l’impasse qui enferme tout interlocuteur pour le posséder. Vous voulez construire un mur droit. Très bien. Mais qui dit ce que « droit » signifie et dans quelle direction va la droite ? Avant de construire un mur droit dans une certaine direction, ne faut-il pas s’entendre sur un intérêt commun à construire un mur droit ? Et avant de s’entendre n’est-il pas nécessaire de se reconnaître comme sujets de négociation d’égale dignité à offrir et demander ?
L’accumulation d’imprécisions et d’approximations me paraît une nécessité du temps présent. Car la réalité conceptuelle est toujours imprécise et approximative par rapport à la réalité physique. Mais plus encore, c’est une nécessité du langage qui ne discute pas seulement l’expression du donné sensible mais l’impression des finalités humaines dans la vie politique, sociale et culturelle. Si on reconnaît à chaque personne l’autonomie de ses fins dans une société dirigée par un bien commun, alors la priorité logique de la discussion féconde va d’abord à la négociation du sens avant la définition du sens. C’est pourquoi je propose l’option qui n’est pas une mécanique mais bien une discussion par laquelle un acheteur et un vendeur s’entendent sur une même définition de leur intérêt réciproque à échanger et vérifient la valeur de leur accord en vendant la prime d’option à un tiers qui se porte garant de la réalisation de l’accord à l’échéance convenue.
Si vous demandez une définition immédiate des termes que j’emploie sans reconnaître mon intention, vous rendez tout accord pratiquement impossible entre nous car nous ne rechercherons pas le même sens dans les concepts que nous proposerons à la collectivité. Pour le moment, je vous propose une méthode de conciliation de nos fins personnelles, que nous puissions formuler en termes communs pour maximiser nos chances de les réaliser conformément aux voeux de chacun. Tout le discours ambiant consiste à exiger une réalité physique dont la répartition est ce qu’elle est sans être discutable afin de construire les concepts qui la justifie en la rendant objectivement non transformable.
Convenez-vous que notre liberté est risquée ? Convenez-vous qu’il ne soit pas possible de réduire le risque par l’intelligence si nous ne posons pas le concept du risque comme écart dans la réalité physique de nos finalités exprimées et négociées dans un langage d’option ?
@PSDJ
Sous réserve que je comprenne correctement ce passage, me vient en tête au moins contre-exemple de théorie mathématique – datant de la Renaissance si ma mémoire est bonne – qui est une pure invention du scientifique, totalement intérieure à lui-même (ils furent en fait au moins quatre à intervenir sur ce sujet):
Les nombres complexes, qui sont une extension des nombres réels matérialisée par une composante dite imaginaire. Ceux-ci, de par leur définition, ne peuvent d’aucune manière être issus d’une observation préalable, puisque leur domaine de définition s’étend comme je viens de le décrire en dehors du réel.
En somme, j’ai bien du mal à adhérer à votre hypothèse d’une quelconque fusion des réalités conceptuelles et physiques, du fait sans doute que ma culture essentiellement scientifique m’a plutôt conduit au constat inverse.
C’est d’ailleurs du fait même de cette divergence bien comprise que j’en suis arrivé à me désintéresser des sciences, qui me semblaient s’éloigner toujours plus de la réalité physique pour parvenir à expliquer cette dernière, au point qu’elles me paraissaient devenir littéralement inimaginables <- Cette tournure de phrase étant très alambiquée, on pourra la traduire par: Je me suis désintéressé des sciences quand je n'ai plus réussi à produire d'image mentale issue de la réalité physique qui me permette de les comprendre.
Ce à quoi je vais vous répondre quelque chose qui vous incommodera certainement mais qui n’en est pas moins vrai, au moins de mon point de vue: Je ne suis pas capable de reconnaître votre intention si je ne dispose pas d’une définition préalable des termes que vous employez, et ce d’autant moins si votre intention se matérialise dans des mots pour lesquels existe déjà un sens auquel vous ne vous référez pas.
Par exemple, si vous souhaitez désigner un chien mais que vous l’appelez chat, j’aurai pour ma part tendance à m’imaginer un chat et nous serons par conséquent voués au désaccord à moins que vous ne définissiez explicitement que dans votre paradigme, un chien s’appelle chat.
Sur ce, joyeux noël.
@PSDJ
dit-il au moyen d’un outil dont la technologie puise ses fondements dans le concept en question. Ça ne manque pas d’ironie.
Précisément, êtes-vous bien certain qu’il s’agisse d’un cas particulier? En l’occurrence, d’autres théories en dehors des mathématiques requièrent l’imagination du scientifique pour être fondées, l’observation ne pouvant suffire – ou n’entrant même pas en jeu dans le processus, selon les cas. J’en ai en tête au moins trois: L’héliocentrisme copernicien, le darwinisme, la relativité d’Einstein.
On pourrait sans doute en trouver encore d’autres mais tout ceci m’amène à me poser la question suivante: A partir de combien de contre-exemples est-on en mesure de considérer un modèle comme invalide?
@Dissonance,
Si vous évoquez les mathématiques, vous tombez juste sur le cas particulier qui illustre le mystère de la fusion de la réalité physique et de la réalité conceptuelle. Les mathématiques sont une pure réalité conceptuelle par finalité : ils n’ont pas pour finalité de connaître la réalité objective mais de fixer les règles de la connaissance objective du sujet. La matière régulée des mathématiques est par objectivité ni la forme, ni la fin, ni l’effet qui sont liés au sujet mais le concept de matière qui recèle l’objectivité abstraite du sujet déconnecté de toute extériorité à lui-même sauf la matière mathématique totalement abstraite et commune aux mathématiciens.
Vous êtes vraiment inspiré de parler des nombres complexes qui sont justement la théorisation conceptuelle de la réalité nécessaire et non probable, c’est à dire de la réalité parfaitement conforme à la matérialité conceptuelle sans qu’il soit possible d’en constater la réalité objective hors du sujet. La partie imaginaire du nombre complexe conceptualise la réalité mathématique imaginée par le sujet délibérément enfermé dans la logique pour ne subir aucune influence extérieure à sa capacité d’abstraction. L’imaginaire complexe est pure réalité conceptuelle hors de toute matérialité physique réelle mesurable.
Pour ne pas tomber dans l’indistinction de l’objet et du sujet, je propose de voir l’imaginaire mathématique comme une réalité conceptuelle aussi réelle que la réalité physique. La réalité imaginaire n’a par définition aucune présence objective dans la réalité conceptuelle si le sujet est sujet et non un objet fongible dans la matière physique. Vous avez donc tout à fait raison de contester la réalité physique de la réalité mathématique complexe et de signaler l’existence d’une science totalement séparée de la réalité physique et complètement produite par le sujet.
Ma proposition de séparation conceptuelle de la réalité physique et de la réalité conceptuelle est l’application de la cosmologie aristotélicienne pour justifier et protéger la liberté humaine responsable. La réalité spécifiquement humaine dans la réalité subjectivement objective git dans la réalité finale (causalité finale du réel). La finalité nous sort des déterminismes matériels de la physique et des déterminismes logiques de l’abstraction conceptuelle pour nous décider d’assumer notre liberté et notre responsabilité d’une humanité au-dessus de la physique et pas seulement dans la physique. La conséquence d’un tel choix qui n’est pas nécessaire du point de vue de la matière et n’est pas non plus une obligation formelle de la logique conceptuelle est l’effet incertain donc risqué de nos décisions dans un futur qui ne nous est pas objectivement mesurable.
Si je comprends bien ce que vous me dites de votre cheminement personnel vis-à-vis de la science, vous êtes prêt à adhérer à ma proposition de distinction radicale par la finalité entre le physique et le conceptuel. Par contre vous vous méfiez des beaux parleurs et me demandez des preuves de mes intentions par des définitions qui vous soient compréhensibles. Je vous livre comme promis ces définitions en lien HT. Lisez-les et réagissez si vous le souhaitez. Mais je crois que vous resterez sur une faim que je ne peux pas et ne dois pas combler. Vous êtes vous-même le sens des termes que vous adoptez ou n’adoptez pas pour exprimer vos convictions. Le sens de ce que vous dites et de ce que vous croyez vous appartient à vous et pas à moi. Je vous livre mes définitions à moi qui traduisent mes propres aspirations qui ne sont pas nécessairement les vôtres.
La réintroduction de la réalité finale entre la réalité physique et la réalité conceptuelle est la condition de l’existence du sujet en politique, économie et finance. Si elle détruit la capacité des sujets politiques et financiers à spéculer contre les citoyens (je crois que nous convenons que c’est ce qui se passe actuellement dans la réalité) elle renvoie chaque sujet de connaissance, donc chaque scientifique (des sciences dures ou des sciences molles) à ses responsabilités humaines dans la recherche du réel et dans l’application des techniques. Elle oblige chaque individu à assumer son état de citoyen et de personne en relation avec autrui. Le citoyen est obligé de se reconnaître acheteur ou vendeur d’options ; acheteur quand il fait confiance au vendeur en payant la prime de sa décision nominale et vendeur quand il doit produire l’effet d’une promesse de réalité subjective et objective. Il encaisse la plus-value de certitude à l’échéance de l’option à la condition de sa réalisation physique conformément au concept nominal négocié librement dans la transparence d’un marché régulé par la démocratie.
La restauration de la finalité humaine dans la vie démocratique de l’économie financière implique la philia, c’est à dire à la fois la concorde (restauration d’un état de paix assumé entre les hommes) et la confiance (restauration du crédit par l’engagement du sujet individuel). La confiance issue de la philia est un langage de transparence des fins humaines délibérément indéxées sur la découverte de la réalité par la société.
Joyeux Noël à vous Dissonance.
@Dissonance,
Nous sommes d’accord parce que nous parlons de la même chose et pas d’accord parce que nous ne parlons pas du même point de vue. Nous sommes dans la même réalité vue par les sciences physiques, communiquée par la même informatique par quoi nous dialoguons sur ce Blog et exprimée par la langue française que nous employons. Mais cette même réalité contient la différence de nos subjectivités. Cette différence à l’intérieur de la réalité ne vient ni de la matière physique qui nous distingue, nous individualise mais ne nous rend pas différents ; ni du concept puisque une même forme de conceptualité nous permet de réagir l’un à l’autre quand nous exprimons quelque chose que nous essayons de partager.
Ce qui nous différencie dans la même réalité mais nous distingue par la même causalité, c’est notre liberté personnelle de choisir nos centres d’intérêt. C’est ce que j’appelle la réalité finale sans laquelle il nous est impossible de vivre dans la même réalité sans être confondus entre ce que nous sommes au présent et ce que nous disons. Cette réalité finale ne s’observe pas au sens analytique de terme. Elle se constate si nous choisissons de la constater ; elle se nie si nous choisissons de la nier.
Nier la réalité finale propre à chaque sujet, c’est imposer sa propre réalité physique aux autres par la privatisation de la réalité conceptuelle. Vous gagner 1200€ par mois parce que l’économie conceptuelle que j’ai choisie dit qu’il est nécessaire qu’il en soit ainsi indépendamment de nos volontés. J’ai choisi une réalité que je vous impose par un rapport de force conceptuel déterminé par mes fins personnelles que je vous dissimule en les attribuant à la nécessité physique. C’est en cela que la réalité conceptuelle est réellement inventée par le sujet particulier. Le sujet invente toutes les réalités par le fait que toute réalité conceptuelle procède du choix particulier de son objet.
Einstein, inventeur de la relativité, résume le fondement de sa théorie en disant que Dieu ne joue pas aux dés. La cause de la théorie qui explique la gravitation par la masse, la lumière et le temps n’est pas le hasard d’une loi venue de nulle part qu’on se contente de découvrir mais bien le choix de l’observateur d’expliquer un futur prévisible par une modélisation intelligente du passé observé.
Réponse impossible sans précision de la finalité du modèle dont on parle et de l’objectivité des exemples qu’il produit. La validité d’un modèle est indéterminable sans l’explicitation des intentions du sujet qui le produit. Toute la captation organisée par la politique et la finance de notre réalité est fondée sur la négation de la subjectivité individuelle intentionnelle de la réalité conceptuelle. Einstein :
@ PSDJ
mais « regarder sans rien dire » n’est-il pas une façon de « faire le mal » également?
Moi, en sport-co, au concours d’entrée à l’UEREPS ils m’ont mis 3 / 20 , parce que en dessous , c’était éliminatoire….
Alors, si vous demandez une définition immédiate des termes que j’emploie sans reconnaître mon intention……. Eeeeeuhhh! bin…… Je me met à raisonner comme Dissonance.
Ma réponse à Dissonance vous fait-elle changer d’avis ?
Lexique d’écologie financière
…Pierre Sarton du Jonchay…Dites-moi si je me trompe …Le terme subjectif dénote ce qui doit être attribué au sujet pensant, l’Ego; et objectif ce qui appartient à l’objet de la pensée, au Non-Ego…Ces termes corrélatifs correspondent à la première et la plus importante distinction faite en philosophie; ils représentent l’antithèse originelle dans la conscience du soi et du non-soi…distinction qui, fait, implique toute la science du mental, car la psychologie n’est rien de plus qu’une détermination du subjectif et de l’objectif, en eux-mêmes et dans leurs relations réciproques.
@Idle,
Il semble que nous soyons d’accord.
J’ai plutôt l’impression inverse, celle d’une finance malade de ses concepts, de sa surcharge conceptuelle. Le patient risque de ne pas se relever très vite si on en rajoute encore quelques tombereaux. Surabondance de concepts qui ont ici deux gros inconvénients: i) fonction de dissimulation des vraies intentions (donner une apparence raisonnable à ce qui relève de la prédation – la langue absconse impressionne toujours les foules) ii) si bien encombrer le cerveau de l’observateur qu’il ne finit plus que par voir son concept. Clarté et simplicité seraient un progrès (c’était d’ailleurs aussi, je crois, le but de « L’argent mode d’emploi… »).
Tout » cela est bien dit, répondit Candide , mais il faut cultiver notre jardin. »
Chapitre XXX: Conclusion .
Tout est dit ! Ni dieu ni maître, d’accord, mais là tout de même, respect.
Cultissime !
Lexique d’écologie financière
Extrait :
« Effet
Conséquence dans la réalité de l’action du sujet sur l’objet. L’effet produit le sujet distinct de l’objet. Il permet l’expression du changement d’état dans le temps d’un même objet de fins formées dans la matière. Il relie la métaphysique du sujet à sa réalité physique subjective et objective. L’effet est relation entre le langage et la réalité qu’il désigne. L’efficience est la réalité de l’effet pour le sujet. La négation ou l’ignorance de l’effet enferment le sujet dans l’idéalisme et le matérialisme. Le sujet privé d’effet est privé de réalité. Sans effet, l’exercice totalitaire de l’intelligence détruit la vie. »
Comme le subjectif est ce qui est à l’intérieur et l’objectif ce qui est à l’extérieur, la relation commence à apparaître avec l’évolution du principe astral…car l’identité purement physique est si entièrement une dans la nature qu’on ne peut guère considérer ses différentes formes comme ayant entre elles une telle relation…Cependant il existe probablement sept aspects dans la nature physique au-dessous de l’astral, comme en témoignent la terre, l’eau, l’ait, le feu etc…et la terre peut-être en vérité objective à l’air.
Les distinctions qui sont si évidentes, d’organique, inorganique etc…sont réellement des manifestations différentes des principes supérieurs qui pénètrent les formes…Mai, c’est au moment du développement du principe astral que la relation apparaît; ce principe est subjectif par rapport au corps physique, et ce dernier est objectif par rapport au premier.
En relisant ces deux phrases de votre billet :
« La réalisation du lien recherché par l’économie réelle entre un objet concret et son prix anticipé est laissée à la libre appréciation des opérateurs financiers. Ils se mettent donc à développer librement des produits qui leur permettent de jouer sur le prix de la relation non définie entre le prix de la réalité physiquement objective et le prix de la réalité financièrement objective. »
J’aurais plutôt terminé la dernière phrase par : « et le prix de la réalité financièrement subjective. »…Puisque quelle ne possède pas de réalité objectivement physique…Enfin cela reste objectivement très subjectif.
Votre remarque souligne que la finance complète est la relation construite entre l’anticipation conceptuelle subjective de la réalité et la réalité objective physique à terme.
Pierre Sarton du Jonchay dit :
1 janvier 2011 à 16:54
Votre remarque souligne que la finance complète est la relation construite entre l’anticipation conceptuelle subjective de la réalité et la réalité objective physique à terme…Yes, isn’t it?…
http://www.youtube.com/watch?v=6chMjxZ3cHg&feature=related
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