« Je m’efforcerais d’avoir un dialogue honnête et de rester fidèle à mes principes. » kr kr kr
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« Je m’efforcerais d’avoir un dialogue honnête et de rester fidèle à mes principes. » kr kr kr
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94 réponses à “A PROPOS DE FREDERIC LORDON, CAPITALISME, DESIR ET SERVITUDE, MARX ET SPINOZA, par Jean-Luce Morlie”
Crapaud Rouge, j’aimerais bien lire de votre plume une démolition étayée du Discours sur la *Servitude Volontaire »
Vous semblez très remonté.
Merci peut-être
Je crois qu’on va bien se marrer…
Quant on pense que ce petit sarladais impudent de la Boétie avait 18 ans quant il a pondu ce texte extraordinaire en plein cœur des guerres de religion…
Bon courage crapaud.
Je retiens cette phrase qui pour moi contient une vérité tellement peu avouée et avouable :
« nous restons soumis parce que nous sommes animés des mêmes passions mauvaises dont nous chargeons le tyran, ses sbires, et le concierge, de nous en redistribuer les petits bénéfices »
On ne peut rendre plus juste le système qu’en se changeant soi-même, chacun autant que nous sommes. Mais « les petits bénéfices » sont souvent tellement nécessaires que la prise de conscience de sa servitude volontaire ne débouche que sur des mots ….que l’on vend parfois pour un certain prix et la boucle est bouclée sur ces « petits bénéfices » supplémentaires.
En n’oubliant pas que ce qui corrompt est ce que l’on adjoint à la chose et qui en modifie (en l’altérant) la qualité initiale. Mais quelle est donc cette qualité initiale ? Ce ne peut être qu’un postulat (l’éthique par exemple) car il n’existe rien qui soit immanent.
Comme c’est « zoli » les mots à la parade de M. Morlie.
C’est zoli comme un parapluie sur une table d’opérations (financières bien entendu).
Comme l’a écrit l’un des premiers commentateurs, la bûche !
Sans la crême.
Cela relève des études sur le charisme… mais dans la mesure où elle ne donne pas prise sur le phénomène, en effet cela ne sert à rien !
Je suis effaré par les réflexions primaires et marquées par l’esprit de système cher à Ionesco, engendrées par ce superbe billet de Morlie reprenant le Discours de La Servitude Volontaire qui tape pourtant très juste avec La Boétie contre les limites du discours de Lordon que chacun, me semble-t-il, peut ressentir en son for intérieur, au delà et sans doute à cause de la radicalité supposée de ce discours lordonien – en tout cas brillamment et véhémentement apprêtée.
Preuve supplémentaire de la validité, de l’efficience, du caractère visionnaire, quasi prophétique, et en tout cas formidablement (en substance, « à faire peur ») moderne de ce texte d’un jeune homme de 18 ans écrit sous régime absolutiste et en pleines guerres de religion (8 tout de même en France dans la deuxième moitié du XVIè siècle…)…
Je précise que je tiens le Discours de la Servitude Volontaire pour le plus grand texte politique français jamais écrit, le plus visionnaire, au même titre que le Bateau Ivre de Rimbaud dans le champ poétique (17 ans pour Arthur, 18 pour Étienne…).
Certains seraient bien inspirés de lire ou relire Clastres – lui aussi disparu trop jeune !– sans parler de Montaigne qui, on l’a oublié, voulait faire de ses essais un écrin pour le Discours de la Servitude de son ami Etienne, mais qui recula finalement, de peur d’être classé parmi les calvinistes qui avaient déjà (opportunément… et avec une pertinence politique certaine, dans le sens machiavélien, eux...) repris le texte à leur compte pour étayer leur combat politique contre les papistes.
Pour Clastres, la Boétie pose deux questions : D’où sort l’État ? et Comment le renoncement à la liberté peut-il être durable ?…et Clastres, en anthropologue, en pose une troisième : Comment les sociétés primitives parviennent-elles à empêcher la division de la société qui permet l’émergence du chef dans son acception moderne puis de la forme évoluée de l’autorité coercitive constituée par l’État, garant des divisions et des inégalités bien plus que le contraire ?
J’en conviens, on sort sacrément d’une vision marxiste ou hégélienne…
La liberté n’est pas limitée par une condition mais pose une condition préalable : non pas « ma liberté s’arrête là ou commence celle des autres » mais commence là ou commence celle des autres. Les deux principes de liberté et d’égalité sont liées dès l’origine. L’une est impossible sans l’autre. L’une ne peut pré-exister à l’autre. Ce ne peut être ou l’une ou l’autre, mais mais ni l’une ni l’autre ou les deux. Et Clastres a montré que les sociétés primitives (en l’occurence les Guayaki ) sans État étaient d’abord des sociétés contre l’État. Mauss a montré que la pensée sauvage ne concevait pas la neutralité et donc si des sociétés sont sans État, c’est qu’elles sont contre l’État ou ce qui le prédétermine. Elles s’opposent à tout pouvoir qui soit séparé d’elle. Le chef n’est qu’un serviteur habillé d’un peu de prestige.
Proudhon (Qu’est ce que la propriété) : « La liberté est égalité… hors de l’égalité, il n’y a pas de société. La liberté est anarchie, parce qu’elle n’admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l’autorité de la loi, c’est-à-dire la nécessité. La liberté est variété infinie, parce qu’elle respecte toutes les volontés dans les limites de la loi… La liberté est essentiellement organisatrice. »
Clastres dépasse l’opposition conventionnelle du débat politique qui consiste à revendiquer l’égalité d’abord ou la liberté d’abord. Débat illusoire qui range, de fait, les anarchistes radicaux aux cotés des idéologues libertariens du capitalisme, les libertaires avec les libéraux, voire qui les confond totalement dans le prisme individualiste.
Lire, relire, rerelire, rererelire… le Discours de la Servitude Volontaire.
(Clastres)
Bonsoir,
je suis en accord avec vous.
@vigneron: entièrement d’accord. Je suis justement en train de découvrir Clastres, c’est excellent.
Juste un bémol, dans la dernière phrase: les anarchistes radicaux ne séparent pas liberté et égalité, au contraire. D’ailleurs, vous citez Proudhon qui est un penseur classique de l’anarchisme radical, et on peut tout aussi bien dire que Clastres en est un aussi. Votre commentaire est ici tout à fait dans la ligne de pensée de l’anarchisme. Un exemple ici.
@Moi
Bien d’accord, je me suis mal exprimé et m’en étais d’ailleurs rendu compte en me disant qu’il y en aurait bien un qui relèverait l’ambiguïté (Moi par ex…), mais on aura compris que je voulais relever le paradoxe produit par le discours politique classique opposant partisans de la liberté à ceux de l’égalité, qui range les libertariens avec les libertaires de gauche et nomme ou permet de nommer anarcho-capitalistes des Rothbard, David Friedman ou Lemieux, des ennemis patentés de Proudhon, Malatesta, Bakounine, Kropotkine ouReclus…
@vigneron: tout à fait. Désolé d’avoir relevé l’ambigüité. 😉
vigneron, je ne comprends pas comment l’on peut citer Clastres et Mauss qui témoignent de l’existence de sociétés contre l’Etat, et tenir « le Discours de la Servitude Volontaire pour le plus grand texte politique français jamais écrit, le plus visionnaire, au même titre que le Bateau Ivre de Rimbaud dans le champ poétique« . Que son titre soit un oxymore ne vous intrigue donc pas plus que ça ? Pourquoi oubliez-vous dans cette circonstance votre habitude de citer des cas vécus ? Invoquer un seul cas de servitude réelle suffit pourtant à vérifier qu’elle ne saurait être « volontaire ». Le Discours n’est pas « visionnaire », vigneron, ce n’est qu’une vision, une « illumination » poétique. Comme je l’ai déjà dit sur ce blog, cette « servitude » ne semble « volontaire » que parce que les résistances ont été oubliées, littéralement refoulées. Cette idée de « servitude volontaire » n’est jamais qu’une contribution inconsciente à son idéalisation, dans le droit fil de l’idéologie chrétienne.
@crapaud
Je vais pas relancer le débat sur la servitude volontaire, dont Paul a bien dit vendredi qu’il était certes intéressant, mais aussi vain et même dangereux, ici et maintenant, quand les pressions pour imposer toujours plus de servitude et d’inégalité comme toujours moins de liberté sont plus forte que jamais. On est d’accord.
Il n’empêche que la thèse de La Boétie reste valable et qu’elle appelle, vous l’aurez noté, à un tout autre type de réactions ou d’actions que le simple débat politique en démocratie plus ou moins sociale-libérale ou que le combat syndical conventionnel de pure préservation de fragiles acquis ou de rente corporatiste, exemple parfait de servitude volontaire.
Mais quand on me dit « Que son titre soit un oxymore ne vous intrigue donc pas plus que ça ?« , ben si bien sûr que ça m’intrigue et comme j’ai la fâcheuse tendance à ne voir un intérêt que dans les questions paradoxales et les réponses paradoxales, ça m’intéresse et ça me parle, oui.
ps : Clastres était tellement inspiré par La Boétie qu’il parlait même d’Amour de la servitude » ! Pensez donc ! Et qu’il reprit son terme de l’Innomable pour nommer l’État, garant des divisions et des inégalités par le pouvoir de maintenir l’ordre que le monopole de la violence légitime lui confère. État, Innomable donc, qui marque pour lui la rupture radicale entre les sociétés contre l’Etat (les Guayaki par ex, volontairement anarchiques en fait) et les sociétés à État (les nôtres, volontairement serviles…) , entre les sociétés qui refusent et les sociétés qui acceptent, et même désirent l’Innomable.
Clastres à refusé de considérer avec les anthropologues classiques que les sociétés primitives ne comporteraient pas de sphère politique ou avec les marxistes « crypto-évolutionnistes » qu’elles n’étaient finalement que des sociétés abritant le germe des rapports de domination capitalistes.
Mais bon, les approches anarchistes, anthropologiques ou autres, ont toujours des soucis avec ce beau monde…
« Il est hors de doute que seule l’interrogation attentive du fonctionnement des sociétés permettra d’éclairer le problème des origines. Et peut-être la lumière ainsi jetée sur le moment de la naissance de l’État éclairera-t-elle également les conditions de possibilité (réalisables ou non) de sa mort. » (Pierre Clastres, Recherches d’anthropologie politique 1980)
à propos d’oxymore, n’oubliez pas de relire la préface de Paulhan à « Histoire d’O » et si vous ne connaissez pas le droit européen sur la servitude volontaire, il a aussi ceci, instructif sur le raisonnement juridique :
http://www.idhc.org/esp/documents/Identidad/TEDH/KA_AD_Belgique.pdf
vigneron, juste merci pour votre réponse. J’ai beaucoup apprécié que les paradoxes vous intriguent tout comme moi. (Là où ça cloche il y a quelque chose à comprendre.) J’ai beaucoup apprécié aussi de découvrir que l’origine de l’État est un peu mystérieuse. (Je ne m’étais jamais posé la question.) Mais pas non plus envie de poursuivre ce débat, faudrait que je lise Clastres pour commencer, et La Boétie lui-même…
Rosebud1871, c’est bien aimable à vous de me présenter ce texte fort intéressant mais, désolé, je n’ai pas le courage de me plonger dans tous les détails des articles 6 7 et 8 de ne je sais déjà plus quoi. Nous sommes d’accord sur le fond : la servitude ne peut être volontaire que par masochisme.
@ Crapaud rouge, art 6, 7 et 8 de La Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ou Convention européenne des droits de l’homme, dont nous dépendons depuis les années 50. C’est très sérieux ! Quant à « la servitude ne peut être volontaire que par masochisme » c’est de l’a peu près, puisque les trois termes ouvrent chacun un gouffre de questions qu’on a vite fait de boucher mais qui n’empêchent pas les fuites. Et je comprends que face à un gouffre on puisse ne pas avoir envie de s’y fourrer ! Mon grain de sel portait sur la notion d’oxymore, qui malgré son apparence logique se révèle parfois aussi cache misère que la tautologie.
La meilleure preuve de la validité du texte la Boétie, et donc de celui de Morlie, ne serait-elle pas le quasi unanimisme manifesté par les augustes commentateurs de ce blog contre lui ?
J’oubliais, relisez le rhinocéros de Ionesco aussi. Dans les temps qui viennent – qui sont déjà là plutôt, je vois de plus en plus de cornes qui poussent – ça pourra pas faire de mal…
Qui ne dit mots consent, Vigneron.
Je ne peux me frotter avec les augustes unanimistes……..
On est pas sérieux quand on a dix-sept ans.
« « La colère d’Achille, de ce fils de Pélée, chante-la-nous, Déesse… » »
« une forme d’océanité »
vous travaillez vos symboles mr morlie^^ :
« Pélée (en grec ancien ΠηλεÏÏ‚ / Pêleús) est le fils d’Éaque, roi d’Égine, et de la nymphe Endéis (fille du centaure Chiron).
La déesse Thétis est si belle, que tous les dieux (et notamment Zeus et Poséidon) la convoitent. Cependant ils y renoncent, car Prométhée leur annonce qu’elle donnera naissance à un fils supérieur à son père. »
« Dans la mythologie grecque, les Néréides (en grec ancien ÎηÏείδες / Nêreídes ou ÎηÏηίδες / Nêrêídes au singulier ÎηÏείς / Nêreís ou ÎηÏηίς / Nêrêís, de νÎειν / néein, « nager ») sont des nymphes marines, filles de Nérée et de Doris. »
Au nombre de cinquante, elles forment le cortège de Poséidon. Elles sont représentées comme de belles jeunes filles à la chevelure entrelacée de perles. Elles sont portées sur des dauphins ou des chevaux marins, et tiennent à la main tantôt un trident, tantôt une couronne ou une Victoire, tantôt une branche de corail. Quelquefois on les représente moitié femmes et moitié poissons.
Certaines Néréides sont célèbres, telles Amphitrite, épouse de Poséidon, ou Thétis, mère d’Achille. » « Mère de sept fils, elle les plonge dans le feu pour les défaire de leur nature mortelle. Six n’y résistent pas, Achille, le septième, est sauvé par son père. Par la suite, elle se consacre à son fils, tentant de le préserver (en le plongeant dans le Styx, selon certaines traditions) et de l’empêcher de partir à Troie, où elle sait qu’il mourra. Bien qu’elle lui ait expliqué le choix qui l’attend (vivre vieux et inconnu, ou mourir jeune mais glorieux), elle échoue. »
« Chiron est le fils de l’océanide Philyra, fille d’Océan, et du Titan Cronos
Le nom de Chiron est issu du grec ancien ΧείÏων / Kheírôn), dérivé du mot grec Kheir qui signifie main, il peut être mit en relation avec les Dactyles, (doigts), anciens maîtres de l’art de la métallurgie et des guérisons magiques dans la mythologie grecque. Cette racine étymologique évoque aussi l’habileté avec les mains, et pourrait être liée aux compétences de Chiron en chirurgie.
Il épousa Chariclo qui lui donna Endéis, mère de Pélée. C’est lui qui éleva Pélée, il le protégea contre la brutalité des centaures du mont Pélion et, plus tard, lui donna des conseils sur la façon de séduire Thétis. Aussi est-il naturel que Pélée lui ait confié l’éducation d’Achille, le fils qu’il avait eu avec elle.
Grâce à son savoir, Chiron fut le maître d’Asclépios, de Jason et d’Achille à qui il enseigna les arts de la musique et de la guerre, la cynégétique, et même la médecine et la chirurgie[6], de nombreux autres héros furent aussi ses disciples. » des titans à la guerre…çà me rappelle le titanic^^ . et ce 6*600*6000… La Boétie pensait il à qq un en particulier… curieux qu’il ait « sauté » le 60…
hors mythologie… vous faites un emploi abondant de l’affect spinoziste (comme lordon, ce qui expliquerait votre ellipse?) sans son complément : conatus et surtout puissance… ces deux dernières pièces vidant de sens la notion de bien. ce qui expliquerait aussi votre ellipse et surtout celle de Lordon (je ne vous vise pas^^) . de plus, l’effacement de la notion de personne (individu), que cela implique, si je la comprends chez Lordon vu ces opinions politiques, chez vous, je ne sais que penser.
je respecte profondèment la pensée de Spinoza tant qu’elle ne parvient pas à un niveau où elle organise les groupes humains. ce triste point 1 par exemple. en l’appliquant à la lettre, le travail peut facilement commencer à 12 ans, voire avant, puisque c’est le droit de subsistance n°1. avoir la grippe ne vous prive guère de travailler déjà aujourd’hui. ou selon le bon vouloir des marchés, comme aujourd’hui, un salaire non suffisamment rentable sera déplacé. à part répéter croissance=intérêt commun…
« Pourtant, la Raison constituante serait incomplète si elle ne rendait pas compte des affects qui la portent. Sommes-nous démocrates dans le ventre comme nous le serions dans la tête ? L’usage du dialogue comme explicitation du rapport de force ne va pas sans pathos. Ne faut-il pas, comme le rappelle Jorion, faire la différence entre l’intellect du citoyen et les sentiments qui l’animent ? Le temps se couvre, peut être aurions-nous intérêt à devancer les trajectoires de nos affects pour poser nous-mêmes quelques paratonnerres, ou deviner ceux qui manœuvrent dans de nouveaux champs de captation de la « bonne gouvernance » » …
« affects qui manoeuvrent dans de nouveaux champs de captation de la bonne gouvernance ». je ne comprends pas. dans l’ensemble vous proclamez prendre en compte les affects (sentiments ne serait il pas plus appropriés concernant ce dont vous parlez, à distinguer des émotions et des pulsions…?) pour que la « Raison » soit complète (en passant, c’est très impropre : c’est l’esprit qui est complet qd la raison se joint aux sentiment…), pour ensuite inciter le lecteur à se débarasser des ses affects, les meilleurs étant balayés avec les pires dans le sac de « pathos » : »Pathos est un mot grec qui signifie « souffrance, passion ». » . vous ne trouvez pas cela réducteur?
« Chez Aristote
Le pathos désigne un des trois moyens de persuasion du discours dans la rhétorique classique depuis Aristote
Tandis que le pathos est une méthode de persuasion par l’appel à l’émotion du public, l’èthos renvoie sa force de persuasion à l’intégrité de l’orateur. »
mes questions vous dérangent t elles? si vous me répondez oui, je laisserez votre rhéthorique tranquille…
cordialement
Le Discours de la servitude volontaire ou le Contr’un, écrit à 18 ans comme le rappelle Vigneron, montre que la valeur…n’attend pas le nombre…
Le contr’un, ou contraint, le tous contraints, le tous contre un, le tous pour un, le un pour tous, le tous par un, le tous parrains, le parrain pour tous… pourquoi tu tousses tonton disait Fernand sans penser à la tontine…
« Tous » et « un » sont des productions historiques, logiques, philosophiques, mais pas si simple cette fabrique de l’unité irréductible ou de la collection complète. Il existe des langues où aucune première personne du singulier n’est proférable, possible. Quelle peut donc être la pensée d’un tel péquin établis dans son clan à propos de la notion d’ego que des siècles de penseurs ont labouré avec je, moi, soi, lui, auxquels il a fallu en plus rajouter du « même », moi-même, soi-même, lui-même. Le « un » fait nombre à lui tout seul dans ses déclinaisons. Et le « nous » ce chair nous, à l’occasion qui parle en chaire, en majesté, en communauté scientifique, en porte parole comme il y a des porte flingues, ce nous hôtelier de la foule des uns…
La Boetie, c’est très antérieur à ce qui nous gouverne hic et nunc, ce machin de la démocratie, ou de temps en temps, chaque un vote pour celui ou ceux qui vont le gouverner ensuite, c’est-à-dire auxquels il sera soumis. Les sous mis à gauche ou à droite n’ont pas la réputation d’offrir les mêmes intérêts.
Lordon, pas lu, pas pris le temps, il offre l’avantage du radical, prendre les choses à la racine, saisir les banques par exemple, je n’en sais guère plus.
Dès que la mission des élus est promulguée, chaque un se retrouve sous-missionnaire, fut-ce à son corps défendant. Principe de la machine démocratique, se soumettre à la volonté générale dans sa définition de majoritaire, donc même les opposants.
Tout le monde peut se tromper, dit la sagesse populaire, tous peuvent se tromper, chaque un peut être trompé aussi, d’où le problème de la boussole et du sextant quand il s’agit de définir sa position, de faire le point. Faire le poing levé est un parti pris dans l’offre politique contemporaine qui n’existait pas pour La Béotie, plutôt pris dans les affrontements cléricaux dogmatiques de son époque et le référentiel féodal + monarchie de droit divin.
Le souci parental trivial de nos jours est de faire pareil pour chaque chérubin. Incidence de 89 sur la façon de répartir équitablement les richesses familiales. A Noël pas de cadeaux disproportionnés pour la même classe d’âge, de l’égalité pour éviter toute discrimination pour parer à l’envie, la rivalité, la jalousie, alors que la fraternité est de mise. C’est officiel, les parents n’ont pas de préférence, ils sont pour l’égalité. Ça ne marche pas au dire de ceux qu’ils gouvernent. Ce qui ne justifie pas que déporter les impasses du traitement familial même pris dans les rets du fonctionnement macro ou maquereau économique soit la bonne approche, mais au moins elle témoigne de l’incidence des doxa sociales sur le nucléaire familial.
Quand je lis : « l’ontologie de la valeur par le prix comme rapport de force – appelle à « maximiser le dialogue comme vérité des rapports et des enjeux » je ne suis pas sûr que le terme « ontologie » convienne si la valeur n’a d’autre valeur que le prix comme effet des rapports de forces.
Parce que l’ontologie, c’est du lourd, du béton, du socle, de la base, de l’être de la valeur quoi, donc si celle-ci n’a d’autre consistance que les effets – nombreux – des rapports de forces, alors elle possède une légèreté évanescente car réductible au prix lors de la rencontre économique ponctuelle de l’acheteur et du vendeur.
En quoi consistent les ressorts d’assujettissements aux règles sociales fort complexes dans nos sociétés complexes ? à part lister tous les malentendus des jeux entre offre et demande depuis le nourrisson jusqu’à au moins l’âge de raison, tenus par toutes les formes d’éducateurs au sens large, soit d’interlocuteurs ayant ou pas fonction d’autorité définie comme t-elle, je ne vois pas bien ce dont il pourrait s’agir.
La discipline sphinctérienne, comme soumission à la demande et au désir de l’autre témoignent bien des limites de la liberté du moutard, qui plus tard en rébellion ne manquera pas d’emmerder à l’occasion tous les chefs qui voudront le contraindre à se soumettre à leurs règles, ou à leurs caprices.
Il est clair que le fonctionnement de l’entreprise laisse à sa porte une bonne partie du jeu démocratique avec procédures d’appel, de tiers etc.
Il m’est arrivé au cours d’un salariat d’être convoqué à un entretien préalable au licenciement. Celui qui se prend pour l’employeur (une personne morale) et qui n’en était que le représentant a pu me dire : « Vous avez à vous soumettre à l’autorité à laquelle vous êtes soumis. Vous n’avez pas à refuser de vous soumettre. C’est une insubordination et un motif de sanction disciplinaire ».
L’autorité, à laquelle chacun a longtemps été soumis était celle du chef de famille : le pater familias, aujourd’hui disparue pour cause d’égalité. Ce n’est pas sans incidences dans l’organisation de l’autorité, de sa stabilité, de sa transmission. Toute figure politique est-elle décollée des ombres des autorités familiales, paternelles ou maternelles avec lesquelles chacun reste maqué ? Le succès d’un certain nombre d’imagos dirigeantes anciennes incline à ne pas le laisser croire. L’actuelle pipolisation pipeaulisation aussi de la scène politicienne en serait un des formes familialistes. En quoi est-il toujours indispensable que les fonctions politiques soient assurées par des êtres singuliers ? Ça ne décolle pas du chef de horde et de la Brüderschar, la bande mythique des frères, chers à Freud. Bon j’abrège, pas certain d’être resté dans les clous du « billet » malgré sa richesse dans ses pseudopodes, et des parties critiquables…pour une autre fois ?
Jacques Attali: « les financiers ont raison de ne pas se gêner »
http://www.slate.fr/story/32107/jacques-attali-les-financiers-ont-raison-de-ne-pas-se-gener
Merci de cette analyse…
La Boétie et sa « servitude volontaire » en prennent un coup dans les dents avec ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie, non ? Mais le peuple ne peut pas être tous les jours au créneau, c’est une dépense considérable d’énergie qui sera, une fois le calme revenu, redirigée vers les fourneaux. Ainsi le peuple « tournera le dos » au pouvoir, en viendra à ne pas pouvoir résister à un autre dictateur, (ce qu’est Sarkozy dans son principe, heureusement que nos institutions lui font barrage), et l’on parlera de « servitude volontaire ».
@ Crapaud Rouge.
Si le peuple vont parti du « contrat social » ils sont tous les jours au créneau, pas que en Tunisie, même en France/Europe ça sera indispensable, non? 😉
Les institutions nous protègent contre la dictature, oui, mais si les institutions sont intégrer dans la dictature de pouvoir politique, économique et juridique, qui va nous le dire? (Que à lire avec un clin d’oeil)
Comme en Tunisie, le peuple qui s’étaient trop longtemps exclu du contrat social?
Lordon sort du crade