LA RÉALITÉ : UN MOT POUR DEUX CHOSES DIFFÉRENTES, par Jérôme Grynpas

Billet invité

Dans « La révolte sans la solution », j’ai tenté de montrer qu’il n’y a pas de société sans  idéologie et que, dans l’incapacité d’en trouver  une – ouvrant des voies nouvelles – nos indignations, nos révoltes sont sans solution. D’où, dans un second papier : « décroissance de la démocratie », ce constat : un sentiment généralisé d’impuissance, jusqu’aux niveaux les plus élevés de décision, qui humilie l’institution démocratique. Aujourd’hui, je me propose d’inventorier la nature intellectuelle de cette impuissance. A mon sens, elle tient à une confusion sur le concept de réalité.

Faire preuve de réalisme, voilà une vertu chaudement recommandée depuis l’origine des temps. Ceux qui participent au pouvoir, à toutes les formes de pouvoir, n’ont que ce mot à la bouche. Ils estiment  posséder l’argument irréfutable : c’est la réalité… vous ne pouvez que vous soumettre ! Or le terme est ambigu, car il recouvre deux domaines différents.

Il y a, d’une part, les faits de nature (tant physique que biologique). Notre rapport à ces phénomènes consiste à toujours mieux appréhender/approfondir leurs lois (science) pour nous en servir (technique). Là, un fait est un fait même si, parfois, il semble ne pas correspondre aux critères habituels de perception de la réalité (voir la physique quantique). D’autre part, il y a les artefacts humains : des silex taillés aux satellites, du totémisme aux grandes religions ou aux systèmes philosophiques, de la métrique poétique à la théorie des ensembles, du troc à la financiarisation de l’économie, des coutumes tribales aux constitutions démocratiques, etc. Ici, tout est activité, plus ou moins consciente, des humains en société. Ces artefacts sont mouvants, non permanents. Ils connaissent des hauts et des bas. L’explication de leur accélération ou de leur apparente immobilité, de leur avancée ou de leur déclin tient à l’idée que nous nus faisons de la nature de la réalité des artefacts qui nous entourent. Soit, tout se passe comme si notre acceptation de l’évidence naturelle déteignait sur l’idée que nous nous faisons des « réalités » tant sociétales qu’individuelles. Alors, nos actions nous apparaissent comme des gesticulations sans prise véritable sur le « réel ». Soit, nous avons la conviction que nous  pouvons maîtriser le présent en fonction d’un avenir souhaité … même si nous peinons à définir les grandes lignes de cet avenir.

Que de portes ouvertes n’enfoncez-vous pas, dira-t-on. Certes ! Il n’en reste pas moins, par exemple, que pour beaucoup parler de la mondialisation, c’est parler d’un fait au même titre que s’il s’agissait de la succession du jour et de la nuit. Autrement dit, ce phénomène (ainsi que d’autres artefacts), est vu/pensé en surplomb de toutes nos velléités d’action. Accablés par l’idée de réalité et ses conséquences, nous ne croyons pas à notre capacité d’en changer. Au mieux, nous tâchons de nous en prémunir de la même façon qu’on se prémunit contre un tremblement de terre.

Le pouvoir, sous toutes ses formes, conserve une bonne part de son autorité parce qu’il fait accepter comme semblables aux réalités physiques/biologiques, les idéologies et les institutions qu’il produit … depuis la nuit des temps et qu’il a intérêt à conserver en état. De son côté, paralysé par une sorte de réalisme primaire, l’individu reste spectateur lors même qu’il manifeste son indignation, lors même qu’il tente de rectifier tel ou tel aspect de la société. Il a conscience que ce qu’il fait est tout de surface. Il soulage sa conscience sans pouvoir changer la société… d’où scepticisme et mal-être, d’où le succès des bonnes œuvres et le hargne envers les idéologies.

Il ne s’agit pas, pour autant, de nier l’évidence concrète de ces artefacts. Il faut l’étudier pour en comprendre le cheminement, pour en jauger ce qui nous paraît acceptable et ce qui ne l’est pas. Et comment et dans quel sens en changer puisqu’il ne possède pas l’immutabilité de la réalité physique. Soyons historiens, sociologues pour être des politiques, sinon c’est retourner l’effort intellectuel contre ses finalités propres.

Bref, tant que nous confondrons sous un même vocable la réalité naturelle et le moment actuel du devenir humain, nous seront impuissants… rationnellement.

Les grandes mutations ont toujours été précédées par un intense travail idéologique et non par une levée rageuse de « petits poings impuissants » comme le disait François Mauriac. Qu’il s’agisse de la sortie d’Egypte, de la naissance du confucianisme et de Bouddha, de l’apparition du christianisme à l’irruption de l’islam, de la Réforme à la révolution française et au marxisme, etc.

Les idéologies ne sont pas  mortes, mais une – le capitalisme – est largement dominant. Il ne s’agit pas d’une réalité naturelle mais d’un artefact. Il faut en changer, si on pense qu’il n’est pas la solution. Il est déliquescent, mais tant qu’on n’a rien à mettre à la place de façon politiquement acceptable pour une masse significative de citoyens, on ne pourra pas le conduire au cimetière.

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164 réponses à “LA RÉALITÉ : UN MOT POUR DEUX CHOSES DIFFÉRENTES, par Jérôme Grynpas”

  1. Avatar de rodj
    rodj

    La MCR de mioara c’est pas plug & play pour la majorité d’entre nous bien que ce soit sans aucun doute très très intéressant mais je tire la langue dessus au bout de cinq pages.

    en attendant de digérer le kuglof je propose la pratique quotidienne de la « BRE »
    Bienveillance, Respect, Entraide
    même si c’est plus à notre portée ce n’est pas évident d’en faire une pratique évidente et ça me parle plus facilement, pour vivre ensemble, que Liberté, Égalité, Fraternité.

    Le pouvoir, sous toutes ses formes, […] qu’il a intérêt …

    ça c’est un goulot d’étranglement dans la pensée Humaine: le Pouvoir et son Intérêt
    l’intérêt du pouvoir. comment se servir de ces choses là (dans la perspective d’une civilisation où chacun aime vivre)

    1. Avatar de Tigue
      Tigue

      Ce n’ est pas Plug And Play, de même que la prose de PSDJ.
      Mais compte tenu de la Balèzitude quasi surnaturelle des mecs d’ en face, il faut relever d urgence le niveau bovin moyen de nous autres, ne serai-ce que pour ne pas foncer tous ensemble en direction de leurs chiffons rouges et de leurs enclos conceptuels carrés, mais plutôt leur offrir un beau maquis fractal ingérable.
      Si au moins on les ralentit, ils perdent.

    2. Avatar de CiaO
      CiaO

      je vais dire une bêtise, mais tant pis :
      Je suis le pouvoir, et tu es l’intérêt .

      c’est du plagiat du cep et des sarments. au moins cela nous ouvrirait la perspective de croitre selon le sujet ( qui retrouve son capital initial dans l’intérêt du tu )

      1. Avatar de rodj
        rodj

        mais moi aussi je penses que je suis « Je » et que tu es « Tu » 😉
        et le « tu » est sans voix !

        Galère tout ça …

  2. Avatar de Kerjean
    Kerjean

    L’auteur semble oublier que le christianisme a mis trois siècles à s’imposer. La réforme un siècle.

    On peut voir une autre lecture: remise en cause de la légitimité d’un système, maturation, tentatives de remplacement et avènement d »un nouveau.
    L’Empire Carolingien est rapidement remis en cause du fait des succession affaiblissantes(pas de primogéniture), l’Empire est remis en cause par les successeurs même qui se décrédibilisent dans des guerres pendant que les populations sont assaillies de toutes part(Hongrois, Viking, etc..). Résultat, la féodalité mettra moins d’un siècle à se mettre en place.

    La Féodalité, basé sur l’incontournabilité du soldat noble, est gravement remise en cause pendant la guerre de cent ans. Elle finira par être dépassé par l’bsolutisme royal sous Lousi XI. Plus d’un siècle de tatonnement avec même une tentative d’Etienne Marcel.

    L’absolutisme royal est décrédibilisé sous la régence et le règle calamiteux de Louis XV.

    Le liberalisme capitaliste est remis en cause dés le milieu du XIXe siècle.

    Il me semble que dés qu’un système n’est plus communément admis, il est déjà virtuellement mort.
    Les systèmes sont rarement emmenés au cimetière. Ils sont plutôt laissé à agoniser puis pourrir les tripes à l’air sur le bord de l’Histoire.

  3. Avatar de pierrot123
    pierrot123

    Cela me rappelle un vieux slogan: « soyez réalistes: exigez l’impossible! ».

    Question qualité du discours, je me permets de signaler celui, très puissant, superbe, de J.L. Mélenchon, à la Fête de l’Humanité. (Lui, au moins, parle sans ânonner le texte d’un autre auquel il ne comprendrait rien…)

    Pour ceux qui ne connaissent pas (il y en a peut-être…?): http://www.dailymotion.com/video/xl60si_jean-luc-melenchon-une-immense-ambition-collective_news#from=embediframe

    1. Avatar de MerlinII
      MerlinII

      @pierrot123

      + 1

      puissant et inspiré

  4. Avatar de juan nessy
    juan nessy

    Est ce encore une occasion de rappeler , comme le faisait notre hôte dans  » Comment la vérité et la réalité …. », la différence qu’il y a entre les traditions philosophiques orientales et les nôtres , sur les concepts de « réalité » , d’ »être » , de « vérité » ? : Satya brahmanique ,Bouddhisme , bouddhisme chinois : c’est plus par la « réalisation » sincère et « de bonne foi » que par la « réalité » , que Confucius confond ce que nous continuons à appeler réalité et vérité .

    Sur ce plan là , j’ai été interpellé par des réfexions  » spontanées » de mes petits enfants , quand ils jouent ou se chamaillent :

     » on joue pour de vrai ou pour de faux ?  »

    Après une bêtise dont elle prend elle même conscience :  » …oui , mais papy , c’est pas grave , je l’ai pas fait exprès » .

    Reste à savoir ce que c’est que  » la bonne foi » .

    1. Avatar de CiaO
      CiaO

      c’est une fée .
      qui fait qu’on dépose les armes . vaincu, le vieil homme peut envisager la vie autrement .
      de façon tout à fait prosaïque, on ne pourra pas tenir ces siècles avec toutes ces armes et ces centrales nucléaires , qui correspondent à un vieux monde . pareil avec ces inégalités qui ne peuvent que croitre puis entrainer la ruine du monde .

    2. Avatar de rodj
      rodj

      de bonne foi et sans réfléchir plus avant je dirais que « de bonne foi », c’est par ignorance;
      l’expression est souvent employée pour expliquer une erreur, sinon c’est de bon droit, pour cette fois défendre un privilège.

      1. Avatar de juan nessy
        juan nessy

        Le droit d’un côté , la foi de l’autre ?…

        Qu’en pense PSDJ ?

        Mais le capitalisme s’en fout . Il n’a ni foi, ni loi .

  5. Avatar de CiaO
    CiaO

    deux mots pour un même . je et tu .
    mille mots pour désigner la neige ne la font pas fondre dans sa réalité propre .

  6. Avatar de Cadavre exquis
    Cadavre exquis

    « La différence entre réalité et fiction? La fiction, elle, doit être vraisemblable. » ( Tom Clancy à moins que ça ne soit Mark Twain )

  7. Avatar de hakim

    Il est clair qu’aujourd’hui il y a deux priorités :

    – Arrétez d’employer l’adjectif ou terme virtuel à toutes les sauces quand quoiqu’on en dise s’échanger des signes et messages sous forme électronique ne change fondamentalement rien, toujours le même monde des artefacts et du symbolique.

    – Prendre vraiment conscience des limites des ressources naturelles et mettre la pression pour en limiter le gaspillage le plus possible, personnellement je ne vois pas d’autre solution qu’augmenter les taxes sur les matières premières (carburants fossiles en particulier), diminuer les taxes sur le travail, et en parallèle mise en place de vrais mesures de redistribution, y compris revenu minial de vie.

    On pourrait ajouter limitation volontaire de la sur complexité dans plusieurs domaines, et produits financiers en particulier, la réforme du système financier doit avant tout être une simplification : arrêter d’empiler des couches de gestion de risques, ça ne les a jamais fait disparaitre ces risques, ramener la finance vers son rôle de moteur des investissements, qui sont toujours risqués.

    Car pour en revenir aux ressources naturelles, le défi est d’être capable de transformer les produits (au sens large, ville, immeubles, et fermes y compris), vers une infrastructure offrant des « fonctionalités similaires » pour une consommation en carburant et matières premières en général bien inférieure. Même si clairement, ces « fonctionalités » vont de toute manière baisser.

  8. Avatar de eza
    eza

    Déjà rien que le terme « réalité » échappe à la réalité de chacun à la vitesse de la lumière.
    La réalité humaine n’est pas la somme de tous les possibles et une idéologie en chasse souvent d’autres. De plus une idéologie à besoin d’hommes de main, d’évangélisateurs, de publicité pour vanter ses mérites, sinon personne ne la prend au sérieux, la jungle reprend ses droits. C’est le martelage de cette idéologie qui la rend dominante. Lutter contre une idéologie dérangeante implique un martelage pour la chasser. La crise semble être cet élément de martelage qui médiatisé à outrance annonce la vague du tsunami financier qui approche. La solution s’écrira d’elle même, car la réalité s’écrit au fur est à mesure que le temps passe. L’histoire ne s’invente pas… Sauf chez les romanciers, les poètes et les faiseurs de mondes.
    Certes vous pourriez me parler de grands hommes et de grandes femmes providentiels…

  9. Avatar de Piotr
    Piotr

    Tout cela est très passionnant et en même temps la passion n’est pas au rendez -vous.Nous vivons un système qui donne des signes de fatigue ,voire d’usure ,sans jeu de mots.Tant qu’il n’est pas écroulé,on peut légitimement ou non,vouloir le réparer,on est dans la réforme pas dans le changement de paradigme.Première difficulté; qui suis je ,un adepte,un sympathisant,un réformateur ou un pourfendeur du système ?

  10. Avatar de erreipg
    erreipg

    Elie Cohen disait récemment à C dans l’air :  » Si les gouvernements veulent recouvrer leur totale souveraineté et ne plus dépendre des marchés financiers, ils n’ont qu’à voter des budgets en équilibre ». Est-ce du réalisme ou est-ce un artefact ? Moi, je pense que c’est du réalisme basique.
    Ces jours-ci, sur la chaîne13, Jacques Delors disait que la « règle d’or », c’est à dire à peu près la même chose, était absurde en invoquant la nécessaire croissance etc…

    Ces débats sont fatigants car d’une simplicité enfantine : il faut certes une certaine souplesse dans la barre qui est d’ailleurs prévue dans la règle d’or, mais le cap sur deux ou trois ans doit être zéro déficit et même mieux si ont veut un jour rembourser la dette. Delors m’a bien déçu, il semble toujours partisan d’une fuite en avant. Mais qui peut garantir que telle dépense publique rapportera plus dans les dix ou vingt ans à venir que le coût de l’investissement. Si cette condition n’est pas remplie, on se retrouvera après ce laps de temps, avec une dette augmentée et on aura du mal à trouver, à imputer et encore plus à sanctionner la faute du démagogue qui aura engagé la dépense !

    Ce qui m’inquiète, c’est l’avenir des démocraties au regard des pouvoirs forts ou dictatoriaux qui eux ne s’embarrassent pas de promesses démagogiques. Oui, les démocraties sont en danger car elles sont mal armées avec leur impératif premier qu’elles imposent à leurs dirigeants d’être d’abord élus avant d’agir…Mon inquiétude est d’autant plus grande qu’on sait tous que le monde Occidental va inéluctablement vers le déclin non seulement en relatif par rapport aux « submergents » mais en absolu en raison de la pénurie à venir de l’énergie et des matières premières.

    Comment revigorer nos démocraties en leur permettant de suppléer à cette infirmité systémique qu’est l’irresponsabilité des dirigeants ? Pour moi, c’est la grande question. Mais ce n’est pas nouveau, Louis XV ne disait-il pas : « Après moi le déluge » !

    1. Avatar de JeanNimes
      JeanNimes

      Votre réalisme basique est une idéologie néolibérale de part en part !
      Les intérêts payés depuis 1973, date à laquelle l’Etat n’a plus pu emprunter au Trésor public les sommes nécessaires aux investissements, représentent environ 1200 G€ pour une dette publique actuelle de 1650 G€ ! Donc votre équilibre revient pour payer des intérêts sans cesse croissants à diminuer tous les services publics et tous les investissements nécessaires à l’avenir pour que les entreprises privées puissent gagner de l’argent ! Si chaque entreprise devait payer la formation initiale et professionnelle de ses salariés, leurs soins, les routes, et autres moyens de transports, l’énergie, au coût réel (sans prise en charge par l’Etat ou par la solidarité nationale), il ne resterait pas beaucoup de bénéfices.
      Vous croyez que ce qui est bon pour l’entreprise, investir pour produire, ne l’est pas pour l’Etat ? La difficulté est que la formation d’un travailleur efficace prend plus de temps que l’évaluation trimestrielle des résultats des entreprises. Ce n’est qu’un exemple.
      Votre équilibre c’est l’interdiction de tout investissement de long terme sous le prétexte qu’on ne peut savoir s’il rapportera ! C’est la société du risque que vous prônez là probablement. Comme Mme Parisot et son inénarrable aphorisme (l’amour est précaire, pourquoi pas le travail) vous voulez bien du risque à condition que ce soit les autres qui le prennent.

      1. Avatar de erreipg
        erreipg

        Votre équilibre c’est l’interdiction de tout investissement de long terme sous le prétexte qu’on ne peut savoir s’il rapportera

        En exagérant tout, on ne peut pas raisonner ! Si le déficit de l’Etat passait de 5% en moyenne à 3% comme le commande les Traités (pourcentage qui, compte tenu de la croissance et de l’inflation, correspond à l’équilibre) ne dites pas qu’on ne pourrait pas faire d’investissements à long terme, voyons ! Les choix seraient juste un peu plus contraints.
        Quand à la vieille question de la loi de 1973 interdisant à l’État d’emprunter au Trésor, vous savez très bien que tous les pays de l’OCDE et d’autres ont adopté ce mode de fonctionnement, parfaitement moral, qui ramène l’État au rang de tous les autres emprunteurs en lui enlevant le privilège exorbitant du faux-monnayeur à savoir fabriquer de l’argent autant qu’il en veut au risque mille fois vérifié d’une dérive inflationniste. De plus la justice de la concurrence, c’est à dire l’égalité des contraintes subies par les travailleurs d’une nation à l’autre ou du secteur privé au secteur public, implique justement que tout le monde emprunte à des taux équivalents.
        Si on revenait sur cette loi, de Justice je le répète, l’UE aurait vite fait de qualifier les taux étatiques obtenus par les entreprises publiques, de subventions déguisées…
        Non, résoudre la question de la dette, c’est d’adopter le comportement allemand en s’imposant le déficit zéro par des économies sur le budget de l’Etat. Et je vous l’affirme, c’est possible sans affamer le peuple. Je reconnais toutefois qu’en Grèce, vu l’état de leur administration, il vaudrait mieux étaler ça sur une bonne décennie.

      2. Avatar de JeanNimes
        JeanNimes

        Votre réponse n’arrange pas le problème… l’inflation au bout de la création monétaire ! Nous en avons la preuve tous les jours aux USA et en GB, n’est-ce pas ? Alors que la crainte est celle d’une déflation généralisée…
        Et l’achat des dettes souveraines sur le second marché par la BCE, ce n’est pas de la création monétaire ? Sauf qu’elle est grevée dès l’origine par les taux d’intérêts que les banques fixent pour couvrir les risques que les Etats prennent à les renflouer… Ou alors j’ai manqué des épisodes.

        Quant aux investissements, nous voyons bien, alors que le PBI a doublé en France en quelques décennies, qu’ils ne sont plus possibles à cause des dettes, si j’ai bien compris le discours du président et de ses alliés. Et ces dettes viennent des intérêts que l’on versent par dizaines de G€ chaque année aux banques et autres riches qui ne paient pas d’impôt…
        Je ne vois pas où est le problème de « faux-monnayage » pour une création monétaire qui sert à développer les équipements et qui assure l’avenir sans intérêts supplémentaires. Si les banques peuvent créer de la monnaie qui est détruite sur trente ans (dans le cas d’un achat immobilier), un Etat peut bien le faire sur 50 ans !
        Quant aux intérêts qui devraient être les mêmes pour le public et le privé… je suis bien d’accord et je voudrais bien que la BCE prête aux Etats au même taux qu’elle propose aux banques ! C’est bien le problème d’une concurrence non libre et faussée.
        Vous voyez que sur toutes ces questions votre point de vue est strictement celui des néolibéraux, celui-là même qui nous conduit dans le mur.

    2. Avatar de Nicks
      Nicks

      C’est bizarre comme certains oublient la possibilité de se passer des marchés pour se financer et la nécessité par ailleurs de les tenir en laisse (car la bête a prouvée qu’elle était un peu trop nuisible en liberté). La souveraineté, elle est là (ce qui ne dédouane pas de monter des budgets équilibrés mais qui permet d’avoir le choix dans les politiques menées)…

    3. Avatar de sp
      sp

      Elie Cohen disait récemment à C dans l’air : » Si les gouvernements veulent recouvrer leur totale souveraineté et ne plus dépendre des marchés financiers, ils n’ont qu’à voter des budgets en équilibre ». Est-ce du réalisme ou est-ce un artefact ? Moi, je pense que c’est du réalisme basique.

      Rassurez-moi, vous faites de l’humour là ?

      Sinon vous faites comment pour faire un budget en équilibre quand vous êtes déjà écrasé par le poids du remboursement des intérêts des dettes contractées pour le plus grand bonheur des grandes fortunes ?
      Il faut arrêter de tergiverser, à un moment il faut brandir un majeur à la face des créanciers. Cela s’appelle un défaut de paiement et ce n’est pas la fin du monde, loin de là, les créanciers voudront alors négocier pour ne pas tout perdre. La Russie l’a fait en 1998, l’Argentine en 2002 et bien d’autres avant eux; ils s’en sont très bien sortis.

      1. Avatar de michel lambotte

        Il faut les pousser dans leurs contradictions en proposant autre chose
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=28657#comment-228775
        Défaut de payement et repartir sur d’autres bases que nous les ocidentaux avont le devoir d’établir.
        Nous sommes à la fin du système capitaliste et industriel, mais certainement pas en face du déclin de l’occident, nous avons été les premiers industrialisés, les premiers déindustrialisés, mais nous sommes par la force des choses les premiers postindustrialisés.

    4. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Erreipg n’est pas connu ici pour son humour,
      mais au contraire pour être le porte-voix des Harpagons.

      Ce sont les serviteurs même de la classe des profiteurs et fainéants
      qui ont du finir par le reconnaitre, après tous les économistes non appointés:

      Rapport gouvernemental Champsaur-Cotis sur les finances publiques (2010):

      « Depuis 1999, l’ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obligatoires ont ainsi réduit les recettes publiques de près de 3 points de PIB : une première fois entre 1999 et 2002 ; une deuxième fois entre 2006 et 2008. Si la législation était restée celle de 1999, le taux de prélèvements obligatoires serait passé de 44,3 % en 1999 à 45,3 % en 2008. En
      pratique, après réduction des prélèvements, ce taux a été ramené à 42,5 %. A titre
      d’illustration, en l’absence de baisses de prélèvements, la dette publique serait environ 20 points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité générant ainsi une économie annuelle de charges d’intérêt de 0,5 point de PIB. »

  11. Avatar de Sebastien T.
    Sebastien T.

    http://www.20minutes.fr/article/784468/associations-inquietent-aide-alimentaire-europeenne

    Bha, nos dirigeants risquent de redecouvrir la realité d’un peuple qui a faim… Autant, F.Lordon souligna que rien n’advenu lors des manifestations contre la modification des retraites, car les organisations n’ont pas usées de cette masse populaire, autant des marches de la faim, personnes ne les a jamasi controlées.

    Si l’aide alimentaire se trouve éliminé, parsque quelques millions lancé aux pauvres c’est deja trop, les politiques n’ont plus de visions ( ça c’est entendu) mais plus non plus de mémoires.

    1. Avatar de Charles A.
      Charles A.

      Lordon a raison encore sur ce point:
      les bureaucrates syndicaux et FdG; en dénonçant les préparatifs de grève générale,
      et en déviant les énergies vers un soit disant référendum,
      (en fait vers le caviar 2012) ont torpillé le tous ensemble
      qui devait mettre en échec Sarko sur les retraites,
      et donner le départ de la bataille dans toute l’Europe.

      Mais la crise avance, l’indignation et la révolte aussi.
      Ils finiront dans quelques années
      au musée des derniers remparts du capitalisme eux aussi.

    2. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      si ils ont de la mémoire : sarko veut 30 000 places de prison de plus …….

      plus de milice d’état, plus de matons, plus de prisons PPP ( car il n’y a pas de petits profits, plus de prisonniers travaillant pour des clopinettes ( la chine en france ) , bref toujours plus pour ceux d’en haut

  12. Avatar de Piotr
    Piotr

    Le facteur temps…1930-2011
    Combien de temps pour faire évoluer les moeurs…
    Reste 10h pour voir;dommage!
    http://videos.arte.tv/fr/videos/monsieur_l_abbe-4112782.html

    1. Avatar de Hervey
    2. Avatar de d0d01
      d0d01

      Merci Piotr de signaler ce beau film.

  13. Avatar de Philos
    Philos

    Comment résoudre autant d’équations avec tant d’inconnues alors qu’on a pourtant les ingrédients pour faire et adopter des solutions pour l’immense majorité de nos sociétés certes complexes, mais composées d’humains que nous sommes tous ?Tant de réponses que les gouvernants libéraux et ultra libéraux ne veulent pas appliquer car le capitalisme dérégulé c’est moins d’état comme le précise justement Kerjean.L’Etat, une machin inutile à déshabiller jusqu’à complète nudité ? Pourquoi donc alors au fil de l’histoire, les sociétés(terme global englobant des ensembles d’humains appelés à interagir entre eux, inévitablement !) se sont alors constituées autour d’une organisation permettant de créer les conditions d’un équilibre, garant du vivre ensemble ?
    Equilibre des institutions, des pouvoirs, etc, etc, celà devrait bien raisonner aux oreilles des gouvernants, mais savent-ils encore ce que celà signifie vraiment ?
    Nous vivons dans le déséquilibre permanent, l’incertitude accentuée et accélerée sans cesse avec ses cohortes de scandales et d’incohérences perpétuées depuis que les états sont destabilisés par la finance dérégulée et sans contrepouvoir véritable, car les politiques ont failli à leur mission qui est de maintenir un équilibre des pouvoirs et de proposer une vision, une « idéologie », ce n’est pas un gros mot.
    Parce qu’on croit vraiment que c’est avec des principes basés uniquement sur la rationalité « économique » que l’on va faire évoluer nos sociétés ? Quelle erreur majeure, l’humain dans sa complexité et son irrationalité est parfois insaisissable, et c’est ce qui constitue la richesse inouÏe de sa composante individuelle, de son monde personnel, de son « échappée belle imaginaire », et c’est bien là que réside la vraie richesse de nos destins.
    Alors, pour vivre ensemble, il faut bien sûr créer les conditions d’un équilibre entre les pouvoirs, entre les forces du « bien et du mal ».
    Vous me trouverez probablement manichéen et simpliste, mais je crois véritablement qu’il faut remettre en perspective les notions de vertu, telles que nous les ont enseignés et transmis voilà déjà longtemps de nombreux penseurs, « idéologues », qui ont façonné les destins humains par ces constructions intellectuelles millénaires intangibles auxquelles ils ont consacré leurs vies entières, parfois au prix de leur vie.
    Alors celà suffit de déconstruire sans fin des constructions pourtant élaborées, humaines et humanistes, fiertés du genre humain.Les financiers et leurs lobbies actuels dans leur ensemble ne se soucient que de leur intérêt financier personnel, ils sont aculturés, se sont coupés de ces principes millénaires qui ont façonné l’histoire des sociétés humaines en tentant de les arracher à ce qui constitue leur essence même.
    Alors, oui, je l’affirme, si effectivement c’est en avançant que l’on construit, c’est aussi en tenant compte des « idéologies », des idées patiemment élaborées au fur et à mesure de l’évolution des groupes humains, dans leurs particularités culturelles, et qui aboutissent toutes à des possibilités et des désirs de vivre dans les lois de la connaissance et du savoir, à partir desquelles s’orientent les sociétés.
    Oui, les dérégulateurs effrenés, financiers et politiques sont des criminels, oui ils doivent être éradiqués des organes de pouvoir équilibré(et imparfaits) dont ils n’ont que faire, la vision de la société qu’ils « sponsorisent » n’en est pas une, c’est une imposture totale. Ils avancent à l’aveugle, mais au lieu de nous faire découvrir du nectar qu’ils se réservent, et auquel chacun a droit, oui, chacun, ils nous font déguster une infâme piquette.
    De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, la médiocrité crasse et le piteux spectacle que nous donnent « nos » représentants qui bafouent au quotidien les équilibres institutionnels par manque de culture, oui, de culture au sens de valeurs et de vertu(responsabilité, respect, modération, bienveillance(oui, rodj!)) doit disparaître, le plus vite sera le mieux.Cela dure depuis trop longtemps.Le moment est probalement le plus opportun, cette crise pouvant être la possibilité d’un nouveau départ, ou plutôt d’une remise sur des rails vertueux.
    N’oublions pas que malgré ce qui me semble tout simplement du bon sens, certains, ceux lâ même que je villipende sont toujours prompts à justifier l’injustifiable pour défendre leur gamelle déjà débordante, et n’hésiteront pas à employer tous les moyens(oui, tous); alors il faut se battre pour défendre ses idées, le bon sens, la vertu, et retrouver un tant soit peu l’équilibre.Pour celà donc, il faut être ferme et déterminé à mettre en place des lois appliquées par des gens vertueux et fermes dans leur exécution.Malheureusement, ce n’est pas par un claquement de doigt et quelques incantations que les choses changent, en effet, en cette année electorale dans quelques pays majeurs, qui donc sera le fer de lance dans son programme(je devrais dire propagande de nos jours) de l’application de la vertu, et tiendra t’il ses promesses ?
    La vertu ne se décrète pas, elle s’enseigne, se vit, et ce n’est pas avec un état qui se vide de son contenu et de ses prérogatives, se rétrécit à l’envie de ses fossoyeurs obsédés par l’appât du gain excessif, du court termisme, du transfert de responsabilités et de l’accaparement des richesses au profit d’un nombre restreint et aculturé car obsédé par l’entre soi générateur de pensée appauvrie et stérile, que l’éducation de la vertu pourra devenir une règle de vie, et non l’exception.
    « Le barbare, c’est celui qui croit en la barbarie » C Levi Strauss, comme quoi c’est bien la culture et la vertu qui nous déterminent.A nous de choisir. L’aventure humaine mérite mieux que celà, elle a besoin de belles perspectives.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Les belles perspectives, c’est ce par quoi nous sublimons l’ensemble des choses techniques acquises, c’est aussi un carcan, si j’ai bien compris l’auteur du billet. Par exemple (suivant moi) dans la mesure où les objets « fixes » appellent par exemple la propriété privée, qui vient « grammatiser » le reste de la pensée/idéologie.
      On doit inclure le « quotidien », vis savoirs-vivre et savoirs-faire, pour boucler la boucle, non ?

  14. Avatar de JeanNimes
    JeanNimes

    Pour me débrouiller dans ce genre de questions, je me sers de deux catégories philosophiques : support et base. Le support et la base sont dans des rapports complexes mais il est possible de travailler tantôt sur les effets du support sur la base ou inversement, sans oublier les autres dimensions de ce rapport. Une image permet de préciser assez simplement ce qu’il en est : si nous regardons un puzzle, l’image au recto est la base, collée sur le support (le carton découpé). Pour reconstruire le puzzle nous avons besoin de l’image (c’est difficile de le faire côté carton !), elle est donc bien la base du puzzle. Chaque pièce du puzzle est dans un double rapport d’une part à la base (l’image) et d’autre part au support (carton découpé) et sa position est déterminée par le morceau d’image mais et, c’est là que ça se complique, par la forme du support (d’où la difficulté pour les pièces qui ont une même couleur homogène et qui ne sont pas en position particulière, angle ou bord)…
    Application à la réalité, le support matériel de notre vie (physique, chimique, biologique, etc.) est en rapport complexe avec notre base sociale (humanité). Le support permet et interdit certaines voies de la base, la base exploite certaines possibilités du support et éventuellement fait évoluer celui-ci en respectant, toutefois, les lois qui régissent le support. Ainsi on ne peut expliquer un processus par la seule compréhension du support, il faut en connaître la base. Et la base ne peut être « n’importe quoi » sans référence au support, sans entrer dans les possibles du support.

    L’exemple des rapports entre géographie et histoire peut aussi être utile pour comprendre ce rapport support-base. Platon imaginait que l’histoire des peuples dépendait de la géographie… L’histoire des peuples dépend de l’histoire du développement de l’humanité dans le cadre des possibilités offertes par le support géographique, ce qui n’interdit pas aux humains de chercher un meilleur cadre plus propice à leur développement, ni de s’adapter et de tirer le meilleur parti du cadre dans lequel ils sont.
    Pour compléter ma boîte à outils, je me sers des catégories d’Aristote sur le rapport virtuel-actuel. La réalité peut être actuelle ou virtuelle. De cette façon quelques contradictions peuvent être levées. Une réalité virtuelle existe, peut être modifiée mais ne change pas la réalité actuelle du même coup : si je peux modifier mon image dans le miroir je ne modifie pas la réalité actuelle de mon corps, inversement si je modifie mon corps, j’en modifie l’image dans le miroir du même coup. Le virtuel est « second » par rapport à l’actuel, il dépend de la réalité actuelle.
    Ainsi je peux penser une utopie (virtuelle) sans la prendre pour une réalité actuelle mais sans non plus négliger que cette réalité virtuelle appartient à la base et donc peut avoir des effets actuels… C’est bien ce qui complique les choses dès que l’humain intervient : les conceptions idéologiques virtuelles jouent un rôle dans nos actions et donc modifient la base sociale. Mais celle-ci ne peut changer; évoluer, que pour autant que les lois du support sont respectées.
    L’économie politique est tout entière dans la base sociale, elle n’est en rien déterminée par le support matériel de l’humanité, mais elle doit en respecter les lois (physiques, chimiques, biologiques…).
    Peut-être cela peut-il aider…

    1. Avatar de Subotai
      Subotai

      L’histoire des peuples dépend de l’histoire du développement de l’humanité dans le cadre des possibilités offertes par le support géographique, ce qui n’interdit pas aux humains de chercher un meilleur cadre plus propice à leur développement, ni de s’adapter et de tirer le meilleur parti du cadre dans lequel ils sont.
      Ouaip!
      Ce qui correspond parfaitement à la prédation historique du « Germain » dont nous voyons la prééminence se déglinguer sous nos yeux.
      A suivre…

  15. Avatar de lisztfr
    lisztfr

    Le « parti pirate » allemand est apparemment une version geek des tea party américaines, puisqu’ils sont résolument individualistes et par conséquent pour moins d’Etat et moins de solution collectives. Dommage !

  16. Avatar de Pascal C.
    Pascal C.

    « Le pouvoir, sous toutes ses formes, conserve une bonne part de son autorité parce qu’il fait accepter comme semblables aux réalités physiques/biologiques, les idéologies et les institutions qu’il produit ».

    Toute autorité n’émane pas d’un pouvoir.

    Vous prônez de nouvelles Lumières pour démystifier de nouvelles formes de pouvoir, soit. Mais lorsque vous identifiez tout sens institué, toute « institution de sens » à une forme naturalisée de pouvoir, il me semble que vous vous mouvez dans l’artificialisme, qui est l’autre face des Lumières. Le terme artéfact que vous employez est révélateur à cet égard. Prenez les coutumes, les croyances: elles ont d’emblée cette caractéristique de l’évidence naturelle car elles correspondent bel et bien à une réalité naturelle: la nature sociale de l’homme. Comme bien des philosophes, vous posez au départ un sujet a-social et vous procédez.

  17. Avatar de AntoineY
    AntoineY

    « Si nous regardons un puzzle, l’image au recto est la base, collée sur le support (le carton découpé). Pour reconstruire le puzzle nous avons besoin de l’image (c’est difficile de le faire côté carton !), elle est donc bien la base du puzzle. Chaque pièce du puzzle est dans un double rapport d’une part à la base (l’image) et d’autre part au support (carton découpé) et sa position est déterminée par le morceau d’image mais et, c’est là que ça se complique, par la forme du support (d’où la difficulté pour les pièces qui ont une même couleur homogène et qui ne sont pas en position particulière, angle ou bord)…

    Vraiment bien cette « image »! Je ne suis pas du tout convaincu par ce que vous en faites, et dans l’immédiat je ne sais pas quoi en faire, mais je trouve cela très stimulant. Du genre « théorie mathématique dont on trouvera bien une application un jour » (ou pas…) Le simple fait que cela me « stimule » est également une enigme… stimulante.

     » Si je peux modifier mon image dans le miroir je ne modifie pas la réalité actuelle de mon corps, inversement si je modifie mon corps, j’en modifie l’image dans le miroir du même coup. »

    Pareil je ne suis pas très sur que c’est bien là ce qu’Aristote avait en tête, mais cet espèce de « configuration » ou « d’aperçu » est également intéressant

    Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas! merci!

    1. Avatar de J.Gorban
      J.Gorban

      pour les précurseurs des idéologues libéraux qui ont pris le pouvoir depuis 30 ans, réunis dans la société du mont pelerin, Roosvelt était un bolchevik ………………………

      1. Avatar de Michel Martin

        Oui, J. Gorban, l’étiquette et ce qu’il y a dans le pot sont deux choses différentes.

  18. Avatar de Germanicus
    Germanicus

    Je compte parmi les défenseurs du capitalisme, mais pas du capitalisme rapacier que l’on vit aujourd’hui. Malheureusement, personne ne sait comment dompter cette bête sauvage enragée, personne a des solutions conrètes, applicables. Et ceux qui les ont ne sont pas écoutés.
    Malheureusement, et l’histoire le prouve, il faut un grand crash, une catastrophe pour changer les mentalités. On le voit bien: les gouvernements de l’Europe agissent selon le principe: « causez toujous, pendant vous causez, nous sommes (légitimement) au pouvoir et nous faisons nos petites affaires ». Leurs soucis tourne autour du maintien et de la fortification du système actuel puisqu’ils en profitent.
    Ce n’est pas par des causeries et lamentations ad infinitum que l’on change le monde.

    1. Avatar de Michel Martin

      @Germanicus,
      Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre capitalisme? Est-ce que cet article de PJ « Heurs et malheurs du capitalisme » vous aide à vous positionner?

      1. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        Merci pour la jolie fleur 🙂
        J’ai déjà mentionné à l’occasion d’un article redigé par Paul Jorion que je considère le capitalisme come un moyen pour faire des choses et non pas pour l’utiliser comme une arme (voir l’interview avec Paul Jorion par la station radio allemande « Deutschlandfunk »). L’accumulation démesurée de l’argent représente toujours une tentation de l’utiliser pour excercer un pouvoir expoitateur sur autrui. Cela est propre à l’homo sapiens.

        Le capitalisme est comparable à un révolver chargé qui repose dans votre tiroir – il ne représente aucun danger. Tout dépend comment je vais l’utiliser. Avec le capitalisme c’est pareil. Je peux faire des choses positives avec mon capital, je peux, par exemple me rendre utile en tant que « business angel »actif, ou créer une association pour enfants en détresse, sponsoriser des artistes, ou créer une affaire qui permettra d’embaucher des gens……..

        Nous assistons aujourd’hui à la perversion d’un capitalisme intrôlé, à une gangstérisation de l’économie – souvent avec la complicité de la classe politique.
        En tant que médecin-psychiatre que je suis de formation (c’était mon premier métier), je me demande si nous ne traversons pas un ère psychopathique, une époque qui favorise l’ascencion de sociopathes de tout genre.
        Je ne suis pas freudien, mais l’un de ses termes me convient quand je regarde le quotidien: le « principe du plaisir ». On veut un maximum de plaisir sans entrave. L’accumulation de l’argent, le gaspillage, l’augmentation des profits, la dissolution des moeurs….. tout cela en fait partie. Mais on sait que l’euphorie maniaque et la dépression sont voisins.

      2. Avatar de Alain V
        Alain V

        @ Germanicus, 20 septembre 2011 à 22:01
        Le capitalisme est un système, très bien décrit par Karl Marx. Il lui faut toujours plus.
        Vous utilisez ce mot dans le sens « argent », ou « J’ai de l’argent, j’ai un capital ».
        L’argent est utile, pour toutes les raisons que vous avancez, bien entendu.

        Il est important de s’entendre sur le sens des mots que nous utilisons, sinon dans le feu de l’action, les malentendus auront des conséquences graves.

      3. Avatar de Germanicus
        Germanicus

        Michel Martin
        Si vous relisez « Kritik der Politischen Ökonomie » de Marx, vous allez retrouver mes pensées, alors que je ne suis pas marxiste. Il est toujours intéressant de consulter Karl Marx, mais ses oeuvres datent, c’est du 19e / début 20e siécle. On est face à d’autres phénomènes aujourd’hui, même si les thèses fondamentales de Marx restent toujours d’actualité.

      4. Avatar de Michel Martin

        @Germanicus,
        pas moyen de lire Marx pour moi, à part son petit manifeste communiste. J’ai fait l’effort, j’avais l’impression de rester sur place, de tourner en rond.
        Son « A chacun selon ses besoins » ne débouche sur rien de pratique. Son miroir (son outil dialectique infaillible) qu’il promène sur la réalité ne peut guère qu’être déformant. J’ai été assez heureux du décodage par PJ du concept de la valeur de Marx , PJ qui nous renvoie ainsi à nos responsabilités politiques, c’est à dire à nos choix collectifs, il ne faudra pas l’oublier quand l’écologie aura pris le pouvoir sur nos esprits!.

        Le capitalisme dont parle Jorion, c’est une monnaie capitalisable et des relations particulières encadrées par la loi entre actionnaire, dirigeant d’entreprise et employé, ainsi qu’une acceptation datée de la notion de propriété. Le résultat, c’est ce que nous avons sous les yeux avec l’actionnaire qui a un pouvoir écrasant, d’autant qu’il a su mettre la direction dans sa poche avec les stock options. Le capitalisme ne se confond avec aucun des éléments qui le constituent. On peut par exemple, si tant est que ce soit viable, garder la monnaie capitalisable et n’autoriser que le capital autogéré (je n’ai volontairement pas parlé d’autogestion qui renvoie à une forme particulière de relations dans l’entreprise), on sera sorti du capitalisme.

        On veut un maximum de plaisir sans entrave. L’accumulation de l’argent, le gaspillage, l’augmentation des profits, la dissolution des moeurs….. tout cela en fait partie. Mais on sait que l’euphorie maniaque et la dépression sont voisins.

        Il y a eu une discussion à propos de Naouri sur ce sujet ici.

  19. Avatar de roma
    roma

    l’artefact hausse le ton en Grèce, quand bien même le prix risque d’excéder celui de l’humiliation, le plan doit s’appliquer, la réalité de l’artefact se casse la gueule sur un coin du réel, quelque chose en face ne répond pas, risque de tout faire péter. Le représentant permanent du FMI en Grèce Bob Traa vient de le dire au ministre grec des Finances, et le répétera aussi lors d’une téléconférence à la troïka + BCE + FMI:
    « Les privatisations ont pris du retard par rapport au programme car les hommes politiques ne peuvent pas se mettre d’accord sur la façon de procéder »,
    « Si vous attendez encore (…) le pays ira au défaut », Il a appelé la Grèce à « des mesures supplémentaires (…) pour réduire le déficit budgétaire », face au dérapage des comptes.
    « Il nous faut prendre maintenant des décisions de caractère historique, sinon, nous serons obligés de les prendre prochainement dans des conditions incontrôlables et douloureuses ».
    les bourses sautent, dévissent, il est temps, avant que l’état devienne un expert en violences, état-succursale faits de murs de nous-mêmes, à la fois prisonnier et gardien.
    Bertolt Brecht à Los Angeles écrivait ; « Ce que je fais volontiers, c’est l’arrosage du jardin. Étrange comme la conscience politique influe sur toutes ces opérations quotidiennes. D’où vient autrement la crainte qu’un morceau de gazon puisse être oublié, que la petite plante là-bas puisse ne rien recevoir ou recevoir moins, que le vieil arbre là-bas puisse être négligé tant il a l’air robuste. Et mauvaise herbe ou pas, ce qui est verdure a besoin d’eau, et on découvre tant de verdure en terre à partir du moment où on se met à arroser ».

  20. Avatar de daniel
    daniel

    Une vue de côté.
    Aujourd’hui, France Culture, vers 15h50, une sorte de revue de presse
    la préposée a parlé de « Comment la vérité et la réalité furent inventées »
    notre auteur préféré étant cité. Commentaires très fins, positifs, reliés au final à la mécanique quantique
    – » l’auteur botte en touche  » et qui donnent le désir de lire ce livre.

  21. Avatar de Pierre
    Pierre

    La réalité c’est l’autre.

    Etre psychanalyste, c’est simplement ouvrir les yeux sur cette évidence qu’il n’y a rien de plus cafouilleux que la réalité humaine.
    [Jacques Lacan]
    La véritable réalité est toujours irréaliste.
    [Franz Kafka]
    La réalité est à la fois multiple et une, et dans sa division elle est toujours rassemblée.
    [Platon]
    Le plaisir peut s’appuyer sur l’illusion, mais le bonheur repose sur la réalité.
    [Chamfort]
    Un homme qui sait se rendre heureux avec une simple illusion est infiniment plus malin que celui qui se désespère avec la réalité.
    [Alphonse Allais]
    La douleur est un aussi puissant modificateur de la réalité que l’ivresse.
    [Marcel Proust]
    Que resterait-il de l’histoire du monde, si l’on n’admettait que l’erreur fait partie de la réalité ?
    [Pierre Reverdy]
    Le passé, c’est la seule réalité humaine. Tout ce qui est, est passé.
    [Anatole France]
    Le langage est-il l’expression adéquate de toutes les réalités ?
    [Friedrich Nietzsche]
    Le chemin des paradoxes est le chemin du vrai. Pour éprouver la réalité, il faut la voir sur la corde raide.
    [Oscar Wilde]
    La réalité c’est ce qui continue d’exister lorsqu’on cesse d’y croire…
    [Philip K. Dick]
    L’horizon est dans les yeux et non dans la réalité.
    [Angel Ganivet]

  22. Avatar de Matthieu
    Matthieu

    Tout semble concorder vers un climax imminent. Le grand tournant! Nous y sommes dit Fred Vargas

  23. Avatar de eric
    eric

    Ah!ca sent le gaz,les chypriotes ne savent plus quoi faire pour payer leurs dettes.
    http://www.boursorama.com/actualites/gaz-l-exploration-debute-a-chypre-ankara-va-riposter-f4b0ff6e5f6e76c0adf9200985c358e5
    tempete sur la mediterannee

  24. Avatar de Sam's

    “La façon la plus efficace de combattre un système qui ne nous convient plus n’est pas de lutter contre lui, mais de s’en désintéresser et de ne plus l’alimenter…” EcliptuX

    Ce système, « Il faut en changer, si on pense qu’il n’est pas la solution », nous dit Jérôme. Et quand bien même nous en trouverions un meilleur avec les moyens de l’appliquer, pourquoi vouloir absolument mener l’ancien au cimetière ?
    Cessons de l’alimenter dans les rebondissements de son agonie et laissons-le mourir de sa belle mort pendant que tous, nous agissons.

    « Il ne s’agit pas d’une réalité naturelle mais d’un artefact. »
    Ainsi, c’est une réalité relative et donc, non durable.
    Certes, à l’échelle de la réalité quotidienne d’une tranche de vie humaine, cette perspective là est insoutenable et parait insurmontable.

    Et alors !
    Est-ce une raison pour laisser tomber le feu sacré naturel qui nous anime tous, celui du dedans : la foi, la joie et l’espérance ?

    Tandis que les ‘’Marchés’’ et nos politiques n’ont plus confiance en rien, les peuples qu’ils mènent et gouvernent perdent foi en eux-mêmes parce qu’ils leur ont abandonné leur pouvoir.

    Dire stop quand tout est enclenché et en attendre un résultat immédiat est vain.
    Le temps de réponse est à la mesure ‘du combien de temps’ dure toute cette histoire.

    On peut passer en revue toutes les théories jusqu’à celle de la physique quantique quant à la réalité, qu’est-ce que la réalité.
    La vérité sur ce qu’est la réalité est tout ce qui n’est pas durable dans le sens absolu du terme.
    Ce système ne peut que s’effondrer.

     » Et au lieu d’utiliser des illusions pour défendre des illusions contre d’autres illusions,
    parce que nulle chose n’a jamais été faites;
    il s’agit de passer sur ce qui n’est pas là,
    et de ne pas considérer l’irréel (les artefacts) comme la réalité. »


    Accepter ce qui est, le changement est possible.

    Paul Jorion en donne des pistes quand, dans les cendres de la dévastation, il sera temps de les mettre à profit.
    Ce qui nous fait réagir ici, c’est que nous nous rapprochons de sa vision.

    Non l’idéologie n’est pas morte car toutes révolutions avant qu’elles n’éclatent, sourdent.
    Et celle que nous vivons actuellement commence à se faire entendre bruyamment.

    Nos politiques auront beau nous prendre à témoin de leurs artifices gesticulatoires dans leurs salons feutrés (sortes de chambres de compensation médiatique pour en étouffer l’existence), cela ne changera rien à l’affaire.
    On ne peut aller impunément et indéfiniment contre les lois de l’ordre naturel.

    À quoi bon résister à l’ancien alors que tout est à reconstruire ?
    Quelles pertes de temps et d’énergie !

  25. Avatar de Ando
    Ando

    Réalité, un mot pour beaucoup plus que deux choses. Comment celui qui parle de « réalité » peut-il être à la fois dedans et hors de celle-ci ? Par ailleurs, « j’ai tenté de montrer qu’il n’y a pas de société sans idéologie et que, dans l’incapacité d’en trouver une – ouvrant des voies nouvelles – nos indignations, nos révoltes sont sans solution ». L’absence d’idéologie est également une idéologie, en creux si l’on veut. Indignations et révoltes sont pour elles-mêmes, elles n’appellent pas forcément de « solutions ». Elles sont déjà une partie de la solution.

    1. Avatar de Pierre
      Pierre

      « Comment celui qui parle de « réalité » peut-il être à la fois dedans et hors de celle-ci ? »

      Il faudrait pauser cette question à un taliban ou au président du parti communiste chinois…:)

  26. Avatar de michel lambotte

    Merci pour ce billet très intéressant

    Les idéologies ne sont pas mortes, mais une – le capitalisme – est largement dominant. Il ne s’agit pas d’une réalité naturelle mais d’un artefact. Il faut en changer, si on pense qu’il n’est pas la solution. Il est déliquescent, mais tant qu’on n’a rien à mettre à la place de façon politiquement acceptable pour une masse significative de citoyens, on ne pourra pas le conduire au cimetière.

    Voilà ce que je propose à sa place, c’est plus une évolution qu’une destrucrion, passer de la rente financière à la rente énergétique.
    Cette étape terminée, nous aviserons pour encore améliorer le parcours, mais cessons de tergiverser.
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=28657#comment-228775

  27. Avatar de GL
    GL

    La libéralisation du commerce des grains sous l’Ancien Régime

    Décrétée par un édit de Turgot en 1774, elle fut de courte durée, notamment en raison des «émeutes frumentaires» aussi connues comme la «guerre des farines», une série d’émeutes qui conduisirent Turgot à rétablir le contrôle des prix du grain, tandis que les classes populaires dénonçaient un pacte de famine passé entre le roi Louis XV et les spéculateurs (les accapareurs.)

    En supprimant les prix fixes, en augmentant la concurrence et en supprimant les privilèges commerciaux, Turgot pensait faire baisser les prix du commerce des grains tout en encourageant leur circulation. Toutefois, cette tentative se heurta aux spéculateurs, aux mauvaises récoltes, aux attaques politiques et au mécontentement populaire. L’augmentation immédiate du prix du grain se répercute en effet sur celui du pain, principale source d’alimentation.

    Les propriétaires des grains, désormais libre d’attendre les cours les plus hauts, spéculent en stockant les blés, voire en les achetant dans des régions de bonnes récoltes vers les régions où les profits pourront être plus importants.

    1. Avatar de Michel Martin

      GL,
      Je me demande comment les tenants de la liberté anarchique et de la main invisible commentent cet épisode?

      1. Avatar de Kercoz
        Kercoz

        à MM :
        Comment peux tu associer deux idéologies aussi antagonistes? tu bosses pour qui ?
        La réponse a ta question est dans ton texte : tout en favorisant leur circulation » …

      2. Avatar de Michel Martin

        @Kercoz,
        je bosse pour personne en particulier.
        Ma définition des libéraux ne te vas pas (liberté anarchique sous-tendu par l’idéologie de la main invisible)?
        T’as lu l’épisode de la guerre des farines? C’est bien un exemple de la loi du plus fort qui s’impose, non? La circulation, comment tu la « favorises » dans ce cas?
        Je trouve que cet exemple est excellent, tout y est, la prise de pouvoir sur le marché libéralisé de certains acteurs (les plus forts), la manipulation des prix, le soulèvement de la population et enfin l’intervention des pouvoirs publics.

      3. Avatar de kercoz
        kercoz

        La conception du concepte « anarchique » ou naturaliste , ou du droit naturel , tel que je l’entend ne peut etre rapproché du thème  » main invisible » qui est trop connoté..
        Si la « main invisible  » sous- entend un ordre naturel qui naitrait du désordre , ceux qui usent de ce terme usurpent les thèses de la complexité /Chaos . En effet , laisser un système en liberté , …APRES L’ AVOIR SIMPLIFIE (linéarisé , decomplexifié , en spécialisant productions et utilisations , c’est supprimer les possibilités au système de fonctionner de façon complexe ….
        Les cellules minimum ou groupes humains minimum , pour beneficier des avantages de la complexité (a savoir la stabilité et l’auto-régulation), doivent rester conformées telles qu’elles ont été formatées . Un des arguments pour appuyer cette obligation c’est que la cellule-groupe minimum est liée par des intrants multiples dont le principal est l’affect
        L’ancien régime n’est pas un etat naturel . Qd on lit Braudel , on voit bien que la struture sociétale est restée fortement archaique , parcellisée et meme fractale , …mais une structure parasite la squatte deja fortement : l’ économie des échanges qui progresse linéairement avec un but centralisateur .
        Dans mon esprit (et de façon bien sur theorique) , il ne faut pas « favoriser » la circulation… il faut au contraire la freiner …par le cout réel de l’energie par ex .
        La circulation est un « gain de productivité » . Le blé pousse bien mieux en beauce qu’en vallée d’Aspe …..Resultat! la beauce n’a plus de terre digne de ce nom , plus d’arbre en vue et en Vallée d’aspe , on ne trouve que des bidochons déguisés en Décathlon qui ne peuvent marcher sans batons de ski …plus de descentes des hameaux pour la moisson , plus de fete , de drague ….
        L’alterité doit etre conservée ..meme si , bien sur on peut aider un peu la nature ..il n’ y a pas de mine de cuivre ds chaque village !
        D’apres Braudel , les famines ont été réduites simplement par la mise en place de stocks locaux communaux … Mais c’est l’autarcie qu’il faut optimiser ; au niveau famillial , au niveau des groupes , au niveau des régions …etc … celà oblige a diversifier ses productions pour etre moins dépendant des contingences climatiques ou politiques .

      4. Avatar de arkao
        arkao

        @ Kercoz
        Quand vous écrivez :

        c’est l’autarcie qu’il faut optimiser ; au niveau familial , au niveau des groupes , au niveau des régions …etc…

        , pourquoi terminer par trois points de suspension et ne pas continuer en écrivant « au niveau des états, des continents, de la planète… ». A partir de quelle échelle territoriale définissez-vous un système comme étant autarcique.

      5. Avatar de kercoz
        kercoz

        @ Arkao:
        //// A partir de quelle échelle territoriale définissez-vous un système comme étant autarcique. ////
        Comme je le dis plus haut , ma démarche est théorique : Je préconise une dynamique parcellisatrice en opposition a la dynamique centralisatrice globalisante .
        L’ échelle territoriale qui définit une possibilité d’autarcie est référée au groupe considéré :
        Une famille peut en un certain lieu avoir un certain degré d’autarcie en fonction des productions possibles du lieu : la production minimum est en géneral une partie de sa nourriture (jardin) , chauffage (solaire passif) et peut s’étendre a certains travaux (vetements , toiture , meubles ;.. aussi bien en création qu’en entretien).
        Il est évident que des materiels ou des materiaux doivent provenir de l’exterieur , ainsi que des service .
        Le stade supérieur (groupe ou village) peut apporter une part des besoins .
        le stade suivant …etc …
        Il est évident que cette démarche sera viciée si une possibilité de « gain de productivité » locale n’est pas contrebalancée par des contraintes naturelles (distance , energie..) ou des barrieres artificieles (taxes …)
        C’est la dynamique économique qu’il faut freiner ; ce n’est pas facile car elle exploite l’altérité ,et comme tel , est source de vie .
        On peut juste remarquer dans les avantages des groupes restreints , c’est que l’ accumulation n’est pas un critère de valorisation du moi ou de la « FACE » , au contraire , et que qd on est reconnu , c’est qu’ on est connu …il ne sert a rien d’avoir un gros 4×4 qd tout le monde sait qu’on a une petite bite …..La taille réduite d’un groupe ne supprime pas la connerie humaine , mais la rend moins efficace .
        Dans mon modèle , il ne doit pas etre possible qu’une population dépasse ses possibilités d’appro ….disons qu’elle peut les dépasser de qqs % ( puisqu’on n’ a pas de mine de cuivre et d’oranger ds ts les villages) ..mais pas doubler ou tripler une population qu’elle ne peut nourrir ..
        Les modèles naturels régulent leur population en auto organisation , elles ne confient pas le bébé a un FMI ou autre cache misère .

      6. Avatar de Michel Martin

        @Kercoz,
        En somme, c’est une sorte de principe de subsidiarité que tu préconises.

        Pour ce qui est du rapport entre le nombre et la connerie, Brassens a une idée très précise là-dessus: pas plus de 4, parce que « 

        quand on est plus de 4 on n’est plus qu’une bande de cons…

        « 

      7. Avatar de kercoz
        kercoz

        @Michel Martin :
        Je ne connaissais pas le signifiant du mot SUBSIDIARITE: Merci de cette info .
        //// Principe de subsidiarité:

        Le principe de subsidiarité est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d’elle-même. Il va de pair avec le principe de suppléance, qui veut que quand les problèmes excèdent les capacités d’une petite entité, l’échelon supérieur a alors le devoir de la soutenir, dans les limites du principe de subsidiarité.

        C’est donc le souci de veiller à ne pas faire à un niveau plus élevé ce qui peut l’être avec plus d’efficacité à une échelle plus faible, c’est-à-dire la recherche du niveau pertinent d’action publique.
        ///////
        C’est tres proche de mon point de vue et de ce que j’ entends ds le terme « Libertaire » .
        Je défends l’ idée qu’ a l’origine , la plus petite entité est la famille , puis la famille élargie , puis le groupe de famille (tribu) …le territoire necessaire a ces entités dépassant qqs jours de marche , ce fut durant 99,99% de l’existence de notre espece , le monde réel en tant que milieu ouvert mais indépassable ….l’ autarcie de base , sans « dénaturer  » le milieu devait se limiter a un groupe pouvant vivre sur un territoire de rayon d ‘env 5 jours de marche.
        On peut noter l’aspect auto-régulé du système : les « frontieres » de par leur éloignement et le risque d’ y rencontrer des individus « non sécurisés » , ne devaient etre exploitées et visitées que lors de pénuries …cette faible exploitation font de ces zones des réserves pour une préservation du gibier et des especes végétales .
        Il faut etre conscient que la « Subsidiarité » est contraire au gain de productivité ; Un vélo fabriqué ou monté par un atelier local coutera plus cher qu’une production de série …mais la production locale renforce les rapports locaux en affects et participe a réenchanter le système (personnailsation de l’objet , suivi , entretien ..participent a renforcer les liens interactifs basés sur l’ affect)
        Si l’on prend conscience que c’est plus la satisfaction du besoin de valorisation de la « face » qui nous importe et non l’ accumulation d’ objets , la subsidiarité répond mieux a ce besoin .
        On rejoint aussi l’opposition entre « le flic ds la tete » et le « car de CRS en bas de l’immeuble » qui peuvent symboliser deux aliénations …..au choix !

  28. Avatar de daniel
    daniel

    La fin de l’article me laisse incertain – juste, c-a-d opératoire ou à coté de la plaque ?-
    Je ne suis pas capable d’ analyser, encore moins d’en tirer une conclusion.
    L’ aspect philosophique appliqué au concret me semble abusif, hors de propos.

    Alors je l’essaye sur un cas ‘documenté » l’ effondrement de l’URSS, avec son
    long cheminement:  » Eux » , la nomenklatura, les « organes » d’un côté et
    de l’autre , le peuple et l’intelligentsia.
    Et je trouve des analogies mais aussi des différences:
    – la césure entre gouvernants et gouvernés était d’une profondeur incomparable et radicale.
    la nôtre existe, s’amplifie chaque jour mais une forme subtile de complicité interne
    ( magnifiquement décodée par Vigneron/Zébu..) garantie de solides liens s’opposant à sa radicalité.
    – Les gouvernants -le PC de l’URSS- avaient à lutter contre plusieurs fronts, intérieurs et extérieurs.
    L’Occident -sa pression politique- Helsinki-, sa complicité avec le Peuple, son attractivité
    consumériste – plutôt son clinquant obsessionnel-, ont été un puissant
    facteur d’abattement et un créateur de mauvaise conscience. La légitimité s’ effilochait chez ceux chargés de sa défense. En définitive, le peuple n’était pas seul dans sa lutte de libération;
    Gorbatchev l’a dit : le « système » ne valait pas l’effort de le sauver.
    Pour une part, le Peuple a gagné au final par abandon.

    Je vois pas le capitalisme se lancer dans une lucidité suicidaire.

    Les petits poings rageurs ne manquent pas d’idées ou d’idéologie, ils manquent d’alliés
    couvrant tout l’éventail de la société.
    Le nombre reste le grand suppléant .

  29. Avatar de Cadavre exquis
    Cadavre exquis

    Il y a quand même une question qui me turlupine: qu’est-ce qu’un « fait de nature » ? ( un « fait qui est un fait », en fait ). Un exemple ?

    1. Avatar de jean-Luce Morlie
      jean-Luce Morlie

      « Cadavre »

      Un fait de nature est d’emblée perçu, conceptualisé dans une forme qui est « par nature » déjà culturelle, … comme on dit « ça commence bien … »

      1. Avatar de Pierre
        Pierre

        Méchant y luge, lit mort, ….. sur cadavre il skie.

      2. Avatar de Cadavre exquis
        Cadavre exquis

        C’est bien ce que je suggérais.

        « Il n’y a pas de faits, il n’y a que des interprétations » (Nietzsche)

      3. Avatar de renou
        renou

        Rien n’est plus grouillant de vie qu’un cadavre…

      4. Avatar de Jean-Luce Morlie
        Jean-Luce Morlie

        @ Pierre,

        S’il t’y mord, mords l’y

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