Depuis un an au moins, des vents qui se poussent du col et tempêtent furieusement , des pluies qui inondent…
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142 réponses à “JEAN-CLAUDE MICHÉA ET LES TEMPS QUE NOUS VIVONS, par Nikademus”
La pensée de Jean-Claude Michéa est salutaire pour notre époque. Elle nous fait tous réfléchir. Je suis d’accord quasiment sur tout avec lui (je suis pas un garçon compliqué, très « common decency »). Sur la common decency toutefois, je souhaiterais qu’il insiste plus sur le fait que la « common decency » fonctionne pour chaque individu, quelque soit la classe à laquelle il appartient (et pas seulement chez les ouvriers) à l’intérieur D’UN CERCLE. C’est pourquoi vous pouvez être très common decency dans un petit village, mais dès que vous sortez du gentil petit village des schtroumpfs, vous trouvez les légendaires querelles de clocher, qui ne sont pas très common decency (par exemple, je me souviens d’un petit village de mon enfance très common decency où la femme du boulanger avait fricoté avec le boucher du village voisin, et que tout le monde appelait la salope ; c’était il y a 30 ans seulement. Donc on ne peut pas non plus jeter mai 68, qui a beaucou changé ces choses là, avec l’eau du bain. De l’autre coté du spectre, chez les puissants, je n’ai aucun doute q’u’il puisse régner une chaude common decency entre gens de la droite populaire, par exemple. La common decency fonctionne ancestralement par cercles.
Comme néanmoins Michéa dit des choses à 99% justes et argumentées (même si terriblement pessimistes), je tiens à lui faire le don suivant (pas de réponse donc, c’est un don déridien) :
Rimbaud, Les illuminations 1875, Poème Angoisse :
« Que des accidents de féerie scientifique et des mouvements de fraternité sociale soient chéris comme restitution progressive de la franchise première ?…
Mais la Vampire qui nous rend gentils commande que nous nous amusions avec ce qu’elle nous laisse, ou qu’autrement nous soyons plus drôles. »
nb : La Vampire, c’est le libéralisme, déjà à l’époque, c’est Michéa qui m’a permis de comprendre cela.
Moi je suis libre car personne ne me sert, et je refuse comme Rimbaud de jouer les bouffons.
Donc, pour moi, le problème n’est pas tant de recréer de la common decency que d’élargir le cercle. La common decency existe encore bel et bien, mais Michéa a raison, le cercle s’est réduit alors que la mondialisation prétend encore fallacieusement l’élargir. Aujourd’hui trop souvent, la common decency, c’est le cercle restraint de la famille… et encore : faites le test suivant que je fais souvent car je suis un romantique-parnassien comme Rimbaud : entrez dans la première église catho que vous trouvez sur votre chemin, et consultez le livre des « doléances » (je ne sais plus comment ça s’appelle) des paroissiens ; c’est marrant, vous avez des gosses qui demandent des batmans ou des conneries dans ce genre, c’est le dieu père noêl… mais plus sérieusement, vous vous rendrez compte que les témoignages les plus nombreux sont aussi les plus poignants, ce sont ceux des personnes qui se sont fachées avec un membre de leur famille, un frère, une mère, une fille… Ben moi je dis que le dernier cercle de common decency un peu solide, la famille (terriblement égoïste aussi, Michéa doit le rappeler), est sans doute en train de se faire bouffer par le libéralisme… Et n’oubliez pas : Mangez du dauphin!
@ Dauphinophage :
Tu as bien saisi le « crux », comme disent les grimpeurs .
Tu as sur Fr Culture , a l’ émission « réplique » , malgres FKK, une longue intervention de Michéa.
La notion de taille du groupe est en effet primordiale ….Je rabache depuis longtemps le fait que tous nos problèmes sont d’ origine structurelle et non idéologique .
Formaté depuis trop longtemps pour ne pas avoir acquis une rigidité comportementale forte et transhistorique , le coupe individu-groupe est basé sur l’ affect compris ds les interactions entre individus .
Rompre ce modèle morcelé de groupes de groupes , voir fractal , c’est induire l’ Hubris que meme les grecs ont constaté .
Ma thèse est que les caracteres négatifs de l’ individu ne sont négatifs et vus comme tel , que dans un groupe hypertrophié ou ils ne sont pas freinés , autocontraints , inhibés par l’ affect de relationnels proches et historiques .On peut meme soutenir que ces caracteres (agressivité , égoisme etc …) sont , ds le groupe origninel , vertueux parce que structurant du groupe (hierarchisations ).
Voir Goffman (les rites interactifs) pour comprendre ce que ces rites ont d’ important .
Merci pour ton mail Kercoz. FKK quelle calamité ! il est bien de son époque celui la, et notre époque a bien mérité de lui… Tu as tout bon à mon avis sur l’origine fondementalement égoiste de la common decency. mais je le dirais différemment : au départ, il n’y avait ni bien ni mal, mais que l’instinct de survie ; ensuite l’homme avec son cerveau de singe a compris qu’en se sociabilisant il arrivait à améliorer sa stratégie de survie, et puis voilà après c’était parti ! Donc il ne faudrait pas appeler « égoisme » cet instinct primitif de survie à une époque sans bien ni mal, mais : je nomme égoisme une stratégie grégaire de survie devenue inutile et ne servant plus la survie mais le fait que je vais manger la laine dont je n’ai pas besoin (en plus) sur le dos du voisin, c’est le pléonexe de Dufour. Sinon en ce moment je suis sur René Girard, à couper le souffle sa trilogie sur le désir mimétique ; quand tu l’as lu, tu te dis, bon c’est bon ! il a trouvé ! poursuivons donc notre réflexion, certes, mais avec Girard pour socle. Bon ben, salut, je vé manger du dauphin.
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