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« Originalités de la Chine -3- » RITUALISME, par DD & DH – Blog de Paul Jorion

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18 réponses à “« Originalités de la Chine -3- » RITUALISME, par DD & DH”

  1. Avatar de Piotr
    Piotr

    Le temps qu’il fait le 3 juin 2016

    D’après Paul,pas très beau;ni l’incompréhensible pensée chinoise ,ni la rationalité européenne ne sont en mesure de régler le bordel inextricable dans lequel nous nous sommes fourrés.Nuit debout ou couché c’est pareil,les bipèdes vont dans le mur.
    Cela dit grand merci pour vos contributions à mon édification et bon week-end à tous.

    1. Avatar de Lucas
      Lucas

      Tout de même, ceci reste et restera jusqu’au bout à confirmer.

  2. Avatar de Chabian
    Chabian

    Je vous salue, je vous serre la main (puis dépose la mienne sur mon coeur, chez certains), je vous embrasse d’une accolade, je vous offre cadeaux, à charge de réciprocité : rituels de civilité mais aussi de moralité.
    Notre calendrier des jours est aussi d’origine antédiluvienne : c’est Babylone qui a donné un nom de planète à chacune des heures du jour, avec un cycle différent de 24, de sorte que le nom de planète de chaque première heure a donné ce nom astral à nos noms de jour : lune pour lundi, mars, etc. Et Ali MAgoudi a montré comment le calendrier rationnel des révolutionnaires ne pouvait s’imposer, car seul un calendrier fondé à l’origine (du temps) est crédible (« Quand l’homme civilise le temps » 1992).
    Ne pourrait-on pas dire que la religion chrétienne (et d’autres monothéismes), attentive à voler et détourner toutes nos fêtes païennes (feu de la St-Jean, etc.) a imposé ainsi (souvent par la force) une morale sans origine, sans fondement, avec un rituel abscons, individuel, formel. Et largement démonétisée aujourd’hui après des siècles d’hypocrisie ?

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Shabbat pour samedi c’est les Mésopotamiens aussi ?

  3. Avatar de Hervey

    Fort belle explication. Je pense traduction (pour explication) car c’est sans doute ce type de saut qu’il faudrait faire pour saisir toute la différence de pensée qu’induit l’idéogramme. Pas mon cas et pas dans mes compétences, hélas.
    Par l’évocation de la taille du jade on peut facilement faire communiquer les deux mondes. Il suffit d’écouter Michel Ange qui dit la même chose, exactement, le sculpteur est un révélateur, il dévoile juste un peu mieux ce qui était tout juste esquissé dans le bloc, dans la matière. Par là, au travers de ces deux modes d’expression les deux civilisations pensent ensemble, disent pareil. Par la peinture encore, bien que les techniques des uns et des autres n’aient pas grand chose en commun, le courant passe. Il suffit de lire « L’unique trait de pinceau » de Shitao pour ressentir les liens d’une même gémellité. Mais ça s’arrête là. Pour les rites, il aurait bien le religieux chrétien et le religieux laïque que l’on pourrait montrer du doigt mais à toute petite dose pour l’Occident.
    Je me dois de citer Simon Leys de son vrai nom Pierre Ryckmans pour ses ouvrages sur la Chine et la culture chinoise. Pas par forfanterie mais parce que c’est un fort bel écrivain aussi.

    1. Avatar de Gudule
      Gudule

      Hervey +1

      « Par l’évocation de la taille du jade on peut facilement faire communiquer les deux mondes. Il suffit d’écouter Michel Ange qui dit la même chose, exactement, le sculpteur est un révélateur, »

      Il en va de m^me de tout créateur. Une amie pharmacienne à la retraite, aujourd’hui hélas dcd, avait appris à faire de la sculpture sur pierre sur le tard, à 64 ans passés. Surprise et étonnée, elle aussi, des découvertes de qui elle était à travers ses créations ….Michèle était douée, elle savait que les compliments que je faisais sur son taf de sculpteur n’étaient pas de la « courtoisie de circonstance » et encore moins une politesse convenue, dont je me fiche éperdument. Conviée chez elle à déjeuner, elle m’a montré un jour ses sculptures dans une pièce de son appart transformée en mini-atelier. Alors que je regardais une de ses oeuvres avec beaucoup d’attention, son époux entra et me déclara avec emphase « il était dans la pierre » et je lui ai répondu « oui mais il fallait le sortir donc il fallait l’y voir », son regard et son sourire m’ont suffit , lui, en tant que violoniste savait ce que je voulais dire….faut aller le chercher voire l’arracher !

      L’esprit du Tao. Le rite dans cette acception rejoint la méditation. Vécu dans son sens profond c’est une recherche intérieure et un chemin voire un cheminement car il est une partie intégrante de la Voie. : « Cette grande divergence de nos rationalités, donc ce hiatus entre nos conceptions du rite, c’est toute la distance qui existe entre être au monde en se donnant pour but de le maîtriser (voire le modifier) et être au monde en s’efforçant de se couler le mieux possible dans une harmonie préexistante et de ne pas faire trop de fausses notes dans la symphonie universelle. »

      Et je rajoute et ça c’est un ART et dans ce mot il y a un mot que j’aime plus que tout, plus que celui d’artiste : artisan !

      « Outre la mise en œuvre des procédés qui font l’objet de l’apprentissage, un ouvrage réussi exige de l’artisan quelque chose d’autre, (…) quelque chose qui ne s’apprend pas et qu’en désespoir de cause nous appelons le « tour de main »… Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957 »

  4. Avatar de Jean François Le Bitoux
    Jean François Le Bitoux

    Un très grand merci pour cette succession de billets sur une lecture approfondie de culture chinoise qui me fascine par certains aspects et me fait peur parfois.
    « Le rite, dans la vacuité de ses formes, n’engage pas l’intimité ».
    Il me semble que tout ce qui est dit sur les pratiques des rites en Chine colle à merveille avec les pratiques de nos « rites administratifs » et les mythes correspondants – avancement et carrière – en nos bureaucraties publiques et privées, bureaucratie sacrée, militaire ou simplement culturelle. Le fond compte alors peu ou pas du tout car seule la forme et le rite sont « sanctifiés ».
    Il semble que face à de vrais question de fond, les politiciens nationaux – de la mairie à la présidence – nous répondent « à la chinoise », en abusant de rites démocratiques (49,3 !) et en oubliant volontairement « le fond » des débats, laissant surnager la médiocrité ambiante.
    Ils ne comprennent pas que c’est ainsi que, année après année ils ont déroulé le tapis rouge à ceux qui se prétendent meilleurs conservateurs de rites dépassés, faussement sécurisants.
    Nuit debout veut sortir de situations médiocres mais nos rites démocratiques ne permettent guère l’innovation. Et la recherche ne devrait pas s’étonner de voir ses crédits révisés à la baisse : ce sont des révolutionnaires potentiellement dangereux !

    1. Avatar de vigneron
      vigneron

      Plutôt que de se contenter du fils, Supiot, tiède, demander le père, Legendre – ça brûle.
      http://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0002_1996_num_109_105_12556#ephe_0000-0002_1996_num_109_105_T1_0037_0000

  5. Avatar de vigneron
    vigneron

    Au plan des institutions, les rites règlent les rapports sociaux, ils remplissent la fonction qui est celle du droit et rendent inutile le recours à la loi.

    Les quelques exécutions capitales en Chine relèvent donc de l’ordre du rituel ; nous voilà rassurés.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Ce billet utile pour ceux qui connaissent peu la Chine, ne doit pas en effet induire en erreur : ne pas confondre une présentation du ritualisme associé au confucianisme, comme idéologie, et comme composante, parmi d’autres, taoïsme, légisme, moïsme, bouddhisme …, et ce qui fit la réalité effective, sociale et politique de de la Chine. Et a fortiori de la Chine d’aujourd’hui, désormais intriquée dans une marche du monde, de dimension planétaire. François Joyaux qui a formé toute une génération de diplomates en enseignant l’histoire de la diplomatie chinoise à Langues’O rappelait pendant ses cours que ses collègues culturalistes commettaient parfois l’erreur de méthode consistant à vouloir tout montrer et démontrer par l’identification des traits culturels comme facteur explicatif : les guerres, les conflits s’expliquent d’abord par des rapports de force, des conflits d’intérêt … Il visait ainsi par exemple son collègue Léon Vandermeersh qui dans son livre « Le monde sinisé  » tendait à montrer que le développement capitaliste des 4 dragons asiatiques trouvait des forces dans le confucianisme…. Cela pour dire qu’il faut se méfier des grandes synthèses, utiles pour appréhender des réalités culturelles qui nous sont plus ou moins étrangères, mais qui ne doivent pas occulter les analyses pluri factorielles, politiques, et socio-historiques. Ainsi le décollage des 4 dragons doit plus à la mondialisation néo-libérale, au mouvement générale de circulation des capitaux et à la liberté du commerce, qu’au confucianisme, même si évidemment le confucianisme présentait des traits pas incompatibles, et même favorables sous certains aspects (sens de la hiérarchie) au développement économique fulgurant que nous savons.

      Aucune dynastie chinoise ne fut dans réalité sociale et historique un pur produit du ritualisme confucéen. A telle enseigne que le premier empereur chinois de Qin, littéralement le Premier empereur Qin (du nom d’un des royaumes combattants, qui donna par translittération « Chine ») plutôt féru de taoïsme et de recettes d’immortalité, fut carrément un anti ritualiste confucéen acharné, imposant l’ordre implacable de la loi pénale, rigoureusement prescriptive, et donc indiscutable. Un ordre militaire au premier chef, qui parmi les soldats valeureux rapportait tant de têtes coupées, qui avait droit à son lot de terres où s’établir dans les zones conquises. …

      La dynastie suivante, la dynastie Han, qui fut par sa longévité la première grande dynastie chinoise, fit du confucianisme politique la doctrine officielle du régime, les confucéens sont réhabilités, mais ils devient la doctrine officielle, à l’exclusion des autres, alors qu’ils avaient été éliminés par le court régime précédent, totalitaire notamment en 213 avant notre ère, lors d’un tristement célèbre autodafé, pour autant, la loi pénale ne disparaît pas, les rites ne suffisent pas à assurer le maintien de l’ordre social et la survie du régime. Et il en sera de même tout au long de l’histoire impériale chinoise. Les Rites s’accommodèrent très bien des extorsions exactions, en tous genres. Y compris de la torture …Rappelons que Confucius lui-même se plaint amèrement lors de ses pérégrinations dans les royaumes de ne pas voir appliqués par les souverains ses bons conseils… Au 6 ème siècle avant notre ère en « Chine » Confucius rêve de restaurer un régime basé sur les Rites et la Musique, parce ce qu’il idéalise la Voie des Rois anciens. Une voie qui est partout autour de lui battue en brèche. Les régicides ne sont pas rares…

      La grand historien Sima Qian, de la dynastie Han, le plus grand historien et le plus admiré des historiens de la longue histoire chinoise qui comptera 25 dynasties officielles, eut lui-même à subir les conséquences d’un ordre bien peu ritualiste confucéen lorsqu’il prit la défense d’un général qui avait faibli devant les barbares au Nord et s’était rendu pour sauver sa peau alors qu’il aurait dû préférer la mort au combat ou le suicide pour loyauté au souverain. Le grand historien endura la plus humiliante et bien peu rituelle des punitions : la castration.
      Signalons au passage que Sima Qian introduit dans ses Mémoires Historiques, le modèle inégalé, donc, de toutes les histoires dynastiques suivantes, une notion qui contredit la représentation cyclique de l’histoire, même si par ailleurs il ne s’en dégage pas complètement partout dans ses propos. Pour l’historien l’Histoire n’est pas faite que de répétitions, il y a de véritables ruptures, des évolutions qu’il s’agit d’attester, chaque époque comporte des spécificités … explicitement Sima Qian vise certaine conception qui avait court à son époque, notamment celle d’un Dong Zhongshu, conception dans laquelle le Ciel et l’Homme se répondent mutuellement. DD et DH dans un de leurs précédents billet note que le tremblement de terre de Tangshan fut interprété comme un signe du Ciel, comme réponse au désordre introduit par l’homme, je ne suis pas sûr que le rationaliste Sima Qian aurait accordé grand crédit à cette lecture de l’histoire.
      Sima Qian s’efforce au contraire d’inscrire l’histoire humaine dans un temps spécifiquement humain. Il appartient donc aux homme de produire de bonnes institutions …

      Bref, oui, le ritualisme est une dimension spécifique de l’histoire de la Chine, mais il s’articule à maints autres aspects. Ne faisons pas d’une partie constitutive du monde chinois, son tout. Que dirait-on, chez nous, d’une histoire de notre monde européen qui ferait sienne les présupposés du dogme catholique, qui n’établirait pas clairement un distinguo entre système de représentations, idéologie et réalités effectives ?

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        Vigneron avait fait plus bref ,mais je crois que vous êtes d’accord .
        Toujours pas sollicité pour une traduction sensible des œuvres de Paul Jorion en mandarin?

    2. Avatar de Hervey

      Pour ce qui est du rituel, je vois que Vigneron ne faiblit pas.

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        (Sourire)
        Comme quoi c’est le tempérament et la personnalité qui feraient le rite.

        Et le rite ,comme toutes nos manifestations peut avoir une face destructrice ( grimaçante) et une face progressiste(souriante).

        Le rite comme l’empire se jugent ( et perdurent) à l’aune de la survie et du bonheur de vivre .

  6. Avatar de schwab

    Bonjour,
    je ne connais rien à la Chine. La dernière intervention me semble remettre les pendules à l’heure. Elle donne des limites au culturalisme.
    De formation philosophe, quand je lis « être au monde en se donnant pour but de le maîtriser (voire le modifier) », je vois une absurdité. Je pense que la relation positiviste au monde est très récente. Certainement pas à Descartes, que l’on se plait à citer comme le départ de la maîtrise de la nature par l’homme. A mon avis, c’est un processus qui se cristallise au 19ème siècle, suite à trois cents ans de colonisation, massacres et transformation marchande du monde et des peuples par les hommes blancs européens.
    Bien à vous

    1. Avatar de Hervey

      La maitrise par le pouvoir n’a pas d’âge. Voir Hérodote. Mais si l’on veut schématiser une réflexion sur ce sujet on peut se tourner vers la formation des empires. L’analyse de leurs déclins est tout aussi instructive.
      Suis pas thèseux mais si j’en avais le temps et le désir, je suivrai le fil rompu de la pelote depuis la Grèce puis Rome et la résurgence de ses valeurs à la Renaissance pour donner une explication de la domination (en temps que maitrise) de l’Occident sur le reste du monde jusqu’à aujourd’hui. Et cette représentation passe par la géométrie et les techniques ; la peinture de la Renaissance étant l’étendard de cette domination.

  7. Avatar de vigneron
    vigneron

    On a beau savoir Jorion proche de Pigasse et donc ennemi de Macron, on peut trouver fort de café qu’il en arrive au point de nommer  » opération spéculative  » le rachat d’une filiale de Pfizer par Nestlé, même si l’opération s’est faite grâce au talent de Macron et au détriment de l’ami Pigasse et de son client Riboud (Danone)…
    C’est pas sans rapport avec la Chine puisque cette chinoiserie appelée « opération spéculative selon Jorion  » concernait particulièrement le marché stratégique du lait maternisé en Chine.

  8. Avatar de Gudule
    Gudule

    Le livre des Rites, Georges Charles
    Remettre le coeur droit

    Pour Georges Charles, si l’on se réfère aux rites, il est impossible de ne pas évoquer Confucius et le « Liji ».
    Il y est question de cœur, de centre et de bon sens !

    « L’étymologie latine de rite est ritum : passage ou gué. Le caractère chinois ancien désignant le Tao, ou Dao, représente un chemin sinueux, ou une rivière, et la tête d’un grand cerf avec sa ramure (le chef de harde capable de faire traverser le troupeau sans encombre). On comprend que sur ce point, au moins, taoïstes et confucianistes seront tout à fait en accord ! Les bouddhistes chinois ont eux choisi le caractère Chan désignant la méditation, car il représente simplement une pelle avec laquelle on défriche, on nettoie et on aplanit un terrain avant d’y pratiquer un rituel dans l’assise. C’est « l’action centrée ». Dans le chinois actuel, le salut, Jingli, signifie littéralement « honorer le rituel » ; ce qui nous ramène encore à celui-ci comme moyen de passage du monde profane vers « autre-chose encore » (Hua Shen) que nous nommons en Occident le « sacré ».

    « Dans « La Grande Etude », Ta Hio ou Da Xue 1, il conclut : « Cela veut dire que le sage après avoir fait briller en lui-même sa vertu doit étendre son action aux autres ». De ce fait, Wang Bi (Wang Pi) au 3e siècle affirme : « Toute la doctrine du Maître Kong (Confucius) consiste en (deux caractères) Zhong et Shu et rien d’autre ! (…) Zhong, c’est aller au bout de soi-même. Shu, c’est se porter vers les autres ».

    « Dans la notion de rituel, Zhong est la verticale du Yang, la vigueur énergique et éclatante du Ciel ; Shu est l’horizontale du Yin, la douceur malléable et la réceptivité de la Terre. Il est à noter que Zhong s’écrit avec le caractère centre (Zhong) au-dessus et cœur (Xin) en dessous. Il s’agit du « cœur centré », donc l’action centrée et juste comme la flèche qui atteint le cœur de la cible et qui provoque le son « Zhong ! ». Lorsque le centre précède le cœur, on retrouve la notion de bien-être, par exemple, dans les pratiques de santé.
    C’est « remettre le cœur droit ». Et cette droiture, c’est Zheng, l’authenticité. Lorsque Confucius propose de « rectifier les mots » (Zheng Ming) il conseille simplement de retrouver le « bon sens ». Le rituel est donc simplement une question de « bon sens » qui permet de mieux cheminer sur la Voie. »

    http://www.generation-tao.com/produit-fiche_17_178_1376_le-livre-des-rites-#desc

  9. Avatar de James Bernard
    James Bernard

    Ca n’est pas forcément convaincant de lire :
    « Effectuer le rite à la perfection, en respectant scrupuleusement les prescriptions traditionnelles sans rien y ajouter de personnel, sans faire preuve d’aucune créativité, sans manifester la moindre originalité, sans chercher à y exprimer sa personnalité, voilà ce qui importe. »
    Ainsi aussi le rite est-il efficace en tant que mode de gouvernement. Le rite est inséparable du politique, gouverner c’est officier.
    « Un homme dépourvu d’humanité, qu’aurait-il à faire des rites ? » demande Confucius
    Le rite force à la rigueur, c’est une école d’exigence qui demande toujours plus d’effort sur soi pour le bien d’autrui
    Il ne convient pas, cependant, de s’appesantir sur cet aspect ésotérique du rite car, à trop s’y consacrer, il devient vite pratique superstitieuse et magique, ce qui prend le dessus, aujourd’hui encore, dans toutes les cérémonies taoïstes. »
    On a parfois l’impression de lire un discours de propagande. Ne remettez rien en question, soumettez-vous au rite, sacrifiez votre identité, et pourquoi pas votre vie pour le bien de l’humanité…

    Contre exemple simple : la cérémonie du thé. Tous les mouvements rituels, toutes les subtilités sont utilisées pour développer l’état méditatif de la conscience. A ne surtout pas confondre avec cette interprétation superstitieuse et magique.
    L’état méditatif ou mystique est la connaissance absolue alors que toute connaissance rationnelle est limitée. Nous avons tendance à confondre notre représentation de la réalité et la réalité elle-même (la carte n’est pas le territoire)

    Quelques pistes de réflexion :
    Les Chinois sont des gens pratiques mais il ne faut pas dissocier la sagesse intuitive et la connaissance pratique.
    Au VIè siècle avant notre ère, les deux aspects de la philosophie chinoise se sont développés en deux écoles philosophiques distinctes, le confucianisme et le taoïsme.
    Le confucianisme était la philosophie de l’organisation sociale, du sens commun, de la connaissance pratique. Il nantit la société chinoise d’un système d’éducation et de conventions strictes de conduite sociale.
    Le Taoïsme en revanche, s’occupa essentiellement de l’observation de la nature et de la découverte de la Voie ou Tao. Le bonheur humain selon les Taoïstes est réalisé lorsque les hommes suivent l’ordre naturel, en faisant confiance à leur connaissance intuitive.

    Ces deux orientations représentent deux pôles opposés dans la philosophie chinoise, mais elles furent toujours considérées en Chine comme les pôles d’une seule et même nature, et donc COMPLEMENTAIRES
    En Occident : la part rationnelle de la recherche serait vaine si elle n’était complétée par l’intuition qui donne aux scientifiques de nouveaux aperçus et les rend créatifs.
    La philosophie chinoise a toujours mis en relief la nature complémentaire de la raison et de l’intuition.

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