Le programme du Blog de PJ pour les élections européennes. Transformer l’essai ?

Ouvert aux commentaires.

Bon, ce programme pour les élections européennes que Vincent m’a aidé à écrire, plaît. Tant mieux ! Et pas seulement ici parmi vous, mais aussi en haut lieu si j’en crois un coup de téléphone (inopinément) reçu tout à l’heure, venant s’ajouter à un rendez-vous déjà prévu dans la semaine qui vient.

J’ai déjà dit ce que je pensais du statut de « membre du Parlement européen » : je ne me fais aucune illusion sur ce qu’il y a moyen de faire, et ce qu’il n’y a pas moyen de faire à partir de là.

J’ai déjà été membre de deux commissions consultatives « de haut niveau », en France (Commission Attali sur l’Économie positive) et en Belgique (Commission sur l’avenir du secteur financier belge), les deux pays dont il est précisément question dans mon cas, et je ne regrette pas de l’avoir fait : cela ne fait pas de vous un décideur, mais cela vous offre un gros mégaphone pour gueuler que c’est maintenant ou jamais, et une grande table pour taper du poing dessus.

Être sur une liste en France ou en Belgique, ça c’est marquer l’essai. Être en position éligible, ça c’est transformer l’essai. Et là ça ne dépend plus de moi : ça dépend de vous ! Si vous pensez que c’est une bonne idée, à vous de le dire maintenant partout !

Le programme du Blog de PJ pour les élections européennes, par Paul Jorion et Vincent Burnand-Galpin

Quel modèle économique pour une société écologique ?

L’avènement d’une société écologique est impossible sans un changement radical de modèle économique. La politique actuelle du gouvernement en est l’exemple a contrario : concilier, sur le plan politique, libéralisme économique et préservation de l’environnement débouche nécessairement sur l’inaction écologique. L’environnement est sacrifié sur l’autel de la sacro-sainte équation « business + croissance = emploi + élection ».

Ce qui nous conduit à notre perte : le modèle économique capitaliste et néolibéral

Le capitalisme : un rapport de force en faveur du détenteur de capital

Le capitalisme, c’est le système économique qui donne l’avantage sur le plan politique au capitaliste, le détenteur de capital. Or qu’est-ce que le capital ? Ce sont les ressources qui, manquant à la place où elles seraient nécessaires pour permettre la production, la distribution ou la consommation des biens et des services, doivent être empruntées. Si les ressources manquent à la place où elles sont nécessaires, c’est que la propriété privée y fait artificiellement obstacle. Parce qu’il y a eu emprunt des ressources faisant défaut, il y a rémunération par une rente que l’on appelle « les intérêts » quand il s’agit d’un prêt de particulier à particulier ou bien a été accordé par une banque, mais aussi « le coupon » quand c’est l’État qui emprunte sous la forme de l’émission d’une obligation, et « les dividendes » quand les entreprises empruntent en émettant des actions de sociétés.

Le système témoigne de son efficacité si la situation permet qu’une véritable richesse soit créée en tirant parti de l’opportunité qu’autorisent ce que Proudhon appelait « les aubaines » : la générosité que la nature autour de nous manifeste à notre égard et qui nous permet d’y jouer le rôle de modestes « catalyseurs » grâce à l’apport de notre travail. Quand une véritable richesse n’est pas créée à partir de l’emprunt – dont le crédit à la consommation offre le meilleur exemple – le versement des rentes s’assimile à une pompe siphonnant l’escarcelle des pauvres en direction des coffres des riches. C’est là que nous en sommes dans notre société contemporaine.

Le néolibéralisme : les moyens justifient la fin

Le « néolibéralisme » désigne une version dérivée du libéralisme, que certains assimilent au paroxysme de la logique libérale. Le néolibéralisme abolit les règles macro-prudentielles édictées dans les années trente et conduit à démanteler, en Europe, les grands monopoles d’État.

La fin ne définit plus les moyens, c’est la minimisation des coûts et la maximisation des profits qui deviennent des fins en soi. Les résultats ont cessé d’être un objectif visé initialement, pour devenir « pragmatiquement » quoi que ce soit que l’on constate à l’arrivée.

La logique néolibérale gangrène l’économie mais aussi le comportement des États. Les entreprises doivent maximiser le volume des dividendes pour les actionnaires. Les États doivent minimiser leurs dépenses dans le seul objectif d’essayer de réduire la dette publique. Ni les entreprises, ni les États ne sont aujourd’hui guidés par une fin, un horizon idéal.

  • L’objectif de la préservation de la planète n’a pas sa place dans le système économique actuel.

Pour une société écologique : vers un socialisme authentique

Pour pouvoir intégrer l’urgence écologique au sein d’un modèle économique, voici les huit ingrédients d’un programme authentiquement socialiste.

Faire de l’État-Providence une institution irréversible et intangible, en mettant fin à la dépendance qui le lie aujourd’hui à la croissance et subordonne son existence aux caprices de celle-ci, et en inscrivant la nécessité de leur consubstantialité dans la Constitution.

Casser la machine à concentrer la richesse qui conduit aujourd’hui 62 personnes à disposer d’un patrimoine équivalent à celui de la moitié la moins riche de l’humanité : 62 d’un côté, alors que 3,5 milliards, cela représente 3,5 x 1.000 x 1.000 x 1.000 êtres humains, ce qui – on en conviendra – dépasse l’imagination !

Promouvoir la gratuité pour tout ce qui fait partie de l’indispensable (alimentation, santé, éducation, vêtement, logement, transport). Distinguons le nécessaire du superflu et faisons-les relever de deux régimes économiques distincts. D’un côté, le régime économique de l’indispensable serait fondé sur la mise en commun des biens, et leur gestion par la collectivité. De l’autre côté, en parallèle, le régime économique du « superflu » restera fondé sur les mécanismes de prix.

Dans le premier, n’ayant plus le prix comme source d’information économique à la gestion de l’offre, ce serait ainsi une gouvernance délibérative en charge de la gestion de l’offre (comme l’État déjà aujourd’hui en ce qui concerne une partie de l’éducation et de la santé). En fonction des évolutions de nos sociétés, la distinction entre indispensable et superflu pourra être modifiée pour correspondre aux besoins d’une époque particulière. Ainsi, aujourd’hui, la connectivité (l’abonnement téléphonique, l’accès à internet…) pour tous semble devenir un besoin fondamental car, entre autres, l’accès internet est maintenant indispensable pour un certain nombre de démarches administratives.

Si la gratuité répond à des exigences sociales, elle peut également répondre à des exigences écologiques : la gratuité peut être un puissant outil de redirection des habitudes de consommation des individus vers des comportements plus écologiques. Ainsi, pour l’alimentation, les « restaurants municipaux » servant de la nourriture gratuite à tous, pourraient choisir des aliments biologiques et locaux ; pour le transport, l’accent serait mis sur les transports en commun les plus efficaces au niveau énergétique (bus hybride, train, vélo, trottinette…) ; pour le logement, les nouveaux logements sociaux seraient construits selon les meilleurs standards énergétiques, etc.

Mettre l’homme et l’environnement au passif de la comptabilité des entreprises. Au premier abord, nous aurions tendance à dire qu’il s’agit avec nos règles comptables de catégorisations purement « techniques ». Mais une telle représentation est erronée. Les codes admis, les formulations admises ne sont pas neutres : elles portent en elles des valeurs, des jugements, reflétant rien de plus que les rapports de force existants entre les différentes catégories sociales composant nos sociétés.

Le principe fondamental des règles comptables devrait être la préservation non seulement du capital financier mais aussi la préservation de l’homme et de la nature qui l’environne et à laquelle il appartient. D’un point de vue comptable, n’est pris en compte seulement, que le capital financier en dissimulant la détérioration des conditions de vie et de l’environnement naturel. Une Constitution pour l’économie devrait ainsi stipuler qu’existent sur un plan comptable trois éléments à mettre au passif : le capital financier, l’homme en tant que tel et la nature dans son ensemble, en tant qu’elle est l’environnement de l’homme, car il n’y a pas d’économie florissante sans intégration harmonieuse de ces trois éléments.

Imposer le travail des machines, robots ou logiciels, en lui appliquant le même barème que celui qui vaut pour les êtres humains qu’ils remplacent. Le gain de productivité apporté par la machine est visible aussi longtemps qu’elle travaille au côté d’un être humain, mais aussitôt qu’elle le remplace purement et simplement elle cesse d’être visible : l’être humain qu’elle complétait autrefois a disparu, tandis qu’elle travaille désormais dans l’ombre, sa valeur ajoutée étant absorbée dans des chiffres statistiques globaux, sans être comptabilisée en tant que gain de productivité. Les sommes récoltées par l’imposition de la machine refléteront les gains pour l’humanité dans son ensemble dus à la mécanisation ; ils pourront être mis au service du financement pour tous de la gratuité sur l’indispensable. Il s’agira là pour ces sommes d’un bien meilleur usage que le financement d’une allocation universelle, dont le montant quel qu’il soit serait aisément capturé par le système financier ambiant. Ainsi, pour rappeler une actualité récente, lorsque les États-Unis s’efforcèrent en 2009 de relancer le secteur du bâtiment en allouant une somme de 4.000 $ aux ménages accédant pour la première fois à la propriété de leur logement, le prix de l’immobilier résidentiel américain bondit immédiatement de ce même montant.

Restaurer l’interdiction de la spéculation au sens purement technique du terme de « paris sur les mouvements à la baisse ou à la hausse des titres financiers », telle qu’elle était en vigueur en Suisse jusqu’en 1860, en Belgique jusqu’en 1867 et en France jusqu’en 1885. Les gigantesques flux financiers qui sont aujourd’hui divertis de l’économie réelle par le biais de la spéculation retrouveraient ainsi leur véritable destination (entre autres, financer la transition écologique !). Par l’interdiction de la spéculation, les investisseurs de long terme seraient valorisés et se tourneraient donc naturellement vers les investissements d’avenir comme ceux en faveur de la transition écologique.

Faire de l’euro l’embryon d’un nouveau système monétaire international, en remplacement de celui né à Bretton Woods dans le New Hampshire en 1944 et mort en 1971 dans les soubresauts d’une guerre du Vietnam excédant les capacités budgétaires des États-Unis. Depuis 1971, le monde vit dans un dés-ordre monétaire international, que l’invention des produits financiers dérivés (sous la forme initiale du swap de change) n’est pas parvenue à corriger. Ce nouveau SMI permettrait de stabiliser les monnaies entre elles et notamment mettre un coup d’arrêt aux spéculations sur les taux de change. Le climat économique serait alors plus serein pour permettre les investissements en faveur de la transition écologique.

Mettre les États au centre des investissements vers la transition écologique. Par manque de volontarisme politique, cela fait bien longtemps que la planification étatique n’est plus de mise. Mais remettre sur pied un État stratège est indispensable pour construire une société écologique. Jamais le nucléaire n’aurait pu se développer autant en France s’il avait dû satisfaire les mêmes conditions que les énergies renouvelables aujourd’hui. Le temps presse, les incitations financières à la marge que l’État libéral propose aujourd’hui ne sont pas suffisantes : si nous voulons développer les énergies renouvelables, il faut le faire exactement comme nous l’avons fait dans les années 1960 pour le nucléaire. À savoir se fixer des objectifs ambitieux (à l’époque, plus d’une cinquantaine de réacteurs ont été ouverts en dix ans !), développer l’énergie à l’abri de la concurrence (avec une société en monopole et publique) et engager très fortement l’État.

Mais au vu des montants colossaux pour la transition écologique, l’investissement public ne peut pas être la seule solution. Or, l’État peut également être au centre de la réorientation des capitaux privés vers la transition écologique. Inspirons-nous pour cela du plan Juncker à l’initiative du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) qui, avec une dotation initiale de 21 milliards d’euros, a permis de garantir pour plus de 335 milliards d’euros sur trois ans d’investissements privés dans toute l’Union européenne grâce à “l’effet de levier”. Un même mécanisme pourrait être envisageable à une échelle toute aussi importante voire plus grande, au niveau européen pour garantir les investissements spécifiquement verts, en particulier des PME.

Tout comme le plan Juncker, en mobilisant uniquement le budget européen, créons le Fonds européen pour l’environnement (le FEE), doté de 30 milliards d’euros qui pourront garantir sur 3 ans plus de 500 milliards d’investissements verts. Cette garantie permettrait aux PME de se financer à des coûts comparables aux grosses entreprises déjà présentes sur les marchés de transition écologique. Pour ce faire, la Banque européenne d’investissement (BEI) pourrait jouer le rôle de garant en émettant des obligations garanties par ce fonds spécifique.

Mais au-delà d’un modèle économique, c’est bien un renversement philosophique vis-à-vis de la nature qu’il faut mener. L’individu doit réapprendre à être à l’écoute de la nature, ce que la société de consommation lui a fait oublier. Passer de l’homo oeconomicus à l’homo oecologicus sera la principale difficulté !

Lectures complémentaires :

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127 réponses à “Le programme du Blog de PJ pour les élections européennes. Transformer l’essai ?

  1. Avatar de Génissel Samuel
    Génissel Samuel

    Même si c’est inclus dans vos propositions (que j’ai survolé), je crois qu’il va être nécessaire de questionner l’utilitarisme au niveau philosophique (bon j’essaie avec la question d’une vie bonne), c’est ce qui guide les states, la chine, L’OMC, la ba.nque mondiale, le japon (manga exclus), l’Europe, les émergés.
    L’homme ne sert à rien, la planète tournera toute seule sans lui, la nature en fera son affaire de cette appendice orgueilleux. l’humanité ne peut être utile qu’à elle-même et cette utilité est survolé par une ébauche de moyen sur des corps, des accumulations, des optimisations douteuses.
    Je peux pas vraiment préciser, mais je crois qu’une clef est la notion de jeu, entre un espoir mystique et une prise de risque maitrisé et utilitariste, il y a quelques choses qui est mal construit pour les adultes modernes.

  2. Avatar de Jacques Seignan
    Jacques Seignan

    Remercions notre premier ministre : au moins les choses clairement dites.
    Je copie l’intro d’un article de Médiapart :
    «Dans un discours devant l’Autorité de la concurrence, Édouard Philippe a cité deux fois le père du néolibéralisme, Friedrich von Hayek, et a défendu l’idée de la concurrence comme réponse aux problèmes de pouvoir d’achat. La confirmation qu’il n’y aura pas de « changement de cap » dans la politique économique du gouvernement. »
    En effet pourquoi changer une politique qui fait tant gagner à la caste prédatrice ? Pourquoi dévier de cette ligne économique puisque chaque tentative de révolte échoue, après Nuit debout, les Gilets jaunes… Un peu de Flash Ball, pas mal de propagande, beaucoup d’abrutissement médiatique…

    Je rigole bien ce soir. Allez les amis, indignez-vous et trépignez ! Brandissez vos programmes ! Mobilisez les forces groupusculaires de gauche ! En face, ils tremblent déjà.
    Peut-être qu’un jour certains auront enfin compris le message radical de Paul Jorion, sur les « fascistes en col blanc », inspirés en particulier par Hayek et autres infâmes.
    Choisir son camp : on n’y coupera pas.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Le premier ministre Philippe est soit un parfait imbécile, donc un parfait exécutant, au sens où il n’est pas capable de réfléchir par lui-même et de voir que c’est la concurrence qui mène le monde à sa perte, malgré les «leçons » de Hulot, tu te souviens sans doute de la vidéo où Hulot lui cause d’effondrement des sociétés, citant même Diamond.
      Soit Philippe est parfaitement conscient du type de société, qu’il voudrait mettre en place, basée sur le chacun pour soi et les inégalités, cela est encore plus inquiétant. Mais le porte parole du gouvernement n’avait-il pas annoncé le 4 janvier que le gouvernement serait encore plus radical dans ses méthodes après les annonces du président pour calmer les Gilets jaunes.
      Il s’agit bien de polariser toujours plus la société, ce qui est tout à fait antinomique avec la volonté de faire un grand débat, ce qui réclamait un minimum d’apaisement. Ce gouvernement mène une guerre larvée contre toute une partie de sa population.
      Bref, ce « coming out » ultra libéral c’est la confirmation que les petites phrases provocatrices du président ne doivent rien au dérapage d’une pensée, au contraire tout cela forme un ensemble très cohérent, et très inquiétant.

      1. Avatar de Vincent Rey
        Vincent Rey

        Il s’agit bien de polariser toujours plus la société, ce qui est tout à fait antinomique avec la volonté de faire un grand débat, ce qui réclamait un minimum d’apaisement. Ce gouvernement mène une guerre larvée contre toute une partie de sa population.

        Il faut de la SINCÉRITÉ, et arrêter de faire comme si on n’avait pas vu qu’il y a un problème grave dans le capitalisme. Qu’il prenne son courage à 2 mains, et qu’ils vienne EXPLIQUER ce qui ne marche plus, jour après jour à la télévision, dans un langage que tout le monde comprend. En parler, mais en parler VRAIMENT, c’est à dire en proposant une NOUVELLE analyse, laissant de côté ce catéchisme ultralibéral insupportable. Car il l’a bien vu le problème, puisqu’à la télévision lors des vœux, il a dit que nous nous vivions « la fin du capitalisme ultra-libéral et financier ».

        S’il ne fait pas ça, il est inconscient, car la tentation des armes chez les GJ est là…C’est ce qui me fait peur avec une revendication politique sans espoir comme le Ric. S’ils ne l’obtiennent pas, les Gilets Jaunes vont se buter, c’est alors que les choses risquent de vraiment dégénérer…

        E Macron n’a pas l’air de prendre la mesure de tout ça, sinon il arrêterait de sourire à tous vents comme ça. Mais peut-être est-il résolu à garder ce sourire de winner jusqu’au bout, pour soutenir les idées surannées et rassies de Von Hayek. Alors que c’est le moment d’être intelligent, et de quitter cette sorte de fanatisme économique.

        Mais peut être qu’il est couillon au point de donner sa vie pour l’ultra-libéralisme ! Peut-être même qu’il garderait son sourire de winner, même allongé à plat ventre sur la « bascule à Charlot » en regardant la paille au fond du panier….et lorsque le biseau sinistre commencerait à s’élancer en chuintant sur ses glissières, on l’entendrait encore beugler une dernière fois en gigotant des jambes « PARCE QUE C’EST MON PROJEEEEEET !!! THEEEERE IS NO ALTERNATIVE !!! CAC40 AKBAR !!! » …puis CROUIC, blop blop….pshhhhh.

        Il faut bien rigoler un peu avec notre Histoire, j’espère qu’on en arrivera pas là, bien que dans toute blague, il peut y avoir un fond de vérité…

        V Rey
        findutravail.net

    2. Avatar de CloClo
      CloClo

      « Peut-être qu’un jour certains auront enfin compris le message radical de Paul Jorion, sur les « fascistes en col blanc », inspirés en particulier par Hayek et autres infâmes. »

      Tu y crois vraiment à ton truc Jacques ?

      Je veux dire, tu crois vraiment que certains ont compris ou vont comprendre ? T’aurais quelques noms ici même ? Je ne suis même pas sur que l’inventeur de ce concept l’ait réellement compris lui même… Dans moins longtemps qu’il n’en faut pour faire déborder du lait qui bout, les mêmes ici ne vont pas tarder à sortir l’artillerie lourde de sous-entendus et autres procès en connotations tout azimuts pour en fait appeler à voter, en dernier ressort, pour ces mêmes cols blancs. Foutaise que tout ça je te dis, et enfumage malheureux. Blanc bonnet et bonnet blanc mon grand. La même pièce je te dis.

      T’as pas encore compris ?

      1. Avatar de daniel
        daniel

        Pas tant de véhémence, y’a de l’espoir en du nouveau.
        Je change: à l’horizon pointe une fumée d’espoir en un début de commencement de renouveau.

        https://yetiblog.org/archives/15796
        dont  » le temps de dénouement approche et celui-ci ne sera pas tendre. » et conclusif:  » Le jour de vérité approche et la manière forte va sans doute hélas finir par s’imposer, sans laquelle en vérité rien n’a jamais été obtenu. » Noter le regret: « hélas ».

        Incantations? Entre les deux, raisonnable prédictif.

      2. Avatar de Jacques Seignan
        Jacques Seignan

        @ Cloclo, si j’ai compris, je suis sans illusion, mais la question de mon intervention n’est pas là… Ma dernière phrase le dit…

        Dans sa remarquable interview publié par la Voix du Nord, Paul déclare en introduction :
        «La surprise, c’est la haine qui vient d’en haut, davantage que la colère qui vient d’en bas »

        Penser agir contre des gens comme ceux qui sont au pouvoir (si bien décrits par PJ) uniquement par des actions politiques classiques et type alliance de partis et vision programmatique me laisse sans voix.
        Mon message sera donc encore plus explicite : quand il y a une « jacquerie » ─ en supposant que l’on peut réduire des événements à des modèles anciens ─ contre un pouvoir seigneurial méprisant et nuisible, alors on la soutient ! La solidarité active aurait été le seul moyen d’éviter les récupérations…
        Est-ce trop tard ? La suite le dira.
        PS – Sophie Wahnich, grande historienne de la Révolution nous donne des clés utiles.

  3. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Une initiative peu mise en évidence… (évidemment chez les italiens, ceci expliquant sans doute cela..?..)
    ((( Tiens, c’est curieux…pourquoi cet « évidemment » s’est écrit quasi tout seul..? )))
    Une formule voisine du R.I.C. Un approfondissement/analyse s’impose(rait)…
    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/democratie-un-ric-litalienne-va-voir-le-jour

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      Et tant que j’y suis….
      Liste des 42 revendications des gilets jaunes

      2 DÉC. 2018

      PAR JEREMIECHAYET

      Zéro SDF : URGENT.

      Impôt sur le revenu davantage progressif (plus de tranches).

      SMIC à 1300 euros net.

      Favoriser les petits commences des villages et centres-villes. (Cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce) + de parkings gratuits dans les centres-villes.

      Grand Plan d’Isolation des logements. (faire de l’écologie en faisant faire des économie aux ménages).

      Que les GROS (Macdo, google, Amazon, Carrefour…) payent GROS et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.

      Même système de sécurité social pour tous (y compris artisans et autoentrepreneurs). Fin du RSI.

      Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. (Pas de retraite à point).

      Fin de la hausse des taxes sur le carburant.

      Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.

      Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque vacances.

      Les salaires de tous les Français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l’inflation.

      Protéger l’industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie c’est protéger notre savoir-faire et nos emplois.

      Fin du travail détaché. Il est anormal qu’une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des même droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu’un employeur français.

      Pour la sécurité de l’emploi : limiter davantage le nombre de CDD pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.

      Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d’une Industrie Française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)

      Fin de la politique d’austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l’argent des pauvres et des moins pauvres mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.

      Que les causes des migrations forcées soient traitées.

      Que les demandeurs d’asiles soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l’alimentation ainsi que l’éducation pour les mineurs. Travaillez avec l’ONU pour que des camps d’accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l’attente du résultat de la demande d’asile.

      Que les déboutés du droit d’asile soient reconduits dans leur pays d’origine.

      Qu’une réelle politique d’intégration soit mise en oeuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d’Histoire de la France et cours d’éducation civique avec une certification à la fin du parcours).

      Salaire maximum fixé à 15 000 euros.

      Que des emplois soient crées pour les chômeurs.

      Augmentation des allocations handicapés.

      Limitation des loyers. + de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).

      Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage aéroport…)

      Moyens conséquents accordées à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.

      L’intégralité de l’argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l’entretien des autoroutes et routes de France ainsi qu’à la sécurité routière.

      Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu’il y a eu privatisation, nous voulons qu’ils redeviennent publiques et que les prix baissent de manière conséquente.

      Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.

      Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l’argent sur les personnes âgées. L’or gris, c’est fini. L’ère du bien-être gris commence.

      Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la Terminale.

      Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.

      Le Référendum populaire doit entrer dans la Constitution. Création d’un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l’Assemblée Nationale qui aura l’obligation, (un an jour pour jour après l’obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l’intégralité des Français.

      Retour à un mandat de 7 ans pour le Président de la République. ( L’élection des députés deux ans après l’élection du Président de la République permettait d’envoyer un signal positif ou négatif au président de la République concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)

      Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillées dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.

      Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides PAJEMPLOI jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.

      Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.

      Pas de prélèvement à la source.

      Fin des indemnités présidentielles à vie.

      Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. -Taxe sur le fuel maritime et le kérosène
      Commentaire « Médiapart » 6/3/2019

    2. Avatar de François Corre
      François Corre

      Merci pour le lien Otromeros.
      Un tel système proposé par une coalition M5E / LdN, au premier abord c’est peut-être pas forcément ‘enthousiasmant’ !?
      Un avis d’un ‘connaisseur’ sur cette info ?
      Merci

      1. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        La réponse est dans la question .

      2. Avatar de Juannessy
        Juannessy

        On notera au passage que selon le doigt mouillé , ou l’imagination, ou l’intérêt du moment , 1 italien vaut 6 français ou 8 suisses quand il serait tenté de proposer une loi .

  4. Avatar de Bernadette
    Bernadette

    @juannessy,
    Merci pour tous ces articles.
    Un a attiré mon attention c’est l’épandage des boues.
    Pour revenir au cours d’eau, j’en conclus que lorsque les paysans allaient faire moudre leur blé au moulin, il y avait un entretien adapté du cours d’eau et la faune que représentent les poissons était protégée. Maintenant c’est le désert, il n’y a plus rien. Même les paysans disparaissent, ils sont tous partis et les enfants sont allés travailler à l’usine, dans des multinationales qui les ont conduit au chômage.

    1. Avatar de Juannessy
      Juannessy

      A propos de moulin , quand on parle de l’éolien ( ou du solaire itou ) comme « énergies nouvelles » , ça fait un peu rigoler .

      1. Avatar de Bernadette
        Bernadette

        @juannessy,
        Issue d’une famille de paysans, j’ai comme bons souvenirs la polyculture girondine. Oui il y avait des plantations de blé, de seigle, de pommes de terre, de la vigne etc..puis tout à disparu sauf la vigne.
        Je constate que le mode de culture a conditionné les modes de vie quotidiens et je constate également que le développement de la réglementation administrative issu du capitalisme « monopoliste d’Etat »ont anéanti la paysannerie et la vie des familles.

  5. Avatar de Tiersi
    Tiersi

    Le programme de PJ & V P-G, très intéressant (analyses brillantes), ne résout pas rapidement l’effondrement écologique. Problème vital pour l’humanité, qui n’attend pas. Les 2 auteurs devraient étudier sérieusement les propositions suivantes:

    L’UE révise ses traités d’importation-exportation. Quand ils sont indispensables, elle n’autorise que les échangent commerciaux avec des pays proches. Limitation du kilométrage des acheminements de marchandises.

    Vis-à-vis des pays extérieurs, l’UE pratique un protectionnisme drastique. Les produits indispensables mais introuvables dans nos Etats fédéraux échappent aux surtaxes dissuasives. Taxation des produits d’un Etat de l’UE quand il est lointain, afin d’éviter le gaspillage kilométrique.

    Avènement de la «location généralisée» des principaux produits. Obligation de fabriquer les appareils louables à proximité. Délocalisation interdite. Interdiction de l’obsolescence programmée.

    Interdiction d’importer des marchandises déjà produites sur notre sol. Obligation d’installer des nouvelles usines sur les territoires où beaucoup d’habitants manquent de travail.

    Interdiction de vendre des appareils impossibles à démonter. Obligation de pouvoir remplacer facilement leur alimentation électrique.

    L’UE interdit le commerce par correspondance de produits non écologiques. Elle favorise fiscalement le commerce de proximité.

    Chaque citoyen obtient des autorisations annuelles de kilométrages pour se déplacer: automobile, train, avion, bateau… Création d’une «Bourse écologique». Les pauvres y vendent leurs autorisations, aubaines régulières.

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