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Université catholique de Lille, « Déclarer l’état d’urgence pour le genre humain ? » 5 de 6 : capitalisme, économie de marché, libéralisme, le 5 mars 2019 – Blog de Paul Jorion

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19 réponses à “Université catholique de Lille, « Déclarer l’état d’urgence pour le genre humain ? » 5 de 6 : capitalisme, économie de marché, libéralisme, le 5 mars 2019”

  1. Avatar de Bernadette
    Bernadette

    Bonjour,
    Ça fait longtemps que l’on nous rebat les oreilles avec les Paradis fiscaux.
    Quand ces paradis fiscaux vont il être utilisés pour réinjecter de l’argent pour le travail lorsque l’entreprise est en liquidation ou redressement judiciaire ou autre fait judiciaire ?.
    Il y a eu aussi du chômage pour des entreprises qui avaient l’argent nécessaire pour continuer à honorer les salaires.
    Les delocalisations partielles d’entreprises vers des pays à faibles coûts salariaux, rentabilité oblige.
    Pourquoi n’y a t’il pas un suivi plus rigoureux de ces entreprises puisqu’elles pratiquent la spécluxation financière ?

      1. Avatar de Bernadette
        Bernadette

        Merci Monsieur Jorion

      2. Avatar de Dissonance
        Dissonance

        6 ans après, on voit à quel point le problème a été pris en main par la classe politique… Ou pas.

  2. Avatar de Bernadette
    Bernadette

    6 ans après on voit bien que rien n’a été fait et que les entreprises off shore ont été intégrées dans des grands groupes gères par des PDG fort bien rémunérés, très certainement au service des actionnaires majoritaires.

    1. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      Bien sûr « au service des actionnaires »; c’est politiquement voulu et soutenu, à droite comme à gauche (socialiste). Comme disait la mère Lagarde: « enrichissez-vous ».

  3. Avatar de PMA
    PMA

    Comment prendre en compte les externalités négatives ? Comment faire à nouveau pencher la balance du rapport de force vers les humains plutôt que vers les multinationales ?

    Est-ce qu’une généralisation de la taxe carbone ne pourrait pas faire l’affaire : En asseyant un droit à polluer (consommer de l’énergie) individuel (au sens être humain) ne pourrait-on pas envisager de solutionner ces deux problèmes que vous mettez en exergue dans votre analyse ?
    Si chacun – entreprise compris(SA, par exemple) – devait payer une taxe proportionnellement à son dépassement de la consommation en ressources « moyenne », la consommation «autorisée » étant assise sur les individus composant l’entreprise (ses propriétaires, pas ses salariés) ; et qu’inversement les individus ne dépassant pas le seuil se voient alloués des sommes (correspondant partiellement à la « revente » de leur droit non utilisé à polluer), n’arriverait-on pas à rééquilibrer le jeu économique et à intégrer dedans l’enjeu de la survie de l’espèce ?

    1. Avatar de Bernadette
      Bernadette

      Non notre système est mort et pas operationnel.
      Il faut recréer un système qui soit au service de tous et toutes.
      Si c’est toujours les plus riches qui en reçoivent le plus. C’est anormal et inégalitaire.

    2. Avatar de 2Casa
      2Casa

      Excellente idée ! 😉

      Par m2 de surface habitable, écart de température moyen ext/int l’hiver, cylindrée de l’automobile et nombre de km parcourus, type d’alimentation carnée ou non, locale ou pas, capacité thoracique…

      Comme je le disais ailleurs, les plus pauvres pourront se constituer un petit capital en respirant une fois sur deux ou choisir d’arrêter de respirer à l’âge médian !

      Ce qu’il faut c’est que l’excédent coûte vraiment une blinde et que les pauvres organisent un marché : une bourse ? T’auras beau être plein aux as pour maintenir ton niveau de vie faudra assurer le ruissellement ! Et ensuite tu pilotes le truc en ajustant le niveau de carbone autorisé par tête de pipe, jusqu’à atteindre un taux moyen général acceptable…

      (Pas de géographe en vue ? Et moi je continuerai à avoir des chats ! 🙂 )

      1. Avatar de Bernadette
        Bernadette

        @ 2 casa,
        L’exploitation humaine, l’esclavage moderne ça suffit. L’ensemble des politiques voire syndicats traverse une crise démentielle, seules la rémunération et le pouvoir qui les honorent restent la meilleure des choses.
        La manipulation est aujourd’hui la plus terrible des souffrances

      2. Avatar de 2Casa
        2Casa

        Bonjour Bernadette,

        Je suis désolé, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

        N’accordez toutefois pas trop de poids aux âneries que je peux débiter, ce n’est que trop souvent pas très sérieux !

        De la « réaction viscérale » programmée au « troll prolixe », mon profil est tout tracé.

        Bon 1er Mai apocalyptique à tous !

    3. Avatar de Germanicus
      Germanicus

      Taxe carbone: je connais la mentalité du patronat. On vous dira: « vous voulez une taxe carbone? D’accord, mais dans ce cas là on augmente les prix de nos produits/services- ll faut bien revenir à l’équilibre de nos marges ».
      Bref, en termes prosaiques: plus vous montez haut, moins il y a une tendance à partager.

      1. Avatar de daniel
        daniel

        Taxe carbone et patronat sont donc légèrement incompatibles, selon vous.
        Intéressant, non?
        Imaginons que la taxe carbone représente notre survie et la démence carbonée notre mort à terme, de quoi ou de qui devrait-on se débarrasser, tout comme une vieille chaussette trouée? ( dans le cas, où l’hypothèse survie est choisie…)

  4. Avatar de un lecteur
    un lecteur

    En fait, on demande à la société occidentale en phase terminale de chosification sous les contraintes du cadre qu’impose le système capitaliste, d’inventer un nouveau système qui en corrige les biais et de le mettre en application.
    Étant donné les constantes de temps de ce type de phénomène, si une solution existe, nous ne ferons pas partie des premiers peuples qui l’expérimenterons.

    1. Avatar de Bernadette
      Bernadette

      @ un lecteur,
      Qui est ce « on qui demande à la société occidentale » ?

      1. Avatar de un lecteur
        un lecteur

        Notre extection, sous le regard bienveillant de la terre.

    2. Avatar de Jac
      Jac

      il y a bien un moyen

      si vous ne l’avez pas vu, voir ce film de 2008 : 8th wonderland réalisé par Nicolas Alberny et Jean Mach.
      Mais dans le film, ça n’a pas marché…. Mais à voir !

      1. Avatar de un lecteur
        un lecteur

        Paul Jorion a une idée assez précise de qui va trouver la solution dans les temps, et qu’elle jenre d’individu va la mettre en oeuvre, l’IA est sa progéniture .

  5. Avatar de Jac
    Jac

    En définitive, je me demande s’il ne serait pas bénéfique en un certain sens que les humains redeviennent des singes, ou même antérieurement des éomaias, mais qu’ils naissent les plus forts de la portée pour être bien nourris par le lait de leur mère (parce que je me suis si souvent posé la question « pourquoi les humains sommes nous si différents de nos cousins les bonobos ? », que j’en ai conclu que nous avons dû faire partie des plus chétifs de la portée qui, non résignés à servir de nourriture pour animaux féroces carnivores, avons développé une hargne à vivre qui nous a rendu plus malins que les autres et surtout plus imaginatifs : une option non ?)
    La terre s’en porterait mieux. Vous avez vu des chimpanzés faire exploser des bombes nucléaires vous ?
    Encore que… si on leur injecte des gènes humains….

    (Avec une pensée très émue pour Anémone à la parole si libre dont je me suis depuis les années 80 sentie si proche ! )

    Cf ci-dessous un post non posté précédemment (cynique ? ironique ? naïf ? tendre ? indécent? ou tout à la fois ?)

    Salut à tous ! Mon absence n’a pas été vaine. Entre deux coups de balai, quelques bons plats à préparer pour les copains que j’avais négligés et ma santé à bichonner, j’ai fait une rencontre formidable dont je viens vous narrer.

    Une petite clope aidant, je suis allée consulter au milieu de la fumée quelques vieilles photos de famille. Non pas les argentiques ni celles d’ancêtres tirées sur plaque de verre ; celles de mon arbre généalogique imprimé dans mon génome. Pile poil en même temps que d’autres faisaient la même chose en expérimentation :

    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/sciences/chine-un-scientifique-implante-des-gènes-humains-chez-des-singes-et-améliore-leurs-fonctions-cognitives/ar-BBVT8mF?ocid=spartandhp

    Mais eux en bien plus prétentieux.

    En remontant de gène en gène un de mes lointains ancêtres m’a interpellée :
    « psitt ! Petite ! Viens ici ! Viens voir ce que j’ai à te montrer »
    Me suis un peu méfiée par réflexe, me souvenant de ce que ma mère me disait il y a longtemps : « n’écoute pas les vieux messieurs qui t’interpellent ». Mais comme je ne suis plus une enfant depuis.. hou ! (je crois) je me suis approchée. Après tout, c’était un arrière arrière arrière grand oncle. Je l’apercevais un peu flou ; l’avantage d’être myope sans porter mes lunettes, ça efface les détails perturbateurs pour ne voir que l’essentiel. J’ajuste un peu mon zoom et m’approche de lui sans trébucher.

    Voici donc notre dialogue, que les grands parents peuvent raconter à leurs petits enfants :

    – Bonjour Tonton ! (lui dis je un peu intimidée) Comment tu t’appelles ? 
    – Toujours cette manie de mettre un nom à tout ! Appelle moi comme tu veux ça m’ira.
    – Alors je t’appelle Eugène. Ça te va ?
    – Très bien. Regarde ces vieux ancêtres, ceux que tes contemporains ne veulent pas reconnaître parce qu’il ont des poils partout et ne s’épilent pas (C’est vrai qu’ils ne sont pas très séduisants, mais je leur trouve une bouille sympathique). Que remarques tu ?
    – Il sont à quatre pattes et ont huit mamelles. On dirait des rats.
    – En effet, ce sont des eomaias. Mais il ont d’autres ancêtres dont je n’ai pas de photos. Tu as bien remarqué qu’ils ont huit mamelles. Regarde celles de cette femelle.
    – heu… je ne les vois pas, il y a des petits amalgamés qui tètent goulûment.
    – Compte ces petits.
    – Heu… difficile à voir. Il y en a neuf me semble-t-il (tiens ! Le chiffre angélique de l’idéal).
    – Juste ! (je suis un peu fière…) Que fait le neuvième ?
    – Il essaie de pouvoir téter mais les autres l’en empêchent, le pauvre… (je suis un brin sensible)
    – Exact. Chez de nombreuses espèces cousines, il peut y avoir plus ou moins de mamelles et les moins dégourdis ne pouvant se nourrir sont rejetés par la mère et en meurent. C’est la sélection naturelle. Ils servent de nourriture pour la flore et la faune carnivore (bon là tonton ne m’apprend rien ; suis pas si cruche). Mais que remarques tu ensuite ?
    – Il s’écarte et semble chercher ailleurs.
    – Celui là, c’est celui du milieu de la portée. Il est le cinquième, plus chétif que les autres. Et ensuite, que remarques tu ?
    – Il va renifler tout autour, il regarde là puis là, il furette… Il semble grignoter quelques nourritures éphémères.
    – Celui là ne se laisse pas abattre. Il résiste. C’est un malin. Mais regarde ensuite ce qu’il fait.
    – Il lève la tête et semble happer quelques insectes, ou vouloir cueillir quelques baies en se mettant sur ces deux pattes arrières.
    – Exact. Puis là ensuite, sur cette autre photo, il regarde plus haut encore. Et que voit-il ?
    – Il semble observer des oiseaux sans pouvoir les atteindre.
    – Et que voit il donc en les observant ?
    – Le ciel.
    – Bravo ! (je suis de plus en plus fière) Et comment est-il à présent sur cet autre photo ?
    – Ils est debout (comme moi ! bon, on passe à autre chose ? sinon va me barber).
    – Remarque ce qui apparaît sur sa tête quand il regarde le ciel à l’infini.
    – On dirait… heu.. c’est trop flou… (j’ajuste mes lunettes) On dirait un point d’interrogation…
    – Et voilà ! Tu as trouvé! En regardant le ciel il est si impressionné qu’il ne se met plus à quatre pattes. Il a grandi. Son point d’interrogation encore tout petit, il commence à s’interroger : « comment faire pour attraper de la nourriture qui n’est pas accessible avec mes petites pattes ? » Observe le ensuite sur cette nouvelle photo.
    – Il ressemble à un singe. Il a des mains à présent et… il y a un bâton entre ses doigts, comme une baguette bien affûtée.
    – Et oui ! Il vient d’inventer l’outil. Et que remarques tu sur sa physionomie  ?
    – Celui ci est une femelle qui a deux grosses mamelles. C’est une guenon (ça va vite finalement l’évolution quand on regarde les photos, c’est assez peinard).
    – Voilà ! Il y a donc deux petits qui peuvent téter en même temps. Mais combien y a-t-il de petits sur cette photo ?
    – J’en compte cinq. Il y en aura donc trois qui vont se disputer. Mais il y en a un sur les trois qui est à part (étrange, 5 est le signe du pentagramme et des 5 sens).
    – C’est celui du milieu de la portée, celui rejeté par les deux aînés entrain de téter pendant que les deux plus jeunes se disputent la place. Et que remarques tu sur sa tête ?
    – Son point d’interrogation est encore plus gros et il semble adorer le ciel.
    – Et oui, il rêve. Il s’imagine entrain de voler pour pouvoir voir en bas toutes les petites plantes savoureuses, sur les arbres les fruits les plus mûrs, les petits animaux courant sur les sols planes et même ceux qui cherchent à se cacher pour ne pas être mangés. C’est un malin ! Mais surtout, il voit d’où arrivent les mammouths qui avec leurs grosses pattes détruisent toutes ces bonnes choses et écrasent ses frères et sœurs se disputant la tétée. Alors il les prévient, ce qui lui vaut toute leur reconnaissance. Ainsi de plus gringalet il en devient leur chef.
    – C’est bizarre ça ! En principe ce sont les mâles les plus forts qui commandent le groupe. Du moins chez les grands singes. Peut-il être une femelle ?
    – Oui, mâle chétif mais avec un point d’interrogation plus gros, ou femelle plus petite soucieuse de ses petits qui en devient plus maline. Simultanément en complémentaires. En devenant chef, lui est rehaussé sur un piédestal et voit les bêtes féroces s’approcher dangereusement, de même que les orages grondant au loin dans un vacarme effrayant, les flammes poindre détruisant tout sur leur passage ou les crues des cours d’eau inondant les plaines. De sa grosse voix il peut prévenir tout son groupe. Elle, ayant observé depuis une branche d’arbre tant plus légère elle en est plus habile, et capable elle aussi de crier aussi loin qu’une sirène, elle peut courir chercher ses petits soucieuse de préserver la pérennité de l’espèce, en improvisant quelque abri sûr, ou en leur apprenant à grimper aux arbres selon danger imminent.
    – Il est beau le chef ! On dirait presque un bouddha assis sur son piédestal. Un peu rondouillard mais ça lui va bien. Cependant sa tête semble un peu gonfler, pour supporter le poids du point d’interrogation probablement. La cheffe, elle, me paraît plus discrète. La tête reste plus petite, plus harmonieuse, son point d’interrogation bien plus élégant. Ses mamelles sont bien gonflées. Beaucoup de lait sûrement pour de plus beaux petits.
    – Et oui ! (tonton Eugène semble nostalgique… Toujours un tantinet amoureux de tantine sûrement, celle qui savait si bien soigner ses blessures et couver avec soin ses enfants). Mais regarde là, sur cette photo, ce que sont devenus les petits quelques siècles plus tard.
    – Ils perdent de plus en plus leurs poils. Ils ressemblent de plus en plus à des humains avec de longs cheveux. Et puis ils portent de la fourrure (à rendre jalouse ma cousine Germaine, celle qui se la pète en snobant mes cousines Clémence et Félicité vêtues de vieilles fripes) et sont parés de bijoux en dents de lion des cavernes.
    – C’est tout à fait juste. Bon point (ça je l’avais déjà appris à l’école, facile). Ils sont à présent des hominidés. Mais remarque bien qui est chef.
    – (bon on me la fait pas, je joue le jeu) Le mâââle !
    – Tout à fait, le mâle, armée de grandes lances. La femelle est derrière lui tenant les petits par la main. Plus besoin de poils puisqu’ils savent se mettre à l’abri autour d’un feu de camp (déjà ils savaient faire du feu ? Rapides. Point d’interrogation efficace.) Là les hominidés ne se contentent plus de fruits ou plantes, ni même de petites bêtes chargées de protéines. Devenus de plus en plus nombreux (merci qui? Les femelles bien sûr, à l’attention des plus grincheux qui n’auraient pas encore compris) ils chassent à présent mammouths, tigres féroces et smilodons, ou aurochs aux cornes impressionnantes. Les mâles se répartissent autour d’eux malgré leur plus petite taille à la manière des piranhas, en lançant leurs lances aux pointes de pierre acérée. De plus en plus malins. Chaque gros animal tué constituant une réserve importante pour de longs soirs d’hiver.
    – Et alors ! Ils sont chasseurs habiles d’accord. Mais pourquoi la femelle est derrière eux ?
    – Pour la protéger évidemment (quel hypocrite ce tonton Eugène !)
    – La protéger ??? Mais elle est bien plus musclée qu’eux ! Et sait chasser très bien. N’a pas d’armes elle, pour couper le bois servant à faire le feu et construire des huttes là où il n’y a pas de grottes. Tout en portant bambin sur le dos de surcroît. Pas besoin d’artifices, bien plus forte qu’eux !
    – Tu as raison (ah quand même!), c’était bien là le problème. Sans leurs armes, les mâles savaient bien qu’ils ne pouvaient pas survivre. Les femelles auraient pu sans eux. Mais qu’auraient-elles pu faire sans leur semence pour faire des petits ?
    – Certes (bon, je m’écrase un peu…) Et alors ? Pouvaient pas être côte à côte ?!
    – Oui bien sûr. Mais ainsi en les faisant servantes, ils pouvaient développer leur point d’interrogation en le parant de plumes scintillantes et colorées. Le point d’interrogation des femelles occupé à reconnaître les meilleures graines, occupé aux meilleures recettes pour les rendre comestibles, occupé à mieux isoler les huttes ou à trouver les meilleures plantes pour soigner les blessures, elles ne pouvaient s’interroger sur le fondamental de l’origine des hominidés qui a fait du mâle chétif un chasseur redoutable.
    – Gna gna gna. Et alors ? Le fondamental, selon eux, c’était le ciel peut-être ?
    – Et oui, le Ciel ! Celui qui leur a fait lever la tête et rêver, puis se mettre debout. Le ciel infini, qui pouvait être d’un bleu serein, ou chargé de couleurs sombres déchirées d’éclairs aussi foudroyants qu’un soleil se jetant sur la terre. Ou un ciel obscur, à peine éclairé de la lumière douce de la lune où scintillaient de multiples diamants. Que d’imagination ils avaient ! Tiens, regarde sur cette photo, quand ils sont sapiens. Regarde le totem autour duquel ils sont réunis. Puis regarde leurs armes. Elles sont en airain rutilant pour conquérir les peuplades sauvages du nord au sud, d’est en ouest.
    – Taratata. Les armes de cuivre, l’or, le scintillant, ce ne sont qu’artifices prétentieux ! Cela au fil des siècles n’a pas rendu les hommes plus intelligents mais juste plus habiles à conquérir le monde et soumettre les peuplades fragiles. Ils n’ont fait que les aveugler. Après avoir cru en Dieux, ils se sont voulu leur égal de tout leur orgueil imbécile et s’entre tuer pour que seul l’idéal domine. Ils ont inventé les pièces d’or jusqu’à en faire de vulgaires monnaies de papier. Fatigués de se battre ils ont voulu acheter le monde entier. Mais en sont-ils des Dieux ? Ils n’en sont que plus pauvres encore. Et ce sont bien eux qui ont paré les femmes de bijoux pour mieux enserrer leur cou. Ce sont bien eux qui, jaloux de leurs muscles, les ont cachées sous des étoffes fines parsemées de pierres précieuses pour n’en faire que des bijoux factices aux formes ramollos. Ce sont eux qui en ont fait des êtres fragiles. Pas pour être plus forts, mais pour croire l’être. Toujours l’illusion.
    – Tu as raison petite. Mais ne te fâche pas. Les hommes sont des rêveurs qui se veulent plus grands que l’univers c’est vrai. Mais c’est pas toi peut-être qui berçais tes garçons en leur chantant des chansons de princes et de bergères ? C’est pas toi qui leur disais de bien manger pour être forts ? Quand tu offrais à tes petites filles des poupées pour qu’elles apprennent à les emmailloter, ou des mini cuisinières pour qu’elles apprennent à cuisiner, ou encore qui leur disais qu’en mangeant bien elles auraient un teint d’opale, des joues plus roses et des lèvres plus rouges.
    – Ma mère, mes tantes et mes grands mères oui, mais pas moi (heu… pas de mauvaise foi ; pas du tout). J’ai conté Cendrillon et Blanche Neige à mes filles mais aussi des histoires de Princesses au petit pois ou de Shéhérazade, tout en leur apprenant les saveurs et les produits sains. J’ai conté à mon fils les vieux contes de princes vainqueurs de dragons ou de petit tailleur terrassant le géant, mais lui ai aussi appris à faire la cuisine ou à coudre ses boutons pour qu’il sache être libre. J’ai aussi enseigné à mes enfants le respect. Tu te trompes d’époque, tu es trop vieux tonton Eugène.
    – Petite, tu es bien gentille mais ne dis pas que tu n’as pas aimé être belle . Que tu n’as pas aimé que les hommes te désirent et que tu n’as pas aimé leurs muscles bien bandés.
    – Bon c’est vrai (profil bas). Mais tu sais pourquoi je jouais leur jeu prétentieux de puissance et de domination ? Pour qu’ils me donnent du plaisir dont j’avais tant besoin bien sûr, et pour leur susurrer à l’oreille une fois repue : « tu étais très très bien, mais j’aime aussi quand tu ne bandes plus, je me sens ton égale » ; puis qu’ensuite on soit amis et non concurrents. Alors tu sais, comme tant de consœurs, à tout le pognon à milliards dont certains rêvent encore je préfère de beaucoup leur sourire. Là est le vrai paradis, celui dont mes filles rêvent et qu’elles obtiennent plus sûrement et moins prétentieusement. Elles en sont bien plus belles. Et mon garçon est si charmant quand il regarde les filles sans vouloir les croquer tel le loup du petit chaperon rouge. Il connaissait toutes les étoiles, tous les dinosaures quand il était petit ; et pourtant aujourd’hui il ne rêve pas de monter dans une fusée pour conquérir des planètes stériles, il ne rêve pas de vaincre les dragons, mais juste de pouvoir vivre en paix. Comme tous ses copains. Il en est bien plus beau sans se priver de rêves bien plus beaux encore.
    – Je sais que tu aimes le beau, que tu frissonnes devant un beau tableau, tu es subjuguée devant la beauté sublime d’une cathédrale, que tu es sensible devant un paysage naturel magnifique autant que devant une belle âme. Pourquoi en vouloir aux hommes de leurs rêves de beauté qui ont fait du rat malingre ou du singe fragile destinés à n’être que nourriture pour bêtes carnivores des hommes intelligents et forts ?
    – C’est vrai tonton, j’aime le beau, mais derrière cette beauté il peut y avoir plein de laideurs. C’est ce qui me dérange, c’est ce dont se méfient beaucoup de femmes comme moi. C’est vrai aussi que nous les femmes, en mettant à nu leur médiocrité nous nous sommes rendues médiocres, et le monde de mon époque devient de plus en plus mesquin, petit, étriqué, ordinaire.

    – Allez va ma petite. Je t’ai interpelée parce que je craignais que notre espèce ne disparaisse. Me voilà rassuré. Il y a beaucoup d’humains qui se battent pour ça ?
    – Il y en a de plus en plus, hommes et femmes côte à côte, avec des mots et non plus des maux. Ils en deviennent enfin égaux malgré leurs différences. Enfin, pas tous encore, trop de musclés partout s’abrutissant pour protéger leurs richesses illusoires se servent d’armes et de lois pour tenter de les arrêter. Mais ça vient. Bisou oncle Eugène.

    P.S. à tous les scientifiques : peut-être trouverez vous quelques erreurs, mais je ne fais que rapporter ce que dit mon arrière arrière arrière grand oncle (qui est aussi le vôtre). Il est peut-être sénile vu son âge avancé et peut déformer un peu la réalité, mais cependant… c’est lui qui se trompe ? Ou vous parfois ?… Nous ne sommes que des humains imparfaits après tout, pas des Dieux ni Déesses.

    https://www.youtube.com/watch?v=n_zpcmNOTMU

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