Une lettre au bienheureux François Ruffin, par Thomas Saupique

Bonjour François,

Quoi ? J’apprends que votre coffret DVD Frank Capra a été dévalisé ?! Eh bien je persiste à penser que les chefs-d’oeuvre sont faits pour être prêtés, pas pour prendre la poussière sur une bibliothèque… Donc c’est une bonne nouvelle, tiens ! Ça me donne l’opportunité de vous faire un cadeau ! Et comme j’ignore lesquels manquent à l’appel, je viens donc occuper les places vides avec quelques classiques. Le cinéphile que vous êtes aura probablement vu certains d’entre eux mais revoir un bon film c’est comme retourner s’asseoir à une bonne table ou croiser dans la rue un vieil ami : toujours avec plaisir, n’est-ce pas ?

Je n’ai pas choisi ces films au hasard : ils parlent tous de vous ! Et croyez moi, je vous connais depuis longtemps : la qualité première de François Ruffin c’est d’être un type entier et les vidéos tournées dans sa cuisine le rendent ma foi encore plus familier ! Alors allons-y, je vais vous expliquer mes choix cinématographiques rapidement, pour le lecteur que vous êtes, ça ne prendra guère de temps…

Un, vous avez le sens de l’honneur. La scène est quasi culte, elle se passe dans le classique de Michael Curtiz, Casablanca (1942). L’un des personnages français d’une nature romantique et fière, demande à l’orchestre d’entonner la Marseillaise alors que des soldats allemands se pavanent et chantent à tue-tête dans le même restaurant. Un acte de résistance symbolique, mêlant dignité et courage. Ce qui vous caractérise fort bien : pas question de se laisser marcher sur les pieds par plus grand que soi. De l’honneur et du panache donc, Ruffin est avant tout un patriote, pour la France et la Picardie ! “Ah! ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne…“ Vous êtes plus diplomate que nos ancêtres paysans mais rien ne vaut un air entraînant, pour aller “danser, encore” ou se jeter dans la mêlée de la lutte des classes…

Deux vous avez une foi rationnelle. Les deux pieds bien ancrés sur terre avec des bottes ou des crampons, de préférence. Certains essayeront toujours de vous trouver une place sur l’étagère des auteurs idéalistes d’extrême-gauche, à côté d’Olivier Besancenot. Mais avec Ruffin les arguments sont simples, concrets et font mouche, comme le sont les preuves authentiques collectées sur le terrain. Comme j’aime à le dire : “Ruffin il connait ses électeurs par leur prénom et les problèmes à la racine”. Habité d’une foi profonde donc, dans l’humanité, semblable à celle qui pétille dans le regard de Montgomery Clift dans le magistral Bal des Maudits d’Edward Dmytryk (1958). Une conviction logée dans les tripes, de celles qui vous guident pour prendre des risques et défaire des injustices trop flagrantes. Une dévotion qui tranche dans le film avec celle de son fidèle camarade porté à l’écran par Dean Martin, lui davantage enclin à engager une critique distante de la guerre. Mais qui admire profondément cette foi absolue dans l’action. Un duo de compères à l’image de celui que vous formez avec Jean-Luc Mélenchon, en (baie de) somme…

Trois, vous bousculez les lignes. Journaliste vous investiguez, documentez et transcrivez les histoires de Français méprisés, auprès d’une large audience. Plus original encore, vous êtes entouré d’une équipe exponentielle de bénévoles qui s’activent intensément pour devenir demain une armée d’activistes. Point de conseiller en communication pour “réseauter” avec de généreux donateurs, de déjeuners mondains pour s’enorgueillir de ses derniers succès et de ceux à venir ni de collusion avec les commentateurs politiques avides de confidences. Point de Fay Dunaway qui graviterait autour de vous comme dans Network de Sidney Lumet (1976), pour transformer le drame de nos vies en un éphémère succès télévisé.

Avec Ruffin les arguments surprennent et dérangent car des émotions surgissent dans ce huis clos médiatico-politique usuellement policé. Invité idéal pour bousculer les lignes sans pour autant les menacer vraiment, Ruffin joue à fleuret moucheté quand Mélenchon cherche le KO. Il tient la barre sans se laisser distraire par un vent parfois contraire soufflant dans les micros. Le tout avec une patience pour ses confrères qui l’honore !

Aussi ce qu’il y a d’épatant c’est son art de la mise en scène, n’en déplaise au fougueux Juan Branco. Car oui, il y a du Mohamed Ali chez Ruffin. Répétant ses gammes en public dans sa cuisine pour mieux monter sur le ring affronter les redoutables uppercuts d’un Jean-Jacques Bourdin ou des grandes gueules du PAF. Pour adresser au mieux ses initiatives aux auditeurs et ne plus trembler devant les “nouveaux chiens de garde” (Serge Halimi, 1997) de l’arène médiatique, il s’entraine, ne cachant rien aux observateurs influents. Enfin, de toutes les conquêtes spatiales mais plus encore, sociales, il sait que les succès les plus notables se sont toujours basés sur les vertus de l’ingénierie collective. Un chef d’orchestre n’est rien sans solistes, un préfet de police sans gendarmes, un Napoléon sans grognards, un Zidane sans Claude Makélélé, un Macron sans PDG. Certes, une équipe composée d’amateurs mais qui s’étoffant chaque jour, maitrise ses sujets et gagne l’enthousiasme ! A la différence de la République en Marche rendue rigide, hiérarchique, autoritaire et froide, le mouvement Picardie debout ! est à géométrie variable donc bien plus résilient, créatif, dynamique et vivant.

Quatre, vous avez le sens de l’humour comme le souligne Emmanuel Todd (C’est Politique, 2017). Une qualité qui vous sauve de l’épuisement, j’en suis sûr. Dans le Trésor de la Sierra Madre de John Huston (1948), un fou rire jubilatoire et communicatif finit par prendre les personnages du film face à l’absurde cupidité humaine. Le désintérêt de Ruffin face aux plaisirs de l’argent est exemplaire et le rend quasi spirituel. Il y a du Saint François d’Assise chez Ruffin. Considéré comme le père du dialogue interreligieux donc tolérant, il fut surtout aimé pour être le défenseur des plus pauvres. Deux qualités centrales dans la crise du partage des ressources et des richesses produites que nous traversons.

J’aime cette citation souvent attribuée à André Malraux : “le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas”. En effet, même si elles se remplissent à Noël, les églises de France sont vidées de leurs âmes. Les paroissiens n’y trouvent plus guère de réponse à la frénésie de notre époque, ni d’exaltation dans des chants et des prières qui sonnent tristes à mourir. Quant aux vocations à la prêtrise elles sont quasi nulles de nos jours. Mais quid alors de la fonction qu’avaient ces rdv dominicaux pour notre communauté ? Quid de ce besoin de rituels pour grandir, s’unir, vieillir ensemble ? N’y a-t-il plus que les commémorations pour se tenir serrés ? Les matchs de foot pour se sentir à l’unisson ? Les concerts pour chanter à tue-tête ?

“Ce temps de cerveau humain disponible” (Patrick Le Lay, 2004) qui fut jusqu’au XXe siècle en partie dédié à une pratique religieuse ou spirituelle, est tout occupé désormais par la société du divertissement. “Ce que je reproche aux journaux, c’est de nous faire faire attention tous les jours à des choses insignifiantes, tandis que nous lisons trois ou quatre fois dans notre vie les livres où il y a des choses essentielles” (Marcel Proust, 1918). Voilà où nous en sommes : abreuvés d’insignifiant. Franck Lepage à juste titre se désole des productions artistiques contemporaines, souvent “transgressives” mais trop rarement “subversives”. “Faire pipi sur la scène du Palais des Papes à Avignon ne fait pas trembler le MEDEF !” L’audience s’offusque, rigole et applaudit docilement, les artistes et les producteurs encaissent. Quant à l’ordre établi il reste bel et bien toujours le même. Je vous le dis, il en faut en effet une grosse dose d’humour pour ne pas s’étouffer tous les jours de dépit !

Cinq, vous connaissez les rouages de l’oligarchie. Un jeu où les grands propriétaires sont à la manoeuvre sur le pont industriel (lobbying, rétribution), sur le pont médiatique (calomnie, promotion) et sur le pont politique (imposition, répression) du paquebot France. Frank Capra décrivait admirablement déjà en 1941 le cynisme de ces conseils d’administration d’actionnaires majoritaires dans L’Homme de la Rue. Les temps ont changé : en 2021 les citoyens sont davantage informés politiquement mais vivent dans un brouhaha constant fait de promesses et d’indignations… Car voilà que pour ajouter un peu de confusion, les réseaux sociaux nous imposent leur format bref, donnant naissance à toutes sortes de raccourcis. Complotiste ! Conspirationniste ! Antisémite ! Islamo-gauchiste ! sont les opprobres de notre temps. Pourtant les secrets d’Etat protégeant les intérêts post-coloniaux existent, n’est-ce pas ? Les collusions diverses à des fins de profit, ne vont-elles pas bon train ? La critique de la ségrégation n’est-elle plus possible ? Les comportements sectaires, extrémistes ou carrément racistes ne peuvent-ils plus être dénoncés sans risque d’amalgame ? Non vraiment, il faut en revenir aux fondamentaux comme toujours.

Antonio Gramsci (1917) expliquait déjà fort bien cet art de la manipulation des masses par la classe dominante pour maintenir le “statu quo”. Notre époque n’est-elle pas toujours profondément favorable à une minorité ? L’habile tour de magie consiste à faire croire qu’ils sont les plus méritants alors qu’ils sont juste opportunistes. Le moyen de mystifier son public consiste à être en contrôle des histoires qui lui sont racontées. C’est ce que Gramsci appelle “l’hégémonie culturelle”. Les médias privés vantent l’individualisme (succès), la perfection (publicitaire), la réussite (matérialiste), la technologie (transhumanisme) comme une vision de société. Et notre président actuel d’ailleurs répond à tout ces critères admirablement. Photogénique comme personne, il aime à se déguiser partout où il est invité ! Et puis c’est bien connu : “il suffit de traverser la rue pour trouver du travail”. Oui certes, mais pour un salaire proportionnellement aussi bas qu’il va être épuisant.

Cette idéologie commerciale et infantilisante est clivante car elle favorise les inégalités de richesse. Et la concentration actuelle des médias dans les mains de quelques milliardaires la rend possible. Notez d’ailleurs que loi s’est largement assouplie, une fois encore à l’avantage des multinationales. Ainsi, pour s’assurer de son indépendance, l’ordonnance de 1944 interdisait à un propriétaire de journal d’exercer toute autre activité économique. En 2021 “l’hégémonie culturelle” est totale tant les industriels ont acquis l’ensemble des plus importants titres, radios et chaînes de télévision. Internet restant le fragile refuge de l’authentique investigation.

Comme Nelson Mandela c’est depuis sa cellule de prison qu’Antonio Gramsci écrivit son oeuvre immuable, c’est d’ailleurs à cela que l’on mesure sa portée subversive. Alors que nous dit-il ? Eh bien lorsque le peuple a compris qu’il est le dindon de cette farce, voilà qu’il se rebelle. Vient alors son deuxième enseignement : si l’idéologie “publicitaire” est menacée, un seul mot d’ordre : la “coercion”. L’Histoire récente démontre aisément cette attitude coercitive dénoncée par Chomsky, Gramsci et Machiavel en leurs temps. De Hong-Kong, à Paris, de Seattle à Moscou sans oublier Jérusalem et tant d’autres lieux de manifestations : d’abord les “procureurs” de l’espace médiatique sont chargés de traquer les délits d’opinion. Ensuite les politiques de tourner les requêtes des manifestants en une confrontation. La souffrance populaire s’exprime toujours d’abord confusément, puis s’écroule, rouée au sol à coups de bâtons.

Alors Ruffin pour moi est un éducateur social. Il n’a pour but que de rendre les citoyens autonomes lorsque d’autres mènent tambour battant des batailles pour briller. Il filme, entonne et rayonne de sa propre nature à s’indigner. Il ne mène pas une carrière, il n’a pas de “vouloir” – ça c’est Macron, l’homme qui “veut” décider – chez Ruffin il y a juste une inspirante “volonté”, un sincère désir d’acter concrètement, un réel changement.

Six, vous êtes un humaniste. Une valeur bien française, terre des droits de l’Homme éclairée de sa philosophie. Un jour François vous avez affirmé dans l’une de vos vidéos la chose suivante : “dans un couple on a toujours l’impression que l’un des deux est de trop”. Certes, dans un couple on se sépare quand la tension est trop forte et le désir éteint. A l’inverse, je ne crois pas que les électeurs du FN réalisent combien il est impossible de se séparer des 6 millions de Français musulmans. Comme les extrémistes Israéliens n’élimineront jamais les 2 millions d’habitants de la Bande de Gaza ou les suprémacistes blancs les 42 millions d’Afro-américains. Je crois qu’une personne tient des propos racistes selon son degré de colère et son niveau d’apeurement. Si un jour nous sommes sensibles à des discours démagogiques nous faisant perdre la raison, le lendemain des propos pédagogiques pourront nous rendre notre liberté de penser.

Dans Captain Fantastic de Matt Ross (2016) Vigo Mortensen apprend à ses enfants à survivre par eux-même dans l’isolement quasi total. Cependant, peut-il se débarrasser de ce qui a est présent partout autour de lui ? Malgré sa tentative de le nier, le consumérisme s’impose même à sa tribu isolée. À l’identique, le cosmopolitisme s’impose dans une économie mondialisée.

Certes, Ruffin et Mélenchon ont une lecture semblable de notre situation. Mais pour passer d’une constitution trop hiérarchique et centralisée à un cadre plus représentatif et décentralisé, ils offrent dans la méthode des exemples opposés. D’un côté, Ruffin applique à son mouvement ce qu’il envisage : une organisation collaborative des processus décisionnels. De l’autre, Mélenchon impose sa personnalité autoritaire au sein de son propre parti et de sa famille politique, tout en nous promettant une réforme du système présidentiel jugé trop hiérarchique. Même si sa musique de pourfendeur de l’injustice sociale aux différentes tribunes républicaines (au Sénat, au Parlement Européen, à l’Assemblée Nationale) sonne juste, il y a comme un couac dans la symphonie de critiques que le leader de la France Insoumise répète inlassablement. Sourd aux sifflets d’un public averti pour lequel ce “faites ce que je dis, pas ce que je fais” irrite les oreilles, il reste aveugle à sa propre dissonance cognitive. Comme le père de famille dans Captain Fantastic pourtant très sympathique, Mélenchon reste englué dans son déni de cette réalité.

Sept, vous êtes le héros simple. Le Mr Smith au Sénat de Frank Capra (1939) ou le Gavroche de Victor Hugo. Ce révolutionnaire pistolet pointé vers le ciel sur le tableau “La liberté guidant le Peuple” d’Eugène Lacroix (1830). Ou encore le héros d’une génération, Luke Skywalker dans Star Wars de George Lucas (1977), une trilogie influencée par Joseph Campbell, grand spécialiste des mythes. Dans le film, pour accomplir sa formation le jeune apprenti doit se confronter à son manque d’affection, inconscient et innocent, d’une figure paternelle. Mais malheureusement voilà que son père a basculé du côté obscur de la Force. Je vous entends dire : – “Quoi, Jean-Luc Mélenchon serait Darth Vader ?! Mais il est sympa Jean-Luc, c’est un type bien !” Ok François, j’avoue j’ai même voté pour lui après l’expérience Hollande. Néanmoins, admettez qu’il occupe dans l’espace public une position à plein temps de “grand tribun dénonciateur », n’est-ce pas ? Il pointe du doigt, tel le directeur d’école, vers ses chouchous et ses têtes de turcs, et alterne depuis 10 ans entre coups de gueule médiatiques et tournées électorales sans pour autant trouver le chemin du 2ème tour, correct ? Le souci c’est que sa posture toujours très offensive et menaçante effraye un large pan de la classe moyenne bourgeoise dont la richesse s’est lentement dissoute mais qui reste attachée à une forme d’héritage. Se sentant menacée elle se replie sur elle-même et résiste au changement, alors qu’elle a pourtant l’âge d’en accepter l’urgente nécessité. Malheureusement pour lui, ce sont exactement ces mêmes électeurs concentrés en masse dans les villes qui font et défont les élections. Plus sensibles aux questions d’équité que les électeurs conservateurs ou nationalistes, ils ont même bouté à coup de bulletins de vote Donald Trump hors de la Maison Blanche !

Je vois deux scénarios possible pour l’instant : un, si Jean-Luc a le sens du sacrifice comme Darth Vader envers son fils dont l’âme est plus intègre, alors peut-être, l’espoir sera sauf. Deux, s’il s’obstine encore à jouer les Abraracourcix têtu comme dans La Zizanie de Goscinny & Uderzo, il risque bien de tomber une troisième fois de son bouclier, et nous avec …

En France, nous évoluons depuis 1958 dans un système où les citoyens sont considérés comme des enfants qui n’ont jamais été autorisés à grandir et dont le père est mort, il était général. De Gaulle aidé par Michel Debré écrit la 5e Constitution, se taille un costume républicain à sa mesure et prend le gouvernail d’une France dont la 4e République vacille sous les déferlantes des conflits coloniaux. Depuis cette époque impériale pourtant lointaine, nous sommes conviés à la table des adultes une fois seulement tous les 5 ans pour donner notre avis. Le véritable archétype d’une crise d’autorité parentale s’est installé depuis. En bas dans la rue, relégués au rang des éternels adolescents post soixante-huitard, les manifestants expriment leur sincère mécontentement. En haut à la fenêtre, engoncés dans leur modèle d’autorité, les technocrates contemplent de leur appartement à quel point les enfants sont turbulents. Trop de grabuge et papa s’énerve ! Il envoie la police. Armé de son martinet il tance le premier qui passe et en fait un exemple. Ou encore, s’il est d’une humeur plus clémente voire devine son autorité intacte, il viendra seulement nous admonester quelques leçons de vertu idéologique.

Qui donc avait raison ? Mais Antonio Gramsci encore lui, pardi ! L’arme redoutable dans la bouche des adultes en charge de nous donner la fessée nous les Français râleurs jamais contents c’est soit la leçon, soit le bâton ! Mais oser demander des référendums populaires ou des votations comme en Suisse alors là non, pas question. “File dans ta chambre avant que je me fâche tout rouge et cesse d’être insolent avec ton père ! Tu vas la prendre celle-ci sur ton derrière, et tu l’auras bien méritée !” Je vous le disais, un archétype, une fidélité à un certain modèle d’autorité.

Huit, votre bon sens rassemble. Car dans ce contexte tendu cher François, nous nous sommes comme vous épuisés chaque jour un peu plus à taper du poing sur la table. Et même si l’exclamation “Indignez-vous !” proclamée par Stéphane Hessel ancien résistant, reçut un large écho (2010), jusqu’à maintenant, la classe moyenne bourgeoise continua de voter au centre. Contre un régime lepéniste d’abord mais aussi pour des promesses même douteuses de liberté d’entreprendre. Des Français qui choisirent la publicité mensongère du libéralisme économique plutôt que de prendre le risque d’une purge éventuelle d’un Mélenchon président. Car il faut le bien l’admettre, Jean-Luc ne démontre pas de sa capacité à maitriser ses propres emportements ni celle du consensus, voir même du compromis, malheureusement.

Si Ruffin est donc resté un électron libre dans la France Insoumise c’est parce qu’il est un homme indépendant. Son esprit critique lui a enseigné que de désigner le Monsieur ou la Dame avec le plus beau sourire sur l’affiche et de glisser son nom dans l’urne tous les 5 ans, c’était des histoires racontées aux enfants… Plus encore, François a même été élu “délégué de classe”. Il fait donc partie de cette ribambelle d’inoffensifs représentants, appelés à siéger à l’Assemblée à Paris pour se chamailler avec les “professeurs” membres du gouvernement. Mais tous les soirs il retourne dans sa chambre feutrée du 7e arrondissement, dépité, frustré par tant d’indifférence et refuse d’abandonner. Le tout sous les regards amusés des patrons de presse et d’industrie, sans oublier notre éternel proviseur de Lycée : le malicieux Jacques Attali ou “l’homme qui chuchotait à l’oreille des futurs présidents” depuis maintenant 40 ans !

Non franchement, nos voisins Suisses rigolent ! Ils sont indépendants des directives européennes et invités à donner leur avis chaque mois : des adultes autonomes, finalement. Nous sommes et resterons les enfants de la 5e République tant qu’il y aura assez d’entre nous pour croire encore que le président de notre pays agit comme “un papa imaginaire qui nous sauvera des méchants”. Le patriarcat à la française, la soumission à un maître tout puissant, une croyance infantile ancrée dans notre tradition catholique qui nous différencie de nos voisins protestants, bien plus indépendants. Mais nous Français sommes bien tous habitués aux mises à jour informatiques donc je ne vois aucun obstacles sérieux à celle de notre système démocratique dans l’opinion publique. La 6e république, enfin, elle est logique !

Neuf, vous ne rêvez pas d’être président. Alors oui François, comme tout passage à l’âge supérieur, il en coûtera un prix. Prendre le risque de devenir adulte et transgresser l’autorité de ses aînés c’est aussi devenir responsable de ses actes. D’accepter de prendre le volant et certainement, avoir des accidents. Si les tensions sociales sont si fortes et la répression si violente c’est un indicateur : des citoyens de tous bords sont forcément prêts à une “évolution” davantage qu’à une “révolution”.

En 75 ans nous avons tourné le dos à notre soif de conquêtes coloniales, aux prêtres qui nous sermonnaient à l’église, aux patriarches qui régimentaient la vie des femmes et par deux fois aux tentations sectaires du Front National. Reste à faire le deuil du président. Le général de Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac sont morts, il étaient les dernières figures de cette autorité rassurante. La 5e République de 1958 est révolue, les regards sont tournés vers l’avant. C’est la grande mise à jour du système, le nettoyage du printemps.

François c’est l’Élu dans Matrix des Frères Wachowski (1999). L’homme disposant de toutes les qualités pour terrasser notre petit roitelet protégé des puissants qui rêva un jour d’enfiler le costume de président…

Dans le contexte où le côté obscur de la Force domine (individualisme, autoritarisme, cynisme) et la catastrophe écologique et sociale approchant, François Ruffin peut ouvrir une brèche, donner de l’espoir, délivrer la vie, accompagner un accouchement.

– Courage, poussez Marianne, elle va sortir, La France est prête ! – C’est une fille ! Une 6e ! Elle s’appellera République !

“Allons enfants…!”
Chaleureusement à toi, François. Bons films !

Thomas Saupique

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40 réponses à “Une lettre au bienheureux François Ruffin, par Thomas Saupique”

  1. Avatar de CloClo
    CloClo

    Cher Thomas en remerciement de ton joli travail permet à la misérable chose que je suis de t’offrir mes meilleurs compliments en vidéo publicitaire :

    https://www.youtube.com/watch?v=5UnM_hkcO0g

    J’espère que tu verras l’allusion à l’abondance, à la richesse et au travail fini que tu nous as servi ! 😀

  2. Avatar de PIerre-Yves Dambrine
    PIerre-Yves Dambrine

    Magnifique plaidoyer, tout est dit !
    C’est bien argumenté, et ça donne envie.

  3. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
    Pierre-Yves Dambrine

    IL n’y a pas de raison que je modère mon enthousiasme, sus aux esprits chagrins et renfrognés !
    Thomas Saupique parle à Ruffin en mode Ruffin, enfin Thomas Saupique qui connaît bien son Ruffin, c’est subtil, et roboratif, je n’ai même pas eu besoin de tout lire pour comprendre le propos et pour en saisir la justesse.
    Il y a un souffle, un raisonnement, limpide. Enfin, de l’air ! On respire déjà mieux.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      Thomas SAUPIQUE, il nom qu’il faudra retenir.

      1. Avatar de Otromeros
        Otromeros

        A relire , avant de s’exprimer sur le présent certificat de perfection que l’on ne peut qu’espérer réaliste..: https://www.pauljorion.com/blog/2020/07/25/lettre-a-un-ami-a-propos-de-la-video-comment-expliquer-le-derapage-macron-par-thomas-saupique/

        1. Avatar de Rosebud1871
          Rosebud1871

          Bonne pioche : suggestion à Jorion qui suggère à Ruffin !

          L’ennui de cette littérature est qu’elle traite uniquement de l’appareil d’État, comme si le levier d’archimède de l’archimerde actuelle était à la tête de l’État. Saupiquet écrit « le problème n’est pas tant constitutionnel mais d’avantage systémique » exit le constat qu’il a bien fallu à chaque « reset » (me voilà pollué par le formaté) d’ampleur, écrire une nouvelle Constitution. « Emmanuel Macron interprétant maladroitement le rôle du vieux patriarche » on tape beaucoup sur le viriarcat, c’est mode, mais je ne vois pas en quoi 50% de femmes PDG changerait la tyrannie présente dans les entreprises, et Saupiquet est muet la dessus. Si le pouvoir politique est impuissant c’est que le pouvoir est ailleurs, ou qu’ils sont complices.

  4. Avatar de TYGER
    TYGER

    Bonjour,

    l’époque étant tourné désormais vers le numérique (et non le « digital », votre proctologue vous en remerciera), tant de propos y faisant référence dans ce beau plaidoyer qui nous a été permis de lire, ne devrions nous pas dire plutôt que 6ème République : République 6.0 ?

    Changeons de logiciel ! (terme souvent usé par des politiques qui n’y connaissent et n’y comprennent rien)

  5. Avatar de PASQUET Régis
    PASQUET Régis

     » Mais il est sympa Jean-Luc, c’est un type bien !” Ok François, j’avoue j’ai même voté pour lui après l’expérience Hollande.  »

    Tout est là. Ceux qui votent encore en sont toujours réduits à corriger leur suffrage après coup. La question – simple – pourrait donc être celle-ci :  » Comment ne plus être en retard d’une guerre ?  »

    Puisque l’on évoque des films je me permets de rapporter ces deux phrase entendues dans  » Spygame  » film de Tony Scott avec Redford et Pitt.
    – Quand Noé a-t-il bâti son arche ?
    -Avant le déluge.

  6. Avatar de CHAPONIK Eliane
    CHAPONIK Eliane

    on ne peut qu’être en accord avec Pierre-Yves Dambrine lorsqu’il fait l’éloge du plaidoyer de Thomas SAUPIQUE en faveur de François Ruffin

    1. Avatar de daniel
      daniel

      On ne peut qu’être en accord avec CHAPONIK Eliane lorsqu’elle recommande la réaction de Pierre-Yves Dambrine lorsqu’il fait l’éloge du plaidoyer de Thomas SAUPIQUE en faveur de François Ruffin.
      Je suis sincère, naturellement.

      Les microprocesseurs évolués permettent au programmeur de jouer avec l’indirection. Employer l’adressage indirect relatif au compteur ordinal post incrémenté est plus qu’un must, une jouissance . Comme le disait un auteur sur le motorola 6809 ( 1984, Eyrolles) : attention cependant à ne pas céder au vertige.

      François Ruffin, tout simplement. L’unique à notre attention. C’est de l’adressage direct, simple à comprendre, simple à décoder, simple pour soutenir notre conviction. Pas de vertige.

  7. Avatar de Tout me hérisse
    Tout me hérisse

    Analyse excellentissime, effectivement F. Ruffin est un humaniste, c’est une grande qualité.
    Mais il me semble que pour être président, il lui manque une caractéristique que l’on évitera d’appeler qualité, c’est l’ambiguïté, les habits du « faux cul », comme l’ont pu l’exposer d’illustres présidents tels Ch. De Gaulle à Alger : ‘je vous ai compris’, ou F. Mitterrand : ‘on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépends’ 🙂

  8. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    Mais qui pourrait aller contre cet article dithyrambique, vraie déclaration d’amour, sur les mérites du candidat idéal aux bonnes façons de faire et de dire, sachant s’adresser avec bon sens au petit peuple qu’il connait bien, pas ambitieux, pas vénal, bon analyste des contradictions sociales, abattant avec son entourage dévoué un boulot formidable, non je ne vois pas qui irait contre, sinon les partisans justifiés du statut quo du rapport de forces.
    Pareillement convoqué, je ne vois d’autre issue pour trancher que l’élu en personne ! Qu’il prenne la parole, il sait le faire.

  9. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    Bon, deux articles dans le monde et Jeune Afrique paru ces jours ci sur un livre consacré à François Ruffin par la journaliste Merimyeme Alaoui.
    Ou Ruffin est décrit surtout comme un animal politique rival de Macron de façon subtilement très negative (issu du même milieu, jaloux du président, ambitieux et Tyrannique, et… Riche évidemment).
    Et bizarrement il n’y a aucun passage sur le travail de fond du député, connaissant très bien les dossier et capable d’alliance et de construction hors de sa « zone de confort ».
    Bref comme l’a dit Paul Jorion dans un commentaire: Ruffin fait suffisamment peur pour qu’on commence à l’attaquer…

  10. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    « Bienheureux » est le « sage » qui se croyant capable de bouger des montagnes, avec la « force tranquille de l’esprit »…. rend hilare la « souris » qui planquée dans un magasin de porcelaine, fait monter le suspense à cou « d’audimat »…. de tour de « magie »… quant à sa capacité à rendre « fou » l’éléphant…

    Pourquoi me diriez vous – peut être…? – venir ternir l’optimisation optimum, de l’optimisme que ce billet partage (et avec qui j’échange enthousiasmé la valeur), avec ces histoires de folies schizophrènes, qui d’individuelles, qui « d’immoralités » personnelles et meurtrières… pourrait devenir plus contagieuses que la crise sanitaire, que les « peurs d’avoir peur » des effets secondaires à moyen et long terme de X « vaccination à arn/m » pour les enfants de 12 à 15 ans, par exemple (des femmes de ménages par exemple, dont les enfants- cette descendance pour qui 6 générations de procréations ne suffiront pas à espérer avoir une place dans la file d’attente de « l »escalier social » – ne sont pas présents au test d’une « communion « scientiste » dans l’enceint « d’Aréna » propriété privée du groupe « Accorhotels ») et les risques des crises « sociétales », sociales, « climatiques », du « monde d’après » promettant le « retour des jours heureux » du « monde d’avant », dans les médias mainstream, mettant un peu vite de coté, au second plan, bien des inquiétudes collectives, trop d’inconnus, doutes, incertitudes…?

    Peut-être parce les sons de cloches qui parviennent aux « pavillons » des « temps de cerveaux disponibles »… semblent être tout autre que la raison gardée qui paraît siéger ici… dans la plus grande indifférence de la « réalité alternative » jouée au dehors…

    En exemple : Pourquoi et comment arriver à paraître fou, à défendre l’idée que la pire folie meurtrière a droit à autre chose que la justification sans excuse d’une « neutralisation létale » : soit à un procès et à la justice d’un « État de droit »…? Je ne connais pas suffisamment la composition des biothèques de cinéphiles pour illustrer ce propos autrement.

    « Il paraît que le « régalien » devrait être la priorité des élections à venir (locales comme nationales)…

    Comme si la gestion de la crise sanitaire du « monde d’après » avait déjà supplantée avec « succès », les crise sociales « sociétales », climatiques, de la perte de la biodiversité, des guerres commerciales, monétaires, de « civilisation », cybernétiques… supposées être du « monde d’avant » (mais jamais résolues)… et étaient toutes derrière nous, voila que la « réalité » alterne avec la fiction, la folie « schizophrénique » avec la « radicalité ».

    La « demande » du « besoin » ou de « l’envie »… d’une société du « tout sécuritaire », devrait se distiller, diluer, jusque dans les campagnes, les plus reculées… Et les enchères restent ouvertes aux propositions des moins disant judiciaires dans les médias mainstream et le camp de la « droitisation républicaine de la société » : au sens de moins de justice et plus de police, locale, nationale, »militarisée » voir de »milices privées »…

    Sur fond d’un nouveau « drame » – quoi que quand la « police » (municipale et nationale) préférerait que soit qualifiée de « drame », la blessure grave, d’une des leurs (des gendarmes l’ayant été par ailleurs), lorsque le suspect fut « neutralisé » mortellement, sans qu’un procès judiciaire déroule le pourquoi du comment des évènements (causes et conséquences… ?) ayant impacté une policière municipale [police que certain.e.s d’extrême droite et droite extrême (jusqu’à une partie de la macronie) voudraient militariser à excès] – les médias mainstream s’épanchent sur : quelles failles de la justice accuser, lorsque même le Grade des Sceaux affirme qu’il n’y en a aucune… Pour celles et ceux qui suivent ce blog (sur FB), j’espère qu’elles-ils auront compris l’ironie qu’il à a défendre « Aquitator » dans pareille circonstance…

    Chose étrange par ailleurs, aucune analyse médiatique, et autres « expertises », des plus « pointues », des contextes de politiques intérieures d’une « République » qui de « une et indivisible » s’effondre en n’en faisant paraître qu’une ombre – l’ombre d’une « nation » ou du « nationalisme », qui sait… ? – ne semble vouloir prendre l’angle d’approche d’une focalisation du regard sur les incohérences (la schizophrénie…?) des gestions locales du fhaine, de la droite extrême…. de la « militarisation » de la police municipale, par rapport à la désertification du service public de la gendarmerie, au niveau local… – service public du maintien de l’ordre dépendant du ministère de l’armé, impacté dans ses missions locales par des décennies d’austérité et « réformes structurelles néolibérales »… comme d’autres services locaux, sociaux, « sociétaux »… sur fond de « tribunes » de militaires en retraite et en action, prônant un « interventionnisme » plus autoritariste (pour rester policé). Ironie du sort, qui connaît mes convictions antimilitaristes, trouvera matière à redire.

    Comme si la « militarisation » du rôle « Régalien » de « gardien de la paix » appliqué au niveau local, suppléé par une « police municipale » aux seules ordres d’élu.e.s de petites envergures, de « seigneuries féodales » par rapport à l’échelon national… et à un électorat court-termiste, de plus en plus minoritaire (voir la progression des taux d’abstentions dans les milieux pauvres, précaires, discriminés… de votes blancs, nuls aux niveaux locaux) ne devait pas plus inquiéter que ça la question du transfert de compétence du ministère des armées, de son financement, de ses moyens, de son niveau d’expérience et d’expertise, en matière d’enquêtes judiciaires de terrain, etc…. vers l’horizon inconnu de gestions locales du « maintien de l’ordre publique » laissé à des « cowboys du cru »… tout semble… derrière la « DICTATURE des émotions » en action…. occulter le principe disant que : gérer « la loi et l’ordre » avec la justification et l’excuse de « tirer d’abord et parler après », n’est pas rendre justice…

    Quid des plus de 30 000 places en psychiatrie supprimées depuis que l’austérité et les « réformes structurelles néolibérales » gouvernent…?

    Quid de l’indépendance judiciaire, de la séparation des pouvoirs, si les suspect.e.s sont « exterminé.e.s »…?

    Ce n’est pas l’extrême droite ni la droite extrême… qui se plaignent des manques de moyens dans la gendarmerie et d’autres services de santé publique – dont le personnel, contrairement à celui de la police nationale et locale (et son monopole de la légitime violence de l’Etat » commise lors des contrôles aux faciès, « manifestations interdites »…) ne vote pas majoritairement pour l’extrême droite – manques issus des « réformes structurelles néolibérales » de l’austérité, des politiques de RGPP, de la MAP, lorsqu’il est facile à l’idéologie de la « droitisation de la société civile », de surfer sur des faits divers sur-instrumentalisés pour promouvoir la « nouveauté » en « essayant » la « police municipale »…

    Qui a entendu les politiques d’extrême droite, de droite extrême, etc, et syndicats policiers leur étant affiliés, revendiquer plus de formation de la « police municipale » en matière autre (comme dans les enquêtes scientifiques, de droits civiques et pénaux, etc etc,) que de formation aux armes à feu, létales, et adaptées, « proportionnées », au climat qu’instiguent les « terroristes », « fous »… ?

    Comme par « hasard » par cette angle d’approche, ne retrouve t-on pas au centre du jeu des « politicailleries » le duel et pas le « duo » : extrême droite fusionnée à la droite extrême vs macronie… ? »

  11. Avatar de Ermisse
    Ermisse

    Neuf raisons de ne pas être choisi comme candidat par quelque parti que ce soit : ferait beaucoup trop d’ombre aux gens en place.

    1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
      Pierre-Yves Dambrine

      C’est pourtant le but de la politique digne de ce nom que de mettre un peu de lumière là où tout n’est qu’ombres et désolation.

      IL y a une sentence dans le Lao Zi que je cite de mémoire, qui dit que c’est lors des périodes troublées, de grande corruption morale, qu’apparaissent les hommes de vertu (qui peuvent alors jouer un rôle politique de premier plan).

      Ruffin, même si ce n’est pas un Saint, sort du lot, c’est vraiment une personnalité atypique, sincère, énergique, innovante en communication politique.
      Sinon qui d’autre ? Ailleurs c’est morne plaine. Non pas qu’il n’y a pas des compétences, des hommes et des femmes valeureux, il y a beaucoup, mais avec ce sens politique qui caractérise Ruffin, ils sont rarissimes.

  12. Avatar de Chabian
    Chabian

    Même si c’est un joli morceau de bravoure à la française, avec des vraies tranches de culture dedans. mon avis est que c’est tout-à-fait contreproductif : c’est une entreprise de déification. Ou de sanctification. Un piedestal pour mieux assurer la visée des oeufs pourris et des tomates blettes. Quel intérêt ?
    Cette légèreté qui permet de tout faire passer, comme de l’humour si besoin, est suspecte.
    « Six, vous êtes un humaniste. Une valeur bien française, terre des droits de l’Homme éclairée de sa philosophie », dites-vous. Sauf votre respect, c’est la manie hexagonale de se fourrer le doigt dans l’oeil. Pour ne pas voir l’Indochine, l’Algérie, le Rwanda… et le reste.
    Les Gilets jaunes, eu aussi, doivent trouver cela saumâtre.

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Chabian,
      L’auteur, Thomas Saupique, parle de François, pas de la France. François est de toute évidence humaniste, si la France ne l’est pas. Ça reste d’ailleurs à discuter.

      Mais plus significatif, François Ruffin a été un support très important pour les Gilets Jaunes. Il s’est dépensé en leur faveur. Il a essayé de les unifier et étendre le mouvement en allant dans différentes régions. Et il les a respecté totalement.

      Je vais dire charitablement que vous ne savez pas mais que vous causez quand même.
      De plus l’approximation erronée qui consiste à prendre le tout pour une partie est détestable. Elle fait dire n’importe quoi.

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        @ Daniel : J’apprécie beaucoup François Ruffin, je l’ai dit à plusieurs occasions.
        Ici la question est de voir ce que fait l’auteur du billet.
        Pour moi, l’auteur parle de François Ruffin en donnant de lui une figure mythifiée, le « Bienheureux François ». Il cherche un effet d’enchantement. Ce n’est pas innocent, c’est transférer la question au niveau de la politique spectacle (ou de la propagande ou de la religion ou de l’idéalisme ou de l’hagiographie – je ne trouve pas le bon mot), d’une fiction. Pourquoi un tel désir, un tel travail ?
        J’ai repéré un symptôme de cette manie à l’hagiographie et je l’ai cité. Vouloir en discuter, dites-vous ? Non, ce serait discuter du sexe des anges.
        Je ne veux pas paraître prétentieux à désigner ce travers. Les belges pratiquent, à l’inverse, l’excès de modestie et de victimisation. « Il n’y a que le Pape et Monaco qui n’aient pas occupé les Ardennes (belges) » disons-nous pour raconter notre histoire (les mots sont de Claude Semal, chanteur). Tout en nous disant in petto qu’on est un peuple grand par notre débrouillardise, notre humour… Et en oubliant qu’on a été un petit pays mais grand colonialiste d’un territoire 80 fois plus étendu que le nôtre et mandataire de deux dominions (Rwanda et Burundi) repris à l’Allemagne par la Société des Nations. Mais en se réjouissant d’avoir été à la Belle Epoque la 5e puissance industrielle mondiale, par nos ressources propres (le charbon) et nos immenses ressources exotiques (Cuivre et autres mines, cacao, Quinine, etc.) et en refusant de convenir que notre « oeuvre civilisatrice » est un fantasme national qui nous… déshonore aussi bien.
        Ceci étant dit, ce qui me fait causer est un appel au réalisme, à considérer que la désorientation des citoyens, visible dans l’abstention et dans le recours à l’extrême-droite et autres populismes, demande une autre offre politique que des « figures » et des « champions », que du spectacle. Il faut partir du pratique, des problèmes concrets des gens, pour retrouver du collectif engagé et pour dénoncer les élites drapées dans leurs valeurs qui masquent leurs turpitudes. Ce que Ruffin fait très justement.
        J’arrête ici de causer…

  13. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    16h20. Un dimanche. Il fait beau.
    Hier , un dénommé Thomas Saupiqué a rédigé un somptueux panégyrique à la gloire du bienheureux RUFFIN , François de son prénom.
    Sur le blog de Paul Jorion. Qui l’a donc ainsi cautionné.. au moins de manière passive.
    Le candidat à la sanctification a-t’il été préalablement consulté? A-t’il donné son « imprimatur »? Après l’avoir lu ..ou fait lire?
    Je compte que la vraisemblance d’une réponse  » OUI  » soit quasi nulle.
    Je l’apprécie en effet trop , ce François-là pour qu’il en soit autrement.

    Je vais me répéter.. :  » Même et surtout si ce qui est (d)écrit est vraiment vrai , …tant que Jean-Luc Mélenchon est/restera candidat aux présidentielles françaises de 2022 , François Ruffin ne se déclarera ni ne se laissera entraîner à se déclarer candidat rival à ces mêmes élections  » …toutes choses restant supposées égales par ailleurs pendant les douze prochains mois!
    Selon moi , le SEUL personnage public qui pourrait (et c’est pas sûr..) l’amener à franchir le Rubicon … c’est Jean-Luc Mélenchon , lui cédant délibérément le fanion.

    1. Avatar de daniel
      daniel

      Vous y tenez à votre sanctification.

      Sans doute avez-vous raison. C’est un très bon indicateur de notre désarroi collectif face aux droites extrêmes sans complexe. Elles, ces droites, ne sont pas sanctifiées, elles sont bichonnées et brossées dans le sens du poil par une presse et des journalistes trahissant leur responsabilité d’informer. Ils vont dans le sens du pognon, c’est leur tropisme. Dieu merci, Internet existe, mais que de gâchis! C’est aussi l’indice que la politique est devenu , non un spectacle, mais une entreprise utilisant les mêmes codes que le mercantilisme (ou merchandising) et en apparence ça marche. Le ROE est ébouriffant, surtout auprès de ceux aux convictions molles, infantilisme aidant. D’ailleurs le droit à l’hésitation est parfaitement admissible. Qui peut prétendre détenir le juste dans la pétaudière politique où nous vivons?

      Donc cette sanctification de François Ruffin est à garder. C’est pas terrible, ni glorieux. Faute de grives on bouffe des merles. Il faut pour le présent s’accommoder du possible. Le sérieux, le profond, l’argumenté, et la générosité, ce sera par surcroît. Notre seule responsabilité est de ne pas trop raconter de conneries, surtout à nous-même.

      Pour répondre à votre objection, il serait erroné d’opposer François et Jean-Luc. Il se pourrait qu’ils soient complémentaires. Malgré mon admiration pour Ruffin, s’il pouvait assurer l’élection de Mélenchon, je prends sans hésitation. Si l’inverse se produit, je prends avec plaisir. De toutes façon, il est encore beaucoup trop tôt. Pour l’instant, il s’agit simplement de bien placer notre champion sur ses starting-block.
      Vous marquez un point: que François s’exprime sur ce blog serait souhaitable. De quoi en faire exploser l’audimat…

      Enfin, un pique. Quand Rome décide d’ouvrir un procès en béatification, premier pas vers la sanctification, l’avis de l’intéressé n’est pas sollicité. Normal, la plupart du temps il est mort, souvent depuis bien longtemps. Seuls sont recevables les témoignages. en forme canonique et soigneusement vérifiés. La procédure est initiée soit par auto-saisine soit par pétitions. Elle peut durer longtemps, plus longtemps qu’une vie bien pleine.

      Vous ne voudriez kanmêm pas que notre héros soit mort, ou proche, pour procéder à son procès en béatification/sanctification?

    2. Avatar de Rosebud1871
      Rosebud1871

      Ce que Khrouchtchev a nommé « Culte de la personnalité » à propos de la dérive en URSS antinomique avec la Constitution de 1936, rode toujours et Trump en est un exemple. Le culte de l’image n’est pas neuf, depuis la nuit des temps on dézingue des statues, mais l’iconoclasme avec la télé et l’internet c’est plus difficile. Comment se débarrasser du culte de la personnalité ? Un triumvirat y obvie un peu, une direction collégiale aussi, mais dans un autobus, il n’y a qu’un volant.

      1. Avatar de Pierre-Yves Dambrine
        Pierre-Yves Dambrine

        Commment on s’en débarrasse ?

        En introduisant une bonne dose de démocratie. Ou bien a minima, effectivement avec une direction collégiale.

        Tenez, un exemple tout à fait contemporain : en Chine, après Mao, avec Deng, la direction du pays, et donc du PCC, redevient collégiale.
        Patatras, Xi Jinping, appuyé par le clan Jiang Zemin parvient au sommet, et s’empresse de mettre fin à cette collégialité faisant même inscrire dans la constitution la pensée-Xi-Jinping et la possibilité d’une présidence à vie . On assiste au retour d’un authentique culte de de la personnalité, tout ce que Deng Xiao Ping voulait absolument éviter tant il avait été désastreux sous la Chine de Mao, notamment pendant la Révolution culturelle. Il n’y a plus de Petit livre rouge aujourd’hui qu’il faut brandir à tout bout de champs, mais il y a des applications dédiées ! https://www.francetvinfo.fr/monde/chine/xi-jinping-le-culte-numerique-de-la-personnalite_3248239.html

        C’est vrai, il n’y a qu’une personne qui puisse tenir le volant, mais à coté, pour filer la métaphore, dans une direction collégiale il y aussi les ‘copilotes’ du Comité permanent du bureau politique du PCC, et même dans certains organes hors le comité permanent, qui à tout moment sans craindre pour leur carrière peuvent dire au ‘chauffeur’ (ou au timonier si vous voulez) qu’il se trompe de direction, ou bien qu’il n’a pas vu l’obstacle.

        Pour revenir à ce billet, il est fort exagéré d’y reconnaître un culte de la personnalité ; c’est juste une forme d’enthousiasme qui passe par un élan hagiographique. Si cela devenait un authentique culte on pourrait s’inquiéter, mais ici il ne s’agit que d’une déclaration d’amour envers le politique nommé Ruffin. Pour qu’il y ait culte de la personnalité, il faut plus qu’une déclaration, il faut que cela fasse système, que cela devienne une institution.

        Laissons-donc le culte de la personnalité à Trump, Poutine et Xi !

        1. Avatar de Rosebud1871
          Rosebud1871

          Aragon notait : « C’est de la statuomanie qu’elle périra, l’humanité. Le dieu des Juifs qui craignait la concurrence savait ce qu’il faisait, prohibant les images taillées ».
          C’est bien le propre de l’amour de s’aveugler sur les qualités de l’objet jusqu’au retournement à l’occasion !
          Vous notez que l’expérience accumulée en RPC n’empêche pas la répétition, j’en conviens !
          Les divers représentants de l’État se coltinent des gens qui leur adressent des sentiments divers, du sauveur au persécuteur, dont ils témoignent avec l’embarras de ne savoir qu’en faire sinon que ça dépasse leur mission professionnelle, et que ça les encombre. De l’assistante sociale au flic, le fait divers ne manque pas, et même minoritaire, ce type de détails, instruit sur le phénomène du lien à l’État via ses serviteurs. Quand la figure de l’État prend une image humaine, les fils du lien dirigés vers elle, tissent une drôle de toile ! Le phénomène religieux n’est jamais bien loin !

          1. Avatar de daniel
            daniel

            Aragon [extrait]:
            « Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
            Je demande un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
            Demandez un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
            pour défendre ceux qui sont trahis
            pour défendre ceux qui sont toujours trahis
            Demandez un Guépéou vous qu’on plie et vous qu’on tue
            Demandez un Guépéou
            Il vous faut un Guépéou »

            Il a le droit de glorifier le KGB et Staline, ajoutant sa pierre au culte stalinien le plus mortifère. Il en a le droit dans notre pays de liberté.
            Mais vous repasserez, une girouette ne compte pas.

            La question n’est pas l’élévation de quiconque sur le pavois mais de lutter contre la pieuvre pognonesque qui s’est mise au service de la Droite extrême. ( La proposition peut être inversée sans objection.)
            « Eux » ou « nous » reste un schéma très utile pour voir clair. Notre dénuement en matière d’accès équilibré aux moyens d’information est pathétique. Nous devons être conscient de la férocité de la droite extrême. Donc, prenons les armes disponibles. Elles sont de toute façon bien inoffensives. Un risque existe cependant: attirer les bas de plafond… Un risque connu est un risque maîtrisable.

            Outre les objections de PYD, il faut en ajouter une autre qui tient à notre fond gaulois donc railleur. Cheux nous ce genre d’aventures d’unanimistes marchant au pas et gavés de discipline politico-sociale ne tiendra pas.
            Un exemple: Aragon, encore lui, a participé à la glorification du ‘fils du peuple’ Thorez. A part les intellectuels bas de plafond encartés au PC, le flop a été total. C’est rassurant.
            Aragon aura été utile à cette discussion, finalement.

            1. Avatar de Rosebud1871
              Rosebud1871

              “Eux” ou “nous”, écrivez vous, c’est bien le fond de l’ode d’Aragon à la Guépéou. Est-ce que les divers « comités » pendant la révolution française n’occupaient pas une fonction voisine ? Les girouettes ont pu à l’occasion produire un temps des analyses éclairantes, l’autre camp a ses fines lames, mais pas pour la même ambition ni donc au même service. Malgré la chanson « il n’est pas de sauveur suprême », l’espoir fait vivre dit-on.

              1. Avatar de daniel
                daniel

                Si vous nous assimilez un tant soit peu à ce que symbolise à mes yeux la girouette Aragon quand elle indique le totalitarisme, vous aurez, très cher Rosebud1871, à m’en répondre sur le champ.
                J’ai déjà dit que mon encre pouvait être un toxique foudroyant , mais je vous laisse le choix des armes.(!)

                Sérieusement , vous nous voyez donnant tête baissée dans ce piège? Soyons sérieux.

                1. Avatar de Rosebud1871
                  Rosebud1871

                  Si vous « nous » assimilez…
                  Est-ce le même « nous » que dans votre précédent syntagme « eux ou nous » ? Votre premier « nous » style « lui ou moi » j’en ai fait une lecture classique de classe : les possédants versus les possédés. Pour le « totalitarisme » qui ne fait pas partie de mon vocabulaire, il a le désavantage à mes yeux d’avoir permis l’équivalence nazisme = stalinisme. Je ne distingue pas quel piège vous m’imputez ?

                  1. Avatar de daniel
                    daniel

                    J’ai été imprécis.
                    Après avoir invoqué par commodité le « eux ou nous », je l’ai abandonné dans la suite de la discussion.

                    Mon dernier « nous » se réfère à ceux qui selon vous veulent élever une statue d’adoration à François Ruffin. Selon vous, seulement. Pour ma pomme, j’y suis indifférent. La seule image qui à mes yeux a quelques valeurs représente les starting-block, où il nous faudrait installer un François, prêt à en jaillir. Certains appellent ça créer une dynamique en sa faveur.

                    1. Avatar de Rosebud1871
                      Rosebud1871

                      Ah ben ça s’éclaire ! comme quoi un dialogue n’est pas toujours vain !
                      Selon moi, convoquer Ruffin comme sauveur de la gauche désunie en lui attribuant des qualités que l’autre diabolisé n’a pas, est la poursuite sur ce blog d’une opération très ancienne aux causes masquées dont nous ne saurons le dernier mot. Vous oubliez que je suis pessimiste, car à moins de siphonner l’électorat FN aveugle, un second tour FN LFI verrait la colle des possédants fuir le risque d’un vrai changement.

                      Ceci dit, peut m’importe la tête d’affiche, qu’elle soit opérante avec les ficelles incontournables pour faire passer le message dans les consciences est par contre vital.

                    2. Avatar de Otromeros
                      Otromeros

                      @Rosebud 1871 à 13h26 écrit :
                      … » Selon moi, convoquer Ruffin comme sauveur de la gauche désunie en lui attribuant des qualités que l’autre diabolisé n’a pas, est la poursuite sur ce blog d’une opération très ancienne aux causes masquées dont nous ne saurons le dernier mot.  » …

                      Et pourtant…
                      https://www.pauljorion.com/blog/2021/05/24/ruffin-doit-il-se-presenter-a-la-presidentielle-par-elimina-kirsch/#comment-850323 est prometteur… :
                       » Les commentaires se raréfient ? Il y en a encore un gros à venir (il m’a été promis tout à l’heure) 😉 Et puis moi, je n’ai encore rien dit. Vous croyez vraiment que je n’aie rien à dire à ce sujet ?

                      Donc , le gros …il est venu..! OK.
                      On attend le reste..?
                      ((Compte tenu du précédent échange? , à partir de : https://www.pauljorion.com/blog/2021/05/24/ruffin-doit-il-se-presenter-a-la-presidentielle-par-elimina-kirsch/#comment-849942 ))

                    3. Avatar de Rosebud1871
                      Rosebud1871

                      Dans le genre fin limier et pot de colle, je reconnais en vous un concurrent 😂😂😂.
                      J’ajoute que ce n’est pas tant les sous missions politiques qui font le charme de ce blog mais l’éventail éclectique des liens enseignants qui l’alimentent et le brillant comme le drôle de nombreux billets. Sans oublier les scud de Chantal Montellier. Je crains que les bonnes idées pacifiantes de P.J. n’aient pas charmés les réformateurs du système.

                    4. Avatar de Otromeros
                      Otromeros

                      Si ce n’était aussi sérieux , on pourrait jouer aux devinettes..
                      Contentons-nous plutôt sagement d’acter? déjà que ce n’est pas une histoire de Q .. ni de coups ..!
                      De celle(s) qu’ « on » ne manquera pas de ressortir en temps opportun des poubelles de l’époque d’ « insouciance » de nos chers enfants prodiges ( tout sauf prodigues..) du style  » bcbg » https://www.pauljorion.com/blog/2021/05/24/ruffin-doit-il-se-presenter-a-la-presidentielle-par-elimina-kirsch/#comment-849974
                      (Sur ces saines résolutions je vous souhaite une bonne nuit..)

        2. Avatar de Chabian
          Chabian

          @PYD qui dit : Comment on s’en débarrasse (du culte de la personnalité) ? Et répond : Par une dose accrue de démocratie, de partage du pouvoir ?
          Ma réponse : En faisant par principe circuler le pouvoir ! Par la limite de durée du mandat électif, et par l’interdiction de s’y représenter (saut après délai ? On a vu le résultat avec Poutine qui a mis un homme de paille).
          Il est vrai qu’il n’y a qu’un volant. Et la démocratie sert à nommer le conducteur. Mais on peut imaginer qu’il y ait changement périodique de conducteur. Combien d’imbéciles et de râleurs sont capables de mener un engin sans accident, avec les pieds encore bien ; et de le faire reconnaître par un permis ? Peut-être avons-nous la même capacité à conduire un pays ?
          Deuxième idée : un dirigeant suprême (non partageur) se remplace par le Coup d’Etat, ou par la Révolution de palais. Un dictateur vit donc dans la précarité, et ne survit que par un réseau de pouvoir, cercles d’obligés et de fanatiques hagiographes et intéressés qui maintiennent et confortent son pouvoir. Un chef pernicieux a besoin d’un système pernicieux, violent, mais aussi d’une efficacité satisfaisant les besoins socio-économiques , qui lui donne de la légitimité.
          Enfin : la « circulation » du pouvoir peut s’accompagner de « partage » du pouvoir. Pour que plus de gens participent aux décisions, et que le chef laisse des points de décisions hors de son pouvoir. Cela peut donner plus de consensus, plus de légitimité mais aussi plus d’efficacité aux décisions grâce à une remontée d’informations.
          Au total, je ne suis pas mécontent d’avoir insisté sur l’effet hagiographique proposé. Pourquoi sommes-nous envahis par ce fétichisme du chef ? cette idolation ? (qui a son pendant de râlerie, comme face inverse de la même posture). Et pourquoi certains peuples (communautés) plutôt que d’autres ?

  14. Avatar de Christian Bregeon
    Christian Bregeon

    J’ai comme l’impression que tous ceux et toutes celles qui écrivent ici ou commentent la possibilité de Ruffin de se présenter à la Présidentielle, n’intègrent plus un fait massif, entériné depuis des années par les Français, le vote n’est plus (s’il ne l’a jamais été d’ailleurs !) le moyen de changer le monde.
    Le réel pouvoir politique (organisation et gestion des affaires publiques) étant depuis au moins la fin de la seconde guerre mondiale entre les mains des puissances économiques et financières qui avant toute élection présidentielle adoubent ou non les candidats qui se présentent au suffrage universel.
    Ma question que personne dans le personnel politique, médiatique ou intellectuel comme ce site, ne se pose ou ne pose sur la place publique :
    Quelle valeur donner à une élection où seulement 25 ou 30% des électeurs inscrits (ce qui déjà par définition ne représentent pas la totalité des citoyens majeurs) participent. Le gagnant ne représentant de fait, alors qu’environ 10% des citoyens concernés par l’élection. .
    Certains vont dire que je délire, cela a pourtant été le cas de figure des dernières élections municipales de septembre 2020.
    Quelle prévision pour les régionales de juin 2021, sachant que le taux de participation de 2015 était de 50,54%. Je prédis pour celles-ci un taux de participation inférieur aux municipales de 2020. Quelles leçons en seront tirées à votre avis ?

    Personnellement je pense qu’il n’en sera tiré aucune leçon, car la démocratie représentative n’est plus, elle était déjà moribonde le covid vient de l’enterrer !

    Une autre question : voyez-vous Ruffin participer à ce bal des morts vivants ??

    1. Avatar de Paul Jorion

      Mon billet du 14 mars 2010 sur le premier tour des régionales :

      23h13. Les résultats ne sont encore que provisoires mais la victoire des abstentionnistes avec 53 % du scrutin s’annonce d’ores et déjà écrasante !

      Ne représentant respectivement que 14,10 % et 12,55 % de l’électorat, le PS et l’UMP arrivent loin derrière.

      1. Avatar de Christian Bregeon
        Christian Bregeon

        Désolé je n’avais pas lu merci du rappel. Cordialement.

  15. Avatar de Hadrien
    Hadrien

    Il faudrait revoir le mode de scrutin, le système de » jugement majoritaire » me semble le meilleur.
    Voir: https://www.youtube.com/watch?v=ZoGH7d51bvc
    Le système français pousse Macron à pousser Lepen.

  16. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    L’état de conscience du « sentiment » d’être « bienheureux » peut vite se dégrader, virer au « ressenti » de cauchemar, au point qu’un éléphant, sur une montagne encore plus haute, puisse faire tellement peur aux faiblesses de la souris, qu’elle se retrouve tétanisée, contre son grès, à en croire les apparences des médias mainstream…

    des « idéaux culturels » – ceux du septième art et ceux des chaînes d’info en continue, de la culture instantanée prémâchée, en un format de séries consommables en 5 minutes sur un smartphone, de « slogans likés »… – œuvrent à faire paraître comme un combat de Titan, de « l’ancien monde », ce qui reste d’une gauche déjà enterrée à en croire certain.e.s « donneurs de leçons de morales », déclarée en mort clinique pour d’autres « chiens de garde » et « influenceuses »…

    Et si on tente de remonter chronologiquement, anthropologiquement, sociétalement, qui en est coupable, mal risque d’être pris à ressentir un certain vertige…

    Pour aujourd’hui, chaque jour suffit sa peine :

    « En quoi est-ce « complotiste » que de soupçonner que la radicalisation des extrêmes droites et droites extrêmes (« gouvernementales »), leurs nihilismes et négationnismes « communautaires », des brutalités de contrôles aux faciès, de « répressions » de « manifestations interdites », de « discriminations systémiques » (brutalités commises par une partie du personnel du « monopole de la légitime violence de l’Etat » votant à plus de 50% pour l’extrême droite, quand les autres violences des « discriminations systémiques » sont celles à l’embauche, dans l’accès aux logements, dans les NON RECOURS soit la non redistribution du soit disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent », ciblant particulièrement les populations ou les inégalités scolaires, territoriales, de « destin » explosent, surtout pour les citoyennetés pour qui 6 générations de descendance devant patienter qu’une place se libère dans la file d’attente de « l’escalier social », n’y suffira pas à redonner confiance, espoir…) cette radicalisation provoque en réaction opposée, nourrit même par effet de boucle rétroactive…. la radicalisation d’extrémismes/terrorismes religieux, qui en France, Europe… ciblent autant les failles des institutions, le délitement des services publics en cours d’effondrement, des valeurs républicaines bafouées… que les Musulman-e-s…. Juif-ve-s, et citoyennetés identitaires…?

    Il faut que « l’acceptabilité » (la même demandée disponible… dans la croyance aveugle en la politique publique « d’immunité collective atteinte à 60% de la population inoculée » – au bout d’une seule…? de deux…? trois doses…? ou de la périodicité indéfinie d’inoculations vaccinales de produits pharmaceutiques privatisés…? – et acceptant de prendre des risques par rapport aux effets secondaires à moyen et long terme, inconnus, aux séquelles et traumatismes du covid-long pour soit même et les pathologies chroniques, facteurs multiples de comorbidité, encore inconnus des générations futures, comme restent inconnus les risques des stockages et traitement de déchets nucléaires hyper-toxiques, le réchauffement climatique… la capacité réelle de saturation des services publics hospitaliers à traiter de nouvelles pandémies, etc ?) des « temps de cerveaux disponibles » qu’à vouer un « culte féroce », à la seule « DICTATURE des émotions » sondées, capable de « rassurer » les doutes incertitudes, indécisions, des « ras le bol fiscaux », « poujadistes », « bas instincts », et autres ignorances, non respect du droit de savoir de la citoyenneté, et de la neutralité et impartialité du traitement de l’info, de l’actu des « faits divers »… il faut que cet état second de la conscience et de la raison – se demandant ou est la frontière entre la réalité des faits et la « réalité alternative » ? – soit à ce point perturbé, inquiété, instrumentalisé… pour croire que qui se met à croire à la « fabrique de l’ignorance », et autres attaques visant les « marchands de doutes »… doit accepté d’être catégorisé jusqu’à être suspecté de « complotiste », et autres adeptes des théories conspirationnistes.

    C’est patent depuis ce matin et l’hystérisation réactionnaire s’épanchant dans les médias mainstream (« L’heure des pros » de cnews en tête), avec des « indignations » de « politicien.e.s » à géométrie variable, suivant les analyses des propos du jour toujours plus ambigus tenus par M. Mélenchon, que celles et ceux qui par ailleurs se justifient de ne pas avoir à se « repentir », s’excuser (que ce soit « l’autorité de l’Etat », ou les descendances de grosses fortunes, d’héritages, etc), par rapport à l’esclavagisme européen/occidental (commerce triangulaire, etc)… parce que les « noirs et arabes ont commencé avant… et le faisaient entre eux… », sur fond de surmédiatisation biaisée d’une « cliente Musulmane », insultant dans un supermarché une caissière noire de Carrefour (une aubaine pour le fhaine de récupérer un électorat d’immigré.e.s de plusieurs générations, soupçonné de racisme…?) et vis à vis du colonialisme des « siècles passés » (ces même personnalisations d’idéologies allant du néolibéralisme/ultralibéralisme au fascisme en col blanc et bleu du Trumpisme forment une « communauté » négationniste, et nihiliste des parts de responsabilité des activités humaines nuisibles, toxiques, dans les « externalités négatives » polluantes, des délocalisations, en terme de causalité du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité, de l’émergence probable de futures pandémies – zoonoses etc – des guerres commerciales, monétaires, de « civilisations » et autres ventes d’armements patriotiques…), ces « indignations » là ne vont pas améliorer, ni élever, le niveau moral, éthique, intellectuel, des débats médiatico-politiques, des prochains scrutins électoraux…

    Comme dans une cour de récréation, la sur-enchère des violences verbales et physiques, des annonces de représailles sécuritaires, liberticides, et autres menaces, des antagonismes, ne fait qu’envenimer ce qui reste possible de dialogue (démocratique, social), et malheureusement cette escalade ne peut que provoquer comme espérance, chez « autrui assistant à la scène », « impuissantisé », infantilisé… qu’une issue la plus rapide possible, court-termiste, même si elle est brutale et injuste, inégalitaire…

    Les scrutins locaux à venir n’ont rien à promettre en terme « sécuritaire », car les collectivités locales, etc, n’ont aucune prérogative dans les domaines régaliens du « maintien de l’ordre…. » (« sociétal » dans le même état d’inégalités, d’injustices…?) et encore moins dans le domaine de la justice. Ils restent tenus par les politiques d’austérités, de « réformes structurelles » néolibérales, voir ultralibérales… Mais les extrêmes droites et droites extrêmes, instrumentalisent volontiers les drames récents, faits divers ou pas, pour que la défense de leur proposition de sur-armer, « militariser », une police municipale (voir des milices privées), et autres sur-enchères sécuritaires, occultent d’autres propositions dont le « coté obscure de leur force », n’aura rien de « bon » pour les mères isolées/femmes de ménage, et leurs descendances, par exemple, dont les enfants sont « soupçonnés » (présomption de culpabilité dans les médias mainstream) d’être dans de telles difficultés, que la « faillite parentale » mériterait la sanction en supprimant les aides sociales, etc… D’autres propositions sont expérimentées en terre du Concordat, comme d’imposer le « travail gratuit », « le bénévolat contraint » aux personnes les plus vulnérables au RSA (ou en situation de NON RECOURS…?) et chômeur.e.s, alors que les propriétaires privés d’entreprises (et autres administrations publiques…) assistés sans contreparties, trouvent qu’il y a du « bon dans le coté obscure de la force » de cette « main d’œuvre bon marché »…

    Parmi les prérogatives des collectivités locales, pour lesquelles des élections vont avoir lieu incessamment sous peu, et notre attention devrait être pleinement et entièrement focalisée… bien d’autres propositions d’extrême droite, et droite extrême (macronienne comprise) qui suggèrent de supprimer la gratuité des cantines scolaires, des garderies, de la distribution de livre… (les cantines étant des services publics de solidarité par excellence, qui fermées durant les périodes de confinement, scolarité en distancielle pour des universitaires, ont fait des distributions indécentes de dividendes aux actionnaires et grands patrons, CSP+de Carrefour, etc, le même genre « d’aubaine » que celles ayant enrichie les milliardaires des GAFAMI et autres nouvelles fortunes accumulées sur les « vaccins à arn/m » dont les licences sont toujours dans le domaine privé) devraient souligner qu’à force de radicaliser jusqu’à restreindre la notion de solidarité, de fraternité, d’égalité des droits, et de liberté d’expression, en les alignant au moins disant social, moral, fiscal, environnemental, faudra pas s’étonner qu’en réaction opposée d’autres radicalités se fassent connaître…

    Le duel mortifère opposant les promesses du « retour des jours d’heureux » dans le « monde d’après » de la macronie… au fhaine/droite extrême (et autres extrêmes droites du « nouveau monde ») a un « terreau fertile » pour prospérer devant l’idée ou « l’idéal », que la « société se droitise »… Et ces protagonistes ne manqueront pas d’accuser l’abstention, le vote blanc, nul, d’être la mauvaise herbe, les mauvaises graines, de la « République » bananière qu’ils préparent … »

  17. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Pour hier, que l’impression de « déjà vu » ne vous décourage pas… :

    « Qu’est-ce que « parier à découvert »…?

    Il paraît que « l’anonymat sur les « réseaux sociaux » c’est terminé »…. Il paraît même que « la peur change de camp ».

    Pour que le paraître, qui n’est pas l’être non plus, sauf à se laisser séduire par le seul instant présent, l’immédiateté, le court-termisme, le consumérisme – de plus de trois planètes par an, pour le modèle de croissance du pib et démographique Français – gagne son pari, en fasse de gros bénéfices, sans assumer ses risques…. il faut beaucoup spéculer sur la capacité de pouvoir suffisamment influencer les « temps de cerveaux disponibles » qu’à vouer un « culte féroce » à la seule « DICTATURE des émotions » capable de « rassurer » les doutes, incertitudes, indécisions des « ras le bol fiscaux », « poujadismes », « bas instincts » (voir le dernier billet )…

    Sur fond d’une affaire jugée actuellement, et traitée de manière plus médiatique que judiciairement (annonce des « États généraux » de la justice », relativisant le tout…?), affaire polémique qui prend en otage la laïcité, abuse de la « liberté d’expression » et du « droit au blasphème », mélange, dilue, externalise l’aspect négatif (comme pour les pratiques productivistes industrielles, financières – titrisation des subprimes, etc) et « éparpille façon puzzle » la responsabilité, provocatrice de l’insulte des religions, des cultes (mais un plus spécifiquement), dans leurs pratiques, traditions culturelles… par ses adeptes… « l’identitarisme »générationnel… l’identitaire au sens de l’authentification… revient en force…

    Pourtant des menaces de morts sont aussi proférées par des comptes « anonymisés », pseudonymes, et se succèdent sur les « réseaux sociaux » visant autant la gauche, en accusant certain.e.s de ses militant.e.s « d’islamo-gauchisme, que les écolos les traitant « d’ayatollahs de écologie », de « khmers vert », en insultant et menaçant aussi au passage, les mouvements pacifiques comme ceux des « décrocheurs de portraits », « d’eXtinction Rébellion », et autres militant.e.s accueillant, secourant, des réfugié.e.s… puis certains mouvements du genre indigéniste », féministe… En toute indifférence…? Sans que s’émeuvent les « chiens de garde », « influenceuses », « donneurs de leçons de morales », qui se gargarisent d’écouter parler le bruit de fond réactionnaire de leurs injures, provocations, indifférences, outrances… quotidiennes, « partagées », « likées »… « retweetées » sur les même « réseaux sociaux »… se concurrençant dans l’affaire Mila… ces menaces de morts là semblent « normalisées », « dédiabolisées », « banalisées »… La justice n’y passe pas en tout cas… et la peur reste la même : du « coté obscure de la force », ou il semble s’y trouver un climat ambiant « bon » pour les affaires, buzz, etc.

    Doit-on espérer attendre longtemps la levée, par la justice, et les politiques – qui ont peur de qui et quoi…? – de « l’anonymat »et des pseudonymes, des comptes aux noms de personnes morales (d’entreprises [comme les GAFAMI, etc propriétaires de « réseaux sociaux »] et particuliers dont certaines personnalités politiques, et autre financement de partis politiques – l’affaire des « vaccins à arn/m témoigne aussi de quelques « secrets d’affaires »… englobant cette pratique de l’immoralité fiscale, légalisée…), pour ne plus revoir les visages plus qu’étonnés de gamins pour certains, ne comprenant rien à ce qui leur arrive comme menaces…. ados déboussolés qui crurent que « l’anonymat » les pseudonymes… les protégeraient de tout comme pour les « plus exemplaires » (de faire comme la « foule », « menacer de mort »… sans passer à l’acte) jusqu’à risquer d’être lourdement condamnés… dans cette affaire Mila…?

    La fin de « l’anonymat » seulement sur les « réseaux sociaux » n’est-elle pas un pitoyable moyen qu’ont trouvé les dirigeant.e.s du public et privé qui s’inquiétant de comment lutter contre la menace de justice sociale, et « sociétale », menace venant d’en bas… quand est suspecté que la majorité des banques suspectes, des fonds d’investissements, des propriétaires privés d’entreprises, d’actions, assistés sans contreparties… et d’autres « hauts responsables » pantoufleurs… usent de l’anonymat et pseudonymes pour cacher au bien commun du vivre ensemble des « États providences », ce qui manque cruellement au financement des services publics (y compris des services publics hospitaliers… de la justice, etc) en train de s’effondrer, en trouvant plus aisés de faire diversion avec la « fin de l’anonymat » de certaines « incivilités », comportement « séparatistes » les plus visibles eux…?

    Pire encore que confisquer les moyens aux services publics, en alignant au moins disant social, moral, fiscal, environnemental, les droits du code du travail, les protections sociales, etc… « l’anonymat », le pseudonyme, des comptes aux noms de personnes morales, qui planqués dans les trous noirs de la finance (et non, « les paradis fiscaux » c’est pas fini) « spéculent toujours à « découvert » et gagnent toujours plus… sur les stocks gérés en flux tendu, des masques, médicaments, respirateurs, gel hydroalcoolique, oxygène de réa, « vaccins à arn/m », gants, blouses, denrées alimentaires, et autres pénuries organisées sous couvert de « secret d’affaire » augmentant leurs prix… cet « anonymat » là… n’est-il pas un acte de « sécessionnistes » impactant cruellement, injustement, indignement… les besoins d’augmenter les dépenses sociales, derrière l’explosion des inégalités, de la précarité, de la pauvreté (n’y a t-il pas toujours plusieurs centaines de SDF, d’enfants, de réfugié.e.s… mourant chaque année dans nos rues…?) des victimes de « discriminations systémiques » (NON RECOURS, qui vont des « inégalités/insécurités de destin » – non redistribution du soit disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent » – jusqu’aux discriminations impunies à l’embauche, dans l’accès aux logements, dans les brutalités commises, lors des contrôles aux faciès, « manifestations interdites », par une partie du personnel du « monopole de la légitime violence de l’État », votant à plus de 50% pour l’extrême droite…)… sur fond du dérèglement climatique, de la perte de la biodiversité, des guerres commerciales, monétaires, de « civilisation » (cybernétique, « ubérisation et ordinisation » défiscalisée, désocialisée du travail segmenté à la tâche, des savoirs et services publics privatisés, digitalisés, dématérialisé, et de l’emploi se précarisant quand il ne disparaît pas) impactant des citoyennetés n’ayant même plus l’espoir que leurs descendances au bout de 6 générations, trouveront une place dans la file d’attente de « l’escalier social » effondré… alors que les « réformes structurelles néolibérales » – de l’assurance vieillesse, chômage, etc – l’austérité, remettent le couvert en prenant en otage la dette publique, les déficits, la « dette covid » qu’il va falloir payer « quoi qu’il en coûte » le plus, on ne sait pas encore (mais on devine) à qui, pour justifier sans s’excuser d’aligner l’âge de départ à la retraite des plus précaires, pauvres – dont l’espoir de la vivre en bonne santé recul – au taux de mortalité de la covid-19 des pathologies chroniques mal soignées, des facteurs multiples de comorbidité, saturant les services publics hospitaliers, et places insatisfaisantes de lits de réa…? »

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