D’une économie capitaliste à une économie humaniste, par Paul Jorion & Vincent Burnand-Galpin

À paraître dans « Echos de Picardie » n°3 2021

Si le capitalisme est le système de répartition des richesses donnant la primauté au capital, l’humanisme en économie est le système de répartition des richesses donnant la primauté à l’humain à la fois en tant qu’individus, mais aussi en tant qu’espèce vivant au sein d’un écosystème. Il en découle la nécessité de protéger l’environnement qui l’entoure, condition de son existence. Dépasser les impasses écologique et sociale du capitalisme dans lesquelles nous sommes aujourd’hui signifie opter pour une économie humaniste demain.

Capitalisme, économie de marché et libéralisme comme sources de la destruction de l’Homme et de l’environnement

Le discours commun confond très souvent capitalisme, économie de marché et libéralisme. Si ces trois termes qualifient bien le système économique actuel, rien ne les lie de manière constitutive.

Le capitalisme est un système de répartition du surplus économique (la richesse nouvellement créée) entre les trois grands groupes d’acteurs que constituent les salariés, qui reçoivent un salaire, les dirigeants d’entreprise (« entrepreneurs » ou « industriels »), qui perçoivent un bénéfice, et les investisseurs ou actionnaires (qu’on appelle encore « capitalistes » parce qu’ils procurent  le capital), à qui l’on verse des intérêts ou des dividendes.

L’économie de marché, elle, est le système qui assure la distribution des marchandises du producteur au consommateur, accordant au passage un profit au marchand (les marchands constituant le quatrième groupe d’acteurs).

Enfin, le libéralisme est une politique visant à optimiser le rapport entre les libertés individuelles et l’intervention de l’État dans les affaires humaines en vue de protéger ces libertés.

Pour bien définir le capitalisme encore faut-il comprendre ce qu’est le capital.  Le terme de capital n’est pas simplement synonyme de “bien”. C’est un bien dans une situation particulière, un bien qui a été déplacé à un lieu où il en manquait. Le capital est une ressource (aujourd’hui le plus souvent de l’argent) qui manque à l’endroit où elle est nécessaire pour permettre un processus économique de production, de distribution ou de consommation. On remédie à cette situation de la manière suivante : le propriétaire de l’argent qui manque ailleurs le prête à celui à qui il fait défaut. Ce dernier s’engage à le lui retourner. En témoignage de sa reconnaissance, il ajoutera à la somme retournée une somme supplémentaire, proportionnelle à la somme empruntée et à la durée du prêt.

Le capitalisme tient son nom du fait de la primauté du capital dans la répartition des richesses. La différence entre les coûts de production et le premier prix de vente, c’est le surplus : la plus-value qui se dégage et qui sera partagée entre ces trois parties prenantes en fonction du rapport de forces existant entre elles. Le surplus se redistribue en deux temps : d’abord les intérêts collectés par le capitaliste et le bénéfice revenant au dirigeant d’entreprise selon le rapport de forces existant entre eux, ensuite entre ce dernier et les salariés qui reçoivent un salaire, cette fois aussi en proportion du rapport de forces existant entre lui et eux.

L’existence de ces trois groupes pourrait être jugée purement fonctionnelle (découlant simplement de la division sociale du travail), et on pourrait en effet imaginer qu’une multitude de systèmes économiques puissent être conçus autour d’un tel partage des responsabilités. Le fait que le groupe détenteur du capital collecte cependant des intérêts en récompense des avances qu’il consent fait qu’il collecte toujours davantage d’argent et renforce du coup sans cesse sa position au sein des rapports de forces présidant au partage du surplus. Le capitalisme est donc un principe inégal de partage du surplus où la position du capitaliste est prédominante, d’où le terme « capitalisme » pour désigner le système entier. 

En affirmant la primauté du capital financier, l’humain et les ressources naturelles ne sont que des moyens au service de l’accumulation des richesses monétaires : la main d’œuvre et les bien extraits de l’environnement, sont exploités et converties en capital monétaire sans aucune considération pour une valeur d’autre nature que monétaire.

Dans la question écologique, tout comme dans la question sociale, l’alliance du capitalisme, de l’économie de marché et du libéralisme nous mène dans l’impasse. Il s’agit enfin de la dépasser.

 

D’une économie capitaliste à une économie humaniste

Si le capitalisme est le système de répartition des richesses donnant la primauté au capital, l’humanisme en économie est le système de répartition des richesses donnant la primauté à l’humain à la fois en tant qu’individus, mais aussi en tant qu’espèce vivant au sein d’un écosystème. Il en découle la nécessité de protéger l’environnement qui l’entoure, condition de son existence. Dépasser les impasses écologique et sociale du capitalisme dans lesquelles nous sommes aujourd’hui signifie opter pour une économie humaniste demain.

S’en prendre à la racine du problème est une solution : il s’agit de s’attaquer au fondement du capitalisme, les normes comptables, qui sont celles qui, dans les pratiques quotidiennes des entreprises, donnent la primauté au capital financier.

Trois apports interviennent dans l’activité de la firme : sa fortune propre, l’homme en tant que tel et la nature dans son ensemble, en tant qu’elle est l’environnement de l’homme et que la firme y puise ses ressources, renouvelables ou non. Or d’un point de vue comptable, n’est prise en compte que la seule fortune de l’entreprise. La dégradation des conditions de vie et de l’environnement naturel qui découlent de son activité demeure masquée.

Il est inacceptable que les bénéfices financiers que dégagent les firmes continuent d’être appréciés en ignorant l’impact positif ou négatif que ces firmes ont sur l’homme et sur la nature, sources explicites ou implicites d’avances à sa production.

Le principe fondamental des règles comptables doit être réinventé. Il doit exister sur un plan comptable trois éléments à mettre au passif : le capital financier certes, car il demeure indispensable au fonctionnement de l’économie ; l’Homme, dans sa dimension individuelle, sociale et en tant qu’espèce vivante ; et la nature, car il n’y a pas d’économie florissante sans intégration harmonieuse des trois apports qu’offrent à la firme sa fortune propre, seule prise en compte jusqu’ici.

Les règles comptables sont non seulement contraignantes mais, loin d’être neutres ou « purement techniques », comme l’affirment certains, elles véhiculent une représentation tout à fait particulière des relations économiques et sociales, et en ce sens incarnent de manière occulte une idéologie spécifique. C’est pourquoi, afin de limiter cette influence diffuse et pernicieuse sur la vie sociale et économique, il est impératif de soumettre la rédaction de ces règles au choix public et transparent de la démocratie car il ne faut pas oublier que les normes comptables internationales en vigueur aujourd’hui sont le fruit d’organismes privés comme l’International Accounting Standards Board (IASB), l’autorité de normalisation internationale de la comptabilité, qui est un organisme de droit privé, domicilié sur le plan juridique dans le Delaware, non pas parce que cet état américain est un paradis fiscal, mais parce qu’à à l’image des paradis fiscaux de manière générale, il constitue un espace de moins-disant juridique par rapport au monde environnant.

Comment se fait-il que les règles comptables, qui modèlent notre vie quotidienne soient établies par des organismes privés ? Et qui donc est représenté dans ces organismes privés ? Il s’agit d’« experts » désignés de fait par les plus grosses entreprises et de délégués des grandes firmes d’audit dont les noms sont familiers : KPMG, Deloitte, Ernst & Young, PricewaterhouseCoopers, les « quatre grands ». Les compagnies transnationales s’y trouvent représentées en fonction de leur importance et de leur contribution au fonctionnement de l’organisation.

Grégory Vanel, professeur d’économie à la Grenoble Ecole de management, s’interroge: « On peut ainsi se demander si les transformations des normes de la finance et leur internationalisation n’aboutissent pas, in fine, à privilégier une certaine forme d’information, très nettement favorable à des catégories particulières d’agents économiques, alors que dans le même temps elles sont le produit d’autorités qui ne rendent compte qu’à elles-mêmes et qui émanent des marchés ». Allons plus loin : il s’agit d’un pouvoir à la fois privé et censitaire qui décide du sort de nos économies, à l’écart entièrement des institutions et des prises de décision démocratiques.

Pour une triple comptabilité financière, sociale et écologique

Quels pourraient être les principes fondamentaux de la comptabilité inscrits dans un cadre démocratique ? Inspiré des travaux de Jacques Richard et Alexandre Rambaud sur la triple comptabilité « CARE » (« comptabilité adaptée au renouvellement de l’environnement »), le premier principe fondamental de la comptabilité devrait être la préservation non seulement de l’argent mais aussi celle de l’homme et de la nature qui l’environne et à laquelle il appartient.

La méthode CARE applique les normes comptables traditionnelles du capital financier aux capitaux naturels et humains afin de comptabiliser et intégrer la dégradation annuelle de ces derniers dans les comptes financiers des entreprises. Par cette extension du modèle existant aux autres capitaux, l’objectif du modèle CARE est de garantir la conservation du patrimoine des écosystèmes.

Cette triple comptabilité applique le principe de prudence pour mesurer les capitaux environnementaux et humains affectés par les activités d’une organisation. La dégradation de ces capitaux est comptabilisée par le biais du calcul des coûts de maintien de ces capitaux, qui sont eux même calculés selon la méthode du coût historique. Cette méthode en coût historique, utilisée en comptabilité française, permet d’évaluer l’amortissement comptable à enregistrer dans l’actif du bilan de la structure.

S’appuyant sur le principe de non compensation comptable, cette triple comptabilité valorise une approche en soutenabilité forte du développement durable : aucun capital n’est substituable à un autre, considérant la finitude des ressources et l’irréversibilité de la destruction de certains de leurs composants.

Mais au-delà de l’application purement comptable, la méthode vise à réinterroger le concept de résultat, qui est aujourd’hui très partiel. Elle vise à rendre compte de façon plus précise de la plus-value économique des entreprises, c’est-à-dire des profits réellement disponibles après le renouvellement de l’ensemble des capitaux financiers, naturels et humains dégradés par l’activité.

A l’aune des enjeux majeurs du XXIe siècle que sont les défis écologique et sociaux, il est urgent de ne plus subir le système économique tel qu’il est mais de le modeler à nos besoins. Passer d’une économie capitaliste à une économie humaniste doit être l’une des priorités de notre époque pour garantir un avenir soutenable et prospère pour tous. 

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43 réponses à “D’une économie capitaliste à une économie humaniste, par Paul Jorion & Vincent Burnand-Galpin”

  1. Avatar de Tout me hérisse
    Tout me hérisse

    Il faut me semble-t-il, revenir également et le plus vite possible sur la liberté de circulation des capitaux ; cette mondialisation n’a que des inconvénients pour la majorité des salariés aux plus bas salaires dans les pays développés.
    Le moteur du capitalisme est la cupidité, la maximisation du gain à réaliser. En conséquence et grâce à la liberté de circulation des capitaux, les détenteurs de capitaux ont pu les investir dans des pays lointains où les salaires servis aux ouvriers locaux étaient bien moindre, cela avait bien sur un inconvénient social majeur puisque les ouvriers du pays, ou des pays du détenteur des capitaux, perdaient leurs emplois et devenaient une charge pour le système d’assurances sociales du pays émetteur des capitaux.
    Les pays tels que le Japon, la Corée du sud, Taïwan se sont développés, grâce à cela, dans les années d’après guerre, puis, la Chine continentale a pris le modèle de développement de Taïwan, attirant les investissements et les transferts de technologie, pratiquant ensuite des prix que l’on pourrait qualifier de ‘dumping’, la propension des chinois à épargner a fait le reste pour le développement que l’on peut voir aujourd’hui.
    Dans les pays capitalistes actuels, dit développés, cette forme de capitalisme ne pourra qu’aboutir à l’étouffement à terme, car une économie ne fonctionne correctement qu’à la condition que toute la population puisse avoir la possibilité de vivre correctement de son salaire ou de ses revenus, or, la tendance actuelle à la stagnation des bas salaires et l’avantage de plus en plus évident donné aux plus hauts salaires des spécialistes peu nombreux ou aux actionnaires des sociétés ne peut qu’accentuer de manière dramatique les différences entre le haut et le bas de l’échelle des revenus !
    Cela sans prise en compte des dégâts causés à l’environnement, induits par le fonctionnement actuel de l’économie.

  2. Avatar de Christian
    Christian

    Excellent, merci.
    Votre analyse va au-delà de beaucoup d’autres.

  3. Avatar de timiota
    timiota

    IL y a une petite aporie sans doute facile à bien ré-écrire :
     » le propriétaire de l’argent qui manque ailleurs le prête à celui à qui il fait défaut. »
    Le mot « celui » me semble désigner un propriétaire, mais par logique de phrase « un propriétaire de l’argent ».
    La fin de la phrase serait donc, en mode explicite: « le prête à au propriétaire de l’argent à qui il faut défaut ».
    Belle façon d’être au cœur de la tension capitaliste telle qu’elle va:
    Un certain propriétaire se sent à même de faire usage d’un argent qui lui fait défaut.
    Il s’agit, s’il faut corriger, d’un propriétaire de moyens de productions soit incomplets en tant qu’équipement soit en manque de consommables, soit encore en manque de main d’oeuvre.
    Choses pour lesquelles l’argent sert d’équivalent.
    La substitution la plus compacte pour rendre à la phrase une logique normale (bien qu’on comprenne à 99% de quoi il s’agit)
    serait « le prête à l’agent à qui il fait défaut ». Le mot « agent », « agir », agency », disait bien l’envie de produire et de bougeotte qui finit par être « naturalisée » au détriment de dame nature dans la courses des pistons, rotors et autres vilebrequins métaphoriques du moteur capitaliste.

  4. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    Puis-je compléter cette excellente analyse portant sur la « nature » confuse du « capitalisme/capital », sur l’ambiguité de « l’économie de marché » et « magie » de la « main invisible des marchés », et sur le confusionnisme (« confucéen » ?) du libéralisme/néolibéralisme/ultralibéralisme…. par des réflexions – sur la notion de mélange des genres entre propriétés privés (de titre boursier, « Start-up »… et propriété intellectuelle (de « vaccins à arn/m pour exemple d’actualité – postées aujourd’hui sur FB…?

    Je la présente, volontairement, par le biais de la fragmentation du contexte du post, segmentation que les néolibéraux adorent désensibiliser, déshumaniser », pour rendre confuses les questions « moralistes » de « l’humanisme », qu’il soit économique, ou « sociétal »… leur empêchant peut être de prendre pleinement plus de plaisir à paraitre dominer les rapports de forces, ou ce « qu’il y a de bon dans le coté obscure de la force »…?

    Le contexte général du post, étant « l’obligation de vaccination » pour les soignant.e.s, ou seulement la population nationale toute entière, certaines « arguties » dans les médias mainstream et discours politiciens… semblent adopter trop fréquemment sur les « réseaux sociaux » (propriétés privées d’actionnaires, cherchant à s’approprier/marchandiser/commercialiser, l’intelligence individuelle et collective, même si elle est artificielle …? Ou simple outil numérique légué en héritage à « l’humanisme économique » ?) un élément de langage récurrent, une langue de bois qui du mot « recul » veut lui faire dire et penser à bien autre chose, que, par exemple le recul de l’âge légal de départ à la retraite, et surtout de l’espérance de la vivre en bonne santé, pour les plus pauvres précaires, se retrouvant massivement dans des doutes, incertitudes très différents, des « temps de cerveaux disponibles » qu’à vouer un « culte féroce » à la seule « DICTATURE des émotions » sondées, capable de « rassurer » les doutes incertitudes, de leurs « ras le bol fiscaux » « poujadismes »…

    « Alors que « les États providences » et leurs institutions publiques, de recherches, etc, ont mis des décennies pour étudier les phases 3 de vaccin aujourd’hui rendus obligatoires, et surtout leurs possibles effets secondaires nuisibles à moyen et long terme – certains effets graves, handicapant, invalidant… pris en charge à 100% par l’Etat, ou même reconnus comme maladie professionnel – la gestion néolibérale de la crise sanitaire actuelle – peut être révélatrice d’autres pires crises sanitaires à venir avec le dérèglement climatique, la perte de la biodiversité, etc – disruptant la recherche publique, la gestion publique de la santé, etc, ne s’en remet-elle d’abord aux « marchés », à la financiarisation du tout, convoitant la privatisation totale des services publics hospitaliers… et la « marchandisation » des soins, traitements vaccinaux, médicaments… luttant contre les probables effets secondaires à moyen et long terme des dits vaccins à arn/m, en plus de lorgner avec appétit sur la privatisations des assurances et couvertures santé, maladies, etc de particuliers et professionnelles…? »

    L’introduction du poste commençant comme suit, la question de qui instrumentalise les rapports de forces, reste posée sans réponse véritable…

    « Jusqu’à il y a quelques semaines, dans les médias mainstream, était distillée la « peur d’avoir peur » de la « DICTATURE sanitaire »…

    Cette petite musique, aussi anxiogène, qu’un film d’horreur, voulait plaindre la perte de liberté d’aller boire un coup, sortir en boite, de commercer, de consumer « son épargne »… Elle faisait fureur auprès des « temps de cerveaux disponibles » qu’à vouer un culte féroce », à la seule « DICTATURE des émotions » sondées capable de « rassurer les doutes, incertitudes de leurs « ras le bol fiscaux », « poujadismes »… avant que les défaillance de cette « DICTATURE » sondagière apparaissent aux cours des élections territoriales ayant connu le plus fort taux d’abstention de l »histoire de la cinquième République ».

    Les « ressentis » indécis, infondés (amalgames, caricatures, etc concernant par exemple le « antivax »…) se succédant sur les plateaux télé et plateformes informationnelles des « influenceurs », « donneurs de le leçons de morales, du web… , au point de chasser le dernier soit disant « bon sens »… à une telle vitesse… qu’est fait oublier l’avant dernier, puis celui d’avant… que qui se souvient que parmi celle et ceux qui aujourd’hui préconisent la vaccination obligatoire à « géométrie variable » (pour les soignants, etc et/ou le ados pouvant être contagieux…) étaient dans la mouvance informe, obscure pour sa force… dirons nous… de la dénonciation de la « DICTATURE sanitaire », hier… ?

    Cherchant à déguiser leur « consentement » (on parle pas de celui « consentement fiscal », qui avec l’immorale optimisation, est plutôt séparatiste, sécessionniste quand il le peut….) avec autant de nuances, gymnastiques et contorsions intellectuelles (leur « art » à « maîtriser » « l’inversion de la hiérarchisation des valeurs morales » qu’ils-elles appliquent à titre individualiste)… qu’elles-ils peuvent trouver pour ne pas condamner, fermement les préconisations visant à aller chercher entre deux flics les récalcitrant.e.s pour les obliger à se faire piquer… et autres propos visant à mettre au banc de la société, à traiter de « parias »… celles et ceux des « antivax », des non vacciné.e.s pour raison médicale, manque de doses dans certains territoires, et des moins certain.e.s qu’eux-elles, de l’absence totale d’effets secondaires graves, sévères, à moyen et long… elles-ils sont « en même temps » quoi… à trouver des tas de nuances de leur « acceptabilité » d’envisager volontiers priver de liberté, d’aller au resto, boire un coup, d’aller au ciné, d’avoir des loisirs, d’aller faire le plein de biens de premières nécessités, de subsistance, et de travailler (en envisageant donc de priver d’emploi de droits aux protections sociales et du droit du code du travail des soignant.e.s de première ligne, des employé.e.s précarisé.e.s de seconde ligne), toujours les mêmes…

    Comme si la tolérance de la « société civile » par rapport à « l’obligation vaccinale », et du « nouveau monde » médiatico-politique, par rapport à ses « responsabilités/déresponsabilisations » (les dirigeant.e.s du public/privé ne s’inquiétant que de comment lutter contre la menace de justice sociale et « sociétale », cela se traduit par leur peur d’une judiciarisation excessive de la vie politique, publique)… était déjà prête à accepter, à « nous » faire « consentir », à ce que des soutiens de familles pauvres, précaires, venant d’être virés (alors que majoritairement ils subissent les inégalités territoriales, scolaires, de « destin » – « discriminations systémiques » à l’embauche, dans l’accès aux logements, la non redistribution du soit disant « pognon de dingue mis dans les minimas sociaux, qui fait que les pauvres le restent et se déresponsabilisent – NON RECOURS)… et des enfants (pour qui 6 générations de leurs descendances, ne suffiront jamais, à patienter dans la file d’attente de « l’escalier social » effondrée, qu’une place se libère) soient encadrés par le « monopole de la légitime violence de l’Etat », dont plus de 50 % du personnel a voté pour le fhaine, les extrêmes droites, aux dernières élections présidentielles (alors qu’une partie commet des brutalités impunies lors des contrôles aux faciès, « manifestations interdites »)… pour se faire piquer… quelle sera l’étape d’après… ? »

    Pour se conclure par :

    « Ira « t-on » jusqu’à « tolérer », faire « consentir » une « obligation » « incitatrice », « récompensée », de dénoncer ses voisin.e.s de premières lignes, ses proches de secondes lignes, des enfants, etc. non vacciné.e.s ; « consentement » qui ne manquera pas de précipiter l’effondrement de services publics hospitaliers, de ses forces vives (syndiquées ou pas d’ailleurs), « en même temps » que d’assurer que le cran de plus de la polarisation des clivages politiques idéologiques déjà exacerbés, profitent aux mesures toujours plus sécuritaires (« interdiction de manifester », isolement des patient.e.s infesté.e.s et/ou des familles pas vaccinées , etc) du duel opposant la macronie à l’extrême droite/droite extrême… ? »

    1. Avatar de xtian
      xtian

      Pour se conclure par : «  ira t’on ….extrème droite/droite extrême « 
      Conclusion limpide comme souvent

  5. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    P.S. Faut-il que je rajoute qu’en tant que public dont la vulnérabilité (une crise cardiaque, AVC, et multiples interventions crâniennes, craniectomie quoi – par trépanation et autres- pour soigner ce que j’appelle « les champignons.. le réseau de rhizomes de « mes excès » se développant pour me rappeler que mon compte est épuisé, malgré aucune sur-obésité irréversible, aucun diabète… mais des travaux pénibles , et loisirs extrémistes, à la pelle… ) a sans cesse était « reculée » (choix de l’isolement de la situation géographique, volontaire bien entendu)… je finirais par me faire vacciner, ne serait-ce que par le même civisme qui m’a habité pour être allé voté au premier tour des dernières élections territoriales, mais ne comprendrais jamais pourquoi je serais à culpabiliser, criminaliser, d’instruire à minima, et de façon imparfaite peut être (mais à qui la faute…?) le droit de savoir de la citoyenneté des mes enfants majeurs, ou prochainement responsables devant le « droit et devoir » de voter, et des « rêves » de mes petits enfants d’être plutôt médecin que pilote…?

  6. Avatar de Juillot Pierre
    Juillot Pierre

    P.S. 2: Aurais-je fait une impasse majeur, « impardonnable », « incohérente » quoi, en ayant résumé avec tant de « simplisme », et traité par dessus la jambe, la notion de « start-up » en lien direct et indirect avec les « passes sanitaires », etc, qui jouent sur la « réciprocité négative » d’accorder plus de « liberté » de voyager », « consumer », « soutenir le pib et l’économie, en dépensant son épargne »… que si « l’acceptabilité », et le « consentement » du partage des données intimes, de santé publique, et de la vie privée des individus privilégiés… reste seulement dans la sphère privé (loin des prérogatives donc des « Etats providences ») des « gentils investisseurs » finançant la « nouvelle industrie de la vaccination de masse », et la « nouvelle politique publique disruptée » de santé publique – paradoxe conséquent, il conviendrait d’en convenir, lorsque la « propriété intellectuelle », s’allie soit disant « objectivement », en toute présumée innocence de suspicion de subjectivité, avec les propriétaires privées de titres actionnariaux…?

  7. Avatar de JeNeSauraisVoir
    JeNeSauraisVoir

    Je vais tenter une lecture volontairement provocatrice non pas que je sois en désaccord avec ce que propose le texte (bien au contraire) mais plutôt parce qu’il me semble que la manière de le dire, volontairement dépassionnée je crois, pourrait échouer à mettre le plus grand nombre en mouvement (ou du moins en tension), condition nécessaire d’un changement dans une temporalité acceptable si ce n’est d’un changement tout court.

    Je lis donc que la primauté au capital dans la répartition du surplus est l’essence du capitalisme. Que le capitalisme nous a mené dans des impasses écologique et sociale. Que pour en sortir, il faut instituer la primauté de l’humain dans la répartition des richesses – l’humanisme en économie. C’est net, sans bavure et incontestable sur le fond. Je ne parlerai pas non plus des moyens proposés mais uniquement des raisons d’agir.

    Ce qu’il est advenu des évènements de tous ordres au cours des 15 dernières années et plus récemment la vitrification de nos espoirs des deux dernières années de crise sanitaire laissent à penser que nous serions dans l’incapacité de ‘métaboliser’ la menace contre la survie de notre espèce (l’impasse écologique) tout en montrant un manque d’appétence en matière d’humanisme. Dans le même temps, nous continuons imperturbablement de nous préoccuper de notre contentement, de notre survie individuelle et de celle de nos proches. Et relevant cela, je ne prononce pas un jugement de valeur, je tente d’élargir le champ des possibilités de mettre le plus grand nombre en mouvement.

    Pour aller plus loin (quitte à devenir un tantinet provocateur) je dirais que quand bien-même notre environnement ne pâtirait pas du capitalisme, il ne serait pas plus tolérable de vivre sous le joug passé, présent et à venir du privilège actionnarial (puisque c’est de cela qu’il s’agit) et que le contentement du plus grand nombre n’est pas une question d’humanisme mais bel et bien de justice c’est-à-dire la seule possibilité (hormis l’élimination physique de ceux qui ne se soumettent pas) de contenir le dissensus et de préserver nos sociétés humaines telles que nous les connaissons ou presque.

    Qu’il ne suffise donc pas de contester (souvent avec désinvolture) le lien entre le capitalisme et les dérèglements climatiques ni de se défier de la ‘sensiblerie’ des humanistes pour échapper (du moins mentalement) à l’impératif de la sortie du capitalisme. C’est pourquoi nous devrions également recourir à un raisonnement moins assis sur la conjoncture (climatique), je veux dire plus universel dans le temps et dans l’espace :

    Le privilège actionnarial dans la répartition du surplus c’est l’essence du capitalisme. Nous (le plus grand nombre) avons été grugés, nous le sommes encore et le serons assurément demain par ce capitalisme qui nous prive d’une vie digne – de la possibilité de vivre convenablement du fruit de notre labeur. Abolir le privilège actionnarial c’est rétablir la justice et rendre à nouveau possible un vivre-ensemble soucieux, entre autre (et entre autres seulement), de la préservation de notre environnement, de la survie de notre espèce.

  8. Avatar de Ruiz

    Le capitalisme n’est qu’un principe de gestion en vue d’une entreprise collective, caractérisé par la représentation monétaire des parts indéfiniment découpables et substituables. en ce sens il se différencie des coopératives, des mafias, des entreprises de pirates, corsaires ou viking ou même des associations ou le surplus est possible mais pas répartissable.
    L’archétype me semble être l’affrètement à risques partagés de navire marchand.
    La gestion de l’entreprise échoit forcément aux porteurs de l’enteprise qui peuvent contracter à conditions définies, outre des sous-traitants, soit avec des salariés soit avec des prêteurs/banquiers (non islamiques). De ce point de vue il ne me semble pas correct de considérer des intérêts (caractéristiques d’un prêt) comme rémunération du capitaliste (voir LBO).
    Banquiers et salariés ont des situations symétriques et n’ont pas vocation à bénéficier ou subir les aléas de l’entreprise. L’entreprise peut être à gestion directe ou par représentant souvent salarié, mais aussi alors statutairement actionnaires.
    Quand à l’apport de capital sous forme d’argent ce n’est pas la loi générale . Combien d’argent ont apporté Jeff Bezos ou Zuckerberg ?
    Qu’alors la définition des règles comptables pour les capitalistes soit faite par des capitalistes quoi de plus normal.
    La vraie question est le degré de libéralisme acceptable dans une société.
    Une entreprise capitaliste peut-elle être libre de fonctionner comme actuellement.
    Celà ne semble pas être le cas partout, notamment en Chine.
    Qu’une société accepte que certains types d’activité (hôpitaux, transports, voies de communication, médias, spectacles culturels, service de sécurité intérieur ou extérieur, fabrication d’armements, collecte des impôts, éducation, crèches…) soient ou non confiés à des entreprises capitalistes
    ou non relève d’une décision de définition du libéralisme acceptable et d’option purement idéologiques.
    La prépondérence de l’espace croissant ouvert aux entreprises de structure capitaliste est le signe de la prépondérence actuelle de cette idéologie.
    De plus par les effets oligipolistiques de réseau, et les prix de cession internes entre filiales, la référence au marché reste en grande partie incantatoire.
    L’absence de prise en compte des « capitaux » naturels mis en oeuvre dans le processus de production, ne relève pas d’un défaut du capitalisme, qui est neutre à ce sujet, mais d’une approche bourgeoise issue de révolution ayant mis à bas l’aristocratie, et fait disparaître leurs propriétaires, auquel l’Etat démocratique peine à se substituer.

    1. Avatar de daniel
      daniel

      C’est bien. BFM TiVi sera fier de vous.

      Quoique je note ça et là quelque divergences avec la doxa BFM TiVi.
      Sont-elles sérieuses? La religion ne saurait être trop rigoriste. Elle doit permettre des interprétations adaptées aux conditions locales.
      Vous êtes donc pardonné, mais n’en abusez pas.

      Je note avec un plaisir non dissimulé votre assertion concernant la neutralité du capital. Vous ajoutez bien à cette neutralité une condition restrictive, et c’est dommage. A l’avenir dites simplement que le capitalisme n’est qu’un outil, et à ce titre foncièrement neutre.
      De même votre rappel à la fiction de idéologie est trop discret. Les gens doivent comprendre que le choix est entre le capitalisme ou le stalinisme.

      Ces remarques mineures n’invalident pas un texte exemplaire. Vous devriez le faire encadrer pour l’édification des foules.

  9. Avatar de Rosebud1871
    Rosebud1871

    « il s’agit de s’attaquer au fondement du capitalisme, les normes comptables, qui sont celles qui, dans les pratiques quotidiennes des entreprises, donnent la primauté au capital financier ».
    Très réducteur !
    Les normes comptables sont l’effet d’un rapport de force politique local, national et international qui avec l’arsenal du droit en poche édicte des règles comptables idéologiquement comme techniquement devenues mondiales et favorables à l’accumulation de la propriété.
    Qualifier les normes comptables de fondement du capitalisme, c’est un court circuit.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Ou un circuit court ?

      1. Avatar de Rosebud1871
        Rosebud1871

        L’inconvénient du circuit court, c’est qu’il n’offre pas l’ambigüité du court circuit, dont le fil mène au pétage de plomb, avant qu’existent les disjoncteurs…

  10. Avatar de PIerre-Yves Dambrine
    PIerre-Yves Dambrine

    « La méthode CARE applique les normes comptables traditionnelles du capital financier aux capitaux naturels et humains … »

    Aïe ! Et voici promu le capital humain là où il aurait fallu rendre à l’humain ce qui est humain et au capital ce qui est le capital. L’abolition du capitalisme passera aussi par une rupture d’avec le langage du monde de l’entreprise.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Blair Fix, (https://yorku.academia.edu/BlairFix) sort de ce corps !
      https://www.econstor.eu/handle/10419/181668
      Autoren:
      Fix, Blair
      Datum:
      2018
      Schriftenreihe/Nr.:
      Working Papers on Capital as Power No. 2018/07
      Zusammenfassung:
      Human capital theory is the dominant approach for understanding personal income distribution. According to this theory, individual income is the result of « human capital ». The idea is that human capital makes people more productive, which leads to higher income. But is this really the case? This paper takes a critical look at human capital theory and its explanation of personal income distribution. I find that human capital theory’s claims are dubious at best. In most cases, the theory is either not supported by evidence, is so vague that it is untestable, or is based on circular reasoning. In short, human capital theory is a barrier to the scientific study of income distribution.

  11. Avatar de timiota
    timiota

    Je n’ai rien contre compter dans un espace tridimensionnel au lieu d’un espace unidimensionnel (avec 3 axes : argent / humain / nature ).
    Quelques problèmes moches aux interfaces (un peu comme ceux que voient un archéologue ou un paléontologue comme Gould pour l’évolution et les « stases ») :

    – humain / nature : pas deux dimensions différentes. Matériellement notamment, l’humain étant par lui même l’espèce la plus massive sur terre (ou en passe de le devenir).
    Autant que le krill, (500 MTonnes), 80 ou 90% (de mémoire) de la masse des mammifères (pas assez d’éléphants ou de baleines !) .
    Bref, nos restes comptent, y compris pour doper d’antibiotiques l’environnement même au-delà de la station d’épuration des eaux.
    De sorte que le « biote » ainsi formé fait de la nature une entité « humaine, trop humaine ».

    – Le risque de l’interprétation simplifiée : « oui, j’ai une représentation avec 3 axes, mais j’ai un facteur de conversion pour chacun, tout se compte en dollars (ou en baths). Les tribulations de la taxe carbone illustrent peu ou prou ce type de risque, de la monétisation + une « représentation 3D « minimaliste de ce qu’on fait, et le tour serait joué.
    Il me semble qu’une partie du keynésianisme a ainsi péri après avoir été (sur) adopté.

    1. Avatar de un lecteur
      un lecteur

      J’ai aussi eu cette impression que le billet montrait la direction que l’économie pourrait prendre en faisant usage des modèles et principes de la doxa en vigueur.
      Une manière de montrer aux économistes dressés à la religion féroce qu’il existe un ailleurs dans le coeur même de leur croyance.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        Oui, ça arrive ;
        De temps en temps des chercheurs essayent de secouer le cocotier,
        un exemple ici sur le lien énergie-PIB, à base de maths « macro » très compatible avec l’orthodoxie, mais en changeant les choix des « variables » et les choses qu’elles sont sensées agréger:
        https://arxiv.org/abs/2008.10967

        Il y a sûrement d’autres exemples, le Blair Fix ci-dessus, Kate Raworth, Gael Giraud quand même, Steve Keen, … mais peut-être moins « dans le cœur de leur croyance », comme vous dites.

  12. Avatar de Ruiz

    @timiota
    Que l’humanité soit arrivé à 80 90 % de la biomasse des mamifères est un signe plus parlant que la menace de réchauffement climatique.
    C’est le signe d’achèvement d’un processus de croissance, du troupeau..

    Nous sommes parvenus au temps de la récolte.

  13. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    Merci de revenir sur la distinction entre capitalisme, libéralisme et économie de marché, dont le mélange dans le débat empêche de réfléchir aux solutions.
    Sur la triple comptabilité j’y vois l’aventage d’un document unique de l’état de l’entreprise.
    Elle existe déjà au niveau carbone. Mais sous l’aspect « physique ».
    Et justement, n’y a t’il pas un risque de fausser la représentation des « coûts » et la responsabilité des dommages ? Ex comment intégrer les problèmes d’une énergie électricité fortement emmetrice de GES par exemple pour une entreprise moteur de recherche qui utiliserait une électricité issue de centrale à charbon ?
    Par ailleurs concernant la triple comptabilité quels seraient les avantages par rapport à un prix du Carbone administré ?
    Et donc comment avoir une efficacité dans la résolution des problème sans une administration ou un pouvoir qui complète le système d’une triple comptabilité ?

  14. Avatar de Stéphane
    Stéphane

    Jeff Bezos me parle, ce qui m’a valu de souscrire une assurance vie très avantageuse et ce en raison de la manière étrange que j’ai d’y contribuer : non pas de façon pécuniaire, au moyen de ce genre de monnaie sonnante et trébuchante ou de l’un de ces équivalents, mais par le truchement de quelque chose comme un éventail de situations multiples et variées que l’univers gardera pour moi en réserve et où j’irais piocher, le moment venu et qui fera le lit d’un temps au sein duquel j’aurais tout loisir de me reposer. On appelle cela s’extraire du jeu.

  15. Avatar de Hadrien
    Hadrien

     » ..Le surplus se redistribue en deux temps : d’abord les intérêts collectés par le capitaliste et le bénéfice revenant au dirigeant d’entreprise selon le rapport de forces existant entre eux, ensuite entre ce dernier et les salariés qui reçoivent un salaire,.. »
    Est-ce bien vrai ?
    Il me semble que le salarié reçoit son salaire AVANT la répartition du surplus généré (partiellement) par son travail. Autrement dit, la « primauté du capital » exprime dans votre texte une idéologie plus qu’une analyse.
    Ceci dit, comme déjà dit, je suis d’accord avec vous.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      « Il me semble que le salarié reçoit son salaire AVANT la répartition du surplus généré (partiellement) par son travail. »

      Tout à fait Thierry, je ne vous le fais pas dire !

      Il reçoit chaque mois de l’année, le 1 ou le 5 l’intégralité de son salaire. Même si il est malade, en congés, ou au chômage (un certain temps c’est vrai) avec une petite décote là en revanche. Tout comme la Finance, qui prélève mensuellement ses intérêts sur les capitaux qu’elle avance directement dans le processus d’exploitation.

      Le capitaliste lui, en revanche, ne perçoit ces éventuelles « revenus » de dividende qu’une fois l’année écoulée, et se faisant d’ailleurs il fait baisser d’un montant équivalent la valeur de son patrimoine ! Ce qui fait dire à certains que « comptablement » en distribuant il ne s’enrichit de fait pas ! (Bon y a une petite entourloupe sur ce qu’est la richesse/patrimoine là dedans… mais dans le chiffres net ç’est vrai).

      Et si le secteur est clairement en déficit structurel ou peu rémunérateur, le capitaliste a un très faible rendement voir pas, alors que les deux autres intervenants Finance et Salariat ont eux été servis.

      C’est dur d’être capitaliste parfois.

      1. Avatar de timiota
        timiota

        En prenant des mois lunaires d’un côté et des solaires de l’autres, vos ironiques vessies adressées à Hadrien (?) pourraient devenir des lanternes !

      2. Avatar de Chabian
        Chabian

        Quand on dénature la sécu, je sors mon révolver.
        1/ Au commencement (XIXe siècle) il y a eu la « bienfaisance » : les plus riches de la municipalité abondaient une caisse de bienfaisance et l’allouaient « aux plus nécessiteux » : les familles tellement pauvres qu’elles ne pouvaient alimenter son vieillard trop diminué pour travailler et gagner son pain. A la condition que ces familles soient catholiques et anti alcooliques et non rebelles. Ils soutenaient aussi un hospice (mouroir) tenu généralement par des religieuses. Auparavant, situation comparable : les responsables d’Eglise devaient affecter 5 % de leurs gains à nourrir les pauvres (généralement un quignon de pain à la sortie de la messe, pour ne pas nourrir les hérétiques et alcooliques…).
        2/ Pour échapper à cette dépendance, les ouvriers organisèrent des caisses propres et distribuèrent aux plus nécessiteux d’entre eux des aides selon leurs critères propres (et pas le respect du Bourgeois ou de l’Eglise). Il pouvaient mieux juger de leurs camarades qu’ils connaissaient bien. Caisse de grand âge, caisse de maladie, bientôt caisse de grève. On est en 1865-1885. Caisses alimentées sou par sou par les travailleurs pauvres…
        3/ Très vite, les entrepreneurs vont voir leur intérêt dans ces caisses : argent mieux dépensé, contrôle des faux malades et faux chrétiens… et contentement des travailleurs et responsabilisation de chacun : ils vont donc soutenir les caisses ouvrières à condition qu’elles soient bien gérées et rendent des comptes.
        4/ Progressivement, les caisses vont être généralisées, reconnues par la loi et les conventions, enfin étatisées.
        Il ne faut pas perdre de vue que tout cela s’est fait par un rapport de force instauré par les travailleurs dans les premières organisations ouvrières, balbutiantes en 1860, dynamisées notamment par la « Commune » en 1870.
        Tout ceci pour dire que l’allocation de maladie et l’allocation de non-emploi sont du salaire indirect, collecté auparavant comme une proportion du salaire négocié entre entrepreneur et travailleurs, thésaurisé par la Sécu et attribué aux nécessiteux. Il en va de même de la retraite, payée par les travailleurs d’aujourd’hui aux anciens, comme eux l’avaient payée aux vieux durant leur époque de travail.
        On entretien un flou qui escamote les rapports de force quand on « compte » les fonds de la Sécu dans le budget de l’Etat et les cotisations retenues sur les salaires (part patronale et part cotisée par le travailleur) comme un impôt de l’Etat. Rien n’est plus faux. Aujourd’hui les signaux se multiplient des craintes patronales d’une révolte des travailleurs après la pandémie (même le FMI en parle). Les gouvernements distribuent « de la verroterie ». Le rapport de force entrepreneurs / travailleurs (et capitalistes et marchands) est une réalité qu’il faut dénaturer d’urgence, pour les puissants.

        1. Avatar de timiota
          timiota

          Juste rappel.
          De façon générale, il y a plus d’un paradoxe dans l’advenue des X formes de Sécu.
          Pour les curieux, voir le premier cas de « salaire gratuit » de Spennhamland, devenu une « trappe à pauvreté » et ayant fait de l’oisiveté un stigmate (1795-1832) en raison d’un poids paternaliste énaurme, pour faire court.
          Et se rappeler qu’un petit siècle plus tard, en chapeau des « entrepreneurs [qui] vont voir leur intérêt dans ces caisses », de l’autre côté du Rhin, on trouve un certain Otto von Bismarck à la manœuvre. Opportuniste mais voyant là un mix entre un achat de paix sociale et d’unité à faire dans la fusion germanique des états fraichement réunis (Prusse, Bavière, Bade-Wurtemberg, Palatinat, Westphalie…).
          Les forces de gauche n’arrivent que tard dans le tableau, du fait que les années 1890-1930 voient, à grand trait, s’atténuer la misère « dickensienne », ce qui conduit les forces conservatrices à ne plus céder grand’ chose en ces temps là (le 1938 de Foessel rappelle combien Daladier s’inscrit en anti-Blum à ce niveau courant 1938, venant d’un radicalisme qui n’était pas si opposé au Front Populaire)

    2. Avatar de Paul Jorion

      Non, ce que vous dites, c’est la représentation commune : ce qu’on vous dit de croire. Réfléchissez : ne faut-il pas payer les intérêts en premier ? Croyez-vous que le dirigeant de l’entreprise dit au créancier, à son prêteur : « Attendez, je vais voir ce que je peux faire, sur la base de l’argent qui est rentré… ».

      Ce que vous décrivez, c’est le contrat de métayage ou « système à la part », où le prêteur reçoit sur la moisson, la pêche, etc. une part prédéterminée, par exemple, 50% (contrat 50/50 ou « fifty-fifty »).

      Disons que la somme avancée était de 100.000, et que la moisson cette année-là rapporte 50.000. Fifty-fifty veut dire 25.000 pour le propriétaire. C’est comme s’il avait reçu 25% d’intérêts sur la somme prêtée.

      L’année suivante, la moisson ne rapporte que 5.000. Fifty-fifty veut dire 2.500 pour le propriétaire. C’est comme s’il avait reçu 2,5% d’intérêts sur la somme prêtée.

      Dans le contrat de métayage, le prêteur n’est pas rémunéré à taux fixe mais à taux variable ou flottant.

      Le créancier réclame un taux fixe, et dont il faut s’acquitter, avant calcul du bénéfice.

      Il reste un métayer cependant : l’actionnaire, qui reçoit sa part (l’anglais dit toujours « share ») : les dividendes, mais pas une part de la moisson, de la pêche, etc. : une part des bénéfices, tous calculs faits.

  16. Avatar de CloClo
    CloClo

    Bon demain matin, je monte une boîte.

    J’ai mis de côté 25 000 euros. Je le met en capital. Je demande à mon banquier un prêt de 50 000 euros remboursable sur 3 ans mensuellement pour financer ma trésorerie du début. J’embauche 2 salariés pour mon activité que je vais payer mensuellement. Pour aider au démarrage, je ne prends pas de salaire au début je vise les bénéfices (ce qui n’est pas légale d’ailleurs de ne pas se rémunérer il me semble de tête…).

    Dans les faits, on peut tourner le truc dans tous les sens comme on veut, je rémunère bien en premier La Finance et le Salariat dans ce processus, et à la fin et seulement à la fin si il reste quelque chose, l’actionnaire. C’est ainsi et pas autrement.

    1. Avatar de timiota
      timiota

      Dans la tréso oui le travail produit dans le mois et payé fin du mois n’est vendu que X mois après pour les biens usuels,
      mais à l’autre extrême dans le « business plan » (BP), ce sera le contraire. On anticipe les bénéfice et on laissera « comprimée » la masse salariale jusqu’à « bonne fortune ».
      Après je n’ai pas de nom à mettre sur un « moyen terme » entre tréso et BP, genre « budget prévisionnel », mais ces choses là me semblent bie,n au fond, ne représenter que des déclinaisons du rapport de force entre « sécurité de l’emploi » et « consentement à créer de la valeur dans le laminoir du couple actionnaire/manager »

      1. Avatar de Chabian
        Chabian

        Ma fille et mon beau-fils ont acheté avec prêt bancaire une boulangerie à relancer. D’avoir travaillé trois ans comme des fous, en payant d’abord la banque créancière, ensuite des travailleurs dont des stagiaires sous-payés, et les versements à la Sécu et à l’Etat comme prioritaires (qui surveillent) et les fournisseurs ensuite… ils ont bouffé de la vache enragée durant trois ans. Is pouvaient espérer peu à peu (il faut trois ans pour s’assurer une rentabilité régulière), se payer un salaire équivalent à leur salariés, puis voir leur affaire croître en valeur (capital) après le remboursement du banquier. Mais que vaut une boulangerie en reprise aujourd’hui ? Et tout autre commerce ou toute autre activité (agriculture) dont la précarité, l’incertitude dépasse largement un risque normal pour un capital ? Dans leur cas, le four de boulangerie est tombé en panne grave et l’investissement et la relance du commerce après l’interruption a découragé tout le monde. Le banquier s’est payé sur leur maison familiale (vendue). Ils ont aussi perdu leurs économies (leur mise de départ). Il y a des dizaines de milliers de faillite de ce type chaque mois. Si votre cafetier ne rouvre pas son établissement, demandez-vous quel drame humain se joue derrière cela.
        Je souhaite à Cloclo plein succès pour son affaire.

        1. Avatar de Paul Jorion

          Qui louera, à la hauteur de ce qu’il mérite, le courage de la vie quotidienne ?

        2. Avatar de ilicitano
          ilicitano

          Le taux d’échec à la création d’entreprise:
          – 25% au de 2 ans
          – 50% au bout de 5 ans

          De plus lors de la création d’une entreprise , les banques couvrent leurs prêts par le cautionnement personnel de l’emprunteur sur ses biens propres.

          Avec la crise du Covid de nombreux petits commerces , restaurants , cafés,…ont été et sont en dépôt de bilan et ferment.

          1. Avatar de Maxfriend
            Maxfriend

            J’ai crée une entreprise artisanale en Sarl en 1998 en partant de zéro. A l’époque il fallait mettre 50000 francs sur la table pour un statut Sarl.

            Je sais donc quel est le piège des « 3 premières années », dans lequel nombre d’entrepreneurs tombent, faute d’être avertis :

            -1ère année, le créateur d’entreprise peut être exonéré de cotisations sociales (sauf CSG-CRDS qui reste due, environ 10% de la rému)

            -2ème année, l’Urssaf n’a pas de revenu de référence (de l’année précédente), puisque exonéré. Elle applique donc une cotisation forfaitaire basse. C’est appréciable. Mais si le bilan annuel est positif, on oublie souvent que c’est aussi grâce à cette cotisation basse.

            3 ème année, l’Urssaf a un revenu de référence réel (de la 2ème année). Si celui-ci est supérieur à celui qui a servi à établir la cotisation forfaitaire basse, il y a rattrapage de cotisation de la 2ème année en plus de la cotisation courante. La gifle arrive ici. Ceux qui ont été immodérés dans l’évolution de leur rémunération sur les 2 premières années tombent de haut.

            Ceci est à rapporter à la période 1998-2000. La méthodologie de l’Urssaf a peut-être évolué…

          2. Avatar de chabian
            chabian

            En Belgique, je crois que pour certains commerces et artisanats, la saisie de l’habitation personnelle est interdite aux créanciers (salaires, cotisations sociales et Etat, enfin fournisseurs). De plus, le juge peut estimer la faillite comme « de bonne foi » et protéger en partie le failli. Mais les banques ont cette échappatoire de mettre les biens personnels (de l’emprunteur, de ses parents, etc.) comme caution du prêt hypothécaire, pour éviter de participer aux risques de la faillite que prennent les autres acteurs.

      2. Avatar de ilicitano
        ilicitano

        La trésorerie est un des postes de l’actif du bilan et représente les liquidités immédiatement disponibles en caisse ou en banque

        Le Business Plan est un document prévisionnel sur un temps défini (1,2,3 ans) pour un
        – projet de création d’entreprise
        – projet interne d’une entreprise

        Il est en général basé sur une étude de marché et des prévisions commerciales desquelles découlent des simulations de dépenses/ recettes puis:
        compte de résultats et bilans prévisionnels

        Dans le cas d’une création d’entreprise , c’est un document majeur qui conditionne l’allocation de prêts par les banques

    2. Avatar de ilicitano
      ilicitano

      Un dirigeant peut ne pas être rémunéré comme salarié et choisir les dividendes lorsqu’il est associé au capital.

      https://www.lecoindesentrepreneurs.fr/remuneration-ou-dividendes/

    3. Avatar de Hervé
      Hervé

      @ Cloclo

      Au démarrage, tu fais comment toi, le bourgeois entreprenant pour te payer à bouffer, avoir un toit et éventuellement nourrir ta famille ?

      Tu t’es gardé par devers toi un peu du magot prêté par la banque ?

      Tu fais comment pour payer tes factures diverses et variées ?

      Tu es un héritier ?

      1. Avatar de CloClo
        CloClo

        Salut Hervé,

        Pas compris ta question et à quoi elle se rapporte.

        Au fait de ne pas se rémunérer de son activité ? Pas mal le font à ce que j’ai pu constater au démarrage d’une boîte pour soulager leur trésorerie, ou parce que l’activité ne le permet pas encore, et ils vivent sur leurs économies ou un deuxième salaire dans le couple par exemple. Plein de commerces ou d’activités indépendantes démarrent ainsi.

  17. Avatar de Chabian
    Chabian

    J’ai apprécié l’analyse, fort claire. Mais on retrouve les sauts de pensée du style PJ.
    D’où vient l’argent du propriétaire de capitaux qui le propose à celui qui en manque ? De la prédation antérieure. Quand Napoléon a voulu nationaliser les forêts (j’ai évoqué ce point précédemment), les habitants de plusieurs villages du Vercors lui ont fait un procès : « Vous devez reconnaitre que notre communauté a des droits sur la forêt, qui nous ont été reconnus dans des chartes et des procès, acquis après nos révoltes nécessaires en 1180,1250 et encore 1380 (dates approximatives ici). Vous prétendez que ces terres sont à vous du fait de votre protection seigneuriale de la région, ou d’une donation religieuse que vos familles ont fait à leur petit frère chanoine d’un Prélat, mais nous les usons comme bien commun de toute éternité. Nous avons pu faire valoir dans des chartes notre droit de pâquerage (notre bétail se nourrit dans les sous-bois), de bois d’usage (ustensiles, tonneaux et seaux, bois à brûler) et de charpente. Vous avez voulu lotir notre part commune à son strict nécessaire et prendre ainsi la majeure partie sans contrepartie. C’est du vol ». Et Napoléon a dut reconnaître ces droits, droits subsistants malgré les prédations des nouveaux pouvoirs surgis vers l’an 1000, après les razzias sarrasines et en profitant du vide du pouvoir (déliquescence de l’Etat Carolingien et de l’Eglise). Et en suite des mouvements de capitaux que ces prédateurs avaient nécessité pour s’offrir des produits de luxe (épices, soies, émaux), que des banquiers familiaux ont sécurisé pour les mouvements commerciaux à grande échelle.
    En fait, la domination du Capital a une histoire. Qui est celle de la domination d’une hiérarchie sociale permanente à travers l’histoire. Où la prédation violente tient un large rôle. Sans doute les acteurs de l’industrialisation du XIXe ont-ils profité de la richesse constituée par les propriétaires fonciers, aristocrates à peine déchus mais pas désargentés par la révolution.
    Cela signifie aussi que les rapports de force sont essentiels dans l’histoire et que les règles comptables ne se modifieront pas, que la propriété intellectuelle sur les vaccins et médicaments ne se modifiera pas sans grand renversement social. Cela ne signifie pas que la liberté d’entreprise ou d’initiative doit être interdite, mais qu’elle doit être orientée (planification) et cadrée par la protection du facteur humain et du facteur naturel, et privée de tout esprit de prédation. Pas simple.

    1. Avatar de Juillot Pierre
      Juillot Pierre

      Bien que j’apprécie votre démonstration historique, qui partielle ne fait que focaliser l’attention que sur certains acteurs… ne faudrait-il pas actualiser l’angle d’approche, en l’étendant à la notion de propriété privée de « capitaux », d’entreprises, d’actions…. et de « droits intellectuels »… dont le « coté obscure » du « bien mal acquis » (et son soit disant « bon sens »)…. provient d’une part : du « blanchiment » de ce qui a été confisqué (« séparatisme », sécessionnisme »)… par le truchement de « l’immorale optimisation » et sa (flat tax), du « droit à l’erreur fiscale » (et les exonérations/annulations de dettes fiscales, sociales, morales, environnementales sous prétexte de chantage à l’emploi, « fuite des capitaux » et « cerveaux »… voir les petits arrangements entre amis pantoufleurs du verrou de Bercy, et autres adeptes de conflits d’intérêts, secrets d’affaires, clientélisme carriérisme), complémentés d’une concurrence déloyale – entre multinationales industrielles mettant et concurrence alignant au moins disant moral social, etc, les sous-traitances, avec d’autres petites et moyennes productions – aux services publics, aux protections sociales détricotées, aux droits du code du travail effondrés… biens communs qui « contraints » à l’austérité, aux « réformes structurelles néolibérales », à la « compétitivité » perd tout intérêt général… et d’autre part : d’un assistanat sans contrepartie des actionnaires, salaires variables des CSP+, et « grands patrons », dont le « ruissellement » est distribué en dividendes records indécents (voir le QE, CICE… à la suite des Subprimes), alors que les inégalités, la pauvreté, précarité (avec « l’ubérisation » du travail des savoirs et services publics… défiscalisée et désocialisée) recommencent à augmenter…?

      1. Avatar de chabian
        chabian

        J’ai évoqué rapidement les banquiers du moyen-âge et les commerçants du luxe. Au Moyen-Age, on s’enrichit d’abord par la possession de terres, l’exploitation de serfs et d’esclaves, la prédation sur le voisin, la guerre de conquête, le sac des villes et autres pirateries (navales). L’autonomie du capitaliste, dont l’argent « travaille », est plus tardive. Je crois qu’on évoque les grandes Compagnies maritimes (Pays Bas, Anvers) comme premières sociétés à actions. Les banquiers florentins, les juifs organisant le commerce lointain, sont des sociétés familiales. Sauf erreur !

  18. Avatar de ilicitano
    ilicitano

    Les normes environnementales sont des règles qui s’appliquent aux pratiques des entreprises (également aux Etats et collectivités locales) afin de les contraindre à produire sans détruire les ressources naturelles. Cela, dans un souci de protection de l’environnement.
    https://www.cejip.fr/normes-environnementales-entreprise/

    Les normes ISO
    ISO 14000
    Ces normes environnementales sont axées sur le management et dictent ses principes. Par ailleurs, le but est de diminuer l’impact de l’entreprise sur l’environnement. Par exemple, on retrouve plusieurs notions à prendre en compte :

    Les exigences et méthodes pour favoriser l’eco-conception des produits, réduire l’impact environnemental (ISO 14004, 14006, 14031, 14062) ;
    La mise en place de l’audit environnemental (ISO 14010, 14011, 14012) ;
    Le marquage et les déclarations environnementales (ISO 14020, 14021, 14024 et 14025) ;
    Le bilan des émissions de gaz à effet de serre (ISO 14064) ;
    L’analyse et l’amélioration du cycle de vie des produits, arriver à une économie circulaire, avec recyclage (ISO 14040 et 14044) ;
    ISO 26000
    Cette norme a pour objectif de responsabiliser davantage les politiques RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise). En effet, sa publication en 2010 a permis aux chefs d’entreprises de mettre en place une véritable stratégie favorable au développement durable.

    Elle encourage différentes actions de gouvernance comme :

    La protection de l’environnement dans la politique d’entreprise ;
    Le respect des droits de l’homme et des droits des salariés (bien-être au travail) ;
    La valorisation des circuits courts ;
    L’adoption de pratiques commerciales loyales ;
    Sensibiliser et responsabiliser les consommateurs ;
    ISO 50001
    La norme ISO 50001 est concentrée sur la mise en place d’un système de management de l’énergie. Ainsi, elle a pour objectif la réduction de la consommation énergétique et préconise certaines mesures :

    L’audit concernant la certification des systèmes de management de l’énergie SMEn (ISO 50003) ;
    Mise en oeuvre de ces systèmes (ISO 50004) ;
    L’amélioration des performances sur le long terme (ISO 50006) ;
    La mesure de la performance énergétique (ISO 50015) ;

    1. Avatar de chabian
      chabian

      @ Illicitano : Hélas, il y a loin entre l’établissement de règles générales et leur application.
      Ces normes sont déjà la conséquence de luttes des protecteurs de l’environnement (et la volonté de certains états qui ont une longueur d’avance en création de produits pour entraver les importations à bas coût ; et la volonté de certains Etats du Tiers-Monde de stopper l’exportation des déchets dangereux par la Convention de Bâle). Mais le lobby des industriels a connu son développement forcené dans le secteur de l’environnement à partir des années ’80.
      Et les entreprises vont investir d’abord dans les apparences (leur rapport environnemental annuel est très avantageux et n’aborde pas ou escamote les méfaits qu’ils ont commis et qui sont découverts par ailleurs), dans les études bidon (notamment ces « études d’impact » par un scientifique payé, et que les riverains du projet doivent décortiquer, contre-expertiser à leur frais et arriver à ce que l’Etat ne puisse s’appuyer sur cette étude dans son autorisation du projet.
      Je connais spécialement la Directive Européenne sur les emballages, qui prévoyait leur reprise sur les lieux de vente pour ne plus encombrer les poubelles gérées par les municipalités. Le lobby des emballeurs (Coca-Cola, Danone, Tetra-Pak…) vont édulcorer la directive en faisant introduire des % de récupération faibles au départ, et vont organiser des sociétés de récupération des emballages auprès des ménages plutôt que dans les magasins : c’est le système Grune Punkt (D), Fost-Plus (B), Eco-emballages (F). Avec de fortes restriction sur ce qu’on peut mettre dans le sac : ils cherchent des déchets propres et rentables (recyclables). Notamment le verre et le carton. Ils vont ainsi perturber l’organisation de collecte publique, le traitement des incinérateurs (moins de déchets combustibles) et les collectes associatives (vieux papiers,etc.). Ils vont créer une économie parallèle, peu coûteuse et donc au profit des emballeurs, au détriment du Système public d’infrastructures et d’équipements. La directive date de 1994 ! Et depuis cette date tous les ménages européens doivent trier à domicile divers types de déchets en vertu des nécessités de l’industrie d’emballage. Or la directive prévoyait que le tri s’opère dans les commerces. La directive a été revue en 2018 avec des objectifs plus élevés en % de reprise pour 2025 et 2030. Cela s’améliore un peu depuis 2 ou 3 ans, car de véritables usines de tri permettent de valoriser même des déchets moins propres et donc d’augmenter le taux de reprise. Mais le travail de base sera toujours fourni par les ménages consommateurs. Et la réduction des emballages n’a pas vraiment eu lieu, sauf à la marge.

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