La gauche poutinisante, ses monstruosités et la question nationale ukrainienne, par Yorgos Mitralias

Putin hands off Ukraine!

Ça fait bien longtemps, que tout le monde, ou presque, est tourmenté par la même question : pourquoi les citoyens tournent-ils le dos à la gauche ? Pourquoi la gauche semble-t-elle si faible et si peu crédible, et ce à un moment où le capitalisme aussi ne se sent pas très bien ? Un début de réponse à ces questions la gauche le fournit  elle-même, ou du moins une partie très importante d’elle, par la façon dont elle se comporte face à la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Et voici de quoi il s’agit.

Tout d’abord, ce n’est pas seulement que cette gauche ne fait pas ce qui est évident pour tout homme ou femme de gauche, à savoir s’insurger contre l’injustice et soutenir la victime contre son bourreau, le faible contre l’agresseur puissant. C’est aussi qu’en essayant de justifier l’injustifiable, elle recourt aux pires monstruosités que le Kremlin de M. Poutine a coutume de débiter. Ainsi, elle n’hésite pas à qualifier les crimes de l’armée russe de fake news, de « mises en scène«  et de « provocations », ou – en termes plus modérés – à ne pas exclure la possibilité qu’ils aient été « fabriqués » par la machine de propagande ukrainienne et occidentale. Dans tous les cas, le Kremlin et ses clients ont toujours la même réponse : les Ukrainiens s’auto-bombardent ou mettent en scène leurbombardementsPartout et toujours, tout comme les malheureux Syriens d’Alep qui se sont également auto-bombardés et auto-empoisonnés (par les armes chimiques du tandem Poutine-Assad). Et tout cela avec la participation active et la complicité de milliers de témoins oculaires, c’est-à-dire de civils, voire d’enfants, de correspondants et d’envoyés de guerre, et d’autres journalistes, de techniciens du son, de cameramen, etc., qui ont tous appris la leçon à la perfection et participent de manière disciplinée et comme un seul homme à une énorme et diabolique… mise en scène anti-russe !

Toutefois, pour qu’il y ait des « crimes de guerre », il doit nécessairement y avoir… une guerre. Mais, n’oublions pas qu’aujourd’hui en Ukraine, il n’y a pas de guerre, mais une simple… « opération militaire spéciale », et la preuve en est que quiconque utilise aujourd’hui en Russie le mot interdit de « guerre » est immédiatement arrêté, « jugé » et envoyé illico en prison pour… « diffamation de l’armée russe« .

Les conséquences de ces monstruosités (sans cesse répétées) crèvent les yeux : ceux qui les prononcent perdent progressivement toute crédibilité, s’auto-ridiculisent et finissent par devenir pittoresques. Et ce, contrairement à ce qui est arrivé à leurs ancêtres, les fameux « compagnons de route » du stalinisme jadis triomphant, dont la tradition est perpétuée aujourd’hui par les admirateurs de toutes sortes – et de toutes intensités- du président Poutine. À l’époque, ces « compagnons de route » n’avaient presque rien à craindre lorsqu’ils répétaient les monstruosités macabres dites par le « grand timonier », c’est-à-dire le locataire d’alors du Kremlin, dont l’actuel locataire Vladimir Poutine est un grand admirateur. Ainsi, le monde entier a eu le malheur de voir des célèbres intellectuels, des poètes et des hommes politiques de cette époque accepter comme « irréprochables » les horribles farces judiciaires des années 30, et comme parfaitement raisonnables et « prouvées » des accusations du genre « agent du Mikado », « saboteur tsariste des impérialistes », « empoisonneur au service du fascisme », « instrument conscient de l’hitlérisme », etc. avec lesquelles étaient condamnés et exécutés ceux qui avaient fait la Révolution d’Octobre. Ensuite, il a fallu quelques décennies de crise et, finalement, la disparition du « socialisme réellement existant » pour que ces « compagnons de route » du stalinisme soient -enfin- reconnus pour ce qu’ils ont toujours été : des laudateurs serviles et ridicules d’un tyran et de son régime inhumain. Par contre, aujourd’hui, ils sont discrédités et tournés en ridicule presque instantanément. Pourquoi ? Mais, manifestement, parce que les actuels « compagnons de route » s’obstinent à voir en Poutine le successeur de Staline et n’ont pas réalisé que non seulement le « socialisme réellement existant » a disparu depuis longtemps, mais qu’il a aussi été remplacé par le capitalisme le plus sauvage et le plus liberticide…

Les Tatars de CriméeLes Tatars de Crimée manifestent pour commémorer l’anniversaire de leur déportation par Staline

Mais, même lorsqu’ils…“néolibéralisent” (comme le font actuellement les divers Tsipras et autres dirigeants de Syriza), ils s’obstinent à conserver leurs réflexes staliniens comme une sorte de dinosaures post-staliniens d’un… Jurassic Park politique. Ainsi, ils brandissent la bannière de la « dénazification » poutiniste de l’Ukraine et des Ukrainiens, comme ils l’ont déjà brandie il y a quelques années, en 2016, lorsqu’ils poussaient à nouveau des cris hystériques quand ils dénonçaient les impérialistes occidentaux d’avoir transformé le cirque qu’est le concours annuel de l’Eurovision en une …tribune du néonazisme (ukrainien). Pourquoi ? Parce que la représentante ukrainienne (d’origine tatare) avait gagné avec une chanson évoquant les supplices des Tatars de Crimée déportés par Staline au motif qu’ils avaient collaboré avec l’Allemagne d’Hitler.

Les pauvres Tatars de Crimée étaient-ils donc des traîtres et des collabos de la Wehrmacht, comme le proclamaient les médias grecs, la gauche grecque en tête, en ces jours de 2016 ? La réponse est bien sûr aussi négative qu’elle l’est pour les dizaines d’autres nationalités, peuples et minorités de l’URSS d’alors, qui ont été déportés sur ordre de Staline et de Beria sous exactement la même motif : des traîtres et des collabos. Et ce n’est pas seulement que parmi ces « peuples punis » se trouvaient aussi les Grecs d’URSS parlant le grec, mais aussi comme musulmans d’origine grecque parlant le tatar (des Uroum). Ni que la plupart des Tatars ont été déportés en tant que « collabos » vers l’Asie centrale juste après leur démobilisation de… l’Armée Rouge avec laquelle ils avaient combattu contre le Troisième Reich. C’est aussi que l’État soviétique lui-même a réhabilité les Tatars et les a innocentés de cette accusation scandaleuse après la mort de Staline ! Et mieux encore, c’est que Poutine lui-même a fait la même chose , par décret, immédiatement après l’annexion de la Crimée en 2014 !

La conclusion est que tous ces gens de gauche et les médias grecs de toutes sortes, qui ont fulminé pendant des jours sur le « scandale » de l’Eurovision et ont déliré contre le « nazisme » du peuple tatar, avaient consciemment choisi de rester accrochés à la « version » stalinienne de l’histoire, ignorant délibérément les faits réels, y compris les prises de position officielles répétées de l’URSS ainsi que de l’actuelle Fédération de Russie! Et tout cela quand on sait très bien que les massacres périodiques des Tatars ont été pendant des siècles une sorte de « safari » favori du nationalisme grand-russe (tsariste) et que 46,2% de la population tatare a été exterminée au cours des trois premières années de sa déportation, ce qui fait de cette déportation meurtrière (qui est pourtant toujours applaudie par une très grande partie de la gauche grecque!) l’un des GENOCIDES les plus carabinés du siècle dernier ! Et aussi, que les Tatars restants tentaient en vain pendant des décennies de retourner… à pied dans leur Crimée. Et enfin, que le courageux général russe – et héros – de l’Armée rouge Petro (Pyotr) Grigorenko (communiste et fondateur de l’illégale « Union pour la renaissance du léninisme ») a passé de nombreuses années incarcéré dans… des hôpitaux psychiatriques en URSS pour avoir consacré sa vie à défendre ces Tatars martyrisés de Crimée…

Le général Petro (Piotr) GrigorenkoLe général Petro (Piotr) Grigorenko

Bien sûr, il est tout à fait vain d’essayer de trouver ce qui pourrait relier nos gens de gauche poutinistes à quelqu’un comme le général Grigorenko, qui déclarait, même lorsqu’il était incarcéré par ses bourreaux, que « mon parti sont les bolcheviks ». Ils n’ont absolument rien en commun. D’ailleurs, il est certain qu’aucun d’entre eux n’a même entendu le nom de Grigorenko. Tout comme aucun d’entre eux ne sait rien des jeunes et des jeunes militants de gauche d’Ukraine, du Belarus et de Russie qui se battent, certains l’arme à la main, contre M. Poutine et ses acolytes. La raison de cette ignorance est évidente : Comment pourraient-ils les connaître alors qu’ils vont jusqu’à refuser obstinément de publier leurs appels poignants et leurs messages répétés adressés à la gauche de l’Europe occidentale ?

Voici donc une des causes principales de leur ignorance sur la question ukrainienne, qui les pousse à débiter, avec leur arrogance habituelle, leurs bien connues inepties « géopolitiques » et autres “analyses” prétentieuses qui n’ont rien à voir avec la réalité. En effet, comment peuvent-ils connaître ce qui se passe dans la guerre de Poutine alors qu’ils ne veulent rien avoir à faire avec les militant.e.s de gauche d’Ukraine, de Russie et du Belarus, et qu’ils tirent leurs « informations » exclusivement de sources réactionnaires et contre-révolutionnaires telles que les archives staliniennes et les monstruosités poutinistes ? Et pire encore, comment peuvent-ils se mobiliser – comme cela devrait être leur devoir de classe et internationaliste – pour sauver les cheminots biélorusses que le dictateur Loukachenko vient de décider, par décret, de condamner à mort (!) parce qu’ils ont saboté les mouvements de l’armée russe, quand nos gens de gauche poutinisants refusent en permanence même de publier sur leurs sites web les dramatiques appels à la solidarité de ces cheminots biélorusses aujourd’hui menacés d’exécution? Et bien sûr, en s’obstinant à nier tout lien avec les jeunes marxistes radicaux et avec les syndicalistes de ces pays, qui se battent héroïquement (oui, héroïquement ! ), jouant souvent à pile ou face leur liberté ou même leur vie dans des conditions incroyablement difficiles, nos gens de gauche finissent par s’abstenir ostensiblement des processus – déjà en cours – visant a développer non seulement des réseaux movimentistes de solidarité, mais aussi des initiatives œuvrant pour créer la nouvelle gauche radicale dont on a tant besoin par les temps qui courent !

C’est donc parce qu’ils ignorent les rapports coloniaux séculaires que la Russie tsariste et stalinienne a entretenus avec l’Ukraine, qu’ils ne sont pas en mesure non seulement de comprendre mais même de s’apercevoir de l’existence de la question nationale ukrainienne depuis des siècles. La conséquence directe en est leur incapacité à comprendre que l’objectif principal de la guerre de Poutine, que Poutine lui-même admet d’ailleurs publiquement, est la disparition violente de l’État ukrainien indépendant, ce qui constitue la condition sine qua non pour la renaissance de l’empire russe prônée depuis toujours par le chauvinisme grand-russe qui est maintenant de retour au pouvoir à Moscou.

Ουκρανία 1932-1933En réalité, ce que la plupart de nos gens de gauche semblent ignorer, c’est que la guerre en cours de Poutine contre l’Ukraine n’est que la dernière des innombrables tentatives sanglantes du nationalisme grand-russe pour dominer l’Ukraine, en réprimant violemment et en écrasant les aspirations du peuple ukrainien à l’indépendance nationale. Par exemple, ils auraient certainement vu la guerre et les ambitions de Poutine d’un tout autre œil s’ils avaient su que, même dans ses premières années, la jeune Russie révolutionnaire bolchevique a fait preuve du même chauvinisme grand-russe en refusant – parfois en recourant à la violence de masse (!)- de reconnaître le parti bolchevique ukrainien ainsi que la République soviétique indépendante d’Ukraine, et allant même jusqu’à interdire aux Ukrainiens de… parler leur propre langue ukrainienne ! Et si ce traitement catastrophique et même criminel du peuple ukrainien a pris fin avec l’intervention de Lénine et Trotsky qui, après une lutte acharnée au sommet du parti bolchevique, ont « créé » – comme l’a avoué à juste titre Poutine… dans son allocution télévisée du 22 février (1) – une Ukraine indépendante dans le cadre de la Confédération soviétique, les beaux jours n’ont duré que quelques années. Staline, le « kapo brutal grand-russe » selon Lénine, a veillé au retour à la barbarie du temps du tsarisme, et pire encore. Car c’est lui le grand responsable à la fois de la terrible famine de 1932-1933, qui a tué – par la faim ! – au moins 3 à 5 millions d’Ukrainiens, et poussé des centaines de milliers d’autres au… cannibalisme (!), et de la fermeture définitive des écoles, théâtres et institutions culturelles ukrainiennes qui maintenaient vivantes la langue et les traditions de la nation ukrainienne.

Il est évident que cette gauche s’obstine à « ignorer » les innombrables siècles des souffrances infligés au peuple ukrainien par le nationalisme grand-russe. Par contre, elle ne semble pas ignorer les accusations scandaleuses sur le « nazisme » presque congénital des Ukrainiens que Poutine lance de plus en plus souvent, voulant justifier sa guerre actuelle contre l’Ukraine. Comme beaucoup de choses sont dites et écrites dans notre pays sur le passé prétendument « nazi » de la nation ukrainienne, il convient de rappeler ici les indéniables vérités historiques suivantes: « Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne nazie a recruté environ 250 000 Ukrainiens dans ses forces armées et sa police auxiliaire, tandis que 4,5 millions d’Ukrainiens ont servi dans l’Armée rouge soviétique, soit 40 % de ses forces totales. Ils ont participé aux grandes batailles qui ont permis de repousser puis de vaincre l’Allemagne pendant la guerre. En conséquence, la République socialiste soviétique d’Ukraine a subi les plus grandes pertes humaines et matérielles de toutes les républiques soviétiques » (2).

En d’autres termes, le passé « nazi » des Ukrainiens est aussi réel que le passé « nazi » des Tatars de Crimée, des Grecs d’URSS et de quelques dizaines d’autres ethnies et peuples martyrs qui ont été déportés par le régime stalinien sous l’accusation sordide de collaboration avec l’occupant nazi. Après tout, si nous voulons parler de la collaboration (par ailleurs existante) d’une partie de la population soviétique avec la Wehrmacht et l’Allemagne nazie, nous devrions logiquement commencer par le général (Russe) de l’Armée Rouge Andrei Vlasov et son – non négligeable – « Armée de libération russe », qui a rejoint la Wehrmacht et combattu avec elle…

Voici donc quelques-unes des raisons pour lesquelles les citoyens, qui ne sont ni des imbéciles ni des moutons, tournent le dos à cette gauche qui est en train de détruire tout ce qu’elle a fait de bien, avec sa position réactionnaire, fausse, conspirationniste, inhumaine et certainement répugnante sur une question de dimensions historiques comme la guerre de Poutine contre l’Ukraine. En fin de compte, le problème de la gauche n’est pas la réaction bourgeoise et capitaliste, qui ne fait que son travail. Le problème de la gauche est la gauche elle-même, quand elle ne fait pas son propre travail, ce qui a comme conséquence qu’elle perde sa crédibilité et l’attrait qu’elle exerçait sur les masses des opprimés.

Nous concluons donc avec un texte écrit il y a exactement un siècle, en 1922, mais qui aurait pu être écrit aujourd’hui pour réfuter une à une les thèses et les pratiques de la gauche poutinienne et poutinisante sur la question nationale et, plus particulièrement, sur la guerre de Poutine contre l’Ukraine. Il s’agit de la deuxième des trois parties des « notes » laissées par Lénine, sur « La question des nationalités ou de l’ »autonomie », et la « brute géorgienne grande-russe » à laquelle il fait référence est évidemment Staline, que Lénine nomme d’ailleurs à plusieurs reprises dans les deux autres parties du même texte. Lisons-le, car, en dehors de toute autre chose, c’est de l’oxygène et de l’air frais parce qu’il donne une idée de ce que pourrait être une autre gauche qui attire et inspire plutôt que celle d’aujourd’hui qui rebute et repousse :

Lénine malade, en 1922J’ai déjà écrit dans mes ouvrages sur la question nationale qu’il est tout à fait vain de poser dans l’abstrait la question du nationalisme en général. Il faut distinguer entre le nationalisme de la nation qui opprime et celui de la nation opprimée, entre le nationalisme d’une grande nation et celui d’une petite nation.

Par rapport au second nationalisme, nous, les nationaux d’une grande nation, nous nous rendons presque toujours coupables, à travers l’histoire, d’une infinité de violences, et même plus, nous commettons une infinité d’injustices et d’exactions sans nous en apercevoir. Il n’est que d’évoquer mes souvenirs de la Volga sur la façon dont on traite chez nous les allogènes : le Polonais, le Tatar, l’Ukrainien, le Géorgien et les autres allogènes du Caucase ne s’entendent appeler respectivement que par des sobriquets péjoratifs, tels «Poliatchichka»,«Kniaz»,«Khokhol»,«Kapkazski tchélovek ».

Aussi l’internationalisme du côté de la nation qui opprime ou de la nation dite « grande » (encore qu’elle ne soit grande que par ses violences, grande simplement comme l’est, par exemple, le kapo) doit-il consister non seulement dans le respect de l’égalité formelle des nations, mais encore dans une inégalité compensant de la part de la nation qui opprime, de la grande nation, l’inégalité qui se manifeste pratiquement dans la vie. Quiconque n’a pas compris cela n’a pas compris non plus ce qu’est l’attitude vraiment prolétarienne à l’égard de la question nationale : celui-là s’en tient, au fond, au point de vue petit-bourgeois et, par suite, ne peut que glisser à chaque instant vers les positions de la bourgeoisie.

Qu’est-ce qui est important pour le prolétaire? Il est important, mais aussi essentiel et indispensable, qu’on lui assure dans la lutte de classe prolétarienne le maximum de confiance de la part des allogènes. Que faut-il pour cela ? Pour cela il ne faut pas seulement l’égalité formelle, il faut aussi compenser d’une façon ou d’une autre, par son comportement ou les concessions à l’allogène, la défiance, le soupçon, les griefs qui, au fil de l’histoire, ont été engendrés chez lui par le gouvernement de la nation « impérialiste ».

Je pense que pour les bolchéviks, pour les communistes, il n’est guère nécessaire d’expliquer cela plus longuement. Et je crois qu’ici nous avons, en ce qui concerne la nation géorgienne, l’exemple typique du fait qu’une attitude vraiment prolétarienne exige que nous redoublions de prudence, de prévenance et d’accommodement. Le Géorgien qui considère avec dédain ce côté de l’affaire, qui lance dédaigneusement des accusations de « social-nationalisme », (alors qu’il est lui-même non seulement un vrai, un authentique « social-national », mais encore un brutal kapo grand-russe), ce Géorgien-là porte en réalité atteinte à la solidarité prolétarienne de classe, car il n’est rien qui en retarde le développement et la consolidation comme l’injustice nationale ; il n’est rien qui soit plus sensible aux nationaux « offensés », que le sentiment d’égalité et la violation de cette égalité, fût-ce par négligence ou plaisanterie, par leurs camarades prolétaires. Voilà pourquoi, dans le cas considéré, il vaut mieux forcer la note dans le sens de l’esprit d’accommodement et de la douceur à l’égard des minorités nationales que faire l’inverse. Voilà pourquoi, dans le cas considéré, l’intérêt fondamental de la solidarité prolétarienne, et donc de la lutte de classe prolétarienne, exige que nous n’observions jamais une attitude purement formelle envers la question nationale, mais que nous tenions toujours compte de la différence obligatoire dans le comportement du prolétaire d’une nation opprimée (ou petite) envers la nation qui opprime (ou grande)”.

Lénine, 31.XII.22.

Notes

1. Voir nos précédents articles “Mais, de quelle « guerre défensive contre l’OTAN » parlent-ils ? Quand Poutine réfute les « théories » de ses fans de gauche occidentaux” !:http://europe-solidaire.org/spip.php?article62110
« Lénine est l’auteur de l’Ukraine d’aujourd’hui » ou comment tout ça est la faute à… Lénine et aux bolcheviks »: 
https://lanticapitaliste.org/opinions/international/poutine-lenine-est-lauteur-de-lukraine-daujourdhui-ou-comment-tout-ca-est-la
Contre les ravages du campisme et pour la victoire du peuple ukrainien-Le mouvement de masse contre la guerre!”: 
http://europe-solidaire.org/spip.php?article61837
« Нет войне ! Non à la guerre ! Нет войне ! » : https://blogs.mediapart.fr/yorgos-mitralias/blog/030322/net-voine-non-la-guerre-net-voine

2. How the Ukrainian Working Class Was Born-An interview with Marko Bojcun”:
https://www.jacobinmag.com/2022/03/ukrainian-working-class-formation-ussr-nato-war-national-identity 
et aussi “L’indépendance de l’Ukraine : préhistoire d’un mot d’ordre de Trotski” de Zbigniew Kowalewski: http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article61474

Traduit du grec

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28 réponses à “La gauche poutinisante, ses monstruosités et la question nationale ukrainienne, par Yorgos Mitralias”

  1. Avatar de Lonylp

    La lucidité historique demande beaucoup d’humilité devant l’histoire politique cauchemardesque des homo-sapiens. Que de sang versé en hurlant des croyances qui disparaissent dans d’épouvantables manigances des uns contre les autres… La voie de la sagesse comme l’évoquent des esprits remarquables, genre notre Paul J. ou Edgar M., exige de l’abdnégation et de l’humour au service de la pondération. Réconcilier les humains avec eux-mêmes, établir un équilibre planétaire de la consommation, partager sans violence les efforts et les découvertes, le programme est trop simple pour être possible sans doute. Et puis il est sans doute trop tard, nous allons avoir droit au pire je le redoute et comme dit le professeur Randall à la fin de « Dont’ Look Up « , – nous avions tout – …. Alors un politicien qui s’affiche premier ministre avant d’avoir été nommé me semble si dérisoire de vanité que je vais aller lire un gros roman de SF au soleil de mes derniers printemps au lieu de faire mon devoir d’électeur de gauche trop dégouté de ce baratin inepte.

    1. Avatar de CloClo
      CloClo

      Salut Lonylp,

      Dans « Don’t look up » la scène finale terrestre est celle du dernier repas entre amis/famille, un peu christique, mais tellement important. Faire une dernière chose millénaire et que je trouve éperdument humaine et vitale, un repas : manger, partager, échanger, jouir, se sentir bien.

      Oui un programme trop facile donc inapplicable.

      Pour les élections, je serai aux cerises cette fois comme toujours, y a des fruits en toutes saisons c’est l’avantage !

      1. Avatar de Dup
        Dup

        Surtout ne vous mouillez pas des fois que les choses changent… 🙂 🙂
        Vous me faites penser a un type qui est en phase terminale et qui met sa ceinture de sécurité ou son casque… Incapable de prendre le moindre risque, t’es même allé voter Macron, tu sais quoi Cloclo, tu te fais vieux tout simplement…

        1. Avatar de CloClo
          CloClo

          Trop facile, tellement prévisible.

          Que les choses changent ? Oui mon gars ca change et pas qu’un peu ! Allez remet 100 balles dans le flipper ! Extra ball ! Le principe du loto 100 % des gagnants ont tenté leur chance…

          Non c’est plus simple, je me transforme en tatie Danielle !

      2. Avatar de Khanard
        Khanard

        vous n’êtes qu’un fichu grand gourmand !😉😉😉😉😉😉

    2. Avatar de baloo
      baloo

      COucou,

      Il se met en capacité médiatique d’être premier ministre. Une espèce de bijection neuronale dans le cerveau des gens entre melenchon et 1er ministre. çà evite le débat futur sur son aptitude puisque le personnage est dans les stratosphere du pouvoir.

      le mystere du bourrage de mou médiatique. les idées sur les idées qui forge la décision de chacun.

      Bonne journée

      Stéphane

    3. Avatar de Karluss

      Vanité des vanités et tout est vanité.

  2. Avatar de Hervey

    La « publicité » est la forme douce pour instaurer une dépendance à un mode de vie dans une société moderne. Elle diffère de la « propagande » qui n’y va pas par quatre chemins pour imposer sa domination.
    On aura reconnu dans ces deux entités des origines marquées géographiquement.
    Alors que l’on vient à peine de quitter le grand siècle de la « colonisation », la Russie en envahissant et bombardant l’Ukraine sous un déluge de feux vient de se vautrer dans ce vieux marécage avec une poutinesque bestialité.
    A sa manière le chef du Kremlin décroche le pompon du funeste manège de « l’effondrement » et sonne le glas de l’humanité en le désignant comme le dernier grand couillon de l’espèce.

  3. Avatar de Thomas Jeanson
    Thomas Jeanson

    Je sais pas si le poutinisme de gauche est aussi complexe que ça…

    J’assiste autour de moi à de nombreux glissements , du brexit, à Trump, de Trump à Raoult, de Raoult à Poutine, et je ne vois qu’une sorte de vague dépressive, une envie de renoncer et de tout envoyer ch…

    (Je viens même d’apprendre qu’il y a dans le coin, des raeliens frais et moulus.)

    Ça me fait penser à ces prairies gagnées sur la forêt, qui même si elles sont là depuis mille ans, redeviendront des forêts si l’homme ne s’en occupe pas régulièrement…

    ( lignification pour les intimes )

    Nous manquons de jardiniers.

    1. Avatar de Baloo
      Baloo

      Coucou, je ne vois pas bien ce que vient faire l’huluberlu de marseille entre trump et poutine ?

      C’est bizzarre comme raccourci.

      Bonne journee

      Stephane

      1. Avatar de Ruiz

        @Baloo Ce sont tous des interlocuteurs de Macron !
        Et dire qu’il y en avait plein qui voulaient prendre sa place .

        En attendant il semble avoir du mal à trouver pour un.e premier.e Ministre
        Alors que Mélenchon est prêt à se sacrifier.

      2. Avatar de Thomas Jeanson
        Thomas Jeanson

        Si tu ne vois pas le lien entre Trump et les antivax, tu ne dois pas être le Baloo qui suit le blog avec assiduité depuis des mois …

        1. Avatar de Ruiz

          @Thomas Jeanson à part que Trump et les anti-vax soient vilipendés par les mêmes journalistes ou organes médiatiques, et que Dr Raoult et Trump voulaient rassurer, c’est quand même Trump qui a déclenché l’opération Warp speed à 10G$, c’est pas L’U.E. ni Sanofi, ni Macron qui ont mis les vaccins industriellement à disposition !
          Quand à Poutine avec le vaccin Spoutnik V que la Russie ne savait guère produire, c’était plutôt un provax de la première heure.

        2. Avatar de baloo
          baloo

          COucou,

          Je ne suis pas branché sur tous les délire trumpiens. çà m’etonne qu’il fut antivax car je crois qu’au début il voulait racheter la boite allemande , non ?
          Quant à l’huluberlu, ben il n’est pas antivaccin.

          Donc je ne sais pas, désolé. Je ne suis pas non plus les divagations des reseaux sociaux . çà me dépasse.

          Bonne soirée

          STéphane

          ps:Je vous conseille les videos de l’ihu de marseille. c’est souvent passionnant. l’huluberlu se repete un peu, c’est l’age, mais les autres c’est assez génial .

  4. Avatar de Dup
    Dup

    « Le problème de la gauche est la gauche elle-même » Il y a une solution des plus simples : soyez de droite 🙂

    Ah tiens le même problème se pose à droite, peut être que ça aurait pu vous mettre la puce à l’oreille le problème n’est pas le coté mais la nature humaine…

    Tout ça si tant est que votre article dans le contexte de ce blog et le choix de le publier en ce jour ne soit pas plein de sous entendu mais comme je suis Dup je me contenterai de penser que vous vous référez à Lutte Ouvrière en parlant de gauche Poutinisante LOL … Parce que ailleurs le ménage a été fait : https://www.rtl.fr/actu/politique/la-france-insoumise-la-direction-fait-le-menage-7795731072

    Allez tiens faites vous plaisir, attention contenu fachosphère : https://www.youtube.com/watch?v=iAyxdTrfvhA

    1. Avatar de Timiota
      Timiota

      Vous voulez pas nous commenter les évolutions de Syriza, plutôt ?

      1. Avatar de Dup
        Dup

        D’autres le feront mieux que moi, je remarque quand même que l’UE n’a pas montré trop de scrupules quand il s’est agit de menacer les Grecs d’un face à face en rase campagne avec Poutine (et/ou Erdogan) quand il s’est agit de faire céder Tsipras…

  5. Avatar de Chabian
    Chabian

    Je veux signaler ici le lien que m’a transmis Ruiz sur le fil « les matins qui dépriment » :
    https://www.cairn.info/revue-herodote-2008-2-page-69.htm
    Ce texte de 2008 est d’une lecture essentielle et très instructive tant sur l’Ukraine entre 1998 et 2006, que sur le mécanisme des révolutions oranges avant et après. C’est, pour résumer et caricaturer, la combinaison d’un mouvement comploteur très organisé avec le soutien d’une diaspora de l’Est insérée dans le pouvoir aux USA, et d’une poussée de libération nationale contre une tutelle « totalitaire » rétrograde et corrompue dans ces pays. C’est vrai des apparatchiks de l’ex-URSS devenus oligarques mais aussi de protagonistes des sociétés arabes par exemple.
    Le texte est long (32 pages) mais simple à lire et toujours utile.
    Je cite juste ceci : « Deux ans après la Révolution orange, les discussions à propos de sa signification divisent la société ukrainienne. L’ouest et le centre de l’Ukraine défendent l’idée d’une portée historique de ces événements qui ont été à l’origine d’une naissance politique de la nation ukrainienne. L’Est et le Sud voient dans le triomphe des opposants « orange » la victoire des nationalistes de l’Ouest et craignent la dégradation des relations avec la Russie.  »
    (Une sécession ne surgit en fait que très partiellement et en 2014 dans l’extrême sud-est).

    Je l’ai déjà dit plusieurs fois et ce texte me le rappelle : comme l’Ukraine, la Belgique est un pays récent (1830) à la frontière de deux cultures. Séparé de la France en 1815, il a été incorporé à la Hollande le Congrès de Vienne. Quinze ans plus tard, il fait sécession pour exister ! C’est la partie bourgeoise, industrialisée et riche ; le Prince de Hollande attaque, mais les belges « se défendent courageusement » avec une armée de civils ! Ensuite c’est un statu quo et il faudra un an pour que le nouvel Etat soit reconnu par les puissances et se voit imposer un Roi anglais d’origine allemande (de Saxe Cobourg Gotha), et non pas le fils du Roi de France que nous souhaitions. Il faut ensuite un certain temps pour que cet Etat trouve des institutions légitimes et fasse l’unité (« construire une citoyenneté ukrainienne », dit quelqu’un dans le texte). Et en Belgique, cette unité reste toujours menacée, tous les jours ou presque ! La comparaison s’arrête là et les différences sont nombreuses. J’en conclus qu’il n’y a aucune place pour un régime « pro-russe » dans ce pays (donc pas de victoire russe possible), mais sans doute bien pour un régime ukrainien apaisé, bi-culturel, et pacifié : maîtrisant les groupes violents. Ce programme n’est aucunement à l’ordre du jour, car la lutte ukrainienne anti-sécession a été préférée aux accords de Minsk.

    1. Avatar de Khanard
      Khanard

      https://www.researchgate.net/publication/327550441_The_Snipers%27_Massacre_on_the_Maidan_in_Ukraine_Video_Appendix_A0

      on peut compléter la recherche par ce lien . M. Ivan Katchanovski a fait un travail d’investigations assez poussé. Chacun y verra ce qu’il a envie d’y voir .

        1. Avatar de Khanard
          Khanard

          si je comprends bien votre réponse le lien que j’ai mis à disposition concernant les travaux de M. Katchanovski seraient de la propagande russe .

          1. Avatar de Paul Jorion

            En fait ce n’est pas une réponse, ce sont des liens supplémentaires vers des textes analysant les méthodes d’intoxication.

            1. Avatar de Khanard
              Khanard

              ok merci. à compulser au calme.

  6. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Un point simpl(ist?)e de Pascal Boniface :
    https://www.youtube.com/watch?v=md_MCA9JqlU

  7. Avatar de Lutopiste (parmis d'autres)
    Lutopiste (parmis d’autres)

    Monsieur Yorgos,

    Vous savez vous exprimer … cela ne fait nul doute …

    Par contre dans votre texte, qui se veut très général, il n’est même pas fait allusion à la résistance ukrainienne de Nestor Makhno (et de ses nombreux compagnons) … contre les allemands, contre les blancs, contre les bolcheviks (ou plus exactement contre l’armée rouge de Trotski) …
    Surprenant (ou pas), et comme je ne doute pas que vous sachiez lire, il me semble que vous faites une grosse impasse dans vos propos, du coup volontaire (voire coupable), ce qui me pose problème quant à la pertinence et surtout à l’honnêteté intellectuelle de votre texte …

    D’un autre côté vous ne seriez ni le premier, ni le dernier, à ignorer cet aspect « historique » de l’histoire ukrainienne.
    Si jamais il vous prenait de souhaiter combler quelque lacune en la matière, je vous conseille la lecture (non exhaustive) des ouvrages suivants:

    Nestor Makhno, le cosaque libertaire – Skirda Alexandre – Editions de Paris

    Makhno et la révolution ukrainienne (1917-1921) – Cinnella Ettore – Les Editions Atelier de Création Libertaire

    Les route de Nestor Makhno – Manuscrit du chef d’état major de l’armée révolutionnaire Insurrectionnelle d’Ukraine – Victor Bélach & Alexandre Bélach – Acratie

  8. Avatar de Otromeros
    Otromeros

    Guerre Russie-Ukraine…la suite se profile :

    http://www.opex360.com/2022/05/05/laviation-de-chasse-polonaise-va-proteger-lespace-aerien-de-la-slovaquie-qui-a-immobilise-ses-mig-29/

    …  » Alors que l’Otan a mis en place une « mission de vigilance renforcée » [eVA] à son profit […et à laquelle participe l’armée de l’Air & de l’Espace, avec quatre patrouilles assurées par des Rafale chaque semaine et l’engagement d’un E-3F AWACS, ndlr…], la Pologne va assurer la protection de l’espace aérien de la Slovaquie. Cette décision a été prise le 29 avril dernier, lors d’une rencontre entre les ministres de la Défense polonais et slovaque…
    …(…)…
    Cet engagement de Varsovie auprès de Bratislava est lié à l’immobilisation prochaine des 11 MiG-29AS/UBS qui, hérités de la période soviétique et mis aux normes de l’Otan, sont actuellement en service au sein de la force aérienne slovaque. Ces appareils doivent être remplacés par 14 F-16 « Viper » commandés auprès du constructeur américain Lockheed-Martin en 2018.
    Le ministère slovaque de la Défense n’a pas explicitement donné la raison pour laquelle il a décidé de cloué ses MiG-29 au sol… Cependant, le 12 avril dernier, il s’était dit prêt à les transférer à l’Ukraine, en échange de la protection de son espace aérien par les alliés de l’Otan. Une garantie que vient donc lui donner la Pologne, qui dispose également de MiG-29… mais aussi de F-16.
     » …

    1. Avatar de Otromeros
      Otromeros

      La fin du même article ne manque hélas pas d’intérêt lui aussi :

      … » Depuis qu’elles se concentrent sur la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont intensifié ses opérations aériennes, avec un nombre sorties de ses avions de combat ayant augmenté de 150%, selon Sam Cranny-Evans, analyste militaire du Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique.

      Dans le même temps, la force aérienne ukrainienne a été mise à rude épreuve, avec une activité intense alors qu’il lui est désormais très difficile d’assurer la maintenance de ses appareils, fautes de pièces détachées et, surtout, d’installations adéquates pour les réparer.
      …(…)…
      Quoi qu’il en soit, selon l’accord conclu par Varsovie et Bratislava, les avions de combat polonais voleront dans les cieux slovaques depuis leurs bases en Pologne.
      « Avec le ministre Mariusz Błaszczak, nous nous sommes assurés que notre perception de la situation géopolitique et sécuritaire dans notre région et en Ukraine était absolument identique. Nous savons parfaitement qui est l’agresseur et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider l’Ukraine , qui se bat pour l’avenir de toute l’Europe », a par ailleurs fait valoir Jaroslav Naï.
       »

      #En liaison a contrario avec le contenu et les commentaires du billet suivant https://www.pauljorion.com/blog/2022/05/06/video-non-les-russes-ne-bluffent-pas/ …#

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