Archives de catégorie : Cinéma
Sean Connery (1930-2020)
Cela se passe l’après-midi d’un samedi ou d’un dimanche paresseux dans ce parc perché sur la falaise longeant la plage de Santa Monica, banlieue littorale de Los Angeles. Il fait, faut-il le dire, un temps splendide. Un de ces temps resplendissants qui tuent aujourd’hui à petit feu la Californie tout entière.
Je ralentis le pas, et finis par m’arrêter complètement pour regarder la scène qui se déroule à quelques mètres de nous : une petite dame dans la soixantaine, avec son chien, petit lui aussi, engueule copieusement un monsieur assis sur l’un des bancs qui ponctuent tous les vingt mètres la vue sur un placide Océan pacifique.
Au bout d’un moment, Adriana me tire par la manche, me signifiant : « Avance ! » et je lui dis alors : « Mais tu as vu qui c’est, qui est assis sur le banc ? » et elle me chuchote : « Mais oui, c’est lui ! Mais tu ne vois pas que tu l’embarrasses encore davantage en restant là à le regarder ? »
Et je me suis remis en marche. Trop brève rencontre avec une étoile du cinéma à qui j’aurais pourtant eu tant de questions à poser !
Comme tout le monde va vous régaler de l’agent 007, je vous propose d’autres flèches à son arc : « Marnie » (1964), un Hitchcock plus freudien que ça tu meurs, un film de guerre intelligent : « Un pont trop loin » (1977), et un remake du Train sifflera trois fois sur une lointaine planète minière particulièrement glauque : « Outland » (1981).
La pudibonderie n’est pas de gauche
À propos de Le Monde, Le cinéma indépendant américain saisi par le puritanisme, par Jean-François Rauger, le 12 octobre 2020.
Sous-titre de l’article : « Le souci des cinéastes semble aujourd’hui de ne pas être soupçonnés de vouloir rassasier un regard masculin qui, par essence, serait suspect. »
J’abonde dans le sens de l’article : ni le néo-puritanisme, ni la néo-pudibonderie, ne sont progressistes, ne sont « de gauche » : ils se situent dans la même lignée que leurs prédécesseurs, le puritanisme et la pudibonderie, dans la grande tradition de la pensée réactionnaire : un refus dogmatique de la condition humaine telle qu’elle est, déterminée par notre condition de mammifère, d’animal sexué, programmé (et rétribué) pour la copulation, selon un mécanisme assurant la reproduction de l’espèce (c’est comme cela que la vie se perpétue, c’est tout).
Affirmer le contraire s’inscrit dans une longue tradition de condamnation des « actes contre nature », une « nature » définie en l’occurence arbitrairement, sur la base seule du préjugé – que celui-ci soit clairement « obscurantiste » ou de manière ambivalente, « politiquement correct », importe peu : il s’agit toujours de préjugé.
Quinzaines N° 1229, « Nous ne pouvons pas être dans le pornographie émotionnelle », Entretien avec Luc Dardenne. Propos recueillis par Paul Jorion, le 1er octobre 2020
Un extrait de notre entretien sur PJ TV, le 14 mai 2020. Paul Jorion : Il y a deux types de…
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Les frères Dardenne recevront le Prix Lumière à Lyon ce 16 octobre 2020
Kitchen Sink Realism : The Cure, par Mathieu Galey
Cher monsieur,
Merci beaucoup pour votre série de vidéos sur le cinéma Kitchen sink realism » (réalisme d’évier de cuisine) m’a beaucoup frappé pour la raison suivante.
Comme beaucoup de personne de ma génération, mon adolescence collégienne et lycéenne a été bercée par la pop du groupe The Cure. Une chanson m’avait à l’époque tout particulièrement intrigué : « 10:15 Saturday Night » en raison du caractère pour le moins décalé de la situation que dépeignent les paroles de la chanson : un homme désoeuvré assis dans l’évier de sa cuisine un samedi soir à 10:15, sans nouvelle de son amour disparu, attendant désespérément que le téléphone sonne et pleurant le passé, toute la mélodie et le rythme de la chanson étant construits autour du robinet qui goutte, goutte, goutte.
L’amour – Premières considérations
Le scénario du film de Woody Allen Husbands and Wives (1992) s’énonce en trois phrases :
1° Dans la scène initiale, deux couples de longue date se voient dans l’appartement de l’un des deux et avant que quoi que ce soit d’autre ne soit dit, l’un des couples annonce à l’autre sa séparation.
2° Consternation chez l’autre couple, et davantage encore : réprobation véhémente. On frôle l’incident majeur : le refus de se revoir.
3° Cent-huit minutes plus tard, le premier couple s’est rabiboché après diverses péripéties, alors que le second, le couple sans histoire, prompt à l’indignation, s’est décomposé.
Deux messages au film :
1° Le désir s’effiloche au fil du temps, si bien qu’au bout d’un moment dormir dans le même lit fait apparaître chaque jour davantage ses inconvénients (force centrifuge).
2° Il existe un autre courant, souterrain celui-là, qui prend à contrepied ses protagonistes : une addiction, une dépendance physique, d’une personne vis-à-vis d’une autre (force centripète).
Messages subsidiaires, apparaissant en surface au fil des péripéties du film :
1° La distance dans le bagage culturel pousse à la séparation (force centrifuge).
2° La distance dans l’âge pousse à la séparation (force centrifuge).
3° Le manque d’imagination, le peu d’esprit d’aventure, chez l’un et chez l’autre, rapproche au contraire (force centripète).
Conclusion provisoire : il s’agit là d’une affaire bien compliquée.
(à suivre…)
Vidéo – Cinéma anglais (1959-63) VI – « The Loneliness of the Long Distance Runner »
Alan Parker (1944-2020)
Olivia de Havilland (1916-2020)
Ce que Luc Dardenne pense de là où il vient
Un extrait de l’entretien que j’ai eu avec Luc Dardenne le 14 mai sur PJ TV. Paul Jorion : Tu as…
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Ce que Luc Dardenne pense des costumes
Un extrait de l’entretien que j’ai eu avec Luc Dardenne le 14 mai sur PJ TV. Paul Jorion : Dans un…
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Ce que Luc Dardenne pense des dieux et du confinement
Un extrait de l’entretien que j’ai eu avec Luc Dardenne le 14 mai sur PJ TV. Paul Jorion : Ces…
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Ce que Luc Dardenne pense de Pasolini
Un extrait de l’entretien que j’ai eu avec Luc Dardenne le 14 mai sur PJ TV. Paul Jorion : Je regardais…
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Ce que Luc Dardenne pense de la révolution
La revue littéraire Quinzaines va publier un extrait de l’entretien que j’ai eu avec Luc Dardenne le 14 mai sur PJ…
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