Billet invité, paru cette semaine dans La Tribune
Après Barclays et UBS, RBS vient à son tour de se voir infliger une énorme amende au titre de ses manipulations des taux de référence du marché monétaire du Libor. En vertu de ce qui semble être un jeu de bascule, les amendes pleuvent pendant que la régulation financière piétine, pouvant faire croire que les premières sont finalement considérées plus dissuasives que les secondes, ou bien que les régulateurs interviennent là où ils ont les coudées plus franches.
Cela n’est pas fini, car une dizaine d’entre eux poursuivent des enquêtes impliquant une vingtaine de banques. Après s’être élargie du Libor à l’Euribor, la suspicion gagne le Tibor au Japon. Un ex-trader japonais y accuse les banques d’avoir constitué un cartel et de faire monter artificiellement le Tibor, avec pour effet de profiter du différentiel entre celui-ci – sur lequel leurs crédits sont indexés – et le yen Libor dont leur financement dépend. La famille entière de ces taux qui influent sur les prix de milliers de milliards de dollars d’actifs est désormais touchée, les cas de tricherie bénéficiant de procédures permissives se sont généralisés en raison d’un conflit d’intérêt exemplaire.
L’actuel projet britannique de réforme ne prend pas le chemin de le réduire. La British Banker’s Association mise hors jeu, les banques faisant partie du futur panel devront être autorisées par le FSA, le régulateur, et le nombre d’indices (suivant les maturités et selon les monnaies) sera restreint. Des contrôles ponctuels seront effectués pour vérifier la véracité des déclarations des banques, et celles-ci resteront confidentielles pendant trois mois, afin d’éviter toute stigmatisation (en cas de taux élevé d’une banque).
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