Billet invité.
Est-il utile de revenir sur un plan Juncker d’investissement, soutenu « sur le principe » et du bout des doigts par Angela Merkel, et que le gouvernement français voudrait « améliorer ». Ces réactions toutes diplomatiques enregistrées, il est quasi-unanimement décrié. Que l’on considère la faiblesse de son montant, l’absence de fonds publics, ou son mécanisme d’appel à des fonds privés, il est peu crédible et il en va de même de ses résultats. Mais, il faut le concéder, ce plan ne fait qu’exprimer l’étroitesse des marges de manœuvre de ses concepteurs, que l’on connaissait déjà.
Vitor Constancio, le vice-président de la BCE, est-il mieux loti que Jean-Claude Juncker, qui vient d’être conforté par un confortable vote de confiance du Parlement européen, sociaux-démocrates compris, en dépit des LuxLeaks ? Présentant le rapport bi-annuel de stabilité financière de la banque centrale, il a annoncé que « tous les indicateurs de risque systémique en zone euro sont à un niveau très bas, et certains d’entre eux à des niveaux similaires à ceux d’avant la crise ». Toutefois, ayant évacué tout semblant d’interrogation sur la qualité de ces indicateurs, il s’inquiète que « le shadow banking représente 60% du total des actifs bancaires en Europe », avec comme leçon que « nous devons en savoir plus, et avoir une meilleure connaissance de l’exposition du secteur réglementé de la finance vis-à-vis de secteurs moins réglementés ».
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