Billet invité.
Le G8 de Deauville venait vendredi à peine de se terminer que la Commission de Bruxelles signalait par voie de presse que « le temps presse » pour trouver une issue au rebondissement de la crise grecque, qui risque de tout entraîner avec elle. Les semaines qui viennent ne seront pas de trop pour tenter de dénouer le nœud de contradictions aggravées que cette affaire révèle.
Cela part mal en cette fin de week-end, le commissaire européen Olli Rehn laissant entendre que l’Union européenne pourrait ne pas débloquer la prochaine tranche du prêt de 110 milliards d’euros, d’un montant de 12 milliards, le rapport de la Troïka chargé d’examiner sur place les comptes grecs pouvant être négatif. Tout se joue sur le programme de privatisation de 50 milliards d’euros, qui représente la seule garantie de remboursement possible, en raison de la situation dans laquelle le plan de sauvetage a plongé la Grèce.
Jean-Claude Juncker, chef de file de l’Eurogroup, avait sonné le tocsin dès jeudi, mais c’était prématuré : il ne fallait pas brouiller la communication du sommet. Il avait mis en garde contre le risque que le FMI ne débloque pas, le 29 juin prochain, la tranche prévue de son prêt, entraînant l’Union européenne dans un même refus, plongeant alors la Grèce dans un défaut sur sa dette, faute d’avoir obtenu ce versement. Le même évoquait sans prendre plus de gants le méchant calcul d’un FMI cherchant à ce que les Européens se substituent à lui, éventualité hautement improbable en raison du blocage prévisible de nombreux pays.
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