Billet invité.
Un fantôme hante les sous-sols du monde financier. En y en faisant allusion hier dans le cadre d’une envolée magistrale sur le thème « nous construisons le système de liquidités de demain », Mark Carney, le nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, ne pouvait que susciter la curiosité. Non pour s’être donné le beau rôle en excipant que « la Banque d’Angleterre est aujourd’hui l’ami des banques résistantes, des marchés constants et de bon collatéral ; et nous sommes l’ennemi des sauvetages avec l’argent des contribuables, des marchés fragiles et de l’instabilité financière », mais par ses précisions qui en appellent d’autres. Dans l’immédiat, nous saurons que l’institution se prépare à prêter des liquidités et du « bon collatéral » pour une plus grande période, à accepter en échange des actifs selon un plus grand éventail, et à diminuer le coût de l’utilisation de ces facilités .
Collatéral, le nom qui fait trembler est lâché ! Les banquiers centraux abordent rarement le sujet épineux des actifs qu’ils prennent en garantie dans le cadre de leurs relations avec les banques commerciales, continuant pour ce faire d’utiliser les notations des agences après avoir opéré une décote. Mark Carney évoque cette fois-ci la distribution aux banques de « bon collatéral » – comme s’il s’agissait de celle des prix – accréditant l’idée qu’il ne l’est pas toujours et pourrait faire défaut sur le marché.
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