Billet invité.
D’abord permettez moi d’adresser mes chaleureuses salutations et congratulations au Blog de Paul Jorion sans qui l’analyse de la crise économique et financière serait restée le champ réservé et exclusif de quelques économistes prébendés par les grandes banques responsables de la faillite d’un modèle qu’elles se sont employées nolens volens à promouvoir contre vents et marées.
L’article sur la dette : La dette est-elle un boulet ou un prétexte ?, publié dans le supplément Économie du journal « Le Monde » daté du mardi 9 février, rompt incontestablement avec la peur panique que semblent s’employer à répandre tous les économistes de la doxa néolibérale qui ont fait montre jusqu’ici de la plus grande incompétence et d’une indubitable propension à nier l’échec d’un modèle qu’ils avaient pourtant porté au pinacle.
Pourquoi la dette aujourd’hui ?
D’abord un simple constat : l’origine de la crise mondiale n’est pas financière, mais réelle puisque c’est une crise de la dette privée qui visait à compenser trente ans de modération salariale et de transfert de plusieurs dizaines de points de la valeur ajoutée du travail vers le capital, la finance n’étant qu’une technique visant à produire de l’inflation dans la sphère financière là où l’on interdisait toute inflation des salaires en vertu du sacrosaint acronyme friedmanien NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment : théorie de la modération salariale).
Pour résorber la dette privée, les gouvernements ont donc creusé la dette publique entérinant ainsi l’idée que le néolibéralisme est un modèle léonin puisqu’il privatise les gains et socialise les pertes.
Ensuite, la dette publique n’est pas un poids que l’on fera peser sur les générations futures.
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