Étiquette : Virginia Woolf

  • Keynes : La fin du laisser-faire (I) Comment les girafes nous font mieux comprendre l’esprit du capitalisme

    La fin du laisser-faire est un pamphlet incisif que John Maynard Keynes publia en 1926 aux Hogarth Press de Leonard et Virginia Woolf, surtout connues aujourd’hui pour leur première édition des œuvres complètes de Freud en anglais.

    Keynes y caractérise de manière caustique l’idéologie que ses collègues économistes offrent au capitalisme, comme une version délirante du darwinisme. Il écrit que pour « les darwiniens […] c’est la libre concurrence qui a bâti l’homme. L’œil humain a cessé d’être la manifestation d’un dessein ayant miraculeusement conçu toute chose du mieux possible ; il s’agit de la réussite suprême du hasard opérant … Lire la suite…

  • Un nouveau parti ? Beuark ! Mais si on inventait une nouvelle religion ?

    En 1934, John Maynard Keynes disait à Virginia Woolf qui nous l’a rapporté : « Notre génération […] doit beaucoup à la religion de nos aïeux […] Et les jeunes […] qui sont élevés sans elle, ne retireront jamais autant de la vie. Ils sont prosaïques : comme des chiens avec leurs impulsions. Nous avons bénéficié du meilleur de deux mondes. Nous avons détruit le christianisme mais nous avons bénéficié de ce qu’il apportait » (Robert Skidelsky, John Maynard Keynes II, 1992 : xx).

    Je repensais à cela quand je faisais hier de quelques propos tenus récemment par le … Lire la suite…

  • QUI EST KEYNES ? (II) EST-IL UN SOCIALISTE (ÉLECTRON LIBRE) ?

    QUI EST KEYNES ? (I) EST-IL UN LIBÉRAL (D’EXTRÊME-GAUCHE) ?

    Dans « Am I a Liberal ? », allocution prononcée à l’université d’été du parti Libéral en 1925 et publiée la même année, John Maynard Keynes explique son appartenance au parti Libéral britannique.

    L’étonnante forme interrogative qu’il donne au titre de son exposé s’explique par le fait que s’il s’affirme libéral, il est, selon ses propres termes, un libéral d’« extrême-gauche », le représentant d’une tendance assez inattendue au sein d’un parti dont l’ambition est de se situer au centre de l’échiquier politique.

    La perplexité grandit encore lorsqu’on lit le … Lire la suite…

  • UN OBJECTEUR DE CONSCIENCE INTENDANT DES TROUPES (II) DEUXIÈME PÉRIODE : LA RÉSISTANCE PASSIVE

    Quand trop de troupes auront été décimées et que l’hypothèse d’une fin rapide de la guerre aura perdu toute vraisemblance, la conscription sera décrétée en Grande-Bretagne. Le 27 janvier 1916, les célibataires et les veufs sans enfants entre les âges de 18 et de 41 ans sont mobilisés (les pères de famille sont exemptés). L’option leur est offerte de faire la preuve qu’ils sont indispensables à la nation dans leur emploi présent, l’option aussi de l’objection de conscience. Un tribunal doit déterminer la validité de leur demande. Pour le candidat dont celle-ci est rejetée, et qui refuse la conscription c’est … Lire la suite…

  • UN OBJECTEUR DE CONSCIENCE INTENDANT DES TROUPES (I) PREMIÈRE PÉRIODE : LE DÉNI

    Le groupe de « Bloomsbury », du nom du quartier londonien où il logeait, fut dans les années 1910 et 1920 une bohême aisée, « bobo » comme on dit aujourd’hui, colonie de l’Université de Cambridge située à cent kilomètres de la capitale, droit vers le Nord.

    Quand la Première guerre mondiale éclate au début du mois d’août 1914, Bloomsbury reste indifférent à ce qui lui apparaît comme un jeu mis en scène par des officiels aux cols empesés, banquiers et généraux, se prenant tous bien trop au sérieux. Un jeu d’un autre âge aux yeux de ces jeunes gens … Lire la suite…