Mise à jour (2 janvier 5h00) : le compromis sur lequel les partis démocrate et républicain s’étaient mis d’accord dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier a été voté par le Congrès, avec 257 voix pour et 167 contre. Les mesures votées lèvent l’application automatique de la « falaise fiscale » décidée en août 2011 comme élément dissuasif d’une absence de compromis au 1er janvier 2013 ; elles ne sont cependant que très partielles puisque les sommes dégagées ne représentent encore que 20% de celles qu’il aurait fallu trouver. Du coup, la « falaise » se représentera, identique, au mois de mars.
L’émission peut être écoutée ici. (J’étais en plein vent à Saint-Philibert – et ça s’entend !)
Vous entendrez que la présentatrice à laquelle je succède considère que l’affaire est dans le sac et passe aussitôt à la question suivante : le relèvement du plafond de la dette publique des États-Unis, c’est moi qui doit lui rappeler que rien n’est réglé.
La radio suisse n’était pas seule dans ce cas : à l’heure où j’écris (23h42, le 1er janvier), Le Monde affiche toujours pour titre : Aux États-Unis, la menace de « falaise budgétaire » s’éloigne. Comment interpréter
cela ? Mauvaises sources d’information ? Mauvaise compréhension de l’anglais ? Connaissance insuffisante de la situation politique aux États-Unis ? J’ai du mal à comprendre.
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Lorsqu’un accord de dernière heure était intervenu en août 2011 sur le relèvement du plafond de la dette souveraine américaine, la solution de toutes les questions épineuses avait été remise à plus tard : congressistes et sénateurs se voyaient accorder dix-huit mois supplémentaires pour la trouver (prolongation s’achevant aujourd’hui à minuit).
Le moyen trouvé pour encourager les élus du peuple à s’entendre était une série de mesures « inadmissibles » pour les uns et les autres, qui entreraient automatiquement en vigueur tout à l’heure s’ils s’évertuaient à faire la mauvaise tête : élimination des cadeaux fiscaux aux nantis que leur avait consentis le Président Bush fils, coupes drastiques (10%) de certains budgets militaires, de certains paiements à l’industrie hospitalière et pharmaceutique, etc.
Si vous avez visionné les vidéos que je consacrais à l’affaire au début du mois d’août de l’année dernière, vous vous souviendrez que – fidèle à mon pronostic sombre quant à la polarisation politique aux États-Unis depuis le début de la crise – j’émettais des doutes quant à la facilité de trouver un accord. Je suis peut-être un pessimiste invétéré : il reste au moment où j’écris 13 heures avant que tout le monde s’embrasse et que l’économie américaine reparte sur les chapeaux de roues dans l’enthousiasme (et le soulagement) général.
Mise à jour (1er janvier 9h00) : un accord de dernière minute a été conclu lundi 31 décembre au niveau du Sénat, à majorité démocrate. Pour être valide, cet accord doit encore être ratifié mardi 1er janvier au niveau du Congrès, à majorité républicaine. Une décision ne tombera pas avant 18h (heure de Paris). Tout dépendra de la discipline au sein des congressistes du parti républicain.