Dans la conférence qu’il a donnée hier dans le cadre de la chaire, Luc Coene a passé en revue un certain nombre de problèmes auxquels il faut remédier si l’on veut améliorer le climat du monde financier.
Un point sur lequel il a particulièrement insisté, ce sont les incitations négatives qui découlent de la politique actuelle de rémunération dans le milieu de la finance, où toute mesure à été perdue. Il est revenu sur le sujet à plusieurs reprises, insistant sur le fait que rien ne pourra être résolu durablement en finance tant que les choses n’auront pas changé sur ce plan. Il a tenu à souligner que la situation ne s’était dramatiquement détériorée qu’avec la dérégulation dont le début date des années 1970.
Autre point sur lequel le gouverneur de la BNB a attiré l’attention, en lui imputant une responsabilité dans la crise actuelle : le fait que les règles de prudence imposées aux établissements financiers individuellement ne s’accompagnaient pas de règles macro-prudentielles, faisant qu’aucune vue d’ensemble du secteur ne se dégage aux yeux des régulateurs.
La soirée était présidée par Michel Flamée et moi-même. Celui-ci a tenu à rappeler que dans le cadre de l’unification bancaire européenne qui s’amorce, les banques centrales européennes auront des responsabilités accrues. J’ai rappelé moi-même dans ma présentation du conférencier, le rôle des banques centrales dans l’ordre monétaire international, et j’ai appelé dans ma conclusion à ce que l’on se repenche sans tarder sur le projet de chambre de compensation multilatérale internationale proposé par Keynes à Bretton Woods en 1944, en vue d’une pacification des relations économiques entre États, pour lui offrir une seconde chance.